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29 avr. 2021, 11:01
Absence  RPG + 
Vendredi 15 Septembre
SOUFFRANCE


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@Alyona Farrow

« Nous voici aujourd’hui au bord du vide, puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. »

Paul Eluard

VENDREDI MATIN, L'EMPEREUR, SA FEMME ET LE P'TIT PRINCE...



___¤___¤___



Hier n'avait été que violence et haine, tapissées d'un rouge sang dans l'obscurité des dortoirs, dont le souvenir te revenait sans cesse depuis ce matin. Tout comme les jours précédents, tu avais l'impression que le schéma se répétait sans savoir s'arrêter. D'abord cette colère brute, qui te brûlait de l'intérieur comme si on avait versé un produit hautement toxique dans ton gosier. Et puis ce plaisir infâme de faire du mal, juste pour te faire du bien. Tout ça pour penser à autre chose qu'à Lui. Qu'à tout ce qui s'était produit et au traumatisme que ça avait engendré. Souvenirs d'un jour qui ne te quittera jamais, tout ça à cause d'une putain de virée en voiture. Parfois, un rien peu causer un tout. Il suffit d'un coup d'accélérateur, d'un tour de volant, d'un regard qui se détourne. Un moment d'inattention et ta vie part dans le décor.
À présent, tu étais épuisée et ne souhaitais qu'une chose, la paix. Comme si la colère avait bouffé toute ton énergie, toute envie de se battre, aussi. Ne restait plus que la tristesse et l'angoisse de ne plus jamais le revoir qui, malgré les apparences, pouvaient se montrer bien plus dangereuses encore. Pour toi comme pour les autres.
Tu sens les larmes te venir aux yeux depuis ce matin, prêtent à dévaler en cascade tes joues creuses et inonder ton affreux minois. Tu sais que le moindre choc ou surplus émotionnel pourrait te faire craquer. Tu avais d'ailleurs hésité à sécher les cours et rester dans ton lit, pour ne pas avoir à croiser tous ceux qui devaient probablement te détester à présent.


*

Si je n'ai pas l'droit d'être heureuse, alors personne ne le sera.


*



Les couloirs étaient vides, du moins en partie, car l'heure du dîner avait sonné depuis une trentaine de minutes. Tu n'osais plus te rendre dans la Grande Salle, préférant attendre qu'il n'y ait plus grand monde pour récupérer les restes de desserts, si tu venais à avoir trop faim. Le peu que tu mangeais chaque jour ne semblait pas pouvoir alimenter tout ton corps et le manque de sommeil n'améliorait en rien ton état. Tu ne ressemblais plus à grand chose, à vrai dire, seulement à un des fantômes de Poudlard, arpentant les couloirs dans un silence morne, l'air épuisée et le visage gris, sans qu'aucune couleur n'arrive à colorer tes joues.
Tu arpentais donc le château ainsi, sans savoir réellement où tu allais. Marcher pour marcher, l'esprit bouillonnant et les yeux dans le vague.
Dernière modification par Ashley Swan le 17 mai 2021, 17:31, modifié 1 fois.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

17 mai 2021, 16:44
Absence  RPG + 

un peu avant qu'on ouvre la jarre

The eyes of others our prisons; their thoughts our cages.
Virgina Woolf




15 SEPTEMBRE 2045, MATIN
COULOIRS, POUDLARD

Alyona, 15 ans



La tendresse et la douceur sont deux sensations follement agréables. Elles sont comme un rayon de soleil venant percer les nuages et caresser notre peau froide ou le joli sourire d'un enfant innocent et inconscient de la brutalité du monde. Ce monde, d'ailleurs, ce monde si terrible, si sévère, si cruel, ce monde affreux qui nous entoure. Il détruit et fait chavirer les espoirs des résistants, installe sous la lumière lunaire le mensonge et le secret, offre une vision de Thanatos s'apprêtant à récupérer une âme aux gamins à la recherche de savoirs ― oh, cette terrifiante soirée dans la Grande Salle, Merlin ! Qui pourra l'oublier ? ― et efface nos souvenirs les plus beaux pour les rendre inatteignables. Heureusement, le monde peut être aussi si suave et délicat. Il est un peu comme une balance, notre monde. Parfois, un rien la fait pencher d'un côté tandis que d'autres fois, cette même balance penche déraisonnablement vers un autre côté. Je crois qu'en ce moment précis, la balance de mon monde fait s'élever ces deux sensations si légères et délicates que sont la tendresse et la douceur dans mon esprit. Et, Merlin ! que cela me fait un bien fou !

Mon corps appuyé contre le mur froid du couloir, un sourire imprimé sur mes lèvres, mon regard s'échappant par la fenêtre me faisant face pour caresser les nuages et mes pensées bercées par cette belle matinée prometteuse, je caresse du bout des doigts un paisible Ecco endormi dans ma main gauche. C'est un peu à cause de lui que je me retrouve ici à contempler les nuages comme si je pouvais naviguer avec eux au lieu d'être assise sur les bancs durs et parmi le bruit et les autres dans la Grande Salle. Un voile sombre s'étend sur mes pensées quand je repense à l'état dans lequel je l'ai trouvé ce matin. La crasse était si fortement incrustée sur son pelage qu'il m'a fallu le laver moi-même pour être certaine qu'il ne se gratterait pas toute la journée. Ecco est plutôt fort pour me faire perdre du temps comme cela. Enfin, le matin, j'aime déjeuner tôt pour éviter de croiser trop de monde et d'être étouffée par les sons des discussions, des couverts et des mâchonnements. Cependant, avec mon contre-temps de la matinée, il m'était impossible de ne pas arriver à une heure où tout le monde déjeunerait. J'ai donc décidé d'attendre un peu avant d'aller petit-déjeuner, quitte à terminer mon repas dans le parc ― mieux vaut cela que tenter d'endurer les petits bruits insupportables d'un repas dans la Grande Salle. Voilà pourquoi je me retrouve ici, au milieu d'un couloir presque vide, avec un petit rat tout propre mais épuisé endormi contre moi. Oh, cette matinée est foutrement surprenante, j'aime tellement cela !

La tendresse semble emporter mon coeur vers un état de douceur extrême. Je souris comme une idiote, bercée par ce moment unique avec Ecco, loin de tous mes soucis. Ses poils sont duveteux et soyeux sous mes doigts, si bien qu'il est agréable de caresser son petit dos du bout des ongles. Son petit corps ainsi allongé sur ma main semble tant fragile et délicat, j'ai presque peur de le serrer trop fort ou de ne pas le tenir assez bien. Pourtant, sa respiration est régulière et son sommeil semble profond. Il y a également une forme de plaisance quand je sens le petit coeur de mon joli rat battre contre ma paume. Personne ne pourra m'arracher ce moment de douceur.

Je suis tirée de mes pensées par le passage d'un fantôme dans le couloir. *Un fantôme ?* Quelques secondes de réflexion me poussent à croire que la silhouette aux cheveux noirs marchant devant moi n'a rien d'un fantôme, son corps semble bien trop réel. Instinctivement, je fronce les sourcils. Pourquoi cette démarche étrange, ce regard perdu, ce teint gris et cette absence palpable se dégagent du petit être passant face à moi ? Mon coeur s'étonne. Quinze jours se sont déjà écoulés depuis la rentrée et même si l'excitation et l'appréhension générales sont retombées, jamais je n'aurais cru croiser une élève aussi perdue dans un couloir. Elle n'est pas comme un fantôme ; eux, malgré les apparences semblent ne jamais passer inaperçu dans un couloir. La silhouette est plutôt comparable à une ombre. Elle n'a plus l'air si vivante, presque absente. J'ai l'impression que si elle s'envolait ainsi subitement vers les cieux, je n'arriverais pas à être surprise.

La tendresse et la douceur qui m'entouraient se brisent comme mes rêves sur le sol de Poudlard. Comment puis-je sourire ainsi et laisser mon esprit offrir un rayon de Soleil a mon tournesol intérieur quand une ombre passe ainsi devant moi, absente et pourtant si présente ? Je me détache du mur et glisse délicatement Ecco dans une de mes poches en prenant soin de ne pas le réveiller. Puis, je fais un pas vers l'ombre presque invisible, les mots au bord des lèvres mais incapables de les franchir. Que dire à une gamine qui se retrouve ainsi quand moi-même souriais peu de temps avant ? Comment faire apparaître un sourire sur un visage comme celui-là ? Merlin, je n'en sais rien.

*Comment est-elle quand le Monde lui offre des couleurs ?* Cette pensée, étrange, me déstabilise un instant avant de disparaître. Et si je pouvais faire apparaître ces couleurs, moi, comment m'y prendrai-je ?

« Hé ! » Je glisse un sourire hésitant sur mes lèvres. Il semble naviguer dessus, s'étirant par moments avant de redevenir plus plat et de s'étirer de nouveau. Petit navire bousculé par les vagues de l'océan. « Ça va ? » Ma voix peut-elle être plus hésitante que mon sourire ? *Oh*, il semblerait que ce soit le cas.


Je suis navrée pour ce retard et ce Pas qui ne me satisfait pas vraiment...
J'espère qu'il t'inspirera et te plaira tout de même un peu, Belle Plume.


|| Avant que je n'oublie : est-ce que mettre ce RP en + te dérangerait ? ||

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

25 juin 2021, 15:08
Absence  RPG + 
Le tourbillon de tes pensées te donne un mal de crâne comme tu en as rarement eu. Tout s'entrechoque et se disperse au gré de tes sombres songes et il t'est bien impossible de mettre un terme à cela. C'est donc ça, ne plus avoir le goût de rien, avancer sans vraiment y penser, tout simplement pour suivre la cadence, mais au fond tout s'est arrêté depuis bien longtemps. Mettre un pas devant l'autre sans faire attention où l'on marche ou si l'on fonce tout droit dans un mur, seulement regarder dans le vague sans réellement prendre conscience de ce qui nous entoure. Fuir cette réalité mouvementée, partir un instant dans un irréel chaleureux où rien de tout cela ne s'est réalisé. Ou pas encore.
Continuer sans vraiment y croire, mais croire en quoi, au final, puisqu'il ne reste plus rien ? Plus rien que la nuit noire et les monstres des cauchemars. Comme l'un de ces poètes sombres dont il ne reste plus que l'ombre et la plume pour conter la souffrance qu'endure silencieusement leur cœur sans couleur. Le malheur du poète, c'est d'être seul, dit-on. Mourir seul. Et aimer d'un amour non-réciproque, car ces poètes-là, on ne les apprécie pas. Trop terne et trop loin du monde, perché bien haut dans les nuages, on ne les voit plus. Les invisibles et silencieux poètes.

Néanmoins, une interjection vient déchirer le voile opaque de tes pensées. On crie, un pas non loin. On t'interpelle d'un simple "hé", lancé à la va-vite comme une exclamation faites à un animal. "Hé", te dit-on, pour te sortir de tes songes, ou comme une personne que l'on aurait bousculé et qui attendrait que tu viennes t'excuser.
«Pardon.» Adresses-tu dans un murmure à peine inaudible à cette ombre, comme un réflexe, un mot sorti sans qu'on n'ait pris le temps de réfléchir à ce qu'il faisait là. Tu ne sembles même plus maîtresse de ta langue, la laissant articuler les syllabes, alors que ton crâne ne manque d'exploser d'une minute à l'autre sous le poids de la douleur.

Tu marques un arrêt, te retournes dans le silence avant de lever tes yeux à moitié clos vers la grande silhouette qui te fait face. Ton esprit bourdonne, ta vision s'affine. Il y aurait tellement de choses à dire sur cette fille à la posture droite. Tellement de choses à observer et analyser. On pourrait parler de sa peau regorgeant de vie, brillant sous un rayon nacré du soleil, passant au travers de la fenêtre derrière elle. Ou même les douces ondulations de ses boucles rousses, elles aussi brûlantes de leur perfection. Ou encore son regard cendré, profond, rappelant les ciels d'été. Mais tu n'accordes aucune importance à tout cela, à la peau marbré d'or, aux boucles de feu ou aux prunelles claires. Plus rien n'est, mis à part son sourire. Ce sourire. Celui-là même qu'elle t'adresse, timide et suave en même temps. Comme tu aimerais le lui voler, ce sourire, t'en délecter à ton tour pour pouvoir mettre fin à la cacophonie insupportable de ton esprit.


*

Putain de sourire.

*



"Ça va" dit-elle encore. C'est une question, cette fois. Mais que répondre à cela ? Toute l'année dernière et cette année encore, tu avais retenu avec une facilité bien déconcertante le nom d'une dizaine de sorts. Tu connaissais à la lettre la préparation de certaines potions, savais manipuler et t'occuper de plantes magiques, pouvais parler pendant des heures des fondateurs de Poudlard ou de la formation des étoiles. Mais il y avait des questions dont les réponses ne se trouvaient pas dans les livres et celle-ci en faisait bien partie.
«Je sais pas...» Murmures-tu de nouveau, la gorge nouée.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

01 juil. 2021, 15:24
Absence  RPG + 
Silhouette sombre, tu n'es pas un fantôme comme les autres, j'en suis certaine, comme je suis certaine du fait que tu n'es pas non plus comme les autres élèves. C'est étrange d'ailleurs, ces certitudes apparaissent bien vite dans mon esprit, comme si elles étaient des évidences. Certaines évidences sont rapides à découvrir, certaines le sont moins. Le fait que tu ne sois pas un fantôme comme les autres est une évidence que j'ai vite découverte. Les fantômes sont bien plus visibles que toi au milieu d'autres personnes. Toi, si le couloir était rempli d'âmes bien trop bruyantes et immatures, tu passerais inaperçu. Les fantômes, au contraire, ne passent pas inaperçu, ils sont toujours observés silencieusement par les yeux fascinés et impressionnés des plus jeunes. Pourtant, Silhouette, tu leur ressembles étrangement dans ta manière d'être. J'ai l'impression que tu oscilles entre deux Mondes bien différents, sans parvenir à en choisir un. Tu sembles là sans l'être, perdue dans un entre-deux comme ces sorciers mi-vivants, mi-morts. Es-tu également mi-vivante, mi-morte au fond de toi ? Es-tu une sorte de fantôme, physiquement vivante et mentalement ailleurs ? Tu m'intrigues et me fais peur. Qui es-tu ? Pourquoi es-tu comme cela ? Es-tu une illusion ? Un fantôme créé par mon inconscient ? Merlin, je ne l'espère pas. Je n'arrive pas à te cerner et à te décrire correctement, comme si tes Contours étaient flous. Je n'avais jamais rencontré de fantôme comme toi auparavant alors je crois que cela me rend mal à l'aise.
Silhouette, fantôme, être, élève, enfant, qui es-tu ?

Elle se met à parler, comme si je l'avais réveillé *mais de quel rêve ?*. Cela me surprend au début ; je ne pensais pas qu'un fantôme comme elle puisse parler et son « pardon » m'est incompréhensible. Pourquoi veut-elle que je la pardonne ? De quoi veut-elle que je la pardonne ? Parlait-elle à quelqu'un d'autre ? Cette dernière supposition semble impossible, je suis la seule à lui avoir parlée et il n'y a qu'elle et moi dans ce couloir. Pourtant, l'étonnement apparu avec cette réponse me pousse à me poser de telles questions qui sont peut-être inutiles. La Silhouette était ailleurs, je ne sais où et à quoi cela ressemblait, mais elle n'était pas vraiment là. Peut-être a-t-elle prononcé une réponse au hasard en entendant mon appel ou bien a-t-elle mal entendu celui-ci. Alors, une question subsiste dans mon esprit : où était-elle ? La Silhouette pouvait très bien être plongée dans ses pensées, cela arrive à tout le monde. Pourtant, ce n'est pas l'impression que j'ai. Cette Silhouette-là était perdue dans un endroit bien plus profond qu'un océan de pensées insaisissables. Elle semblait et semble vraiment plus perdue d'une simple personne écoutant les murmures de ses pensées.

La Silhouette se retourne pour me dévoiler son portait. Ses longs cheveux de jais encadrent son visage pâle, contraste saisissant, ses joues rosies lui donnent un air plus vivant et ses profonds yeux bleu-gris me fixent sans gène. Son œil gauche attire mon regard un court instant, il est barré par une longue cicatrice rosâtre. *Comment...* mais la question reste en suspension dans mon esprit, née pour ne jamais connaître de fin. Malgré cette cicatrice et cet air lointain, cette Silhouette est jolie. Elle a quelque chose de doux dans les traits de son visage, un air enfantin contrastant avec sa grande cicatrice bien trop visible.

Tandis que je la regarde, la voilà qui ouvre la bouche pour répondre à ma question. Sa voix, qui se présente une nouvelle fois comme un murmure, est étrange, presque fragile, comme si sa gorge était nouée. Pourtant, je ne m'en préoccupe pas vraiment. C'est sa réponse qui s'installe dans mes pensées, faisant froncer mes sourcils. *Tu ne sais pas ?* Est-ce une vraie ignorance ou ne sait-elle pas si elle se situe plus vers le « ça va » ou le « ça ne va pas » ? Peut-être est-elle perdue, incapable de déchiffrer ses propres émotions. Elle semble complètement étrangère à tout cela, si loin de ce monde et de ces couloirs ; j'ai l'impression qu'elle y erre sans but. Alors, pourquoi marcher ainsi ? Est-ce parce qu'elle doit se rendre quelque part et que ses pensées en ont profité pour l'emmener ? Merlin, je ne sais pas. Je ne comprends pas ce qui pourrait amener une élève comme elle à devenir une simple Silhouette, presque fantôme, dérivant sans destination sans les couloirs vides. Non, je ne comprends pas, et c'est follement étrange comme sensation.

Gênée par cette rencontre, j'attrape le bord de ma cape dans ma main et le serre doucement, faisant glisser mes doigts le long de la ligne. Si elle ne sait pas comment elle va, peut-être pourrai-je l'aider à savoir ? Mais si elle comprend qu'elle ne va pas bien, que pourrai-je faire ? Je ne sais rien d'elle, ni les pourquoi, ni les comment. Pourtant, j'ai envie de répondre à mes propres questions et de l'aider. Non, ce n'est pas une envie, c'est un besoin. Mon être entier le désire, comme si ne pas savoir allait multiplier le nombre de mes questions durant la journée. De plus, j'ai l'impression que cette Silhouette a besoin de quelqu'un, elle semble si seule et perdue.

Je m'avance très légèrement vers elle – à peine un pas – et garde mon sourire sur mon visage pour signifier que je ne viens pas avec de mauvaises intentions. J'ai besoin de la voir de plus près pour que cette conversation paraisse plus... privée ? Je ne sais pas vraiment mais m'approcher ainsi est un peu comme un geste instinctif et cela ne nécessite pas une réflexion poussée de ma part.

« Tu as mal quelque part ? » Ma voix transpire d'inquiétude. C'est important que je sache pour comprendre si la Silhouette va bien ou pas. Et puis, si elle a mal, peut-être pourrai-je soigner sa douleur ; je crois avoir du dictame sur moi.

Je plonge doucement mon regard dans le sien, comme si je partais à la recherche d'un peu de vie, ou juste d'une émotion.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

03 juil. 2021, 11:58
Absence  RPG + 
Tu ne sais pas. Tu ne sais plus rien, complètement perdue dans le labyrinthe de tes songes. Tu cries, tu pleures, tente à tout prix de retrouver la sortie. Mais le fil d’Ariane t'a échappé des doigts et tu te casses les ongles sur les murs de pierre. Il fait sombre, dans ton esprit, le soleil n'arrive plus à percer l'épaisse couche de nuage, d'où s'échappe une pluie diluvienne et toxique, dont la moindre goûte t'arrache des hurlements de douleur. Dans ta tête, ça crie à n'en plus finir, ça crie si fort que tu sens tes tympans pulser au rythme de tes battements de cœur affolés. Ça clame, s'égosille, tonne, braille, beugle et grince comme mille voix à l'unisson, rugissant dans une cacophonie silencieuse. Tout explose sous le coup des bombes, envoyant valser contre ton crâne des piques brûlants, créant quelques palpitations au niveau de tes tempes.

"Ca va ?" Qu'elle t'a dit. En voilà une question à la con. Elle attendait sûrement que tu la rassures, que tu lui adresses un sourire en lui répondant joyeusement que tu n'avais jamais été en meilleure forme depuis des lustres. Elle y aurait cru, sans aucun doute, mais tu ne savais pas jouer à la comédie et tu avais encore moins envie de rassurer la grande perche qui te faisait face. Lui répondre "non" aurait été lui confirmer la position de faiblesse dans laquelle tu te trouvais et c'était bien la dernière chose que tu aurais voulue à présent.

Tu l'observes effectuer un pas vers toi d'un regard suspicieux, alors qu'elle continue toujours d'étirer ses lèvres comme si tout allait bien. D'un hypocrite et artificiel sourire. Tes yeux restent fixés sur lui, insistant sans doute, mais tu ne t'en rends pas compte, observant les lèvres bouger et les dents se dévoiler alors qu'elle articule encore une nouvelle question, à ton grand mécontentement. *Elle ne peut pas les garder pour elle ?* L'autre dégageait une aura de tendresse à ton égard qui eut don de te déstabiliser. Elle semblait réellement s'intéresser à ton sort, une chose que tu ne savais pas comment prendre, hésitant à la rembarrer violemment ou à continuer de répondre à ses questions.

«A la tête.» Dis-tu dans un grincement de dents, t'adressant plus à la bouche qu'à la personne en elle-même. *Et au cœur aussi* penses-tu silencieusement, dans l'intimité de ton esprit. Il te semblait entendre au loin les lamentations de cet organe gorgé de sang, comme s'il versait d'immenses larmes qui rendaient ton corps lourd, au fur et à mesure qu'il se remplissait d'une mer intérieure. L'orage de ton cœur grondait si fort, ajouté à cela la cacophonie des voix et tout ton corps tremblait du mal dont était atteint la tête.
Tu devais avoir l'air complètement désorienté, regardant autour de toi d'un air hagard, ne sachant plus sur quelle jambe reposer ton poids et bougeant ainsi, passant d'un pied à l'autre et les yeux fixant le mur derrière elle.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

15 juil. 2021, 21:34
Absence  RPG + 
Comprendre est quelque chose de primordial pour moi ; cela me permet de saisir ce qui va et ce qui ne va pas afin de réparer ce qui va mal pour que tout aille mieux. Alors, quand je fais face à un problème comme celui de cette Silhouette où je ne comprends pas, je ne sais pas comment réagir. Je reste là, les bras ballants, l'esprit torturé par mille questions et une envie viscérale d'aider cette Silhouette qui semble s'être perdue en elle-même. Voici pourquoi je souffre en ce moment, une souffrance bien différente des autres mais tout de même douloureuse. Je souffre de ne pas comprendre et de ne pas pouvoir l'aider comme je l'aimerais.

La Silhouette est bien différente de toutes les autres silhouettes que j'ai déjà croisées. Elle est un peu comme une coquille vide dont l'intérieur est rongé par ses réflexions ou un ensemble de pensées formant un corps et traînant derrière lui une Ombre fragilisée et incapable de se relever pour s'exprimer. Aucune émotion forte ne vient transpercer ce regard sombre, aucun sentiment ne se lit sur ce visage pâle, aucun geste ne traduit quoi que ce soit ; il n'y a rien qui pourrait faire transparaître un peu de Vie dans cette Silhouette, le ton même de sa voix paraît dénué de tout. Elle est vide, complètement vide, ou trop pleine pour qu'une émotion ne s'exprime plus qu'une autre. Bataille intérieure ou désert glacé ? Étouffée par ses pensées trop vivantes ou vide, délaissée par tout ? *Vie–de* Je ne sais que croire, que choisir, que déduire. À croire que l'abysse dans ses yeux se propage dans mes pensées ! Merlin, que faire dans de telles situations ? Comment réagir face à une Silhouette comme celle-ci ? Comment combler de lumière le vide de son cœur ? Dois-je trouver une Flamme, comme Prométhée, pour pouvoir lui offrir ? Mais où trouver cette Flamme ? et qu'est-elle ? Suis-je seulement en mesure de la faire sourire ? Ne suis-je pas qu'une passagère volatile pour elle ? A-t-elle réellement prêté attention à ma présence ?

Dans son regard, mes yeux ne trouvent que la suspicion. *C'est une preuve de Vie, ça ?* Cette émotion est la seule à transparaître, que c'est étrange. La Silhouette est un peu comme une statue-presque-vivante. Elle semble endormie ou tout du moins dépossédée de tout sentiment ; pourtant, parfois, un éclat fait son apparition sur ce masque figé, nous rappelant que cette Silhouette a été en vie une fois. Silhouette vide, trop pleine ou Fille-de-pierre, peu importe finalement. La recherche reste la même : Comprendre pour aider et ramener un peu de lumière dans ce corps qui en semble dépourvu.

Je lui souris, sans arrêt. Je ne sais pas pourquoi, c'est presque plus fort que moi. Peut-être est-ce pour lui cacher mon désarroi ? Ou un moyen de montrer que je suis vivante et que je ressens quelque chose ? Former un contraste avec la Silhouette ou l'inciter à répondre également à mon sourire ? *Souris-moi, montre-moi que tu es bien vivante* Cependant, cela ne semble pas fonctionner. La fille reste immobile, son regard abyssal posé sur une partie de mon visage, juste sous mes yeux, ses lèvres s'agitant doucement et sans grande volonté, sa voix toujours aussi semblable et délaissée de sentiment. Mon inquiétude ne fait que grandir. J'ai beaucoup trop de compassion pour cette Silhouette, une envie terrible de rallumer sa Flamme ou de lui en trouver une autre pour qu'elle éclaire le Monde de sa présence. À quoi sert une bougie si elle ne peut pas briller ? Je dois réparer sa mèche et y faire brûler la Flamme pour qu'elle illumine l'Univers ; celui-ci est tellement plus beau quand les esprits se mettent à briller comme des infimes parties d'Astre du Jour. Cependant, je ne sais pas comment m'y prendre. Où donc la mèche est-elle abîmée ? Une Flamme brûlera-t-elle de nouveau à son bout ? Je cherche désespérément le problème mais ne le vois nulle part.

*La tête* viennent répéter mes pensées quand la Silhouette me répond. L'essence de dictame ne soigne pas les maux de tête. Le dictame le peut mais pas en essence. Alors, que faire si je ne peux pas calmer sa douleur ? *Pour aider, il faut comprendre* Dois-je lui demander ce qui ne va pas et prendre le risque de raviver des douleurs ailleurs dans son corps ? Dois-je lui avouer ma défaite et mon incompréhension ? Dois-je lui dire que je ne sais pas comment l'aider ? Mais, par Circé, je ne veux pas laisser de tels mots couler entre mes lèvres ! Je ne veux pas que cette Silhouette comprenne que je ne peux rien pour elle. Je pourrai toujours faire quelque chose, quoi que ce soit, pour lui permettre d'aller mieux. Je dois faire quelque chose, rester ainsi à la regarder comme si elle n'était qu'une statue sur mon chemin n'est pas envisageable.

« Quel est ton nom ? » Peut-être cette question pourra-t-elle me permettre de mieux la saisir ou tout du moins de lui montrer que je m'intéresse à elle ? « Je ne peux pas apaiser ton mal de tête, je suis désolée. » Je détourne le regard en disant cela. Avouer sa propre défaite face à un problème est toujours compliqué. J'aurais dû pouvoir l'aider à vaincre cette douleur. Elle doit certainement se dire que toutes ces questions n'ont servi à rien si le résultat est celui-là. Mais, son mal de tête est-il vraiment la source de ses problèmes et de son état ? Est-ce parce qu'elle souffre qu'elle paraît si vide ? Suis-je vraiment capable de l'aider ?

Mes derniers questionnements font s'agiter l'Océan de mes pensées. Indécise, partagée entre deux possibilités, incapable de trancher pour que cette torture mentale ne s'arrête. Je suis inutile, mes questions sont inutiles, mes tentatives sont inutiles. Cette Silhouette est éteinte. Elle n'a plus de Flamme pour réchauffer ses pensées et illuminer ses yeux. Et moi, Merlin, je ne peux pas devenir sa Flamme, c'est impossible ! Alors, où chercher celle-ci ? Je ne connais rien de cette Silhouette. Comment puis-je l'aider si je ne sais pas par où commencer ? Je balaye brutalement mes pensées étouffantes pour me reconcentrer sur la petite et mince fille face à moi. Mon regard vient de nouveau chercher le sien, prêt à repartir dans les abysses de ses yeux.

« Dis-moi, comment puis-je t'aider ? » Je ne peux pas trouver toute seule. J'ai besoin que tu m'expliques pour comprendre, Silhouette sombre. Laisse-moi t'aider. Je veux juste que tu brilles de nouveau.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

30 juil. 2021, 11:37
Absence  RPG + 
Un élève passe au loin, dans ce grand couloir aux allures de monastère moyenâgeux, où les grandes fenêtres paraissent être des vitraux aux mille couleurs chatoyantes, marquant des traits de lumière sur le sol sombre et froid. Les pas de l'inconnu s'éloignent dans les tréfonds du château et l'espace d'un instant, tu crois même discerner une mélodie chantonnée par une voix d'enfant. Tu écoutes les pas, un à un, qui disparaissent lentement, avant que le silence ne revienne de nouveau, entrecoupé des paroles de l'autre.
Tu ne réponds pas aussitôt, laisses passer un instant au cours duquel tu abaisses les yeux, et reprendre ta respiration comme si tu sortais de l'eau.


«Ashley. C'est comme ça que je m'appelle.» Finis-tu par dire d'une voix rauque, maintenant ton regard vers le sol. Sa deuxième remarque te fait échapper un sifflement de rancœur. Ça ne t'étonne pas le moins du monde, que croyait-elle pouvoir faire ? Sortir des plantes magiques ou des médicaments de son chapeau d'un coup de baguette, tel un magicien moldu que l'on pouvait trouver dans les cirques ? Quel genre d'élève était-elle pour se promener toute la journée avec des sparadraps ou du sirop pour la toux au fond de ses poches "au cas où" elle viendrait à croiser quelqu'un de mal en point ? Tu la trouvais un peu trop prévoyante à ton goût et tu te surpris à t'en méfier, entourant ton ventre de tes bras, comme une protection inconsciente.


Sa dernière question te fait soudainement lever les yeux vers les siens, plongeant en leur creux avec une insistance déconcertante. Ça doit bien être la première fois depuis le début de votre échange que tu la regardes vraiment droit dans ses prunelles céruléennes, décortiquant dans ton esprit cette couleur froide en fragment de lumière, souhaitant percer les mystères de ses sentiments et de ses pensées. *Elle est sérieuse ? Vraiment sérieuse ?*
Une bouffée de haine t'envahit tout à coup, comme si quelqu'un venait de lancer un Feudeymon dans ton ventre, brûlant tes entrailles et lacérant ton cœur de ses griffes enflammées.


«Tu peux pas, c'est clair ? Tu peux rien faire, personne ne peut rien faire ! Tiens, puisque tu te crois si forte, t'aurais pas une potion pour ramener un mort à la vie ? Non ? C'est bien ce qu'il me semblait. Alors lâche-moi maintenant !» Lui hurles-tu au visage avec une telle force que tes mains en tremblent encore quelques secondes après. Sur l'instant, tu n'oses croire à ce que tu viens de dire, à ce que tu viens d'avouer sous le coup de la fureur. Tu sens ta gorge se serrer au même moment t'empêchant d'articuler le moindre mot pendant de longues minutes. Penchant la tête en arrière, tu te forçais à déglutir pour faire disparaître l'énorme boule de chagrin. Mais cela ne fit qu'empirer les choses, et tu sentis alors une goutte se former au coin de ton œil, avant de dévaler pitoyablement ta face éraflée. D'autres suivirent sans doute, mais tu ne les sentais pas tomber, rencontrant de nouveau le regard de l'autre.


«Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu veux à tout prix m'aider, rentrer dans ma vie comme ça ? Pourquoi tu m'ignores pas ? Ce serait plus simple, non ?» Répliques-tu de ta voix éteinte, un air dédaigneux sur le visage et reculant d'un pas dans le couloir. «T'es qui en fait ? T'es quel genre de personne au fond ? Sûrement qui adore se mêler de ce qui ne la regarde pas.»

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

21 août 2021, 19:30
Absence  RPG + 
Et tout à coup, quelque chose a changé. Je ne sais pas ce qui a provoqué ce changement et ce qui a vraiment changé mais ses yeux sont venus heurter les miens brutalement pour la première fois depuis le début de notre conversation. J'aurais dû me rendre compte à ce moment-là qu'elle *Ashley* s'était comme éveillée ou avait pris conscience de quelque chose. J'aurais dû remarquer que son regard presque vide était devenu scrutateur, cherchant à travers moi des vérités que je doutais moi-même de connaître.
Mais je n'ai rien vu arriver, ni l'éveil, ni la colère, ni la violence de ses paroles. Alors, quand tout cela s'est présenté soudainement à moi, je ne suis pas parvenue à cacher mon désarroi, ma souffrance et mon étonnement ; mes émotions se lisaient sur mon corps.

La brutalité de ses mots me laisse bouche bée. Je ne m'attendais à quelque chose d'aussi violent et ce qu'Ashley prononce me surprend ; je n'ai pas vu venir sa colère qui semble d'ailleurs bien vite se transformer en tristesse sans que je ne m'en aperçoive. Mon entière attention est désormais consacrée à mes pensées affolées et dégoulinantes de doutes. J'ai l'impression qu'en seulement quelques phrases, elle a retourné toutes mes réflexions et tous mes sentiments si solidement ancrés en moi. Par Merlin, elles me font tellement mal ces vérités qu'Ashley prononce. Sont-ce vraiment des vérités ? Ne puis-je donc rien faire pour l'aider ? N'y-a-t-il réellement aucun moyen en ma possession ? Je sens la douleur née dans ma poitrine se propager rapidement pour ternir mes pensées. Non, je ne possède aucune potion pour ramener quelqu'un à la vie, *malheureusement*. Est-ce donc le deuil qui lui fait mal à la tête et la rend si fantomatique ? Il apporte tant de tristesse et de douleur, ce deuil. Jamais il n'apporte de sourires, ne réchauffe les cœurs et ne comble les espaces ; il déborde de vide, de souffrance et de souvenirs tantôt difficiles, tantôt joyeux. Finalement, il n'y a que le Temps pour combler les creux dans les poitrines et les silences des pensées — ou les creuser davantage. Je serre un peu plus le bord de ma cape entre mes doigts, le contact du tissu me fait du bien. Les deuils font remonter en moi bien trop de souvenirs.

Mon regard auparavant perdu est rattrapé par celui d'Ashley. *Elle pleure ?* Je n'ai pas le temps de réfléchir à cette constatation car ses mots viennent me heurter une nouvelle fois, ravivant la douleur dans ma poitrine. La brume de mes souvenirs s'évanouit quand les questions de la Rouge me parviennent.

Pourquoi cherche-t-elle à me faire mal avec ses interrogations ? Pourquoi veut-elle chambouler toutes mes pensées et me remettre entièrement en question ? Y-a-t-il un but à tout cela, à part la douleur ? Veut-elle que je souffre comme elle souffre ? Que je pleure comme elle pleure ? Et, Merlin, pense-t-elle vraiment ce qu'elle dit ? Malgré le but évident de ses paroles, je ne peux empêcher mes pensées de surgir. Je sais que je réagis certainement comme elle veut que je le fasse mais je n'arrive pas à prendre du recul sur tout cela. Ses mots sont venus percer un trou dans ma poitrine et il me faut absolument y réfléchir. A-t-elle raison quand elle m'accuse de vouloir rentrer dans sa vie ? Est-ce que je souhaite vraiment me faire une place dans la vie des personnes que je croise ? devenir importante pour eux ? avoir mon utilité ? Ai-je posé trop de questions à Ashley ? Suis-je allée trop loin ? Est-ce mauvais de toujours vouloir tout réparer, tout améliorer et rendre tout moins douloureux ? Suis-je une mauvaise personne ?
Toutes ces pensées me bouleversent complètement. *Et si toutes les réponses sont « oui » ?* Je sais qu'en m'inquiétant pour les autres, je ne fais pas de mal ; mais si certains n'ont pas envie qu'on s'inquiète pour eux, qui commet une erreur ? ceux qui ne veulent pas être aidés ou ceux qui cherchent à tout réparer ? Merlin, j'ai mal au cœur et au crâne. Si seulement je pouvais m'arrêter de penser, juste un instant.

« Je suis sincèrement désolée. » Je prononce cela dans un souffle. Ma voix est fragile, pleine de douleur. « Je te présente toutes mes condoléances. » Je sais que laisser ma souffrance transparaître ne fait que me rendre faible, mais je ne parviens pas à faire autrement. Je ne suis pas comme ma mère ou Anaë qui parviennent toutes les deux à rester en permanence distante et à ne jamais montrer quand elles sont touchées par quelque chose. Je suis bien trop sensible, bien trop émotive. Lorsque quelque chose m'atteint profondément, je n'ai aucun moyen de le cacher et, même si j'y parvenais, tenter de le faire ne serait que nier ce que je ressens.

Une partie de moi veut se défendre avec véhémence, expliquer ce que je ressens et pourquoi j'ai essayé de l'aider. Une partie de moi veut qu'Ashley comprenne que je ne veux pas entrer dans la vie des gens et dénicher tous leurs secrets mais que je souhaite simplement, par mes petits moyens, faire en sorte que les autres brillent de bonheur dans les couloirs ternes du château. Mais, à quoi bon tenter de lui expliquer cela ? Comprendra-t-elle seulement ce dont je parle ? Ne me rira-t-elle pas au nez en se moquant de moi ? Tenter de lui expliquer me parait inutile. Pourtant... « J'voulais pas rentrer dans ta vie et me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'voulais pas non plus qu'tu l'prennes comme ça. J'voulais juste... » *Non, c'est inutile* Je soupire et baisse le regard avant de reprendre une grande inspiration. « Si tu le souhaites, je peux faire comme les autres : continuer mon chemin comme si je ne t'avais pas vu. »


Je suis navrée pour ce léger retard.


C'est bon, Ashley a complètement retourné les pensées d'Alyona ahah.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

06 oct. 2021, 15:50
Absence  RPG + 
Le liquide âcre continuait de suinter abondamment de tes yeux et de ton nez rougi à force de le frotter. Tu hoquetais en silence, ta bouche légèrement entrouverte laissant passer des ultrasons gémissant que tu sentais vibrer au bout de tes lèvres. Tes cheveux gras se collaient à tes joues trempées alors que tu tentais de les dégager maladroitement d'une main crispée. Toute la rancœur et le désespoir accumulés depuis deux mois ressurgissaient ici et maintenant sous un flot constant, qui te faisait plus ressembler à une fontaine qu'à une gamine de 12 ans. Telle une statue de pierre, embrassant la tristesse sans jamais ne pouvoir y mettre fin, regardant les passants fictifs se mirer dans l'océan de tes pleurs et les suppliant du haut de ton socle, intouchable et distante, et si bien enchainé à ton roc que personne n'aurait pu venir à ton secours.

Et c'est donc ainsi, que tu croises de nouveau son regard, larmoyant de tes démons et perçant dans ta douloureuse folie. Il y avait en cet instant quelque chose qui secrètement te plaisait, indiscernable à travers les gouttes salées, un quelque chose qui faisait perdurer le moment éternellement, sans que rien ni personne ne puisse y mettre fin. C'était comme si à travers tes larmes, en un regard de reproche seulement, tu pouvais lui confier une partie de ta douleur. Tu sentais l'autre l'aspirer sans ne pouvoir y résister, sans même s'en rendre compte sûrement, et tu ne pouvais nier le fait que cela te fisse un bien fou. Peut-être était-ce nocif, mais tu te fichais profondément de savoir si oui ou non elle souhaitais devenir la nouvelle possesseuse de tes douleurs. Silencieusement, tu lui confiais un poids invisible et toxique, et enfin libre, tu arrêtais de pleurer. Tu ne pris pas la peine d'essuyer tes restes de peine, comme pour lui signifier que la douleur était toujours là, qu'elle en était l'unique responsable de sa révélation au monde. Cette douleur qui devait rester secrète.

"Comme si je ne t'avais pas vu." L'idée était alléchante, mais au fond ni elle ni toi n'y croyait vraiment. Tout serait si faux, détourner les regards des visages, s'éloigner en silence et surtout ne pas se retourner. Ne plus faire de bruit. Et puis oublier, sur le moment ce serait impossible ; sur le long terme, il y en aurait encore des traces. Et que se passerait-il si au final l'une des deux ne réussissait pas à décrocher son regard, qu'une des deux se retourne au bout du couloir, qu'une des deux interpelles l'autre une dernière fois ? Et si les deux partaient dans le même sens ?

T'as fini par dire oui, parce qu'il n'y avait pas d'autre chose à répondre et que rester devant elle sans savoir quoi ajouter de plus n'aurait servi à rien, si ce n'est te faire perdre ton temps. Tu restais quelques secondes sans oser bouger, avant de tourner mécaniquement les talons vers les escaliers, sans ajouter un mot. Et c'est en arrivant en bas des marches, seulement, après être certaine de ne plus être dans son champs de vision, que tu as essuyé tes larmes.


Profondément désolé pour ce temps de réponse scandaleux Plume, voici donc une petite fin que je te propose sans grande exaltation car le temps n'est plus.
En espérant que cela te plaises.. Ce fut un bonheur que d'écrire avec toi
A.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

26 déc. 2021, 11:54
Absence  RPG + 
Je ne pensais pas qu'aller contre ses principes pouvait se révéler si terrible. En me retournant, je suis bouleversée par la douleur que je ressens. J'ai envie de faire demi-tour et de rappeler Ashley pour... Pour quoi, enfin ? Ce serait complètement inutile. Elle ne veut pas de mon aide et je suis incapable de l'aider. Rien de ce que je pourrais faire ne parviendrait à lui permettre d'aller mieux. C'est terrifiant comme constatation ; savoir que mes actes n'auront aucune portée, quel qu'ils soient... Merlin ! Je m'en veux affreusement de la laisser ainsi avec sa douleur. J'ai l'impression que cette rencontre n'était qu'un échec cuisant. Aucune joie n'en est sortie, aucun progrès ne s'est fait ; il n'y a que cette souffrance de ne pas être parvenue à l'aider. Cela me fait mal sous ma poitrine et dans mon crâne. Mes pensées sont teintées de déception. Je ne suis parvenue à rien. Je ne sais même pas si l'aider était une bonne idée, si proposer mon aide à ceux que je croise est signe d'éducation et si aller à la rencontre de ceux qui semblent avoir besoin de quelqu'un est un comportement intelligent. Je suis complètement perdue, avalée par le blizzard de mes pensées, le cœur tanguant dangereusement. Jamais je n'avais autant douté de moi.

Qu'aurais-je dû faire ? Qu'aurais-je pu faire ? Aurais-je dû insister, coûte que coûte, ne jamais abandonner, même après ses paroles dévastatrices ? Serais-je réellement parvenue à l'aider ? N'aurait-ce pas été qu'une vaine perte de temps et d'énergie ? Par Circé, elle avait besoin d'aide et je n'ai rien pu faire ! Je suis restée les bras ballants, lui offrant pour seul réconfort quelques mots jetés dans le silence. J'ai été tellement inutile. C'est un grand vide dans ma poitrine. Est-ce cela la vie, ne pas pouvoir agir quelques fois, subir le refus de l'aide, se prendre des mots-venins en plein cœur et ne rien pouvoir guérir ? Alors, soigner est impossible ? La médicomagie sert-elle à quelque chose ? A-t-elle un réel pouvoir ? Et si ce n'était pas le cas ? Si tout cela n'était qu'une grande erreur, une mascarade, et que les patients faisaient semblant d'aller mieux ?
Ah ! J'implose en silence. Mes réflexions ne mènent à rien. Bien sûr que les médicomages sont capables de soigner, ce n'est pas pareil. Je m'emmêle dans mes pensées, tissant celles-ci avec des fils de douleur, de questionnements et de doutes. Cette Ashley m'a complètement retourné le crâne. Et si elle avait raison sur toute la ligne ?

Je dois prendre du recul sur tout cela, je le sais bien. C'est parce qu'elle souffre qu'elle m'a dit cela. Elle ne le pensait pas — n'est-ce pas ? Je suis une bonne personne au fond de moi. Grand-mère ne me laisserait pas devenir méchante. Ce n'est pas ma faute si Ashley n'a pas voulu de mon aide. Je n'ai rien à me reprocher, je n'ai fait que proposer mon soutien, c'est elle qui l'a refusé. Je n'ai pas cherché à m'introduire dans sa vie. Je n'ai pas voulu la faire pleurer. Ce n'est pas à cause de moi qu'elle va mal. Elle a seulement dit tout ce qui lui passait par la tête car elle est triste *et je n'ai même pas pu l'aider*.
Merlin, pourquoi donc ne parviens-je pas à croire à tout cela ?

Je fais un premier pas vers l'avant, décidée à oublier pour de vrai, même si c'est ridicule et impossible. Je ne veux plus repenser à ce moment qui me remplit de honte, de désarroi et de souffrance. Je ne veux plus revoir le visage humide d'Ashley et la douleur dans son regard. Je ne veux plus ressentir toutes ces émotions désagréables qui creusent un grand vide dans mon cœur et mes pensées. Je ne veux plus me demander si ce que je fais est bien ou non, si mes actes ont du sens. Je ne veux plus de tout ce qui s'est passé. Je dois oublier, oui, c'est cela. Faire comme les autres est la meilleure solution. Demi-tour sans un regard, pensées s'égarant déjà dans d'autres chemins, sourire revenu flotter dans les nuages de mon visage comme un oiseau migrateur, questionnements effacés comme s'ils n'avaient jamais existé.

Plus rien. Ni souvenirs ni malheurs ni larmes, *ni aide*.
Grande Circé, c'est si complexe ! Y parviendrai-je ? Peut-être pas. Ai-je le choix ? Non. Alors il faudra faire ainsi, petit à petit s'il le faut. J'y arriverai un jour. Je frôlerai l'oubli du bout des doigts et le souvenir de cette scène honteuse et douloureuse disparaîtra. Adieu aux mots-venins et aux regards luisants de larmes.

J'avance de nouveau, mais plus rapidement. Je sens Ecco se réveiller dans la poche de ma cape. Mes pas s'allongent et se font plus fréquents. Je cours presque, dans le sens opposé à celui qu'a pris Ashley. *Oublier*, voici mon but. Mais mon cœur est rescapé d'un ouragan intérieur.


(Cela ne peut que me plaire.)
Merci pour cette jolie Valse ! Le bonheur que tu as ressenti est partagé. Écrire avec toi était magnifique. Merci, vraiment.
(Merci à toi aussi qui liras peut-être ces mots, cher·e O. ; sans toi, cette Danse n'aurait peut-être pas existé.)

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique