Suite de ce RP

Clarée venait de quitter Olivander où elle avait achetée sa baguette, pour aller chez Madame Guipure. Elle regardait encore le bout de bois sculpté qu'elle tenait fermement dans sa main droite. Elle sentait le regard de son frère sur sa nuque, et elle savait ce qu'il pensait. Pas besoin d'être télépathe pour le savoir. Il était jalou, en colère, triste et déçu. Il aurait voulu que sa jumelle, Clarée, soit une fille normale, ou alors, qu'ils soient tous les deux sorciers. C'est ce qu'aurait voulu la brune, elle aussi. Malheureusement, le sort en avait décidé ainsi, et seule Clarée irait a Poudlard. Elle aurait tant voulu que toute sa famille sot sorcière qu'elle était prête a renoncer a sa part de sorcellerie. En plus, elle avait peur. Peur de cette nouveauté qui était effrayante.
La jeune fille soupira et secoua la tête. Ses cheveux bruns virevoltèrent autour de son visage pâle, puis retombèrent sur ses épaules. Elle jeta un regard en arrière, pour voir si sa mère ou quelqu'un de sa famille la soutenait. Mais apparemment, ils n'avaient pas envie d'aller plus loin. La petite soeur de Clarée, April, désigna une boutique avec un panneau affichant :

- Un glacier ! Maman, on peut y aller ? deanda la petite fille.
Sa mère hocha la tête et Clarée eut un sourire contrit. Elle revoyait bien la sa petite soeur adorée. April avait le dos de détecter les glaciers ou les magasins de jouets a des kilomètres a la ronde. Le père des Hooper bougonna un "On te laisse te débrouiller" et la brune hocha la tête, quand son frère déclara :
- Je viens avec toi. Je veux te voir avec des robes !
Il ricana, et sa soeur grimaça. Depuis qu'il avait appris qu'elle était sorcière, il lui faisait menée la vie dure et ne ratait jamais d'occasions pour se moquer d'elle. Il était très dur avec elle, et cela la blessait. Il avait touché un point sensible de Clarée : les robes. Elle qui était un garçon manqué et ne supportait pas d'autres habits que les jeans allait être servie : les sorciers ne portaient que des robes et des chapeaux pointus. La Hooper bouillonait de colère et avait envie de répliquer a son frère "Tu n'es pas un sorcier, et tu ne vas pas entré dans cette boutique" Elle aurait aussi touché un point sensible, mais contrairement a son frère, elle ne voulait pas le blessé.
- Très bien, tu peux venir, bougonna-t-elle.
Elle rentra dans le magasin, suivie de June, son jumeau. Comme elle s'y attendait, il n'y avait rien d'autres que es robes : des robes noires ou violettes, simples ou pleines de froufrous, des robes de soirée et aussi pleins de chapeaux et autres bidules de sorciers. Le regard de Clarée balaya la boutique et s'arrêta sur un étalage de cannes. Ce que cela pouvait être stupide ! Elle se mit a imaginer son frère revêtu d'une robe framboise particulièrement chargée en décoration, avec une canne en bois et un chapeau noir qui étincelait.
Mais elle devait s'occuper d'autres choses, bien plus importantes. Elle se dirigea vers une vendeuse d'apparence jeune, qui ne s'occupait d'aucuns clients. Avant que la brune ne put ouvrir la bouche, la vendeuse s’exclama :
- Tu es une élève de Poudlard ?
Clarée hocha la tête, le coeur battant. Quelles horreurs allait lui sortir la vendeuse ? Une robe de sorcier noire ou un chiffon affreux qui pendait dans la boutique?
- Et lui, il a besoin d'un uniforme ? questionna la femme en désignant June.
Clarée hocha négativement la tête, en espérant que la vendeuse ne la prendrait pas pour une muette. Heureusement, la vendeuse se dirigea vers une penderie, où il y avait des robes simples et noires, et des chapeaux pointus en cuir marron. La brune fut soulagée de voir qu'elle ne mettrait pas de tenue rouge flamboyante ou jaune canari. La vendeuse la fit montée sur un tabouret, sous les yeux amusés de June, qui se délectait de la scène. La Hooper décida de l'ignorer, et de ne pas regarder en bas, car, même si ce n'était pas haut, elle avait le vertige.
Soudain la vendeuse planta une aiguille dans la cheville de Clarée qui poussa un glapissement, et regarda vers le bas ce que faisait la marchande. Un ourlet. Mais la vue de la jeune fille se brouilla. Elle avait le vertige et elle voulut descendre du tabouret, mais elle se prit les pieds dans la robe trop grande et s'écrasa par terre en gémissant.

J'aimerais trouver une partenaire fille pour ce RP. Ce serait bien si cette dernière se moque de Clarée et qu'elles deviennent ennemies. J'espère que quelqu'un postera a la suite.

« Parker a osé se moquer de ma robe turquoise, l’autre fois, tu sais ! s’exclama Kajal, a l’attention de Nidhi.
- Dadi, moi aussi je peux avoir une nouvelle robe ? la coupa Alisha.
- D’ailleurs, il me faut une nouvelle robe de Quidditch, moi… renchérit Tanisha.
- Nan ! Mais elle s’est vue ou ça se passe comment ? s’écria tout a coup Nidhi, en réponse a la première.
- Et moi un chapeau ! Un certain idiot l’a fait tomber dans le lac… soupira Priya.
- Dadi, on aura le temps d’aller au magasin de balais ? demanda au même instant Shreya.
- Dans le lac ? releva Neha, surprise.

Voila ce qui se passait lorsque Nandini acceptait de rendre service a ses belles-filles en amenant ses petites-filles faire leurs achats pour Poudlard au Chemin de Traverse… En soi, ça ne changeait pas de la cacophonie qui régnait habituellement dans le manoir. Mais l’environnement bondée et compressée de la rue la plus célèbre du Londres Sorcier contribuait à la rendre plus irritable qu’a l’ordinaire. Heureusement pour elle, la tribu des filles Varma ne tarderait pas à atteindre le magasin de Mme Guipure et elle pourrait confier ses trésors aux charmantes vendeuses. Elle sourit à cette pensée, imaginant la tête horrifiée que ferait probablement celles-ci en comprenant qu’elles allaient devoir toutes les gérer en même temps…

Quelques minutes plus tard, elles franchissaient toutes la porte du célèbre magasin prêt-à-porter sorcier et étaient accueillies avec empressement par Darerca et Bidina Guipure. Les Varma faisaient faire la plupart de leurs tenues ici et Nandini était donc connue personnellement des propriétaires. Elle les salua, et expliqua qu’elle était ici avec ses petites-filles afin d’acheter de nouveaux uniformes pour Poudlard. Les deux femmes appelèrent immédiatement trois vendeuses et chacune prit en charge deux ou trois cousines. Satisfaite de voir qu’elles étaient entre de bonnes mains, la doyenne de la famille engagea donc tranquillement la conversation avec les dames.

Shreya et ses cousines furent ainsi emmenées dans la partie gauche du magasin. La vendeuse leur demanda, a Neha et à elle, d’attendre près d’une autre fille. Celle-ci ne paraissait pas avoir plus de 11 ans et Shreya se dit qu’elle devait être une élève de Poudlard aussi. Elle était en effet debout sur un tabouret, et une des vendeuses ajustait sa robe. La jeune Varma détourna alors le regard quelques secondes, observant ses cousines éparpillées dans les différents rayons puis le ramena sur la fameuse brunette. Sauf qu’elle n’était plus sur le tabouret, mais par terre. Elle ouvrit grand les yeux, sous le choc, et regarda Neha qui semblait retenir à grande peine un éclat de rire. Comme d’habitude, Shreya n’avait pas tous ces états d’ames et se mit à ricaner. Sachant parfaitement que la concernée l’entendrait, elle dit d’un ton moqueur :

- Vraiment… Faut-il être maladroite ! »

Clarée mis du temps à comprendre ce qu'elle faisait là, par-terre, étalée de tout son long dans uns robe trois fois trop longue avec des aiguilles plantées dedans pour faire un ourlet. Elle ne comprit pas comment elle était arrivée, mais apparemment pas très élégamment parce que son frère et deux filles ricanaient. L'une dit qu'il fallait vraiment être maladroite. Et ce n'était pas faux... mais Clarée avait l'habitude de tomber, ou de faire tomber quelque chose, a cause de sa maladresse légendaire et ce corps où elle ne se sentait pas bien. Et aussi à cause de son vertige, même a cinq centimètres du sol. Les trois réunis faisaient une personne très maladroite, et capable de tomber alors qu'elle avait les deux pieds sur terre.
Extrêmement gênée et blessée, Clarée se releva, les larmes aux yeux. Elle avait mal au menton, car elle se l'était cogné sur le sol, aux genoux et aux poignets, mais aussi à sa fierté. Ses joues étaient rouges et la brûlaient, et elle ne savait que dire devant ces trois enfants qui ricanaient bêtement. Comme elle avait perdue sa langue a cause de sa honte, elle les fusilla du regard et sauta sur ses pieds en prenant soin de relever le pan de sa robe pour ne pas se reprendre les pieds dedans.
June, son frère jumeau, décréta :
- T'es nulle, vraiment. Et d'ailleurs, t'es moche avec une robe, et très maladroite, je ne comprends pas que tu sois sorcière !
Et il s'esclaffa.
La brune serra les dents et se mordit la lèvre inférieur jusqu'au sang. Elle battit des paupières pour chassées les larmes qui lui montaient aux yeux. Ah ! ce que la vie pouvait être injuste des fois ! C'était souvent ça avec Clarée, qui n'était pas une fille chanceuse. Une fille qui aurait voulu être un garçon, qui avait le vertige, qui était une sorcière avec une famille qui la haïssait a cause de ses pouvoirs.
Alors Clarée dit d'une voix forte :
- June, j'ai ma baguette, si tu m'énerves...
Elle ne finit pas sa phrase, laissant planée la menace. Elle savait très bien qu'elle ne la mettrait jamais à exécution, de un parce que elle ne savait pas manier sa baguette, de deux car elle savait qu'elle n'avait pas le droit de faire usage de la magie en dehors de l'école. En bref, elle était bien incapable de manier sa baguette ou de lancer un quelconque sortilège. Son frère, faussement apeuré, fit mine de courir en criant :
- Oh, j'ai peur de ma soeur ! Elle va me lancer un sortilège !
Les vendeurs le regardèrent bizarrement, et il s'arrêta en ricanant. Clarée l'ignora et lança aux filles qui gloussaient :
- C'est si drôle que ça, quelqu'un qui tombe ?

Shreya n’avait pas tout de suite remarqué que la fille était accompagnée d’un garçon du même âge. Ils se ressemblaient énormément, et elle en déduit qu’ils étaient frères et sœurs. Sauf qu’ils ne semblaient pas très bien s’entendre, au vu des paroles qu’il lui cracha au visage. Elle se mit à scruter le visage de la fille et fut grandement surprise de voir qu’elle ne répliquait pas. La jeune Varma était parfaitement bien placée pour savoir que les relations familiales n’étaient pas toujours très roses mais même s’il était tout à fait normal de se battre entre frère et sœur, c’était tout de même moins commun de voir que l’un des deux se laissait faire sans rien dire.

Mais l’inconnue sembla regagner un semblant d’assurance et se mit à menacer son frère de lui jeter un sort. Evidemment, il n’y crut pas une seule seconde et continua ses singeries. Shreya, en entendant les prétendues menaces, échangea un sourire narquois avec Neha. Était-elle stupide au point d’ignorer quelles étaient les représailles si l’on faisait de la magie hors de Poudlard ? Même les nés-moldus, surtout les nés-moldus a vrai dire, en étaient avertis ! Visiblement, le garçon ne la prenait toujours pas au sérieux… Elle décida donc de s’en prendre aux deux cousines.

- C'est si drôle que ça, quelqu'un qui tombe ?
- C’est plutôt de toi qu’il est facile de se moquer. Mais je crois que tu le sais déjà ? retorqua aussitôt Shreya, railleusement, laissant couler son regard vers le garçon.

Un énième sourire moqueur fut échangé entre les cousines et Neha, surprenant Shreya, dit de sa voix sibylline :

- Poudlard sera une toute nouvelle vie. Si tu comptes bien la commencer, je te suggère fortement de ne pas faire de magie hors de ses murs. A moins que tu ne veuilles être forcée à vivre pour toujours avec ta famille moldue ?

Evidemment… L’œil avisé de Neha avait capté ce que Shreya n’avait pas saisi. L’inconnue portait des vêtements moldus, son frère aussi, ne semblait pas à l’aise dans les robes et la façon dont elle tenait sa baguette n’était même pas correcte ! Impressionnée, l’ainée des deux cousines sourit d’un air approbateur a l’autre. Les paroles de Neha étaient emplies de sagesse, bien que teintées d’un fond de sarcasme. Shreya doutait clairement de l’agilité de l’inconnue à le deviner mais c’était bien ainsi.

C'en était trop pour Clarée. Sous le coup de la colère et de la douleur, ses yeux se plissèrent, et elle eut une soudaine envie de faire exploser ces trois débiles qui se moquaient d'elle juste... parce qu'elle était tombée. Mais, grâce a la rage qui l'habitait, ses yeux étaient devenus secs, et elle n'avait plus envie de pleurer. Ils étaient à trois contre elle ? Deux sorcières inconnues, arrogantes au possible, et un moldu. Un moldu qui était son frère. June. Son jumeau, son meilleur ami, cet espèce de traitre débile, colérique et jaloux. C'était une trahison pour Clarée, qui le fusilla du regard. Au lieu de se laisser faire, elle dit d'une voix moqueuse à l'adresse de June :
- Oh, cher jumeau, tu oserais te moquer de moi ? Moi, je suis une sorcière comparée à toi. Moi, j'ai des pouvoirs, une baguette, j'airais à Poudlard. Mais toi ? Tu es quoi, mis à part un Moldu, sans pouvoirs, qui ira au collège sans jamais connaitre la magie !
Clarée avait touché le point sensible. Son frère recula, le visage crispé, en colère. il ne savsit quoi répondre, sa se voyait. Il était triste, en colère. Sa soeur, quand à elle, lui adressa un sourire vengeur. Elle avait gagné la première bataille. Ca lui faisait du bien de se défouler sur quelqu'un, surtout sur quelqu'un qui était horriblement méchant avec elle, qui passait son temps à se moquer et qui faisait de sa vie un enfer, sous prétexte qu'il était jaloux et elle folle.
La brune se tourna vers les deux glousseuses. Ses cheveux bruns voltigèrent autour de son visage, qui exprimait de la haine. Ses yeux foudroyèrent les deux filles et elle leur lança :
- Mais qu'est-ce que ça peut te faire, que je sois une moldue ? Au moins, je ne prends pas la grosse tête juste parce que mes parents sont des sorciers.
Soudain, la vendeuse surgit, et s'arrêta, bouche-bée. Elle s'était absentée deux minutes, et elle retrouvait sa cliente en train de se disputer avec deux petites de son âge, la robe déchirée par les épingles et aiguilles du bas, les cheveux en bataille, et le tabouret renversé. Elle cria, mais Clarée lui dit :
- Madame, je vois qu'une jeune fille a besoin d'aide, là-bas.
Et elle désigna une fille qui avait du mal a s'habiller. La brune regarda ensuite les deux sorcières, et elle grogna. Les filles étaient des êtres abominables, horribles, méchants. Elles se moquaient de toi chaque fois que tu faisais un mauvais pas, ou même que tu ouvrais la bouche quand il ne le fallait pas. Une douleur sourde grandit dans la poitrine de la jeune fille, et des souvenirs affluèrent. Elle qui se faisait moquée par des filles à l'école primaire parce qu'elle était un garçon manqué. Elle ferma les yeux et souffla.

L’inconnue semblait se réveiller puisqu’elle se mit à hurler contre son frère au lieu de se laisser faire. A moins qu’elle ne soit tout simplement à bout ? Shreya n’en savait rien et n’eut pas l’occasion de s’y attarder longtemps puisque son interlocutrice revint à la charge. Elle avait complètement mal interprété les paroles de Neha et la jeune Varma retint un soupir d’exaspération.

- Ma mère vient d’une famille moldue, retorqua-t-elle vertement. Nous n’avons rien contre eux.

Et c’était vrai. En plus, les paroles de Neha n’étaient aucunement offensantes mais la troisième fille semblait tellement aveuglée par la rage qu’elle éprouvait pour le monde entier a cet instant qu’elle ne s’en était pas rendue compte. Certes, les intentions de la deuxième Varma étaient loin d’être toutes pures ou innocentes, car sa remarque avait avant tout été faite dans le but de rappeler quelques règles fondamentales à la née-moldue en se moquant également légèrement d’elle. Mais jamais Neha n’aurait dénigré la partie de la population non-magique… Sa propre mère était peut-être une sorcière mais ses tantes ne l’étaient pas et elle les respectait toutes profondément.

- Je ne disais que la vérité. Tu seras renvoyée si tu utilises tes pouvoirs n’importe quand et pour n’importe quoi, rajouta la concernée.

Shreya hocha doucement la tête en remarquant le changement de ton de sa cousine. Elle avait toujours été plus sage et réfléchie qu’elle, plus empathique aussi, et savait parfaitement quand il était temps de s’arrêter. Généralement, Shreya faisait fi de ses recommandations mais peut-être l’écouterait-elle cette fois-ci. Il était inutile de pousser la discussion trop loin, pour un motif aussi futile. Ce serait de la cruauté pure et les jeunes Varma n’en éprouvait pas. Se moquer un peu de la fille était acceptable, pour se distraire, mais plus ? Non. Une moue apparut sur son visage lorsqu’elle nota les yeux fermés de l’inconnue. Comme si elle essayait de se calmer. Pour mieux attaquer ? Ou tout simplement parce qu’elle n’en pouvait plus ? Shreya échangea un regard avec Neha et elles comprirent instinctivement ce que l’autre voulait dire. Cela suffisait.

Clarée, toujours les yeux fermés, écouta à peine se que lui disait les deux filles en face d'elle. Elle était secouée par ce qu'elle avait dit, ce qu'elle avait fait. Ce n'était pas son habitude d'être méchante avec son frère, ou avec quiconque d'autre, et ça la blessait. Son jumeau avait toujours été comme son double, son sosie masculin, il y avait comme un lien entre eux. Mais ce lien c'était brisé quand la brune avait reçut sa lettre d'admission pour Poudlard, et qu'elle avait apprit qu'elle était une sorcière. Alors qu'ils avaient toujours été très proche, c'était comme si un monde les séparait, maintenant. C'était un peu vrai, d'ailleurs : elle était sorcière, lui moldu, et leurs destins se séparaient. Parfois, la vie est extrêmement dure et méchante avec vous, elle vous créé des blessures qui ne se referment jamais vraiment. Et cette blessure crée par la séparation de son frère restera toujours douloureuse et ouverte.
Clarée se décida soudain à ouvrir les yeux, plus triste que jamais. Elle sentait ses yeux la picoter désagréablement. Elle avait écouter ce que les deux filles disaient d'une seule oreille, mais avait entendu assez pour être dégoûtée. Elle avait toujours eu un don de comédienne, et elle tenta d'imiter la plus petite des deux filles, celle qui avait découvert que sa famille était moldue. C'était d'ailleurs une très bonne imitation. En prenant son air insolent, elle dit d'une voix aiguë :
- Poudlard sera une toute nouvelle vie. Si tu comptes bien la commencer, je te suggère fortement de ne pas faire de magie hors de ses murs. A moins que tu ne veuilles être forcée à vivre pour toujours avec ta famille moldue ?
Elle rigola dans sa barbe. Elle avait répété mot pour mot ce que la jeune fille avait dit, en accentuant le mot de la fin. Elle dit d'une voix paisible :
- C'est ça ouais, t'as rien contre eux... et non, je ne serais pas forcée de vivre avec ma famille, j'en serais même heureuse !
C'était un pure mensonge. Sa famille la détesterait encore plus, si elle était renvoyée. Surtout, elle ne pourrait pas vivre en sachant qu'elle était la seule sorcière de sa famille et qu'elle avait été bêtement renvoyée car elle avait l'usage de la magie en dehors de l'école. Son frère se serait moquer, sa mère et sa soeur aurait été triste, et son père encore plus cruel avec elle. Non, il valait mieux qu'elle ne soit pas renvoyée. Elle se serait surement jetée du haut d'un immeuble, si elle devait retourner à Édimbourg, dans son pauvre quartier laid et triste.
Clarée déclara :
- Bon, je propose de clore le débat, à moins que vous n'aillez encore une insulte ou une moquerie à me dire ? Au passage, je m'appelle Clarée, mais je suppose que vous vous en foutez, non ?

Leur interlocutrice ne semblait n’en avoir rien à faire de leurs paroles. Au contraire, elle sembla s’en offusquer encore plus et Shreya se demanda même si ses larmes n’allaient pas se mettre à couler d’un moment à l’autre, inondant son visage. Elle osa alors imiter vulgairement Neha et la jeune Varma n’osa même pas regarder la concernée dans les yeux, de peur de ne pas pouvoir contenir un éclat de rire face à sa mine vexée, qu’elle imaginait parfaitement.

L’inconnue, elle, ne semblait pas se gêner pour rigoler et cela acheva de pousser au bout la deuxième Varma. Heureusement, sa cousine avait remarqué ses yeux étincelant de colère, d’une noirceur ressemblant dangereusement au fond d’un lac ou de l’océan, et elle s’empara doucement mais fermement de son bras afin de l’empêcher de faire quelque chose qu’elle regretterait.

Après tout, elles avaient leur dignité. Si la troisième fille préférait se rendre ridicule et démontrer par la même occasion son niveau de maturité plus que faible, en mentant délibérément qui plus est… Ni Shreya, ni Neha, n’y pouvaient quoi que ce soit. La première ne put empêcher son regard de glisser vers le garçon qui accompagnait leur inconnue, lorsqu’elle clama haut et fort qu’elle serait très heureuse de vivre avec sa famille pour toujours.

Mais elle ne put déceler aucune réaction chez lui, bien qu’elle doutât fortement de la véracité des propos de la née-moldue. C’était étrange qu’elle n’arrive pas à le déchiffrer puisqu’après seulement quelques minutes de conversation, mais en tout cas, éprouver un jour du respect pour cette pauvre fille était déjà hors de question.

Alors que l’inconnue poursuivait, condescendante au possible, Shreya se retenait elle de ne pas lui répondre. Elle leur balança alors son prénom, une nouvelle fois d’un ton sarcastique, ce qui fit que les jeunes Varma n’eurent même pas envie de le retenir. Une fois sa diatribe terminée, elle resta planter là.

Shreya lui lança alors un regard profondément teinté de mépris, et lui tourna dédaigneusement le dos. Elle ne méritait pas même une réponse cinglante, ni même leur attention à présent. L’eau n’était pas près de couler sous les ponts, entre les trois filles. Et si… Un léger sourire calculateur aux lèvres, elle se retourna à nouveau, faisant à présent face à leur deuxième inconnu.

- Et toi, tu aimerais avoir ta sœur a la maison pendant les prochaines années ? »

C’était innocemment placé là. Elle était très curieuse de la réponse à vrai dire, mais préférait ne pas s’attarder plus longtemps, avant que la née-moldue ne leur fasse l’honneur d’une autre de ses prestations grossières. Empoignant délicatement le bras de Neha, les deux filles entreprirent alors d’interpeller une vendeuse. L’échange n’avait duré que peu de temps, en fait, mais il était temps de faire le pourquoi elles étaient véritablement là : acheter des robes.

Clarée ne s'attendait pas du tout à se que fit la fille. Elle s'était attendue à se qu'elle lui réponde méchamment, comme à son habitude, quoi, mais elle se tourna vers June et demanda si il voulait vraiment avoir sa soeur sur le dos les prochaines années. Clarée ressentit soudain un pincement au coeur et elle se mordit la lèvre inférieure pour empêcher les larmes de couler, en vain. Elle savait ce qu'allait répondre son crétin de frère : "Non". Il l'a détestait, et c'était sur qu'il n'hésiterait pas à lui faire du mal, histoire de lui faire une nouvelle fois payer qu'elle était sorcière. La jeune brune resta figée, à le fixer de son regard impénétrable, en espérant de toutes ses forces qu'il dirait oui. Ses mains étaient crispées sur sa robe noire et moche, et la sueur perlait le long du front de la jeune fille. Elle savait qu'elle allait bientôt lâcher prise, mais elle se retenait de pleurer.
June lui aussi semblait triste et hésitant que sa soeur. Cette dernière lut un éclat de panique dans ses yeux, et se prit à penser qu'il l'aimait peut être toujours, finalement. Mais la réponse du garçon la contredit. Il déclara en ricanant :
- Non, je la hais. Ce sera mieux maintenant qu'il n'y a plus de gens de votre espèce à la maison.
Puis il décampa avant que l'une des filles ne puissent dire quelque chose. Les deux petites pestes partirent ensuite, laissant seule Clarée à son malheur. Soudain, la jeune fille tomba à genoux et se prit la tête entre les mains. Les larmes coulèrent le long de ses joues, et elle eut envie de taper quelque chose. S'en empêchant, elle se mordit la lèvre. Elle haïssait son frère qu'elle avait tant aimé, et qui maintenant ne lui parlait plus, mais elle détestait plus encore ces deux sorcières, qui s'occupaient de se qui ne les regardait pas. Elle aurait bien voulut leur faire autant de mal qu'elles lui avaient fait, mais elle n'en était pas capable, elle était bien trop gentille et timide pour pouvoir blesser des personnes aussi cruelles.
Clarée se leva, essuya rageusement ses larmes et alla retrouver la vendeuse en s'excusant. Cette fois-ci, elle ne voulait vraiment plus aller à Poudlard et rester chez elle.