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12 nov. 2021, 21:23
Une sorcière comme les autres  PV 
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Ce rp abordant le thème de la chasse aux sorcières, il fera mention à un moment ou un autre de crime de masse et donc mort


« La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations ; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie. »

MONA CHOLLET, Sorcières


Jeudi 4 octobre, Histoire de la Magie
15h30
Avec @Áine Lydon


Lydia était une sorcière. Elle était ça, ce mot qui commençait par un s, finissait par « ière » comme « roselières » ; sorcière était sa nature, son essence.
Elle avait cherché une définition plus précise de ce mot ; quelle adolescente ne peut pas désirer se connaître plus profondément et savoir enfin quelle place lui est exactement destiné dans ce monde ?
Pendant les vacances, la jeune fille avait donc exploré les dictionnaires, emprunté l’ordinateur moldu de sa mère et demandé quelques précisions à Kira. Rapidement, les termes pouvoir négatif, satan, maléfique lui avaient sauté aux yeux. Elle qui trouvait que Poudlard était bien plus humain que d’autres collèges pour gens de son âge, voilà que son école, sa maison, pouvait être maudite.
Elle ne comprenait pas cette réputation, elle ne pouvait concevoir que tant de noirceur soit associée à ses consœurs, ses ancêtres et grand-mère. Elle ne pouvait concevoir que si elle avait vécu à un autre temps dans l’histoire, on l’aurait rejetée, haïe et excommuniée d’une société européenne se prétendant civilisée. Depuis la rentrée, Lydia pensait de plus en plus à ce sujet et commençait à en être presque perturbée.

« Est-ce qu’après tout, c’est bien pour moi d’être ici ? Enfin oui ça l’est mais… C’est bizarre de se dire qu’on aurait pu subir des choses horribles sans l’avoir choisi, juste parce qu’on est c’que le hasard a décidé. Imagine on lance une chasse aux grenouilles, comment tu ferais ? » philosopha-t-elle à Diphda un jour.

« Mh oui, t’as raison, on résisterait autant que possible. Mais tu finirais par espérer être un papillon plutôt qu’une grenouille, j’en suis presque sûre. »

Aujourd’hui, 6 octobre et après qu’elle ait fini son cours d’astronomie, la jeune Holmes décida d’aller creuser le thème dans le bureau de sa nouvelle professeure d’histoire de la magie. Elle lui avait demandé rendez-vous sans trop en préciser les raisons et se dirigea vers le bureau de l’adulte.

« Bonjour Miss, j’espère que je ne vous dérange pas » dit-elle en contrôlant son bredouillement.

Le dilemme grenouille ou papillon commençait à tourner dans son esprit.

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13 nov. 2021, 14:22
Une sorcière comme les autres  PV 
L'heure tournait, les copies des quatrième année se rougissaient sous la plume de la jeune professeure. Elle avait rendez-vous avec une de ses élèves, une petite brunette de troisième année, préfète de Serdaigle, ayant jusqu'à présent rendu des devoirs de qualité et s'étant montrée particulièrement investie en classe. Le premier contrôle n'avait pas encore eu lieu, mais la petite paraissait prometteuse, aussi, Áine n'avait aucune idée de ce pourquoi la jeune fille lui avait demandé une entrevue.

Quand la voix claire, quoi qu'Áine cru décelé une once de tremblement, résonna à travers la porte ouverte du bureau, la professeur posa sa plume et leva les yeux vers la Serdaigle, un sourire avenant sur les lèvres.
- Bonjour miss Holmes ! Vous ne me dérangez pas le moins du monde !
Áine se leva et d'un signe de la main invita l'adolescente à entrer, avant de donner un coup de baguette pour fermer la porte.
- Asseyez-vous, je vous en prie !
La voix enjouée d'Áine teintée du sourire et de l'accent prononcé de la jeune femme, raisonnait chaudement dans la pièce. La jeune femme se rassit et rangea rapidement dans un tiroir les devoirs sur lesquels elle travaillait, avant de reporter son attention sur son élève, l'observant, essayant de comprendre, de deviner presque la raison de sa venue.
- Si vous avez froid, je peux allumer la cheminée, n'hésitez pas !
La jeune femme laissa quelques instants à Lydia pour répondre, avant de tenir compte de cette réponse.

Áine reposa sa baguette, se pencha légèrement en avant, posant ses avant-bras sur le bureau, le dos droit et les mains croisées juste devant son buste et demanda tranquillement :
- Bien, dites-moi, qu'est-ce qui vous amène ici ?
Un sourire encourageant ne se détachait pas de ses lèvres, alors qu'elle continuait d'observer la jeune fille avec attention, attendant patiemment la réponse.

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15 nov. 2021, 13:25
Une sorcière comme les autres  PV 
La professeure se montra chaleureuse et avenante – c’était déjà ça. Lydia se rappelait de la première fois qu’elle était allée voir un professeur en privé, Mr Dole en mars dernier. Son stress était quasiment palpable, elle avait l’impression que toute sa carrière de sorcière dépendait de cette entrevue, de l’impression qu’elle allait donner et du résultat qui en suivrait.
Elle remarqua avec une petite fierté que ses épaules étaient bien moins tendues que lors de cette soirée de mars. Miss Lydon avait plutôt réussi à la mettre en confiance et elle s’assit soulagée.

« Ça ira pour la cheminée, merci beaucoup. »

La brunette trouvait qu’allumer un feu tandis qu’on parlait de chasse aux sorcières et de femmes brûlées sur un bûcher était trop ironique, trop cynique et symbolique.

« Pendant l’été, j’ai fait quelques recherches sur le mot sorcière, son histoire et surtout comment on pouvait être perçues. Ma maman vient d’une culture moldue – bon, avec un mari et une sœur sorciers, rien ne la surprend plus vraiment – alors je voulais savoir comment on avait parlé de nous lorsqu’elle était à l’école par exemple. »

Elle fixa le sablier qui prenait place sur le bureau et tenta de modeler ses mots.
« Et en fait… »
C’était compliqué d’exprimer des sensations inexprimables qui venaient de toutes parts, s’emmêlaient entre elles comme un fil de laine qu’un chat aurait un peu trop tortillé.
Lydia choisit la sincérité ; et elle sentit qu’une boule tombait dans sa gorge.
« Je ne comprends pas. Pourquoi cette… cruauté ? Comment on a pu faire ça à tant de femmes, à travers l’histoire ? »

Elle battit des cils. Elle comprenait maintenant combien ce sujet lui tenait à cœur et avait grand besoin des lumières de sa professeure. C’était des siècles d’histoire que Lydia voulait voir apparaître – sans les précisions sanguinolentes – afin de comprendre toutes les motivations des persécuteurs. Comprendre, toujours ce mot.

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24 nov. 2021, 00:03
Une sorcière comme les autres  PV 
La jeune fille semblait plus à l'aise, une petite victoire pour la professeure qui tenait à ce climat de confiance qu'elle essayait d'instaurer. Ses élèves étaient des adolescents et Áine savait que si elle voulait pouvoir les accompagner et les comprendre, ils devaient sentir qu'elle les écoutait, sans les juger, qu'elle était solide pour eux. Bien sûr il y avait toujours le risque que l'un d'entre eux en profite et Áine espérait réussir à faire montre d'autorité suffisante si cela devenait nécessaire, mais elle doutait que cela arriverait avec la petite grenouille assise de l'autre côté de son bureau.

Lydia exposa difficilement ses pensées, comme si elles l'efffayaient ou qu'elle n'osait pas les mettre dans l'ordre. Elle revenait sur l'épisode historique de la chasse aux sorcières, un thème qu'elle avait normalement dû aborder l'année précédente avec Elina. Avec les récents événements, Áine comprenait que certaines questions avaient pu ressurgir dans les esprits de certains élèves, de la crainte même probablement, ce malgré la mise en place du fameux cours de Protection du secret et les apaisements encore plus récents.

Pourtant l'axe de la question intrigua Áine, l'interrogation était posée non pas vis à vis des sorciers en général mais bien des femmes innocentes qui avaient dû subir mille tortures. La jeune femme répondit avec douceur construisant sa réponse au fur et à mesure, d'une voix calme et assurée :
- Votre interrogation, et celles qui en découlent, sont légitimes et très compréhensibles. Pour commencer, il faut bien que vous ayez en tête que si les sorciers étaient connus des moldus avant le Moyen-Âge, ils ont toujours été vus, par ceux qui n'avaient aucun accès direct à la magie, avec un mélange de fascination, d'admiration mais aussi et surtout de crainte : le pouvoir, ça fait toujours cet effet là et maîtriser la magie, la contrôler, est une forme de pouvoir, à bien des égards. C'est d'ailleurs un terme qu'utilisent les moldus (et même certains sorciers) pour parler justement des sorciers : un sorcier, c'est un être humain doté de pouvoirs magiques ; on parle d'un sorciers aux grands pouvoirs, on parle de puissance...
Son regard était posé sur l'adolescente, guettant le moindre signe pouvant lui faire arrêter ou développer son discours pour le rendre plus clair, tandis que ses mains, à présent déliées, semblaient illustrer et ponctuer son discours. Áine reprit :
- Et vous le savez probablement, la peur conduit à faire des choses qui sont souvent très répréhensibles ; on essaie de reprendre le contrôle sur la menace par tous les moyens possibles et pour beaucoup il n'y a pas de meilleur contrôle que d'éliminer complètement cette menace, vous saisissez ? Je ne vais pas m'étendre plus sur ce concept, il touche des champs assez larges pour que nous puissions tenir un débat jusqu'à vos examens finaux, mais je vous invite à y réfléchir de votre côté, à réfléchir à la peur et à ce qu'elle peut engendrer, à quels autres sentiments on l'associe... Bref, revenons à nos Snargaloufs ! Au fil du temps, plus que l'admiration, c'est la crainte des sorciers et de leurs pouvoirs qui a pris le dessus. Ces êtres qu'on ne comprenait pas et qui avaient des pouvoirs parfois jugés presque divin -quelqu'un capable de jouer avec les éléments par exemple, de lancer des malédictions, de guérir des maladies et des blessures, vous avez le tableau- c'étaient très vite les premiers auxquels on pouvait penser quand une catastrophe arrivait : aux yeux des moldus, le sorcier ou la sorcière était forcément au courant de ce qui allait se passer, si ce sorcier ou cette sorcière n'en était pas lui-même la cause, alors pourquoi n'a-t-il pas fait tout son possible pour empêcher cette catastrophe ou pour au moins protéger ce ou ceux qui en ont subit les conséquences ? Je n'ai pas encore terminé, mais vous comprenez cette histoire de peur et cette peur, même ?
La professeure n'avait pas encore terminé son explication, loin de là, mais elle voulait s'assurer de ne pas perdre son interlocutrice. Son regard s'était parfois un peu détaché de celui de la jeune Serdaigle, quand Áine cherchait des exemples ou ses mots, mais il revenait sans arrêt sur l'adolescente, permettant de conserver un contact, un lien entre elles deux.

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10 déc. 2021, 18:45
Une sorcière comme les autres  PV 
Ses questions étaient légitimes et on pouvait parfaitement les comprendre : c’était l’enseignante qui le disait. Un petit sourire rassuré apparut sur les lèvres de la jeune Holmes. L’entretien avait débuté et elle se sentait en confiance, écoutée et plus ou moins rassurée. Elle mesurait pourtant combien le sujet qu’elle avait décidé d’aborder était lourd, sûrement pénible mais la prof ne semblait pas être rebutée par cela.
Lydia se rassit sur sa chaise et se prépara à écouter. Elle avait l’attention tournée vers sa professeure, les yeux vissés en face d’elle et l’esprit transporté dans des temps moyenâgeux.

Le début était une explication étymologique, jusqu’ici c’était facilement compréhensible. Miss Lydon s’assura ensuite que son élève ait bien compris le rapport entre extermination et peur. « Oui, répondit Lydia, je vois de quoi vous parlez. » N’essayait-elle pas d’annihiler complètement son Epouvantard grâce à un sortilège lorsqu’elle était face à lui et qu’il lui jetait la représentation de sa peur au visage ? Elle voyait finalement très bien de quoi il était question.

Elle sourit en entendant parler de Snargaloufs ; il faudrait qu’elle pense à réutiliser cette expression dans son quotidien. La suite du discours était moins enfantine et bien plus tragique cependant ; la certitude qu’on craignait - ou au moins avait craint - ce qu’elle était, ce qu’étaient ses proches s’imposait dans son esprit.

« Je comprends. C’est ce qu’on appelle un bouc émissaire je crois ? »

Les mots en disaient beaucoup, tout le temps. C’était d’ailleurs avec ceux-ci que l’explication historique avait commencé… Lydia trouvait particulièrement que l’expression ‘bouc émissaire’ contenait quelque chose de dérangeant, un je ne sais quoi qui n’incitait absolument pas à la confiance. Comparer un humain à une chèvre franchement, il y avait plus glorieux. Elle reprit donc son schéma de grenouille-papillon qui l’aidait à avoir plus de légèreté et à, toutefois, bien comprendre ce dont on parlait dans cette salle de cours.

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12 janv. 2022, 21:52
Une sorcière comme les autres  PV 
L'adolescente semblait boire ses paroles et surtout en pleine confiance, ne pu s'empêcher de remarquer la professeure, avec une pointe de fierté qui lui redressa imperceptiblement les épaules tandis qu'elle poursuivait son explication.

La question posée ne resta pas sans réponse bien longtemps, Áine acquiesça en entendant parler de bouc émissaire :
- Tout à fait ! Cette expression puise ses origines bien plus tôt dans l'Histoire de l'humanité, néanmoins, elle s'applique parfaitement dans notre cas !
La jeune femme sourit à la jeune fille et se recentra sur la question initiale :
- Je ne reviendrai pas sur les tortures-mêmes effectuées à l'époque sur les personnes soupçonnées de sorcellerie ; néanmoins, je peux revenir sur la question du "pourquoi les femmes", puisque cela semblait également, arrêtez moi si je me trompe, vous questionner. Il y a eu bon nombre d'accusés, quelques hommes bien sûr, mais également de nombreuses femmes. Pour expliquer une telle disparité, je vais devoir vous parler date, bien que je suppose que vous préféreriez manger un fruit plutôt que des chiffres, plaisanta la professeur. La chasse au Sorcières s'est étendue sur un bon nombre d'années, commençant très doucement avec un léger rejet au début du Moyen-Âge, augmentant tout doucement au cours du milieu et de la fin du Moyen-Âge, certes, mais dont l'explosion, en réalité, a eu lieue pendant la Renaissance -entre le XIV/XVème siècle et le XVIème siècle en Europe- et un peu après. Or, si au Moyen-Âge les femmes avaient une position sociale effectivement "légèrement" inférieure aux hommes, leur situation s'est surtout dégradée pendant la Renaissance. Et si au début il semblait que les condamnations étaient plus équitables selon le sexe, en attestent -hélas- de nombreux fantômes masculins que vous croiserez dans nos couloirs, très vite, elles ont servi de prétexte pour se "débarrasser" des femmes qui gênaient, celles qui avaient un peu trop de pouvoir au goût de certains, qui étaient trop libres, etc et rapidement cette pente glissante a mené vers l'extermination de n'importe quelle femme pour un oui ou pour un non.
Áine grimaça très légèrement, mais poursuivit :
- En un sens, cette chasse aux sorcières est devenue plus un prétexte pour contraindre et enfermer les femmes dans un carcan, ce qui explique également en partie que plus de femmes moldues que de réelles sorcières aient été condamnées. Certes les vraies sorcières pouvaient généralement mieux se protéger -en partie- avec leurs pouvoirs, mais surtout la population sorcière a toujours été moindre que celle moldue et dans la mesure où cette chasse permettait également une répression de la femme, forcément les "innocentes" , si on peut appeler cela comme ça, accusées à tort étaient nombreuses. Ne me faites pour autant pas dire ce que je n'ai pas dit, la menace pour les vrais sorciers restait préoccupante, sinon il n'y aurait pas eu besoin de mettre en place le Code International du Secret Magique ! Mais vous comprenez sans doutes mieux le pourquoi des femmes à présent ?
Áine observa son élève, elle avait un dernier élément à apporter, mais elle maîtrisait bien moins le sujet : il concernait la société Moldue plus récente, à un moment de l'histoire où leurs deux mondes étaient déjà si séparés que ce mouvement avait été peu connu chez les sorciers. La jeune femme n'en avait entendu parlé qu'assez récemment, lors de son voyage autour du monde : en France, elle avait rencontré une cracmole spécialisée dans l'étude des sociétés moldues et sorcière. Elle étudiait leur Histoire, leurs parallèles et leurs liens et sa conversation avait d'ailleurs été passionnante pour la professeure d'Histoire de la Magie, mais surtout certains éléments pouvaient aider dans la problématique alors abordée.

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02 avr. 2022, 19:02
Une sorcière comme les autres  PV 
Lydia percevait que l’enseignante était finalement assez intéressée par ce dialogue. Sa posture s’adaptait, sa voix était plus chaude et ses informations devenaient de plus en plus précises. La brunette espérait que son cerveau ne perdrait pas trop d’information ; elle n’avait pas de notes et de moyen d’en prendre.

Elle pensa à Diphda avec espoir d'une grenouille-magnéto avant de la voir nichée entre ses pieds et en plein somme. On parlait d’extinction, d’humanité, de féminisme, bref d’un sujet passionnant et l’autre rêvait de mouches nourrissantes ! Enfin, Lydia imaginait que les rêves de son animal de compagnie portaient sur de la nourriture car dans une conduite maternelle ainsi que trop protectrice, elle refusait que celle-ci puisse penser à sa reproduction avec un crapaud de la région. Mais nous nous éloignons du sujet ; dans tous les cas le comportement de Diphda était affligeant et sa maîtresse comptait bien lui être opposée.

« Les dates me permettent de mieux visualiser, ne vous inquiétez pas ! » répondit-elle avec une voix sans doute trop bonne élève.

Elle écouta très attentivement la suite en revanche. Miss Lydon revenait sur le Moyen-Age et démentait un préjugé que Lydia avait entendu pendant son enfance. Elle avait souvenir, dans son école primaire moldue, que le Moyen-Age était un temps sombre. Les gens habitaient dans de grands châteaux, les chevaliers faisaient la cour à des Geneviève de Cunégonde du Lac et la majorité de la population ne se lavait pas : cette définition de l’époque n’était donc pas cohérente ?

« Je comprends beaucoup mieux, oui. J’étais dans une école moldue et j’avais souvenir que le Moyen-Age n’était pas une période éclairée, je ne pensais pas que les inégalités s’étaient empirées après. »

Elle voulait tenter une analyse historique mais n’était pas sûre de ses mots. « Mais donc ça voudrait dire… Parce que la fin du Moyen-Age c’est l’invention de l’imprimerie je crois ? Et ce progrès pourtant important n’aurait pas amélioré la condition des femmes ? » C’était maladroit mais ça se tenait.

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16 oct. 2022, 01:10
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La jeune fille montra de nouveau sa curiosité, prouvant que son affiliation à Serdaigle ne venait pas de nulle part, ce qui fit sourire Áine. Cette dernière pris le temps de remettre les choses en ordre dans son esprit avant de donner une réponse à son élève :
- En fait... le Moyen-Âge n'a pas vraiment de date consensus de fin. Plusieurs sont proposées : la naissance de l'imprimerie que vous mentionnez, la découverte des Amériques... Dans le monde sorcier on se sert aussi facilement de la date de signature du Code International du Secret Magique. En fait on ne peut pas vraiment parler de cassure nette : les passages d'une période à une autre sont plus ou moins longs, mais quand on regarde les grandes périodes, les transitions englobent plusieurs mois, plusieurs années, voire plusieurs générations. Ici, on est aussi dans un cas un peu particulier avec une volonté, dans la société moldue du moins, de marquer une vraie différence entre le Moyen-âge et la Renaissance.
La jeune femme ajouta sur le ton de l’aparté :
- Je vais vous parler de choses que je maîtrise moins bien et que j'ai apprises assez récemment, je vous invite donc à vous renseigner plus précisément dans la bibliothèque et si vous le souhaitez je pourrai également contacter une de mes connaissance historiennes plus calée que moi en Histoire moldue.
Sa voix se faisant légèrement plus forte, Áine poursuivit :
- En fait apparemment il y a de grandes idées reçues sur le Moyen-Âge qui datent de la Renaissance et de ce besoin de se démarquer. Par exemple, en France, navrée c'est là bas que j'ai vu tout ceci, les moldus voient le Moyen-Âge comme très sale, avec des gens qui n'avaient aucune hygiène corporelle, ni aucune hygiène environnementale. Or, si effectivement, les rues n'étaient pas très propres, les intérieurs des maisons étaient très soignés, tout comme les gens faisaient attention à leur hygiène, certes moins qu'aujourd'hui, mais bien plus que ce que les idées reçues véhiculent.

Une respiration plus tard, la jeune professeure tenta de retrouver le bon chemin de ses pensées :
- Bref, tout ça pour dire que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent être et particulièrement dans le domaine de l'Histoire : il faut toujours prendre un peu de recul sur les sources qu'on a pour bien les recontextualiser. Et pour en revenir à votre question, je reconnais que j'ignore complètement l'impact même de la naissance de l'imprimerie -dans la société sorcière elle n'a pas été très développée, nous en avions moins besoin grâce à la magie- sur les femmes et leurs droits, en revanche, ce que vous devez savoir c'est que pendant la Renaissance moldue, au moins en France, si le Moyen-Âge était particulièrement "répudié", l'antiquité, elle, était bien mise en avant et prise comme modèle, l'antiquité romaine principalement. On le note beaucoup dans l'art mais pas que : je ne sais pas si vous connaissez bien l'antiquité romaine, mais à cette époque les hommes libres avaient le plus de droits quand la femme était sous la coupe du chef de famille : le père (ou son mari). Bien sûr ces statuts ont plus ou moins évolués pendant la période de la Rome Antique, mais à la Renaissance c'est cette antiquité-là qu'on a pris pour modèle. On a donc vu un certain recul sur les droits de la femme, particulièrement pour les femmes pauvres et/ou peu instruites.

Pendant son exposé, l'ancienne Serdaigle avait machinalement glissé la main dans un tiroir de son bureau et sorti deux tasses -sur lesquelles des jobarbilles peints voletaient entre deux branches et parfois passaient sur la surface intérieure de la tasse- et une théière assorties, puis avait commencé à préparé un thé vert, dont la douce odeur de menthe fraîche se révéla rapidement une fois les tasses remplies et positionnées devant chacune des deux occupantes de la pièce. A la fin de son explication, après avoir rallongé son thé avec un peu de crème et soufflé dessus pour en faire rider l'eau, Áine bu une gorgée de son thé, laissant une petite pause pour la jeune fille qui lui faisait face et qui avait un grand nombre d'informations à décortiquer.

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