Etage n°-2

@Kimberly Harlez

L'utopie de la perfection | Juillet 47

Plus je descendais, plus le noir m'envahissait. L'odeur de l'humidité s'accentuait, l'eau se faisait plus courante, plus souvent, tellement que les flaques devenaient des mini lacs. Les couleurs heureuses disparaissaient pour laisser place aux couleurs sombres, fades, sans vie, sans histoire.
"C'est comme ça, Wayne, elle continue de te dévaloriser."

Pourquoi me faisait-elle ça ? Elle qui a toujours été de mon côté ? Cie.. pourquoi ? Pourquoi les larmes coulent toute seule sans faire de bruit ?
Mes cheveux avait bien poussé, même si elle voulait, chose qu'elle avait fait, me regarder droit dans les yeux, elle ne le pouvait pas. Elle ne verrait que le troupeau de cheveux qui les cache. Moi je la voyais, mais elle ne me voyait pas.
"Pratique."

Plus je l'écoutais, plus la tristesse m'envahissait, plus je l'écoutais plus je me disais que c'était ma faute.
"Pas la tienne, c'est de leurs fautes. A elle et à ton père."
"Elle profite de ta situation pour continuer à jouer avec toi."
Elle ne sait pas, elle ne comprendra pas. Elle ne veut pas savoir, ni même comprendre. Tout est plus facile de rejeter la faute sur les autres que d'essayer de comprendre.

Je ne lui adressais aucun mot, en même temps, les mots ne voulaient pas sortir. Ils restaient gentiment coincés dans ma gorge.
"Ne lui parle plus, ne parle à plus personne. C'est pour ton bien Wayne."
Pour mon bien ?
"Oui."

Il ne me parlait plus à présent, l'avait-il mal prit ? Se cachait-il sous sa touffe de cheveux pour m'éviter ?

- ...

Je me leva m'aidant de mes genoux, sans un mot, et je le regarda depuis mon point d'observation.

- T'as changé. T'as putain de changé Wayne.

Le regard froid, le langage grossier, c'était la première fois que je me comportait comme ça, seuls, j'étais silencieuse, mais mon ton sec trahissait mon agacement.

- Avec moi non plus tu fais pas un foutu effort, c'est pas compliqué pourtant, bordel !

Une larme roula doucement le long de ma joue, laissant une surface fine et brillante le long de mon visage saccadé.

- Toi au moins t'as une famille hein, et tu continues de te plaindre toujours sur ton père, mais regarde toi dans un miroir et regarde le en face, montre-moi que leur faire face est possible.

Tu as toujours des jugements sur les autres et toi même, j'ai sorti tout le mauvais, et j'ai gardé tout le bon.

- J'avais confiance en toi, tu devais me montrer le chemin..

Les larmes tombaient unes à unes à présent, mon visage était tordu de douleur, mais ce n'était pas de la tristesse, c'était de la rage.

- J'ai été conne d'aimer un gars comme toi.

L'aimais-je encore ?
Non, ce n'était plus la même personne qu'à notre rencontre.

- Je suis déçue Wayne, t'as changé, merde, t'as changé le seul garçon en qui j'avais enfin confiance, où il est passé hein ?..

Trois petits cliquetis, ceux des pas dans l'escaliers, nous ne sommes que deux à présent, et non un.
Nous n'avons jamais été un, et nous ne l'aurions jamais été.

- Tu l'as caché où Wayne ? C'est ta voix de merde qui te dis de faire ça ? T'as pensé à consulter au moins ?

Je savais ce que c'était.

- Avec tous les bouquins désolants que t'as lu, t'aurait dû savoir que t'étais qu'un schizophrène, je pensais te sortir de cette merde, mais ça allait me tomber dessus de toute façon, finalement ça a pas changé, les gens que j'aime finissent toujours pas s'éloigner..

Mais si..

- Au moins il me reste Tom, lui, je sais qu'il ne m'abandonnera pas au moins, mais lui, c'est pas toi, ça sera jamais toi, tu te rend compte du mal que tu me fais bordel ?

Une respiration saccadé.

- Va te faire voir avec ta copine de merde, et tes "efforts", reviens me voir quand tu seras enfin débarrassé de ça. J'en ai plus que marre de faire le premier pas.

J'avais juste envie d'éclater en sanglots et de m'excuser, mais la haine prenait le dessus, en 1 an, j'allais toujours en premier vers lui, je faisais tout pour qu'il ne me lâche pas, lui, il faisait quoi ?
Je lui laisserais le temps qu'il faut, c'est ce que je me suis dit en tournant sur mes talons pour retourner dans ma chambre.
Une nuit n'a pas suffit pour tous ces pleurs, mais il ne le méritait plus à présent.

Etage n°-2

@Kimberly Harlez

L'utopie de la perfection | Juillet 47

Tout s'était écroulé. Tout avait été lâché. Tout ce qu'elle pensait avait été dit, raconté, chanté sur un air de musique triste. Il n'a fallu qu'un instant, rien qu'un pour que tout ce qui s'était passé entre nous ne soit que maintenant des souvenirs que tout deux garderont cachés.
"C'est mieux ainsi."

Les larmes étaient sur son visage qui maintenant n'était plus aussi angélique, il était juste fade. Les larmes coulaient aussi sur mon pauvre visage déjà tant meurtri autant par ses mots que ses accusassions, que par la réalité. Au fond, elle m'a tué comme moi je l'avais fait. A quoi ça rimait ?
"Elle a dit qu'elle t'aimait, mais si elle t'aimait vraiment ne crois-tu pas qu'elle n'aurait pas dit ça ?"
Pourquoi tu enfonces le couteau dans la plaie ?
"Wayne ?"

Elle était réaliste et moi juste ignorant, oui je l'étais mais au fond je ne voulais pas y croire. Pas encore. Les larmes coulaient sur mon visage après son départ, après l'effondrement de tout. Avais- je vraiment foiré ? Oui, je ne mérite plus d'être là, à leurs côtés. Je mérite juste la solitude, la haine des autres.
"C'est ça."
Tait-toi quinze putain de minutes Cie !
Le temps ne réparera pas les choses. Je pleurais, seul, dans cette pièce dans lequel tout s'était passé si vite. Le regard vide, la tête vide, le corps vide, les larmes qui salissaient mes joues voilà ce que j'étais devenu : un être seul, et méchant.

— Je t'aimais, merci d'avoir était jusqu'ici ma meilleure amie.

Juste un souffle de mots pour une valse fermée. Je vous en pris, tuait moi.