Le souvenir de l'eau envahissant son espace lui donnait la nausée. À présent qu'elle avait réussit à sortir à peu près de cette transe sombre, Lahya ne trouvait dans ses pensées que souvenirs déformés par la peur. Cette prétendue colère contre le garçon qui semblait pratiquer le voyeurisme n'était en fait que pour tenter d'oublier ces derniers instants. Mais dès lors qu'elle ne trouvait rien d'autre à quoi songer, le froid prenait possession de son corps, et ne restait alors plus que la sensation de ses habits mouillés lui collant à la peau. Elle devait s'éloigner. Prendre une douche. Se frotter avec du savon jusqu'à ce que sa peau rougisse, qu'il ne reste plus aucune trace de ce liquide acide sur sa peau.

Reprenant une respiration, Lahya allait tenter de se lever, lorsque la présence du garçon au cheveux long la frappa soudainement. Il n'avait pas l'air trop dérangé... et lui tendait même sa propre veste ? Interdite, la bleue observait incertaine, celui qui décidément se préoccupait bien trop d'elle, étant donné qu'elle l'avait tout de même à moitié assommée. Lahya allait refuser, elle ne voulait pas être de ces gens qui ne faisait que dépendre des autres — enfin... si ce n'était pas déjà le cas, certes —, mais il insista.

Le souvenir de l'eau glacée choisissant évidemment ce moment pour remonter à l'esprit de la Serdaigle, ce fut finalement grâce à cela qu'elle prit le vêtement tendu avec un sourire qui semblait plus avoir l'aspect d'une grimace qu'autre chose. Car au fond, était-elle seulement en état de refuser ? Si cela ne dérangeait pas ce garçon, elle ne pouvait qu'accepter, et elle n'allait pas lui envoyer un tel vent à la figure, quoiqu'il en soit. De plus, il fallait bien admettre que sa peau paraissait encore avoir la chair de poule...

- Je... Euh... Merci.

Ne l'avait-il d'ailleurs pas interrogé quelques secondes auparavant, alors qu'elle l'écoutait distraitement ? Sur le pourquoi du comment elle... Si... Aïe. Toujours ce souvenir glacial qui ne semblait refuser de la quitter. Elle ne souhaitait clairement pas se remémorer ce début d'après-midi, mais elle lui devait au moins cela. Elle marmonna donc rapidement, après avoir enfilé la veste, ne souhaitant pas s'étaler sur le sujet :

- Oh... Juste une idée stupide. Jaipasététrèsintelligentesur.. —

Stoppant sa prise de parole, qui de toute façon ne semblait pas se terminer très bien, la bleue observa avec les yeux grands ouvert la scène qui se déroulait devant elle.

« Mais c'est pas possible d'être aussi demeurée ! »

Une petite brune venait d'exécuter un beau roulé boulé qui venait de renverser... Théo ? Alors il avait un nom celui là ? *Bien sûr imbécile, tu ne vas pas l'appeler "celui-qui-fait-du-voyeurisme" toute ta vie, de toute façon.* Et l'autre... Lahya observa en détail celui qui l'avait aidé. Ed... Non, il ne pouvait porter le même prénom que cette personne beaucoup trop sûre d'elle. Edward ? Non plus, s'il portait ce prénom, Lahya le jugerait. Il n'avait pas intérêt à s'appeler ainsi.

*Oh et puis zut !* Il y avait de toute manière bien trop de prénoms possibles, et elle ne souhaitait que... que... Qu'échapper à ce lac. Point. L'eau se faisait beaucoup présente au goût de la jeune fille. Dès que la situation se serait calmée, elle s'en irait.

Un large et brillant sourire fleurit sur ses lèvres quand la Serdaigle accepte sa veste. Il se sent particulièrement heureux de pouvoir l'aider à se sentir bien. De rien !Mine de rien, la voir dans cet état lui a donné une grande envie de la couver comme un petit poussin sorti de l'œuf. C'est essentiellement parce qu'il se retrouve beaucoup dans sa panique et qu'il sait ce que ça fait de se sentir faible devant les autres. Il n'a pas envie de lui donner l'impression désagréable que les gens lui donnaient à lui quand il perdait ses moyens. Cette impression que les gens vous observaient jusqu'à votre âme et pouvaient dépecer chacune de vos peur et chacun de vos méchants petits secrets. Il détestait cette impression de devenir un livre ouvert et de n'avoir plus aucune défense contre eux. C'était ce qui arrivait quand ils vous voyaient paniquer. Ils voyaient votre présence sans masque, sans barrière. Il vous voyait vous, brut et sans artifices, ceux là même qui vous permettaient de vous protéger de leur jugement et de leur regards indiscrets et malsains tant ils devenaient curieux. Une fois que les gens voyaient une de vos faiblesses, ils ne vous considéraient plus qu'à travers celle-ci. Vous n'étiez plus vous, seulement une personne qui avait peur de telle ou telle chose et ils finiraient toujours un jour où l'autre par se servir de votre point faible ou de vous arrêter à ça.

Certains, beaucoup d'ailleurs, pensaient que les Serpentard étaient tous comme ça. Edwin était assez d'accord, après tout même lui pensait que les faiblesses des uns et des autres étaient un moyen de pression. C'était bien pour ça qu'il faisait en sorte de les laisser le moins paraître possible devant ceux qui n'avaient pas sa confiance. C'était presque obligatoire d'avoir conscience des faiblesses de ceux qui vous entouraient pour se construire une coquille de protection. Si on avait aucun moyen de rendre les coups ou de les éviter, parfois en faisant un peu de chantage, on était mort. Ce n'était pas quelque chose d'honnête ou encore de gentil, mais quand les autres ne se gênaient pas pour vous envoyer des couteaux dans le dos, il fallait souvent savoir être aussi vicieux qu'eux. L'information était le pouvoir, Edwin l'avait vite apprit avec les Serpentard, et au final il était particulièrement d'accord avec cette petite devise. Enfin, ce n'était pas pour ça qu'il ne fallait pas avoir des pics de gentillesse pour les autres, vouloir se protéger n'incluait pas de devenir la pire des ordures. A partir du moment où on blessait les gens sans raison, on n'entrait plus dans la catégorie de la défense mais de l'attaque et on devenait un abruti.

Il s'apprêta à répondre encore une fois à la bleue et bronze mais ne put avoir le temps d'ouvrir la bouche avant qu'un tsunami ne dévaste la tranquillité qui commençait doucement à s'installer. Il aurait pu être surprit, sûrement dû aussi, mais il ne l'était pas tellement. La dernière fois qu'ils s'étaient vraiment parlés plus que quelques mots dans les couloirs pour se dire bonjour et comment ça allait, Lily avait été une boule d'énergie. Elle était un peu comme un atome, un électron très libre qui se tapait contre les autres pour créer de l'énergie. Alors qu'elle rentre en faisant une roulade dans l'autre ne le surprenait même pas. Et puis, il fallait bien une justice divine ! Lui s'était prit deux coups, c'était donc tout à fait naturel que Le Gryffondor ne revienne pas de cette aventure en un seul morceau non plus.

Il donne un coup d'épaule taquin à l'autre garçon. Eh, t'énerve pas pour ça, c'est normal de croiser ce rouleau compresseur au moins une fois. Il sourit à la nouvelle arrivante La prochaine fois faudra que t'active le frein, Lily ! Redevenant un peu plus sérieux, il observe de plus près le Gryffondor qui semble plus remonté qu'il ne le pensait au départ. Eh euh... Théo - d'ailleurs, est-ce que c'est un surnom ? Moi c'est Edwin- elle a pas fait exprès, elle s'est excusée, pas la peine de s'énerver comme ça Il observe ses jambes, puis celles de Lily On dirait qu'on va tous devoir passer à l'infirmerie, hein ? Il reprend la question de Lily, il faut bien qu'il lui réponde à un moment donner. Parler à deux personnes qui croisaient les conversation n'était pas la chose la plus facile, et pendant qu'il répondait à l'un, il en oubliait pratiquement ce que l'autre avait dit. Et salut Lily, ouais, euh... bah je me reposais et.... il se tourne vers la fille trempée Et je connais pas ton nom est tombée à l'eau, du coup nous voilà. Il tape dans ses mains C'est une bonne journée pour la fin du monde ! Avec les quatre guerriers ratés de l'apocalypse que nous sommes, Poudlard n'est pas prêt au carnage !

Le garçon que j'avais renversé était pas content, pas content du tout... Je comprends bien que je lui ai fait mal, mais c'était pas voulu non plus. Comment ça je vais pas m'en tirer comme ça ? J'ai fait quoi encore ? C'est parce que j'ai parlé à Edwin ? J'ai pas le droit de dire bonjour ? Ah apparemment il est aussi vexé que je connaisse pas son nom... Qu'est-ce qu'ils ont les gryffons à croire qu'on les connait tous ? C'est le deuxième qui m'engueule pour ça... J'étais de bonne humeur moi, pourquoi il a besoin de tout gâcher comme ça. Je me renfrogne, la tête tournant encore comme une toupie. Je m'apprêtais à répliquer quand Ed prit la parole avant moi. Le terme "rouleau compresseur" me fit rougir. C'est cet effet là que je faisais au gens ? Ah mais non ! Il plaisantait. Je crois... On va dire que oui. Je lui glisse un sourire avant de refroncer mes sourcil en direction de Théo.

La mention de l'infirmerie me rappelle toutes mes égratignures et petites coupures. Il y avait celles sur mes bras et jambes, qui se voyaient bien et celles que je sentais dans mon dos, là où le fin coton de ma robe n'avait pas vraiment amortit les chocs contre les cailloux. Rien de grave il me semble, mais ça picote et ça brûle un peu tout de même. Au moins j'avais pu protéger mon crâne, c'est déjà bien ça. Je me décidais finalement à hocher les épaules, j'avais pas mal au point de courir voir l'infirmière, d'autant que je doutais de ma capacité à tenir debout pour le moment.

J'écoutais toujours Ed en fixant Théo les sourcils froncés. Je lâcherai pas son regard en premier, je m'étais lancée tête la première dans une bataille de volonté et même le petit rire que je lâchais à la fin de la petite tirade d'explication du Serpentard ne me fit pas lâcher des yeux le Gryffondor. Je commençais tout de même à avoir mal au cou à devoir regarder quelqu'un dans les yeux en étant assise par terre. Le silence n'a pas le temps de s'installer que je m'adresse au dénommé Théo avec une pointe d'agacement dans la voix.

"Pourquoi je voudrais gâcher la journée de quelqu'un que je connais pas ? J'ai juste trébuché sur une racine, j'avais pas exactement l'intention de faire mal à MÔSIEUR Théo." J'avais mis une emphase ridicule sur le nom du garçon, comme celui-ci semblait considéré la connaissance de son nom comme primordiale. "Hésites pas à me dire que j'ai pas le droit de saluer mes amis juste sous prétexte que t'es là surtout." Sans m'en rendre compte le ton montait, l'agacement devenait colère. Mais c'est vrai il se prend pour qui lui ? Le centre du monde ? Franchement...

Il y avait 4 personne dans cette scène. La Serdaigle dont il ignorait son nom qui avait l'air encore toute bouleversée. Ed, un Serpentard, il ne connaissait pas encore son prénom entier mais Théo ne savait pas vraiment s'il l'appréciait. En même temps, il était taquin, une caractéristique que le Gryffondor trouvait intéressante. Mais d'un autre côté, il était sec, assez franc et prend facilement le parti de ses amis même s'ils ont tort. Et en dernier, cette fille là ! Lily... Elle était insoutenable et odieuse avec lui, de plus, le ton qu'elle employait était déplaisant. Pour l'instant, il ne voyait aucune raison d'être un peu plus sympathique avec elle. Théo ricana lorsque son compère garçon employa le terme "rouleau compresseur" pour qualifier la jeune fille, il n'y avait pensé, mais elle l'imitait très bien.

« - C'est Théo tout court, y'a pas de surnom. Mouais... »

Et pourquoi pas Théophile tiens ? Théodore ? Ou pire ! Théobald ! Brrr, ces prénoms lui donnaient des frissons, il aimait la simplicité et l'efficacité, pas besoin de faire des prénoms à rallonge. Le Gryffondor restait assez sceptique vis à vis des trois autres, il ne voulait pas se forger tout de suite son ressenti sur ces trois cassses-cou. Il s'était un peu calmé et avait retrouvé ses esprits pour réfléchir de manière posé, il voulait bien trouver un compromis pour repartir sur de nouvelles et bonnes bases. Mais Lily fit le faux pas, la tête de Théo bouillonnait, il devait être rouge de rage.

« - Oui, MÔSIEUR Théo est dérangé ! Et alors, qu'est-ce que ça peut te faire ? T'as surtout de la chance que tout le monde soit entier et toi aussi au passage. Le problème n'est pas que tu salues tes amis mais que tu ne sois pas assez compatissante avec les autres en dehors de tes amis. »

Théo aime avoir le dernier mot, et recaler certaines personnes qui le dérangent aussi. Son tempérament nerveux était vite révélé dans n'importe quelle situation et il se laissait vite emporter sous les émotions. Il se remit en question et se demanda s'il n'était pas allé un peu trop fort avec elle. Il baissa les yeux en regardant les pieds comme s'il était un enfant qui venait de se prendre un savon par sa mère car il avait cassé un vase.

« - Mais bon, je me suis peut-être laissée aller... »

Théo était un peu gêné par tous les mots durs qu'il venait de lui dire. Sa franchise lui portait préjudice une bonne partie du temps. Il attendait de voir sa réaction quand même pour lui présenter de vraies et sincères excuses.

Bon sang, il n'était pas possible qu'elle puisse obtenir un instant de tranquillité dans cette après-midi ?! Elle venait de tomber à l'eau, ne devait certainement pas paraître dans son meilleur état, et ce... Théo, si elle se souvenait correctement, ne trouvait rien d'autre à faire que de crier sur tout le monde, en plus de l'avoir jugé alors qu'il ne la connaissait absoluement pas. Ce garçon commençait vraiment à lui taper sur les nerfs, qu'il aille foutre en l'air l'après-midi d'autres personnes !

Soufflant, Lahya répondit finalement à la question implicite du garçon s'appelant Edwin. Elle avait bien fait de ne pas chercher davantage son prénom d'ailleurs, elle n'aurait jamais trouvé, ce n'était pas vraiment commun.

- Lahya !

Sentant à nouveau ses narines la picoter — bravo, ce Théo semblait vraiment avoir réussi à l'énerver ! Chapeau ! —, la bleue serra les dents et ne put s'empêcher de faire remarquer à ce dernier ce qui paraissait plutôt incohérent à ses yeux.

- Excuse-moi, mais tu n'es pas franchement le mieux placé pour parler de compassion vu les remarques que tu m'as faites plus tôt.

Puis, alors qu'elle allait ajouter quelques autres phrases, la jeune fille se dégonfla tel un ballon de baudruche percé, tandis que son regard se posait sur le lac. Cette eau... Ses vêtements s'en trouvaient encore trempés, et elle en avait presque été immergée. Étouffée.
Son cœur tressautant et et sa respiration se hachant, Lahya tenta de chasser ses souvenirs trop présents à son goût, et de garder contenance. Il lui suffisait juste se lever et de mettre ses jambes en branle pour s'en aller, cela ne paraissait pas si compliqué, n'est-ce pas ?

- Boon, euh, c'était sympa de vous rencontrer dis-donc... Je crois que je vais m'en aller.

Se redressant tant bien que mal avec ses vêtements rendus un peu trop lourd par l'eau douce, et sa tentative de feindre l’assurance qui laissait plus transparaître son malaise qu'autre chose, la jeune fille exécuta quelques pas... Avant de se retourner en direction d'Edwin, un faible sourire esquissé sur ses lèvres.

- Oh oui, et je te rends ta veste dès que possible, encore merci.

Quelle après-midi éprouvante. Ne plus jamais s'approcher du lac. Jamais.

Edwin était parfois bien d'accord pour dire que les relations sociales étaient de vraies fiasco quand on commençait à parler à plus de deux personnes en même temps. Premièrement parce qu'il était impossible ou presque de suivre les idées de tout le monde et de leur répondre sans mélanger et deuxièmement parce qu'une fois sur deux, ça finissait en règlement de comptes comme actuellement. Beaucoup d'ado étaient contents de voir du chaos parce que c'était amusant de regarder les gens et de les traiter d'idiots en se moquant, mais, à lui, ça lui filait juste un mal de tête pas possible. Qu'ils se chamaillent loin, très loin aurait peut-être été amusant mais être au cœur des embrouilles l'emmerdait très souvent plus que ça ne l'amusait ou ne lui donnait envie d'en découdre. Pour le coup, s'il avait suivit bêtement son amie, il aurait agressé le Gryffondor mais ça ne valait pas le coup. S'il l'avait insulté de sang de bourbe ou claqué, là il n'aurait pas dit mais est-ce que cela valait vraiment la peine de s'en mêler pour une explosion méritée vu l'état de ses genoux ?

Il soupire et enterre ses mains dans ses poches. Franchement les gars, arrêtez de vous engueuler pour de la merde, elle a pas fait exprès, Théo s'est énervé sans faire gaffe, Lahya est un boulet qui a faillit se noyer, c'est très bien comme résumé de journée il se tourne vers la Serdaigle avec une grimace désolée sur les lèvres Sans offense, hein, mais c'était pas fut-fut c'que t'as fait là. Il sort sa main droite de sa poche avec mal et tapote l'épaule de la fillette. On s'calme, on respire, on pète un coup et ça ira mieux. Il essaie de l'aider quand elle se relève mais elle semble se débrouiller toute seule alors il l'a laisse faire. Il n'a pas non plus nécessairement envie de s'approcher trop près de ses mains de peur de se reprendre un coup quelque part, il sent qu'il va avoir de bon bleus et une jolie bosse. En bref, il finirait la journée comme habituellement, un peu plus cassé qu'il ne l'avait commencé mais ce serait un mensonge de dire qu'il n'y était pas habitué. Il était rare qu'Edwin ne se découvre pas de vieux bleus inexpliqués, il était trop maladroit ou trop casse cou pour avoir une peau parfaitement neuve et lisse.

Garde la 'tant qu'tu veux, de toute on s'recroisera bien à un moment donné ou il suffira de la donner à un hibou ou à un elfe. Il a beaucoup de vestes, trop même, sa garde robe est composée à 80 pourcent de ça, alors en perdre une ne le dérange pas. C'est plutôt le fait de ne pas pouvoir se cacher dedans qui le dérange. A l'instant T, il se sent sans défense, comme si tout le monde pouvait l'observer et voir tout de lui. C'était stupide mais psychologiquement, une veste était beaucoup pour lui.

Il se rapproche de l'autre garçon, entoure ses épaules d'un bras en lui faisant un sourire lumineux Allez, Môsieur Théo et mam'zelle Lily, on s'excuse, on se serre la main comme de grands diplomates et on va se faire un jeu dans la grande salle, ça vous dit ? Il penche la tête, réellement sérieux à l'idée d'un jeu. J'peux demander à Lili Cooper de me prêter un des siens si vous êtes pas top sur les jeux moldus, mais vous allez pas me laisser jouer tout seul comme un nul, hein ? Les parties de solitaire c'est cool mais j'ai pas encore cinquante piges il rigole à sa propre bêtises avant de relâcher l'autre garçons et de se recoiffer un minimum Enfin, faudra d'abord que vous alliez vous nettoyer parce que ça va pas être joli si vous gardez vos égratignures comme ça

L'interaction avec le dénommé Théo me mettait irrationnellement sur les nerfs... Pourquoi est-ce qu'il était si agaçant pour un pauvre accident ? Il m'en voulais de lui être rentré dedans, ok. Mais je m'étais excusée et lui avait demandé si ça allait il me semble. C'est gonflé de sa part de m'agresser comme ça juste parce que je le traite pas comme le centre du monde et parle à quelqu'un d'autre. Maintenant voilà qu'il m'accuse de manquer de compassion... Ras le bol de ses bêtises. J'ai trop le tournis pour continuer à m'énerver, faut que je me calme...

Je laisse la Serdaigle nommé Lahya rabrouer le Gryffondor nommé Théo. Le cou dévissé pour observer la scène depuis le sol, je reste silencieuse, tentant d'étouffer les petits feux de colères qui menacent de se transformer en brasier si tout ça continue à s'envenimer. Mes émotions redescendent un peu devant l'admission du gryffon qu'il est allé trop loin, et redescendent encore quand Edwin se fait médiateur de la situation. Toujours un peu irritée, je me lève de façon peu assurée, et tends, bon gré mal gré, ma main à Théo.

"J'ai un peu abusé aussi... Désolée."

J'ai reconnu mes torts aussi. Je suis peut-être pas dans une excuse dégoulinante de regret, mais elle est honnête et sincère. Du moins autant que faire se peut quand le sol tangue sous nos pieds. Une fois que l'autre réagit à mon geste je reporte mon regard sur Edwin. Sa proposition de jeux attendait toujours ma réponse.

"Je crois que je vais devoir passer par l'infirmerie avant. C'est que ça tourne drôlement par ici."

J'avais accompagné mon discours d'un demi-sourire et d'un index tourbillonnant à côté de ma tempe. Je devais tout même admettre qu'un jeu était une bonne idée. C'était un bon moyen pour finir d'évacuer les tensions, et peut-être même pour s'entendre...

"En ce qui concerne le jeu, je m'accommode de tout, moldu ou sorcier tant c'est fun ça me va."

Les trois camarades que Théo venait de rencontrer étaient comme une brochette, ils s'assemblaient parfaitement. Lahya, qui revient toujours en rajouter une couche, Edwin, qui essaye toujours que tout le monde s'entende bien et qu'il n'y ait pas d'embrouilles et Lily-Rose, la casse-cou beaucoup trop ignorante. Il méprisait la Serdaigle qui s'était vite mêlée à la discussion pour savoir qui aurait le dernier mot. Théo ignora ses paroles et resta concentré sur la casse-cou, il n'avait aucune idée de la maison à laquelle elle appartenait, mais il en déduit qu'elle n'avait ni une tête de Serpentard et ni une tête de Serdaigle étant donné qu'elle ne connaissait pas Lahya, donc une Poufsouffle. Et il était certain qu'elle n'avait jamais foulé le sol de la salle commune de Gryffondor. Cet Edwin, lui, il avait la noirceur d'un Serpentard et devait potentiellement penser tel un serpent.

D'ailleurs, ce jeune homme, qui faisait bien une quinzaine de centimètres de plus que Théo, s'il pouvait retirer ce bras... Le Gryffondor n'était pas le garçon le plus tactile et encore plus avec des inconnus se liguant à moitié contre lui. Edwin essayait avec peine de faire des blagues pour amuser la galerie, mais la foule se résumant à trois personnes n'avait pas l'air d'être au paroxysme de leur rire. Hormis, où le Serpentard ne se réserva pas de dire que Lahya était un beau boulet. Théo émit d'ailleurs un ricanement qu'il ne souhaitait en aucun cas cacher.

Il vit alors la main de Lily-Rose se diriger vers lui, il prit une grande inspiration et se décida à montrer son honnêteté même s'il était toujours persuadé qu'il avait un peu raison quand même... Il lui serra donc la main assez sèchement (au passage, il remarqua que Lily-Rose avait une petite main). Le Serpentard proposa aussi de faire un jeu dans la Grande Salle. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas joué à des jeux moldus et allait paraître assez abruti de connaître si peu ce domaine.

« - Bon, on est quittes. Et va pour jouer avec vous ! »

Théo se regarda de haut en bas pour voir son état. Il était passable, il cacherait vite fait ses égratignures et se recoifferait en vitesse comme s'il ne s'était rien passé. Soulagé au passage qu'Edwin enlève son bras, il souffla un petit coup du nez et regarda un par un les deux jeunes filles. Il dépoussiéra ses vêtements et sourit pour montrer qu'il était fin prêt.

« - Pas besoin de passer à l'infirmerie de mon côté, on se retrouve dans la Grande Salle. »

Merci beaucoup pour ce RP fort amusant bande de zigotos permettant à Théo de se faire plein d'amis !
Fin du RP.