Jeudi 25 mai 2045
16 heures : Chemin de Traverse
Fleury & Bott


Et s’il fait un rototo, comment sait-on que c’est normal ou pas ? Et puis il n’y a rien qui ressemble plus à un pleur de bébé qu’un autre pleur de bébé... comprendre s’il a faim, ou soif, ou s’il est constipé. Et les couches ? Ça existe un sortilège pour ne pas y mettre les mains ? J’en ai la nausée rien que d’y penser. Je suis dans merde ! Ça se tient comment d’ailleurs un moutard ? Faut pas trop appuyer dessus et en même temps ça gigotte dans tous les sens ces bestioles-là. Si je leur fais mal sans le vouloir. Ou qu’ils ont peur de moi...
J’ai des palpitations, je le sens. Si je veux aider Diane du mieux que je peux, il faut que sache comment on s’occupe d’un nourrisson. Enfin, de deux même ! Je lui ai promis que je serai utile. Elle a vécu une grossesse pas simple, sans son Edward, et j’ai fait ce que j’ai pu pour la soutenir. Mais le jour « J » approche. Ça y est ça me reprend, j’ai une montée de tension. Je déambule les mains dans les poches sur le Chemin de Traverse, en direction de Fleury et Bott. Ça doit bien exister des bouquins sur le sujet. Surtout qu’il s’agit de bébés sorciers, histoire de corser un peu l’histoire.
Je n’ai jamais mis les pieds dans cette boutique. Je suis plutôt adepte de chez Sisyphe, ou du Chaudron avant qu’il ne crame. Les livres, j’ai surtout lu ceux de ma mère lorsque je vivais encore chez mes parents. Mais ces dernières années ont défilé sans que je ne prenne le temps de m’intéresser à nouveau à la littérature. Dès que je mets les pieds dans le magasin, le lieu me plaît beaucoup. Des livres virevoltent autour de moi pour me souhaiter la bienvenue. Ça sent... la « bonne humeur magique », je ne saurai qualifier cela autrement. Les rayons sont colorés, sans qu’il semble y avoir d’ordre précis. C’est une ambiance bien moins figée et feutrée qu’une bibliothèque, je m’y suis serai senti peu à l’aise. J’avance un peu dans l’espoir d’apercevoir quelqu’un pour me conseiller un peu car franchement, je ne sais absolument pas par où commencer.

Ce mois de Mai s’annonçait terrible. Les clients avaient diminué en masse et à chaque fois qu’un potentiel client arrivait, il jetait un simple coup d’œil et ressortait sans avoir acheté quoi que ce soit et c’était cela que dérangeait la jeune gérante de Fleury-et-Botte. Auparavant, cette boutique respirait la nouveauté mais aussi la popularité et aujourd’hui, elle n’était qu’une simple boutique comme les autres. Le plus triste dans cette histoire, c’est que Riley avait beau cherché une solution pour remettre son petit business sur les rails, il n’y avait rien à faire. Les écrivains commençaient à se faire rare. Avec la guerre contre les moldus, les stocks de livres provenant de leur monde n’était plus refournie alors qu’il faut savoir qu’une partie des revenues de la boutique provenait justement des livres qu’elle recevait du monde moldu et si jamais elle continuait à être en pénurie de livre, elle n’aurait d’autre choix que de fermer boutique.

Riley était assise au comptoir, une plume à la main réfléchissant à une solution pour faire du nouveau du bénéfice en ce temps de crise. Ce n’était pas tâche facile car en plus de vouloir faire fonctionner la boutique il y’avait pas mal de personnes souhaitant rejoindre l’équipe de la boutique mais encore une fois le souci, c’était que l’argent ne suivait pas. Sans revenu, il était impossible pour elle de payer ses futurs employés et elle se doutait bien que personne ne souhaitera travailler gratuitement.

Mais l’ennuie prit vite le pas sur la réflexion. L’énervement ainsi que le manque de solution frustrait la jeune vendeuse qui ne put s’empêcher de soupirer de désespoir en voyant son stock d’idée s’effondrer. Il ne lui restait plus que quelque jour avant d’annoncer la fermeture du magasin et c’était bien la dernière chose qu’elle souhaitait voir.

Soudain, le bruit d’une clochette retentit dans le magasin faisait sursauter miss Harrison qui s’empressa d’aller à la rencontre du potentiel client. Elle admettait que c’était un peu du rentre dedans, mais rien que d’imaginer mettre la pancarte « fermer » sur la porte de son magasin, l’avait motivé à se bouger pour satisfaire du mieux possible les rares clients qui passaient par là. Poussant avec attention les quelques rares personnes passagères sur son chemin, Riley, habillé de son tablier de travails qu’elle ne manqua pas de bien déplier en tapotant dessus, prit une longue inspiration et vint à la rencontre du client avec un sourire ravis.

Un Homme avec un crâne rasée de près et un tatouage qui ressortais des deux côtés de son cou. De tous les clients que Riley avait servis, celui-ci était de loin le plus étrange pour ne pas dire inquiétant. Habituellement, miss Harrison faisait un profil des clients qui venaient dans sa boutique pour essayer de s’adapter aux types de personnes qui seraient de potentiel clients. Mais pour cet homme-là…Impossible de le mettre dans une catégorie précise mais un client reste un client n’est-ce pas ?

-Bonjour et bienvenue chez Fleury & Bott, comment puis-je vous aider aujourd’hui ?

La brunette me regarde aimablement, les mains posées sur son tablier. Je sens tout de suite que c’est une jeune femme sympathique et ça me détend un peu. Je n’ai pas envie qu’elle se moque de moi lorsque je lui exposerai le type de livre que je recherche. C’est déjà assez embarrassant de devoir se documenter sur les bébés. Alors si j’étais tombé sur une vieille libraire aigrie et coincée, qui m’aurait jugé derrière ses petites binocles sévères, je serai reparti avec un bouquin sur la migration des hirondelles, tellement je n’aurai pas osé lui avouer la raison de ma précence ici. Quand j’étais encore gamin, avant mon entrée à Poudlard, ma mère me trainait à la bibliothèque municipale. Je me rappelle de la dame derrière le guichet, avec son physique de vieux corbeau mal luné :
« On ne mange pas ici, on ne touche pas aux livres si on a les mains sales, on ne corne pas les pages, on ne les laisse pas trainer par terre, on ne court pas, on ne parle pas trop fort... ».
C’était une horreur cette bonne femme avec sa voix de vieille fille. Du coup, je prenais un malin plaisir à venir en mâchant un chewing-gum. Elle me demandait tout le temps de le jeter. Alors je le sortais de ma bouche avec mes doigts et je lui tendais.
Pour l’heure, je sourie, enfin j’essaie de garder une constance. Par où commencer... Puis je décide de me lancer. Après tout, je ne suis pas un monstre parce que je n’y connais rien en matière de mouflet.
- Bonjour... Alors voilà, j’ai une amie qui va accoucher bientôt, et... je voudrai pouvoir l’aider, enfin je veux dire... les couches, les biberons, savoir comment tenir le mioch... bébé... enfin tous ces trucs-là quoi...
Je me frotte nerveusement l’arrière du crâne.
- Surtout qu’il y en aura deux... et des petits sorciers quoi. Alors bon, faut quand même que je sache un peu quoi faire si ça... s’ils pleurent, ou combien de temps ils doivent roupiller par jour... Tout ces genres de trucs quoi !
Cette fois c’est bon, je suis rouge écarlate. Elle va me dénoncer aux services sociaux et j’aurai une injonction de ne jamais m’approcher de bambins à moins de cinq cents mètres. J’essaie de me raccrocher aux branches.
- Bon, pour tout ce qui est fringues, je saurai me débrouiller, je suis gérant du GaiChiffon à Pré au Lard... Quoi que c’est tellement minuscule après la naissance...
Je décide d’arrêter le massacre et de relever les yeux vers mon interlocutrice. Aurai-je droit à un regard effaré, ou dépité... ou les deux ?

Riley croisa les bras en levant un sourcil interrogateur vers son interlocuteur. Pour quelqu’un de sa carrure, elle avait du mal à l’imaginer en train de s’occuper de nouveau née. Mais le plus amusant dans tout ça c’est qu’elle avait en tête le livre parfait pour lui. C’était certes un livre moldu mais qui donnait les bases sur comment s’occuper d’un bebe. La partie amusante ce n’était pas le contenu du livre mais sa couverture : Les bébés pour les nuls.

Cela résumait bien la situation actuelle. Le pauvre n’avait vraiment pas l’air dans savoir dans quoi il allait s’embarquer mais en plis il n’allait pas prendre soin d’un enfant mais de deux ! Quelqu’un qui n’avait pas d’expérience avait de grande chance de devenir fou si ce n’était pas déjà le cas avec lui. Que faire ? Lui donner le livre et qu’il le prenne le livre comme une moquerie ou bien…Riley avait de l’expérience avec les enfants puisqu’avant d’être libraire, elle avait déjà fait du babysitting et de la, elle pourrait lui apprendre comment procéder mais ça serait s’engager auprès d’une personne qu’elle ne connaissait pas.

Embêtée par la situation, Riley souffla du nez en dévisageant amicalement le client. Le fait que lui-même vienne chercher un livre pour s’instruire était la preuve qu’il reconnaissait son incompétence avec les bébés et qu’il voulait y remédier, inutile de l’humilier en public en plus. Ça serait tout simplement méchant de la part de la libraire et surtout cela donnerait mauvaise réputation.

-Oh vraiment ? Je vous avoue que j’aurai bien besoin de changer ma garde-robe, cela va faire un bon moment que je n’ais pas fait un rangement, qui sait, je passerais surement par votre boutique ?

Un sourire rayonnant de joie s’affichait sur le visage de Miss Harrison qui invita le client à la suivre. Le pauvre était resté sur le pas de porte depuis trop longtemps et il devait surement s’impatienter d’avoir son livre. Mais elle ne pouvait pas le laisser l’avoir, ce livre ne lui expliquerait que les bases alors qu’elle, elle pouvait absolument tout lui dire sur les astuces de comment s’occuper d’un bebe puis d’un enfant.

-Je vois ce que vous recherchez mais malheureusement, ca ne sera pas dans un livre que vous apprendrez a comment vous occupez d’un bebe, alors si en plus vous en avez deux…Je pourrai vous…aidez a vous en occuper ? Je m’y connais très bien avec les enfants et je peux vous dire qu’un livre ne vous expliquera jamais tout contrairement a moi. Qu’est ce que vous en dites ? A moins que vous teniez vraiment à avoir ce livre ?

Je suis un peu décontenancé... Sa proposition est la dernière chose à laquelle je m’attendais. J’étais venu en quête de trouver un manuel de tonton idéal, mais pas d’une nourrice. Et puis je ne suis vraiment pas certain du tout que l’idée de confier ses mioches à une inconnue plairait beaucoup à Diane.
- Merci mais... ces enfants ont des parents vous savez. Je ne pense pas qu’ils aient besoin d’aide en réalité...
Je me dis que cette jeune femme a voulu se montrer sympathique. Ou alors mon allure lui donne l’impression que je ne suis pas le style de gars à qui on confirait son bambin. Ce qui m’ennuie surtout, c’est le fait qu’elle ne semble pas avoir de bouquin sur le sujet. D’autant qu’elle sous-entend que je ne trouverai pas un grand secours dans un bouquin.
- J’imagine malgré tout que vous avez des livres qui traitent de puériculture. Comment changer une couche, tenir un bébé, manipuler des biberons...
Ça me rappelle que quand j’avais dix ou douze ans, mes parents et moi avions rendu visite à une cousine éloignée qui venait d’avoir un enfant. J’étais resté figé devant le couffin. Ce petit truc paraissait si fragile. Il dormait paisiblement tel un ange. À un moment donné, il s’est réveillé. Après une grimace de mécontentement, il s’est mis à pleurer, enfin je dirai plutôt à hurler. J’étais sur le cul. Comment ce minuscule être pouvait s’exprimer aussi bruyamment. On ne pouvait plus en placer une. Sa mère l’a installé sur la table à langer pour lui changer sa couche. J’ai failli dégobiller en voyant ce qu’il avait été capable de chier. De toute ma vie je n’avais pas senti quelque chose d’aussi nauséabonde. Puis elle lui à donné le biberon. Il se l’est enfilé à une vitesse surnaturelle. Si aujourd’hui je descendais des bières avec le même débit, j’aurais l’estomac comme un ballon de football. Une fois propre et repu, le bébé s’est rendormi dans les bras de ma cousine.
Fin de l’histoire : Dodo, hurler, caca, manger, dodo... Sa vie était d’une simplicité absolue.

Riley savait que quelque part elle était allée trop vite et le refus de l’homme lui fit rapidement comprendre ou elle avait eu tort.

-Naturellement, si vous voulez bien me suivre. dit-elle en ferment brièvement les yeux pour éviter de rigoler de sa bêtise d’un peu plus tôt.

Riley quitta son comptoir pour rejoindre le baby-sitter et l’inviter à la suivre. Pour avoir rangé elle-même tout le magasin, elle se souvenait parfaitement du genre de livre dont il avait besoin. Certes il y’avait les bébés pour les nuls mais en ce qui concernait la puériculture, le livre en question allait très certainement le mettre à l’épreuve comme beaucoup.

Elle se rappela qu’un jour, un jeune couple voulait prendre de l’avance sur leur futur et tous deux désiraient ardemment s’aventurer sur le territoire qu’était d’avoir un bebe. Le livre s’appelait « le parent parfait » et Riley leur avait prêté se livre pour un mois entier. Le truc c’est qu’il ne leur fallut pas moins d’une semaine pour revenir avec le livre et le rendre en expliquant qu’avec toutes ces explications, ils avaient pris la décision de patienter un peu plus avant d’apprendre ce genre de chose. Sage décision de leur part, puisque prendre soin d’un nouveau-né demandait beaucoup de responsabilité et Riley savait que le jour venu certains parents réalisent trop tard qu’ils ne sont pas de tailles et décident de placer leurs enfants dans des orphelinats.

Cependant la situation à laquelle elle faisait face était différente du couple. Cette fois il s’agissait d’un homme, seul qui n’avait apparemment aucune expérience avec les enfants et qui souhaitait apprendre comment s’occuper d’eux. Avec un sourire fin dessinée sur son visage, Riley prit le pas et conduisit son client en direction d’une étagère ou l’on pouvait y voir l’écriteaux « P-P » sur le coin de celle-ci. Une fois dans l’Allee, elle invita d’un geste de la main l’inconnu à la suivre.

-J’ai en effet un livre sur la puériculture cependant je dois vous prévenir, ce livre est un peu spécial car il va vous donnez la sensation de retourner en cours.Riley sortie sa baguette et utilisa le sortilège Accio avec le nom du livre qui vint sortir de l’étagère et se posa doucement dans les bras de la libraire qui laissa un petit soupire plaintif avant de le présenter au client. Je vous présente, le parent parfait. Ce livre contient au total 183 chapitres et dans lequel vous aurez des questionnaires tous les 10 chapitres. Bien sûr, une fois que vous arrivez à la page de l’examen, les pages précédents se collent et vous empêche de revenir aux chapitres précédents pour éviter la triche. Dedans vous apprendrez la psychologie des enfants, comment vous occupez d’eux, comment les tenir, comment les nourrir, comment les soignées en cas de maladies etc. etc…

Portant le livre qui était digne d’être un dictionnaire, Riley adressa de nouveau un sourire en tendant le livre vers le gérant de GaiChigfon.

-Pardon de revenir là-dessus, reprit-elle avec hésitation. Mais je crois que nous nous sommes mal compris tout a l’heure. Je ne parlais pas d’aider les enfants mais de vous aidez vous dans votre apprentissage de comment s’en occuper. Je ne dis pas que vous etes incompetent! Essaya-telle de se rattraper avec embarras en passant une meche de cheveux derriere l'oreille. [color=essaya-telle de se rattraper avec embarras]Juste que cela demande beaucoup de travail et comme vous etes seul...Enfin voila...[/color]

« Le parent parfait », voilà qui m’a l’air de correspondre à mes attentes. Bon, je ne suis pas certain de faire les exercices à la fin, mais au moins les chapitres semblent aborder les points essentiels : Comment tenir un bébé, régler un biberon, les aider pour le petit rot de digestion, mettre une couche, les occuper... Je pars de loin. Évidemment, les jumeaux de Diane ont des parents, mais si je suis amené â faire du baby-sitting, je saurai me débrouiller un minimum. C’est une grosse responsabilité, et je veux que Diane puisse compter sur moi.
Je remercie d’un sourire la jeune brune me regarde avec insistance. Elle doit vraiment penser que je risque de transformer ces mioches en citrouilles s’ils me sont confié. D’ailleurs, voilà qu’elle me propose à nouveau des cours particuliers. Je sens bien qu’elle cherche à m’aider. Je me gratte l’arrière du crâne, un peu gêné.
- Vous savez, je ne cherche qu’à appréhender les gestes élémentaires, pour le cas ou je dois les garder de temps en temps. C’est juste que je ne connais rien de rien aux bébés.
Ce qui me stresse le plus, c’est le coucher. S’ils pleurent, je ne saurai même pas leur raconter une histoire, et encore moins leur fredonner une chanson pour les calmer. Il vaut mieux d’ailleurs. Je suis un artiste en couture, mais mes dons s’arrêtent là. Maintenant, si ça peut les endormir plus facilement...
- Dites moi mademoiselle, auriez-vous par hasard un recueil de comptines, ou de fables pour les plus petits ?
J’ai le souvenir des « Trois petits cochons », que je réclamais sans cesse à ma mère lorsque j’avais à peine l’âge de parler. Les maisons de paille et de bois s’envolaient sous le souffle du grand méchant loup. Elle imitait la voix de chaque personnage, j’avais l’impression d’y être. Il faudra que je m’entraîne.

Riley laisse un rire cristallin s’échapper d’entre ses lèvres. Il était rare de voir un homme reconnaitre sa faiblesse. Habituellement ils trouvaient des excuses ou changeaient de conversation au lieu d’admettre qu’ils n’étaient pas faits pour s’occuper d’un bebe. Qu’il était bon de voir que les hommes n’étaient pas tous les mêmes.

-Des fables pour les plus petits ? Si c’est ce que vous recherchez, je vais vous demander de me suivre.

D’un petit geste de la main, Riley demanda à son client de la suivre avant que tous deux traversent les couloirs de la bibliothèque remplit de clients tout en s’excusant. Une fois arrivée a destination, Riley releva les yeux et souri quand elle vit avec satisfaction qu’elle avait emmené le jeune « papa » dans la section ou il trouverait son bonheur. Avec souplesse et grâce, la libraire se tourna vers l’homme et lui adressa un nouveau sourire dont seuls les commerçants avaient le secret.

-J’espère que cela ne vous dérange pas, dit-elle en pointant du doigt l’enseigne contre un mur montrant de quoi elle parlait. Nous sommes dans la section moldue, malgré le Conseil, ils n’ont pas jugé utile de confisquer tout ce qui était fables pour enfants donc je pense que vous trouverez ce qui vous plait ici. Riley s’engouffra entre deux bibliothèques et se mit sur la pointe des pieds pour balayer du regard les rayons à moitié vide. Ah ! Je crois avoir ce qu’il vous faut. S’écria-t-elle triomphante en se saisissant d’un petit livre donc le cuir recouvrait la couverture. Il s’agit la d’un livre qui se nomme les comptes pour sorciers et moldus.

Riley l’ouvrit et laissa les pages voler aussi rapidement que des battements d’ailes d’oiseau.

- Il y’a les histoires les plus célèbres moldus et les mêmes histoires en version sorcier. Par exemple les trois petits cochons et les trois petits centaures… Vous y trouverez aussi des chansons, par contre j’ignore si vous avez l’appareil moldu qui permet d’écouter les…trucs ronds….

Les joues de la libraire se sentie rougir. Elle avait complètement oublié comment s’appelait ces choses qui permettaient de jouer des films et écouter de la musique alors que c’était elle la vendeuse. Elle s’excusa d’un sourire désolée et tendit quand même le livre gentiment en espérant que l’homme savait de quoi elle parlait…

-Est-ce que… vous savez vous ? Enfin si ce n’est pas le cas je pourrai toujours vous proposez un autre livre vous savez ?

Maman me racontait des tas d’histoires pour m’endormir quand j’étais minot. Le plus cool, c’est qu’elle les inventait au fil de l’eau. Elle s’inspirait de la vie de tous les jours, ce qui rendait le tout plus vrai que nature. Cela me projetait dans une réalité parallèle que j’adorai. La magie embellit déjà tant le quotidien, mais les contes de ma mère le sublimait. J’ai souvenir qu’elle projetait en parlant, à l’aide de sa baguette, des ombres chinoises au plafond, qui se mouvaient au fil des mots. L’histoire que j’aimais par-dessus tout était celle de la souris couturière. Elle se glissait la nuit dans l’atelier pour assouvir son rêve de créations. Avec ses petites pattes, elle s’emparait des ciseaux pour couper les tissus, piquait à l’aide d’aiguilles qu’elle tenait avec le bout de sa queue, coupait les fils en trop de ses petites quenottes... Et maman poussait mon imagination jusqu’au bout lorsqu’elle me jurait au petit matin, me montrant du doigt un noeud papillon disposé sur un mannequin de bois, qu’il ne se trouvait pas ici la veille ! La souris l’avait sûrement réalisé tandis que nous dormions. Cette petite artiste, pas plus grande que 3 cerises, avait encore du s’en donner à coeur joie. Et j’y croyais ! Oh oui, j’y croyais dur comme fer !
Les souvenirs sont comme des uppercuts. On ne les voit pas venir, et ils vous laissent KO. Ainsi, je reste figé dans mes pensées, les yeux rivés sur les illustrations colorées du livre. Je reviens à moi en pensant aux deux marmots d’Ed et Diane. J’ai tellement envie qu’à leur tour, ils se construisent des souvenirs d’histoires, que leur imaginaire les embarque dans des voyages fabuleux.
- Je le prends Mademoiselle. Merci pour vos précieux conseils. Je vais vous régler.

Riley était ravis de voir la mine du client lui sourire en voyant le livre qu’elle lui tendait. Satisfaire un client dans le besoin était la règle d’or pour tout commerçant qui se voulait réussi. Mais dans ce métier il y’avait plusieurs type de personnes, ceux qui se préoccupaient réellement des besoins du clients et ceux qui étaient assoiffés d’or. Riley savait qu’elle faisait partie des deux catégories et elle en avait honte d’avoir une part d’elle qui était avide de galion mais cet or n’était pas pour sa richesse personnel mais pour améliorer sa boutique et faire de celle-ci une référence dans le monde entier.

Qui disait quelqu’un avide d’argent disait devenir quelqu’un d’ennuyant, d’insistant et surtout de jouer une comédie pour vendre plus que le client en a besoin. Une méthode qui fonctionne parfois, mais qui donnait mauvaise réputation pour la boutique d’où le fait que Riley usait rarement de cette méthode qui pouvait la rendre plus… « chiante » comme dirait les moldus. Mais quand le client était insupportable, elle n’hésitait pas une seconde pour jouer cette carte. Ce n’était pas le cas de cet homme voulant apprendre à s’occuper des bébés. Non, lui il était très différent de sa clientèle habituel et c’est pourquoi elle prit la décision de lui épargner son insistance qui rendrait cette relation client commerçant plus que désagréable. Au contraire elle voulait garder un œil sur lui et savoir comment il se débrouillerait avec les enfants dont ils auraient la charge.

L’invitant d’un geste du bras à suivre le mouvement, Riley et son client se dirigea jusqu’au centre de la boutique ou elle passa la porte battante du comptoir pour rejoindre la partie réservée au personnel et se retrouver face a lui. Le livre dans sa main droite et consultant son livre contenant le prix de ses produits de son autre main, elle trouva finalement parmi les nombreuses lettres et nombres la référence exacte du livre dont elle avait besoin pour retrouver le prix du livre.

-Cela fera… Laissant trainée sa dernière syllabe en faisant trainer son doigt sur son registre, Riley se redressa soudainement et tendit le livre en souriant. Rien du tout, il est rare de voir quelqu’un d’aussi attentionnée dans ma boutique. Je vous l’offre c’est un cadeau de la maison, je vous en prie prenez le. Dit-elle en sortant son propre petit portemonnaie et y sortir quelques galions et mornille qu’elle glissa dans la caisse servant de compte pour le magasin. Vous voyez ? C’est payé. Vous etes tout bon !