Lahira s'avança avec bonheur dans la grande rue fourmillant de sorciers. Le Chemin de Traverse. Que c'était bon d'y revenir !
Derrière elle, Ivan, son petit demi-frère, et Kylie, sa petite demi-sœur, sautillaient d'excitation en dévorant des yeux toutes les boutiques. Ces deux petits monstres à l'apparence d'anges n'avaient pas encore l'âge d'entrer à Poudlard, mais ils avaient insisté pour venir avec Lahira.
Adhira, la mère de Lahira, et Adrian, son beau-père, fermaient la marche.

La petite famille fit le tour des boutiques, jusqu'à que chaque élément de la liste de fournitures de deuxième année soit consciencieusement barré.
Lahira n'avait pas envie de partir. Elle avait une idée dans la tête, qu'elle voulait vraiment réalisé... Mais elle n'osait pas demander.
Ainsi, quand Ivan supplia son père, Lahira fût aux anges.
Papa... On peut aller dans la ménagerie magique ? Aller, s'il te plaît !
Je sais pas, Ivan. Il est déjà tard...

Un petit regard d'ange, et la famille entrait dans la ménagerie. Ici, c'était le chaos. Un chaos chaleureux, cependant. Il y avait des hululements perçants, des miaulements, des plumes qui voletaient partout, des cages remplies d'animaux étranges...
C'était le moment pour Lahira d'entrer en action. Elle avisa sa mère qui regardait une chouette dans un coin de la boutique, et s'avança vers elle.
Maman ?
Oui ?
Je me disais que... Enfin... J'aimerais avoir un animal de compagnie.

Voilà, c'était dit. Il n'y avait plus qu'a croiser les doigts pour que ça marche.
Mais Lahira, tu as déjà un boursouflet !

Aïe. La faiblesse de son plan.
Oui mais... Il n'est pas vraiment à moi...

Adhira haussa les sourcils. Il n'y avait plus de choix, il fallait casser sa tirelire.
Je le payerais ! J'ai l'argent !
Tu voudrais quoi, comme animal ? demanda Adhira, septique.
Un hiboux, je pense. Ou un chat.
Je ne sais pas, Lahira. Ce n'est pas très raisonnable.

En simple, ça voulait dire non. Lahira regarda autour d'elle : Ivan et Adrian observaient une espèce de poulpe terrestre tandis que Kylie était penchée sur une cage de boursouflet, le regard avide.
S'il était dans une bande dessinée, une grosse ampoule serait apparut au dessus de la tête de Lahira.
Ho ! souffla-t-elle, surprise.
Qu'est ce qu'il y a ? demanda Adhira, lassée par la boutique.
Je viens d'avoir une idée. Le problème, c'est mon boursouflet n'est ce pas ?
Euh... Oui, c'est ça. Pourquoi ? questionna sa mère, un peu perdue à présent.
Eh bien... J'ai l'impression que Kylie voudrait avoir un boursouflet, et elle aime beaucoup Liu.
Attends... Tu voudrais donner ton animal de compagnie pour en racheter un autre ?
Tu as tout compris, acquiesça Lahira, radieuse.

Même si la perspective de donner son boursouflet l'ennuyait un peu, Lahira était très contente de son plan de dernière minute, que n'importe qui aurait trouvé irréfutable. Mais Adhira était rusé, et elle réussis à trouver le seul argument plausible :
Mais si Kylie a un animal de compagnie, Ivan en voudra un également. Et ça, c'est un problème.

Ce fût au tour d'Adhira de sourire, très satisfaite d'elle.
Ça pose un problème qu'à toi, répondit Lahira, Il suffit de lui acheter à lui aussi un animal.

Et elle partit avant que sa mère ne puisse désapprouver. Maintenant, il fallait s’occuper de la deuxième partie du plan.
Kylie ! appela Lahira.
Quoi ? croassa l’intéressé.
Est-ce que ça te plairait si on t'achetait un animal ?
Bah... Oui, naturellement. Mais maman n'accepterait jamais, répondit Kylie, résignée.
Et si c'est moi qui acceptait ? Cela te dérangerais également que l'animal soit gratuit ? questionna Lahira, ravie de ce petit jeu.
Tu veux en venir où, là ?
C'est tout simple. Je te propose de prendre Liu... Je te donne mon boursouflet.
Tu me fais marcher ! s'énerva Kylie.
Non, non, je te jure, moi j'aimerais un hiboux, mais maman n'accepte pas que j'aille deux animaux.
Vraiment ? Et évidemment que je suis d'accord ! s'extasia la fillette.
Super. Maman ne pourra plus refuser.

Cette fois, quand les deux sœurs s'approchèrent de leur mère, celle-ci se trouvait en compagnie de son maris et de son fils. Kylie ne pût retenir sa langue plus longtemps :
Maman, c'est vrai que je vais pouvoir avoir le boursouflet de Lahi' ?
Je n'ai jamais donné mon accord pour cela, résista encore une fois Adhira.
Mais c'est mon animal ! Je peux le donner à qui je veux. Et c'est avec mon argent que je veux acheter mon hiboux, répliqua Lahira.
Elle à raison, Dhira, c'est ces affaires, acquiesça Adrian, prenant le partie de sa fille et de sa belle-fille.

Lahira sourit à son beau-père, mais si elle n'appréciait pas qu'il appelle sa mère "Dhira".
Peut-être, mais moi je ne veux pas de nouveaux animaux dans ma maison, tempêta Adhira.
Mais mon hiboux sera presque toute l'année à Poudlard ! plaida l'aiglonne.
Et tu as bien accepté Liu quand il était à Lahira ! renchérit Kylie.
Elles n'ont pas tort, souligna Adrian.
Je ne veux pas, un point c'est tout ! Et Liu est encore à Lahira et le restera ! ajouta-t-elle à l'intention de Kylie.
Maman... souffla Kylie.

Comme Ivan un peu plus tôt dans l'après-midi, elle fit ses yeux d'anges, irrésistibles aux yeux de ces parents. Adhira commença à hésiter, et dit enfin :
Bon, d'accord, mais vous vous en occuperiez, et toi, Lahira, tu payes ton hiboux.
Merci, maman ! s'écrièrent les deux sœurs avant d'embrasser leur mère.

Ivan, qui, jusque là, n'avait rien dit, leva ses grands yeux émeraudes vers sa mère et affirma :
Si Lahira et Kylie ont un animal, j'en veux un aussi.
Ivan ! Tu ne va pas t'y mettre ! Et toi, Lahira, je t'avais bien dit que...

Mais l'aiglonne était déjà partit à l'autre bout du magasin, en entrainent sa sœur, pour ne pas perde le privilège qu'elles venaient de se faire accepter.
Lahira se mit à regarder les hiboux : elle voulait un plutôt brun clair, avec une jolie nuances de couleurs.
Je vais voir les boursouflets, dit Kylie.

Quelques minutes plus tard, une dame d'âge mûr vint se poser près de Lahira. La vendeuse.
Tu cherches quelque chose, petite ? demanda-t-elle avec rudesse.
Euh... Oui, j'aimerais un hiboux.
Un hiboux ? Ou une chouette ? questionna la vendeuse.
Je ne sais pas trop... Peu importe, répondit Lahira, pas très à l'aise.
Quel caractère ? Rapide ? Intelligent ? Fidèle ?
Hum... Un peu de tout ça... Ou pas..., réfléchit Lahira.

L'aiglonne ne savait pas trop ce qu'elle voulait, et la vendeuse s'agaçait un petit peu.
Lahira se mit à vraiment réfléchir : il fallait faire des choix. un compagnon rapide, c'était bien, mais pas indispensable. Intelligent, il fallait bien que l'animal le soit un minimum, mais ce n'était pas vraiment un critère. Fidèle était, aux yeux de Lahira, la meilleure des qualités pour un compagnon...
Fidèle, surtout, demanda Lahira.
Hum... Nous allons voir ce qui pourrait vous faire plaisir...

La vendeuse proposa d'abord à Lahira une grande chouette sombre, que la petite refusa parce que, justement, elle la trouvait trop sombre. Une fois, le hiboux était trop petit, l'autre, il ne semblait pas très fût-fût... Lahira passait peut-être pour une fillette capricieuse, mais c'est que, en réalité, aucun des ces animaux ne l’intéressait, ne l'attirait, vraiment.
Quand, à son examen de DFCM, Lahira avait du choisir un boursouflet parmis tant d'autres, elle avait tout de suite été attiré par la boule de poil rose fluo, Liu.
Mais là...
La vendeuse était vraiment agacée, à présent. Elle planta Lahira devant les nombreux hiboux pour aller s'occuper des clients.

Au moins, je n'aurait plus à entendre ses petits soupirs agacées, siffla Lahira entre ses dents, pour elle même. Je serais bien plus à l'aise pour trouver mon bonheur...

L'aiglonne se remit à observer les volatiles, mais rien à faire. Elle jeta un coup d’œil au reste de sa famille : Kylie semblait s'impatienter, mais Ivan négociait toujours avec ses parents. Lahira avait encore un peu de temps.
Elle reporta de nouveau son regard sur une chouette grise, et une pensée germa dans son esprit : voulait-elle vraiment ou hiboux ou une chouette ? Il semblait que non.
Lahira se mit à se balader dans la boutique, pour voir si un animal accrochait son regard. Elle ne voulait ni un boursouflet, ni un rat... Un chat ? Mouais, moyen. La Serdaigle soupira.
Adhira s'approcha de sa fille ainée, le regard noir de reproches :
Tu as choisis un hiboux, alors ? Kylie aimerait y aller, et moi aussi, dit-elle.
Heu... Non, pas encore... bafouilla Lahira.
Cela fait bientôt une heure qu'on est là ! Tu pourrais de dépêcher, non ? s'enflamma Adhira.
C'est que... Je ne suis pas sûre de vouloir un hiboux ! se défendit Lahira.

Elle se mordit la lèvre en se maudissant quand elle vit le pli amer des lèvres de sa mère se transformer en un petit sourire suffisant.
Ah... Et bien tant pis ! Si tu ne sais pas quoi choisir, tu gardes ton boursouflet pour toi, Kylie et Ivan auront un animal plus tard, dit la mère de famille, bien contente de ce revirement de situation.
Mais maman ! Tu m'avais donner ton accord ! protesta Lahira.
Tu n'arrives pas à te décider, et c'est tant pis pour toi. Tu attendras l'année prochaine. Ivan, Kylie, on y va ! appela-t-elle, implacable.

Mais que les parents étaient injuste ! Lahira envisageait déjà de faire une grève de la faim...ou juste de s'enfermer dans sa chambre sans plus en sortir (après avoir dévalisé le placard des biscuits).
L'aiglonne fût tiré de ses pensées par la voie de Kylie, pleine d'incompréhension :
On s'en va ? Mais Lahira, t'as acheter un animal ?

Ce fût Adhira qui répondit à la place de la Serdaigle, pressée de partir :
Ta sœur n'a pas réussit à se décider, donc elle garde son boursouflet et on s'en va !
C'est une blague ? Tu crains, Lahira ! s'énerva Kylie, dégoûté.
Oh, ça va... J'ai rien demandé ! maugréa cette dernière.
Arrête de râler, Lahira. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi, dit Adhira.
Pardon ?! s'offusqua Lahira, mais sa mère était déjà sortit de la boutique et ne l'entendit pas.

La Serdaigle soupira une dernière fois, et s'avança vers la sortie. Elle s'arrêta brutalement en sentant un frottement doux sur son tibia. Elle baissa les yeux sur le plus beau chaton au monde.

Bon, d'accord, ce n'était pas LE plus beau chaton au monde. Mais il était si mignon... Rayé gris et blanc, avec parfois des petites touches de noirs, il ronronnait doucement.

Lahira ! Tu te dépêches, oui ? s'écria Adhira, maintenant agacée.

Hum. Cela allait être dur de la convaincre, maintenant...
J'ai trouvé mon animal, maman, commença Lahira.
Quoi ? C'est trop tard ! Aller, viens !
Non, insista Lahira, Je vais le payer.
Tu viens maintenant ! hurla Adhira, hors d'elle.

Aïe. Ça commençait à chauffer...
Non ! Je vais m'acheter ce chat !
Ne m'oblige pas à m'énerver !

C'est vrai qu'elle était très calme, là. N'importe quoi ! Lahira voyait bien d'où venit son caractère explosif.
T'as trouvé un animal, Lahi' ? C'est super ! s'exclama Kylie, ravie.
Ouais ! renchérit Ivan, Comme ça, nous aussi on pourra avoir des animaux !
Aller, maman, laisse-là acheter son...

Le regard noir de la femme indienne coupa tout net la phrase de Kylie.

Lahira, tu viens !
Oh, ça va... Ça fait trois fois que tu me le répètes ! C'est sûr qu'en deux minutes, ma réponse à
changé ! Partez sans moi, je m'en fiche. Je me suis toujours débrouillé toute seule, ça ne va pas changer grand chose.

Le point faible, voilà. Adhira ne pouvait rien contre cela, elle avait abandonné sa fille dans un orphelinat.
Au cas où, Lahira rentrerait avec le Magicobus, ou à pieds. Cela lui prendrait peut-être une heure ou deux de traverser Londres, mais tant pis.

D'accord, lança froidement l'indienne, Je rentre.
Attends, Adhira... commença Adrian, mal à l'aise.

Il la rattrapa, et entreprit de discuter avec elle. Les deux adultes entrèrent finalement dans un café,et les trois enfants décidèrent donc de rester dans la boutique en attendant.

Dis Kylie, demanda Lahira, ils font souvent ça, maman et ton père ?
Bah ouais, des fois. Quand maman s'énerve beaucoup, papa s'occupe de la calmer. On a un peu une ambiance nul pendant quelques jours, mais après ça passe.
Ok... Va regarder les animaux jusqu'à qu'ils reviennent. Vas-y aussi, Ivan.[/color]

Les deux jumeaux se dispersèrent entre les cages. Lahira attendit à l'entrée de la boutique, en caressant le chaton.
Au bout de vingt minutes, Adrian entra dans la boutique, les sourcils légèrement froncés mais le visage neutre. Apparemment, la crise était passé.

Lahira, va acheter ton animal une bonne fois pour toute, qu'on n'en parle plus. D'accord ? lui dit-il.

En acquiesçant, Lahira se dirigea vers le comptoir.
Tu as enfin choisis ? lui demanda la vendeuse.
Oui... Désolée de vous avoir fait perdre du temps.
C'est mon boulot, jeune fille. Aller, montre-moi ça.

Lahira souleva délicatement le chat du sol et le tendit à la vendeuse.
Ah ! Un chat, finalement. C'est un très bon choix. Ce petit chat est un Mau Égyptien. C'est une créature très fidèle et affectueuse, joueuse, et d'une intelligence vive.
Comment s'appelle-t-il ? demanda l'aiglonne.
Il n'a pas encore de nom, il est très jeune et nous venons de l'accueillir dans la boutique.
Bon bah... J'aimerais bien l'acheter, s'il vous plaît. Et je prendrais bien aussi un panier.

Une fois le payement fait, le chaton glissé confortablement dans le panier, Lahira rejoignit le restant de sa famille. Ivan avait acheté un petit rat nommé Arès, et Kylie allait avoir le boursouflet de l'aiglonne.

Avant de prendre la poudre de cheminette qui les ramènerait directement chez eux, Adrian recommanda à sa belle-fille et à ses enfants :
Votre mère est un peu...énervée. Faites-vous petits, et occupez-vous de vos animaux, hein ?
Ne t'inquiète pas... sourit Lahira en s'avança vers la cheminée.

Ne pouvant pas prendre les animaux avec eux dans les flammes vertes, Adrian partira avec eux dès que tout le monde sera rentré en transplanant.

Une fois à 28, rue St Arundel, les enfants montèrent vite dans leur chambre. Kylie accompagna Lahira dans la sienne, et l'aiglonne et récupéra doucement la petite boule de poils roses sur son lit et la tendit à sa petite sœur :
T'en prendras soin, hein ?
Mais oui... rassura Kylie en prenant le boursouflet, Dis, comment tu l'as appelé, ton chat ?
Il s'appelle Joko.