Alice tirait un peu sa manche, gênée et hésitante. Les larmes étaient prêtes à couler de plus belle. Une forte impression qu’on étouffait son cœur, une énorme douleur à la poitrine. Si on continuait de remuer le couteau dans la plaie, elle allait faire une crise d’angoisse à coup sûr. Mais vers quel sujet amener la discussion ? La lionne étant un peu perturbée par le fil de discussion, elle n’avait plus les idées claires. Soudain, son cousin change de sujet, à son grand bonheur, d’un soupir de soulagement, elle hoche la tête.

Allez, plus d’autre solution, elle devait sortir son faux sourire... Elle essuie vite fait les dernières larmes qui perlent sur ses joues, tire un grand sourire, et dit d’une voix vive, gentille, amicale et amusée “je ne vais pas te laisser tout seul ! Suis-je un monstre à ce point ?”

Son faux sourire et l’idée de jouer avec les gens en se cachant elle-même lui donnait envie de vomir. Surtout le fait de mentir indirectement. Mais elle ne pouvait pas se permettre de monter ce côté chez elle, qui inquiétait. L’Anglaise essaye de vider son esprit pour améliorer son jeu d’actrice. Que se passerait-il si Aaron venait à le découvrir ? Il la jugerait ? Lui poserait de multiples questions ? Il se moquerait ?

La Gryffonne n’avait plus les idées claires, elle ferme les yeux, visualisant son chat qui lui donnait un peu de réconfort quand elle le caressait. La petite boule de poil l’aidait à se calmer, malgré que ce ne soit pas suffisant, mais, de toute façon, qui en serait capable ? Ça paraît inhumain !

J'étais rassuré quant au fait qu'elle avait accepté de rester à mes côtés pour le reste de mes achats. Je serais complètement perdu sans elle, quel idiot je fais.. Je me contentais de lui dire :
- C'est gentil merci !

Je sentais bien qu'elle était toujours préoccupée par le précédent sujet évoqué, et j'avais du mal à décider s'il fallait continuer à en parler ou non... la plupart des gens n'aiment pas trop dévoiler ce qu'ils ont sur le cœur, parler de leurs craintes... mais Alice est ma cousine et je me sentais mal que de la laisser seule avec ses problème. Je lui en reparlerai plus tard pour éviter de trop la brusquer.

Je lui pris donc la main en disant d'un ton amical :
- On se met en route vers.... heuu... j'connais pas le nom de la boutique... mais l'endroit où on achète les baguettes quoi ! Accompagné d'un petit rire gêné.

J'avais vraiment hâte de découvrir la baguette qui allait m'être confiée ! Puisqu'elle allait être ma meilleure amie, après Alice bien sûr, pendant toute ma scolarité, et très certainement pour toute ma vie... En parallèle, je ne cessais de penser à Alice et sa situation actuelle, comment pourrais-je l'aider ? Comment me montrer réellement utile ? Lui changer les idées en la faisant sourire suffirait-il ? Tant de questions... je pense qu'il vaut mieux que je reste naturel.