La jeune fille ne fut pas aussi discrète qu'elle l'avait espéré car sa professeure d'Histoire posa une boite de mouchoir face à elle. C'était signe qu'elle avait aperçu les larmes aux coins de ses yeux. Puisqu'elle n'avait visiblement rien à cacher, la gryffone en prit un et essuya doucement ses yeux, prenant soin de garder la tête baissée.

Elle prit ensuite une gorgée de thé tout en écoutant les propos de Miss Lydon. Dawn s'avait ce qu'il s'était passé en 2044 mais elle s'aperçut qu'elle n'avait jamais pensé à ces évènements sous cet angle. La professeure venait de lui remettre les choses en perspective. Elle avait été tellement aveuglée par son chagrin, transformé en haine qu'elle n'avait pas pensé que des moldus avaient pu connaitre cette même peine en plus de voir leur monde complètement chamboulé. Elle ne s'était pas mise à leur place et avait laissé sa colère prendre le dessus dans cette histoire. C'est ce qui l'avait poussé à détester sa mère qui n'avait pourtant rien à voir dans cette histoire. Aujourd'hui, leur relation se portait mieux. Elle réalise maintenant, grâce à sa professeure, qu'elle avait réagi de la façon que les moldus dans une certaine mesure.

- Ma mère est moldue. Dit-elle pour apporter des précisions à Miss Lydon. Je sais que la nouvelle n'a pas été facile à avaler au début mais elle vit presque comme une sorcière aujourd'hui. Je me rends compte, par ce que vous venez de dire, que ma famille n'est pas la norme. Merci professeur.

Dawn trouva enfin de courage de lever la tête et de sourire. La risette était sincère. Se sentant en confiance, la jeune fille choisit de se confier un peu plus.

- La raison pour laquelle j'ai réagit si vivement dans l'illusion, c'est parce que j'ai perdu mon grand-père qui vivait à Londres dans cet évènement. Des voisins l'ont dénoncé aux autorités et l'effet de surprise ne lui a laissé aucune chance. Voir ce personnage, Hella, attaquée de cette façon m'a rappelé ces souvenirs.

Elle ne parlait pas souvent de cela, pour ainsi dire jamais. Elle avait préféré garder pour elle ses sentiments et tout ce qu'elle avait fait subir à ses parents par la suite. Ici, c'était différent. Elle avait l'impression de devoir une explication à Miss Lydon qui s'inquiétait. Sur ce, elle reprit une gorgée de la boisson et finit sa tasse.

Le sourire et le regard de la jeune fille firent fondre la professeure intérieurement, et cette dernière rendit gentiment son sourire à la jeune fille, des fossettes se dessinant au coin de ses yeux. Mais le sourire laissa place à un air plus sérieux à la suite des paroles de Dawn. Áine se demanda si un fantôme ne venait pas de la traverser et ses joues pâlirent légèrement. Ce que son élève venait de vivre confirmait les craintes qu'avait eu la jeune femme au moment de prendre connaissance de ce passage là en particulier.
- Je comprends oui, je suis sincèrement désolée pour votre grand-père. J'espère que cette situation n'a pas été trop difficile pour vous, enfin aussi peu que possible.
La jeune femme se mordit la langue, elle se sentait particulièrement maladroite. Elle reprit, incertaine mais douce :
- Ces évènements ont dû beaucoup vous impacter, tout comme l'illusion que vous venez de vivre. Mais maintenant, c'est vous qui avez le pouvoir de choisir ce que vous voulez faire de ce que vous avez vécu. Vous pouvez en faire une force, tout comme votre environnement familial peut devenir une force pour vous. Cela peut être difficile, mais n'oubliez pas que vous êtes une jeune sorcière pleine de potentiel et que ce potentiel est sublimé par tout ce que vous déciderez de lui apporter. Les émotions et ce qu'elles ont éveillé en vous au moment où vous les avez vécues, tous ces évènements positifs (votre mère qui s'est presque intégrée au mode de vie sorcier) comme négatifs (la tragédie de votre grand-père), peuvent vous nourrir si vous le souhaitez, même si parfois cela demande du temps. Et n'oubliez pas que quoi que vous décidiez, pour déplacer une montagne, commencer par un premier grain de sable est souvent un très bon début : personne n'a dit que vous deviez être seule pour déplacer cette montagne, ni que vous deviez le faire en une seconde.
Un léger sourire d'encouragement étirait les lèvres d'Áine, qui n'était pourtant pas certaine que ses mots touchent la jeune Gryffondor, qu'ils trouveraient un écho en elle. D'autant que la professeure ne mettait pas de suggestion particulières derrière, c'étaittout le pouvoir de ces mots : si quelque chose devait se réveiller au fond de Dawn, cela la titillerait probablement et elle-même, sans avoir forcément besoin de le partager à sa professeure, leur trouverait un sens. Sinon... eh bien sinon cela tomberait simplement à l'eau.

Laissant la jeune fille méditer sur ces mots, la jeune femme termina sa tasse d'une traite, puis elle se leva doucement :
- Je suis désolée, j'ai bien peur qu'il nous faille écourter notre entretien : il faut que je sois présente sur l'examen de votre camarade et j'aimerais qu'il ne soit pas perturbé par notre passage, mais si vous avez besoin de revenir discuter de tout cela avec moi, n'hésitez pas, ma porte vous sera toujours ouverte, même si cela doit attendre le retour des vacances. J'aimerais en profiter pour vous féliciter pour votre épreuve, vous avez fait du beau travail et vos efforts se sont vus !

La professeure avait retrouvé toute sa pétillance habituelle qu'elle mettait un point d'honneur à offrir à ses élèves pour les encourager dans leur scolarité. Elle s'avança vers la porte, sans lâcher son élève des yeux et poursuivit :
- Je vous dis au revoir ici, il va falloir que nous fassions le moins de bruit possible : les illusions de vos BUSE masquent l'environnement réel, mais ne le font pas tout à fait disparaître. Bonne vacances et profitez bien de votre semaine post-examinatoire !
Elle attendit que la jeune fille soit prête, puis rompit le charme et ouvrit la porte du bureau. Aussitôt des bruits étranges se firent entendre, comme si de nombreuses personnes murmuraient. Au centre de la pièce, perdu dans une illusion transparente représentant une cellule de prison, un cinquième année observait un homme au visage émacié, presque squelettique, pressé contre les barreaux. Les deux jeunes femmes longèrent le mur jusqu'à la porte.
- Grindel'val'd mertv!
La porte de la salle s'était ouverte sur cette réplique lointaine. Puis se referma sur une réaction de surprise, semblant plus proche et le cinquième année qui grommelait distinctement :
- Ils auraient pu traduire quand m...

Je pense que ceci signe la fin du RP, mais je peux modifier mon post en fonction de votre réponse ! Je ferai le bilan des PR après avoir lu votre dernier post, quoi qu'il en soi, merci beaucoup pour ce RP, j'ai beaucoup aimé écrire avec vous !

- Vous avez raison. Dit-elle simplement après avoir écouté attentivement les paroles de Miss Lydon.

Dawn trouva enfin le courage de lever ses yeux presque secs. Les mots de sa professeure résonnaient en elle mais elle ne savait pas comment les exprimer mieux qu'avec ces trois mots. La jeune fille se sentait déjà plus légère. Elle lui était touchée et reconnaissante d'avoir trouvé les mots justes. Jusqu'ici, elle s'était contentée d'en vouloir aux autres, et surtout à sa mère. Elle était restée dans l'étape du deuil de la colère pendant longtemps avant de se calmer. Elle s'en voulait toujours du comportement qu'elle avait eu à l'égard de ses parents mais elle pensait avoir fait son deuil depuis. Elle s'est rendue compte aujourd'hui qu'elle avait encore du travail à faire pour y parvenir. Enfouir son chagrin au fond d'elle-même n'était définitivement pas la bonne solution…

- Je suis la seule à pouvoir faire ce travail sur moi.

Par ces mots, Dawn voulait signifier qu'elle avait bien compris le message. À la suite de cela, Miss Lydon lui signifia que l'entretien devait se terminer là car les examens continuaient dans la pièce à côté mais qu'elle restait disponible si la gryffone en ressentait le besoin. Elle comprenait et savait pertinemment que la discussion ne s'éterniserait pas.

- Merci beaucoup. Dit Dawn en se levant, apaisée et le sourire aux lèvres. Au revoir et bonnes vacances à vous aussi.

Elle quitta la salle d'examen le plus discrètement possible. Lorsqu'elle vit l'illusion, elle baissa instinctivement les yeux afin de ne pas revivre le même traumatisme. Une fois dehors, Dawn respira profondément. Cette conversation lui avait fait du bien. Il était bon d'enfin mettre des mots sur des maux dont elle n'avait même plus conscience. Elle rentra dans son dortoir avec un peu plus d'assurance et, surtout, prête à faire une force de ses évènements négatifs.

RP terminé pour moi. Merci beaucoup, Miss.