07 juil. 2020, 12:14
Regarde moi...
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Couloirs, Poudlard
21.10.2044
Couloirs, Poudlard
21.10.2044
Aster courrait dans les couloirs, agrippée à son sac comme s’il s’agissait d’un rocher dans la tempête. Le clocher du château marqua la nouvelle heure et la jeune fille redoubla d’efforts : Elle n’allait tout de même pas arriver en retard à son premier cours de métamorphose ! A cette même pensée, elle eu un hoquet d’horreur. Que penserait son professeur ? Elle passerait pour une étourdie ! Elle avait toujours été une élève modèle et ne comptait pas changer cela à peine arrivée au château. "Plus qu’un étage et j’y suis…" Était-ce interdit dans le règlement de courir dans les couloirs ? Si oui, elle s’en voudrait de faire perdre des points à Gryffondor mais elle mettait un point d’honneur à être ponctuelle.
Soudain, au détour d’une statue, son regard se posa sur un groupe de Serdaigle en plein débat. Parmi eux, elle reconnut la tignasse blonde de son frère. "Caleb…" La jeune fille stoppa brusquement sa course. Elle aurait voulu rabattre son capuchon rouge sur son crâne et s’enfuir sans être vue. Poursuivre son chemin sans un regard pour lui, faire comme si rien de tout cela ne l’atteignait. "C’est vrai non ? Ça ne t’atteint pas… Pourquoi ça t’atteindrait ? Il est juste trop occupé pour venir te voir.". En réalité, elle souhaitait plus que tout qu’il la prenne dans ses bras comme il le faisait autrefois, avant que ce chapeau mythomane l’envoie dans la mauvaise Maison. Depuis la Répartition, elle n’avait récolté qu’un regard stupéfait de sa part. Comme s’il ne la connaissait pas au fond. Aster avait envie de le secouer pour lui ouvrir les yeux : "Je suis toujours moi tu sais ! Je suis toujours ta sœur !". Mais ce cri restait coincé et formait une boule dans sa gorge. Sentant les larmes monter à ses yeux, la jeune fille ferma les paupières et continua sa route.
Le plus discrètement possible, elle longea le mur de pierre et tourna à l’angle du couloir. Là, elle jeta un coup d’œil dans la direction de l’étranger qu’était devenu son frère. Il avait l’air si insouciant, si dégagé… Était-ce trop demander qu’il s’inquiète un peu pour elle ? Pourquoi n’était-il pas venu la voir ? Aster prit une profonde inspiration : "Ne pleure pas ! Pas ici, pas maintenant !"Se n’était pas son genre de se donner en spectacle. Elle croisa le regard de Caleb qui détourna aussitôt les yeux comme brûlé par un simple contact visuel avec elle. La douleur se fit plus profonde : toute pensée rationnelle l’avait quitté. Ses larmes coulaient maintenant largement sur ses joues et sa gorge brûlait d’ hurler sa peine à se château si vide. La griffonne se remit à courir, ses hoquets accompagnant le bruit de sa cavalcade. Elle courrait sans but précis, elle voulait juste se débarrasser de cette peine qui lui enserrait le cœur.