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21 mars 2018, 12:03
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
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Comme elle se l'était promise, Líle avait quitté la compagnie d'Ellana au Chaudron Buveur. L'élève de Gryffondor était sans nul doute retournée vers Poudlard, mais la Serpentard qu'était Líle avait besoin de vagabonder avec ses pensées avant de rentrer.
Bon, normalement, elle avait tout ce dont elle avait besoin pour terminer son devoir de botanique, mais pourquoi ne pas faire un peu d'excès de zèle en visitant la boutique de l'apothicaire ? Cela lui donnerait certainement un peu d'avance pour les prochains devoirs de potions, et pour ceux de botanique de deuxième année.

En chemin, elle passa devant la boutique de ménagerie magique et y fit également un petit tour tout en repassant dans sa tête sa discussion assez étrange avec Ellana. Pourquoi toutes ces questions ? avait demandé la Gryffondor. La petite irlandaise était encore refroidie par celle-ci. N'était-ce pas ainsi que l'on apprenait à connaître ? En posant des questions ?
Ah, mais elle en avait peut-être trop posé, justement. Ellana ne semblait pas du genre à parler facilement de la pluie ou du beau temps, alors encore moins de sa vie.
En errant dans la ménagerie, elle réfléchissait à tout ça et, lorsqu'une pause se fit dans ses idées, elle repéra un crapaud qui lui fit un clin d'oeil. Totalement involontaire bien sûr, mais Líle en sourit. La fillette aimait bien les crapauds et les grenouilles parce qu'entre autres choses, ils lui rappelaient l'histoire du Prince Grenouille. Margoulin qui méritait des baffes de l'avis même de l'enfant, s'il en est, mais elle aimait trop les contes, les légendes et les mythes pour ne pas avoir une certaine affection pour les amphibiens. Dommage, en lisant le panneau, elle soupira en apprenant que la vente d'animaux était interdite aux premières années. Et puis, elle n'avait pas l'argent non plus.

L'enfant haussa les épaules pour continuer son chemin jusqu'à la boutique de l'apothicaire. Elle y entra et, de fait, fit sonner la clochette à la porte de la boutique qui avertissait le gérant de l'entrée d'un nouveau client. La petite fille aux cheveux auburn et à la frange impeccablement tressée inspira un grand coup tout en fermant les paupières sur ses grands yeux gris. La tension qui habitait ses muscles et son dos la quitta lentement à l'odeur apaisante des plantes et de la terre.
Puis, elle erra dans les rayons et prit çà et là quelques notes sur un bout de parchemin.
Elle s'arrêta plus particulièrement devant un plant d'asphodèle qui était utilisé dans le philtre de la mort vivante d'après ce qu'elle avait lu. C'était celui de la Belle au bois dormant. C'était une jolie fleur. Líle se rappela avoir lu que cette variété du lys que l'on appelait Poireau du Diable était la fleur des morts ; la fleur des Enfers chez les Grecs.

"Ça explique tout," murmura-t-elle en  griffonnant ses notes.

Bien sûr, quelque part, cette activité était là pour la distraire de ce qui la préoccupait vraiment, comme si s'enfermer dans ses études solitaires était le seul moyen de faire comme si elle ne se sentait pas comme un extra-terrestre où qu'elle soit.
Peut-être qu'elle devrait se trouver une activité plus sociale ou intéressante. Histoire de ne pas être la seule à profiter des tonnes de savoir qu'elle empilait dans sa tête comme d'autres enfants de son âge collectionnent compulsivement des cartes de chocogrenouille.
Du coup, par une étrange inspiration, la fillette leva le nez de son parchemin et embrassa la boutique de l'apothicaire du regard. Avec un je-ne-sais-quoi dans ses yeux gris qui semblait réclamer une discussion, une vraie avec plein de questions et autant de réponses, du haut de ses onze ans.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

21 mars 2018, 16:07
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Robert avait eu une piste depuis plusieurs jours. Il était parvenu, en entrant en contact avec quelques-uns de ses "nouveaux amis" de la gazette, à obtenir un élément indispensable pour questionner un homme. En réalité, cet élément était la clé de l'interrogatoire, assez fourbe, il avait besoin de calme et surtout de discrétion pour la réalisation de son oeuvre. 

Sous couvert d'un opération d'achat de hibou, le vieil homme avait prévu de faire un détour par Gringotts et par l'apothicaire avant tout. Contre toute attente, il avait réalisé une rencontre des plus intéressante quelques minutes auparavant. Le sourire au lèvres, aidé de sa canne, l'ancêtre était en direction de l'allée des embrumes avant de se raviser pour aller dans une échoppe bien plus "propre". D'une façon bien improbable, le vieil homme ne se doutait pas qu'une seconde rencontre allait être le symbole de cette journée. 

Observant à droite et à gauche, Jewler se mit à effacer son sourire et à scruter les environs pour être sûr qu'on ne le suivait pas. Cette tendance paranoïaque avait quelques résistances farouches dans la vie de tous les jours cependant, le vieil homme s'en était accommodé. La sonnette caractéristique de la boutique teinta une seconde tandis que le vieillard entrait à l'aide de sa canne. D'un coup d'oeil, il observa les personnes présentes dans le petit établissement. Le propriétaire des lieux, deux clients qui étaient sur le point de partir et une fillette très jeune, sans doute dans ses premières années à Poudlard. 

Robert attendit quelques secondes que le couple s'en aille pour se diriger vers le comptoir. Il avait pu repérer quelques-uns des ingrédients qu'il aurait besoin mais s'attacha à chercher les différentes informations pour être certain de ses achats. D'une voix assez basse, il tacha de parler en direction du tenancier des lieux.

- Les chrysopes ont bien été cuites pendant vingt-et-un jours ?

Le regard du directeur de l'établissement se plissa légèrement à l'entente de la question et ce dernier sembla même expliquer qu'il devait retourner en arrière boutique pour confirmer. Jewler ne put s'empêcher de bougonner en voyant la réaction du patron. S'éloignant du comptoir, il s'approcha de la jeune demoiselle qui s'était soudainement redressée. Avait-elle entendu ? Savait-elle ce que préparait l'ancêtre ? Non, de toute évidence, le vieil homme avait été suffisamment discret pour s'assurer que de jeunes oreilles ne parviennent pas à entendre quoi que ce puisse être. Il fallait néanmoins s'en assurer : elle ne s'était pas redressée par hasard, c'était certain. 

Soutenant le regard du jeune enfant, le vieillard s'approcha pour la toiser d'un peu plus haut. Son regard impressionnant, ses yeux quelques peu sombres laissaient présager qu'il n'aspirait pas véritablement à une conversation amicale. En réalité, Robert voulait faire taire l'enfant : mauvais endroit au mauvais moment sans aucun doute. Tout dépendrait finalement de la réponse de la jeune enfant. La main gauche sur sa canne pour se déplacer, sa main droite dans la poche serrant discrètement sa baguette. Robert tenta d'offrir le visage le plus neutre possible pour engager la conversation.

- Oui ? 

Tout reposerait donc sur les prochaines paroles de la jeune enfant, c'était certain.

21 mars 2018, 17:51
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Líle haussa un sourcil de surprise lorsque le vieil homme à la canne - qui ne l'avait pas quittée des yeux dès l'instant où leurs regardes se sont croisés -, très vieil école dans son allure, s'avança vers elle et lui adressa la parole comme si elle avait réclamé son attention de vive voix.
Ou alors il avait lu dans ses pensées concernant une activité sociale pour partager ses connaissances ? Est-ce qu'il était un legilimancien ?
C'était peut-être un signe, mais quelque chose dans la façon qu'avait l'inconnu de la regarder du haut de ses grandes gambettes d'adulte, façon lord machin de bidule-truc, avait un peu de quoi irriter la jeune Irlandaise.
Líle était grande pour son âge, mais elle avait quand même l'impression qu'il essayait de l'intimider. Plein de fois on avait voulu l'inciter à baisser les yeux, à parler moins fort, à se faire toute petite et, surtout, à se taire. En gros, à ne pas exister. Et Líle avait trop de fierté pour se laisser écraser sans réagir. Mais cet inconnu-là, pourquoi ? Mystère et boule de gomme. En plus, il avait fait retourner l'apothicaire en arrière-boutique avant de bougonner. Un client mécontent, peut-être ?

N'empêche, elle avait juste regardé par hasard. C'était peut-être pour ça qu'il venait vers elle, d'ailleurs ? Les adultes n'aiment pas trop la curiosité des enfants - ce qu'elle trouvait bête à manger du foin, sinon on serait resté à l'époque des hommes des cavernes à son avis - et les personnes âgées encore moins que les autres.
Peut-être qu'il s'ennuyait ou qu'il avait mal quelque part ? Ou les deux. La canne. La goutte ? Nan, on était pas dans le Petit Lord de Fauntleroy. N'empêche qu'il lui faisait furieusement penser à un vieux lord anglais bougon et acariâtre. Comme le lord en question. Alors, elle l'examina de la tête aux pieds, sans peur ni reproche.
Et du coup, par pure malice, Líle prit soin de faire traîner sa réponse, trois secondes. Et juste avant que le délai de silence socialement admis n'expire, elle s'approcha de lui et le pointa de sa plume d'oie en murmurant ce qu'elle songeait être une énigme venue d'une enfant parce qu'elle voyait mal un vieux sorcier bougon et acariâtre connaître une antiquité littéraire comme cinématographique moldue pareille. Líle aimait bien jouer de la façon dont les adultes sous-estimaient l'intelligence des enfants de onze ans comme s'ils en avaient quatre et prit sa voix de flûte la plus enfantine possible :

"Vous ressemblez au vieux comte de Dorincourt."

Voilà, juste ça, et elle allait adorer la suite. Répondra juste ou faux ? Saisira-t-il la référence ? Comprendra-t-il qu'il en fallait plus qu'un vieux lord anglais pour lui faire peur parce qu'il s'ennuyait ou qu'il avait la goutte ? Elle verrait ça tout de suite et lui fit son plus beau sourire de gamine, celui qu'avait Orla et qui faisait toujours craquer leurs parents.

Pas Serpentard pour rien, finalement. Malicieuse et l'énigme impertinente un chouïa façon Merlin.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

21 mars 2018, 18:14
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Robert souffla mentalement lorsqu'il entendit finalement la réponse. Les dires de la jeune fille lui permettaient de penser qu'elle était un peu simple d'esprit bien que le trait de personnalité en référence laissa le vieil homme perplexe. Totalement coupé dans son élan, prêt à la casser véritablement en deux, les traits du vieillard se détendirent pour finalement exploser de rire. Reculant d'un pas pour se permettre de s'esclaffer de plus belle, il se rendit compte que c'en était totalement risible. S'abaissant pour être à la hauteur de la demoiselle, le vieil homme ne put faire autrement que de sourire de bonne foi.

- Tu te balades seule ? "Chérie" n'est pas dans les parages ?

Par ces termes, le vioque parlait bien évidement de la mère de l'enfant en référence au même ouvrage qu'elle avait utilisé. Ce n'était pas au vieux loup qu'on apprenait à faire la grimace. Néanmoins, de sage paroles venant d'une si jeune personne ne laissa pas l'ancêtre indifférent. Sauvé par le fait qu'elle n'avait pas perçu l'échange un peu plus tôt, il n'avait pas besoin de l'intimider davantage ni même de s'en faire. Au contraire, bien que les habitudes avaient la vie dure, il pouvait discuter tout à loisir de la situation.

Desserant sa prise sur sa baguette magique, Robert parut le plus décontracté possible. Ne cherchant pas spécialement à mettre la jeune à l'aise ou non, il était simplement question de discuter histoire de passer le temps.

- Et donc, que fais une si jeune demoiselle dans une telle boutique ? 

Robert était ici pour une raison bien précise et le temps que le tenancier n'en vienne avec les bons éléments, il lui restait bien plusieurs minutes. Regardant finalement autour de lui, l'ancêtre en profiterait pour repérer les autres éléments dont il allait avoir besoin sous peu. Si cette échoppe possédait tout ce qu'il désirait pour la confection de son dessin, alors il ne lui serait pas nécessaire de passer par l'allée des embrumes. 

Bien qu'il n'en redoute pas spécialement le lieu, cette zone du chemin de traverse avait toujours eu le don de lui hérisser le poil, lui rappelant par la même d'horribles souvenirs. Le passé d'un vieil homme était souvent bien plus long et fourni que son futur et c'était pour cette raison qu'il préférait vraiment ne pas avoir à entrer en ce lieu. 

Reportant son attention sur la jeune demoiselle, il écouterait alors attentivement les réponses : son souhait était simple, dans tous les cas, il tenterait de détecter une supercherie de sa part. Bien que ses soupçons se soient envolés, les langues des enfants étaient généralement bien pendues et bien que le vieil homme ne se montrerait pas suspicieux, il éviterait simplement de se faire prendre à revers. 

En réalité, c'était une conversation bien banale qui s'annonçait en ces lieux... à moins que la jeune fille n'ait des éléments particuliers à évoquer. 

21 mars 2018, 19:19
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Woh ! Il a saisi ! Líle arrondit ses yeux gris déjà grands. Tout autour d'eux, des clients se retournaient pour voir ce grand homme aux cheveux blancs s'esclaffer comme un dément. Líle, elle, était trop bluffée pour l'en dévisager : Elle s'était légèrement tendue à son air sur le point d'exploser avant qu'il n'éclate de rire et ne se penche à sa hauteur. Pourtant, n'était-ce pas cette réaction désarçonnée, désorientée qu'elle avait cherchée ? Si, parfaitement. Et elle avait réussi.
Mais il avait saisi la référence ! Líle lisait un peu de tout et n'importe quoi, ancienne littérature enfantine comprise. Elle adorait l'odeur des vieux livres et les sons des vieilles phrases. Son rêve serait de rendre une petite visite à la collection de manuscrits médiévaux des musées de Londres. Elle n'aurait jamais cru que ce roman pour enfant, même classique, était encore connu, même des adultes.
Bref, rien que pour cette réplique, de ses larges lèvres, un sourire naturel de surprise mêlée de ravissement monta jusqu'aux oreilles de la fillette dont la main libre se tendit dans un grand élan de spontanéité enfantine vers le vieil homme, lâchée telle un ressort. Elle ressemblait au chat du Cheshire, maintenant.

"Bonjour, lord Dorincourt ! J'm'appelle Líle ! J'suis assez grande pour le Chemin de traverse vu que j'ai déjà fait mes achats de la rentrée toute seule. J'aime les potions et du coup la botanique, alors je suis venue faire quelques recherches pour mes futurs devoirs !"

Puis, se rappelant soudain de la leçon apprise auprès d'Ellana, la fillette se força à ralentir la cadence, même si elle mourait d'envie de discuter avec le désormais surnommé "Lord Dorincourt" qui lui faisait maintenant l'effet de sortir tout droit d'un roman de Frances Hodgson Burnett.

"Et vous ? Vous aimez les potions magiques ?"

Aïe, elle ne pouvait décidément pas s'en empêcher, mais elle était tellement contente de rencontrer Lord Dorincourt ! C'était rare qu'un adulte soit disposé à discuter avec elle, surtout un étranger et alors qu'elle venait grosso modo de se moquer de lui et de lui faire comprendre de ranger son air de bulldog parce qu'il ne lui faisait pas peur.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

21 mars 2018, 20:13
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Quel intéressant personnage ! Les jeunes avaient toujours fasciné le vieillard : malgré ses nombreux mariages et divorces, il n'avait jamais eu la joie de connaitre l'existence d'enfants ou mieux encore, de petits-enfants. Bien qu'il soit assez grognon et ronchon, le vieil homme n'en restait pas moins un amoureux de la nouvelle génération, lui avait fait son temps et il était tout de même temps de laisser un monde meilleur pour les autres jeunes qui arrivaient. Non, c'était évident, il fallait les mettre sur le devant de la scène. La jeune demoiselle était l'exemple parfait de l'avenir de la société magique, c'était un fait indéniable. 

Les yeux plissés, un sourire enjôleur, l'ancêtre laissa les quelques clients se gausser de lui : à dire vrai, il n'avait vraiment que faire de ce qu'on pouvait penser de lui. Robert était bien au dessus de l'idée qu'on pouvait se faire de lui. Sans y prêter davantage d'attention, Robert profita de l'instant pour mettre en valeur la détermination de la jeune fille quant à la réalisation de son devoir.

- Les devoirs de potion ? Vraiment ? 

Par cette phrase, le vieil homme poussait la jeune demoiselle à poser ses questions pour savoir à quel point la matière l'intéressait. Bien que le vieillard n'était pas un potionniste au sens extrême du terme, il avait été Auror et, de fait, était capable de réaliser bon nombre de potions, n'en déplaise à beaucoup de monde. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il était ici... 

Les potions magiques ? Haha ! L'idée eut le don de faire de nouveau rire le vieillard. Visiblement, il était bien plus intéressé par autre chose et il ne put s'empêcher de ruminer une réponse par pur instinct.

- Je préfère les breuvages non-magiques en réalité.

Qui aimait véritablement les potions ? En réalité, les gouts étaient la plupart du temps infects et Jewler préférait de loin un bon single malt ou un vieux rhum. Sans doute que le jeune esprit ne pourrait pas comprendre ces paroles avant l'âge de la majorité... c'était un fait. Quoi qu'il puisse en être, Robert était sans doute devenu alcoolique avec l'âge, néanmoins, il ne souhaitait pas véritablement épiloguer sur le sujet.

Reprenant ses esprits, Robert entreprit tout de même de répondre convenablement à la question de la jeune Lile. Après tout, elle était tout à fait à propos et constituait un élément immuable d'une conversation simple. Basique.

- Les potions ont souvent été d'un véritable secours dans bien des domaines, tu peux me faire confiance sur ce sujet.

Robert parlait en connaissance de cause, lors de batailles, il fallait se préparer. Les sorts, il n'est possible de les lancer un à un... les potions, rien n'empêche d'en utiliser plusieurs à la fois.

23 mars 2018, 12:54
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
"Vous pouvez dire alcool, vous savez, pour vos potions sans magie. Sauf si vous parlez du Chaudron qu'ils donnent au Chaudron Baveur, mais je vous vois pas boire un super smoothie. Je suis Irlandaise, alors vous pouvez pas être Irlandaise et pas savoir que le whisky c'est de l'alcool," tâcha-t-elle dans un flot de paroles de déculpabiliser le vieil homme qu'elle voyait bien comme le vieux comte : à boire du brandy devant le feu pour oublier sa goutte avec une autre goutte.

Ah, et au passage, dans la guerre séculaire - plus vieille encore que celle des Deux Roses ou concernant le pain au chocolat et la chocolatine des barbares parisiens - celle opposant les Irlandais et les Écossais quant à la paternité du whisky, Líle venait de déclarer son camp.

Elle hocha la tête ensuite, vigoureusement, à la question du lord de Dorincourt sorcier. - Il ne s'était pas présenté à son tour, elle n'insistait pas, et puis, elle aimait bien "Le comte de Dorincourt". Ça allait bien à son interlocuteur, charmeur et bougon comme le personnage en question. - Et là, sans doute que Monsieur Jewler allait regretter d'avoir lancé ce moulin à paroles sur son sujet préféré.

"Yep ! Les potions ! En fait, j'aime pas trop la magie, je trouve qu'on l'utilise trop pour tout et souvent n'importe comment. Mais les potions, c'est pas pareil. Avec une bonne potion, y'a moins de risques, c'est plus facile à contrôler. On peut rater ou mal lancer son sort en éternuant, surtout avec des baguettes difficiles comme la mienne, mais faut vraiment le chercher pour boire la mauvaise potion. C'est plus discret aussi, une potion. C'est plus noble, je trouve, que les sorts un peu m'as-tu-vu façon spectacle son et lumière. J'ai lu tout ce que j'ai pu trouver à ce propos : les légendes, les dictionnaires, celui des symboles. Les herbiers, les études médiévales en Histoire et en littérature. Mes préférées, c'est les philtres d'amour, celui de la légende de Tristan et Iseult, vu que ça se passe chez moi. Un jour, j'en ferai un comme dans la légende, pas un qui s'évente."

Oh, miracle, elle s'arrête pour respirer ! Et elle lui sourit.

"Alors j'vous crois sur parole, qu'elles ont dû vous être très utiles ! D'ailleurs, je peux vous demander quelle potion vous allez faire ? Vous venez souvent ?"

Elle ouvrit grands les yeux d'un regard brillant sur Robert, le visage lumineux comme si la moindre nouvelle recette inconnue, surtout venant d'un adulte qui ressemblait à un lord anglais, serait un cadeau de Noël. Quel genre de potion concoctait un lord anglais bougon et rieur à la fois ? C'était de toute évidence un délice pour Líle que de discuter avec un adulte qui appréciait les potions !

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

24 mars 2018, 10:51
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Robert poussa un long soupir. Qu'est ce que la petite pouvait être bavarde ! C'était incommensurable. A croire que les enfants avaient décidé de mettre en place un système qui était capable de mettre à mal la santé mentale des individus âgés de plus de soixante-cinq ans. Se massant légèrement les tempes pour tenter d'assimiler le maximum d'informations. Le whisky, bien que le vieillard en était amateur, il se voyait mal en discuter avec une fillette aussi jeune : son plus grand désir n'était pas d'aller à Azkaban bien au contraire. En revanche, elle semblait intarissable sur les questions des potions, ce qui ferait de la jeune fille une potionniste accomplie de toute évidence. Non, ce qui posait le plus de problème était assurément les dernières questions de la fillette.

- Je ne viens pas très souvent non, seulement lorsque je dois refaire quelques stocks.

Voilà, il suffisait d'être évasif. Bien que la question n'était en rien incriminante, le côté paranoïaque du vieillard refaisait très vite surface. Ses besoins étaient véritablement spécifiques pour aujourd'hui, il convenait alors de faire en sorte de rester le plus discret possible sans pour autant éveiller les soupçons. Après tout, quoi de plus normal pour un vieillard que de prendre un peu de stock pour d'éventuelles potions futures ?

Son regard avait fureté à plusieurs occasions sur des ingrédients peu communs mais rien n'aurait pu indiquer quel type de potion était en train de préparer l'ancêtre.


- Monsieur Jewler ?

Le vieillard se retourna alors en direction de l'homme avec qui il s'était entretenu une minute auparavant. Ce dernier lui faisant signe d'approcher, Robert se déplaça jusqu'au comptoir.

- Les chrysopes n'ont pas la bonne cuisson que vous espériez. Puis-je vous proposer de repasser d'ici quelques jours ?

Bougonnant un instant sans prêter attention autour de lui, ne s'attardant pas spécialement sur l'idée que Lile aurait pu le suivre ou non, Robert sortit un petit calepin qu'il ouvrit discrètement. A l'intérieur, des lettres, des chiffres, tout semblait indiquer un code complexe et particulièrement étrange. Se frottant la barbe quelques secondes tout en poussant un "hum" de réflexion, Robert finit par s'exprimer.

- Non. Je vais en prendre plusieurs crus et m'occuperai moi-même de la cuisson.

Le vendeur parut étonné, comme si le processus de cuisson était une étape cruciale qui risquait de faire capoter bien des potions si non-maitrisé. Avant même que le vendeur puisse rétorquer quelque chose, Jewler referma d'un coup son calepin avant de balayer la future explication de son interlocuteur d'un revers de la main condescendant.

- Ouai ouai... je sais, la cuisson doit être maîtrisée et je m'engage à ne pas poursuivre l'établissement si jamais mes prochaines potions foirent.

Le vendeur ferma simplement la bouche et sortit un petit parchemin pour faire signer Jewler qui semblait, étrangement, avoir l'habitude. Récupérant le papier, le vendeur disparut une nouvelle fois pour aller chercher les produits. Voilà qui laisserait encore quelques minutes au vieillard pour terminer sa conversation avec la jeune fille. Robert s'empressa alors de regarder en direction de Lile afin de continuer la conversation... à moins qu'elle n'ait des questions particulières.

26 mars 2018, 10:20
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
Des chrysopes ? s'interrogea Líle qui avait suivi le vieil homme jusqu'au comptoir - histoire de ne pas rester bêtement plantée à côté et trop fière pour ça -, avec des histoires de crus ou bien cuits, ça ressemblait à une histoire de champignons.
Qui plus est, la petite fille avait par habitude constaté le long soupir du comte de Dorincourt à son bavardage. Elle soupira à son tour cependant que son interlocuteur discutait probables champignons et potions explosives - parce que Líle voyaient bien les potions échouées exploser et faire des champignons - avec l'apothicaire.

Elle nota le nom de l'ingrédient sur son parchemin comme elle le put avant de l'enrouler et le glisser dans sa manche avec sa plume, se promettant de faire une recherche une fois rentrée à Poudlard, histoire de dormir moins bête. Elle ne croyait pas que le gérant ou Monsieur Jewler, puisqu'il se nommait ainsi, répondraient à la question si elle leur demandait quel genre d'ingrédient étaient les chrysopes. Ils étaient tous très doués, les adultes, pour croire tous les gamins, même âgés de onze ans, dénués de simple bon sens. Ils seraient capables de répondre à côté pour ne pas l'encourager à "faire des bêtises avec des trucs dangereux". Le truc était de poser une question précise pour les empêcher de ne pas répondre. Bah, Líle haussa les épaules en plein monologue intérieur avec elle-même. Elle ne pouvait pas leur reprocher de faire attention. Certains de ses camarades côtoyaient le bon sens dans une relation à très longue distance. Ceux-là n'étaient pas tombés à plus de dix mètres du haut d'un balai en apparence inoffensif et avaient conservé un certain goût insouciant pour le risque. Elle les enviait parfois.
Pour sûr, certains auraient adoré la chute en toboggan de neige et par la même occasion, la découverte de leur magie et n'en aurait pas attrapé une peur panique des hauteurs.
Mais on ne peut pas toujours être parfait.

Líle revint à la réalité pile au moment où l'attention de Monsieur Jewler revint à elle avec un certain empressement qui lui fit momentanément plaisir - avec qu'elle ne se dise qu'il était surtout pressé de sortir pour échapper à son flot ininterrompu de paroles. Mais elle avait l'habitude.

Alors, rien que pour tester, elle lui demanda tout simplement en levant ses grands yeux gris vers lui - et tant pis pour sa nuque :

"Les chrysopes, c'est des champignons, Monsieur Jewler ?"

Voilà deux informations qui n'étaient pas tombées dans l'oreille d'une sourde. Même si elle aimait bien l'appeler Comte de Dorincourt.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

26 mars 2018, 11:06
 PV Robert Jewler  Rencontre chez l'apothicaire
La petite ferait sans doute une très bonne journaliste. Le vieillard eut cette petite réflexion sans aucun doute. Dans ses souvenirs résidaient des éléments de sa jeunesse, notamment un journal privé au sein des différentes maisons de Poudlard. A son âge, il dénigrait énormément ce genre de chose en critiquant principalement les jeunes personnes qui étaient à l'origine de ces projets et en se moquant d'eux. Un sourire discret s'afficha sur le visage de l'ancêtre qui se dit alors que c'était le bon vieux temps...

Soupirant en se voyant ainsi plusieurs décennies plus tôt, Jewler entreprit de répondre à la jeune adolescente. Il ne put néanmoins pas se retenir de faire une petite réflexion concernant l'attitude de la jeune demoiselle.


- Tu ferais bien de postuler au journal de ta maison si tu veux mon avis, je suis certain que tu saurais faire naitre la vocation au sein de ta maison...

Jewler n'était journaliste que depuis assez peu longtemps, il n'avait pas encore vraiment eu l'occasion de faire ses preuves et se définissait bien plus par autre chose que par son côté journalistique. Voyant l'intérêt de la jeune Serpentard pour les ingrédients du vieillard, l'ancêtre fit un rapide inventaire du nombre de potions réalisables avec des chrysopes. Cette absence d'une seconde avait un but précis : celui de dissimuler au mieux l'utilisation de cet ingrédient dans la sphère des potions. Plusieurs vinrent alors à l'esprit de l'ancêtre qui se rasséréna bien vite, de toute évidence, personne ne saurait faire le lien avec les intentions de l'ancêtre. Même si la jeune demoiselle partait questionner sa professeur de potion, le vieillard ne risquerait pas grand chose. Au final, il se décida à lui dire de quoi il s'agissait pour paraitre le moins suspect possible.

- Non, les chrysopes sont...

Le directeur de l'échoppe revint une nouvelle fois avec un bocal remplit de bestioles assez petites. Tournant son regard vers le comptoir, l'ancêtre pointa de sa canne le bocal pour le montrer à la jeune demoiselle.

- C'est ça : des petites bestioles qu'on trouve souvent sur des plantes assez vertes.

Déposant quelques mornilles sur le comptoir en guise de paiement, le vieillard attrapa le bocal afin de le glisser dans une poche intérieure sans doute bien plus grande que d'apparence. Se retournant vers la jeune Lile, l'ancêtre ne put également s'empêcher de donner une petite leçon à la jeune élève. Reposant sa canne au sol, il arbora un sourire franc, comme s'il s'agissait d'une leçon paternaliste.

- Attention aux préjugés avec les ingrédients...

La question de la jeune demoiselle pouvait bien évidement être une façon de se renseigner. En revanche, pour agir de la sorte en questionnant sur un type d'ingrédient en particulier, c'est qu'un raisonnement était à l'oeuvre dans l'esprit de la jeune demoiselle. La parole de l'ancêtre la mettrait en garde sur les raisonnements hâtifs, tout simplement.

Enfin, Robert saluerait finalement le tenancier avant de se diriger vers la sortie si la discussion s'arrêtait là. Il avait eu un ingrédient qui lui manquait, il n'avait au final plus rien à faire dans cette échoppe.