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23 août 2021, 19:33
Réaligner les Étoiles
Alison, 2ème année
15 Juin 2046,
◦ Tour d'Astronomie ◦

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Je ne sais pas encore Comment,
Mais ce sera Grandiose.


Image

Eryne, Alison, et l'origami laissé à Lena,
le cousin au troisième degré de tous les autres qui sont en cercle.


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PV @ERYNE O'KIERAN, @LENA SMITH, @SURPRISE

Ses talons claquaient contre les pierres des centaines de marches. Elle s’élevait, c’était certain, mais si lentement…
À chaque fois, c’était pareil : elle avait l’impression qu’elle allait rester bloquée dans ce maudit escalier, que les murs allaient se refermer sur elle, que ses poumons refuseraient de n’aspirer ne serait-ce qu’une goutte d’air, et que l’ensemble de marches et de lumière formerait son tombeau.

Longuement, elle avait espéré aller autre part.
Mais elle avait bien sûr dû se raisonner : elles ne pouvaient aller que là. *M-mais ça veut dire accepter… L’autre… O’Kieran…L’amener ici... C’pas une bonne idée…*
Il était de toute façon trop tard pour reculer.
La machine impitoyable et parfaitement huilée du destin venait de se mettre en marche. Et il n’y avait strictement aucune raison pour qu’elle se grippe soudainement.

oOo
Précédemment, Poufsouffle.


Pieds nus, le souffle court, elle tentait de se fondre au milieu du décor. Merlin savait à quel point c’était difficile, quand on se savait différente. Les Autres croient tout savoir. Ils apprennent dans leurs livres, ils écoutent en classe, et ont l’impression de progresser sur la pente du savoir. Mais c’était une illusion, uniquement. Apprendre comment lancer un Orchideus, c’était beau, mais ça ne répondait pas à toutes ces questions élémentaires et inavouables qui vous trottaient en tête. Qui était-elle ? D’où venait le monde ? Qu’était la vie ? Pourquoi les hommes ? Qu’est-ce que c’était, une âme ?
Des milliers de questions, qui s’accumulaient dans sa tête, et étaient décidées à ne pas en sortir.
Le problème, quand on a des questions et pas les réponses, c’est qu’on laisse un gouffre immense s’emparer de son être, et qu’on y chute éternellement.

Secouant sa tête pour chasser ces idées, elle se glissa jusqu’au dortoir de Lena. Il était vide.
Ses lèvres parvinrent encore à happer un peu d’air, suffisamment pour la convaincre qu’il fallait poser un pied devant l’autre, le plus naturellement possible.
Mais comment avoir l’air naturel lorsqu’à l’intérieur de vous-même, c’est le bordel ?
Tendue, elle s’avança dans la pièce, sortit un papier plié bleu de sa poche, le déposa sur l’oreiller de Lena, puis pivota brutalement sur ses talons et s’enfuit comme une voleuse.

oOo
Retour au présent.


Elle finissait d’arranger les origamis bleus et jaunes en cercle, en haut de la tour d’astronomie. Bien sûr, le cercle était déjà relativement parfait, mais il lui fallait toujours plus, recaler ces morceaux de papier pour leur donner une forme autre, plus proche de la réalité.
Au milieu, des friandises, puis encore au milieu, une enveloppe de papier kraft renfermant son cadeau.

Recalant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil nerveux à son acolyte du jour.
*O’Kieran.*
Si on lui avait dit une seule fois, il y a quelques semaines, qu’elle allait organiser une fête à Lena en compagnie de cette fille, elle aurait ri au nez de l’imbécile lui ayant sorti une telle énormité.
Parce que c’était tout bonnement impossible, inconcevable, inimaginable, et absolument inacceptable. Parce qu’elle ne supportait pas plus O’Kieran que les gnomes au poivre, et qu’elle vouait à ces cochonneries une haine sans borne.
Parce qu’enfin, O’Kieran était responsable de tout depuis Noël, et qu’elle lui en voulait peut-être autant qu’à Daï, mais pas pour les mêmes raisons.
Nerveuse, elle se releva et alla se positionner un peu plus loin du cercle.
Son cœur battait vite, peut-être trop.
Elle ne savait pas si Lena allait venir, si elle allait lui en vouloir de ne pas être venue à sa fête tout à l’heure, à Poufsouffle, si elle allait découvrir l’origami, si elle allait arriver en avance, ou si elle n’allait pas se pointer du tout, si… *On pourrait crever avec autant d’ « si » en une seconde.*
Fermant les yeux, elle essaya de retrouver son calme.
C’était trop tard, à présent. Eryne était en haut de la tour, avec elle. Dans quarante-cinq petites minutes, soit deux mille sept cent secondes, ce serait le couvre-feu. Dans quelques poignées de secondes, qui lui filaient ente les doigts comme du sable emporté par le vent, Lena viendrait. Ou Lena ne viendrait pas.

Reculant, elle alla se placer près du bord, le dos contre les pierres, et commença à se balancer légèrement d’avant en arrière.
Elle avait besoin de bouger pour évacuer toutes les molécules de stress qui circulaient à une allure folle dans son sang. Mais bien sûr, c’était impossible, car elle était coincée en haut d’une *putain* de tour, avec une *putain* de personne qu’elle n’aimait pas, à attendre une *p…Non* Personne qu’elle aimait trop.
À peu près toutes les conditions étaient réunies pour former une gigantesque catastrophe. Il n’y avait qu’à attendre que la mèche de la patience se consume, brûlée par l’incendie de la peur, pour voir la délicate alchimie se produire.

Alors, pour tuer le temps une bonne fois pour toutes, elle fit ce qu’elle savait le mieux faire au monde.
Ses orbes verts rencontrèrent les dernières couleurs du soleil descendant vers l’horizon, et elle compta les secondes qui filaient. *P’tits grains de sable perdus dans l’Univers.*

*Un, deux, trois…*

*Dix, onze, douze…*

*Vingt-deux, vingt-trois, litanie infinie…*


Plume de Lena : voilà pourquoi Ali n'est pas venue et pourquoi Ryry n'a pas donné son cadeau. :roll:
@Attie, et voilà ! :cute:

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.