Le titre veut dire ''Tes mains sont froides''...

Dehors, il faisait tellement froid, que personne ne sortait... Tout le monde était au chaud à l'intérieur ou sous leur couette...

Mais moi, j'était courageuse... Je me suis emmitouflé dans un gros manteau, j'ai mis un bonnet, des gants et des grosses bottes. Je poussais la porte sous les yeux ébahis des élèves frileux...

La chaleur de l'intérieur ne me donnait vraiment pas envie de sortir, mais j'avais envie. La solitude me rendait parfois triste, mais là, j'en avais vraiment besoin...

Dehors, le froid glacial était saisissant et me gelait les muscles, mais il fallait bien que je bouge...

Arrivée près du Lac Noir gelé, je m'assit sur l'épaisse couche de neige et faillit même tomber dedans. Ce qui me faisait le plus rire, c'était quand je soufflais et que mon souffle se voyait... Comme de la fumée.

Je me leva et je marcha pour aller sur le Lac Noir, je sentait la glace crisper sous moi... Je me suis alors allongée pour répartir mon poids... Je ne m'éloigne quand même pas trop du bord pour que, s' il y ait un problème, je puisse revenir assez vite.

Le froid glacial me permettait aussi d'avoir plus d'oxygène, ce qui ne fait pas de mal...

Tout d'un coup, j'entend la neige crisser sous les pieds de quelqu'un. Je me retourne rapidement et aperçois une jeune fille...

Voilà @Alison Morrow...

Janvier.
Les couloirs étaient plutôt vides ce mercredi après-midi. Il fallait dire que le temps était franchement capricieux, et que des flocons ne devraient pas tarder à percer la Coupole grise.
Elle était intriguée par ce ciel encore plus que par l'absence d'Autres au-dehors.
Il était uniforme, d'un gris pâle comme elle en avait rarement vu. Les nuages se confondaient les uns les autres, strictement rien à voir avec les cieux d'ordinaire bleus de janvier, d'où pointaient quelques nuages.
Ici, on aurait dit qu'un peintre malicieux avait étalé une couche de non-couleur banale pour recouvrir tout, même le soleil.
La voûte était uniformément lumineuse, d'une couleur gris lumière des plus sobres. *Épuré.*

Franchissant la porte donnant sur le parc, elle laissa ses pieds la guider, le nez toujours lever vers le Gris lumière. Il était indéfinissablement beau, et attirant.
Encore un peu, et elle pourrait voir des flocons moucheter cette chapelle grise, et dégringoler lentement du ciel en petits paquets légers.

Elle réajusta son bonnet blanc à pompon sur l'arrière de sa tête avant de s'enfoncer un peu plus sur la terre gelée. Les arbres étaient figés, magnifiquement immobiles, comme sculptés. Le gel avait commencé à s'enrouler autour de leurs branches noueuses, et ils paraissaient presque brillants sous ce ciel Étrange.
Les rares buissons qui subsistaient étaient recroquevillés sur eux-mêmes, leurs maigres brindilles cherchant probablement à empêcher le froid de s'infiltrer en leur sein.
Ce qui était peine perdue, il arrivait même à se faufiler dans les dortoirs. Elle avait les pieds gelés depuis deux jours.

Enfouissant son nez dans son écharpe jaune et noire, elle regarda les volutes de vapeur sortant de sa bouche s'élever dans le gris lumière, s'y diluer, puis finalement rejoindre le Nulle Part.
Finalement, elle se dirigea vers le Lac.
Sa sacoche était toujours en bandoulière, et elle espérait quelque chose de ce froid immobile. Le retour d'une Flamme vue l'an passé, peut-être.

Sa main non-gantée s'extirpa rapidement de sa poche de cape, avant de s'enfouir dans le tissu brun. Entre des livres de bibliothèque, des carnets et du matériel à dessin, elle trouva le bocal emprunté quelques minutes plus tôt à la cuisine.
De quoi se réchauffer.

Ses bottines s'enfoncèrent dans une couche de poudreuse un peu plus épaisse que les autres, manquant la faire trébucher. Grognant un peu, elle enjamba le reste de poudreuse, pour se retrouver face à une gamine sur le Lac.
*On dirait un lapin qui va s'faire écraser par une bagnole moldue.*
Son visage toujours fermement engoncé dans son écharpe, elle ne lui adressa aucune parole avant d'aller plus loin s'asseoir sur une pierre épargnée par la neige. Mais aussi gelée que ses voisines congelées. *P'tain !*
Les muscles de ses cuisses se crispèrent brutalement et elle remonta ses jambes près de son torse, les cachant dans les plis de sa cape dans un vain espoir de les réchauffer.

Soufflant sur ses doigts, elle se résigna à lever la tête vers l'autre fille et articula, en pointant la glace du doigt :

" 'Fais gaffe, hein. Ça peut être fragile et j'ai pas envie d'jouer à la pêche aux sorciers."

Puis sortant sa baguette, elle la pointa vers le bocal.
Un livre de la bibliothèque semblait lui avoir donné la clé pour oublier plus souvent ses gants sans en être inquiétée. S'il avait menti... Elle allait probablement lui faire la tronche, bien que ça n'allait certainement pas l'atteindre. *Tsss.*
D'un geste fluide, elle prononça la formule magique en imaginant les Bleues irradier brusquement dans le petit bocal...
Rien.
Fronçant les sourcils, elle s'assit en tailleur, croisa les jambes en prenant soin de ne pas essuyer ses bottes sur son pantalon, se redressa et pointa à nouveau sa baguette sur le bocal. Hors de question d'échouer aussi près du but !

Elle se concentra à nouveau, fit tournoyer sa baguette en insistant sur les bonnes syllabes et imagina les Bleues se consumer dans le bocal.
Aussitôt, des petites flammes apparurent, dansant dans le verre, lumineuses et tranchantes au milieu de ce paysage blanc.

Levant les bras en signe de victoire, elle rangea sa baguette dans la ceinture de son pantalon de velours, se saisit du bocal où brûlaient à présent de petites flammes bleues et soupira d'aise en sentant une douce chaleur se répandre dans ses doigts.
Ses yeux se fermèrent alors qu'elle savourait cet instant de Silence.
Un instant qu'elle s'offrait.
Un cadeau d'elle-même à elle-même.
*Du Vide.*

Quand je me retourna pour apercevoir elle me dit quelque chose de peu rassurant... Je savait que j'allais possiblement tomber, donc il fallait plutôt me réconforter...

Après plusieurs minutes où je ne bougea même pas un cheveux, la jeune fille alluma un petit feu dans une lanterne. Elle avait dû lire ce sort dans un livre de la bibliothèque car c'est le seul endroit où l'on peux l'apprendre...

Et là, seulement à cet instant, je me rendit compte que, depuis le début, je m'était trop éloignée du bord et que la glace allait commencer à craquer... Sous la fine couche de glace, je pouvais apercevoir des cailloux ! Ce qui veux dire que si je tombait, j'allais me fracasser contre ces cailloux.

Là, c'était vraiment la panique... J'essayait rapidement mais pas trop de revenir sur le bord pour ne pas tomber... Je n'avait pas trop envie de tomber dans cette eau glaciale !
Mais soudain, la glace commença à se fissurer. Ce n'était plus qu'une question de temps....

Je cria de toutes mes forces pour que le jeune fille m'entende en criant ceci :

- A l'aide !!!!!! La glace se fissure !!!!!!!!! Je sais que pêcher une sorcière n'est pas dans ton emploie du temps, donc vient m'aider s'il te plait !!!!!!!!!!!!

Je commençais à me relever pour courir de toutes mes forces. Je courrait très vite. Mais la glace craqua quand même...

Je ne m'était pas tromper, l'eau était glaciale. Je remua les bras dans tous les sens pour essayer de remonter à la surface... Je prenait tout l'oxygène que je pouvais... J'espérait de tout mon corp que la jeune fille viendrait me chercher puisque j'était près du bord...

Je poussa un long crie pour lui indiquer où j'était...

Désolé du retard @Alison Morrow...

Elle colla son front au petit bocal luisant. Une douce chaleur se répandit dans sa tête, la faisant sourire sous son écharpe.
Le vent murmurait dans les branches dénudées, les cristaux de neige tintaient comme des petits cailloux durs qu'on fait s'entrechoquer, des rumeurs provenaient du château, le Lac craquait doucement.
*Comment ça, craquait ?*
Elle releva la tête juste à temps pour croiser un regard digne d'un lapin apeuré allant se faire rouler sauvagement dessus par une voiture moldue. *Merde ! Mais qu'elle est conne !*

Elle reposa le bocal avec des gestes désordonnés, se força à respirer un grand coup (et à refouler un souvenir assez similaire datant de l'an passé) et s'avança du plus vite qu'elle put sur la glace.
L'autre s'était enfoncée dans un dernier cri, et à présent, elle ne voyait qu'un trou noir et béant à l'endroit où la gamine se tenait auparavant.
*Mais merde !*
Faisant glisser ses semelles le plus vite possible sur la glace, elle arriva près du trou en priant pour que la glace ne cède pas sous son poids *additionné à celui d'une andouille finie dont les vêtements vont être trempés !*.

Une longue suite d'injure franchit le seuil de ses lèvres alors qu'elle plongeait son bras entier dans l'eau glaciale.
Des milliers d'aiguilles aiguisées se pressèrent contre sa peau, y pénétrant brutalement. Elle serra les dents et s'allongea sur la glace pour mieux fouiller les eaux noires.

Dans sa tête, c'était le chaos absolu. Elle avait l'impression de n'être à nouveau que la petite fille qui a peur du noir, de l'eau, et du manque d'air. Elle se voyait enfant, dans une situation semblable. Elle se revoyait l'an passé, la tête sous l'eau, transie, appelant elle aussi à l'aide. *On d'vrait faire interdire le lac en hiver tant qu'un éruptif peut pas marcher d'ssus !*
Elle commença à franchement paniquer lorsqu'elle ne trouva rien d'autre que de l'eau sous ses doigts dont elle ne percevait plus que difficilement les signaux qu'ils lui renvoyaient.

Alors qu'elle pensait que c'était foutu, que l'autre était probablement déjà morte congelée, qu'on allait l'accuser d'homicide volontaire, et qu'elle allait passer le restant de ses jours enfermée dans une cage au milieu de strangulots, ses doigts gourds effleurèrent un morceau de tissu. *Bordel !*

Passant son épaule entière dans l'eau (ainsi qu'une partie de son torse), elle agrippa plus fermement ce qui s'avéra être un manteau d'hiver et tira de toutes ses forces.
La glace craqua à nouveau, ce qui lui fit redouter le pire. *Mais j'lui avais dit, pourtant, j'lui avais dit, je-je...*
Ses pensées formaient un amalgame indestructible, se défaisant pour mieux s'emmêler en un nœud toujours plus complexe.
*Arrête d'penser ! A force d'trop réfléchir, on perd son courage !*

Grimaçant, elle tira un peu plus, assez pour voir la tête de la fille crever la surface.
Son autre main, frigorifiée car restée plaquée sur la glace, chercha à empoigner celle de la fille.
*Faîtes qu'elle bouge. Pitié. Faîtes qu'elle soit pas noyée, j'vous en prie...*
Sinon, qu'est-ce qu'elle pourrait dire à un professeur, avec un cadavre boursouflé à la main et une manche détrempée ? "Oh, excusez-moi, je finis de noyer la crétine qui a voulu me faire jouer à la pêche aux canards, et je suis à vous !"
*Impossible.*

"Bordel, magne ton cul plus vite que ça !" Hurla-t-elle a moitié, les muscles douloureux et le corps déjà secoué de frissons.

L'eau était tellement gelé que j'avais l'impression que tous mes muscles s'étaient arrêtés, tétanisés... Je gardait mes forces pour toutes les utilisées d'un coup... Je gardait mon souffle mais je commençait à en manquer.

Surtout, j'essayait de ne pas m'affoler pour ne pas perdre de souffle. Et la, au dessus de moi, j'ai aperçu une ombre sur la glace qui plongeait sa main. La main en question gigotait dans tous les sens pour essayer de m'attraper et elle disait en même temps une phrase pas très très poli mais bon...

Je donna un petit coup de pied dans l'eau et elle attrapa mon manteau. Puis, je lui tendis ma main qu'elle attrapa d'un geste vif. Quand je vis le trou, je donna le plus grand coup de pied que je puis pour monter en haut.

Je senti mon corps se soulever et ma tête qui retrouva peu à peu l'air. Je pris une énorme bouffée d'air et continua à donner et donner des coups de pieds dans l'eau. Je m'agrippa à elle en essayant de ne pas l'emmener à moi. Je souleva à l'aide de mes bras mon corps au dessus de la glace.

Ca y est, j'était en sécurité, je ne risquai plus rien. Je grelottait de tout mon corps en essayant de place quelques mots pour articuler la phrase :

- Merci beaucoup !

Je m'allongea sur la glace pour ne pas refaire l'erreur et je fis signe à ma sauveuse de faire comme moi en me dirigeant vers la rive... Le seul mot que j'avais en tête était "Ouf !"...

Et voilà @Alison Morrow... Par contre, je vais pas trop pouvoir écrire en ce moment...

Visiblement, hurler avait parfois du bon.
L'autre imbécile parvint à se tirer hors de l'eau, s'accrochant à ses vêtements ce qui lui fit craindre pendant un instant le pire. *Si elle repart en arrière, j'm'en fous, je lui casse les doigts jusqu'à c'qu'elle m'lâche.*
Sa dernière baignade de Février n'était toujours pas passée.
Tremblante, de froid autant que de peur, elle essaya de comprendre pourquoi le Lac n'était pas mieux protégé en hiver. *P't'être bien qu'Loewy veut faire du tri.*
Elle n'y croyait pas du tout, mais son cerveau semblait lui aussi engourdi par le froid.
Elle regarda sa manche trempée et la gamine grelottante devant elle. Il leur faudrait sans aucun doute un peu plus que le feu qu'elle avait pris dans son bocal pour les réchauffer.

Grimaçant, elle fit des moulinets avec son poignet dans l'espoir d'aider son sang à circuler et à se réchauffer, tandis que son cerveau essayait désespérément de se souvenir d'un sort permettant de les sécher.
Elle abandonna avant de se faire des nœuds au cerveau, et sans se préoccuper plus de l'autre idiote, elle entreprit de regagner son rocher sans se casser la figure.

"Merci beaucoup !"

*Qu...?*
Elle se retourna d'un bloc vers la fille. *Parc'qu'elle veut discuter en plus ?*
Elle était énervée. Une de ces fureurs noires qui vous empoisonnent le sang pulsait dans tout son corps. Elle s'attendait presque à ce que la glace fonde sous ses pieds tellement elle en voulait à l'autre. Si cela n'avait tenu qu'à elle, et si elle n'avait pas eu peur des représailles, elle l'aurait balancée à nouveau dans la flotte.
L'autre jugeait plus important de la remercier que de s'excuser ? Elle aurait pu être flattée de cette marque de reconnaissance si la gamine avait une quelconque valeur à ses yeux, ce qui n'était pas le cas, et si elle n'avait pas autant envie de la tuer.
Elle avait pourtant pour simple projet de s'asseoir, de continuer à réviser ses sortilèges, de regarder le vent lécher la fine pellicule de glace sur le Lac, et voilà qu'elle devait renoncer à tous ses projets pour materner une enfant qui avait voulu faire l'idiote ! Elle se mordit la langue pour ne pas hurler.
Pourquoi fallait-il toujours que ses journées soient gâchées par des Autres qu'elle ne connaissait ni de Morgane ni de Merlin, et qu'elle ne recroiserait probablement jamais ?
Pourquoi abandonner tous ses projets pour faire la baby-sitter ?
Bordel ! De quoi était fait le cerveau des premières années ? De mandragore desséchée et bouillie ?

Lui dédiant un regard courroucé, elle se détourna sans un mot pour rejoindre sa place, ses talons tapant contre la glace. Tant pis si un trou se formait, tant pis si l'autre tombait à nouveau, *qu'elle crève!*, tant pis !
Le bocal était toujours en place, la flamme avait presque disparu.
Soupirant, agacée, elle plaqua ses mains contre le verre devenu tiède. Sa manche mouillée la faisait presque souffrir avec le vent glacé qui se glissait entre les herbes calcinées par le gel, tel un gros chat frigorifié.
Elle prit la décision d'enlever son pull, se débattit un instant sous sa cape, puis le posa près de la flammèche mourante.
En tee-shirt à manches courtes, elle se pelotonna dans sa cape en priant pour que le pull sèche vite. *Ben voyons. Sur une pierre glacée, avec un truc qu'on peut même plus appeler "flamme". C'touchant, les rêves.*

Grimaçant, une bordée de jurons sur le bord des lèvres, elle se saisit de sa baguette pour tenter de raviver le feu.
Fermant les yeux, elle se redressa, et entreprit de se concentrer.