Inscription
Connexion

25 mars 2018, 18:29
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Rêveuse, Eawen admirait les différents vêtements et accessoires proposés dans les rayons. Aujourd'hui, c'était journée shopping ! Si elle attachait beaucoup d'importance à l'intellect et au caractère des gens, elle ne dédaignait pas non-plus l'apparence et se plaisait toujours à porter de jolies robes, sans forcément suivre la mode. Il s'agissait plutôt d'accorder son esprit et ses habits que de jouer au mannequin, et il lui arrivait d'ailleurs souvent d'être en décalage avec la tendance du moment. Une certaine robe de satin sombre attirait justement son attention. Elle caressa l'étoffe douce avant de voir le prix. Il n'était pas à moins d'une centaine de gallions. A moins qu'elle n'apprenne soudainement qu'elle avait hérité d'une fortune d'une tante inconnue, il était peu probable qu'elle s'achète un vêtement si coûteux. Le temps de passer à la caisse était venu.

Elle s'y dirigea lentement, observant tous les articles sur son trajet, au cas où quelque chose lui aurait échappé. Malheureusement, tout était soit hors de prix, soit laid, soit inintéressant. De toute manière, son sac était plein, comportant déjà deux hauts, une robe et trois pantalons. Bien sûr, elle pouvait l'agrandir en un coup de baguette si nécessaire, mais ce n'était pas le cas. Souriante, elle régla ses achats et s'apprêta à sortir. Pourtant quelque chose la gênait, il lui semblait qu'elle était observée. Paranoïa ? Ce n'était pas son genre. Elle se retourna. Personne.

- Puis-je vous aider madame ? questionna la vendeuse

Eawen regarda la femme avec un mélange d'amusement et de bienveillance, son imagination s'emballait.

- Non, merci. Je suis un peu fatiguée en ce moment, c'est tout. Bonne journée ! 

Alors seulement elle remarqua une femme aux cheveux blonds, très discrète, qui la regardait. S'éloignant un peu de la trop curieuse vendeuse, elle chercha en sa mémoire de qui il s'agissait. Ce visage ne lui était pas inconnu, elle en était certaine. Mais qui donc cela pouvait être ? Elle ne travaillait pas à Poudlard, sans quoi elle le saurait. Peut-être une connaissance rencontrée lors de l'un de ses nombreux voyages ? Non, le contexte lui paraissait beaucoup plus proche... Qu'avait-elle fait ces derniers temps ? Mentalement, elle dressa une liste de ce qu'elle avait fait au cours du mois. En dehors des cours et de la réunion parent-professeurs elle n'avait pas fait grand chose... Mais oui bien sûr ! Le déclic venait de se faire. Elle s'avança vers la dame et la salua poliment.

- Bonjour madame ! Je suis ravie de vous voir. commença-t-elle d'un ton très calme et doux

Il s'agissait de la mère d'un élève qu'elle avait vue il y a peu avec son mari. L'élève en question se trouvait à Serdaigle, mais bien entendu, elle ne se rappelait pas de son prénom. Il allait falloir qu'elle finisse par consulter ! Ces oublis incessants allaient finir par la mettre dans une situation difficile. Elle poursuivit néanmoins, il lui semblait en effet que cette femme voulait lui parler mais avait besoin d'être mise en confiance pour cela.

- Votre fils est toujours aussi brillant, c'est un plaisir de lui faire cours.

Ce n'était pas grand chose, mais c'était sincère, et Eawen avait souvent remarqué que l'honnêteté et la gentillesse étaient capables de beaucoup.

"Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement."
Cupidon en chef
Admise dans le "hall of fame des warriors" de Kristen

25 mars 2018, 20:13
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Image
VIOLET ROSENBERG


Fille de bonne famille, Violet Rosenberg avait appris dès son plus jeune âge à toujours se montrer sous son meilleur jour. Pour autant, elle n'avait jamais arboré le même maquillage épais que sa mère. Ses cils étaient toujours courbés par un mascara noir, ses joues saupoudrées d'une poudre rosée et elle s'arrêtait là. La mère de famille passait bien plus de temps dans les boutiques de vêtements que dans les boutiques de cosmétiques et la qualité de ses tenues en témoignait. Elle se procurait toujours le même genre de vêtements, comme si elle avait peur de s'éloigner des sentiers battus, mais ressentait le besoin de renouveler régulièrement ses vêtements. L'arrivée du printemps était un nouveau prétexte pour mettre sur la main de nouveaux vêtements qui ressembleraient à s'y méprendre à ceux qu'elle avait déjà dans sa garde-robe. Elle serait encore la seule à y voir une différence, et Ciaran, son mari, ne tarderait pas à lui faire des remarques taquines à ce sujet.
La vie de Violet était millimétrée, elle aimait que les choses soient prévisibles, que les conversations prennent la direction voulue. Pour sa famille, la voir finir avec l'énergumène qu'était Ciaran avait été une grande surprise —et elle-même avait été étonnée des choix de son coeur.

Mais tout n'avait toujours pas été sous contrôle. Ce jour-là, Violet avait fait son shopping sans grande enthousiasme. Ses pensées étaient perturbées par le souvenir d'un visage, elle en avait mal au ventre et même les belles étoffes de tissus, les robes aux chutes vertigineuses et les chemises bien taillées n'étaient pas assez frappantes pour parvenir à lui changer les idées. Que diraient tous ses proches s'ils apprenaient que Violet n'avait rien de la femme parfaite qu'ils pensait avoir devant eux ? La grande blonde avait réussi à enterrer ses souvenirs et ses fautes, toutes ses années elle avait mis tout en oeuvre pour se racheter une conduite et pour oublier la culpabilité. Mais un seul nom lui avait suffit à replonger. Les doigts de la culpabilité semblaient se refermer sur sa gorge, elle étouffait. Elle avait fini par s'enfermer dans un mutisme, la veille, et avait décidé de laisser ses enfants à la voisine pour finalement se retrouver avec elle-même ; voir Ciaran ne faisait que lui rappeler à quel point elle était sale.

Le destin semblait avoir une toute autre idée pour elle. Les sorciers n'étaient pas si nombreux en Angleterre, c'était un fait dont Violet était consciente. Mais elle n'avait jamais pensé qu'elle pourrait se retrouver dans la même boutique que la personne qui lui avait rappelé tous les souvenirs qu'elle voulait oublier. Le destin se jouait d'elle et comme l’héroïne d'un roman, elle se retrouvait face à ses démons sans échappatoire possible. La jeune femme prit la rencontre fortuite comme un signe ; il fallait qu'elle parle, que ce soit pour avoir des réponses à ses questions ou même pour se défouler. D'ordinaire si calme et paisible, Madame Rosenberg avait à présent l'impression désagréable qu'elle était sur le point d'exploser, comme si les mots voulaient sortir et se faire entendre, peu importe de qui.
Miss Keith —Violet se rappelait clairement de son nom, ainsi que de la décharge électrique qui l'avait parcouru lorsqu'elle l'avait entendu en pleine réunion parents-professeur— semblait vouloir lui faciliter la tâche puisqu'elle n'avait eu qu'à lui lancer des regards insistants pour que la jeune professeure l'aborde.

La mère de famille avait toujours été quelqu'un de solitaire mais elle se caractérisait par la douceur avec laquelle elle traitait chaque personne qui avait le bonheur de croiser sa route. Aussi, bien qu'elle fut rongée par la culpabilité, plus perdue que jamais et en colère contre elle-même, elle adressa un sourire bienveillant à la professeure.

« Bonjour, Mrs Keith, elle sentit un frisson lui parcourir le dos et elle eut envie de prendre ses jambes à son cou l'espace d'un instant, quel hasard ! Merci, nous plaçons de grands espoirs en lui. Je ne doute pas qu'il sera un très bon élément parmi vos élèves. » déclara-t-elle, les mains liées devant elle. Violet était fière de ses fils, ils avaient tous une forte personnalité et ils savaient où ils voulaient aller. Solal avait, semblerait-il, fait une arrivée remarquée dans les rangs des première année et si on en croyait ses hiboux, il était déjà très bien intégré dans sa maison.

Mais Violet n'était pas là pour entendre parler de Solal, ni même pour qu'on complimente le bon travail de ses fils. Elle passa sa langue sur ses lèvres nerveusement, le regard instable qui se promenait partout sauf sur le visage de la professeure. Que dire ? Que faire ? Comment aborder le sujet ? Elle qui avait toujours l'habitude de tout contrôler, de ne jamais faire de faux pas semblait dans l'impasse. Elle replaça une mèche de sa chevelure blonde derrière ses oreilles avant de poser à nouveau son regard sur la professeure dans une tentative de prendre son courage à deux mains.

« Ça va sûrement vous paraître un peu soudain —maladroit—, mais je pense que le destin nous pousse l'une vers l'autre. J'ai rarement entendu le nom de Keith, est-ce que par un fabuleux hasard vous connaîtriez un certain Machan ? » la question fatidique avait été posée et par le ton de sa voix qui avait largement diminué sur ses derniers mots, n'importe qui pouvait deviner que Violet était tout sauf à l'aise à l'idée d'aborder cette discussion.
Dernière modification par Solal Rosenberg le 23 avr. 2018, 16:23, modifié 1 fois.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

02 avr. 2018, 20:03
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
La nervosité de Mme. Rosenberg, Eawen venait de retrouver le fameux nom, perçait à travers un sourire qui se voulait probablement chaleureux. D'ailleurs, elle passa rapidement sur le sujet que l'écossaise avait présenté au premier abord. Les phrases qu'elle donnait à son sujet avaient été débitées sur un ton rapide, et presque machinal. Il était évident que, même s'il était fière de son fils, ce n'était pas cela qui lui importait. Mais quoi alors ? Le professeur sentait quelque chose, son corps et son esprit se tendaient, mais sans savoir quand et comment se ferait la rupture. Elle attendit donc patiemment, avec le même sourire calme et rayonnant, que Mme Rosenberg parle enfin de ce qui l'intéressait. Elle s'attendait à peu près à tout, mais bien évidemment pas à cela.

Machan. Ce n'était pas un prénom très commun que celui là. Typiquement écossais. Or elle se trouvait en Angleterre, et bien que les pays soient voisins, ils étaient, du point de vue de la linguistique des patronymes, bien séparés. Si elle connaissait un Machan Keith ? Sans doute. Enfin, connaître était un bien grand mot, mais il ne lui était pas inconnu. Elle en avait d'abord entendu parler par son père. Toujours le même récit. Ou plutôt les quelques mots. C'était en réalité par sa mère qu'elle avait un jour su toute l'histoire. Elle se rappelait parfaitement de ce soir d'hiver où, blottie contre sa mère assise sur un gros fauteuil rouge, elle l'avait soudainement interrompu dans son discours sur les étoiles pour lui poser la question qui la tourmentait depuis plusieurs jours. D'abord surprise, Eleanor avait fini par répondre. Les éléments de réponse se rajoutaient au fil des années, lorsqu'Eawen était en mesure de comprendre. Aujourd'hui elle avait une réponse complète.

- Oui, effectivement, je connais un Machan Keith. finit-elle par répondre en pesant ses mots, le regard fixé sur celui de son interlocutrice

Elle avait hésité à dire qu'il s'agissait de son oncle, mais après tout que savait-elle de cette femme ? Rien, si ce n'était qu'elle était mère d'un de ses élèves. Autant dire qu'elle était totalement inconnue pour elle. Avant de parler davantage, elle devait savoir précisément ce qu'elle voulait. A quoi pouvait-on s'attendre d'une personne qui demandait des informations sur un membre de sa famille ? De toute manière elle serait probablement déçue, Eawen ne savait rien à propos de son oncle. Elle avait bien reçu il y a peu une lettre de sa grand-mère paternelle, mais elle ne lui avait pas encore répondu et aucune mention de Machan n'y était faite. Avant de s'avancer plus dans la discussion, elle devait avoir des renseignements, et par sécurité, et aussi par curiosité il fallait bien l'avouer. 

- Puis-je savoir pourquoi une telle question ? ajouta-t-elle après un bref silence Vous avez raison, ce n'est pas quelque chose que l'on me demande souvent. Et je suis un peu étonnée de l'entendre de la part de la mère d'un de mes élèves...

En ses yeux s'était éveillée une certaine lueur d'intérêt froid tandis qu'elle prononçait ces dernières paroles. Bien sûr, en cherchant bien, on pouvait retrouver une teinte de sa joie habituelle au milieu de sa voix, mais le sujet délicat de Machan avait principalement réveillé l'esprit analytique de la jeune femme. En attendant une réponse, elle observait la mère Rosenberg. Grande, aux yeux verts, les cheveux blonds coupés au carré, elle se tenait droite face à Eawen. Son maintien, ses habits, son parfum même, tout dénotait d'une personnalité raffinée et méthodique. Les moindres détails de son apparence avaient du être vus et revus d'une manière stricte afin d'arriver à ce résultat si parfait. On était loin du naturel d'Eawen, au parfum voluptueux et à la robe légère, printanière, dont la coupe donnait une impression de mouvement perpétuel. Quelle femme avait-elle donc devant elle ? Il y avait un décalage entre le discours qu'elle menait et son attitude, ce vernis qu'elle s'était soigneusement créé, et qui s'effaçait au rythme de ses paroles au débit trop peu maitrisé.

La rencontre avec le couple Rosenberg lors de la réunion parent-professeur revint dans la mémoire d'Eawen. Elle repassa rapidement ce moment en revue. Il lui avait déjà semblé que la mère de Solal avait eu un intérêt particulier pour sa personne, néanmoins rien de très insistant. Bien d'autres parents faisaient une fixation sur les professeurs, c'était assez naturel. Quant au père, Eawen ne savait trop qu'en penser. Il est vrai qu'une réunion est bien brève pour cerner le caractère des gens, notamment lorsque le sujet est centré sur leur fils. L'homme lui avait néanmoins paru droit et juste. En somme il allait bien avec sa femme. Le couple n'était pas désagréable, seulement Eawen avait instinctivement une réaction de recul face à ce genre de personnes trop parfaites. Elle aimait le spontané. L'attitude de Mme. Rosenberg dans cette boutique changeait totalement la donne. Elle ne savait plus que penser.

Non, décidément, elle devait attendre une réponse avant de faire un quelconque jugement sur cette étrange femme qui se tenait face à elle tandis qu'elle s'appuyait légèrement sur sa cane pour garder l'équilibre. Cette sortie shopping prenait en fin de compte un tournant vraiment spécial, mais elle ne savait pas encore si elle en tirerait quelque chose de bon, ou de mauvais. Les deux issues étaient possible avec un personnage tel que Machan, ou du moins d'après ce qu'elle savait de lui.

"Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement."
Cupidon en chef
Admise dans le "hall of fame des warriors" de Kristen

07 avr. 2018, 13:52
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
La voilà qui se trouvait affreusement idiote. Elle avait passé des heures durant à se torturer l'esprit, à imaginer, à ressentir l'anxiété, les souvenirs, les "et si", les regrets. Violet avait cru devenir folle en se demandant si elle aurait un jour la réponse à ses questions, et maintenant qu'elle avait la réponse à sa première question, elle semblait ne plus savoir où aller ni quoi faire. Ses doigts trituraient nerveusement la anse de son sac à main alors que pendant de longues secondes elle semblait perdre pied, comme si la révélation l'avait tiré dans ses souvenirs et qu'elle ne parvenait plus à en sortir. Son regard qui avait l'habitude d'être presque dur, un peu froid, avait perdu toute cette force apparente. 
Elle avait devant elle quelqu'un qui connaissait Machan Keith, celui qui avait marqué dans sa vie parfaitement rangée une rupture profonde et dangereuse, quelque chose qu'elle avait caché derrière tant de bandages qu'elle avait elle-même cru oublier. Entendre le nom de famille de l'homme n'avait fait que la replonger dans la culpabilité, elle s'était rassurée comme elle le pouvait mais au fond elle le savait ; quelle était la probabilité que deux sorciers aient le même nom de famille sans être liés ? La communauté de sorciers n'était pas si vaste en Grande Bretagne, et Keith n'était pas un nom de famille si commun.

Les questions de son interlocutrice la ramena à la réalité et ne fit qu'enfoncer le clou. Elle glissa une mèche derrière ses oreilles, la même que précédemment, comme si elle espérait que bouger lui ferait gagner du temps silencieux. La mère de famille devait répondre, mais que dire ? Elle ferma les yeux un instant, au risque de paraître idiote, et quand elle les ouvrit, elle paru regagner un peu de sa vigueur et de sa force.
« J'imagine votre surprise. J'ai moi-même été très surprise à l'entente de votre nom, les mots étaient judicieusement choisis, elle voulait contrôler chaque syllabe qui dépassait la barrière de ses lèvres, et j'aimerais qu'à partir de ce moment vous changiez de regard sur moi : je ne suis plus la mère de Solal, ni d'Amory, ni d'Oskar, ils étaient les deux aînés de la fratrie, je suis Violet. » La femme était consciente qu'avoir cette conversation au beau milieu d'une rue commerçante était étrange. Elles étaient dans une position si curieuse que l'idée de s'installer ensemble à une table autour d'un café aurait été saugrenue. Mais se tenir ainsi au beau milieu d'une rue c'était aussi le gage d'une fuite possible ; Violet pourrait prendre ses jambes à son cou à l'instant où la conversation prendrait un tournant qu'elle ne saurait supporter. Contrairement à Ciaran, son mari, Violet avait toujours préféré fuir les conflits inutiles.

« Je suppose qu'avant de vous demander la nature de votre relation avec lui, il serait naturel que je précise la mienne, à ces mots, l'idée lui traversa l'esprit qu'elle était peut-être face à la femme de Machan et qu'il lui fallait être diplomate, elle ne voulait faire des ennuis à personne, je l'ai rencontré à Poudlard et nous avons été très proches pendant un moment. La dernière fois que je l'ai vu date d'à peu près onze ans. On ne s'est jamais parlés après ça. L'entente de votre prénom m'a rappelé à des souvenirs nostalgiques. Je n'ai donc pas d'autre prétention que de recevoir quelques nouvelles, au nom de notre vieille amitié. » Elle insista sur le dernier mot comme pour se délester de toute culpabilité, elle voulait se pardonner à elle-même ce qu'elle avait fais et se persuader qu'ils n'avaient dépassé aucune limite —bien qu'à son poing serré, le bras ballant, on devinait que la culpabilité pesait lourdement sur ses épaules et lui serrait la gorge comme une main furieuse. Son sourire naturel et poli avait refais surface, quelque peu tendu.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

28 avr. 2018, 15:44
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Il n'y avait plus de doute que cette femme était nerveuse. Tous ses gestes le démontraient bien. Mais pourquoi donc une telle anxiété ? Quel rapport avait donc cette mère avec son oncle ? Eawen ne comprenait décidément pas.

« J'imagine votre surprise. J'ai moi-même été très surprise à l'entente de votre nom, et j'aimerais qu'à partir de ce moment vous changiez de regard sur moi : je ne suis plus la mère de Solal, ni d'Amory, ni d'Oskar je suis Violet. »


Violet ? Quelle familiarité soudaine ! D'habitude encline au tutoiement et à toutes les marques d'affection et de proximité, Eawen se sentait gênée. Quel âge avait cette femme ? Une quarantaine d'années ? Difficile de juger. Mais elle pouvait certainement être sa mère. Ou du moins elle n'en n'était pas loin. La traiter comme une égale la dérangeait sans qu'elle sache vraiment en déterminer la raison. Polie, elle ne protesta pas néanmoins et garda son doux sourire silencieux.

« Je suppose qu'avant de vous demander la nature de votre relation avec lui, il serait naturel que je précise la mienne. »

"Effectivement, songea Eawen, il serait temps. "

« Je l'ai rencontré à Poudlard et nous avons été très proches pendant un moment. La dernière fois que je l'ai vu date d'à peu près onze ans. On ne s'est jamais parlés après ça. L'entente de votre prénom m'a rappelé à des souvenirs nostalgiques. Je n'ai donc pas d'autre prétention que de recevoir quelques nouvelles, au nom de notre vieille amitié. »

Encore une fois, tout sonnait faux. Etait-ce si évident que cela ou bien la franchise naturelle du professeur l'aidait-elle à voir ce qui n'allait pas chez cette Violet ? Eawen n'en savait rien. Mais elle sentait que quelque chose clochait chez son interlocutrice. Elle se demandait à présent pourquoi elle l'avait abordée, cette discussion avait pris un tournant trop étrange. Elle n'avait qu'une envie : couper court à tout cela et terminer joyeusement sa journée. Pourtant quelque chose la poussait à en savoir plus à propos de cette fameuse "amitié" entre Violet et son oncle, amitié qui lui donnait une agitation bien surprenante par ailleurs...

S'humectant les lèvres et ne se défaisant pas de son sourire, elle finit par répondre avec honnêteté, persuadée que la vérité seule pouvait aboutir à un résultat. De toute manière, même si elle l'avait voulu, elle était trop spontanée pour savoir mentir.

- Je m'excuse Violet, le nom eut un peu de mal à passer malgré la voix naturellement chantante d'Eawen, mais je ne saurais vous donner aucune nouvelle de Machan, étant donné que je ne l'ai moi-même jamais vu. Il s'agit d'un oncle, le frère de mon père, avec qui il n'a pas de très bonnes relations. Pour ainsi dire, ils se sont brouillés il y a fort longtemps.

Etonnament, une fois cela dit, tout ce qu'Eawen avait pu sentir de malsain s'évanouit brutalement. Elle avait comme de la compassion pour Violet, sans comprendre d'où venait ce sentiment soudain. Posant sa main gauche sur la droite qui tenait la cane, elle poursuivit, mue par une envie d'aider cette femme à revoir cet ami.

- Si vous y tenez, continua-t-elle d'un ton calme, j'ai les coordonnées de ma grand-mère. Elle saura peut-être vous renseigner.

Disant cela, Eawen remonta sur son épaule son sac qui commençait à glisser. Que lui avait-il pris de proposer de donner l'adresse de sa grand-mère ? Elle n'avait peut-être aucune envie de voir cette amie, ou plus vraisemblablement ancienne amie, de Machan. En onze ans, son oncle avait très certainement oublié cette Violet. A moins qu'elle ne soit pour lui plus qu'une amie ?

La jeune femme se réprimanda pour avoir eu cette pensée. Ces histoires de famille lui retournaient la tête. Elle s'était découvert un tel désir de découvrir ce pan inconnu de son histoire qu'elle s'imaginait tout et n'importe quoi à ce sujet. A quelques jours d'intervalles, elle avait reçu une lettre de Lilian Keith et rencontré une ancienne amie de Machan. Il y avait de quoi être déboussolée. Heureusement, elle était bien ancrée sur terre. Elle examina de nouveau rapidement la femme qui se tenait devant elle. Non, décidément, il n'y avait aucune chance que cette personne si élégante et recherchée ait eu une relation autre qu'amicale avec un homme tel que Machan, du moins s'il correspondait bien à la description que ses parents, surtout son père, lui en avait faite.

Je suis sincèrement désolée pour ce retard...

"Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement."
Cupidon en chef
Admise dans le "hall of fame des warriors" de Kristen

13 mai 2018, 12:48
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Sans même que la femme ne s'en rende compte, son visage exprimait une certaine attente. Un rictus sur les lèvres témoignait du désespoir avec lequel elle attendait quelque chose, mais elle-même ne savait pas quoi. Qu'est-ce qu'elle gagnerait à avoir des nouvelles de l'homme ? Sans doute rien. Elle avait réussi à enterrer le visage et le nom de Machan pendant des années, sous des tonnes de souvenirs familiaux, sous le nom de Ciaran. Elle n'y pensait plus que dans des nuits où la culpabilité lui empêchait de fermer les yeux. Mais l'entente du nom de Keith avait déterré des souvenirs qu'elle avait pensé disparus —quelle naïveté. Elle avait toujours été comme ça ; s'était toujours surestimée. Elle pensait que rien ne l'atteignait jusqu'à ce qu'elle se trouve devant un mur et qu'elle se rende compte qu'elle était bien loin de la femme intouchable qu'elle pensait être.

La déception ne tarda pas à prendre place sur le visage de Violet. Ses épaules étaient retombées et les bras ballants elle observait le visage de la jeune femme en face d'elle comme si elle espérait y déceler une quelconque réponse —tout sauf un "je ne sais pas". Mais Miss Keith n'en savait pas plus qu'elle et Violet retrouvait cette impression désagréable d'inutilité. Aussi longtemps qu'elle se souvenait, Machan était la seule personne qui lui avait inspiré l'impression de n'être rien. Il s'était servie d'elle, peut-être pour combler quelques besoins, et avait failli à toutes responsabilités qu'incombaient un semblant de relation. Le souvenir de Machan évoquait, en Violet, une drôle de sensation. Un cocktail d'émotions qui lui donnait mal au ventre. Un peu de nostalgie, des sentiments qui auraient pu faire naître quelque chose, de la déception, de la colère, et une touche de tristesse. 

Elle alla pour ouvrir la bouche et remercier la jeune femme de son aide, mais cette dernière lui proposa les coordonnées de sa grand-mère. C'était inattendu, Violet ne s'était pas attendue à tant de gentillesse et ses yeux se plissèrent en un sourire bienveillant —ses lèvres ne souriaient pas, elles, toujours figées dans ce rictus étrange.
« Eh bien, si ça ne vous dérange pas, je pense que c'est la seule solution, elle marqua une pause, alors qu'un débat tiraillait son esprit, j'aurais aimé pouvoir lui envoyer une lettre, au moins. Vous savez s'il a eu des enfants ? » Voilà ce qu'elle voulait ; la vérité, pas pour elle mais pour son entourage. Peut-être pour soulager sa conscience lourde de ces années de regrets. Réparer l'erreur irréparable qui entachait sa vie bien rangée. Ses longs doigts féminins partirent à la recherche de son bloc-notes noir et d'un stylo dans son sac, préparée à noter quelconque adresse.
La situation était particulièrement étrange, elle tâtonnait, cherchait à récupérer des informations sans parvenir à savoir ce qu'elle pouvait elle-même dire ou ne pas dire. Est-ce que Miss Keith devait être prévenue qu'elle enseignait à la personne qui était, en réalité, son cousin ?

Tapis en Chef, 2ème année RP.

04 juin 2018, 18:05
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Violet avait trop de retenue. Cela commençait à agacer Eawen qui n'avait pas l'habitude de passer par des chemins détournés pour obtenir ce qu'elle désirait et attendait une spontanéité identique de la part de ses interlocuteurs. Elle sortit néanmoins de son sac la précieuse lettre de sa grand-mère dans l'intention de donner son adresse à cette femme étrange, mais la question de cette dernière l'arrêta brusquement. Une lueur étonnée s'alluma dans ses yeux bienveillants mêlée à ce qui semblait être de la méfiance, un sentiment qu'elle éprouvait rarement. Le papier entre les mains, elle hésita un instant, puis décida de rester fidèle à elle-même en étant franche.

- Excusez-moi, je suis sans doute indiscrète, mais vous avez l'air très attachée à mon oncle. Pourquoi donc n'avez-vous pas gardé contact avec lui ?

"Et pourquoi avoir des nouvelles de sa famille vous intéresse... songea Eawen en son for intérieur" Mais par politesse elle n'insista pas davantage. Sans attendre la réponse, elle tendit l'enveloppe qu'elle tenait à Violet, ainsi elle pourrait répondre à sa question si elle le désirait, mais sans être oppressée par un lourd silence qui la pousserait peut-être à se renfermer encore plus sur elle-même.

- Tenez, voici l'adresse de ma grand-mère. Elle vit au château familial de Ballindalloch. Mon oncle y vit peut-être encore. S'il a des enfants c'est un beau domaine où s'installer. Mais je ne saurais vous en dire plus, quand mon père et lui se sont vus pour la dernière fois, il était célibataire et sans emploi. Il avait vingt-deux ans à l'époque.

Malgré tout le naturel qu'elle essayait de mettre dans la conversation, la légèreté de son aura qui, presque comme par magie, mettait d'habitude à mettre tout le monde d'humeur chaleureuse, ne suffisait cette fois pas à dissiper le malaise qui s'élevait entre les deux femmes. Le temps avait filé et Eawen avait du plus en plus de mal à supporter l'interrogatoire sinueux qu'elle devait subir à propos d'un homme dont, tout compte fait, elle ne savait pas grand chose. Et elle n'avait jamais vraiment cherché à en savoir plus. Selon son père, Machan était un batailleur avec un don certain pour tisser des amitiés avec les pires voyous possible. Un impulsif n'écoutant pas souvent sa raison, et un enfant gâté. En somme, ce n'était pas quelqu'un qui intéressait beaucoup Eawen, même si elle tenait certainement son côté flamboyant de la famille Keith, réputée pour être "la famille noble au sang chaud".

Pourtant, cette relation entre Violet et son oncle perturbait la jeune femme. Bien sûr, il y avait le fait qu'il s'agissait d'un mystère un peu sombre, et que la noirceur l'avait toujours déstabilisée. Elle avait ainsi toujours fuit ce qui y ressemblait de près ou de loin, et s'y retrouver brutalement confrontée la gênait. Mais d'un autre côté, elle se sentait attirée par la relation entre cette femme et cet oncle inconnu. Et s'il s'avérait que son père avait tort, que Machan était un homme différent de ce qu'il pensait ? La famille Keith, obscure, n'avait, comme toute chose ténébreuse, jamais éveillé la curiosité d'Eawen. Cette rupture faisait partie du passé de son père, et elle avait toujours suivi les conseils de son père, un homme brillant et sage. Elle avait cru pouvoir vivre sans les Keith. Aujourd'hui, ils refaisaient brusquement surface, et elle n'était plus aussi certaine de son choix de les oublier. La famille Keith semblait être un trésor soigneusement dissimulé dans un coffre, et il se pouvait bien que Violet possède une des clefs pour l'ouvrir.

Seulement voilà, elle semblait elle aussi trouble. Il n'était pas certain qu'elle accepte de l'aider. Et puis, peut-être se trompait-elle en croyant trouver quelque chose de bon dans une famille aussi instable.

"Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement."
Cupidon en chef
Admise dans le "hall of fame des warriors" de Kristen

08 juin 2018, 15:22
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
Les mots se bousculaient dans l'esprit de Violet. La femme n'avait pas l'habitude d'étaler sa vie privée, ni même de perdre le contrôle de quoi que ce soit. Elle se retrouvait dans une situation bien trop étrange à son goût, bien trop inhabituelle. Elle ne parvenait plus à mettre en forme ses pensées, ni à paraître sûre d'elle. Elle comprenait, au visage de son interlocutrice et à l'entente de ses paroles qu'elle ne pourrait pas continuer dans ce néant argumentaire encore bien longtemps. Elle allait devoir expliquer la situation à la jeune femme, qui n'était autre que la nièce de Machan. La réalisation sembla enfin prendre effet et elle sentit sa gorge se nouer. Elle avait devant elle celle qui était la cousine de son enfant, sans que personne ne le sache, personne sauf elle. Elle était responsable du secret, la gardienne de quelque chose dont elle ne voulait pas ; fallait-il qu'elle déballe tout ? Ou qu'elle enferme toutes ces cachotteries au plus profond d'elle, comme elle l'avait fait auparavant ? Ne devait-elle pas, d'abord, tout raconter à Ciaran ? Fallait-elle, au contraire, tout dire à la jeune femme, peut-être à Solal, mais rien à Ciaran ? Les conséquences étaient trop nombreuses, trop incertaines.
Elle attrapa l'enveloppe que la professeure lui tendit avec toute la douceur du monde, comme si elle craignait de la déchirer, et la glissa dans son sac distraitement, alors que son regard était attiré par les pavés. Elle songea, pendant un instant, à inviter la jeune femme à boire un café pour discuter mais elle n'était pas certaine que la discussion mènerait à une sérénité ou à un semblant de confiance entre les femmes. Aussi, elle se contenta de désigner un banc à quelques mètres et d'aller s'y asseoir. Le sac sur ses cuisses, les genoux resserrés contre eux, tout son corps criait au malaise.

« Voilà, elle lâcha pour faire signe qu'elle commencerait à parler, mais un silence d'une bonne dizaine de secondes passa, il y a... douze ans, maintenant, je suppose, Machan et moi— J'étais mariée. Le raconter donnait vie à ses mots, enfonçait un peu plus le clou de la culpabilité en elle. Ses doigts, nerveux, se mirent à jouer avec son alliance. Nous avons eu un gros moment de doute, avec mon mari. Moment pendant lequel j'ai fréquenté Machan. La période où j'ai été enceinte coïncide avec ce moment. Je n'ai rien dit, parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Le dire aurait fait plus de mal que de bien. Mais entendre votre nom m'a rappelé tous ces souvenirs. Et... Je ne sais pas. » conclut-elle, avant de soupirer. Elle n'en savait rien. Rien, dans la vie d'une femme, ne préparait à ce genre d'événements. Elle regrettait de n'avoir jamais rien dit à personne, peut-être que la situation aurait été plus facile si elle avait été honnête dès le début. Mentir autant de temps, c'était quelque peu rassurant, elle en avait oublié pendant un temps la vérité.  Mais malgré ses cachotteries, la vérité n'avait pas disparue. Elle était toujours là, tapie et elle resserrait ses griffes d'acier sur le cœur de Violet. Rassemblant son courage, elle releva les yeux vers la jeune femme qu'elle n'avait pas osé regarder pendant son court récit.
« Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'envoyer quoi que ce soit à Machan ; il a sûrement mieux à faire et je n'attends rien de lui, en ce qui concerne mon fils. Mais est-ce que continuer à cacher une telle vérité est une bonne chose ? » Elle n'attendait pas vraiment de réponse.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

09 août 2018, 12:06
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
La foudre aurait pu tomber juste devant elle qu'Eawen n'aurait pas cillé. Le choc qu'elle venait de recevoir était d'une violence si grande qu'elle en était paralysée. Assise sur le banc, elle regardait la femme qui se tenait près d'elle d'un air interloqué. Voilà donc pourquoi elle était si nerveuse ! On était bien loin de la femme parfaite qu'elle avait cru voir lors de la réunion parents-professeurs...
Ainsi donc elle avait fréquenté Machan et il en était resté un enfant. Le jeune Solal, calcula rapidement le professeur. Son cousin...

Passé le moment de stupeur, Eawen retrouva son naturel doux et bon. Elle posa sa main gauche sur celle de son interlocutrice pour la rassurer et la regarda avec amitié. Elle paraissait totalement perdue et bouleversée, ce qui n'était pas étonnant si elle avait l'habitude de tout maitriser comme Eawen le devinait, à sa manière de parler et de se mouvoir.

- Vous savez, je ne connais que peu Machan. Mais de ce que j'ai entendu, ce n'est pas vraiment le genre de personne qui a le sens des responsabilités. Dans votre cas, lui parler vous causerait, je crois, plus de mal que de bien.

Le malaise agacé que la jeune femme avait ressenti quelques minutes auparavant s'était totalement dissipé. Elle ne voyait plus qu'une femme apeurée et totalement déboussolée par ce qu'elle avait fait, et elle ne la jugeait pas. Qui donc n'a jamais eu de doutes ? Personne. Qui donc n'a jamais commis la moindre erreur ? Personne.
Non, Eawen n'avait à présent plus que de la compassion pour Violet. Et, comme toujours quand elle était face à quelqu'un en détresse, elle sentait le besoin irrésistible de la rassurer et de l'aider du mieux qu'elle pouvait, même si elle ne pouvait pas grand chose. Et puis après ce qu'elle venait de lui révéler, elle faisait un peu partie de sa famille.

- Est-ce que, reprit-elle lentement, est-ce que votre mari est au courant ? Et... Votre fils ?

Cette question tracassait Eawen. Au fond d'elle, elle espérait que Violet dirait oui. Il fallait bien que quelqu'un soit au courant ! Le dire à son mari paraissait logique, sans doute lui avait-il pardonné. Ou au moins à une amie. Dans tous les cas elle ne pouvait avoir gardé cela pour elle, ce serait totalement insensé ! Personne ne pouvait garder un tel secret, un tel remord, c'était visible dans ses yeux, sans en parler à quiconque durant onze ans. Le fait de parler libérait le cœur et l'esprit, chacun savait cela. Se taire, c'était laisser grandir en soi un monstre qui vous dévorait. C'était laisser gonfler la peur et la souffrance jusqu'à ce que, à défaut de place, tout explose soudainement.
Et pourtant, au vu de l'expression de son interlocutrice, il semblait à Eawen que c'était la première fois qu'elle osait avouer à quelqu'un sa faute. Si c'était le cas, il était vraiment temps que quelqu'un s'occupe de ce cas. Rien que l'idée de garder enfermer un tel secret durant tant d'années effrayait le professeur.

Elle imaginait la pensée angoissante qui devait la prendre à la vue de son fils, les cauchemars peuplés de "Et si... ?" et la crainte de laisser échapper un geste, un mot qui la trahirait. Tout ce temps à jouer un rôle auprès de tout le monde sans un instant de repos...

Mais peut-être avait-elle déjà parlé à quelqu'un ? Dans ce cas, la tâche d'Eawen serait moins grande, moins lourde. Elle ne se sentirait plus le devoir de calme plus de onze ans d'inquiétudes cachées. Alors elle espérait, son regard attendait, guettait le "Oui" qui allait venir.

"Il est plus beau d'éclairer que de briller seulement."
Cupidon en chef
Admise dans le "hall of fame des warriors" de Kristen

20 août 2018, 03:04
 RPG+  Mémoire amnésique - PV
La réalité lui retombait dessus lourdement, écrasait ses épaules, l'enfonçait un peu plus profondément dans son sentiment de culpabilité et de dégoût. Elle se dégoûtait, se haïssait d'avoir été capable d'une telle chose, une telle chose qui avait de telles conséquences. Même dans ses pensées, elle n'osait pas mettre de mots sur ce qu'elle avait fait. Et pourtant, les images ne s'arrêtaient pas de tourner dans sa tête. Des souvenirs qu'elle aurait préféré effacer, des souvenirs qu'elle aurait préféré ne jamais avoir. La main d'Eawen sur la sienne n'y faisait rien, et pendant quelques secondes elle eut l'impression de se noyer dans ses pensées et le poids de la question d'Eawen l'attira un peu plus profondément.

L'avait-elle dit ? Non, elle ne l'avait pas fait. Rien ne préparait quelqu'un à ce genre de choses. Que ce soit auprès de ses parents ou à l'école; personne ne lui avait appris à réparer une erreur qui pourrait gâcher sa vie et celle des autres. Elle s'imaginait déjà avouer ses actes à son mari et à son fils. Comment Solal prendrait le fait que son père n'est pas celui qu'il pense ? Comment Ciaran réagirait face à la perspective que Solal soit le fils d'un autre ? Ce n'était pas qu'une question d'honnêteté ou de tentative de suppression de sa propre culpabilité : la révélation pourrait détruire la relation de Ciaran et de Solal, elle pourrait détruire leur famille de façon définitivement et ce n'était, évidemment, pas ce que Violet voulait.


« Comment je pourrais leur dire ça ? Imaginez que vous ayez un enfant et qu'on vous dise après une dizaine d'années que ce n'est pas le vôtre ? Qu'on dise à cet enfant que vous n'êtes pas sa mère ? Je... » La suite de la phrase ne vint pas, un soupire passa la barrière de ses lèvres alors qu'elle glissa une main dans ses cheveux maintenant désorganisés. Elle lâchait ses cheveux pour retirer et remettre incessamment sa bague de mariage alors que son regard ne pouvait pas se calmer : il passait du visage de la jeune femme à ses vêtements, à ses mains, jusqu'au sol. Il y avait quelque chose d'incroyablement pathétique à l'idée de devoir se confier à une personne qu'elle ne connaissait pas, au beau milieu de la rue. La réalisation l'acheva et elle laissa échapper un nouveau soupire, comme si elle essayait de se vider du mal qui la rongeait.

« Je vous mets aussi dans l'embarras, en vous expliquant tout ça, n'est-ce pas ? La vérité c'est que je n'ai aucune idée de ce que je devrais faire et que je vous entraîne avec moi dans mon histoire rocambolesque. Je suis désolée, vous n'avez rien demandé et vous finissez mêler à ça. Je— est-ce que c'est de trop si je vous demande seulement de faire attention à Solal ? Je suppose qu'il faudrait que je lui dise, peut-être pas maintenant, plus tard. Mais l'idée serait sans doute plus acceptable si vous parvenez à lier quelque chose avec lui, je crois. » Elle laissait aller ses paroles au rythme de ses pensées, et pour la première fois depuis longtemps, ne contrôlait ni l'intonation de sa voix, ni les mots qui sortaient.

Tapis en Chef, 2ème année RP.