Leurs regards mauvais, leurs regards craintifs, j'étais considérée comme une tueuse. Les élèves avaient bien fait passer le message que Dawn Green avait frappé Lexa Queen jusqu'à la faire saigner. Ils me prenaient tous pour une cinglée.
Adieu sourires sympathiques lancés par des élèves inconnus dans les couloirs. Même les professeurs semblaient éviter de me regarder dans les yeux. Mais peut-être étais ce dans ma tête ?

Je n'étais pas allée manger ce soir là, j'étais restée allongée dans mon lit. Seule. Je pensais à ma vie avant Poudlard. Celle que je voulais effacer. Mon envie de prendre un nouveau départ à Poudlard qui semblait catastrophique depuis l'incident dans la Grande Salle. Mes amis allaient ils rester me soutenir ? Ou m'abandonner en me traitant, eux aussi de folle ?

A l'heure d'aller se coucher, je quittait sans me faire remarquer le dortoir, mon sac à la main, et me rendait discrètement dans les escaliers pour me rendre là où j'étais sure de pouvoir respirer et me calmer sans être dérangée.

La Tour d'Astronomie.

Arrivée là-bas, je m'appuyais contre le muret et admirais les étoiles laissant une légère brise faire bouger mes cheveux châtains.
Mon regard se posa sur la Lune. Elle m'avait toujours fascinée. J'aimais la regarder quand je n'étais pas bien, comme si elle avait quelque chose qui m'apaisait et me faisait me sentir mieux.

Je pris mon sac et l'ouvrit. De la nourriture. Des bonbons de toutes sortes. Une vraie mine d'or. Je n'en voulais pas, je ne considérais plus cette "Ava Green" comme ma mère. Je sortis donc les bonbons et me mit à les incendier avec ma baguette.
Des larmes coulaient sur mes joues. J'aimais la solitude. Tout comme je la répugnais. Je ne supportais pas de me faire ignorer ou regarder de travers. Je n'en pouvais plus.

Après en avoir fait brulé cinq paquets de patacitrouilles, je me penchais dangereusement sur le muret pour regarder en dessous. Rien. Le calme complet.
Le château était aussi silencieux dehors que dedans. Eclairé par les rayons de lunes, on ne pouvait imaginer plus beau paysage. Puis je me mit à balancer mes pieds me faisant dangereusement tanguer sur le bord du muret. Tomber ne serait pas si grave finalement. La dangereuse et cinglée Dawn Green arrêterais de faire régner la peur sur Poudlard si elle n'était plus de ce monde.



Si un professeur arrivait, j'aurais de gros ennuis... Mais cela était il plus grave que ça au point où j'en était ? Et si c'était un élève, je m'enfuirait en courant et repartirais me coucher.

M'amusant à me balancer sur le bord du muret, je ne remarquais pas l'ombre qui se trouvait derrière moi et qui s'approchait silencieusement. La nuit n'allais pas être aussi calme que je l'avait pensé...

@Luca Brazi Tu me suis dans ce RP ?

Je regardais l'horloge de mon dortoir, à peine éclairée par la lueur de la lune qui tombait sur elle. L'heure de ronde des préfets et professeurs devait être passée, je commençais à avoir l'habitude de me retirer de mon dortoir pour aller contempler les étoiles, d'ailleurs mon professeur d'Astronomie avait dû le comprendre vu comme je lui parlait de mes observations en cours. Je me dirigeais donc vers la tour d'Astronomie, je m'étais vêtu tout de noir pour me rendre moins visible et avançait d'un pas très léger avec beaucoup de prudence pour éviter tout problème. Jusqu'à aujourd'hui la chance était de mon côté, il fallait que ça dure, ce soir était une soirée parfaite pour admirer les constellations grâce à un ciel dénué de nuages.

J'arrivais enfin en haut de cette haute tour d'observation, je poussais la porte délicatement pour ne pas faire de bruit tout en regardant au travers de l'ouverture qui s'agrandissait pour vérifier qu'il n'y avait personne. La vision qui s'offrait à moi fut si surprenante que l'espace d'un instant je resta figé sur place, une jeune fille était sur le rebord de la tour, mais que faisait elle, une chute de cette hauteur, lui assurait une mort instantanée. Je voulu crier pour lui dire de descendre mais cela pouvait l'effrayer et la faire tomber. Je devais réussir à m'approcher d'elle pour la tirer hors de là sans qu'elle ne me voit ou m'entende. J'étais plus que discret quand je le voulais mais là ça risquait d'être compliqué, cependant la fille avait l'air d'être complètement absorbée par ses pensées, ce qui me laissait une plus grande chance de réussite.

Je m'approchais à pas de loup vers la jeune élève dans l'espoir de ne pas lui faire peur, je ne supporterais pas de voir quelqu'un se jeter devant moi sans que je ne puisse l'aider, c'était d'ailleurs ma grande peur, ne pas pouvoir protéger quelqu'un par incapacité. Je me trouvais enfin à distance raisonnable de l'élève, qui me tournait le dos sur le rebord, pour l'attraper et la mettre hors de danger. D'un mouvement rapide, pour ne pas la laisser réagir, je saisis sa main gauche et la tira assez fort vers ma droite, peut être un peu trop, la peur de la voir tomber avait certainement prit le dessus, ce qui la fit descendre et se retourner vers moi avant d'atterrir dans mes bras.

Son visage était à quelques centimètres du mien, nos yeux ne se quittaient pas, je connaissais cette merveilleuse fille. C'était Dawn, je l'avais rencontré à la bibliothèque quelques mois auparavant, une fille très sympathique et intéressante avec qui je partageait plusieurs points communs. Son état était il lié aux rumeurs que j'avais entendu sur elle, il se disait qu'elle avait agressée une de ses amies dans la Grande Salle. Je ne prêtais aucune attention aux histoires de couloir, et même si elles étaient parfois fondées, ce n'était pas dans mon habitude de juger une personne sans avoir pris le temps de lui parler et comprendre pourquoi elle avait agit de la sorte. J'étais inquiet pour elle, la détresse et la tristesse qui se dégageait de ses yeux étaient accompagnées d'une colère visible. Tout en la gardant dans mes bras dans l'espoir de la réconforter je lui demandais ce qui pouvait la mettre dans cet état.

« Dawn, tu vas bien ? Si tu veux me parler, je suis là. Je sais que nous ne nous connaissons pas énormément mais je suis à ton écoute. »

Je n'arrivais pas à sourire, la voir comme ça me faisait mal, je voulais qu'elle soit heureuse et joyeuse comme la fois de notre rencontre. J'appréhendais sa réaction, elle voulait peut être un peu de solitude, et si je lui avait fait mal. Plusieurs questions se bousculaient dans ma tête en attendant que la jeune fille réagisse.

Je me balançais de plus en plus en avant jusqu'à ce que je sentis une main se refermer sur ma main gauche et me la tirer rapidement avec force. Je n'eu pas le temps de ressentir la douleur que je me retrouvais dans les bras de celui que je reconnus tout de suite : Luca.

Nos yeux semblaient accrochés l'un à l'autre. Et nos visages étaient si près que j'arrivais à sentir le souffle du garçon.
Luca. Rencontré à la bibliothèque où nous avions discuté pendant des heures de sujets nous passionnant tous les deux tels que la Métamorphose, la Défense contre les forces du Mal, et plein d'autres entre deux éternuements de ma part. Ce garçon était aussi intéressant que gentil.

Oh non pas lui !
Savait-il pour les rumeurs ? Qu'en pensait il ? Son avis sur moi était il toujours le même ? Notre début d'amitié m'était des plus précieux et je ne voulais pas la perdre. Surtout avec l'humeur dans laquelle j'étais.
Ses bras ne me lâchaient pas. Je commençais à être profondément gênée. Il devait forcément avoir remarqué la position dans laquelle j'étais, autrement il ne m'aurait pas tiré vers lui avec tant de force.
Je lisais dans ses yeux de l'inquiétude. Il avait du avoir peur que je tombe.
Un peu de colère me revint et je me dis que, après tout, ça ne le regardais pas.

Im me demande si je vais bien. Que je peux lui parler, qu'il est à l'écoute. Ah non pas de pitié. Non Luca pas de pitié je te l'interdis.
Je haïssais la pitié. Même s'il m'arrivait de l'utiliser. La colère, la tristesse, revint sur mon visage. J'essayais d'utiliser un ton ferme. Malheureusement, ma voix se mêlait au chagrin.

-Je vais bien.

Non. C'est faux. Mais t'as pas à savoir. Tu comprendrais pas. Tu trouverais ça bizarre. J'ai pas envie que tu me prenne aussi pour une cinglée. Pas toi.

-Lâche moi.

J'avais mal à mon poignet. Mais je comprenais son geste. Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'être en colère. La tristesse s'entendait dans ma voix. Comment allait-il réagir ?

Il ne me lâchais pas. Peut-être ne m'avait il pas entendue ? J'en doutais. Je répétais pourtant plus distinctement.

-Lâche moi.

Malgré ma colère, je le bouffais des yeux en espérant que les rayons de la lune ne brillent pas au point qu'il voie mes yeux.

-Lâche moi ou je hurle.

J'n étais capable, mais je savais très bien -et peut-être que lui aussi- que je n'en ferais rien. Je repensais à notre conversation. Plus précisément lorsque je lui avait confié mon envie de devenir Animagus. Le sien serait un loup. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Savoir que quelqu'un partageait mes gouts m'avait fais si plaisir !

Le regard des autres, eux qui ne savaient pas le mal qu'ils pouvaient faire simplement avec un regard où des paroles malintentionnées, un acte tout simplement lâche et malsain. C'était forcément pour ces raisons que la jeune fille de Serpentard se retrouvait dans cet état, qui mettait sa vie en danger, en la vidant entièrement de tous les sentiments heureux qu'elle renfermait avant ce mauvais passage. J'ai déjà connu ce sentiment, être visé par les autres, qui pour la plupart étaient là à juger, tout en faisant bien pire par derrière. Comment pouvait on juger quelqu'un sur un seul de ses actes, sans regarder le reste. Nous sommes tous différents, je ne pouvais en vouloir aux autres d'être comme ils étaient, en revanche j'espérais qu'ils s'en voudront si leurs actes provoquent un drame qui ne peut être réparé. Je devais lui faire comprendre que ce n'était pas le cas de tout le monde, nous faisons tous des erreurs et c'est grâce à ses dernières que l'homme s'améliore au fil des années, nous apprenons de nos erreurs et échecs, ils doivent être transformés en forces et non laissés comme des faiblesses.

Dawn me disait qu'elle allait bien, contrairement à ses yeux et sa voix qui exprimaient tout le contraire. Je comprenais le fait qu'elle voulait que je la lâche et la laisse tranquille, personne n'aime être vu dans un de nos moments de faiblesses et pourtant nous en avions tous, cependant au fond de nous, cette compagnie que l'on rejette instinctivement, nous aide grandement et nous soulage. Trouver quelqu'un qui nous comprends est une quête qui n'est pas toujours couronnée de succès dans la vie. Je voulais être là pour elle, j'étais dans l'incapacité de la laisser seule dans ce moment de désespoir. Elle menaçait de crier si je ne la lâchais pas, même si je n'en croyais pas un mot, elle pouvait le faire, si cela pouvait l'aider à se sentir mieux. J'accepterais n'importe quel châtiment, si c'est pour le bien de quelqu'un que je porte dans mon cœur. Je me rendais compte que je devais lui faire mal aux poignets à force de les serrer pour l'empêcher de faire une bêtise irréparable.

Ma première main lâcha une des siennes pour parcourir son dos jusqu'à atteindre sa tête que je tenais calmement tout en l'approchant du côté droit de mon visage, ma deuxième main se positionnait fermement au milieu de son dos pour la maintenir proche de moi. Nos joues étaient maintenant l'une contre l'autre et mes lèvres se retrouvaient au niveau de ses oreilles. Je lui murmurais donc ce que je pensais et lui proposais mon aide de façon à ce qu'elle comprenne que ce n'était pas de la pitié comme on peut le croire facilement dans ces moments mais de la compassion de la part d'une personne qui avait vécu cette difficulté et qui ne lui portait aucun jugement.

« Dawn, calme toi. Tu n'es pas obligé de me parler de suite, même jamais. Je te dis ça car j'ai vécu ta situation et je te comprends. Tu es une fille exceptionnelle à mes yeux. Je te propose de me dire ce qui te met dans cet état ou nous asseoir et m'écouter parler des constellations. »

Je reculais ma tête, la sienne en faisait autant, pour enfin nous retrouver face à face, ma main qui était dans ses cheveux venait faire disparaître une petite larme qui avait coulée de son œil droit. Mon visage affichait enfin un léger sourire, j'espérais qu'il serait suffisant pour qu'elle commence à m'accepter et qui lui inspirera une certaine confiance. Mon regard se plongeait dans le sien, je ne voulais qu'une chose qu'elle se sente mieux, la voir sourire, vivre à nouveaux, remplir se vide qui c'était créé en elle.

L'heure passait, et une brise fraiche se manifesta.
Je ne sentais plus mes poignets. Luca ne me lâcha pas, l'une de ses mains parcourra mon dos avant d'atteindre ma tête. Je frissonnais. Mais contrairement à ce qu'on aurait pu penser, ce n'était pas le froid qui en était la cause. Il avança doucement ma tête contre sa joue droite et posa son autre main dans mon dos, me tenant fermement. Nos joues tout comme nos corps étaient collés.
Il me souffla à l'oreille deux propositions : lui dire ce qui causait l'état dans lequel j'étais, ou nous asseoir et le laisser parler des constellations.

Sans même me rendre compte de ce que je faisait, je l'entourais de mes bras et appuyait ma joue contre la sienne. Les larmes avaient refait surface.
Cela faisait du bien. Un câlin. C'était si rare, si précieux.



"Tu es une fille exceptionnelle à mes yeux". A tes yeux. Mais seulement à tes yeux. Je ne le suis pas. Toi Luca, toi tu l'es. Exceptionnel. Mais pas seulement à mes yeux.

-Merci.

Je me dégageais doucement de son étreinte pour le regarder dans les yeux. Mon dieu, des gens tueraient pour avoir des yeux tels que les siens. Leur couleur vert clair, je en l'avait jamais vu comme ceux là. Je continuais donc à le bouffer des yeux espérant que la nuit noire ne me trahirais pas.

-Tu dois déjà savoir ce que j'ai. L'incident de la Grande Salle. Tout le monde est au courant. J'ai frappé Lexa.

Je ne me sentais pas si coupable que ça de l'avoir frappé, j'avais mes raisons, et puis Lexa le comprenait. Elle savait.

-Luca, notre amitié a beau être récente, elle m'est très chère, alors si tu pouvais essayer de te mettre à ma place... Pour comprendre mon geste...

Je me reculais et allait m'assoir sur le muret.

-Ce matin là, Lexa a reçu une lettre lui apprenant que nous étions demi-sœurs. Son père a rencontré ma mère quelques années avant ma naissance. J'ai toujours dit être fille unique, mais... J'avais un frère. Hayden. Ce fut le premier enfant du père de Lexa et de ma mère. Quelques années plus tard, ils se sont retrouvés, mais le père de Lexa avait trop bu, et ma mère... Je ne sais pas. En tout cas, l'homme que je pensais être mon père n'a jamais eu d'enfants.

Je marquais une pause, fixant le sol. D'un revers de main, j'essuyais les quelques larmes restantes et continuais mon récit.

-A ce moment là, la rage m'a submergée et je me suis jetée sur Lexa. Chaque coups que je lui donnait, j'imaginais ma mère. Je sais que je devrais pas m'imaginer la frapper, mais elle... (l'émotion s'entendit plus fortement dans ma voix) Elle n'est même pas venue assister à l'enterrement d'Hayden. Elle ne sait rien de moi, rien de ses enfants.
Et je ne voulais pas avoir Lexa pour sœur. Entre nous... C'est compliqué. Nous sommes totalement différente, mais on s'aime. On s'est jurées de rester ensemble jusqu'à la mort.

Je regardais le muret puis le Serpentard avec une légère expression de culpabilité.

J'avais un peu peur de sa réaction, je n'étais finalement pas grands choses pour elle, nous ne nous connaissions pas tant que ça. Les bras qui me serraient, me faisaient penser que j'avais bien fait de la forcer à se rapprocher de moi et de ne pas céder à ses demandes pour la lâcher. Je sentais des fines gouttes chaudes sur ma joue droite, les larmes coulaient de ses yeux sans retenues, puis elle me remercia d'un simple Merci avec une voix très basse. Quand son visage se recula pour se retrouver face au mien elle me parla de l'incident de la Grande Salle, une rumeur que j'avais entendu, et qui était pour une fois vrai, de ce qu'elle me disait. Avant de se retirer de mes bras et d'aller s'asseoir sur le muret, elle me confirmait que mes sentiments à son égard étaient réciproque, même si notre relation était nouvelle, elle avait une grande valeur pour nous deux, je ne savais pas comment l'expliquer, mais je tenais particulièrement à cette nouvelle amitié.

Elle commença par m'expliquer le contexte de cette histoire, et j'en apprenais d'avantage sur son passé, je comprenais maintenant ce qui la rendait si mature pour son âge. J'avais ressentit comme un blocage quand elle m'avait parlé d'être fille unique et un autre moment où elle parlait de quelqu'un qui était à Poudlard, en parlant de lui au passé, c'était donc son frère. Tout mes questionnements trouvaient des réponses, elle avait donc perdu son frère. Je n'osais même pas imaginer ce qu'elle pouvait ressentir de perdre un frère, je n'en avait pas, mais j'imaginais ça comme perdre un de mes parents, je ne pourrais pas vivre sans eux. Elle et son frère étaient les enfants du père de Lexa, je l'avais rencontré environ un mois plutôt, elle avait failli renverser mon ami Jack avec son balai au parc. Elles étaient donc demi-sœur. En séchant les larmes qui étaient encore présentes sur son visage, elle continua son histoire pour rentrer dans les faits de la Grande Salle.

Elle m'expliquait le déroulement de cette mésaventure, qu'elle imaginait sa mère à la place de Lexa, on ressentait dans son récit la trahison qu'elle avait reçu et la tristesse derrière sa colère. J'étais persuadé que cette haine qu'elle avait déchaîné sur Lexa ne lui était pas destiné, de ce qu'elle me disait, elle en voulait à sa mère qui en plus de ne pas avoir était présente pour elle l'avait trahi, elle et sa famille. Lexa était simplement son amie qui venait lui annoncer cette terrible nouvelle, elle était là au mauvais moment avec la mauvaise information.

« J'ai entendu parler de cette histoire, et laisse moi te dire que je n'avais fait aucun jugement sur toi. J'espérais pouvoir t'en parler pour comprendre ton geste. Je suis vraiment désolé pour ton frère, je ne peux même pas oser imaginer la douleur de cette perte, tu es une personne vraiment très forte et courageuse pour continuer à vivre avec ce poids. Je pense que ce n'est pas un sujet que tu veux aborder vu que tu es évasive, mais si un jour tu as besoin d'en parler je serais là. »

Je me demandais comment c'était possible de vivre avec ça, si elle était aussi attaché à lui, que ce que je le suis à mon père, cela devait être une souffrance quotidienne, un vide infini et impossible à combler.

« Pour en revenir à ton histoire avec Lexa, je pense, si tu ne l'as pas encore fait, que tu devrais t'excuser et lui parler de ce que tu ressens à propos de cette histoire. De mon point de vue la déception de ta mère c'est transformée en colère et Lexa était celle qui t’annonçait ce que tu ne voulait pas entendre. Nous faisons tous des erreurs, mais elles ne nous représentent pas forcément, tu es quelqu'un de bien dans le fond, j'en suis sûr. Ne laisse pas les autres faire de toi ce que tu n'es pas. Mon avis sur toi n'as pas changé, tu reste une personne à qui je tiens et que j'admire »

Moi ? Forte ? Courageuse ? Je ne trouvais pas. Etre devenue muette et ne pas avoir parlé pendant un an en ajoutant que je me laissais mourir, je ne trouvais pas ça courageux. Je souris donc. Luca n'avait pas besoin de savoir de telles choses. Mais je le remerciais.

-Ca me fait plaisir de savoir que je peux compter sur toi. Je n'ai pas eu besoin de m'excuser à Lexa. Entre nous, pas besoin de parler pour ce comprendre. C'est un peu comme la relation que j'entretenais avec mon frère.

Je me levais et tournais le dos au jeune Serpentard levant la tete pour admirer le ciel.

-Moi aussi je tiens à toi. Beaucoup. Mais surement pas de la même manière que toi...

J'avais parlé si bas que j'étais quasiment sure qu'il ne m'avait pas entendu. Et c'était le but. Je ne voulais pas qu'il sache les sentiments que j'avais à son égard. Du moins pas tout de suite. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Par peur de sa réaction ? Par peur de perdre son amitié ? Possible.

Je baissais le regard sur ma tenue. Pas question d'être habillée n'importe comment. J'aimais les vêtements de style anciens et était toujours habillée chiquement.
Je portais un chemisier blanc et un pantalon en pattes d'eph vert olive. J'adorais cette tenue. Si je ne me trompais pas, c'était le genre de tenue que portaient les femmes en 1940. Bon d'accord c'était vieux, mais si joli ! Non mais Dawn reconcentre toi, tu es avec Luca, t'as pas oublié ? Reste pas come ça dans tes pensées !
Je me retournais vers lui.

-Bon assez parlé de moi. Dis moi ce que tu fais là jeune Serpent. C'est mal de sortir de son dortoir après le couvre feu cher monsieur, surtout venant d'un deuxième année. Bonjour l'exemple pour les plus jeunes !

J'éclatais de rire avant de reprendre mon sérieux.

-C'est si agréable de venir ici la nuit, c'est calme et en même temps, tu vois la beauté du ciel ainsi que le Parc endormi. Et la plupart du temps, il y a une petite brise fraiche. J'adore venir ici. Ca faisait un moment maintenant, j'ai déjà failli me faire griller. Mais bon. Tu préfères admirer quoi dans le ciel ? Les étoiles ou la Lune ?

La Lune et ses beaux rayons d'argent. Je l'avais toujours admirée. Elle était belle. Ses rayons nous éclairaient et nous trahissaient rarement. J'aimais détourner le règlement, et quoi de mieux que de le faire la nuit ? Elle était comme une sorte de compagne pour mes escapades nocturnes.
Et si j'avais bien compris la dernière fois, je n'étais pas la seule à détourner certaines règles.

Dawn me remerciait avant de m'expliquer sa relation avec Lexa, les deux filles semblaient vraiment très proches d'après ses paroles. Même plus que ça, elles avaient une amitié complètement fusionnelle, elle comparait cette relation avec celle qu'elle entretenait avec son frère, j'imagine que ce doit avoir la plus grande des valeurs pour elle. De plus, elles étaient maintenant plus que des simples amies, elles étaient demi-sœurs, comme si les liens du sang avaient réuni officiellement cette amitié en tant que famille, nos amis sont souvent vus comme une famille qu'on a choisie, enfin la plupart du temps et de mon point de vue.

La jeune et belle Serpentard se retournait de façon à être dos à moi, puis m'avouait tenir également à moi, même beaucoup, cependant je n'arriva pas à entendre sa dernière phrase. Ce que j'avais entendu en revanche me rassurait, je n'étais pas simplement une connaissance comme une autre dans l'école, elle avait ressenti une alchimie particulière entre nous, tout comme moi. Je ne saurais expliquer pourquoi et comment, peut-être du fait de nos passions qu'on avait partagé.

Elle se retourna vers moi, en changeant totalement de sujet, elle voulait en savoir plus sur moi et plus précisément sur ce que je venais faire ici. Tout ceci sur le ton de la rigolade, en ironisant sa phrase et appuyant sur le fait qu'un deuxième année doit montrer l'exemple, avant qu'on se mettre à rire tous les deux. C'est vrai que même si j'étais un élève assez studieux et rigoureux, j'avais toujours du mal à me tenir au règlement, surtout tout ce qui concerne les interdictions nocturnes. Comment je pourrais profiter des étoiles en restant enfermé dans ma chambre, je suis toujours parti du principe que tant que mon travail est fait, contourner deux ou trois règles ce n'est pas bien grave.

Après avoir bien rit de sa prestation, Dawn reprit son sérieux pour me parler de ce qu'elle aimait trouver en venant ici en pleine nuit, la fraîcheur, la vue et le calme. Exactement ce que je venais chercher pour me vider un peu la tête et me détendre. Puis elle me demanda ce que je préférais dans le ciel nocturne, la resplendissante et grande Lune, ou ce grand voile d'étoiles formant de magnifiques dessins.

« Ce que je viens faire ici ? Regarde ce ciel et toutes ses étoiles, tu connais un meilleur endroit à cette heure-ci toi ? Je viens souvent les contempler quand le ciel est aussi dégagé. Et... Choisir entre la Lune et les étoiles... Ce n’est pas un choix facile, tous les trésors qu'on trouve dans le ciel de nuit sont magnifique. Mais si je dois choisir, je dirais les étoiles, bien que la lune illumine nos nuits la plupart du temps, elle reste un spectacle déjà vu. Alors que les étoiles sont comme une toile qui se redessine chaque nuit. On y retrouve toujours des constellations, mais il est si vaste qu'on a l'impression de le redécouvrir de nouveau tous les soirs. Vu comment tu fixes dans la direction de la lune, j'imagine que toi c'est elle que tu préfères, non ? »

Dawn semblait aller un peu mieux, elle avait même rit, voir son rire qui était suivi d'un sourire en remplacement des pleurs et de la tristesse, me remplissait de joie. Je ne supporte pas de voir quelqu'un que j'aime malheureux, enfin qui pourrai aimer ça. Admirer le ciel avec cette jeune Serpentard que j'appréciais particulièrement, était vraiment très agréable, ma soirée était devenue encore plus plaisante que ce que j'avais imaginé en sortant furtivement de mon dortoir un peu plus tôt ce soir-là.

Après avoir ris tout les deux sur ma phrase très ironique, Luca m'explique qu'il était venu admirer les étoiles. Mon sourire s'élargit.

-Tu as raison, le choix est difficile. Mais oui, c'est bien la Lune. Disons que... c'est comme une partenaire dans mes escapades nocturnes. Elle m'éclaire tout comme elle me réconforte. A le dire comme ça, ça a l'air étrange, mais c'est la vérité. Les étoiles, malgré que je pense la même chose que toi, ne me font pas ressentir la même chose lorsque je les regarde.

Je comprenais son envie irrésistible de venir admirer les étoiles. Et puis après tout, ne l'avais-je pas déjà fait ? Si.

Il commençais à faire vraiment froid. Ma tenue ne me tenais plus très chaud.

-Il commence à faire froid, je pense que je vais aller me coucher maintenant. Ca me fais chaud au cœur de savoir que tu es là si besoin, et si toi-même tu as un souci, n'hésite pas. (Je m'approchais de lui et le regardait droit dans les yeux.) Merci.

Puis je posais une main sur son épaule et déposais un baiser sur sa joue avant de repartir dans mon dortoir.




En me recouchant, je ne m'endormis pas tout de suite. Je repensais à la façon dont Luca avait fait pour m'empêcher de faire des choses impardonnables, à la façon dont il a su me consoler tout en m'écoutant et me réconfortant.
Cette nuit serait à jamais gravée dans ma mémoire. Le lien que Luca et moi avions créé devenait plus solide à chacune de nos rencontres.
Je me souvint alors : "Mais surement pas de la même manière que toi...". Je me rendis alors vraiment compte que mes sentiments à son égard n'étaient pas que de la simple amitié.
Mais je ne pouvais pas ressentir cela, on se connaissaient si peu ! Non, une belle amitié. J'allais m'endormir avec l'image de notre amitié gravée dans ma tête. A partir de maintenant, tout va aller mieux. Luca est là si j'ai besoin, je peux compter sur lui.

Et alors que mes paupières commençaient doucement à se fermer, un nom me vint à l'esprit.
C
A
N
E
L
L
E

Canelle. Mon amie. Ma petite amie.

Canelle.
Ma petite amie.
Canelle.

Et à partir de ce moment, mes yeux s'ouvrirent en grand. Et je ne dormis pas de la nuit.

Fin du RP pour moi, merci à mon superbe partenaire

La soirée était devenue vraiment très agréable, l'admiration des merveilles que nous offrait le ciel en cette douce nuit, était partagée par la jeune fille que j'admirais tout autant. Je ne m'étais pas trompé sur son choix, même s'il elle me précisait qu'il fut difficile, c'était bien la Lune qu'elle préférait, elle argumentait son choix et je ne pouvais qu'approuver ses propos. Nos choix étaient différents sur ce sujet, et pourtant nous l'aimions autant l'un que l'autre, d'une façon différente, mais nous partagions encore quelque chose de plus.

Une autre activité que nous avions en commun, pas la plus exemplaire il faut le reconnaître, c’étaient ses petites excursions de nuit. Nous finirons bien par nous faire attraper par un préfet ou un professeur, cependant j'accepte volontiers ce risque, s'il me permet de faire des rencontres comme celle-ci et de me donner l'occasion de les approfondir. Tout en regardant le ciel pour profiter de cette magnifique nuit, je commentais le précédent choix de Dawn.

« Je comprends ton choix, c'est aussi une très belle façon de voir la Lune. J'aime beaucoup ta façon de penser. »

Je pouvais voir sur le corps de la jeune Serpentard, le froid qu'il la traversait, elle s'était raidie, et c'était compréhensible. Je m'étais habillé pour l'occasion pourtant mon pull ne suffisait pas à me réchauffer convenablement contre cet air glacial que l'on trouve souvent au sommet de cette haute tour. Je sais que suis quelqu'un de plutôt frileux, mais avec sa tenue elle devait être frigorifié. Cette fois encore, j'avais vu juste après avoir contempler la Lune et les étoiles dans un court silence agréable avec Dawn, elle relevait le fait qu'elle commençait à avoir froid, avant de m'annoncer qu'elle allait de ce fait rejoindre son dortoir. La jeune fille était heureuse que j'ai été là pour elle, et que je le serais encore, pour ma part j'étais heureux de voir à nouveau un sourire sur son merveilleux visage.

Ma nouvelle amie. Amie ? Je ne savais pas vraiment ce que je ressentais pour elle, je n'avais jamais eu ce ressenti, cette sensation étrange de bien être avec une personne que je ne connais pas encore vraiment. Elle comptait énormément pour moi, et j'avais déjà envie de la revoir avant même qu'elle soit partie, c'est la seule chose dont j'étais sûr. Elle s'avança vers moi, me remercia, puis en posant sa main sur mon épaule, elle m'embrassait la joue. Je n'étais pas vraiment de nature timide, cependant je ne savais à ce moment-là pas comment réagir, je restais donc figé comme si j'avais croisé le regard d'une Gorgone, la regardant se diriger vers la porte qui mène aux escaliers, pour qu'elle puisse aller se reposer paisiblement dans son lit. Ce n'est seulement quand Dawn referma délicatement la porte derrière elle, qu'un son fini par sortir de ma bouche.

« A bientôt. Dawn. »

FIN