Alors qu'elle avait voulu être agréable et se présenter au père de Diana, celui-ci lui avait parut tout d'un coup très froid. Même la jeune fille s'était assombrie quand Selma avait dit qu'elle était à Serdaigle. Le père s’intéressait à Solenn. Selma se demandait ce qu'elle avait fait, et ca la blessait un peu, elle pensait avoir été gentille. Le père de Diana continuait d'insister et de mettre sa fille mal à l'aise, qui d'ailleurs ne se gênait pas pour le montrer devant Selma et Solenn. Selma commençait vraiment à se sentir mal, c'était assez gênant comme situation.

Elle jeta un coup d’œil vers Solenn, qui semblait tout aussi gênée qu'elle. Celle-ci sembla se faire violence, et dit qu'elle aussi était venue acheter un animal. Puis ils entendirent la sonnette du magasin, et se tournant vers la porte, Selma vit apparaître une femme magnifique. Elle était très belle et dégageait un fort charisme. Celle-ci se dirigea vers le petit groupe, et salua tout le monde; il s'avérait qu'elle était la mère de Solenn, qui d'ailleurs ne semblait pas si ravie. Décidément, les familles s'en mêlaient, et ça ne semblait ravir personne.

Selma n'en pouvait plus, elle détestait ce genre de situations inconfortables, où elle faisait des efforts et qu'elle était la seule à en faire. Les deux jeunes filles semblaient très gentilles, mais le père était très froid et l'ignorait désormais. Elle sourit d'un air poli à la mère de Solenn, et dit:
Bonjour Madame. Je vais vous laisser et continuer mon tour dans le magasin.
Puis se tournant vers le père de Diana:
Je pense déranger du fait de mon appartenance à Serdaigle. Je vous souhaite à tous une très bonne journée.

Elle était polie et gentille, mais elle ne se laissait pas faire pour des choses futiles.

   « Moi aussi je suis venue acheter  un animal. »

   James se tourna vers elle, un sourire aux lèvres.

   « Comme Diana ! Si ce n'est pas trop indiscret, sur quel animal as-tu décidé de porter ton choix ? Un hibou ? Ou peut-être un chat ? »

   Diana ferma définitivement son visage et laissa son père faire la discussion. Elle avait de moins en moins envie de mettre du sien et se contentait d'observer d'un oeil perçant ses camarades. Juste avant que Solenn ne réponde, la cloche de la porte tinta. Instinctivement, la jeune Serpentard se tourna vers l'entrée. Une femme venait d'entrer :

   « Solenn, tu t'es fait des amis à ce que je vois ! Bonjour mesdemoiselles. Monsieur. »

   Diana lui adressa un imperceptible hochement de tête. Sa conscience était tranquille, elle avait salué la mère de Solenn, très certainement. Son père semblait avoir envie de faire la discussion aujourd'hui, et s'approcha donc de la nouvelle venue.

   « Bonjour Madame... quel est votre nom ? Je suis le père de Diana, qui est à Serpentard avec votre fille. »

   Il remonta, comme à son habitude, ses lunettes le long de l'arête de son nez. Diana sentait que la journée serait longue, elle connaissait son père pour être un sacré bavard. Elle s'apprêtait à tirer légèrement sur la manche de son père, quand la troisième fille, la petite de Serdaigle prit la parole, l'air vexée :

   « Je pense déranger du fait de mon appartenance à Serdaigle. Je vous souhaite à tous une très bonne journée. »

   James la regarda, ne sachant que dire exactement. La remarque de la fillette l'avait offensée, beaucoup plus qu'il ne le lassait paraître. Au bout de quelques instants, il se tourna vers elle et la sermonna :

   « Vous ne savez rien de mon passé, siffla-t-il entre ses dents. Ça n'a rien à voir avec toi, tu te trompes sur toute la ligne. Serdaigle est une maison... dont je ne veux plus jamais entendre parler.  »

   Il lui jeta un regard noir et lui tourna le dos. Diana lui adressa mi-désolé, en raison des propos de son père, mi-énervé, car elle aussi était de son avis et ses propos l'avait dérangée. 

L'arrivée d'Abigail Cooper n'était pas restée inaperçue, malheureusement. Le père de la deuxième année la salua, et elle répondit avec son grand sourire:

-Cooper. Et vous ? Je suis la mère de Solenn, qui est aussi en deuxième année.

La plus jeune salua poliment la femme, qui lui répondit à son tour, et annonça qu'elle allait partir de la conversation. Solenn avait presque envie de la suivre pour aller voir les Boursouflets. Toute cette scène devenait extrêmement gênante. La Serdaigle rajouta quelque chose à l'attention du père de Diana, qui ne trouva pas cette remarque très agréable, à entendre ce qu'il répondit. La rousse et sa mère froncèrent les sourcils, l'une offusquée du ton qu'il avait employé, l'autre ne comprenant pas ce qui se passait en ce moment-même. Il n'avait pas le droit de parler comme cela à une fille polie et gentille qui n'avait rien fait, à part s'être présenté ! Bravant son courage, et ne souhaitant pas la laisser toute seule après ce qu'il venait de se passer, Solenn s'adressa à la première année, avec un petit sourire aux lèvres et le rouge aux joues, alors que l'homme leur tournait le dos.

-Selma, je suis venue acheter un Boursouflet... Ça te dirait de m'accompagner les voir ?

Elle glissa un regard évocateur à sa mère qui, heureusement, comprit, et se dirigea vers les chats. Solenn se tourna alors vers Diana. Celle-ci n'avait peut-être pas mauvais fond, même si elle n'arrêtait pas de grogner toute seule. Au pire, elle refuserait la proposition de la française, et cette dernière saurait ce qu'elle pensait réellement des deux filles en face d'elle.

-Tu veux nous accompagner ?

Les yeux bleus de Solenn essayaient de percer les barrières du regard de Diana.