Vacances de noël, 2043


La veille, Olympe était revenu chez elle. C'était une drôle d'impression de revenir à Londres après tant de mois passé au loin. Finalement, elle ne connaissait pas très bien l'appartement dans lequel ils avaient emménagé quelques années au par avant. Et puis sans ses sœurs, il avait perdu toute son animosité. Quant à l'absence de son père, n'en parlons pas.

Arwen Watson avait décidé d'emmener sa fille sur le chemin de traverse pour qu'elle se réapprovisionne en fournitures scolaires. La jeune Londonienne avait bien grandi depuis les vacances, malgré plusieurs sortilèges d’étirements, ses robes devenaient vraiment justes. Selon sa mère, il fallait aussi qu'elle se trouve une robe de soirée pour fêter Noël dignement. Notre spécialiste des jeans-converses était moyennement convaincue par ces arguments, mais elle avait décider de faire un effort, au moins jusqu'à noël. "La trêve des fêtes" en quelque sorte. D'un pas décidé, l'Aiglonne entra dans la boutique. Elle était fraîche et chaleureuse. Le calme environnant était très agréable. D'instinct, elle se dirigea vers les rayons jeunes sorciers. Le bruit de ses pas était étouffé par la moquette. Pendant ce temps-là, sa mère était partie racheter des fioles. La plupart des élèves de Poudlard étaient d'accord pour dire que ce genre d'objets, étaient tout à fait inaptes à être transportés dans une valise. Après plusieurs essayages, elle choisit trois robes de travail noires, basiques. Une vendeuse d'une cinquantaine d'années l'invita à monter sur un tabouret pour ajuster le modèle à sa carrure.

L'affaire fut pliée en trois coups de ciseaux. Olympe était assez impressionnée. Elle se dirigea ensuite vers le fond de l'échoppe, plus près de la caisse se trouvaient les robes de soirée. Elle ôta une rouge à bustier son cintre, et la positionna devant elle. Elle s'approcha d'un miroir pour voir le rendu. Comme elle ne s'y connaissait pas du tout, elle était incapable de formuler une critique construite. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas la jeune fille aux cheveux blancs qui s'approchait d'elle.

Désolée pour le retard. Les fêtes de fin d'année, c'est chronophage

Habituellement, faire des emplettes sur le chemin de traverse était, aux yeux d’Alice, un petit morceau de paradis. Elle était auprès de son père, elle était loin de sa mère. Mais cette fois, Alice était maussade.
Loin de Poudlard, Alice se découvrait différente. Loin de ses amis. Loin de Brett. Son Brett. Une nuit était passée depuis qu’elle était rentrée de Poudlard. Une seule toute petite nuit. Ces quelques heures, pourtant, avaient eut un drôle d’effet sur Alice.. Bien sûr, elle était heureuse de revoir son père. Elle était ravie de passer Noël en France. Mais quelque chose était n’allait pas. Poudlard lui manquait.

« - Alice ? Est-ce que tout va bien ?

La fillette releva sa tête vers son père. Il l’observait, les sourcils légèrement froncés. Il était inquiet, Alice le savait, ce n’était pas difficile à deviner : ses yeux argentés ne brillaient pas, ils étaient ternes comme la neige. Cela lui donnait un air un peu inquiétant. Sinistre.

- Tout va très bien, mentit Alice.
- Nous venons de dépasser la ménagerie magique et je dois dire que je m’attendais à ce que tu me supplies de t’offrir une chouette, comme d’habitude. Ou au moins que tu jettes un coup d’œil à la devanture.
- J’ai envie d’un chat, maintenant.
- Un chat ? Voyez vous ça.
- C’est certes moins bien qu’un fléreur mais, en attendant...

A présent, Monsieur Sangblanc fixait sa fille. Non, il n’y croyait pas. Il connaissait sa fille, de ses longues boucles blanches à ses petites mains. De ses sourires à ses états d’âme.

- Gringotts peut attendre. Et si nous allions voir chez Madame Guipure si nous pouvons te trouver une jolie robe pour Noël ?

Alice étira un fin sourire en coin, amusée. Son père la connaissait mieux que qui que ce soit. Une nouvelle robe ne lui ferait pas oublier Brett et Poudlard... mais elle atténuerait certainement sa peine.




Entre ses doigts, Alice froissait col de soie d’une robe de soirée blanche. Trop clair. Beaucoup trop clair. Pourtant, la coupe plus plaisait. Son regard se mit à voguer sur la multitude de vêtement qui s'étalait dans le magasin. Il y en avait pour tous goûts, tous les âges, toutes les tailles. Son regard d'argent se posa sur une robe bustier magnifique, d'un rouge qui lui sautait agréablement aux yeux. Pour Alice, c'était une révélation : il lui fallait une robe rouge.
La fillette fit quelques pas pour rejoindre la robe, et remarqua qu'elle était tenue par une sorcière. Ses cheveux rouquins, couplés au rouge de la robe, la firent grincer des dents ! « C'est une couleur froide qu'il faut !» rugit Alice dans son esprit. Elle ne pouvait pas la laisser gâcher ainsi la robe, ou le caramel de ses cheveux. Non. Il fallait intervenir.
En s'avançant, Alice s'empara d'une robe bustier aux teintes bien plus claires. Elle était verte pomme, agrémentée de quelques fils d'or.

- Il faut laisser le rouge à ceux qui ont les cheveux plus clairs, lança Alice avec un fin sourire. Tiens, le vert est parfait pour les rousses. Ou le bleu pastel, si tu préfères. »

RP ABANDONNÉ