Emplettes de papier. Être entouré de livres, c'était un peu le paradis pour Lilly. Alors c'était toujours avec bonheur qu'elle se rendait dans la plus grande librairie du chemin de traverse: Fleury & Bott. Chose qui était à l'ordre du jour, pour son plus grand plaisir. Et ainsi, dans sa longue liste de choses à acheter, étaient ajoutés avec des points d'interrogations divers livres qu'elle envisageait d'acquérir et qu'il lui tardait de découvrir.

La rentrée approchait, et elle appréhendait un peu de commencer cette nouvelle année. Le niveau demandé était de plus en plus exigeant, et il allait falloir qu'elle continue à travailler d'arrache pieds pour maintenir sa moyenne. Heureusement, elle était une élève plutôt studieuse, et le travail ne lui faisait pas peur, au contraire, elle adorait apprendre. Mais c'était plutôt moralement que le cap était difficile à maintenir. Enfin bon. Lilly mettait ses doutes et questionnements de côtés en poussant la porte de la boutique. Un léger sourire étira ses lèvres à la vue des livres. Des livres de partout.

Des livres, il y en avait partout, de toutes les formes, de toutes les couleurs, de toutes les tailles et épaisseurs. C'était un joyeux fouillis, qui passé la première impression d'immense bazar, était plutôt bien organisé pour qui savait y chercher. Habituée, elle savait qu'elle devait rester attentive et concentrée, car elle n'était jamais à l’abri de se perdre entre les rayonnages pendant longtemps. Très longtemps. Le choix qu'offrait cette boutique la rendait dingue à chaque fois qu'elle y mettait les pieds. Elle se souvint avec nostalgie de la première fois où elle y était rentrée, et où à peine la porte passée, elle avait menacée de se faire percuter par un livre volant faisant des aller-retours à toute allure dans la boutique. Elle fut cette fois ci plus attentive au moment de pénétrer dans la boutique et évita avec agilité les différentes menaces volantes.

Elle préparait sa 4ième rentrée à Poudlard, et même si les événements vécus en fin d'année plombaient quelques peu son moral, elle essayait de s'accrocher comme elle le pouvait. La meilleure façon qu'elle avait trouvé pour combattre ce fond de tristesse constant était de s'occuper. Et quoi de mieux pour cela que le Travail et la Lecture. Elle pouvait s'adonner à ces occupations pendant de longues heures, laissant à son esprit un peu de répit. Et cela lui faisait du bien.

Plusieurs sujets l’intéressaient au plus haut point, la Botanique et le SACM étant parmi ses matières favorites, elle savait déjà qu'elle allait passer beaucoup de temps dans les rayons dédiés. Mais c'était plus particulièrement des sujets comme les Métamorphomages et les Animagus qui étaient au centre de son attention ce jour. En effet, la jeune fille avait pour objectif d'essayer de rentrer dans la formation d'Animagus. Elle avait extrêmement travaillé les deux matières nécessaires et avait eu, elle l'espérait, les notes attendues. Elle n'en était pas encore certaine, mais dans le but de concrétiser ce projet, elle avait envie d'en apprendre plus.

L'ambiance était chaleureuse dans cette boutique, et Lilly s'y sentait bien. Elle avait la sensation qu'on lui passait un baume revigorant directement sur le coeur à chaque fois qu'elle y était. Elle prépara mentalement son trajet dans la boutique. D'abord la Botanique, puis direction les Créatures magiques. C'est d'un pas léger que la jeune fille déambulait vers le rayon qui l’intéressait, essayant de ne pas dévier de son objectif.

@Lancelot O'Lake

Les courses littéraires, toujours un moment que j’eusse apprécié au cours de mon existence, mais tout aussi complexe. Il fallait, en général, saisir le nécessaire et ne pas exagérer. Toutefois, cette année semblait bien différente. Je me devais de trouver des ouvrages reposant pour la bibliothèque que j’allais à présent fréquenter chaque instant de cette nouvelle vie. Il fallait que la bibliothèque soit aussi un lieu de sérénité dans un monde en guerre.
Les premiers écrits que j’avais pris avec moi incombaient à la librairie familiale, le Bookstore Jeffroyler ; je prévoyais les lectures des enfants d’appartenance originelle à mon monde de naissance. Maintenant, la tâche était plus complexe, il fallait des ouvrages enchantés ; des livres d’exploration et en même temps qui n’abrutissaient pas les esprits des sorciers de ménage magique.

Je me dirigeais donc vers la section des romans de la jeunesse magique. Il y avait de tout : de l’action ; de l’ouvrage épistolaire ; du Thriller ; de la fiction historique ; de la romance et des chroniques suprasensibles traitant des moldus. Ce n’était peut-être pas le meilleur moyen de faire découvrir l’Autre Monde, pourtant, certains qualificatifs utilisés étaient de ce qui existait réellement dans la société. Je prenais ainsi des nouveautés, peut-être allais-je même profiter de ces achats pour faire des découvertes ; voire ouvrir un club de lecture qui permettrait une hydratation complète des caractères privés d’aprioris sur la nature d’un sang !? Peut-être… Il fallait pouvoir identifier la véritable ambiance qui pesait en Poudlard ; tout n’était plus parfait, et je devais savoir si cela se ressentait pour réaliser au mieux de futurs projets.

Mes mains caressèrent un orchestre de jaquettes ; douces, rugueuses ; il y avait tant d’aspects différents. Mes doigts plongeaient dans les renfoncements des titres ; des intitulés qui pouvaient prévoir l’émerveillement, la crainte, les choix paraissaient difficiles, du moins, quand l’ensemble de ces livres correspondaient à la prédilection de mes genres. Je préférais, dès lors, observer les quatrièmes de couvertures ; les résumés pouvaient faire tant de bien — ou son contraire — à une histoire. Je parcourais les mots pour vérifier leur admission à Poudlard, mais en y réfléchissant bien ; tous pourraient y entrer, mais je ne pouvais pas dévaliser une librairie pour remplir, bien plus qu’elle ne le fût déjà, la bibliothèque de Poudlard.

Le premier livre qui rencontra mon regard était un volume d’amour racontant le récit d’un sorcier, condamné à vivre en tant que loup-garou, et d’une jeune moldue. Cela ressemblait légèrement à une très vieille histoire moldue, Twilight : Fascination, à la différence que l’auteur de ce bouquin était un bon écrivain italien de sang-pur. Il ne pouvait donc pas connaître ce que je considérais comme son prédécesseur idéologique. Mais, peut-être était-il bien différent ? Je le mis dans mon panier d’achats avant de me tourner vers un autre ouvrage. Cette course littéraire allait être longue, sans fin, mais peut-être pas moins amusante.

@Lilly Zarbi

Elle n'était pas seule, la boutique était animée par plusieurs clients qui comme elle déambulaient à travers les différents rayonnages en quête d'un ou plusieurs livres, précis ou non.

Dans ce dédale d'ouvrages, et tandis qu'elle marchait vers ceux qui l’intéressaient, Lilly se plaisait à observer les gens qui l'entourait. Une grande partie étaient comme elle des élèves de Poudlard, réalisant leurs derniers achats avant la rentrée. La première pour certains jeunes sorciers qui semblaient plutôt stressés, souvent équipés d'une liste bien précise contenant les effets demandés pour cette première rentrée. Liste scrupuleusement et minutieusement écrite sur leur parchemin. Ceux ci donnant même souvent des directives à leur parents qui les subissaient d'une manière mi amusée-mi irritée, mais qui n'avaient en tout cas pas d'autre choix que d'accompagner leur progéniture dans ce shopping scolaire qui constituait tout de même une belle dépense et nécessitait un minimum d'organisation. Et qui demanderait également un peu d'aide pour être transporté dans son entier.

Mais des adultes seuls étaient également présents dans la boutique. De tout âges et intéressés par des sujets aussi divers que variés. Un vieil homme était par exemple plongé dans la contemplation d'un ouvrage assez imposant qui semblait, de par les illustrations et couleurs qui l'habillait, traiter de la cuisine orientale. Elle en devina le titre sur la couverture qu'elle pouvait apercevoir: Des épices et des plats, un voyage au bout de votre baguette. Pourquoi pas. Une sorcière un peu plus jeune était quand à elle à la recherche d'un livre dans le rayon de Botanique, plus précisément dans la section traitant des plantes magiques carnivores. Les sourcils froncés et l'air concentré, cette dernière ne semblait pas encore avoir trouvé l'ouvrage de son choix. Lilly se demandait quel pouvait être l'utilité d'un tel ouvrage et quel pouvait bien être le métier de cette sorcière. Bien que son imagination lui donnait plusieurs réponses possibles, la véritable lui resterait probablement toujours inconnue.

Observant ainsi les différents clients, elle fut étonnée d'en voir un, adulte, dans la partie dédiée aux jeunes sorciers. Il n'était visiblement pas accompagné. Elle jeta un coup d'oeil au livre qu'il tenait en main et fut amusée par l'ouvrage: un roman d'amour pour adolescent. Elle ne put réprimer un discret sourire. Elle observa dans la lancée le panier de ce dernier, qui était déjà bien rempli d'une multitudes d'ouvrages. Elle leva les yeux pour observer d'avantage ce grand acheteur, visiblement passionné de toute sorte de littérature. Grand, Blond. Il n'y avait pas à dire, Lilly le trouvait plutôt charmant. En observant un peu plus son visage, elle fut subjugué par la couleur de ses yeux. D'un bleu qui contrastait avec la clarté de ses cheveux. Elle qui avait rêvé d'avoir les yeux d'une autre couleur que marron. De ce fait, les personnes aux regards colorés la fascinait. L'observation de cet acheteur avait stoppée son avancée alors qu'elle était en plein milieu d'un couloir.

En pleine observation, elle fut bousculée par un jeune sorcier, courant sa liste à la main en direction des manuels scolaire. Malgré le choc légèrement bruyant, celui ci ne lui accorda pas plus d'attention qu'un "Oups pardon" énergique et furtif. Lilly n'eut pas le temps de lui répondre que celui ci était déjà a une bonne distance, percutant au passage d'autres clients peu attentifs.

Alors que je lisais la quatrième de couverture d’un second livre de la section jeunesse, je pus entendre la voix vive et excitée d’un futur élève de première année ; ce besoin pressant de tout avoir dans les temps rapides leur était caractéristique ; même si tout cela signifiait de s’occuper d’eux-mêmes et de laisser les autres sur le bord de la route bien qu’ils eussent été accidentés. Ils pouvaient être dangereux pour beaucoup, car filer dans une librairie pouvait apporter tout un tas de désagréments ; une poussée qui faisait tomber une personne, tête la première sur la margelle d’un meuble et le sang aurait ensuite coulé sur les pages d’un livre, mais qui payait souvent les dégâts, l’innocent. Pourquoi ne conseillions-nous pas les individus de ne point galoper dans un lieu de savoir ? Cela pouvait être complexe à la suite de l’affluence des rentrées littéraires, mais c’était une règle que l’on devait respecter ; courir signifiait le besoin de tout finir au risque d’oublier des ouvrages, ce qui n’arrivait pas forcément si l’on prenait son temps.

Cependant, je levasse les yeux afin de voir les potentiels dégâts de l’enfant, posant ce livre — mal étudié — dans mon panier et vis une adolescente les fesses collées au sol. L’enfant n’avait donc pas été de main morte s’il avait mis une personne plus âgée par terre. J’en soupirai même de frustration, ne pouvait-on vraiment pas faire attention à ce qui nous entourait ?

Je m’approchai ainsi de la jeune fille, désistant mon cabas d’achats à même le sol pour lui tendre la main et l’épauler comme je pouvais. Je ne savais pas ce que j’aurais fait si cela m’était arrivé à moi-même, mais une chose est sûre, c’est que cet enfant se serait excusé dans la seconde.

— Laissez-moi vous aider, Miss. Est-ce que vous allez bien ? Cet enfant ne vous a pas fait de mal ?

J’étais inquiet et cela me semblait normal, ce n’était pas tous les jours que l’on se retrouvait dans une telle situation, surtout dans une librairie. Mais bon, les effets de la reprise n’avaient pas le même effet entre les deux mondes ; chez les moldus, la rentrée n’était jamais vue avec autant de joie que dans notre Monde Sorcier, et pourquoi ? La pratique de la magie tout simplement, alors oui, pour les sorciers l’ambition de la modéliser et de l’étudier apportait plus de motivation que l’aspiration d’apprendre les langues et les mathématiques.

Je ne la quittais donc pas des yeux, attendant patiemment une réponse — physique ou orale — même si je pouvais m’imaginer qu’elle détenait une certaine envie de retrouver l’enfant et de le réprimander ; si elle avait besoin de cela, cela signifierait que nous étions deux dans ce cas.

BOOM!

Lilly se retrouva brusquement et sans avoir pu le prévoir les fesses au sol. Sol qui, constitué de solides et épaisses planches de bois, n'était pas des plus confortables. Un peu plus et elle aurait pu se faire mal. Quel contexte de blessure ridicule quand même quand elle y pensait. Ah bah j'ai l'air maligne pour changer. Pourquoi cela m'arrive toujours à moi.

Ramassant son petit bout de parchemin froissé qu'elle avait dans sa chute également laissé tombé, elle marmonna pour elle même: "Pffiou aucun respect. Ne pas courir dans une librairie, c'pas compliqué quand même..."

Son marmonnement presque puéril fut interrompu par une voix d'adulte. Surprise elle leva les yeux et son regard croisa les yeux bleus qu'elle avait fixé à peine quelques secondes auparavant et qui quelque part avaient eut leur rôle à jouer dans sa chute. Ses propres yeux s'écarquillèrent. Encore plus beaux de près.

Déconcertée, elle attrapa la main tendue et rougit par la situation. Elle réussit à bafouiller un "Merci" tandis qu'elle essayait de garder le contrôle sur la couleur de ses joues. Tout en se relevant elle repositionna correctement l'anse de son sac qui avait glissé sur son bras. Chaque mots ne semblaient vouloir sortir de sa bouche que sous la forme d'un bredouillement incompréhensible "Heu je ...". Surprise par l'apparition de l'homme blond, la Poufsouffle mit quelques secondes à retrouver contenance. Son bredouillement était ponctué de petits silences gênants. Ce laps de temps lui sembla durer une éternité. Eternité pendant laquelle elle tenta de formuler dans sa tête une réponse correcte. Puis elle inspira un grand coup et réussi à l'articuler correctement. Enfin.

- "Non, non ça va. Mais bon courir dans une librairie ça devrait être interdit quand même, c'est une des bases du respect. Enfin bon. Merci pour votre aide en tout cas. J'étais distraite, ça m'arrive tout le temps". Elle laissa échapper un petit rire gêné à la fin de sa tirade empressée. "Heureusement que je n'étais pas chargée comme vous, ça aurait fait un sacré bruit." Deuxième petit rire, guère plus assuré.

Esquivant la couleur bleue envoûtante, la jeune fille en profita pour jeter un rapide coup d'œil autour d'elle. Un léger soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres quand elle fut certaine que personne d'autre ne semblait avoir entendu le fracas de sa chute. Heureusement qu'elle n'était pas tombée sur un rayonnage. Sinon bonjour les dégâts.

Gênée par la situation, elle sentit ses joues continuer à rougir. Rha mais c'est pas possible ça, fichues joues. Ses yeux toujours vagabonds, son regard remarqua une nouvelle fois le panier bien rempli de son interlocuteur. Allez ne laisse pas le silence s'installer, parle dit n'importe quoi.

- "D'ailleurs, vous faites de sacrées courses, vous devez lire assez vite pour trouver le temps de tous les parcourir." Dit elle tout en désignant avec un sourire le chargement du panier.

Bon voilà, le plus dur était fait. Même si elle était curieuse de la réponse de l'adulte, elle pourrait bientôt retourner à son propre shopping et oublier ce petit incident. Et elle avait bien hâte de l'oublier.
Fichu gosse.

@Lancelot O'Lake

Sa main prit la mienne comme appui de relève ; et pourtant, la déstabilisation restait en évidence dans son comportement, son regard : cela était envoutant. Toutefois, je ne pouvais pas me permettre de faire de réflexion à ce sujet. Après tout, je n’étais qu’un simple client dans ce magasin.
Quelques secondes moururent dans le silence avant que je ne pusse entendre le son de sa voix ; ses pensées oralisées ne pouvaient pas être plus vraies en rapport à la réalité des faits. Elle avait été bousculée, envoyée sur le sol comme un chaton que l’on mettait à la rue par manque de temps ; pourtant, j’appréciai son raisonnement même si elle se désignait coupable de la situation. Ce qui était faux.
Néanmoins, je fus surpris de voir qu’elle me reprit comme exemple d’une hypothétique chute identique à la sienne et je souris : oui, cela aurait pu faire énormément de bruit.

— En effet. Beaucoup plus de vacarmes que vous ne pourrez imaginer.

Ma propre phrase me força à ricaner de moi-même. Cette vision de possibilité pouvait bien évidemment être drôle, même quand j’en étais victime. Après, qui ne dit pas que dans un monde quantique, la situation aurait été inversée ?
Je repris ensuite mon panier chargé et entendis sa demande. En effet, il était vrai que je ne possédais pas un futur achat léger ; il en était bien même conséquent, mais cela était les risques du métier, enfin, du moins, pas comme je le pensais ; mais qui serait intéressé par cela ? Je pouvais aussi imaginer la réaction de Riley lorsque je poserai mon lot d’emplettes sur son comptoir ; puisque d’ordinaire, elle avait cette habitude de me voir m’emparer entre trois et quatre livres et non pas plus d’une dizaine, mais cela n’était pas ce qu’il y avait de plus important… Non, le plus crucial était de pouvoir répondre à ce questionnement.

— Oh oui, ce sont de grandes courses, mais ces ouvrages ne sont pas pour moi, ou du moins quand ils ne seront pas empruntés. Notifions le fait que je vais juste retrouver l’établissement de ma scolarité pour être son gardien des connaissances, mais je me dis que quelques nouveaux romans ne lui feront pas de mal. Cependant, je doute encore de certains genres puisqu’à mon époque ces derniers étaient peu recommandés. Comme quoi, le temps et les amours littéraires évoluent.

Je retiens une nouvelle fois un rire ; elle n’était peut-être pas concernée par cette « déviance » littéraire que je tentais de comprendre ; je ne contestais pas qu’elle pût les expérimenter, je repris — dès lors — la parole, ne serait-ce que pour lui poser une question.

— Et puis-je deviner que vous êtes à la recherche des ouvrages liés à votre année d’étude, quatrième ou cinquième année ?

Alors qu'elle pensait pouvoir retourner tranquillement à son exploration de la boutique, la réponse de l'adulte fut plus intéressante que prévue. Elle resta comme immobilisée quelques secondes, intégrant et analysant l'information qui venait de lui être donnée.

- "L'établissement de votre scolarité ? Vous ne parlez pas de Poudlard quand même?" Il n'y avait pas vraiment d'autres écoles de Magie dans le coin donc elle voyait difficilement de quel autre lieu il pouvait parler. Pour autant cela pouvait être un établissement moldu. Mais dans ce cas il n'aurait pas fait ses courses dans une librairie sorcière. Poudlard était donc la destination la plus probable. Elle trouva à posteriori sa question stupide, mais elle avait parlé sans réfléchir et sur le coup de la surprise. Déjà qu'elle passait beaucoup de temps à la Bibliothèque, si cet adulte y travaillait, il était probable qu'elle y passe d'autant plus.

- "Gardien des connaissances. C'est drôle comme terme pour désigner ce que vous allez faire. Vous allez être Bibliothécaire c'est bien ça?" Elle ne voulait pas paraître impolie mais voulait être certaine qu'ils parlaient bien de la même chose. "Mais j'aime beaucoup, c'est beau et très imagé"

A son époque. Parlant comme cela elle eut l'impression qu'il se décrivait comme quelqu'un de vieux. Interloquée elle se demandait bien quel âge il pouvait bien avoir. Elle n'était pas très douée pour estimer l'âge d'une personne, mais il ne semblait pas si vieux que ça, ou alors il ne faisait clairement pas son âge. En tout cas l'adulte semblait bien plus juste dans ses estimations d'âge. S'égarant dans ses pensées elle en avait presque oublié de répondre à sa dernière question.

- "Oui oui tout à fait, je suis venue voir un peu ce qu'il existait concernant le Soin aux Créatures Magiques et sur les Animagus. Je rentre en quatrième année à la rentrée. J'espère pouvoir intégrer cette formation. Tout le monde n'est pas pris et les places sont plutôt limitées, donc je n sais pas si ça sera possible mais j'aimerai beaucoup." Elle travaillait si dur depuis son entrée à Poudlard, elle espérait vraiment avoir cette chance. Et le niveau. La motivation ne suffirait pas, c'était une formation très exigeante qui nécessitait que l'on donne le meilleur de soi.

- "Mais bon je pense que se sera des ouvrages bien trop chers pour que je puisse me les procurer. Mais sûrement que je n'ai pas tout exploré à la Bibliothèque de Poudlard. Mais bon d'après ce que je comprends je pourrai venir vous demander conseil pour les ouvrages à consulter. C'est vrai que je ne n'ai jamais trop pensé à le faire c'est dommage."

Emportée dans sa curiosité, la jeune fille ne laissa pas à l'adulte le temps de répondre.

- "Vous étiez à quelle maison à Poudlard?" Cela n'était pas d'une importance capitale mais elle voulait en savoir plus sur l'adulte aux yeux bleus.

La réaction intensément interrogative de la part de la jeune fille me fit plus que surprise ; elle était même particulièrement intéressante. Son comportement excitatif ne me laissa pas de marbre que je ne pouvais pas le délaisser sans réponse, elle les méritait. Je redéposai mon panier à mes pieds afin d’avoir une conversation bien plus aisée ; elle n’avait pas tort sur certaines de ses estimations, j’étais bel et bien de Poudlard et le fait d’être bibliothécaire était une visée plus que justifiée.

— Oh, et bien, si, je nommais bien indirectement Poudlard au sein de mes mots. Disons que c’est la seule école de magie dans la région ; et que j’en deviens son bibliothécaire dans quelque temps, mais je préfère en dire que j’en serai son gardien des connaissances, car comme vous venez de le lire, c’est bien plus beau.

Je me laissai rire quelques instants pour ne pas troubler le pseudo-calme du lieu, même si ce n’était là que la folie de rentrée qui provoquait cet insupportable brouhaha ; bien que le principal fût, pour moi, la continuité de mon écoute envers le discours interrogatif de la jeune élève. Elle désirait devenir Animagus et souhaitait obtenir le précieux droit d’entrer dans la formation dans lequel peu de place était disponible, et c’était compréhensible ; on ne pouvait lâcher un rêve si près du moment fatidique. D’un autre côté, je fus surpris de l’entendre parler de l’achat de livre alors que dans mon souvenir, nombreux, étaient les écrits de la bibliothèque sur ce domaine ; comme elle semblait le dire elle-même : peut-être n’avait-elle pas été plus en profondeur dans ces recherches, je n’allais pas lui en vouloir. Je souris donc et me permis de hocher la tête avant d’être étonné par sa question par rapport à la maison de ma scolarité ; oui, cela était inattendu ; même si j’avais de beaux et merveilleux souvenirs des périodes passés en son sein ; les préjugés à son égard étaient encore bien abondants, mais si cela avait de l’importance pour elle, je ne pouvais point la priver d’un instant de connaissance.

— Oh, eh bien, vous avez sûrement raison sur l’exploration incomplète de la bibliothèque. Dans mon souvenir, je me rappelle avoir vu beaucoup de livres à ce sujet, et cela ne me dérangerait pas de repartir à leur recherche pour vous aider. Il ne faut pas que les soucis littéraires soient un poids pour votre entrée dans la formation ; si vous avez bien travaillé jusqu’à maintenant sur ce domaine de transformation humaine, c’est que vous méritez cette entrée. Et en ce qui concerne cette bonne vieille maison, je fus un Serpentard et j’y ai écoulé de merveilleux moments. C’était un plaisir d’y être en dépit des appréhensions envers cette maison. Après, la maison n’indique pas vraiment notre personnalité dans son ensemble, mais des points importants ; par exemple la ruse peut-être à la fois un défaut — ou une qualité — tant qu’elle soit utilisée à bon escient ; comme dans toutes les maisons — je trouve — puisqu’elles se valent toutes et que toutes ensemble, elles forment une unité malgré les digressions du passé au temps des fondateurs.

Cela était vrai, nos particularités pouvaient être perçues de façon négative, mais elles ne l’étaient pas forcément, nous devions les mettre en avant, et pourtant, tous ne l’exploitaient pas comme une marque de puissance. Nous pouvions y recourir pour que cela soit aussi favorable à nos camarades si nous le voulions et comme je le faisais.

— Il ne faut jamais avoir peur des autres maisons ; elles sont peut-être des adversaires pour la coupe des maisons, mais elles sont de véritables alliés dans le besoin, mais le temps n’aide pas à le concevoir facilement. En tout cas, je suis content de voir de la motivation dans vos yeux et dans vos paroles quand je vous entends parler de votre potentielle obtention de la formation. Sinon, qu’est-ce qui vous anime dans cette formation ? Quelles sont les connaissances plus précises que vous souhaiteriez avoir ?

Je donnais peut-être cette impression d’être curieux, mais n’était-ce pas non plus la qualité d’un gardien ? Être là quand les questions étaient bien trop présentes et y apporter les livres de réponses ? Peut-être que oui ; peut-être que non.

L'adolescente répondit du tac au tac, avec certainement un peu trop d'enthousiasme:

- "Et bien je ne manquerais pas de venir vous voir dès que vous aurez prit vos fonctions dans ce cas." Pour sûr la jeune fille n'allait pas y manquer. "Pour m'aider dans mes recherches." Se sentait-elle obligée d'ajouter.

Elle aimait beaucoup sa façon de parler qu'elle trouvait très réfléchie et agréable à écouter. L'adolescente ne pouvait que partager son opinion. Elle connaissait, plus ou moins bien, des élèves de chacune des maisons et il vrai que celle ci n'était pas un obstacle à la bonne entente. Même si en réfléchissant bien, sa camarade de Serpentard n'était pas celle avec qui la relation avait été le plus facile. Mais pour autant son opinion sur les maisons avait bien changé depuis son entrée à Poudlard. N'y connaissant pas grand chose à ce moment, elle était convaincue qu'elle ne pouvait apprécier que des personnes de sa propres maison. Et pourtant, c'était bien loin d'être le cas. Pourtant elle ne trouva rien d'assez intelligent pour répondre et se contenta de hocher la tête approuvant les propos de l'adulte.

Serpentard. Avec ses yeux bleus elle l'aurait plus facilement imaginé à Serdaigle. Ce qui en y réfléchissant était plutôt stupide comme raisonnement. Pendant l'espace de quelques secondes elle se surprit à l'imaginer avec les yeux émeraudes.

- "Je ne sais pas exactement." Elle n'avait pas réellement réfléchi au pourquoi de l'attirance qu'elle avait pour cette formation. Elle devrait d'ailleurs certainement y réfléchir. Il n'était pas exclu qu'il faille montrer sa motivation pour y entrer. "C'est une partie de la magie qui me fascine la métamorphose. Je trouve ça. Incroyable ce pouvoir." Il y avait bien des choses d'incroyables dans le domaine de la magie mais c'était vraiment la métamorphose qui retenait son attention. "Et se changer soit même en animal, si je n'avais pas assisté à une transformation je pense que j'y aurais difficilement crut pour être honnête." Il lui restait tant de choses à découvrir dans le monde de la Magie que s'en était à la fois fascinant et effrayant.

- "Hmm et bien peut être des témoignages de sorciers ayant cette capacité. La forme animale qu'ils ont et comment et pour quoi ils l'utilisent."
Cela serait certainement vu comme un argument puéril mais c'était un questionnement qu'elle avait. Etant donné qu'on ne pouvait choisir la forme que l'on prenait peut être était il possible de la prévoir en fonction de son caractère ou d'autres choses, et la jeune fille était curieuse. Pour l'aspect plus pratique de la formation elle aurait l'occasion d'être informée si elle avait la chance de l'intégrer.
Elle ne voulait cependant pas trop s'attarder sur le sujet. Elle n'était même pas encore dans la formation elle ne voulait donc pas trop s'emballer à ce sujet de peur d'être déçue par la suite.

- "Et sinon je cherchais peut être un manuel sur les soins à prodiguer aux Boursouflets. Je vais bientôt en adopter un et même si j'ai demandé des conseils à leur sujet, je voudrai m'en occuper le mieux possible."

Réalisant qu'elle l'avait interrompu dans ses achats avec sa chute, et retenu certainement plus longtemps que ce qu'il avait prévu et que de plus ce n'était peut être pas le lieu le plus adéquat pour discuter, elle enchaina rapidement.

- "Enfin bon je ne voudrais pas vous embêter avec ça, vous avez sûrement d'autres livres à ajouter à tout ceux là. Elle désigna en souriant le panier posé au pieds de l'adulte. "J'ai hâte de découvrir les nouveaux ouvrages que vous allez ajouter à la Bibliothèque à la rentrée en tout cas."

L’enthousiasme de sa rentrée la faisait me répondre avec rapidité et tact ; cela me faisait plaisir ; je n’avais donc pas perdu ma façon de parler avec les enfants-sorciers. Après tout, rester quelques années auprès de mes parents à les aider dans leur propre librairie ; sans posséder le droit de faire usage de magie afin de faciliter les recherches des Moldus ; eut pour effet de me rouiller sur les process de communications dans le Monde Sorcier ; mais ce retour définitif dans la société ensorcelée pouvait m’obliger à reprendre de — bien — bonnes vieilles amies.
La jeune fille avait — dans sa réponse excessivement rapide — fait part des causes de cette motivation ; elles étaient louables, intéressantes et montraient (indirectement) son besoin d’un travail acharné avec l’aide de connaissances qui ne réaliseront que l’amplification de sa conviction formative ; ce qui me laissa sans mots. Je ne savais plus quoi lui affirmer, elle avait été sincère ; juste ; comme si elle s’entraînât déjà à l’élaboration de l’entretien avant de me faire rappeler que ses achats ainsi que ceux qui m’étaient propres eurent été trop longtemps interrompus.
Je hochai, dès lors, la tête avant de reprendre le panier dans mes mains.

— Il est vrai, mais je ne suis plus aussi doué qu’autrefois pour m’enquérir d’un livre magique. Je crois même avoir obtenu du destin des lacunes innombrables. Mais je peux peut-être vous proposer quelque chose pour m’entraîner.

Je n’étais pas certain de la validité de ma demande, pourtant, elle était — on ne peu plus — nécessaire ; elle me permettait de m’induire à retrouver les contacts d’aides pour les adolescents-sorciers et sur ces véritables préférences ; cette génération présentait une belle évolution littéraire (en quelques années). Je pris donc de mon panier une fiction pour adolescents et l’agitai précieusement dans de doux mouvements.

— Comme j’ai passé trop de temps dans mon monde de naissance et que vous semblez avoir plus d’ancrages que moi dans la littérature magique. Que diriez-vous d’un marché entre nous ? Je vous aide à trouver tous les livres quitte à vous payer ceux qui pourraient vous soutenir pour votre potentiel entretien ; en échange, vous pourriez m’appuyer sur quelques romans qui pourraient être consultables par les élèves de Poudlard.

Cette question était le phénomène qui pouvait mettre fin à toute bonne « relation » avant ma prise de fonction à Poudlard ; je ne désirais pas être lourd pour la personne, mais l’aide mutuelle était ce qui pouvait être le point de départ à une solide mise en confiance auprès des adolescents. Alors, que pouvais-je faire d’autre qu’attendre en cet instant bien plus que précis ?