Il n'avait fallu aucun argument à Cassandre pour que Franz accepte de la rejoindre au chemin de Traverse. Elle lui avait proposé d'aller à la ménagerie des sorciers ! Le jeune garçon fut impatient des semaines durant, attendant de voir à quoi ressemblaient les animaux domestiques des sorciers ! Il aurait pu les voir l'an passé, lorsqu'il avait fait ses courses pour sa rentrée scolaire, mais les défauts de son père sont les conséquences de sa vie : ils étaient tellement en retard sur tout qu'ils durent tout acheter dans un temps record de sept minutes et cinquante huit secondes -selon les calculs savants franziens-.

           Mais cette année, il en serait autrement : la mère de Franz avait enfin décidé à sortir de sa ferme et de prendre des vacances à Londres. Et des vacances pour elle signifiait que son père n'était pas de la partie ! Elle lui prétexta d'ailleurs qu'elle n'avait pas assez d'énergie pour le surveiller lui et son fils en même temps, alors il s'occuperait de la ferme ! Franz était à la fois content et déçu : il serait sûr d'être à l'heure à son rendez-vous, chose rare; mais sa chère maman risquerait de l'étouffer un peu trop et de ne pas le laisser tranquille. *Et puis, avec papa, c'est l'aventure...* regrettait-il.

             Ils partirent donc pour plus d'une semaine à Londres, arrivant deux jours avant que Franz dut retrouver Cassandre. Il en profita pour arpenter les rues de la capitale. Et, le jour J, se rendit au chemin de Traverse. Il avait, par miracle et par une course irréfléchie, réussi à semer sa mère. Il arriva donc seul dans la grande rue enserrée de magasins magiques. Il la remonta à la recherche de la ménagerie et finit par la trouver. Franz jeta un coup d’œil rapide à sa montre aux aiguilles fantaisistes, et bien qu'elle n'indiquait pas l'heure, il sut qu'il était en avance.

             "Ouf, soupira-t-il, au moins Cassy' ne me tapera pas !" Le jeune Poufsouffle appréciait beaucoup sa camarade, mais, pour une raison qu'il ignorait -ou faisait semblant d'ignorer...-, il l'agaçait parfois car il était tête en l'air. Et celle-ci ne se privait pas de lui faire remarquer ! C'était un des traits de caractères de son amie qui faisait beaucoup rire Franz.

              Il voulut entrer pour voir les animaux, mais se rappela un conseil aviser que sa mère lui prodigua la veille : "Fiston, soit pas un bourrin comme ton père avec la demoiselle, sinon elle voudra plus t'voir !". Alors il décida que la meilleure chose à faire était d'attendre Cassandre.

           Lorsqu'il l'aperçut au loin, il se mit à courir vers elle en hurlant : "CASSY !!! CASSY !!! CASSANDREEEE !!!! JE SUIS LAAAA !!!!!". Aucun doute, elle l'avait entendu. Et si ce n'était le cas, elle l'avait au moins vu car il avait cru bon de porter un gilet jaune fluorescent au dessus d'un T-shirt noir pour rappeler les couleurs de Poufsouffle. *Ca lui fera plaisir !* s'était-il dit...

          Il arriva à son niveau tout en courant,il freina juste à temps pour ne pas la percuter, il posa alors ses deux mains sur ses épaules et lui dit d'un air faussement sérieux : "Il est l'heure de te choisir un ami encore mieux que moi."

La chaleur étouffante de l'été était encore bien présente et devoir te rendre ce jour-là sur le chemin de traverse était une véritable épreuve. Malgré tout, tu avais hâte de pouvoir retrouver Franz et pour cause, aujourd'hui, tu allais pouvoir accueillir dans ta famille un nouveau compagnon. Et qui mieux que Franz pour t'aider à faire ce choix ?

Les liens entre vous deux étaient forts et parfois un peu tendancieux. Tu semblais nourrir une certaine amitié liée avec de l'amour pour lui, mais tout cela était assez ambiguë encore. Et puis tu étais jeune malgré tout, tu découvrais petit à petit la vie.

C'est ainsi que ton paternel t'avait déposé sur le chemin de traverse, peux de temps avant de rejoindre son travail à l'hôpital sainte mangouste. Cela te laissait un peu plus d'une heure pour flâner dans les rues et retrouver ton compagnon avant que ta mère ne vienne te récupérer lorsqu'elle sortirait elle-même de sa garde. Tu devais la retrouver un peu plus tard au chemin de traverse comme il avait été convenu.

Sans perdre plus de temps, tu gagnas donc la rue commerçante tout en arrangeant la jolie robe de dentelle blanche flottante que tu portais ce jour-là. Baguette à la main, tu tapotas les pierres pour ouvrir le chemin, puis, après avoir regardé un moment à droite à gauche, tu repéras enfin l'endroit ou tu souhaitais te rendre. La ménagerie magique. Un sourire rêveur s'afficha sur ton visage jusqu'à ce que tu sois soudain attiré par un grand cri alors qu'un beau blond se dirigeait dans ta direction, visiblement ravi de te retrouver :

"Salut Franz !" T'écrias-tu en le voyant.

Tu amorças un pas en arrière pour éviter la collision en le voyant arriver de la sorte sur toi. Heureusement, le jeune homme était prévoyant et stoppa net sa course à quelques centimètres de toi. Ouf !

L'enthousiasme du jeune homme était fort communicatif et lorsqu'il t'entraîna en te traînant par les mains dans le magasin d'animaux, tu avais un sourire béat aux lèvres :

"Tu sais bien que ça ne changeras rien pour nous voyons !"

Sans te faire prier, tu pénétras dans la boutique en même temps que lui et ton regard se porta immédiatement sur l'ensemble des bestioles présentent ici. Il y avait de tout ! Des rats, des chats, des hiboux, des chouettes, des crapauds ! Wow le choix allez être compliqué, mais tu n'avais pas demandé à Franz de t'accompagner pour rien. Le spécialiste en créature s'était lui. Et tu comptais sur ses connaissances pour t'aider à faire ton choix.

Bien vite, cependant, ton regard fut attiré par les boursoufflets ! Si mignon, si pelucheux ! Ton regard brillait de mille feux ! Comment résister :

"Ohhhh ! Ils sont trop mignon Franz !!!"

Quel choix cornélien. Tu lanças un regard un peu désespéré à ton camarade :

"Comment je vais faire pour me décider ?"

             Franz ne pouvait rêver d'une journée plus plaisante que celle-ci ! Tout d'abord, il n'avait pas eu à attendre longtemps pour se jeter sur son amie Cassandre -même si le temps est et restera tout relatif pour le jeune garçon, cette fois-ci il n'attendit réellement qu'une poignée de minutes-.

           Et cela n'était pas négligeable : il était trop impatient de pouvoir rentrer dans la ménagerie et attendre plus longtemps aurait était un supplice. Mais si les animaux accaparaient une grande part de son désir, Franz n'en avait pas moins remarqué la blancheur éclatante émanant de la fillette : que ce soit de la robe ou du sourire, elle renvoyait des éclats d'enthousiasme à en éblouir yeux et pensées !

            Après s'être arrêté quelques secondes le temps de la saluer et de la dévisager sans tact aucun, Franz reprit ses esprits : *Vite, il faut voir ces bestioles magiques avant que quelqu'un les achète toutes !* Il attrapa alors sans attendre Cassy par les mains et la traîna jusqu'à l'intérieur de la boutique. Enfin, il ne la traîna pas car celle-ci le suivait volontiers, avec presque plus d'énergie que lui-même ! Elle sourit en lui assurant que son nouveau compagnon n'interférerait pas dans leur amitié.

-Comment ça ??? Mais bien sûr que si Cassy' ! Ca prend beaucoup de temps et d'affection un animal, alors ça changera plein de choses. Par exemple tu n'auras plus le temps de me rouspéter quand je m'amuse au lieu de faire mes devoirs ! plaisanta Franz. 

              Il n'eut pas le temps de la taquiner plus car son regard fut happé par toutes les créatures qui s'agitaient dans la boutique. Entre les miaulement, les hululements, les coassements et toutes autres sortes de cris, il y avait de quoi ne plus savoir où donner des oreilles... Mais jusque là, que des animaux dont Franz avait l'habitude, chats, crapauds, chouettes, rien d'assez magique pour lui !

           Cependant, au deuxième coup d’œil, lorsque celui-ci scrute un peu plus, il commença à voir d'autres créatures qui l'intéressèrent beaucoup plus... Quelques insultes lui firent apercevoir un Jarvey qui tentait de se cacher aux yeux de ces "imbéciles de sorciers" comme il appelait les client, dans un jargon bien moins chaste. Au fond de la boutique, une sorte d'aboiement l'amena à reconnaître un Crup, ce chien-magique fascinait beaucoup Franz. Il interpella Cassandre :

-Tu as vu ? Il est beau !!! J'aimerais bien en avoir un ! Tu penses que je peux le caresser ? Tu savais qu'il mange même le caoutchouc ? C'est parfait pour le recyclage ! Cassy ? Cassy ! CASSY ???

             Impossible d'attirer son attention, la jeune fillette semblait fascinée par quelque chose se trouvant devant elle. Comme son dos l'empêcher de voir la créature en question, Franz s'approcha de Cassandre et tenta de regarder par dessus son épaule afin de résoudre ce mystère... A peine entendit-il le bourdonnement grave qu'il changea d'idée et passa la tête sous le bras de son amie en s'extasiant : "Des boursouflets !!! Oui tu as raison, ils sont mignons, on dirait des peluches !"

            Mais la joie laissa vite place à l'indécision : comment pouvait-elle faire un choix parmi toutes ces créatures d'apparence si semblables ? Il était temps pour Franz de rentrer en action, avec un pragmatisme tout magizoologique ! D'un ton professoral, il lui clama :

-Alors tout d'abord, il faut choisir entre un boursouf et un boursouflet, le boursouflet est plus coloré. Ensuite, il faut observer leur comportement : tu vois celui-ci ? Et bien il bourdonne très fort, donc il sera sûrement très câlin mais pour dormir ça peut être gênant... Celui-là par contre ne fait pas trop de bruit, il sera probablement discret et peu joueur. Tiens d'ailleurs si tu regardes de plus près, ses poils sont aplatis ça et là, ça doit être un dormeur ! Le troisième là, il est très stressé, ça se voit aux trous dans ses poils, soit il se les arrache, soit ils tombent naturellement à cause du stress permanent dû à la proximité de ses prédateurs. Tu vois comme il regarde les chats avec inquiétude ? Un comme ça, y faudra que tu sois patiente avec lui, mais il deviendra vite très affectueux et te considérera comme sa maman ! Sinon y en a deux là qui semblent inséparables, du coup ils seront malheureux s'ils ne vivent pas ensemble...

           Franz réfléchit quelques secondes pour être sûr de ne rien avoir oublié puis ajouta, plaisantant :

-Enfin, y reste celui-là, il a rien de particulier mais il est joli en violet, ça irait bien avec ton teint ! Après, même si c'est mignon, je trouve que les boursouflets sont moins rigolos que ces bêtes là. dit-il en pointant des Crabes de feu.  A toi de voir Cassy ! Dans tous les cas si tu as besoin je t'aiderai à élever ton nouveau copain !

Toujours avec son enthousiasme, Franz ne tarda pas à prendre les devants et alors que tu avais déjà l'œil attiré par les boursoufflets, il te fit faire le tour de la boutique te présentant des animaux tous plus différents que les autres. Malgré tout, tu étais irrémédiablement attiré par l'un des petits animaux aux couleurs criardes. Alors, le jeune poufsouffle prit son rôle très à cœur et analysa chacune des petites créatures présentent dans la petite vitrine où il se trouvait.

Les yeux brillants de désir, tu avais fini par t'accroupir pour mieux les observer. Le compliment de Franz en toute fin de son explication te fit rougir plus que de raison et tu approuvas d'un hochement de tête :

"Merci c'est gentil !"

Tu te redressas alors, le regard toujours plein d'envie et de désirs, mais la raison était bien trop forte chez toi pour que tu te laisses aller à un achat d'impulsion, tu voulais voir les autres options. Alors, tu regardas la pièce et aperçu les hiboux et chouettes :

"Ça peut être bien aussi de prendre une chouette ? Pour porter le courrier à ma maman et mon papa?"

Tu observas les oiseaux dont les multiples plumages formaient une jolie palette de couleurs. Seulement, voilà, cela n'avait rien à voir avec la couleur criarde des boursoufflet que tu observais quelques minutes auparavant. Tu soupiras et sans entrain te dirigeas vers une autre partie de la boutique ou se trouvait des rats, des crapauds, et même des chats. Le choix était véritablement cornélien et tu ne parvenais vraiment pas à te décider.

Le regard presque suppliant, tu retournas auprès du jeune blond, cherchant sa main comme pour te réconforter avant de demander :

"C'est trop dur de choisir… Ils sont tous très beaux, mais je ne sais pas ce qui serait le mieux pour moi …"

-Ce n'est pas gentil, c'est vrai ! Scientifiquement vrai ! Tu as chaud ? demanda innocemment Franz, dans une mauvaise interprétation du rougissement de Cassandre.

             La fillette repartit à droite et à gauche pour observer les différents animaux, l'air plus perdu qu'autre chose. Franz eut l'impression que son explication n'avait eut pour résultat que de la détourner des boursoufflets, comme s'il l'en avait dégoûté. Pensant à tort que son avis l'insupportait, Franz préféra se taire dans un mutisme animal, ne répondant que par quelques grognements aux questions de sa camarade. Après tout, elle pouvait bien choisir toute seule, ce n'était pas la peine de lui demander son aide si elle n'en tenait pas compte ! *L'peut bien prendre c'qu'elle veut, t'façon une bestiole c't'une bestiole...* rumina-t-il intérieurement, au point de ne plus se reconnaître.

          Ce fut heureusement une simple passade, car lorsque son amie lui reprit la main, il la regarda dans les yeux et y vit la déperdition et la détresse, comme si le choix de son animal lui importait autant que sa propre vie. Franz comprit alors qu'elle ne faisait qu'hésiter et qu'elle n'avait pas de reproche à lui faire, au contraire, elle le sollicitait. Il lui sourit franchement, prenant quelques minutes la pose de quelqu'un réfléchissant alors qu'il n'était, en réalité, qu'en train d'apprécier que son amie prenne vraiment la chose au sérieux. Il était temps, à nouveau, de la submerger de paroles et conseils tout autant pertinents qu'aléatoires et instinctifs.

-Une chouette ? Hum, ça peut être sympa. Mais bon l'école t'en prête déjà si c'est juste pour le courrier. Enfin, moi je n'en prendrai pas, on ne peut même pas les garder dans le dortoir tu te rends compte ? Comment on peut devenir ami avec une chouette si on ne vit pas avec ?

        Tout en lui racontant cela, Franz avait les yeux qui brillait alors qu'il passait une main dans le plumage d'un petit hibou qui, en réponse, lui becqueta les doigts ; il aurait tant voulu en avoir une. Ou deux. Ou toutes. Sortant de sa rêverie il attira Cassy vers les autres animaux :

- Alors, les crapauds, c'est plutôt sympas mais dur à dresser, tu risques de souvent courir après... Et puis ils ont plus de venin sur le dos eux, si ? C'est dommage, sinon on pourrait faire des philtres maléfiques avec ! plaisanta-t-il en se frottant les mains machiavéliquement. Les rats, moi j'aime bien parce qu'on peut les avoir tout le temps sur soi, mais je crois pas que ce soit ton animal. -parfois, les arguments scientifiques restent évasifs- Et les chats, bah, franchement si tu en veux un je t'en passerai un à la prochaine portée que fait notre chatte à la maison.

           Il prit alors son amie par les épaules et la poussa jusqu'aux boursoufflets :

-Y a pas à hésiter Cassy', c'est eux que tu veux ! Ça se voit quand tu les regardes, t'as l'air toute heureuse ! Puis, vraiment, celui-ci te va bien au teint !

             Franz sourit et prit un des boursoufflets (au hasard) et le mit dans le creux des mains de son amie. Ce-dernier émit un petit bourdonnement de contentement et fit comme un petit rire à l'adresse de Cassy'.

-J'te connais, j'suis sûr qu't'y résisteras pas !

Le rouge aux joues et devant l'enthousiasme de ton camarade, tu restas un moment immobile. Oui, immobile, alors que ce dernier t'affirmait que ton choix était déjà fait. Immobile, encore une fois, lorsqu'il s'approcha de toi et te remit entre les mains l'une de ses petites créatures duveteuses qui émit immédiatement son petit cri si caractéristique et carrément craquante an ajoutant au passage, une dernière petite réplique qui ne fit que te faire rougir d'avantage.

Le petit boursouflet, lui, semblait aux anges. Il sautillait gentiment entre tes mains avant de grimper sur ton épaule tel un fou. Alors seulement, un sourire de contentement se dessina sur ton visage et après avoir regardé une dernière fois ton ami, tu hochas la tête positivement en ajoutant :

"Bon, alors je le prends !"

C'est ainsi que tu fis le tour de la boutique car forcément, qui dit créature magique, dit accessoires pour lui ! Et pour le cas encore présent, il n'y avait pas mieux que ton camarade pour t'aiguiller dans tes achats :

"Il faut qu'on lui achète de la nourriture ! Et puis un petit lit ! Ohhh et une cache de transport !"

Ton nouvel animal de compagnie sur l'épaule, tu traversais à présent la boutique de long en large en regardant tous les accessoires pour les animaux de compagnies magiques.

Jeux, mangeoires, cages, laisses ! Il y en avait pour tous les goûts et tes joues étaient rouges de plaisir et d'enthousiasme. Tu te tournas une nouvelle fois vers Franz :

"Alors dis moi ? Qu'est-ce que je dois acheter ? Je t'écoute Franz !"

        Lorsque le boursoufflet que Franz lui avait fourré entre les mains commença à gambader sur Cassy,  tout content, il sut qu'elle le prendrait. Ce qu'elle ne tarda pas à lui confirmer. Son amie avait les yeux pétillants à la fois de soulagement et de bonheur. Cela fit plaisir à Franz de voir son amie si heureuse d'avoir une petite boule de poils. Et un peu peur quand il la vit commençait à courir partout, regardant tous les accessoires inimaginables qui étaient en vente pour le confort des bêtes. Franz n'aimait pas trop cela, il avait l'habitude de la ferme, un animal, on l'aime bien, mais on ne va pas lui fabriquer un lit ou lui acheter des jouets. Il continua à réfléchir, et tout en sachant que Cassandre s'occuperait très bien de son animal, il s'inquiéta un peu pour elle : un boursoufflet, c'est fragile, il ne faudrait pas qu'elle s'attache trop à lui.

         Et puis, il se rappela que lui aussi s'était attaché de nombreuses fois à ses animaux, que ce soit les chats, chiens ou cochons, on finissait toujours par se remettre de leur perte vu qu'on les remplaçait toujours. Que dire de son poussin qu'il avait appelé Franzy ? Et qui a été mangé par Thierry...  Pas de meilleur exemple ! *J'espère qu'il va bien, j'demand'rai à m'man.* pensa-t-il.

Cassandre se tourna finalement vers Franz pour lui demander son avis. Pensif, il lui répondit, à moitié dans sa barbe inexistante :

-Hum, un boursoufflet il faut... Alors, j'dirai qu'pour le lit un carton ça suffit. T'as pas une boîte à chaussures chez toi ? Pis mettre un peu d'coton et un tissu à toi. La cage... Un pull avec une poche sur l'ventre, comme ça t'peux l'câliner quand tu marches ! Thierry il aime bien, j'pense qu'les boursoufflets aussi.

Franz fit quelques pas pour voir les articles proposé et se donner des idées :

-J'sais pas trop c'que ça mange. Le mieux c'est qu'tu lui prennes un sachet là, et à Poudlard t'auras qu'à essayer de lui donner ce qu'on mange. C'est souvent mieux que ce qu'il y a en sachet. Et les elfes te donneront sûrement du rab' pour lui ! Pas besoin de laisse il t'a déjà adopté. Et puis je pense qu'une boule de papier suffit pour le faire jouer. Pour la litière, un peu d'paille et une bassine, j'pense que ça f'ra l'affaire. Fin', après s'il y a des trucs qui te tentent n'hésite pas Cassy, c'est toi sa nouvelle maman !

Franz lui sourit tout en caressant rapidement le boursoufflet. Pour sûr, il essaierait de l'étudier à Poudlard si son amie lui en donnait l'autorisation.

Tu devenais toute folle avec cette histoire d'adoption et ton enthousiasme pouvait très vite devenir contagieux. La folie acheteuse, vous connaissez ? C'était un peu le cas ici. Tu avais déjà rempli un gros panier d'accessoire tous plus inutiles les uns que les autres lorsque Franz t'avait fait comprendre à sa façon que tout cela ne servait définitivement à rien. Malgré tout, tu ne voulais pas partir sans faire quelques achats pour lui. Tu fus cependant, beaucoup plus mesuré et sur les conseils de Franz tu choisis des choses assez utile :

"Je vais prendre juste une litière et de la nourriture alors ! Je lui fabriquerais des jouets et sa maison, tu as raison ! Et puis l'idée du pull, c'est pas mal ! Je vais en essayer un !"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Tu enfilas un pull de couleur beige et déposas le petit boursoufflet à l'intérieur de la poche ventrale. Cela faisait un peu kangourou mais c'était super comme vêtement. Tu te regardas dans le miroir de la boutique en te dandinant sur place avant de te tourner vers ton camarade :

"Tu en penses quoi ?"

Inutile d'attendre vraiment sa réponse car quelques minutes plus tard, tu ressortais de la boutique, ton boursoufflet dans une cage de transport d'un coté et de l'autre, un sac contenant toutes tes affaires. Tu rigolas à une blague de Franz tout sourire avant de regarder ton ami et de lui demander :

"Oh … Mais tu ne devais pas prendre un animal toi aussi, Franz ?"

Avec tout ça vous étiez sortie sans compagnon pour le jeune garçon. Tu fis la moue.

    Waouh, elle m'a écouté... souffla Franz, ébahi, quand il vit que son amie enlevait nombre d'accessoires de son panier. Non pas qu'elle n'était pas du genre à écouter, mais comme Franz parlait tout le temps, la plupart des gens ne faisait que l'entendre sans lui prêter trop attention. Lorsqu'il se remit de ses émotions et releva les yeux, il vit Cassy avec un autre pull, le boursoufflet dans la poche. Il n'eut pas le temps de lui dire que c'était trop bien car elle était déjà parti régler la commerçante. Il se jura tout de même de la complimenter là dessus.

           Il profita de ces quelques minutes d'attente pour s'approcher d'un Crup, lui donna quelques caresses et un bouchon de stylo à manger. Lorsqu'il lui grattait les oreilles, l'animal lui léchait la main. Franz décida donc de l'appeler Albert. Avant de pouvoir créer plus de liens et de le kidnapper, il se rendit compte que Cassandre avait fini ses achats et l'attendait à la porte du magasin. Une prochaine fois Al' ! dit-il en rejoignant son amie.

      Une fois dehors, partagea l'enthousiasme de son ami, son sourire aussi. Tant de joie lui donner envie d'être plus gentil encore !

-Cassy' ! L'est beau ton pull ! Surtout avec la tête du p'tiot qui dépasse !

       Franz s'approcha de manière indélicate du ventre de Cassy pour frotter sa tête contre celle du boursoufflet. Se relevant, il lança à la fillette en souriant :

-Hé ! Maman kangourou, t'vas l'appeler comment ton p'tit ? J's'rai toi je choisirai un joli nom... Franz par exemple ?

           Riant à sa propre blague  -car on est jamais mieux servi que par si-même-, il fut rejoint par le rire cristallin de sa camarade. Puis celle-ci changea d'expression lorsqu'elle lui demanda s'il ne devait pas lui aussi prendre un compagnon.

-T'inquiète pas Cass' ! J'aimerais bien tous les prendre mais les élèves ont pas le droit aux animaux que je veux... Un chat j'en ai d'jà plein chez moi, des crapaud aussi dans la mare, des rats j't'en parle pas et puis j'ai un Jarvey qu'est beaucoup mieux comme rongeur, et plus drôle ! Faudrait qu'j'demande si j'peux le ramener ! Les chouettes, on peut pas les garder dans le dortoir... Non, y a rien de bien pour moi !

      L'air un peu abattu, il avait laissé choir ses épaules et laissait ses bras ballants. Conscient de communiqué sa tristesse, il reprit contenance et, d'un sourire malicieux, ajouta :

-A moins que tu ne m'aides à faire passer un Crup en douce au château ? Allez viens, j't'offre une glace et on réfléchit à un plan pour ça !

Prenant la main de la fillette, celle portant le sac, il l'entraîna vers la boutique de Florian Fortarôme.

Les bras en coupole autour de la poche de ton tout nouveau pull, tu suivais gaiement Franz qui avec sa joie habituelle t'entraînait ni plus, ni moins vers la boutique du glacier du chemin de traverse.
C'est ce qui était plaisant avec Franz. Outre ses idées parfois loufoques, il était toujours de bonne humeur et cela faisait forcément plaisir a voir.

Arrivée devant la boutique, vous vous installiez à une table ou vous commenciez à dévorer d'énorme glace, le petit boursouflet participant bien entendu au festin.

La conversation portait forcément sur le nom de ce dernier et ce n'était pas un choix facile. À la proposition de Franz tu affichas un sourire avant de lui répondre négativement :

"Non ! J'aimerai vraiment un nom spécial pour lui ! Je regarderais dans mon livre d'histoire de la magie ! Ou alors dans d'autres bouquins ce soir pour essayer de lui trouver quelque chose de bien ! En tout cas, j'ai vraiment hâte de pouvoir le montrer à mes parents !"

Il ne restait pas vraiment beaucoup de temps avant que ta mère te rejoigne et tu affichas une mine déconfite en regardant l'heure sur ta montre :

"Oh … Je crois qu'on n'aura pas le temps d'établir un plan très élaboré ! Ma mère ne va pas tarder à arriver et je dois absolument la rejoindre au chaudron baveur pour qu'on se retrouve facilement."

Tu étais un peu déçue, car le temps était passé très vite ! Peut-être même trop vite ! Un soupira traversa tes lèvres alors que tu observais ce qu'il restait de ta glace. Dommage que cette rencontre se finisse aussi vite !

Quelques minutes plus tard, tu embrassais Franz sur la joue pour lui dire au revoir. La prochaine fois que vous vous verriez ça serait à l'occasion de la rentrée.