C'était une douce malédiction que d'arpenter un des endroits les plus cool du monde entier avec la personne la plus stoïque de son monde à lui. 

En cette belle et froide journée de décembre, son frère avait un rendez-vous médical auquel leur père avait tenu à assister. Lui par contre, petit frère attentionné et dévoué qu'il était, avait été repoussé par le principal intéressé avec une virulence rare, creusant une entaille profonde dans le coeur du troisième année en constatant la distance qu'Aidan s'évertuait à mettre entre sa "condition" et lui. Il s'était également vu refuser le droit de rester avec la voisine Tierney, celle-ci étant malade, âgée, bien trop affaiblie, elle n'avait apparement pas besoin d'autres "nuisances" dans sa convalescence. Ouch, deuxième entaille. Merci maman. Au moins, Chems avait trouvé son échappatoire dans les affaires que sa mère avait à régler au chemin de traverse justement. Quitte à être une nuisance, autant l'être dans les pattes de la bonne personne hein... 'Puis, un petit tour dans cette rue bruyante et pleine de vie avait juste semblé être plus tentant qu'une après-midi seul à la maison à se morfondre en silence sur la réaction d'Aidan. Peu après leur arrivé cependant, la mère et le fils s'étaient séparé devant la façade de Gringotts sans un combat de plus; elle ne voulait pas de cinéma à l'intérieur de la banque et Chems ne voulait pas être le point de convergence des regards austères des gobelins. "Il n'y a pas d'endroit plus sûr que Gringotts" qu'ils disent. Quand on te fixait comme si on te soupçonnait d'avoir dépouillé les chambres fortes à l'entrée, il avait plutôt tendance à douter pour sa propre sureté mais n'allons pas à l'encontre des vieux adages maintenant. L'accord s'était fait étonnement facilement: ils se retrouveraient devant les portes de bronze de la bâtisse une fois les "affaires" réglés, voila qui leur convenaient à tout les deux. Parfait, plié, adjugé et vendu. Chems eut juste le temps de voir les dorures, les immenses lustres du hall et le marbre au sol de la somptueuse banque avant que les portes de celle-ci ne se referme sur le dos de sa mère. 

Ainsi, il avait quartier libre. Ici. Tout seul. Le poufsouffle se détourna de Gringotts sans regret, contemplant la rue marchande comme il regarderait une aire de jeu ou un stade de foot. Ô il y avait certainement quoi faire ici avec quelques mornilles en poche, en particulier dans un certain endroit prônant le plaisir ludique. Sans plus attendre, Chems fusa vers sa destination de choix où l'attendait, incrusté dans une devanture boisée au vernis presque rouge, un immense bonhomme mécanisé le saluant de son chapeau haut de forme. Weasley, Farces pour sorciers facétieux, lu-t-il au moins pour la millième fois en lettre d'or sur le pilier principal en s'avançant vers l'entrée tout sourire, pensant que rien ne pourrait lui enlever le plaisir de re parcourir les trésors de cette boutique, l'esprit florissant de nouvelles idées de jeu devant les étalages... À peine eut-il posé une main sur la poignée qu'un reflet bien placé sur un des carreaux de la porte vitrée lui prouva le contraire; derrière lui approchait cette fille pleurnicharde du bal d'halloween. Même sans son maquillage, il n'y avait pas moyen qu'il ne la reconnaisse pas. La voleuse de couronne. Leslie c'était? 

Chems ne se retourna pas, voir son reflet dans une vitre était assez. Appuyant sur la poignée, il s'engouffra dans la boutique sans tenir la porte pour la brune à sa suite, la lui refermant "innocemment" au visage avant que la fillette ne puisse mettre un orteil à l'intérieur. 

Mon père avait décidé de m'emmener sur le chemin de traverse avant le mariage pour rattraper le temps perdu. J'appréciais beaucoup ce geste venant de sa part et j'étais aux anges. En chemin je lui racontais tout ce qu'il s'était passé depuis la dernière fois où l'ont s'étaient quittés. Bon presque tout, je n'allais quand même pas lui parler des nombreuses bêtises dont j'étais la responsable. Au bout d'environ 15 minutes il me coupa la parole. Nous venions d'arriver à la banque de Gringotts pour récupérer un peu d'argent ou plutôt pas mal car apparemment il était surtout sur le chemin de traverse pour les préparatifs du mariage et pas vraiment pour passer du temps avec moi ce qui me décevais énormément. J'aurais beaucoup aimé passer du temps avec lui sans parler de ce fichu mariage. Il voulait qu'on aille chez Madame Guipure pour que j'essaye une robe et lui son costume sauf que en entrant dans la boutique je me rendis compte que mon oncle et mes cousins étaient là aussi et que nous ne serons pas seul...

Après avoir essayer ma robe j'avais réussi à partir en douce de la boutique. Je partis donc en direction de Weasley farce pour sorcier facétieux et au moment où j'allais rentrer dans la boutique, le gars devant moi me ferma la porte au nez. Non mais il exagère lui ! Il va voir ce que c'est de mettre Lexie Grey en colère ! Il va morfler ça c'est sûre !

J'ouvris la porte d'un coup. C'est ce qu'on appelle une entrée fracassante ! Bravo ma grande ! Je regardais ce qui se trouvais autour de moi et aperçu des bombabouses. C'est l'arme parfaite ! Je m'étais donc avancé vers le garçon mystère avec une bombabouse que je venais de prendre et je fis tapoter mes doigts sur l'épaule du gars.
PAF ! La bombabouse avait "accidentellement" atterrie sur le jeune homme. Je ne pus m'empêcher de laisser apparaitre un sourire mauvais.
"Oups... Je suis vraiment désolée... Il faut croire que les bombabouses s'éclatent toutes seules contre les gens. Un peu comme les portes quoi..." Tandis que je m'apprêtais à m'en aller en ricanant, je reconnu le jeune sorcier, oui on est dans la même école mais je le connais plus que ça... " Et mais je te connais toi ! Tu es cet idiot du bal ! Celui qui s'en est prit à Ulysse ! T'étais déguisé en Corbeau non ?"
Cet idiot mérite vraiment d'avoir reçu une bombabouse ! Par contre le fait de penser à Ulysse me faisait mal au coeur sachant qu'il a déménagé et que je ne le reverrais plus jamais...

Beurk... beurk beurk. Ça pique les yeux tel le souffle d'une bouche qui aurait mangé un fastueux mélange d'ail et de dragée de bertie crochue à l'oeuf pourri, pas qu'il ait déjà fait l'expérience (son frère en revanche...). C'était le prix à payer pour s'être délecter des humeurs d'une rageuse. La fillette avait ouvert la porte si violemment que Chems s'attendait presque à en entendre les vitraux se briser. 

Fallait-il l'avouer, le premier punch de la brune avec le battant de porte était pas mal et le poufsouffle aurait rit si il n'était pas occupé à garder sa bouche fermé à travers le nuage pestilentiel le temps de se décaler là où il pourrait trouvé un air plus frais, approchant d'une caisse de bric à brac toujours exposé à l'entrée de la boutique. Il plongea une main dedans pour la forme comme il le faisait toujours, si d'aventure il trouverait un trésor parmi les pièces d'occasions et autres vieilleries de la boite, ou mieux encore, un petit quelque chose pour renvoyer la délicate attention de la jeune fille: une boule de neige enchanté, des claques doigts aveuglants, et pourquoi pas ce bigoudi que Deryn lui avait offert et dans lequel il s'était bien coincé les cheveux. La deuxième intervention de la gryffondor avait significativement perdu en mordant mais il prétendit ne pas le remarquer. « T'étais déguisé en Corbeau non? » En voila un souvenir doux-amer qui le fit grimacer. Un souvenir... un traumatisme pour certains même! À la réflexion, ça l'aurait été aussi pour lui si Leslie ici présente et son pote lourdingue n'avait pas croisé sa route dans la soirée. Avec deux doigts en pince sur son nez agressé, il mentit avec sa meilleure voix de canard : 

« Toi ta tête me revient toujours pas par contre. Tu veux pas essayer de t'ajouter un crapaud sur le crâne pour voir? »

De la caisse, il tira une petite voiture étonnement banale pour une boutique magique comme il en avait tant dans sa chambre. Celle-ci était un ancien modèle de ceux qu'on ne voyait plus ou très rarement en circulation. "Aviatomobile" la nommait l'autocollant sur le capot. Mouais... Le garçon ne percuta pas plus que ça et la relâcha dans la caisse, bien vite désintéressé par le jouet. Dommage qu'il ait éteint son cerveau pour les vacances, "avi" aurait constitué un indice suffisant pour comprendre la particularité du jouet. Celui-ci, au lieu de retomber normalement dans le bazard, resta en suspension dans les air. Les yeux du garçon se mirent à étinceller tels les guirlandes pendus aux échoppes du chemin de traverse. « Oh! Ça c'est— » Doucement, il toucha du bout du doigt l'objet flottant juste devant ses yeux, apercevant à peine le visage flou de la gryffondor derrière, bien dans l'axe. Et là... impossible de réfréner sa prochaine impulsion. La pichenette partit toute seule sur le par choc arrière du véhicule, propulsant celui-ci sur le visage de la jeune fille, pile entre ses deux yeux. La prochaine chose qu'il savait, il riait de tout son saoul face à un visage qui s'assombrissait de plus en plus. Maintenant, c'était le moment de prendre la tangente avant qu'une autre bombabouse se perde.

À regret, Chems abandonna la petite-voiture derrière et se carapata dans un rayon non sans avoir balancer un « Ahah bien fait! » ponctué d'un tirage de langue grimaçant avant de ranger sa tête à l'abris derrière une espèce d'urne en porcelaine.

Vu sa tête il ne s'y attendait pas du tout ce qui m'arracha un sourire diabolique sur le moment. J'étais tellement fière de mon coup ! Lexie 1 l'autre 0 ! Ryan serait fière de toi ma grande ! Bon revanche si papa serait au courant... mais il n'est pas là pour le moment donc ça ne sert strictement à rien de paniquer et puis le poufsouffle ne pourra pas le lui dire vu qu'il ne le connait pas en théorie.

Mon sourire s'effaça d'un coup en entendant la réplique du garçon. Mes yeux le foudroyaient à présent. Ce n'était plus une petite guéguerre ou autre. J'étais sur le point de le mettre vraiment en colère cette fois-ci. Je me rappelle l'avoir vu avec Emily, comment-elle rester avec une personne aussi diabolique ? Emily... Elle ne m'a pas parlé depuis le bal. En même tant appart Hestia qui le voudrait ? Qui voudrait être avec la folle qui se fait attaquer par une armée de Poufsouffle sauvage et sanguinaire ?

Il va voir celui-là.... Avant que je ne puisse répliquer quoi que se soit car je m'efforçais d'essayer de rester à peu près calme pour ne pas détruire entièrement la boutique, une voiture volante vient s'écrasait sur mon beau visage. Il a failli m'abimer. Abimer mes yeux. La colère que je m’efforcer de retenir commençais petit à petit à se déverser.
"Sombre crétin ! Avec un crapaud je sais pas mais avec une couronne peut-être..."
Il partit en me tirant la langue vers une autre rayon. Si il croit qu'il va s'en tirer comme ça c'est mal me connaitre. Une expression choqué se dessina sur mon visage encore rouge à cause de l'impacte de la voiture qui se transforma ensuite en une expression furieuse tandis que je m'élançais à sa poursuite. Malheureusement il courre bien plus vite que moi.
Mon seul moyen de le rattraper et... Non tu vas quand même pas... Pourtant si il le faut. Mais c'est risqué quand même, tu pourrais te faire encore plus mal ou saccager la boutique. Tant pis, c'est le prix à payer.

"On t'a jamais dit de respecter les filles ? T'as pas l'air de connaitre la galanterie toi ! Mais vu que je suis gentille je peux te montrer."
Je mis à sprinter vers lui et bondit tel un fauve essayant d'attraper sa proie. Je parvins à attraper ses vêtement et à l'entrainer dans ma chute, ainsi qu'une petite partie du contenue de l'une des étagère qui se trouvait à proximité. Bon ça va j'ai presque rien. Juste un poignet légèrement douloureux à cause d'une petite boite qui est tombée dessus mais je peux le bouger donc ça va.

« Va te faire cuire un oeuf avec ta galanterie ! »

À son grand dam, la course poursuite ne s'essoufflait pas aussi vite que lui. Au détour d'un étalage, Chems envisagea l'utilisation d'un leurre explosif trônant fièrement sur une étagère. Meilleur moyen pour attirer encore plus l'attention, pas une bonne idée ça, se ravisa l'irlandais avant qu'une traction inattendue à l'arrière de son t-shirt ne le sorte de ses réflexions. La gravité fait son taf ensuite. Après avoir agrippé la brune, elle vient le chercher lui, l'écrasant par terre avec toute la délicatesse d'un éruptif trébuchant sur une patinoire. Son menton fait une heureuse rencontre avec le carrelage rouge vif de la boutique, s'en sectionnant presque le bout de la langue avec ses propres dents. Il en voit les étoiles jusqu'à andromède, plaquant instinctivement sa main sur sa bouche...

Puis pouffa de rire.

Qu'est-ce que-?! Tout le rayon semble en proie à la même folie qui n'a de cesse de le secouer de ricanements; la cliente qu'il a involontairement bousculer juste avant en essayant d'échapper à sa chasseuse, la chasseuse elle-même; ils gloussaient tous comme si ils avaient entendu une bonne blague. Si ça avait été seulement le cas, elle aurait été mauvaise, songea-t-il en se redressant. C'était comme un hoquet, un spasme irrépressible, nerveux, déguisé en rire. Comme... comme un rictusempra ! En le réalisant, Chems chercha frénétiquement autours de lui la cause mais ne trouva que quelques balles rebondissantes, des boites à surprises et... -se penchant sur un récipient brisé pas plus grand qu'une fiole- lu à travers ses fêlures. "Gaz hilarant". Il soupira en son fort intérieur, ne pouvant faire autre chose que rire à l'extérieur. Et ba voila, juste merveilleux... « Bien zoué¹ » zézaya-t-il amèrement avec sa langue en feu. Dans le rayon voisin, le gloussement rocailleux d'un homme adulte aggrave encore la situation, confirmant une seule chose, catastrophique: Ça se répand partout et ça ne s'arrête pas. Se remettant sur ses jambes pour prospecter entre deux étagères la situation du rayon d'à côté, l'irlandais y vit le prolongement du désastre, regrettant sa curiosité lorsque ses yeux captèrent l'arrivée d'une mauvaise nouvelle sous la forme de quelques mèches rousses tressautantes aux dessus des articles. Zut... m'sieur Weasley ! Chems sortit précipitamment la tête des étagères, plus paniqué que jamais —et toujours en riant aux larmes qu'il commençait à en avoir des crampes.

S'échapper. Sortir de cette galère avant de se faire repérer. C'était LA priorité. Ne pas se faire prendre pour ne pas se faire bannir à vie. Tout sauf ça pitié. Il n'y avait plus qu'un seul salut : le leurre explosif inenvisageable de tout à l'heure. Sa sombre fumée constituerait sans doute un échappatoire suffisant en déstabilisant un peu le gérant avec son bruit. Était-ce une pensée cohérente que de songer à rouler un Weasley? Probablement pas mais pas le choix. Empoignant le double klaxon à pleine main, il se prépara comme un lanceur au baseball, visant plus loin que la gryffondor. Mais... Il arrêta son moment à la dernière minute. Hey ça ! « Leslie, à-ah ah ta gausse ! A-attrape les sapeaux avec les flumes rosses et ramèsse toi !² »

¹Bien joué
²Leslie, à ta gauche ! Attrape les chapeaux avec les plumes roses et ramène soi

Lui par contre à l'air de souffrir un peu plus que moi. Tss... Bien fait pour lui tiens. Il avait qu'à pas se foutre de ma figure en même temps. J'étais soudain prise d'un énorme fou rire comme toutes les personnes autour de moi, le garçon y comprit, mais ça n'avait aucun rapport avec la chute ou de moins ce n'est pas directement ça qui a provoqué l'hilarité. En tombant on a sûrement dû faire tomber quelque chose. Je ne pouvais me retenir de rire et je me roulais même au sol. Ce fou rire était vraiment incontrôlable. Je mis à rouler des yeux suite à sa remarque qui était totalement pas nécessaire. Comme si je l'avais fait exprès tient. C'est autant sa faute que la mienne. Je vis Chems tenter de s'enfuir donc je tentais  tant bien que mal de me redresser car à force de rire comme une hyène j'avais terriblement mal à mon ventre et j'en pleurais même du coup je voyais très flou. Dès que je parvenus enfin à me lever, j'étais bien décidé à le retrouver.

Il était là ! Près de... Oh non... pas ça tout sauf ça pitié ! Il était près de Monsieur Weasley si on se fier à l'apparence de l'homme près de lui.
Fuis Lexie vite !
Et Chems ?
Pas grave, bien fait pour lui.
Mais tu peux quand même pas l'abandonner nan ?
Et pourquoi pas ?
Parce que... parce que...

Une voix me sorti de mon dialogue avec moi même, c'était lui. Est-ce que... il me proposait une sorte de travail d'équipe pour se sortir de là ? Est-ce que c'était un piège ? De toute façon je n'avais absolument pas le temps pour réfléchir. Je tentais de déchiffrer ce qu'il me disait. Les les sapeaux avec les flumes rosses ? Je regardais autour de moi et aperçu des chapeaux à plumes roses, c'était sûrement ça. Je me mis à en attraper plein et je me dépêchais de rejoindre Chems, toujours en riant et en me tenant le ventre.

"Tiens ! Je sais pas ce que c'est ton plan mais -je riais tellement que je m'appuyais sur le pauvre garçon pour reprendre mes esprits et finir ma phrase- je te fais confiance. Essaye juste de ne pas aggraver la situation, on est déjà pas mal dans le pétrin. Et d'abord mon nom c'est Lexie pas Leslie !"
Lui dis-je tendis que chaque mot était accompagné d'un rire de plus en plus tordu ce qui était complètement contradictoire en vue de la situation. Je n'avais pas d'autre idée. Il était ma meilleure option pour me sortir de là.
"Attention ! Il se rapproche de nous !"

Pour être tout à fait honnête, Chems ne pensait pas que Les... Lexie prendrait sa main tendu. Encore moins qu'elle irait jusqu'à lui accorder sa confiance et lui dire en face. Ce n'était sans doute dû qu'à l'urgence de la situation mais il était quand même surprit. Agréablement.

Laissant la gryffondor s'appuyer sans rouspéter, il tira deux chapeaux du lot, délaissant le reste par terre puis agrippa un des poignets de la fillette, l'incitant à passer son bras autours de ses épaules, lui intimant en chuchotant, autant que lui permettait sa langue douloureuse :

« On se demande qui nous aura mit dans ce pessrin¹ hein? »

Cependant, cette fois, Chems l'avait dit sans reproche ni plainte. Il ne ressentait plus autant envie d'enfoncer la gryffondor après son effort pour mettre leur différent de côté. Irait-il jusqu'à dire qu'il en avait même ressentit une pointe de reconnaissance. Si elle n'en avait fait qu'à sa tête, possible qu'une chance d'échapper à la colère de monsieur Weasley aurait grillé.... Cela sans dire qu'il avait prévu d'aggraver la situation bien avant l'avertissement de la fillette. Ça il se garderait bien de lui dire. « Met-le. C'est un sapeau-sans-tête, ça nous cassera le visage le temps de sortir de lಠ» précisa Chems en enfilant le sien. Aussitôt, le sortilège d'invisibilité du vêtement recouvrit sa tête, le rendant aussi charismatique qu'un sir Nicholas ou qu'un dullahan. Puis il reprit bien en main le leurre-explosif, hésita un peu, se mordit la lèvre, secoua la tête et lança quand même l'objet en direction de monsieur Weasley. Tant pis, on avisera. Échappé à la vigilance des gérants n'était déjà pas une mince affaire, au diable les dommage collatéraux. Le leurre courut quelques mètre devant eux avant de péter sa fumée noir, déclenchant en même temps sa sirène assourdissante, recouvrant efficacement le rire des deux élèves de Poudlard. Tant le bruit était fort, Chems s'en plaqua sa paume libre sur une oreille, profitant de l'écran de fumée pour tourner les talons et prendre la direction de l'escalier en colimaçon. Il était compliqué de rester bien à la verticale alors que son rire forcé commençait à lui nouer une crampe au ventre. 

Toutefois, plus ils montaient et plus l'air ambiant gagnait en pureté. Le deuxième étage atteint, Chems n'osa même pas jeté un coup d'oeil à la catastrophe plus bas, s'éloignant rapidement de la rambarde vers un coin sombre et assez chargés d'articles avant de laisser aller le bras de sa camarade. Les spasmes entraînant leur rire s'espaçaient de plus en plus jusqu'à ce que le poufsouffle les sente disparaître complètement. Il s'en plia en deux, hors d'haleine, une main sur l'estomac, l'autre retirant son chapeau avant de s'appuyer sur son genoux. D'en bas, il entendait les rires hystériques des autres malheureux clients resté en bas ainsi que la sirène tonitruante du leurre, rejoint maintenant par des exclamations furieuses qui devaient très certainement appartenir à monsieur Weasley. 

Chems releva un peu la tête, essoufflé, plongent son regard dans celui de sa complice pendant que l'adrénaline redescendait doucement et que se précisait le désastre qu'il allait falloir contourner pour sortir de la boutique. 

« Oups. »

¹pétrin
²C'est un chapeau-sans-tête, ça nous cachera le visage le temps de sortir de là

Je laissais Chems prendre mon poignet, j'écoutais ce qu'il me disait et je m'étais accroché à lui. Je pris donc le chapeau qu'il me tendait et le mis rapidement sur ma tête. Après qu'il a lancé le leurre explosif vers le je me mis à tousser à cause de l'écran de fumé. Je tentais tant bien que mal de supporter le bruit de la sirène mais il me perturbait tellement que je ne regardais pas vraiment où je m'étais les pieds et il ne me manqua pas grande chose pour renverser des flacon de Météo en Bouteille¹. Pour éviter que celle-ci ne tombe je la pris avec moi, elle pourra toujours m'être utile.

Une fois arrivé en haut, mon rire se dissipa petit à petit et je finis par lâcher le bras de Chems avant d'enlever mon chapeau-sans-tête, que je balançais ensuite vers le fond. Maintenant je me posais une question, la question était : comment allons-nous sortir de là sans se faire prendre par Monsieur Weasley ?
Déjà il faudra que l'on sache quand est-ce que la voie sera libre et ensuite comment se glisser dehors en toute discrétion. J’aperçus une boite d'oreilles à rallonge sur une étagère ce qui me donna une idée.


Regarde Chems ! On peut s'en servir pour écouter ce qu'il se passe, comme ça on pourra savoir par où aller en descendant sans se faire prendre par Monsieur Weasley. En tout cas bien joué le coup des chapeaux, je n'y aurais jamais pensé.

C'était un sourire franc qui s'affichait sur mon visage. J'étais impressionné par ses connaissances en matière de farces et attrapes, je ne m'y connaissais pas trop en la matière. Je pris donc une des boites et l'ouvris puis je sortis les oreilles à rallonge et les déroulèrent. C'est avec le visage sérieux et les sourcils froncés que je tentais d'écouter ce que disait Monsieur Weasley ce qui était difficile vu le brouhaha qu'il y avait en bas.

Tu arrives à entendre quelque chose toi ?
En attendant je regardais la bouteille que j'avais ramassé un peu plus tôt. Et ! Mais la voilà l'idée ! Grâce à la bouteille on pourra s'éclipser de la boutique ! Bon par contre il risque d'y avoir encore plus de dégât...
On peut peut-être se servir de cette bouteille ? En la balançant par dessus la barrière elle s'éclatera en bas et déversera son contenu, elle aura un effet météorologique sur la boutique se que attirera l'attention de tout le monde. Personne se regardera ce qu'il se passe ailleurs et on pourra sortir non ?
Je n'étais pas très sûre de moi pour le coup mais il fallait tenter de faire quelque chose.

¹: la météo en bouteille

Cette reconnaissance aurait fait pousser un croissant de lune de sourire sur son visage si ce n’était pas pour l’urgence de la situation. Contrairement à ce que lui beurrait sa mère lorsqu'elle se sentait d'humeur à lui parler sur le mérite contestable de s'intéresser aux choses insignifiantes et tout ce foin là, c’était un changement plus ou moins agréable.

- Tu arrives à entendre quelque chose toi ?
- À part la trompette du leurre, rien. Remonte ça avant qu'il remarque quelque chose, s’empressa-t-il à voix basse en tirant rapidement sur le fil détendu de l'oreille à rallonge sans voir que Lexie s’était tourné vers autre chose.

Chems jura intérieurement. Il n’osait même pas regarder en bas de peur que quelqu’un guette l’apparition d’un visage au dessus de la balustrade. Comment pouvait-on se sentir au pied du mur au milieu de temps de ressources intéressantes? Se le demander témoignait seulement de la détresse profonde du garçon. Une fois l’oreille complètement remonté, il en fit un tas avec son fil de détente puis enfourna le désordre dans sa boite pour se donner le prétexte de faire quelque chose de ses mains alors qu’il n’arrivait pas à faire quoi que ce soit de sa tête. Il les avaient condamné en montant à l’étage. Ils pouvaient plus partir. Ils étaient piégé sans idée pour se sortir de là. Purée, purée… Il ne restait plus qu’une issue : se rendre et perdre l’accès à la boutique. Quelle tragédie. Chems, qui avait une énième fois tourné les yeux vers les étagères du premier niveau pour chercher un objet qui aurait pu appuyer leur fuite, sentit un film brillant recouvrir la surface de ses deux yeux. Qu’est-ce que des bocaux de bonbon et de l’encre invisible pourraient faire pour les sortir de là!? Éventuellement, il pourrait descendre une boîte à flemme pour semer le doute, un pauvre diable malade n’aurait jamais pu provoquer tel désordre pas vrai? Allons-y s’était la seule option viable!

Le paquet à moitié déversé dans sa paume que Chems s’affairait à débarrasser nerveusement de ses petits fours, il leva un visage qui n’a plus rien à perdre pour observer la proposition subite de la fillette avec lui.

La propo-... LA SOLUTION !

La fiole brillait de mille espoirs, son contenu tumultueux secouant sa désolation. « Comment tu ! Quand ? » Chems laissa sans ménagement tomber les pastilles et berlingots colorés sur le parquet dans un fracas qui ne le fit même pas tressaillir, s’approchant de la merveilleuse météo en bouteille. Ce n’était pas un article de la partie de la boutique où ils étaient coincés. Chems ne savait pas quand elle l’avait attrapé, mais elle était là, avec eux ici. Il aurait presque coincé la jeune fille dans une étreinte si le fond de leur relation n’était pas le ferme désaccord qu’ils avaient eu pour halloween.

« Celle de tout le monde peut être, mais pas du principal intéressé » secoua-t-il négativement la tête. « Weasley connait le principe de ses propres gadgets, c'est lui qui a écrit 'diversion' sur la bouteille je te rappelle. Il regardera forcément dans la direction opposée et on se fera pincer. »

Mais. Chems se sentit vraiment sourire cette fois. Mais l’idée n’était pas irrattrapable, loin de là! « Alors il faut passer en dessous de la perturbation. »

Ainsi leur plan avait trouvé son dénouement, et la fiole balancé sur la surface basse d’un escalier éclata en même temps que le coup de tonnerre ainsi libéré. L’amas de nuages noires qui se dilatant au milieu des articles bariolés de la boutique Weasley était, à n’en pas douter, impressionnant. « On se retrouve de l’autre côté » avait dit Chems à l’adresse de Lexie avec un hochement entendu de la tête avant de s’élancer dans l’escalier. Les exclamations de surprise ne s’arrêtaient pas en bas, le leurre hurlait toujours son chant tonitruant et la fumée noire avait laissé un brouillard sale au rez de de chaussée. C’est lorsque les premières gouttes de pluies commencèrent à tomber que l’irlandais perdit la jeune fille du regard, son visage se mêlant avec celui des autres clients pour finir par disparaître.

Au milieu de cette bruine filtra soudain la lumière des carreaux de la porte d’entrée de la boutique et il tendit le bras. Vers la fin du chaos. Ses doigts se refermèrent sur la poignée froide, s’y accrochèrent et poussèrent, fort. La clochette d’entrée tinta et son bruit sembla plus fort à Chems que celui de tout le foutoir à l’intérieur. Néanmoins, aucune main, aucune voix ne le ramena à l’intérieur. Dégoulinant de pluie, le garçon atterrit au milieu du chemin, mordu aussitôt par la brise hivernale frigorifiante alors qu’elle passe au travers dans ses vêtements trempés. Se crispant et se frottant les bras pour se ramener un peu de chaleur, Chems se décala hors de la voie piétonne pour guetter la sortie de la brune, adossé sur la devanture carmin de la boutique d’en face non sans gagner quelques regards stupéfait. Plusieurs minutes passèrent ainsi mais la clochette d’entrée de Weasley resta désespérément silencieuse et au lieu de la résonance claironnante qu’il voulait entendre, le poufsouffle se heurta au raclement de gorge de sa mère, tout juste revenu de la banque dans un timing à le faire pâlir d’angoisse.

Au final, même si il n’avait pris aucun bonbec de la boîte à flemme, la fièvre l’attendit au tournant dès le lendemain, emballé dans un paquet cadeau avec un sermon de papa en première heure de la journée. C’est donc un noël plein de morve que passa Chems comme punition pour avoir saccagé l’illustre commerce des Weasley, à se demander si il reverrait la fille au crapeau à la rentrée.