Le regard de la quatrième année remonta vers le garçon d’un coup. Il n’était pas au courant pour la barrière magique ? Mais personne ne leur disait rien aux gens, comment ça se fait ? Enfin après tout Aliénor était en deuxième année lors de la création de ces différentes protections magiques alors peut-être que ce garçon n’était pas encore à Poudlard ? Le visage de la jeune fille se tordit en une moue de réflexion avant que son regard ne retourne vers l’horizon. Elle siffla un "Ouais" comme réponse alors que les rouages de son cerveau tournaient toujours. Elle n’était quand même pas la seule a avoir testé la barrière invisible qui les « protégeait » du monde quand même ? C’était improbable, elle ne pouvait pas être la seule à se sentir enfermée et à ne pas aimer cette idée. Mais quand il évoqua l’abattoir, Aliénor ne put retenir un soupire rieur Poudlard restait une école, ils n’étaient pas là pour mourir ou servir de cobaye, même s’il avait raison en un point. Cette histoire de tournoi était d’une stupidité sans nom et quand a ceux qui avaient mis leur nom dans l’urne, elle avait bien du mal à les comprendre, pourquoi faire ça si ce n’est pour avancer l’heure de sa mort. Comment pouvait-on décider de sacrifier autant de vies pour trois. Le calcul était simple et si cela faisait de la jeune Delphillia une psychopathe et bien tant pis. Mais l’académie des art obscurs, rien que le nom prouve leur supériorité. Ils manipulent la magie noire alors qu’ici en parler est presque proscrit. Ils venaient d’envoyer des élèves à l’abattoir alors peut-être qu’il avait raison, que les sorciers en charge de cette école étaient devenus dingues et qu’ils allaient sacrifier tous les élèves pour des raisons de plus en plus tordues. Peut-être était-il temps qu’on leur explique ce qu’il se passe plus en détail, pour comprendre et si on ne voulait pas leur expliquer c’est que la directrice avait des choses à cacher. Alors cela sonnait peut-être la fin de son professorat.

La jeune fille enfonça encore plus son menton entre ses bras alors que son regard ne déviait pas de l’horizon. Elle n’aimait pas les mensonges et mentir par omission, c’est la même chose pour elle. Puis le mot renvoi sortit de la bouche du garçon.

-Pff…

La jeune fille se redressa avant de laisser son dos partir en arrière et s’allonger dans l’herbe aux côtés de son balai. Sa main trouva immédiatement le manche et ses doigts caressèrent doucement le bois verni.

-Il parait qu’une fille a scarifié une autre fille de sa maison et elle est toujours dans l’école.

Oui elle parlait de Carry, oui elle appréciait Carry, oui elle voulait voir la réaction du garçon, pour le jauger, voir ses intensions parce qu’il avait un discours intéressant et qu’elle voulait en savoir plus. Son regard trouva la silhouette du garçon et elle l’observa, le détaillant de haut en bas profitant qu’il ne puisse pas voir son visage sans se retourner.

-J’en ai marre qu’on nous cache des choses pour soi-disant nous protéger. L’ignorance n’a jamais permis à personne de se sauver du danger, bien au contraire.

Ses yeux se détachèrent du garçon pour se poser sur le ciel. La jeune Delphillia était avide de réponses et cette discussion lui donnait encore plus envie d’aller les chercher immédiatement.

Pff... Je suis désespéré par les mesures de sécurité mises en place à Poudlard.
De quoi ce dôme est-il censé nous protéger ?
Même si je ne lis pas la Gazette du Sorcier, je sais que les sorciers ne sont pas en guerre contre des aliens qui pourraient envahir l’école.



J’ai l’impression qu’il n’a été créé que pour agacer les élèves comme moi, qui détestent être enfermés dans un endroit aussi désagréable.
Si j’écoutais mon instinct, je nagerais jusqu’au dôme pour tenter de quitter la « protection » qu’il nous offre.
Mais j’ai vu assez de films pour savoir que je risque d’être brûlé si je m’en approche.
Ce dôme est sans doute une sorte de champ de force dangereux.
En tout cas, je préfère ne pas tester.
Mes cheveux seraient beaucoup moins beaux s’ils étaient transformés en cendre.

J’ai déjà entendu parler de cette histoire, mais j’ai toujours pensé qu’il ne s’agissait que d’une rumeur.
Une invention destinée à effrayer les nouveaux arrivants.



Si l’histoire est vraie, et que la fille est toujours au collège, j’irai voir le directeur de l’école de Salcombe pour lui demander pourquoi j’ai été renvoyé pour avoir mis en danger involontairement mes camarades, alors que ce n’est rien, comparé à ce que cette fille a fait.
La petite explosion que j’ai provoquée dans les laboratoires du collège et les quelques bagarres qui m’ont opposé à des gens que je n’apprécie pas n’ont causé de cicatrices à personne.
Décidément, les moldus sont plus disciplinés que les sorciers.
Je ne pensais pas dire ça un jour.



Vexé, je donne un coup de pied rageur dans le sol.
Si je n’avais pas été renvoyé de ce collège, Mère aurait peut-être accepté que je n’aille pas à Poudlard.
Au lieu de ça, elle a considéré que je n’étais pas assez bien éduqué et qu’un internat loin de mes amis (qui, selon elle, auraient une mauvaise influence sur moi) m’aiderait à me « remettre sur le bon chemin ».



Désolée du retard

Elle écoutait le garçon, d’au moins un an son cadet et comprenait totalement sa colère et son incompréhension. Elle l’écoutait sans le regarder, se concentrant sur les mots qu’il employait et en discerner ses pensées les plus vraies. Et elle était assez surprise, ce garçon ne semblait pas jouer un jeu, il était lui-même et dévoilait sa colère sans filtre ce qui était rassurant pour la jeune fille. Il ne se cachait pas, il n’avait pas l’air d’être un de ces manipulateurs.

-Elle s’est pas faite virer pour la même raison que ce dôme existe. Enfin c’est ce qu’on dit hein. Parce que dehors c’est soit disant trop dangereux et trop instable.

Mais elle ne put retenir un rire à la dernière phrase du garçon. Carbonisé par un champ de force ? Loin de là il ne risquait pas non plus de pareil traitement.

-Tu seras pas carbonisé, ça ne fait que repousser. On y est allés en barque avec un ami et on rebondit juste comme sur un mur un peu mou.

Il était un peu plus expressif qu’elle e s’il lui reprochait de ne pas faire attention auparavant, lui ne semblait pas non plus faire preuve de mesure quoi que… Comme il lui avait dit il ne semblait jamais mettre personne d’autre en compte que lui. Se mettre en danger oui mais pas mettre en danger les autres. Elle leva enfin les yeux vers le garçon pour détailler sa posture, son regard, ses expressions.

-Du coup t’as été viré de ton ancienne école ? J’imagine que c’est pas pour rien que t’es tombé à Gryffondor. T’sais je crois que je comprends ce que t’as voulu me dire, mais on est pas obligés de toute faire tout seul non plus. On veut tous les deux de réponses alors j’te propose un truc. Si j’en apprends plus je te le dit et tu fais pareil. On se tient informés pour savoir comment marche ce dôme, pourquoi il est là et s’il y a un moyen de passer au travers.

Elle était déterminée à en savoir plus et ne comptait pas rester enfermée toute sa vie. Non pas qu’elle veuille absolument partir comme semblait le vouloir le garçon, mais elle se devait de trouver une sortie, savoir qu’elle n’était pas vraiment enfermée, qu’elle pouvait s’échapper et qu’elle était libre.

Je ne comprends pas ce que dit cette fille. Qu'y a-t-il de si dangereux en dehors de l'enceinte de l'école pour que l'on n'est pas le droit d'en sortir, ou la possibilité d'être renvoyé ? Mon frère Peter m'envoie souvent des lettres, et il n'a jamais mentionné l'existence d'une menace si importante qu'elle autorise ce collège à nous y enfermer.



Je suis peut-être un peu trop suspicieux, mais j'ai beaucoup de mal à faire confiance aux sorciers. C'est sans doute une conséquence d'une enfance dans une famille correspondant totalement à la définition de « insupportable ».

J'ai probablement regardé trop de films de science-fiction. Si ce champ de force était dangereux, l'infirmerie serait sans doute submergée par une vague d'élèves trop curieux.



Et je n'y arriverai probablement jamais. Je n'aime pas être défaitiste, mais mon impatience ne me permet pas de réfléchir assez longtemps pour quitter ce château.

Je laisse échappe un rire lorsque la fille prononce le nom de Gryffondor. Elle a tort. Je n'ai rien à faire dans cette maison. Serpentard aurait été plus adapté à ma personnalité. Mais personne n'accepte de remplacer le Choixpeau par quelque chose de plus compétant. Un ordinateur, par exemple. Si les téléphones, MP3 et autres appareils moldus étaient fonctionnels à Poudlard, la vie ici serait peut-être un peu moins ennuyeuse.



Je ne pensais pas croiser un jour un élève ici voulant fuir ce collège, mais cette fille pourrait m'aider.



Je jette un oeil à ma montre. Zut, j'avais oublié la farce que j'étais censé préparer avec Noah et Lorenzo. Ils doivent m'attendre.



Navrée pour ce retard... C'est la fin du rp pour moi, ça a été un plaisir d’écrire avec toi