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15 avr. 2021, 18:38
Et au bout il y aura la mer  +   A.M 
C'est étrange. Le silence est présent depuis le premier instant. Depuis que nos regards se sont croisés et que nos souffles se sont mélangés. Mais un nouveau silence s'installe suite à la Valse de mes mains. Un silence qui m'interroge. Un silence qui permet aux légers sifflements de revenir. Maudits sifflements. Grimace. Je porte une main à ma tête. Un silence de la part de ses propres mains. Une est bien en évidence, sous mes yeux. Vissée dans la pierre de la rambarde. Je me souviens que, quelques instants auparavant, c'était moi qui me cramponnait à la pierre. Moi qui cherchait à me sentir vivante de par la douleur que je pouvais ressentir. Mais plus maintenant. Plus depuis que je ne suis plus seule et que j'ai trouvé cette personne qui parle avec le ciel pour parler avec moi. Qui le considère, comme papa m'a appris à le faire.

Je ne sais pas pourquoi cette proposition d'aide s'est écrite aussi spontanément dans le ciel. En soit, elle ne me l'a pas demandé. Son haussement d'épaules le démontre. Elle n'a peut-être pas besoin d'aide, finalement. Enfin, si. La seule aide que je pense pouvoir lui apporter, de ce qu'elle m'a laissé transparaître, c'est pour l'aider à aimer de nouveau les astres. Elles ne sont pas égoïstes. On ne peut pas dire ça, je crois. Elles sont tristes pour nous. Elles rient avec nous. Elles nous écoutent. Elles sont là pour ceux qui savent les comprendre. Et je pense qu'Alio sait les comprendre. Sinon elle ne les utiliserait pas pour parler, pour me parler. Elle a peut-être simplement cherché à déverser sa rage, sa colère, sur quelqu'un, quelque chose. Et les Magnifiques ont encaissé. Être au mauvais endroit au mauvais moment. J'connais.

Malgré le silence de ses mains, son silence, à Alio, son haussement d'épaules qui m'aurait énervé et piqué il y a quelques temps, dans une toute autre situation, je ne peux pas me résigner à tourner les talons, à la laisser seule au bord du vide de la vie, avec cette rage et colère. J'ouvre la bouche, pour parler. Puis je la referme. Je ne peux pas. Briser ce silence chargé de paroles. Je ne veux pas en être responsable.

Alors, je rassemble mes mains devant moi.
Je triture mes doigts dans tous les sens. Ma bague change de place toutes les secondes.
Je fais un pas vers elle. Le vent souffle dans les branches. Le vent souffle sur nos êtres.
Délicatement, pour ne pas lui faire peur, je saisis une mèche de ses cheveux. J'attends, quelques secondes, interrogatrice, attendant une quelconque réaction négative de sa part. Un frisson le long de mes doigts. Le froid ? Je continue mon entreprise.
Une. Deux. Trois. Et je fais comme Mima, si souvent, avec mes mèches, lorsque j'étais en colère, qu'importe la raison. Je tresse doucement ses cheveux fins. Beaux. Noirs comme la couverture des Magnifiques là-haut.
Le vent ne m'aide pas. Mais je m'accroche à ma tâche. Je m'accroche à elle. Je ne sais pas combien de temps. Mais nous sommes juste là, sur notre promontoire. Alio, moi et les Magnifiques à perte de vue.
Pour l'éternité de cet instant.

Plume, chère Plume, il me semble bien que ce soit le point final pour ma part.
Point final que j'ai du mal à mettre. Point final d'une magnifique Danse.
Je te remercie de l'avoir rendue si belle. Avec ton style et tes mots, avec ta plume (et tes douces musiques).
J'espère que nous voguerons de nouveau à côté, pour découvrir l'infinité de la réalité.
Merci

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

02 mai 2021, 12:21
Et au bout il y aura la mer  +   A.M 
Et la Mer continua à Onduler.
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Le Silence devait reprendre son droit.
Elle sentit la panique vriller pendant un instant son cœur en apercevant Inconnue plaquer une main sur sa tête et une grimace déformer ses lèvres.
Instinctivement, elle aurait voulu prendre cette main dans la sienne, l'enlever de ce visage, refaire un geste vers les étoiles, avec un petit sourire, recommencer à Parler pour éviter ce qui faisait grimacer Inconnue.

Peut-être bien que les étoiles étaient frivoles, qu'elles aimaient Tromper les rêves, les espérances et les songes. Mais elles seraient toujours là, même masquées derrière les nuages, même éblouies par la Lune, même cachées derrière des volutes de fumée. Toujours.
Elles n'étaient pas libres, elles non plus. Soumises à être scrutées à chaque instant, où qu'elle s'étende. Jamais une seconde sans pouvoir souffler en secret, s’affaisser, peut-être.
Elle aurait voulu demander à Inconnue si les étoiles étaient Heureuses de voir le Jour les engloutir. Si elles en avaient assez d'être décriées, aimées, de se faire malmener par dix mille paroles contradictoires.
Mais le Silence semblait assez épais à présent pour l'empêcher de bouger. À moins que ce ne soit le froid?

Et puis, Inconnue aura beau dire, écrire, ce qu'elle veut dans les étoiles, il n'en restera pas moins qu'elle reste un Pilier sous cette voute.
Elle s'est rapprochée, même.
Elle fut surprise de la voir prendre des mèches de cheveux noirs *comme les siens* dans ses paumes, puis la fixer, intensément.
Pétrifiée, pendant un instant, elle regarda les Mains-oiseaux qui la seconde d'avant voltigeaient dans le ciel s'emmêler dans ses cheveux.

Mais ses épaules se relâchèrent lorsque petit à petit, Inconnue se mit à tresser le tout.
Elle ne détournait pas ses yeux de ceux concentrés sur les cheveux qu'on nouait, inlassablement, faisant se faufiler les mèches les unes au-dessus des autres.
*Reines.*
Elle vous imaginait ainsi, en cet instant. Reines de la Nuit en train de se parer pour la Lune.
Le vent soufflait fort, mais pourtant, les mèches s'enlaçaient encore et toujours, intrépides, puis retombant sagement des deux côtés de son visage.
Et le vent semblait murmurer les mêmes promesses que les Mains-origamis, que les yeux si doux d'Inconnue. C'était le vent de la Mer, celui qui charriait les senteurs de sel qui piquaient le bout de la langue et laissaient les yeux emplis des vagues outremer.



*Je ne t'abandonne pas, Enfant-étoile.*
*N'aie plus peur du Vide. Il lui arrive aussi d'être effrayé par plus Grand que lui.*
*Admire. Admire la Vie, car tu n'en auras qu'une.*
*Et nous serons Ensembles.*


FIN


Je ferme ainsi cette Danse sur cette Belle promesse.
Ce fut un plaisir que de partager cet écrit avec toi (il va me manquer!), j'espère que nous nous retrouverons bientôt pour entrecroiser à nouveau nos Mots.

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.