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31 janv. 2021, 12:56
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Ennis n'a pas l'air entièrement convaincue. Après tout Siobhán ne l'est pas non plus, elle tâtonne, touche du doigt et s'écarte vite lorsqu'elle sent le sujet pencher trop dangereusement d'un côté ou d'un autre ; elle n'est pas sûre de ce qu'elle avance et a même l'impression de faire du sur-place. Pourtant elle se prend à apprécier cette petite dose d'incertitude.

- Tu marques un point. Je ne connais même pas Yule, enfin juste de nom, j'ai toujours fêté Noël parce que le chéri de ma mère est moldu et ses enfants aussi, je n'y suis même pas particulièrement attachée. Je ne m'étais jamais posé la question d'une équivalente sorcière d'ailleurs.

Elle repense aux revendications de Parkinson, à celles du Conseil : recentrer la vie sorcière sur les sorciers. C'était tentant, mais la communauté magique de Grande-Bretagne n'était pas faite uniquement de sorciers "pure souche". A vrai dire, ils étaient même une minorité, une petite élite. Alors était-ce vraiment recentrer sur les sorciers, ou bien sur la magie ?

- Mais en même temps, à Poudlard il y a aussi des sorciers nés-moldus, ou des sang-mêlés. Finalement ceux qui doivent faire le plus d'efforts pour s'adapter, c'est quand même les nés-moldus, imagine si demain tu devais aller au collège moldu sans rien savoir d'eux. Après une petite pause - ça fatigue, de réfléchir - elle commente : le mieux, ce serait d'avoir les deux.

Sa certitude vacille à chaque fois que la conversation est prise d'un nouveau souffle et comme les petites flammes qui dansent au hasard des courant d'air de la salle des trophées, elle penche tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, parfois elle tangue tant et si bien qu'elle se sent tomber jusqu'à ce que le fil de la discussion la ramène en terrain neutre. Maintenant elle pense qu'elle divague trop, il faut aller droit au but - s'il y en a un.

- J'ai pas envie non plus.

Avec la déception d'une vaincue, elle concède :

- Je ne sais même plus quoi dire tellement c'est horrible. Au final on a peur des moldus, et eux ont peur de nous.

Le silence s'installe tranquillement, mais Siobhán se trouve gênée de sa présence et elle le chasse après quelques secondes, l'air sincère et amusée.

- J'aime bien discuter avec toi, c'est cool, je suis obligée de réfléchir. Franchement tu me faisais un peu peur au début avec ton air de croque-mort mais finalement je t'aime bien, t'es sympa et c'était constructif.

Elle relève sa manche gauche et sans regarder son avant-bras, le tâtonne à la recherche d'une montre visiblement absente, puis tourne à nouveau la tête vers Ennis.

- T'as l'heure ? Ça va bientôt être le couvre-feu pour moi, je sais que les préfets ont un peu plus de temps mais moi il va falloir que je monte les escaliers.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

08 févr. 2021, 22:53
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Ennis retint la remarque acerbe qui lui brûlait littéralement les lèvres. Énormément de sorciers ne se posaient même plus cette question et avait délaissé les fêtes sorcières pour les traditions venues du monde moldu. Celles-ci, sans aucun lien avec la magie, prenaient le pas sur leurs propres coutumes, grignotant le peu de fêtes sorcières vénèrent la Magie. Celle qui les parcourait de part en part et leur procurait tant de pouvoir. Celle qu'en nos sentait se déployer en elle lorsqu'elle méditait, qu'elle participait aux rites ou de plus en plus rarement sous le coup d'une émotion forte. Tous ces petits - ou grands - événements lui avait permis de mettre des mots sur sa magie. Elle pouvait la définir. Et plus elle grandissait, plus elle la maîtrisait, plus elle pouvait la décrire; sa couleur, ses fluctuations, ses préférences, ses envies, sa cachette, les émotions qui la faisait rugir ou au contraire se faire toute petite.... c'était intimement lié à son caractère et son histoire... et ça lui donnait des clefs pour progresser. Mais tout ça, sans les rites magiques, elle n'en aurait pas eu conscience. Ou alors bien plus tard, avec force de méditation.

La discussion se poursuit et Ennis n'a guère plus de choses à ajouter pour enrichir le débat. Le sujet est délicat et complexe. Et elle n'a que quinze ans après tout:

- "
La peur est un mauvais moteur." Fut sa conclusion. Ce n'était pas d'elle mais elle l'avait vérifié ou constaté plusieurs fois. Quelques secondes restent en flottement, comme en dehors du temps. Le regard de la préfète se perd à nouveau sur les trophées et autres médailles qui scintillent à la lueur de sa baguette et de la bougie de Siobhán qui brise le silence. Commen doit-elle prendre la comparaison avec un croque-mort? Elle tourne la tête vers la jeune fille et lance un regard mi-interrogateur mi-amusé. Sans rien dire. Puis sous la nouvelle question elle remonte sa manche droit et eclaire son poignet avec sa baguette. Le mur s'assombrit mais le cadran se révèle, les aiguilles indiquent clairement qu'il va être temps de prendre le chemin vers le portrait de la Grosse Dame.

- "
Il nous reste assez de temps pour remonter en salle commune. Je n'ai pas de ronde." Elle indique ainsi que ce soir, elle doit se plier au même couvre-feu que les autres élèves. Le statut de préfète pourrait accorder quelques minutes en tombant sur un collègue ou un professeur sympathique. Mais il ne fallait pas abuser de la prérogative.

- "
On n'est pas obligée de se dépêcher pour autant." Elle pensait au défaut d'appui de sa camarade sans pour autant le mentionner.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et de 01/48 à 04/49- Avatar par A. Davis

24 mars 2021, 19:24
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Siobhán opina religieusement à la conclusion de la préfète, Ennis parlait vraiment très bien. C'était une conclusion, enfin c'est ce que Siobhán concluait du ton adopté par sa camarade. Au moment de se remettre en marche la douleur assaillit ses deux genoux et elle grimaça violemment ; voilà ce qu'elle récoltait pour être restée trop longtemps dans une mauvaise position. En serrant les dents, elle se redressa aussitôt et mine de rien elle souffla sur la bougie la plus proche et la flamme s'éteignit dans un ultime tremblement, puis elle humecta son pouce et son index droits et du bout de ces doigts pinça brièvement la mèche pour en éteindre la braise. « Par sécurité.» Elle avait vu son grand-père faire ainsi à de nombreuses reprises, et ce soir elle s'était sentie assez enhardie par sa conversation avec Ennis pour s'y essayer elle aussi (et elle succéda).

- Parfait !

Siobhán perçut la bienveillance derrière la dernière remarque d'Ennis, et sourit faiblement avant de soupirer.

- T'inquiète, je peux marcher normalement, ça va aller.

Elle préférait de loin encaisser une douleur abominable sur une courte durée que la sentir s'étaler et perdurer au fil d'une marche plus longue ; elle serrerait les dents et tout irait bien. « J'irais voir l'infirmier demain matin. »

D'un geste de la main elle balaya la conversation, signe qu'elle ne voulait plus en dire un mot, mais quelques instants plus tard seulement, d'une nouvelle floppée de mots elle fit barrage au silence qui projetait de s'installer entre elles deux (Siobhán n'était pas tant dérangée par le silence, mais elle savait que d'autres pouvaient l'être alors avec la plus grand charité elle s'en faisait un ennemi) ; et clopin-clopant elle prit la direction de la sortie tout en interrogeant Ennis :

- Ça va la vie sinon ? Les cours, le Quidditch, la préfecture, les amours et amis et tout... J'avoue que je ne viens pas voir tous les matchs parce que je ne comprends pas tout ce que je vois mais j'ai entendu dire que vous avez gagné votre premier de la saison, c'est super cool !

Elle revenait en terrain connu, là où elle ne manquerait pas de répondant et n'aurait pas à réfléchir à deux fois avant de donner une réponse. Et puis sûrement en apprendrait-elle plus sur sa camarade à travers le blabla quotidien (Siobhán avait bien compris que sous les billevesées pouvaient se dissimuler les plus grands secrets, et qu'il suffisait souvent d'un peu d'observation pour les débusquer) qu'au cours des tâtonnements politiques qui l'avait faite tourner en rond dans la salle des trophées : elles en était désormais sorties, et la cage d'escaliers n'était plus très loin.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

25 mars 2021, 14:00
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Comme Siobhán lui assurait que tout irait bien, Ennis ne posa pas plus de question et se mit en marche toujours éclairée de sa baguette. Elle pouvait entendre à la démarche de sa voisine que cela n'allait pas aussi bien que ce qu'elle pouvait le prétendre. Mais Ennis n'était certainement pas du genre à insister pour obtenir une confessions sur les problèmes, douleurs ou sentiments des autres. Selon l'interlocuteur elle pouvait faire l'effort d'écouter, ou pas. A la réflexion c'était plutôt pas. A la place elle adapta son rythme de marche à la deuxième Gryffondor et écouta le silence relatif qui s'était installé. Les deux adolescentes remontaient les allées, les différentes coupes, trophées et médailles scintillants aléatoirement sous la lueur émise par la baguette de la préfète, et la voix de Siobhán s'éleva pour lui poser des questions somme toute assez banales. Des questions qu'elle évitait toujours du mieux possible puisqu'elle n'aimait pas parler d'elle. Sauf avec quelques personnes choisies.

- "
Oui c'était au début du mois contre les Ailes d'airain de Serdaigle. Ils ont joué de beaucoup de malchance il faut dire. Pas qu'on n'en ai pas profité ou que je me plaigne. Mais on a connu des rencontres bien plus équilibrées." Parler du Quidditch était le meilleur moyen d'esquiver et comme l'autre adolescente avait mis le sujet sur le tapis volant elle ne s'était pas privé.

Elles étaient maintenant dans les escaliers. La prefete éteignit sa baguette à l'aide du contrefort adéquat et la rangea dans sa poche. Elle n'avait pas encore relancé la discussion et ne savait pas vraiment quel sujet aborder. Devait elle lui retourner ses question après son ellipse? A moins qu'elle ne reste sagement sur le Quidditch.

- "
C'est vrai que les règles sont parfois complexe. Même en s'y intéressant, même en jouant régulièrement, on peut en oublier ou mal les comprendre. Mais il y a des sports ou jeux sur balais plus simples heureusement." Elle évita de se lancer dans une énumération. Le sujet n'interessait peut-être pas sa camarade alors elle préférait lui laisser le choix de lui poser des questions si elle le souhaitait. Et puis, cela lui évitait aussi de parler. Elle était concentrée sur le bruit de leurs pas, celui de sa voisine irrégulier, et le sien plus discret. Elle avait oublié la raison qui l'avait poussée à s'introduire dans la salle des trophées. Sauf qu'elle venait de se rappeler à elle. Un sifflement venait de se faire entendre derrière les deux filles qui étaient a quelques marches du prochain palier. Ayant sans conteste reconnu ce son si désagréable, elle ne prit même pas la peine de se retourner et glissa à Siobhán:

- "
Cet arriéré ne vaut pas qu'on réagisse." Mais c'était surtout pour se convaincre elle même de ne pas se retourner. Si elle le faisait, il allait encore sortir un de ses phrases graveleuses, et elle voulait à tout prix éviter d'en entendre encore une.

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25 mars 2021, 16:59
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Siobhán constata par elle-même : Ennis n'aimait pas parler de sa vie, ou bien elle n'en avait vraiment pas très envie : elle avait rebondi sur le Quidditch, et seulement le Quidditch. Bon, Siobhán lui avait tendu - offert - la perche... Tant pis, ça n'était pas bien grave : elle n'avait ni l'air ni malheureuse, ni mauvaise, alors la jeune gryffonne ne chercha pas de raison d'insister.

- Là-dessus, je te crois ! Mmh, je m'intéresserais plutôt à ceux-là alors, je n'ai pas une très bonne mémoire alors le moins de règle il y a, le mieux c'est pour moi.

Elle était prête à renchérir sur le Quidditch : elle en savait trop peu pour couper court à la conversation mais le sifflement strident qui retentit dans leurs dos le fit pour elle, avec la déclaration d'Ennis qui suivit. Siobhán n'était pas du même avis, et ainsi ne manqua pas de le faire savoir :

- Ne pas réagir ?! Tu rigoles ? Si on ne se défend jamais, ils continueront encore et encore, il ne faut pas rêver, c'est pas parce qu'on les ignore qu'ils s'en lassent.

Elle avait déjà sorti sa baguette de sa poche droite, le rouge lui était monté aux joues et le visage empreint d'une fureur théâtrale, elle fit volte-face puis dévala d'une traite la dizaine de marches qui les séparaient trublion.

Là, elle se figea (d'abord pour la crédibilité et parce qu'elle ne voulait pas se mettre à portée de mains de l'autre, ensuite parce que descendre à toute vitesse avait ravivé la douleur dans ses deux jambes et si elle faisait un pas de plus, elle grimacerait, enfin parce qu'il était légèrement plus grand qu'elle et elle s'en était trouvée intimidée), planta ses yeux dans les siens (d'un bleu glacé si joli qu'elle se désola un instant de ce qu'elle allait leur infliger) et sans laisser le temps à l'autre de réagir, prononça avec fermeté :

- Conjuncto !

Puis elle recula, prit plusieurs grandes inspirations et marqua un long silence, réfléchissant d'une part à un exemple évocateur à donner à Ennis pour appuyer sa première affirmation, d'autre part à ce qu'elle venait de faire. Alors qu'elle toisait le garçon nouvellement aveuglé par les larmes et la douleur, elle fut traversée par la tentation de lui jeter un second maléfice, au cas-où la conjonctivite serait t. Après quelques secondes, prise par la pitié elle décida qu'elle ne le ferait pas, et lui donc tourna les talons pour remonter jusqu'au palier, quelques marches en amont de sa camarade. Les yeux rivés sur le mur de derrière, elle marmonna d'un ton factuel :

- Imagine si à chaque fois, à la place de te siffler on te colle une baffe. Tu ne vas pas baisser la tête éternellement... Si ?

Au dernier mot elle fut frappée d'un détail qu'elle avait, visiblement, complètement ignoré en blessant volontairement quelqu'un sous les yeux de la préfète, et ce en pleine possession de ses moyens et facultés intellectuelles. Là, elle se figea. Une minute durant, elle n'osa pas détacher ses yeux du mur et fit mine de se perdre dans la contemplation des briques, sûre et certaine que même les plus horribles tableaux seraient plus cléments avec elle que le regard mortifère d'Ennis-la-préfète. Et finalement... Siobhán était droite dans ses baskets et trouverait malhonnête de plaider avoir agi sous la colère ; d'autant plus que si elle ne l'avait pas fait ce soir, elle l'aurait fait une autre fois.

- Tu vas me mettre en retenue ?

Elle avait élevé la voix d'un ton neutre, prête à défendre sa cause jusque dans le bureau du professeur le plus sévère. Tout de même, une partie d'elle espérait qu'Ennis comprendrait : la salle commune était au palier suivant et Siobhán avait quelques devoirs à terminer.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

25 mars 2021, 22:18
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Tout s'était passé trop vite, elle n'avait pas pu arrêter Siobhán. Et voilà que l'autre crétin se retrouvait atteint d'une conjonctivite magique. Ennis soupira. Est ce qu'il était si difficile de faire preuve de réflexion? Elle était agacée par le comportement de la gryffonne vraiment. Elle la laissa prendre de l'avance pour vérifier l'état de la toute nouvelle victime. Il la fixait durement du mieux qu'il en était capable. La voilà dans de nouveaux draps. Elle pivotant pour retrouver sa camarade de promotion qui tentait une explication.

- "
Non mais ça ne va pas?" Sa voix était froide, sèche et elle avait claqué. Ennis serra les dents. Siobhán ne bougeait plus droite comme un 'i' en fixant le mur. Elle mit quelques instant à réagir en demandant si elle allait la mettre en retenue. La préfète regarda dans la cage d'escalier. Il était toujours là, il avait même grimpé quelques marches.

- "
Tu sais bien que je ne peux pas. Mais on va devoir aller trouver un professeur. Mister Briggs doit être sans son bureau. Allons-y." Et elle embarqua la rouge et or en poussant légèrement son épaule. Ennis serrait des dents. Idiot ne les avait heureusement pas suivit. Elle n'avait pas entendu ses pas. Toutefois elle attendit d'en être sûr pour reprendre la parole. Elle s'arrêta au beau milieu du couloir menant à la salle commune. Il était désert et le resta.

- "
Le fait que je sois en train de chercher un autre moyen de régler ce problème ne t'a pas traversé l'esprit je suppose? La confrontation directe et la réaction à la loi du Talion c'est pile ce qu'il recherche. Ça l'amuse. Pire je pense que ça l'excite. Presque plus que le fait que je l'ignore." Sa voix était toujours froide et sèche. Mais moins coupante.

- "
Oublions le professeur Briggs. J'espère que le fait que le mentionne suffira à ce qu'il n'aille pas se plaindre. Et sinon il suffira de dire que tu as été punie. Maintenant si tu permets j'ai des choses à faire." Et elle tourna les talons et parti donner le mot de passe à la Grosse Dame. Une fois dans la salle commune elle avisa les personnes présentes et préféra rejoindre son dortoir. Une fois sur son lit elle tira les rideaux et pritnlz temps de souffler. À tous les coups cette histoire allait lui retomber dessus dès le lendemain. Elle devait trouver un moyen de le confondre sans pouvoir être considérée comme fautive. Il ne fallait plus que quelqu'un s'en prenne à lui sous aucune forme et qu'il soit pris sur le fait. Ça n'allait pas être une mince affaire mais elle y parviendrait.

C'est a priori mon dernier post. Merci pour ce RP.

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26 mars 2021, 14:28
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Ennis en colère est absolument terrifiante. De plus, Siobhán attendait une autre réaction, elle pousse donc un soupir bruyant de mécontentement. Egalement, elle grimace à la mention du directeur de maison : le gaillard ne lui inspire pas particulièrement confiance. Aussi, Merlin sait combien Siobhán déteste l'astronomie, et par association, Monsieur Briggs. Elle maugrée sans répondre à la préfète, obtempère avec nonchalance lorsque la main de fer la pousse vers la Grosse Dame mais hésite à se retourner pour poser les mille questions qui lui traversent l'esprit. Elle reconnaît qu'ici, la spontanéité n'était pas le meilleur choix, qu'Ennis aura peut-être des ennuis à cause d'elle et que cela pourrait même être la raison derrière son reproche...

Et puis non, c'est absurde :

- S'il va se plaindre, c'est moi qui lui ai jeté le sort, t'as rien fait, il ne t'arrivera rien.

Ennis s'était arrêtée, Siobhán pensait à toute vitesse : c'était quoi la loi de Talion ? Ç'aurait été quoi, une autre solution ? Le rapporter aux professeurs ? Qu'en auraient-ils fait ? Il faudrait leur infliger un Bloclang permanent pour qu'ils cessent de siffler, railler, grincer. Alors elle se contenta de hausser les épaules et lancer des regards assassins aux portraits qui s'amusaient de la situation. Ecouter d'une oreille les remontrances, puis songer : Ennis était trop attachée aux règles pour son propre bien.

Elle perçut l'amélioration dans le ton de sa camarade et fut soulagée de la conclusion ; Siobhán pourrait dormir sur ses deux oreilles ce soir. La réaction de la préfète l'avait surprise, mais plus tard elle set trouva bête d'avoir pensé qu'Ennis n'en dirait rien.

Tout bas, elle finit par marmonner un « Merci » et se mit lentement en marche vers la Grosse Dame après qu'Ennis soit rentrée dans la salle commune, resta quelques minutes accoudée à la rembarde du palier, le regard dans le vide, silencieuse. Mais l'imposante gardienne de la tour s'impatienta exigea qu'elle lui donnât le mot-de-passe in extremis, ou bien Siobhán dormirait dehors. La jeune fille répondit avec détachement et s'engouffra derrière le portrait après avoir marmonné une série d'injures et de « N'importe quoi... » adressées à tout le monde et personne.

Dans la salle, elle se fit une place autour de la cheminée où un petit groupe d'élèves était en pleine débat sur les effets détaillés du sortilège Crache-Limace. Elle y contribua à peine, trop occupée à dresser le bilan des évènements d'une soirée dont elle oublierait bien vite la teneur. Dans tous les cas, elle n'aurait ni remords, ni regrets. Elle n'en voudrait pas à Ennis, plutôt s'apitoierait-elle sur la situation de la préfète et ruminerait encore ce qu'elle lui avait reproché pour quelques jours. Peut-être qu'elle reconsidèrerait son impulsivité. Déjà son esprit avait effacé la grande majorité de leur conversation sur l'état sorcier, sa légitimité et ses mœurs.

- Fin -

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