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02 mai 2020, 19:29
La tête dans les étoiles
Tu te perdais doucement. Tu étais perdue. Perdue dans ta tête, perdue dans tes pensées, tu ne savais même pas qui tu étais. D'un côté, tu avais une carte d'identité, un nom, un prénom, une personne. De autre, ta carte était déchirée. Brisée. Comme si quelqu'un l'avait arracher. Te l'avais prise. Peut être que quelqu'un t'avais absorbée. Tu n'étais pas toi même. Maintenant, il ne manquerait plus que Lila te jette dehors aussi. Tu n'avais pas de famille. Pas de famille. Pas de chez toi. Pas de Mael. Mais le pire dans tout ça, c'est que tu n'avais pas de père. En fait, tu vivais avec un parfait inconnu. C'est comme si dans ta maison, même si tu n'y allais plus, il y avait un inconnu. Mais tu le connaissais sans vouloir de le connaître. Beaucoup de rapports à la connaissance dans mes phrases.

Mais tu étais perdue. Plus que perdue.

Tu n'étais même pas dans un labyrinthe parce que dans les labyrinthes, il y avait toujours une sortie. Ou une sortie de secours. Là, tu étais dans un trou. Un trou sans sortie. Un aller sans retour vers le vide. Tu avais envie de pleurer. Pleurer et fondre. Tu devais chuter. Chuter comme l'appareil photo. Tu tombais. Et cette fois, tu n'arriverais pas à te relever. Tu avais juste besoin de quelqu'un. Quelqu'un qui serait prêt à te relever. Mais il n'y avait personne pour relever les gens. Parce que personne ne tombait comme ça. D'aussi haut. Pour aller aussi bas.

Pendant que cet inconnu était au bord de la fenêtre, tu pleurais. Tu ne pleurais pas comme une pauvre malheureuse. Tu pleurais comme une dépressive. Tu étais tombé cette fois. Trop bas. Lui, il te regardait. Il s'excusait. Et il attendait. Lui aussi n'était pas bien. C'était la tour du malheur. Si tu venais, c'est parce que tu étais mal. Mal dans ta peau. Mal dans ta tête. Tu avais mal partout. Ce n'était que le début de la chute.

Tu étais un pot. Tu t'écailles de ta peinture avec le temps. Ton problème, c'est que tu ne trouveras pas de peintre pour te refaire la peau. Le garçon te redonna un très bref sourire quand il t'annonça qu'il allait rester. Ils allaient pouvoir parler. Même si tu n'avais rien à dire. Il dégôta enfin une phrase depuis tout le temps où il était présent avec toi. C'était son nom. Eliott. C'est beau Eliott. Ça lui va bien. "Merci de rester avec moi. Eliott." Tu sortis ses mots de ta bouche tout seul. Tu était brisée mais tu savais encore tenir la conversation. Enfin tu crois.

Vraiment navrée.

Opéra.

07 mai 2020, 23:01
La tête dans les étoiles
T'es là, au sol, à observer le ciel. Ta main est toujours tendue vers la lune, comme si t'attendais qu'elle te tende le bras, elle aussi - qu'elle t'apporte ne serait-ce qu'une aide, une toute petite. Qu'elle vienne te tirer vers le haut, te relever sur tes jambes. Qu'elle vienne te donner un petit coup de pouce.
Mais naïf que tu es - tu oublies que la Lune t'a abandonné depuis longtemps. Si la lune pouvait t'aider, tu ne serais pas là en ce moment. Tu ne serais pas à lui supplier de te reprendre - à lui supplier de guérir tous tes maux, à prier pour qu'elle te reprenne sous son aile.
Mais la Lune n'est plus. Tu dois te débrouiller seul, maintenant.

Tu laisses ta main retomber lourdement contre le sol. Pendant un court instant, le bruit résonne contre la pierre et fait vibrer le silence. Tu serres tes mains contre ton torse, soupirant.
Tes paupières sont lourdes, et c'est dans un moment comme celui-ci que tu te rends compte à quel point tu es délabré. À quel point tu es cassé. Tu pourrais fermer les yeux et t'endormir sur cette pierre froide, au point où tu en es. T'endormir et enfin reposer ton esprit tourmenté - encore faut-il qu'il puisse se calmer. Que tu puisses te réveiller.
Que tu veuilles te réveiller, tout simplement. Ou si tu peux fermer les yeux sans revoir en boucle ce qui te tourmente.

Las, tu te redresses lentement - c'est presque douloureux, de faire bouger tes muscles. Tes membres étaient lourds, comme de la pierre. Comme si tu te fondais dans cette tour, pour ne faire qu'un avec elle.
Peut-être qu'un jour ça sera le cas.
Tu te tournes alors vers la jeune fille, venant t'appuyer une nouvelle fois contre l'encadrement de la porte, assis sur la dernière marche. Tu la regardes attentivement. Elle a l'air perdue. Brisée. Comme toi.
Tu te demandes ce qui l'a amenée ici. Ce qui l'a amenée dans cet état. Ce qui l'a amené à te faire jeter son bien. Tu te demandes ce qui ne va pas, dans sa vie. Tu te demandes ce qui ne va pas dans la tienne, aussi. Tu te demandes ce qui ne vas pas dans le monde, tout simplement.

Tu regardes alors la jeune fille, pensif. T'as envie de l'aider, au fond de toi. T'as envie de lui tendre la main, comme t'as toujours fait avant. Car c'est ce que tu es - une personne aimable, qui aide les autres. Mais t'en a plus la force - pire même, tu ne sais plus comment faire. T'as beau retourner les questions dans ton esprit fatigué, tu ne sais pas comment lui demander. T'as l'impression que ça ne se ferait pas. C'est sa vie, après tout - peut-être qu'elle n'a pas envie d'en parler. Tout comme toi, tu n'as pas envie d'étaler tes problèmes dans la vie des autres. T'as pas envie de répandre ton malheur, ta tristesse, ta dépression. T'as pas envie de répandre tes idées noires. Surtout pas aux gens que tu aimes, que tu chéris plus que tout - t'as envie qu'ils gardent le sourire.
C'est pour ça que tu ne parles plus à Peter, après tout.

Tu chasses cette pensée de ton esprit, et tu reportes ton attention sur la fille. Elle te remercie de rester - mais tu n'en voies pas l'intérêt. Après tout, tu lui as trébuché dessus. Tu lui as fait mal. Tu as cassé son appareil. Tu l'as dérangée. T'es encore surpris qu'elle veuille que tu restes, au fond.


« Ne me remercies pas... », tu murmures. Elle a pas besoin de te remercier. T'as fait qu'être un monstre depuis que t'es arrivé dans cette tour - et bien avant, même. C'est toi, qui devrais la remercier pour accepter ta présence.

Tu joues avec tes mains, anxieux. T'es de nouveau perdu, et tu te sens inutile. Tu cherches au fond de ton être cette personne qui savait si bien réconforter les autres - qui savait si bien les rassurer, si bien leur sourire. Tu cherches cette personne perdue au fond de toi, et ta main viens fouiller ta poche pour en sortir le sachet de chocolat que tu trimballes habituellement sur toi. Tu observes l'objet - tu sais que tu devrais manger, rien qu'un peu. Mais tu n'en a pas la force. Pas maintenant.
Tu le tends alors vers la jeune fille.

« ... Tu en veux ? »

Tu ne sais pas ce qu'elle a vécu. Ni ce qu'elle vit actuellement. Tu ne sais pas à quel point elle est brisée. Mais tu sais bien plus que personne que même si un morceau de chocolat ne peut rien arranger en soi, il permet au moins de se sentir un peu mieux. Parfois.

Le bras toujours tendu, ta tête se tourne d'un air las vers le paysage étoilé. Et puis, les mots sortent d'eux-mêmes.


« Toi aussi, la Lune t'as abandonnée ? »

Maybe if I keep Believing my dreams will come to life
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »#Pouffy family
5e Année RP - Fervent membre de l'A.C.D.C - Chocogrenouilles ♥