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16 nov. 2018, 12:11
 Solo   One-Shot   RPG++  Frêne et Phénix
Août 2043


C’est avec jovialité que Alice quitta la boutique de Florian Fortârome. Ses papilles étaient excitées par quelques souvenirs délicieux, telle que la glace trois boules au goût patacitrouille. Son père la suivait, un discret sourire en coin en observant sa fille. Elle était rarement aussi énergique.

« - Maintenant, la baguette ! annonça Alice en se tournant vers son père. Nous allons chez Ollivander, c’est cela ?

Le père acquiesça d’un léger signe de tête.

- C’est cela.
- J’en choisirai une avec du crin de licorne !
- C’est la baguette qui choisit son sorcier, et non l’inverse.

Alice le regardait, incrédule.

- Puisque je te le dis, dit il en souriant. Mais Ollivander t’expliquera mieux que moi.
- Donc, si je vous suis bien, je peux très bien me retrouver avec une baguette au cœur de veracrasse ?
- Bien sûr, elle serait alors bien représentative de ton caractère.

Dorian lâcha un grand rire devant l’air indignée de sa fille.
Le fabriquant Ollivander était installé juste à côté du glacier, et ce depuis plusieurs siècles. Il était impossible de s’y tromper, sa devanture était frappée, en lettres d'or, de l'inscription suivante : « Ollivander - Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J.-C.».
Monsieur Sangblanc pénétra dans la boutique, suivi par sa fille. L'intérieur était sombre, austère et paraissait légèrement négligé. Il s'agissait d'un espace étroit. Mais les hautes étagères murales, où s'empilaient des milliers de boîtes, se prolongeaient jusqu’au fin fond de la boutique qui se révélait alors bien plus grande qu’on n’y aurait songé.
Une petite cliente et sa mère terminaient leur achat avec monsieur Ollivander. Alice adopta alors une attitude bien moins enfantine qu’à sa sortie de chez le glacier. Elle se tenait droite, ses mains dans son dos, le regard jugeant l’espace avec froideur. Son père l’observait faire, un léger sourire au coin des lèvres. Les croups ne font pas des fléreurs. Leur achat terminé, la fille et sa mère quittèrent la boutique, la femme ne manqua pas de saluer le père d’Alice d’un sourire charmeur. Il n’était pas rare que monsieur Sangblanc attirent le regard. Cela avait pour habitude d’agacer sa fille.

- Bonjour, dit le fabriquant d’une voix douce.
- Bonjour, monsieur Ollivander, répondit le père en s’avançant. Nous venons pour une baguette, comme vous vous en doutez.
- Oui, bien sûr. Première année à Poudlard ?

Alice acquiesça d’un léger signe de tête. Ollivander sourit, avant de repartir à ses étagères.

- Quelle drôle de boutique, lança Alice à mi-voix, en regardant autour d’elle.
- Les Ollivander sont les meilleurs dans ce qu’ils font.
- Mais ils ne semblent pas exceller dans le nettoyage.
- Si tu veux leur donner un coup de main, n’hésites pas.

Ollivander revint quelques instants après, une baguette à la main.

- Bois de bouleau, moustache de fléreur, 26 centimètres, légèrement souple... tenez, essayez là, dit il en apportant la baguette à Alice.

Elle la prit entre ses doigts et l’agita d’un geste sec. Aussitôt, l’unique chaise de la boutique vola dans un coin de la pièce. Alice ouvrit de grands yeux et reposa la baguette sur le comptoir.

- Pas celle ci, de toutes évidences, fit Ollivander dans un sourire. Peut être...

Il repartit dans les tréfonds de sa boutique, en quête d’une autre baguette.
Et ses allers-retours continuèrent un moment. Aucune baguette ne semblait convenir à Alice. A chaque fois qu’elle en agitait une, quelque chose volait pour retomber plus loin. La fois où Ollivander lui avait proposé une baguette d’aubépine au cœur de crin de licorne, Alice avait envoyé l’encrier du comptoir dans une étagère, aspergeant au passage les chaussures d’une cliente qui reparti aussitôt, l’air courroucée.

- Avec Thomas aussi, c’était le même phénomène, dit le père d’Alice. Ton frère a passé deux heures dans la boutique. Ta mère n’en pouvait plus.
- Mais il a finalement trouvé, lui.
- Oh oui, 27 centimètres, bois d’if et corne de serpent cornu. Une bien jolie baguette.

Ollivander était revenu avec une autre baguette. Il avait l’air songeur.

- Voyons si cette baguette vous conviendra, dit il en donnant la baguette à Alice. Bois de frêne, coeur de plume de phénix, 27,6 centimètres ... essayez ...

Alice fit un léger geste de la baguette. Cette fois rien ne vola dans la pièce. Elle se sentit soudainement illuminée de l’intérieur. Ses cheveux virevoltaient autour d’elle. Elle cru sentir une légère chaleur dans ses doigts qui tenaient la baguette.

- Formidable ! S’écria t- il. Ollivander. Vous voyez ? Finalement, nous avons réussi !

- Elle m’a choisie, c’est cela ?
- C’est cela, mademoiselle. Elle vous sera fidèle si vous réussissez à la maîtriser. Et je ne doute pas que vous réussirez haut la main

Alice étira un fin sourire, ses yeux reposés sur sa baguette. Elle était magnifique, fine et délicate, qui ne serait qu’embellit par les gestes gracieux et raffinés d’Alice. Elle était d’un beige très clair, pour ne pas dire blanc, décorée de multiples arabesques. Un petit anneau de bois séparait la poignée du reste de la baguette. Alice avait grande hâte de l’utiliser. C’est avec la mine triste qu’Alice dû se résoudre à la rendre à son père pour procéder au paiement

- Attends moi dehors, veux-tu ? J’ai encore quelques petites choses à régler.

Son père agita sa main vers elle pour lui dire de sortir, un sourire aux lèvres en la voyant se renfrogner. Après avoir salué et remercié Ollivander, Alice quitta la boutique. Jenny, leur elfe de maison, attendait devant la devanture, ses petites main l’une dans l’autre. Elle releva ses grands yeux globuleux sur Alice.

- La petite maîtresse à sa baguette ? Demanda Jenny de sa voix de crécelle.

- Oui, Père arrive, nous allons pouvoir rentrer. Est-ce que tu as acheté ce qu’il fallait ?
- Oui. Jenny a acheté le chaudron, la boîte de fiole en verre, les manuels scolaires...
- Oui, oui, coupa Alice. C’est très bien, Jenny.
- Et Jenny a tout ramené au domaine de ses maîtres.
- Tu as bien travaillé.

Un sourire joyeux éclaira le visage vert olive de Jenny. Alice avait toujours eu de bonne relation avec Jenny. C’était elle qui s’occupait de tout ce qui concernait Alice, depuis sa plus tendre enfance. Contrairement à son frère aîné, Thomas, Alice c’était toujours très bien comporté avec elle.
Quelques minutes plus tard, monsieur Sangblanc quitta la boutique, un paquet ficelé qu’il portait sous le bras. Ses yeux d’argent se posèrent sur l’elfe de maison, qui regardait Alice avec douceur.

- Jenny, as-tu terminé ce que tu devais faire ?
- Oui, maître.
- Alors nous repartons. A moins que tu ne désires faire autre chose, Alice ?

La fillette étira un sourire.

- Peut-on aller à la ménagerie magique ? Demanda t-elle d’une toute petite voix.
- Oh, Alice. Il me semblait pourtant avoir été clair à ce sujet. Tu es encore trop jeune pour avoir un animal. A Poudlard, personne ne s’en occupera à ta place. Jenny ne sera pas là pour le nourrir, le brosser, le laver. Et puis un animal, ça s’éduque. Tu auras déjà bien assez à faire avec tes leçons.
- Mais c’est juste pour les regarder ! S’il vous plaît, Père...»

Monsieur Sangblanc lâcha un soupir. Il lui fit signe de prendre la tête, et Alice s’élança, ravie, en direction de la ménagerie.

A force d’insister, elle finirait par obtenir son hibou !

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN