Personnages imposés : Antonin Dolohov ; La Dame Grise & Elizabeth Merrow
Époque : Scolarité d'Harry Potter.
Écriture : Conte pour enfants.
Genre : Amitié.
Mots imposés : Goule ; Aubergiste.

Il était une fois, dans un pays pas si lointain, à une époque pas si lointaine, dans un petit village tranquille, à l’écart de tout, une jeune fille, qui avait soif d’aventures. Dans ce petit village, la joie et la paix régnaient. Ni conflit, ni disputes, chacun connaissait son voisin, et chacun s’entendait à merveille. Oh, comme les journées étaient belles dans ce petit village, le soleil brillait presque toute l’année.

Mais pour la jeune Elizabeth Merrow, cela ne suffisait pas. Fille de l’aubergiste du village, elle reçu toute sa vie la meilleure attention et la meilleure éducation, entourée de sa famille et de ses amis, rien ne semblait pouvoir assombrir ses horizons. Et pourtant… Parfois, le soir, elle regardait par sa fenêtre, le regard perdu contemplant les collines vertes et les arbres distants, aspirant à des lendemains différents.

« Comme je m’ennuie… » Soupirait-elle, tenant sa plume entre ses doigts couverts d’encre, qui depuis longtemps avait séchée.

Sur ses carnets de notes, des dessins recouvraient les pages, représentant des créatures imaginaires ou des paysages extraordinaires. Notre Elizabeth était bien solitaire parfois, personne ne comprenait sa soif d’excitation et de nouveaux horizons. Sauf une personne.

La Dame Grise, sa professeure particulière, était réputée dans tout le village pour sa douceur et sa gentillesse. Malgré sa vieillesse et sa petite taille, depuis des années, elle enseignait à la jeune fille tout ce qu’il était possible de savoir, histoire-géographie, littérature, mathématiques… Mais elle trouvait toujours du temps pour écouter la jeune fille parler durant des heures de ses rêves les plus fous.

Un beau matin, fatiguée et épuisée de tous ses carcans, Elizabeth pris une décision. Elle allait partir, faire son sac, prendre toutes ses affaires, et explorer le monde. Ce fut en toute discrétion, dans l’obscurité de la nuit venue, qu’elle s’éclipsa. Sans prévenir personne, sans demander conseil à quiconque, ne laissant ni mot, ni indice. Ses premiers pas hors du village furent tout simplement délicieux. Elle ne pouvait contenir son sourire, et chaque brin d’herbe foulé la remplissait de joie et d’excitation.

Elle marcha ainsi, durant plusieurs heures, jusqu’au soir du lendemain, avant que, épuisée, elle ne trouve un endroit pour passer la nuit. L’euphorie des premiers instants où elle bravait l’interdit s’était effacé, et désormais, seul demeurait le doute et le regret. Avait-elle bien fait ? Ses parents s’inquiétaient-ils ? Qu’allait-elle devenir ? Seule, sans personne pour la protéger et la guider ?

Recroquevillée sous un arbre, dans la pénombre, entourée seulement par les bruits de la nuit, les insectes, et le vent, elle était perdue. Quand soudainement, une voix retentit :

« Elizabeth ? Tu es là mon enfant ? »

La jeune fille bondit sur ses pieds, à la fois surprise et immensément soulagée. Elle avait reconnu la voix : c’était La Dame Grise. Folle de joie, elle se jeta dans ses bras, pleurant à chaudes larmes, et se confondant en excuses. La Dame Grise la consola longuement, lui expliquant qu’elle la suivait à la trace depuis le début. En lui caressant doucement les cheveux, elle lui expliqua que ses parents savaient qu’elle était partie, et qu’ils lui avaient demandé de la ramener. Toutefois, elle comptait lui laisser un choix :

« Ma petite, je ne peux te forcer à revenir dans ce village où tu ne semble point trouver le bonheur. Mais tout le monde s’inquiète. Alors voici ce que je te propose : Je t’accompagnerai, jusqu’à ce que tu décide de rentrer au village, nous vivrons cette aventure ensembles, toutes les deux ! »

Les pleurs d’Elizabeth s’étaient transformés en larmes de joie, et refusant de lâcher sa précieuse amie, elle s’endormit paisiblement dans ses bras. Mais dans la pénombre du bois, quelque chose rôdait… Quelque chose que ni Elizabeth, ni la Dame Grise ne semblait avoir remarqué.

Cette présence sombre et mystérieuse, il ne s’agissait de nul autre que Antonin Dolohov. Un vil et méchant sorcier qui avait été banni du village d’Elizabeth depuis des années, et qui complotait vengeance. Il s’était juré qu’il ferait souffrir tous les habitants de ce village, et le chemin de nos deux aventurières avait croisé le sien.

Plusieurs jours s’écoulèrent ainsi, au plus grand bonheur de La Dame Grise et d’Elizabeth, qui vécurent des moments d’une incroyable complicité. La jeune fille fit plusieurs fois brûler les fruits cueillis pas sa mentor sur les braises du feu, entraînant l’éclat de rire cristallin de cette dernière, qui lui montrait patiemment la technique. Ou encore, la fois où elle déchira son pantalon, et que la Dame Grise sortit un kit de couture et lui appris à réparer le tissu endommagé. Elle dormais toutes les nuits dans ses bras, rêvant de plus en plus souvent de ses parents et de ses amis, et la grande Dame prenait son mal en patience, ne voulant pas la brusquer.

Toutefois, une nuit sans lune, au paroxysme du doute d’Elizabeth, un long cri déchirant retentit. La Dame Grise ouvrit immédiatement les yeux, protégeant de son corps la jeune fille. Et des buissons alentours, sortit une créature de cauchemar. Une goule. Une immonde horreur décrépie, avec une haleine acide et des yeux délavés, squelettique et grinçante. Et derrière ce sinistre animal, une silhouette apparu, avec un rire glacial.

Antonin Dolohov, dans ses vêtements noirs et déchirés, riant aux éclats.

« Hahaha ! Tu te rappelle de moi Dame Grise ? Te souviens-tu comment tu m’a banni sans la moindre pitié ! Je viens aujourd’hui me venger ! Et c’est cette charmante petite que je prendrais en premier ! »

Aussitôt ces mots prononcés, la goule fondit sur les deux amies, bavant et retournant le sol de ses membres. Elizabeth poussa un cri de terreur en se réfugiant dans les bras de sa protectrice.

Mais cette dernière ne se montra nullement désemparée. Et laissant Elizabeth se glisser derrière elle, elle se releva lentement.

« Pauvre folle ! Que crois-tu qu’une vieille dame comme toi puisse faire face à ma créature cauchemardesque ?! Hahahaha ! » Antonin riait de plus belle.

Sans montrer la moindre réaction, La Dame Grise glissa la main dans sa poche, et sortit une longue baguette de bois. Le visage d’Antonin se figea.

« Non… C’est impossible ! Pas toi !! »

Exécutant un mouvement plus rapide et fluide que la jeune fille n’avait jamais vu, La Dame Grise fit virevolter sa baguette, et un trait de lumière jaune sortit bruyamment de la pointe pour aller percuter de plein fouet la démoniaque créature. Elle disparu dans un bruissement de poussière, ne laissant rien d’autre qu’un tas de cendres. Et La Dame Grise se rapprocha alors d’Antonin.

« Pitié ! Pitié Dame Grise ! Je n’ai jamais eu l’intention de vous faire du mal ! Ce… Ce n’était qu’une blague ! Pitié ! » Mais La Dame Grise ne l’entendait pas de cette oreille. Faisant à nouveau virevolter sa baguette, une lumière bleuté enveloppa l’homme maudit, et le transforma en un vulgaire crapaud.

Elizabeth n’en revenait pas de ses yeux, elle resta pétrifiée quelques instants sous l’arbre, avant que la Dame Grise ne se rapproche d’elle et la prenne dans ses bras en lui tapotant le dos, séchant ses larmes.

« Mais… Comment est-ce possible Dame Grise ? Vous qui êtes si vieille et si fragile… » La Dame Grise posa un doigt sur les lèvres de la jeune fille en rigolant doucement.

« Et bien, vois-tu mon enfant, dans chaque petite vieille, se trouve bien souvent un secret. Et le mien… c’est que je suis une sorcière. » Elle montra alors à Elizabeth sa baguette, dans la paume de sa main, et cette dernière la toucha du bout des doigts, encore un peu effrayée. « J’aimerais que cela reste notre petit secret ma belle, vois-tu, je suis un peu fatiguée de rendre des services magiques à tout le monde haha ! »

Elles finirent par dormir quelques dizaines de mètres plus loin, alors que la Dame Grise racontait des histoires sur son passé, qui fascinaient Elizabeth.

Le lendemain, nos deux voyageuses prirent le chemin du retour, parcourant en un temps record la distance qui les séparaient du village. La jeune fille se précipita dans les bras de ses parents, les larmes aux yeux et se confondant en excuses, et ses parents ne purent rien faire d’autre que lui pardonner et la serrer dans leurs bras.

Depuis, La Dame Grise et Elizabeth s’éclipsèrent souvent du village, sa professeure lui apprenant les rudiments de la magie, et Elizabeth se délectant des histoires de son amie. Et elles vécurent très heureuses pendant encore de très longues années, chacune apprenant de l’autre.

Fin.