Rafael avait reçu la confirmation par hibou de sa nouvelle embauche deux semaines plut tôt. Il y a quelques semaines, il avait envoyé sa candidature à la direction de Poudlard pour le poste d’infirmier à Poudlard sans réellement savoir si le poste était à pourvoir. La chance semblait être de son côté car le poste était en effet à pourvoir et il l’avait obtenu. Il allait faire sa nouvelle rentrée à Poudlard en janvier mais cette fois-ci ce n’était pas en tant qu’élève.

Depuis cette annonce, le jeune homme avait eu un léger regain de vitalité et s’était décidé à se remettre au sport. Il avait toujours aimé le Quidditch, et ceux dés son plus jeune âge. Son père lui avait beaucoup parlé de ce sport pendant son enfance et pendant sa scolarité à Poudlard, Rafael avait fait parti de l’équipe pendant six ans et avait été capitaine de Poufsouffle pendant trois ans. Après ses grandes études, il avait accompagné l’équipe d’Écosse dans ses déplacement en tant qu’infirmier dans l’équipe médicale et paramédicale. Malheureusement depuis l’attentat du ministère de la magie, Rafael avait délaissé cette activité. Désireux de ne plus se laisser porter par le chagrin et revigoré par l’annonce de sa nouvelle promotion, Rafael avait donc décidé de se rendre sur le chemin de traverse afin de s’approprier le matériel nécessaire pour offrir à son balai une seconde jeunesse.

Le jeune homme déambulait dans l’artère principale du chemin de traverse à la recherche d’une boutique de Quidditch. Cela faisait plusieurs mois qu’il n’était pas venu dans cette ruelle et avait du mal à reconnaître les devantures des magasins. Certains noms n’avaient pas changé et Rafael s’orientait grâce à ces boutiques qu’il avait plusieurs fois visitées. Il rentra dans quelques boutiques par curiosité plus que par nécessité mais ne ressorti avec rien d’autres que quelques livres. La rue semblait calme comparée aux dernières fois où il l’avait parcourue mais il ne put que savourer ce calme. Arrivé presqu’au bout de la rue, il aperçut enfin la boutique qu’il cherchait, « Keddle & Leather, équipements de Quidditch ».

La devanture ne ressemblait pas à ses souvenirs mais il n’y avait aucun doute qu’il était au bon endroit. La partie gauche était dédiée à l’équipe du Japon qui avait récemment gagné la coupe du monde et sur la droite, Rafael pouvait voir un balai magique. Aucun doute, il se trouvait devant la boutique appropriée à ses recherches. Il s’empressa donc de pousser la porte de la boutique et rentra à l’intérieur. La chaleur de la boutique l’entoura, lui faisant ainsi oublier la fraîcheur des rues de Londres en Décembre. Plusieurs personnes se trouvaient déjà dans la boutique et le jeune homme commença par flâner un peu dans la boutique en s’arrêtant devant les balais. Son nimbus 2001 commençait à se faire un petit peu vieux, il ne savait pas s’il voulait changer. Ses anciens collègues de l’équipe d’Écosse lui avait fait une cagnotte de départ et sachant qu’à cette époque il voulait s’acheter un nouveau balai. Ils lui avaient conseillé d’acquérir grâce à cet argent un Varapidos. Rafael, alors en deuil n’avait rien acheté et mit son argent à Gringott’s. Le jeune homme détailla le balai qui se trouvait devant lui, il n’avait qu’une envie; l’essayer. Se rappelant qu’il n’était pas venu acheter un balai, il détourna le regard et alors qu’il allait se diriger vers les nécessaires à balai, une voix féminine l’interrompit.

Le climat réconfortant de la boutique n'était pas de trop pour moi en cette glaciale journée de décembre. Depuis quelques jours les contrariétés s'enchainent entre livraisons de matériel non assurées, petit rhume, les bêtises à n'en plus finir de Rascal et surtout cette lettre perturbante que maman m'avait envoyée. Visiblement Ayden se fait de plus en plus rare et son comportement est un peu troublant. Trop prise par le boulot je me sens totalement inutile pour ma mère et je sens que mon frère aurait besoin de ma présence mais malheureusement il est pour l'instant impossible pour moi de me rendre disponible. Et puis de toute façon, il ne répond que rarement et tardivement à mes écrits...

Heureusement je peux compter sur Ashley pour me sortir de ma torpeur et de mes tracas. Ma jeune employée déborde d'énergie et enthousiasme, ce qui a pour effet d'être plutôt contagieux. Dans son sillage je me laisse entraîner. Cette jeune fille a un bel avenir dans la vente si elle parvient un jour à tempérer son enthousiasme débordant qui peut parfois mettre mal à l'aise certains clients au caractère réservé.

La boutique commençant à se remplir je laisse alors mon employée s'occuper de la remise en ordre des rayons tandis que je retourne à l'accueil de mes clients. J'en repère un vers les nécessaires à balai et l'aborde donc avec ma phrase désormais rituelle.

- Bonjour Monsieur. Bienvenue chez Keddle & Leather, je m'appelle Kiara McBride. Auriez-vous besoin de quelque ch...

Je marque une pause, perturbée. Je connais cet homme. Ce regard... Mais je me demande si c'est bien de lui qu'il s'agit...

- Mason ? C'est toi ? Rafael Mason ? Que... Qu'est ce que tu fiches ici ?

Déjà à Poudlard il avait le don de me faire perdre mes moyens. Et je déteste me sentir comme ça, surtout dans ma boutique. Mes pommettes rosissent tandis que ma posture n'a plus rien de professionnelle. J'ai l'impression d'être retournée au château l'espace d'un instant.

En entendant la voix féminine près de lui, Rafael tourna la tête laissant les balais volants derrière lui et baissa légèrement la tête pour découvrir la personne qui s’était rapprochée de lui. Il interrompit son geste quelques secondes et une moue étonnée apparut sur son visage. Il avait l’impression d’avoir déjà vu cette personne mais sans en être persuadé, il l’avait peut-être déjà vue dans le magasin quelques années plus tôt. Mais très vite, la jeune femme lui fit comprendre que ce n’était pas le cas.

« Bonjour Monsieur. Bienvenue chez Keddle & Leather, je m'appelle Kiara McBride. Auriez-vous besoin de quelque ch... Mason ? C'est toi ? Rafael Mason ? Que... Qu'est ce que tu fiches ici ? »

Il n’avait désormais plus de doutes, il connaissait la jeune femme et elle l’avait reconnu aussi. Lorsqu’elle lui avait dit son prénom, il avait tout de suite fait le rapprochement, cela n’avait pas été difficile. Kiara était presque du même âge que Rafael, elle devait avoir un an ou deux de moins que lui et avait, comme lui, fait sa scolarité à Poudlard. Les éléments s’imbriquaient petit à petit dans la tête du trentenaire. Plus jeunes, les deux sorciers s’étaient affrontés sur le terrain de Quidditch de Poudlard, ils avaient tous les deux fait partis de l’équipe de Quidditch de leur maison mais leur relation n’avait pas été beaucoup plus loin.

Très vite sa surprise se transforma, un grand sourire vint se dessiner sur le visage du jeune homme. La réaction de son ancienne camarade rappela à Rafael leur adolescence, elle n’avait pas changé tant que ça. Bien sûr, elle n’avait rien à voir avec l’adolescente qu’elle avait été quelques années plus tôt, c’était maintenant une femme. Mais sa manière de parler et de réagir semblait être la même que quelques années plus tôt. Rafael avait l’impression qu’elle avait grandit, ou peut-être était-ce du à l’impression de confiance qui émanait d’elle. Sans s’attarder sur cela, Rafael répondit à la jeune femme.

« Bonjour Kiara! Waw! Je ne m’attendais pas à te croiser ici. Mais oui c’est bien moi, Rafael. Bah je suis venu faire quelques achats et toi? Tu bosses ici c’est ça? »

La réponse à sa question était plutôt évidente étant donné le discours qu’elle lui avait fait au début de leur conversation. Rafael avait du mal à réaliser qu’il se trouvait en face d’une ancienne élève de Poudlard. Il n’avait pas revu beaucoup d’élèves de Poudlard ces derniers-temps et il était toujours surpris lorsque cela se produisait.

Des réactions contradictoires se dessinaient sur le visage de la jeune femme. Rafael avait de toute évidence remarqué sa surprise en le reconnaissant mais il semblait déceler une part de doute ou de crainte mais il ne comprenait pas pourquoi. Cependant, cet état fut de courte durée et très vite, elle retrouva son sourire. Elle détailla rapidement son ancien adversaire de Quiddtich en s'attardant sur les détails qui avaient changés. En quinze ans, Rafael avait beaucoup changé physiquement et ne ressemblait plus trop à l'adolescent qu'il était à l'époque. Suffisament cependant pour que Kiara le reconnaisse.

La surprise passée, elle lui expliqua qu'elle travaillait ici et qu'elle était la gérante de cette boutique. Rafael n'était pas surpris de voir qu'elle en était arrivée là, il se rappelait vaguement des matchs qu'il avait joués contre elle, elle jouait au même poste que lui, poursuiveur et elle était donc l'une des personnes dont il étudiait le plus les gestes. C'était une très bonne joueuse et il trouvait qu'elle avait tout à fait sa place dans cette boutique. Très vite, ses habitudes de vendeuses reprirent le dessus et elle se vanta de pouvoir lui vendre tout ce qu'elle pouvait. Rafael ne put s'empêcher de préciser qu'elle n'était pas fan de l'équipe Tornades de Tutshill. À vrai dire, il n'aimait pas beaucoup cette équipe non plus et de toute évidence il était un supporter avéré de l'équipe d'Ecosse avec laquelle il avait travaillé. Ne laissant pas le temps au trentenaire de répondre, elle lui demanda ce qu'il faisait ici et ce qu'il devenait.

Rafael ne put s'empêcher de sourire, il avait l'impression de revoir une ancienne amie bien qu'il n'ait jamais beaucoup parlé lorsqu'ils étaient adolescents. il s'empresa de répondre aux questions de la jeune gérante:

« Je suis d'accord avec toi, il ne fait pas de doute que la meilleure équipe d'Europe est l'Ecosse, elle aurait pu gagner la coupe du Monde d'ailleurs. Je faisais partie de leur équipe médicale jusqu'à 2042, de toute évidence, je suis un de leur plus grand supporter. » Ne voulant pas évoquer la raison de son départ de l'équipe, il se concentra sur les autres questions de Kiara« Maintenant, je suis infirmier, vu que Ste Mangouste n'est plus, j'ai changé de travail et croit le ou non, le mois prochain, je retroune à Poudlard pour prendre la place de l'ancienne infirmière, je n'arrive toujours pas à y croire. »

Se rappelant qu'elle lui avait demandé ce qu'il faisait ici, il décida de ne pas trop s'attarder sur son nouveau travail, elle n'était peut être pas aussi enthousiaste à cette idée que lui. Il reprit alors la parole:

« Je me promenais dans la rue lorsque j'ai vu ta boutique et j'ai tout de suite eu envie d'y rentrer. Je pensais acheter un nécessaire à balai et j'ai vu tes varapidos. Le Brésil ont été extraordinaires sur ces balais et j'avoue être très intéressé mais je pense que je vais attendre un petit peu. »Il regarda Kiara et se rappelant ses propos et en riant, il ajouta« J'ai bien compris que tu étais une très bonne vendeuse, ne t'avise même pas d'essayer de me faire craquer. »

Passé la surprise je me sentais finalement plutôt à l'aise en présence de Rafael. Pourtant on ne pouvait pas dire qu'on s'était beaucoup parlé du temps de Poudlard, à part pour s'envoyer quelques amabilités sur le terrain puisqu'il s'agissait d'un de mes opposants directs en tant que poursuiveur de l'équipe de Poufsouffle. Mais retrouver un visage familier faisait du bien, surtout par les temps qui courent... Rafael semblait disposé à discuter et c'est avec attention que j'entrepris de l'écouter.

Visiblement il avait pas mal bougé depuis sa sortie de Poudlard. Travailler avec une équipe de Quidditch d'un tel niveau devait être vraiment passionnant. Je brûlais de lui poser davantage de question sur le sujet mais je parvins à rester à l'écoute. En revanche je ne pus m'empêcher de réagir quand il annonça qu'il avait trouvé un travail à Poudlard. J'attendis d'abord qu'il me réponde sur la raison de sa venue dans ma boutique pour prendre la parole.

- C'est une super nouvelle ça, félicitations Rafael ! Tu as de la chance de retrouver le château. dis je avec un brin de nostalgie dans la voix avant de rebondir sur les articles qui l'intéressait. Je ne dois tout de même pas perdre de vue que les affaires restent les affaires alors si je peux conclure une belle vente, pourquoi me priver ? Je fais alors signe à ma vieille connaissance de me suivre dans les rayons, prenant soin de le faire passer par le rayon des nouveautés.

- Alors voici mes kits de Nécessaire à balai. Comme tu peux le voir j'ai différents coffrets. Il faudrait que tu me dises pour quels balais tu comptes l'employer. Si c'est des balais entrée de gamme ou balai pour enfant le kit en entrée de gamme suffira amplement. Si c'est pour un usage assez régulier et des balais plus compétitifs type Nimbus 2001 ou Manchevif je te conseille plutôt le kit loisir. Les outils sont de meilleurs qualités. Enfin tu as le kit Premium. C'est vraiment de la super marchandise et c'est un bon investissement dans le temps... Enfin celui-là ça sera plutôt quand tu m'auras acheté le Varápidos. dis je avec un clin d’œil pétillant.

Rafael ne comptait pas partir de cette boutique avec un nouveau balai, il le ferait un jour mais ce n’était pas prévu pour le moment et il devait garder son objectif en tête. Bien qu’il l’eut dit sur le ton de la plaisanterie, il espérait sincèrement que son ancienne camarade de classe ne joue pas de ses talents de vendeuses pour le faire craquer. Malgré tout, elle ne semblait pas dans cet optique à ce moment là, elle sembla sincère quand elle répondit à Rafael, sa bonne humeur était vraie et sa donna plus encore envie à l’infirmier de revenir dans le château où il avait passé sept ans pendant son adolescence.

Sans perdre le fil de la conversation, la jeune femme réagit immédiatement à sa demande et le fit traverser la boutique en direction des articles qui l’intéressait. Rafael n’eut aucun mal à remarquer qu’elle le fit passer par les nouveautés et il dut se faire violence pour ne pas s’arrêter et toucher à tout ce qu’il y avait autour de lui. Il aperçut cependant des lustrons à balais, des compas pour se diriger par tous les temps et même des capes chauffantes pour les trajets dans les régions très froides. Il n’y avait rien à dire sur cette boutique si ce n’est qu’elle était parfaite.

Tout en avançant, Kiara présenta les produits pour lesquels Rafael avait montré un intérêt. En vrai professionnelle, elle lui expliqua que selon l’usage et selon le balai qu’il possédait, le nécessaire ne serait pas le même. De toute évidence, elle avait gardé en tête qu’il aimerait s’acheter un autre balai mais elle n’était pas insistante au point de faire fuir ses clients. Rafael lui sourit une nouvelle fois et répondit à la jeune femme:

« Alors pour le moment j’ai mon nimbus 2001 qui fonctionne encore très bien donc je pense que je vais partir sur un kit loisir! »

Tout en expliquant ce qu’il disait, Rafael pointa du doigt le kit qui l’intéressait pour agrémenter ses propos. Désirant en apprendre un peu plus sur son ancienne camarade, le jeune homme demanda ensuite:

« Ca fait longtemps que tu es à Londres, tu as revu des anciens de l’école ? »

Rafael était attentif à mes explications. Pendant toute ma tirade je le vis également observer plusieurs articles de ma boutique et je me demandais bien ce qu'il en pensait. Bien évidemment ma proposition concernant le balai n'était qu'une petite boutade l'invitant à revenir plus tard et il sembla le prendre dans ce sens. Du moins c'est ce que j'en conclus par son sourire poli avant qu'il ne me dise être satisfait de son balai actuel et qu'il opte sans trop de surprise pour le kit loisirs.

- Bien sûr Rafael, c'était une petite boutade. Le Nimbus 2001 fait partie des tous meilleurs balais parmi ceux à prix raisonnable et tu as bien raison d'en prendre soin. dis je en me saisissant du coffret que mon client avait pointé du doigt. Va pour un kit loisirs alors...

Tandis que je me redressais Rafael changea de sujet pour s'intéresser à moi. C'était gentil de sa part bien entendu mais je ne pus m'empêcher de ressentir une certaine gêne face à son questionnement. Rien d'insurmontable mais on ne pouvait pas dire que ma vie sociale soit bien trépidante depuis quelques temps...

- Je suis sur Londres depuis un an après ma scolarité. Auparavant j'ai fait le tour du monde avec ma meilleure amie Abby O'Brien. Après j'ai intégrée le Ministère de la Magie, au Département des Jeux et Sports Magiques. Là j'ai en effet croisé quelques anciennes têtes mais pas toujours les plus intéressantes. Il y avait pas mal de prétentieux carriéristes là-bas... Pour tout te dire j'ai peu de contacts avec le monde sorcier en dehors du Chemin de Traverse. Je ne doute pas que je vais tisser quelques relations avec mes collègues commerçants mais sinon c'est plutôt le calme plat... dis je en sentant mes joues rosir de gêne, avant d'essayer de me rattraper Mais du coup je sors beaucoup plus souvent dans les pubs chez les moldus. Pubs irlandais de préférence hein ! Mais vu le contexte actuel j'arrête également depuis peu de me mêler à eux pour ne pas prendre de risques... Donc pour résumer on pourrait dire que ma vie sociale avance aussi rapidement qu'un vieil Etoile Filante... dis-je en riant courageusement avec autodérision.

- Et toi ? Beaucoup de contacts sur Londres ?

Kiara ajouta rapidement qu’elle lui proposait le balai pour rire et il l’avait bien compris. Elle n’avait pas utilisé ce ton auquel il n’aurait pas résisté pour l’achat d’un nouveau balai. Ce qui le rendait heureux était qu’il allait désormais avoir l’espace nécessaire pour s’amuser sur son balai. Il n’existait aucun règlement interdisant le personnel de Poudlard d’utiliser le terrain de Quidditch. Jusqu’à alors, il habitait dans un appartement dans Londres et sortir faire du balai aurait été très mal vu surtout avec les tension actuelles.

Tout en lui répondant, la jeune femme s’empara d’un kit loisir qui lui était destiné. Après avoir posé sa question, désirant faire un peu la conversation, Rafael avait senti une petite gêne s’installer entre les deuxième adultes et il eut peur d’avoir parlé d’un sujet délicat. Il voulut retirer ce qu’il venait de dire mais la propriétaire des lieux prit la parole avant lui. Elle lui révéla son parcours professionnel et lui apprit qu’ils étaient dans la même situation. En partant à l’étranger avec son ancien travail, Rafael avait perdu de vue ses amis et il n’avait malheureusement gardé contact qu’avec une poignée d’entre eux.

Rafael eut une moue déçue quand elle aborda le sujet des moldus, il avait du mal à croire que les choses en arrivent là et lui aussi avait perdu des amis suite à tous ces évènements. Il n’osait plus parler à ses voisins de peur de les effrayer. Aller à Poudlard lui permettrait de repartir à zéro et faire en sorte de mettre de côté ses problème. Après avoir terminé ses explications, la jeune femme lui retourna sa question. Tout en se rapprochant de la caisse, Rafael lui répondit à son tour:

« C’est un sacré parcours que tu as là, le tour du monde, je pense que ça fait rêver tout le monde. » Rafael s’imagina lui aussi partir dans les pays où il n’avait pas voyagé et il sourit dans le vide. « C’est un peu pareil pour moi, j’ai que quelques contacts avec mes collègues, je vois très régulièrement Eleanor Swan ma meilleure amie, qui travaillait en tant qu’Auror, tu vois sûrement qui c’est, l’attrapeuse de Poufsouffle en même année que moi. »Il fit une petite pause avant de rebondir sur le sujet des moldus. « Toute cette situation devient un peu difficile, je n’ose même plus parler à mes voisins. Cela ne cause pas trop de tord au commerce? »

C'était tout moi ça. De parler un peu trop dès que l'occasion se présentait. J'avais le don pour me faire paraître pour une vraie pipelette... Heureusement Rafael ne semble pas s'en formaliser et m'écoute attentivement, ce que je ne peux trouver qu'agréable. Il se confie à son tour sur son passé avec une synthèse et une concision bien plus maîtrisée que la mienne je dois l'avouer. En l'entendant je suis à la fois rassurée et un peu triste : il semble avoir vécu un parcours similaire. Certes les voyages forment la jeunesse mais ils n'aident pas toujours à développer un cocon familial et amical. Lui aussi ne semble pas crouler sous les amitiés. Quand il m'évoque Swan je prends deux secondes pour fouiller dans ma mémoire avant de lui répondre, tandis que je me dirige vers la caisse et commence machinalement à entériner la vente.

- Oui elle me dit quelque chose. Je ne savais pas que vous étiez aussi amis, c'est bien d'avoir gardé contact. Personnellement je n'ai pas revu mes anciens coéquipiers depuis mon départ de Poudlard.

Puis Rafael répond au sujet du moment : les moldus. La situation devient électrique et je constate que comme moi, mon client semble vivre la situation de moins en moins sereinement. A mon tour une petite moue se dessine sur mon visage.

- La psychose s'installe tellement facilement c'est vrai. Heureusement je crois que mes voisins ne me soupçonnent pas mais je prends d'infinies précautions. Et puis tout le monde se regarde en coin, avec méfiance. C'est assez pesant à la longue je dois dire. dis-je en soupirant. Mais toi tu vas pouvoir échapper à tout ça à Poudlard, c'est plutôt bien ! Quant à moi le commerce n'en pâtit pas trop encore car je bénéficie de l'effet de la Coupe du Monde et des fêtes de fin d'année mais je m'attends à un début d'exercice très compliqué, passé le nouvel an.

Je hausse des épaules, fataliste face à la situation. Mais rapidement j'ajoute :

- En tout cas je ne suis nullement résignée. Cette boutique est mon rêve et je me battrai pour réussir.

Je présente alors le kit loisirs à Rafael tout en lui annonçant le montant qu'il me doit.

- Ça fera deux Gallions, cinq Mornilles et dix-huit Noises s'il te plaît. Mais on va arrondir à deux Gallions et cinq Mornilles car ça m'a fait plaisir de te revoir. dis-je avec un sourire sincère.