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11 juil. 2018, 01:48
Satané sang breton !
La capitale était bondée en ce mercredi après-midi qu'avait choisis Yves pour poser un jour de congé et accompagner son fils sur le chemin de traverse. Elisabeth, la mère d'Erwan, faisait également partit du voyage. Erwan, entouré de ses deux parents, débordait d'enthousiasme. Il avait toujours détesté Londres, ses rues embouteillées et sa pollution ; mais aujourd'hui plus rien ne le dérangeait. Il aurait pu prendre tous les passants dans ses bras tellement il débordait de joie.

Les trois membres de la famille Martin respectait pour cette occasion un certain silence. Erwan avait appris à respecter la pudeur de son père lorsqu'il s'agissait de la magie et tout ce qui pouvait s'y rapporter. Elisabeth, de son côté, était sujette à l'angoisse de laisser partir son fils dans un monde qu'elle découvrait ; de plus, le hibou qui lui avait apporté une lettre du ministère, lui indiquant la réglementation concernant les moldus ayant connaissance du monde des sorciers n'avait pas vraiment contribué à la rassurer. Ils suivaient les indications d'une lettre qui avait suivi celle de Poudlard leur expliquant comment se rendre sur le chemin de Traverse lorsque le jeune sorcier l'aperçut. Il était tel que la lettre le lui avait décrit, "un pub minuscule et miteux, coincé entre une grande librairie et une boutique de disque. Personne d'autre n'y fera attention, un peu comme si vous étiez le seul à le voir". Il arriva à distinguer l'inscription presque effacée sur l'insigne du pub Le Chaudron Baveur. C'était là ! Erwan fit un pas décidé vers la porte d'entrée avant de percevoir le regard qu'étaient en train d'échanger ses parents qu'une force invisible avait cloué sur place. Enfin, ils regardèrent leur fils avec un sourire et se dirigèrent à leur tour vers le Chaudron Baveur. Une fois à l'intérieur Yves alla s'adresser à l'homme au comptoir. Son ton poli parut convenir au taulier et un sourire apparu derrière la barbe blanche qu'il portait. Erwan vit l'homme sortir sa baguette de son veston et prendre la direction d'une petite cour hors du pub entourée de murs en pierre. Il tapota à différents endroits qui semblaient avoir un sens pour lui, se retourna, et leur dit :
- Bonne journée m'sieurs dames, et bienvenue chez les sorciers. Hésitez pas à repasser boire un verre en repartant.

Alors qu'ils regardaient l'homme retourner à ses occupations le mur qu'il avait touché de sa baguette se mit à trembler. Une arcade se dessina pour les laisser entrer sur une rue pavée qui serpentait à perte de vue. A la vue de cette rue, aux magasins colorés, étranges, parfois un peu effrayants, la famille Martin n'eût d'autre réaction que de sourire. Après avoir échangé de nombreuses livres contre quelques pièces de métal, ils se dirigèrent vers une boutique à la devanture en bois, dont la porte était entourée de sorte de tours en verre. Le panneau au dessus de la porte indiquait Chez Ollivander. Ils s’engouffrèrent dans la petite pièce d'accueil du magasin de baguettes magiques, elle était vide.
- J'arrive. J'arrive. dit une voix masculine qui venait de l'arrière boutique.
Un homme, dans la fleur de l'âge, apparu et se présenta :
-Declan Ollivander, pour vous servir. C'est pour une première baguette?
-Oui, c'est pour moi, dit fébrilement Erwan, comment savez-vous que c'est pour une première baguette ?
-Tu veux dire à part vos vêtements moldus, le regard perdu et inquiet de ta mère, sans vous offenser madame, et l'excitation dans le tien ? C'est une histoire de famille mon petit. Je me souviens de chaque baguette que j'ai fabriqué ainsi que toutes celles que j'ai vendu et à qui. Or je ne connais pas tes parents, n'est-ce pas? Vous êtes des moldus ?
-C'est... Oui on va dire ça. Erwan évita de regarder son père.
-Alors, commençons. Si tu veux bien te mettre... ici, sur la marque au sol.
Aussitôt à la place indiquée, un mètre de couture se mit à voler tout autour d'Erwan et prit différentes mesures allant de l'avant bras à l'écartement des oreilles. M. Ollivander revint de l'arrière boutique avec des dizaines de petites boîtes. Il en sortit des baguettes magiques de forme et de couleur différentes. Cela fascina Erwan.
-Tiens essaye celle-ci, lui dit-il en lui donnant une baguette assez sombre.
Mais à peine avait-il pris en main la baguette que le vendeur lui reprit. Puis il répéta l'opération une fois, deux fois, cinq fois... Declan Ollivander commençait à se gratter la tête, machinalement, comme si cela allait l'aider à résoudre un problème.
-Tu es sûr d'être un moldu ? Aucun sorcier dans ta famille ?
-Mes grands-parents sont des sorciers, s'empressa t-il de répondre pour éviter à son père de devoir annoncer sa situation.
-Ah ! Je me disais bien... Ont-ils achetés leurs baguettes du temps de mon père ?
-Non. Ils sont français,je ne sais pas d'ou viennent leurs baguettes...
-Encore un sorcier français ! Vous êtes nombreux à Poudlard. A vrai dire...
-Mais je ne suis pas français ! Je suis anglais, je rentre à Poudlard, l'école anglaise. Pas à l'académie de Beauxbatons.
-Ne vous vexez pas jeune homme. Vous avez beau être anglais, le sang qui vous confère des pouvoirs magiques est français. Or sachez que les baguettes magiques sont sensibles aux pouvoirs du maître qu'elles choisissent.

Ils essayèrent de nombreuses autres baguettes, sans succès. Alors qu'Erwan se voyait déjà écrire à Poudlard pour leur dire qu'aucune baguette ne l'avait choisis M. Ollivander murmura quelque chose pour lui-même :
- Grands-parents... 54 centimètres... Français... 36 et 12 centimètres... 12 mesures d'or... A moins que... Ne me dites pas que vous êtes originaires de Bretagne !?
-Si, pourquoi ?
-Oh non... Encore un breton ! Les pires clients en matière de baguette magique !

Si Yves parût quelque peu agacé, Erwan se contenta de rire.
-Vous n'avez pas de baguette pour moi du coup ?
-Oh si ne t'inquiète pas on va trouver, même si ça doit prendre des semaines. Vous, les descendants des celtes êtes garant d'une puissante et ancienne forme de magie que les baguettes ressentent. Je me demande...

-Oui ? ajouta Erwan plein d'espoir et toujours un peu amusé par la situation.
-Ce carton traîne ici depuis des lustres, jamais je n'ai vendu une de ces baguettes, c'était plus pour mes études personnelles à vrai dire, mais... Il fouilla dans la boite et en ressortit une boîte rouge et or.
31,4 cm en bois de cerisier et plume d’oiseau tonnerre. Un mélange explosif ! Prenez la s'il vous plaît.

Un peu hésitant, il tendit le bras et se saisit de la baguette. Une sensation de bien être l'envahit aussitôt qu'il posa ses doigts autour de la baguette. M. Ollivander semblait l'avoir senti aussi car il souriait et plissait les yeux en signe de satisfaction.
-Très intéressant. Le bois de cerisier possède un pouvoir mortel, il nécessite une maîtrise de soi et une force mentale exceptionnelle. La plume d'oiseau tonnerre qui se trouve en son cœur provient d'un jeune spécimen recueilli aux Etats-Unis, orphelin et en mauvais état avant que les soigneurs arrivent à le remettre sur pattes, c'est la seule plume qu'il ai donné. Les plumes de cette créature sont extrêmement puissantes et difficile à manier. Je pense que vous avez devant un long chemin consacré à faire vos preuves monsieur... ?
-Monsieur Martin, reprit Erwan un peu décontenancé finalement.
-Oh oui M. Martin, un long chemin d'épreuves et de tests vous attend, prenez bien soin de cette baguette.
-C'est promis.


Ils payèrent la baguette et ressortirent dans la rue ensoleillée qui dénotait avec l’ambiance qu'ils venaient de quitter. Erwan regarda la façon dont sa nouvelle baguette prolongeait son bras et se surpris à formuler des mots qu'il avait lu dans les livres de l'école. Son père posa sa main sur son épaule :
-Pas ici Erwan, pas maintenant.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe