Toujours renfrogné Jeffrey écouta la réponse de l'infirmière et se radoucit quelque peu. Il arqua même légèrement un sourcil quand elle parla d'Ennis. Bien évidemment qu'il lui dirait si la situation se présentait. Mais étant donné qu'il était moins réservé qu'elle en la matière il doutait que cela arrive. Le Poufsouffle se garda néanmoins bien de faire le moindre commentaire, d'autant plus que Mrs Lloyd lui indiquait en avoir terminé avec ce qu'elle avait à dire. L'adolescent ne se fit pas prier et se leva rapidement pour vite écourter ce moment.

« Euh non c'est bon Miss. Merci à vous. » dit Jeffrey avec un sourire poli mais un débit un peu rapide qui donnait l'impression de prendre la fuite.

Le Poufsouffle ne mit pas longtemps pour sortir et rejoindre la salle de classe. Pour regagner la place qui lui était dévolue Jeffrey opta pour l'itinéraire qui lui permettrait de passer devant sa petite amie. Il ne comptait clairement pas donner dans les grandes effusions surtout devant Mrs Lydon mais le garçon passa néanmoins avec douceur sa main droite sur celle d'Ennis en passant devant elle et lui adressa un bref sourire. Par ce geste il espérait la réconforter car il l'avait trouvé perturbée en sortant de l'entretien avec l'infirmière. Sans doute que cela avait fait remonter à la surface les souvenirs avec Smith.

L'anglais regagna sa place mais eut du mal à se remettre au boulot. Cet entretien avec Lloyd l'avait remué émotionnellement mine de rien, lui aussi. Il espérait quelque part que la punition avait été suffisante. Avec un peu de chance Mrs Lydon allait les délivrer de cet ennuyeux et fastidieux travail.

L'adolescent n'ayant plus de question, Ruby le laissa partir sans plus le retenir et ce dernier quitta le bureau que la professeur avait mis à leur disposition. Une fois seule, l'infirmière rangea manuellement chacune des affaires qu'elle avait sorti, songeant aux deux entretiens qui venait de se jouer dans la pièce. Dans l'ensemble, elle pensait que les messages étaient passés. Mais elle s'inquiétait pour l'adolescente, non pas à cause du garçon mais de l'état dans lequel l'entrevue l'avait laissée.

L'espace remit en ordre, elle quitta elle-aussi les lieux, retournant dans la salle de classe où les deux élèves de cinquième année avaient repris leurs tâches respectives. « J'ai pu discuter avec ces deux jeunes gens et je pense qu'ils sont tout à fait au fait de ce qu'ils ont besoin de savoir. Ils ont été attentifs à mes recommandations » Informa-t-elle la professeur une fois qu'elle fut à ses côtés. Elle le pensait vraiment, malgré ses doutes en ce qui concernait la jeune fille. Mais ça, c'était de l'ordre du secret médical. Elle salua ensuite la professeur et les deux adolescents, leur souhaitant une bonne soirée, avant de quitter la salle de cours où la retenue devait suivre son cours. Elle avait hâte de retrouver l'infirmerie où elle pourrait déposer tout son matériel puis se changer avant de rentrer chez elle. Le rythme n'était plus aussi évident à tenir avec les années.

* Mention de harcèlement et attouchements

Pour éviter de penser à cet entretien mais surtout à ce qu'il avait fait remonté, Ennis travaillait mécaniquement. L'avantage de devoir faire un classement poudre alphabétique, c'était bien ça. Mais d'un autre côté, savoir positionner les lettres dans le bon ordre n'était pas un exercice suffisamment prenant intellectuellement parlant pour que son esprit s'y occupe entièrement. Ainsi, parfois, des réminiscences des évènements de sa quatrième année remontaient à la surface.

Elle avait fini de faire les tas par lettre et classait maintenant chaque fiche dans chaque pile. Et soudainement, le souvenir du premier sifflement dans le couloir qui se trouvait derrière la porte de cette salle de cour. Un peu plus tard, la brûlure dans la nuque, celle des regards insistants parfois à peine dissimulés. Une dizaine de fiches plus tard, les mains baladeuses qui profitaient de la foule d'élèves qui venaient se poser dans son dos, à la naissance de ses fesses encore trop proche de sa poitevine avec l'excuse d'une bousculade. Elle fermait les yeux à chaque souvenir qui remontait, l'espace d'une seconde, pour le refouler. Mais ça n'empêchait pas qu'ils reviennent. Quelques commentaires ou sifflements disséminés...

Et puis le climax de ce harcèlement subi des mois durant était survenu quelque part dans la pile particulièrement fournie des R. Elle n'avait eu d'autre choix que de s'interrompre pour calmer sa respiration et évacuer la peur, la sensation d'emprisonnement, la sensation d'être à sa merci. Et puis la porte du bureau s'était ouverte sur Jeffrey, la coupant de la remontée particulièrement désagréable de la scène qui s'était jouée. Elle avait relevé la tête et vu son petit-ami regagner sa place en passant à côté d'elle avant de sentir sa main chaude et douce sur la sienne, glacée. La châtain lui sourit en retour, plus timidement que ce qu'elle aurait pu en d'autres circonstances, et esquissa un geste pour prendre sa main dans la sienne avant de s'interrompre. Ils n'étaient pas seuls, il y avait les deux femmes juste à côté.

Elle se remit au travail. Plus que huit tas. Les salutations de l'infirmière que la Gryffondor retourna d'une voix coincée dans sa gorge avant de jeter un œil à Miss Lydon. En avaient-ils fini?

Le ton défensif de la réponse failli arracher une grimace à la jeune professeur, avait-elle fait une erreur ? Néanmoins, le jeune homme se montra d'un loquacité presque étonnante par la suite, Áine n'en perdit alors pas une miette. Elle poursuivit la discussion, gardant l'axe des dragons en posant la question suivante :
- Je comprends... Pensez-vous que malgré leur instinct de survie, les sorciers ont aussi le devoir de protéger les dragons ? De leur imposer des limites physiques en les enfermant dans une réserve ?

Hélas, ou tant mieux, la jeune femme n'était sûre de rien, la jeune O'Belt sortit rapidement du bureau, interrompant la conversation et annonçant, pour quelques minutes, le départ du jeune Hunter. La professeure tâcha de ne pas se laisser déstabiliser, mais son regard tomba sur le visage de la jeune fille, un visage dont les yeux rouges laissaient croire qu'elle avait pleuré. Que s'était-il passé ? Ruby s'était-elle montrée rude face à la jeune fille ? L'infirmière était pourtant plutôt douce habituellement...

Áine laissa son élève s'installer devant ses fiches et reprendre un tant soit peu ses esprits. La situation était si étrange ; à aucun moment la jeune femme ne se serait attendue à voir revenir un de ses élèves dans cet état. Discrètement, et sans un mot, la jeune femme déposa un mouchoir à côté de miss O'Belt, puis revint s'asseoir. Gênée, elle cherchait ses mots dans le silence pesant qui s'étirait de plus en plus. D'autant qu'elle avait l'impression de voir les pensées s'agiter dans la tête de son élève, sans avoir la moindre idée du sujet qui la préoccupait. Finalement, après un long moment, la jeune femme choisit de demander doucement :
- Miss ? Est-ce que tout va bien ?
Le silence lui répondit. D'un autre côté, la question pouvait paraître maladroite, bien qu'elle laissait la possibilité à la jeune fille le choix de se confier ou non. Après quelques secondes, la jeune femme tenta :
- Si vous avez besoin de vous exprimer sur ce que vous venez de vivre, vous pouvez le faire en toute confiance, dès que vous vous en sentirez prête, d'accord ?
Aucun bruit, aucun signe semblant attester d'un assentiment ou d'un désaccord ne provenait de la Gryffondor. Rien, presque comme si elle n'était plus là. Áine aurait donné tellement pour pouvoir entrer dans la tête de la jeune fille, comprendre ce qu'il s'y tramait, savoir comment réagir, comment aider. Finalement un arrêt dans le tri frénétique, une respiration, presque angoissée ?
La jeune femme se pencha vers l'adolescente et attrapa délicatement la fiche qui se trouvait encore sous les doigts de la brunette :
- Miss O'Belt, vous m'entendez ?
Enfin, le regard de la jeune fille sembla presque se rallumer et revenir dans la réalité. Un hochement de tête, fut la seule réponse obtenue.* Bon.

Alors qu'Áine s'apprêtait à refaire sa proposition, l'ouverture de la porte de son bureau la fit sursauter. Jeffrey Hunter sortit et s'approcha de sa petite amie. Le manège des deux adolescent n'échappa pas à leur professeure, qui fut néanmoins rassurée de voir que la présence du jeune homme semblait apaiser Ennis. Áine détourna le regard et s'approcha de Ruby, un pli soucieux entre les sourcils. Un échange muet, d'une œillade appuyée, suffit à lui faire comprendre que l'infirmière ne lui donnerait pas plus que cela.
- Merci beaucoup de vous être déplacée pour ces deux entretiens, j'espère qu'ils leur seront utile.
Rien de plus rien de moins, juste un hochement de tête poli et une salutation dans le couloir avant de refermer la porte et de revenir vers les deux adolescents, l'esprit encombré par toutes ses interrogations. Si miss O'Belt semblait avoir reprit un peu de poil de la bête, dire qu'elle paraissait tout à fait disponible et prête à entrer dans la vraie discussion que la professeure voulait lancer, cela paraissait bien optimiste pour la jeune femme. Mais ils étaient tous les deux là et présent pour leur punition qu'ils avaient déjà en grande partie effectuée, elle ne pouvait décemment pas leur dire de revenir plus tard. Distraitement et tâchant de masquer son léger dépassement, Áine sourit brièvement à l'adolescente avant de retourner s'asseoir.

Un nouveau silence s'étala, quelques instants, puis, la jeune femme finit par prendre une décision et s'adressa franchement aux deux jeunes gens :
- Je pensais m'y prendre autrement, mais votre retenue touche à sa fin. J'aimerais simplement faire appel à votre bon sens et votre maturité. Savez-vous réellement pourquoi vous êtes ici en retenue ?
Ses yeux passaient d'un adolescent à l'autre, l'entretien serait sans doutes rapide, ils étaient intelligents et l'un d'entre eux était préfet donc normalement devait avoir une conscience plus aigüe de l'intérêt du règlement de l'école, du moins était-ce ce qu'Áine espérait.

*Vu avec la joueuse

Depuis son retour dans la salle en compagnie d'Ennis et Mrs Lydon, Jeffrey ne pouvait ignorer l'ambiance pesante. Si l'enseignante d'Histoire de la Magie s'était montrée étonnement clémente le soir où elle avait surpris les deux adolescents, la retenue du jour sonnait clairement comme une punition. Mais à en juger par l'attitude de la femme ce n'était pas ce qu'elle avait désiré instaurer comme climat.

En tout cas il ne savait pas si elle manquait d'assurance, du fait de son arrivée récente, mais Jeffrey la comparait à Elina et il avait l'impression qu'il était difficile pour elle de passer derrière. A moins que ce ne soit juste lié à Ennis et lui et aux circonstances dans lesquelles elle les avait rencontré. En y réfléchissant c'était quand même assez gênant et il y avait de quoi avoir du mal à trouver la bonne posture. Et comme si Mrs Lydon avait usé de Legilimancie, elle résuma justement ce sentiment en concédant que la retenue ne s'était pas déroulée comme prévu.

Mais heureusement cette retenue semblait touchée à sa fin. Quoique... Ils semblaient partis pour une dernière leçon de morale. Jeffrey regarda Ennis mais préféra lui épargner de répondre car elle ne semblait pas encore trop dans son assiette.

« Parce qu'on a enfreint le règlement en sortant au-delà du couvre-feu, Madame. » récita sobrement l'anglais. « Et aussi à cause de ce que vous nous avez surpris en train de faire. »

Jeffrey se sentit inévitablement rougir et tourna un regard vers Ennis. Malgré la gêne ressentie et l'humeur du moment le Poufsouffle n'était clairement pas découragé de retenter l'expérience avec la Gryffondor. Il avait envie de vivre ce moment avec l'irlandaise et aucune retenue ou leçon de morale ne l'en empêcherait si eux deux en avaient envie. Il se garda bien toutefois d'exprimer ce point de vue à voix haute et essaya de couper court au discours moralisateur à venir, histoire qu'Ennis ne soit pas de nouveau perturbée.

« Mais concernant ce point en particulier Mrs Lloyd s'est montrée parfaitement claire sur les potentielles conséquences. » ajouta l'anglais, le visage sérieux.

350 mots

Pendant que Jeffrey était absent, Ennis s'était protégée du mieux possible pour ne pas craquer au point de se couper plus ou moins de ce qui l'entourait, y compris des sollicitations de sa professeur. Elle ne réagit qu'après un certains temps... Combien de fois lui avait-elle posé une question? Quelle était la question d'ailleurs? Ennis avait observé la professeur le regard un peu perdu et hoché la tête... Rien de plus ne vint, elle devait donc avoir correctement répondu. Il fallait l'espérer.

Par la suite, elle avait salué l’infirmière sur le départ qui discuta encore un peu avec la professeur qui devait être un peu plus âgée que Diarmuid. Et, quand la femme plus âgée fut définitivement partie et l’enseignante revenue, Ennis ressenti un vague soulagement... qui ne dura pas. Elle était sur ses dernières fiches quand la voie de Miss Lydon s'éleva, posant la question de leur présence à cette retenue. Les morceaux de cartonnette en main, Ennis tentait de ne pas baisser le regard, mais comme elle n'avait qu'une envie, c'était de fuir, si possible pour se réfugier dans les bras de son petit-ami, c'était ardu.

Un échange de regard furtif et l'anglais répondait le premier. Ennis acquiesça en fermant les yeux, toujours pour se contenir. Son cas était de plus aggravé par le badge qui lui avait été confié et qu'elle portait sur ses vêtements chaque jour lorsqu'elle état à Poudlard. "On ne peut plus claire." Confirma la châtain d'une voix étranglée. Il ne fallait définitivement pas qu'elle parle de trop. Des phrases courtes, c'était la clef.

En bon gentleman, ce fut le jeune Hunter qui prit la parole le premier. D'une certaine manière, cela soulageait légèrement la professeure de voir qu'il prenait les devants. Néanmoins, d'un geste de la main, elle écarta les quelques mots qui lui avaient été proposés, s'expliquant :
- Je n'ai pas prévu de revenir sur ce que miss Lloyd vous a dit, je n'ai aucun doute, une moue très fugace et un regard en coin vers Ennis furent quand même visibles tout juste un instant, sur ses actions de prévention. Non, ce qui m'intéresse, c'est bien votre non-respect du couvre-feu. S'il est mis en place ce n'est pas pour vous embêter, ni vous mr Hunter, ni vous miss O'Belt.
Ses yeux étaient passés de l'un à l'autre, l'air sérieux, appuyant son regard sur celui ou celle dont elle prononçait le nom.
- La question n'est pas de savoir si vous avez le droit ou non de sortir après une certaine heure, mais bien de comprendre pourquoi on vous demande de respecter ce couvre-feu. A quoi il sert. En tant que préfète, vous devriez être la première à y avoir réfléchit, miss ; les règles ont toutes une raison d'être.
Áine fit une petite pause pour laisser le temps aux deux adolescent de prendre la mesure de ses mots, puis elle reprit :
- La première raison est bien entendu la question de votre santé, c'est pour cela que les préfets ont aussi droit à un couvre-feu, même s'il est plus tardif, et que le couvre feu n'est pas le même sur le temps scolaire que pendant les vacances où vous n'avez pas de contraintes sur votre heure de lever. Mais il en va aussi de votre sécurité et à bien des égards. Je vous laisse partir, mais tâchez de méditer sur tout cela.
Áine laissa de nouveau un blanc de quelques instants, puis ajouta :
- Je compte sincèrement sur vous pour prendre ce temps de réflexion. Vous avez le droit de faire une erreur et d'apprendre, mais je ne veux pas avoir à vous punir à nouveau sur ce motif, cela risquerait d'être beaucoup moins plaisant, pour nous tous.
Le message était-il passé ? Áine ne pu retenir un regard inquiet vers Ennis, qui semblait toujours au bord du gouffre. Ce n'était vraiment pas le bon moment pour la jeune fille, mais que pouvait-donc faire l'adulte démunie ?
Navrée pour l'attente, j'ai un peu accéléré les choses pour que nous puissions conclure ce RP rapidement, mais n'hésitez pas à me contacter, si besoin !

Yeux clos, Ennis ne vit pas le geste de la main de la professeur mais, comme elle rouvrir les paupières à la motion de Miss Lloyd, elle perçut le regard qui vint glisser sur elle. La gorge de l'irlandaise se noua un peu plus dans sa tentative de comprendre ce qu'il signifiait. Mais elle n'eut pas le temps de s'y attarder, la remontrance du couvre feu arrivait. Les mots parvenaient jusqu'à la jeune fille qui les reçut sans broncher. Si elle avait été dans son état normal, elle aurait répliqué que les événements ayant mis les élèves en danger avaient tous eu lieu en plein jour. L'arrivée du corbeau pour le tournoi comme le tournoi en lui même... Une efficacité sans pareille! Quand au sommeil... Il faudait être naïf de croire croire tout le monde dormait dans son lit à vingt-trois heures...

Mais les arguments ne pouvaient éclorent dans son esprit totalement englouti dans le souvenir désagréable que l'entretien avec l'infirmière avait fait remonter. Et même si elle avait pu les conscientiser, elle se serait tue. L'affront direct envers un adulte ce n'était pas elle. Toujours dans son état intermédiaire, la châtain écouta la suite, ce qui vint après une pause où de nouveau elle avait interrompu le passage de la lumière vers sa rétine. Et puis, elle répondit, "Vous n'en aurez pas besoin, ne vous en faites pas", c'était une affirmation. Et même si l'adolescente n'était pas au meilleur de sa forme, elle pensait ces quelques mots et n'avait aucunement l'intention de faire la même erreur une seconde fois. Cela s'entendait dans sa voix, même si elle était faible et se percevait aussi dans son regard malgré le voile qui y persistait.

Enfin, après un temps incertain, le fait qu'il pouvait disposer finit par retentir dans un coin de sa tête. Était-ce Miss Lydon qui le leur avait redit ou bien quelque chose dans l'attitude de Jeffrey qui lui avait fait prendre conscience que c'était terminé? La préfète serait bien incapable de le dire, mais cela lui permit de reprendre son sac avant de dire à la professeur, "Bonne soirée Miss, désolée d'avoir dû vous obliger", une formule de politesse très circonstanciée et pleine d'automatismes en cette fin de journée, mais raie également, faire perdre son temps aux autres n'étaient pas dans ses habitudes.

La châtain quitta ensuite la pièce et à peine la porte franchie, chercha le regard de son petit-ami. Quand elle le trouva, elle n'attendit pas plus et se réfugia contre lui. Elle n'avait que faire de gagner la Grande Salle pour le repas, ni l'envie, ni la faim. A ce stade elle voulait le réconfort de se bras, mais aussi lui dire à quel point l'infirmière avait été...

Jeffrey fut soulagé qu'un second discours moralisateur sur la contraception ne soit pas à l'ordre du jour. Ça avait bien été assez gênant la première fois. Et puis la question du consentement avait sans doute fait ressurgir chez Ennis le traumatisme que Smith lui avait causé. Si Mrs Lydon ne savait rien de tout ça elle semblait avoir compris que la préfète de Gryffondor avait été grandement perturbée.

En revanche les deux adolescents ne coupèrent pas à un rappel à l'ordre sur le règlement et notamment sur la présence du couvre-feu. Jeffrey connaissait bien sûr le bienfondé de ce dispositif et écouta la réprimande sans chercher cette fois à répliquer à l'enseignante. Il n'était pas en position pour le faire et la retenue avait été suffisamment longue et pénible pour ne pas avoir envie de prolonger ce moment. Il hocha donc la tête pour montrer qu'il avait compris qu'en cas de récidive la sanction serait sans doute moins clémente. A bien y réfléchir, Mrs Lydon aurait pu les coller tout le trimestre alors l'anglais répondit sans la moindre animosité pour prendre congé de sa nouvelle enseignante.

« C'est compris professeur. Merci de vous être montrée compréhensive. Bonne soirée. » dit Jeffrey en emboîtant le pas de sa petite amie pour sortir de la salle.

Une fois dehors le Poufsouffle offrit une moue désolée à l'irlandaise, culpabilisant d'avoir attiré des ennuis à celle qui était préfète. Il l'accueillit dans ses bras, se doutant que ce moment avait été très compliqué pour elle. Si elle voulait parler de Smith il serait là pour l'écouter mais il n'allait certainement pas la remuer davantage en mettant lui-même le sujet sur le tapis.

« Je suis désolé. » s'excusa le cinquième année en déposant un baiser rapide sur la chevelure d'Ennis. « J'aurai pas du te proposer de sortir pendant le couvre-feu, surtout que tu es préfète... J'men veux. » confessa le garçon.

Il resta là quelques instants supplémentaires à rendre l'étreinte que lui donnait l'irlandaise. Puis il s'éloigna légèrement d'elle pour la regarder.

« On va vers les cuisines ? On prend un bout à manger et je te raccompagne à ta salle commune si tu veux. Personnellement j'ai pas envie d'être au milieu de tout le monde dans la Grande Salle. »

Cela leur permettrait de décompresser tous les deux et de parler si Ennis en ressentait le besoin. Ce moment tous les deux permettrait d'évacuer un peu la tension avant de regagner leurs dortoirs respectifs. Une chose était sûre, Jeffrey ne braverait pas le couvre-feu cette fois.

Fin du RP me concernant. Merci à vous 3 !

Si les adolescents avaient acquiescé, c'est avec une inquiétude certaine que la professeure avait refermé la porte derrière eux. Elle s'était appuyée contre le battant avec une espèce de lassitude, se posant un grand nombre de questions, tant sur la punition qu'elle leur avait donné que sur l'état de la jeune fille et sur son propre rôle. Avait-elle fait une erreur en demandant à Mrs Lloyd de venir parler de tout cela aux adolescents ? Avait-elle eu raison de laisser la petite O'Belt partir dans l'état second qu'elle affichait ? N'avait-elle pas été trop rude avec le jeune Hunter en le laissant s'occuper de l'état de sa petite amie ? S'il n'avait pas les épaules et les ressources pour l'aider ? Mais d'un autre côté, forcer la jeune fille à se confier n'était pas une meilleure solution, surtout si elle ne voulait pas d'aide, surtout si elle ne voulait pas d'aide de la part d'Áine... La jeune femme pris alors la décision de garder un bon oeil sur la jeune fille, au moins sur les jours, voire semaines à venir. Après tout, que pouvait-elle faire de plus ? Si cela s'avérait nécessaire, en rediscuter avec Ruby Lloyd ou Kristen et Elina étaient peut-être une conduite à tenir ? Elle verrait.

Sa décision prise, en quelques coups de baguette, la jeune professeure récupéra le matériel de la retenue et l'envoya vers son bureau, qu'elle referma à clef avant de se rendre à grand pas vers la Grande Salle. Elle arriverait probablement en fin de service, mais au pire, la cuisine serait sans doutes encore en activité et elle pourrait récupérer quelques fruits et autres restes sans trop gêner les elfes de maison.