Sa présence fit monter la tension de la pièce de plusieurs niveaux. Plus que cela n'aurait dû d'ailleurs. La jeune Poufsouffle avait le regard paniqué et attendait visiblement la réponse de la Serdaigle. Melissandre quant à elle arborait une expression entre le défis et la résignation. Quel drôle de binôme vraiment... La sous-directrice ne se départi pas de son calme quand bien même la réponse de la Serdaigle se fit agressive.

« Vous ai-je demandé de retirer cette toile miss Hyde ? »

De toute évidence, la Serdaigle avait beaucoup à dire, mais préférait ruminer dans son coin et se monter la tête que de chercher la réponse à ses questions. D'où l'impression qu'elle avait désormais d'avoir été prise la main dans le sac et sa réaction agressive.

« J'avais seulement l'intention de vous demander si vous aviez envisagé de vous tourner vers les arts magiques. Mais de toute évidence vous avez bien plus à dire. Vous voulez m'en faire part ? »

De toute évidence, elle avait dû se trouver dans le train la veille et n'avait pas du beaucoup dormir si elle avait eu le temps de peindre cette toile depuis. Cependant, Elina commençait à se demander si c'était utile que Kristen et elle aient engagé une psychomage puisque tout le monde semblait préférer médire entre amis en baignant dans son ignorance. Quoiqu'il en soit, cela ne servait à rien de s'agacer pour le comportement de sorcières trop jeunes et encore sous le choc.

Effectivement, aucune demande n'avait eût le temps d'être formulé. Mélissandre croisait ses bras sur sa poitrine, elle s'était trompée sur les intentions de sa sous-directrice.

Voilà qu'elle évoquait les arts magiques, il est vrai que la fillette avait une certaine facilité pour peindre.

* De là à en vivre, * songeait elle, Mélissandre n'était pas sur que cela corresponde à sa personnalité. Et puis, le talent ce n'est qu'une question de point de vue.

L'art du duel est plus exaltant et surtout concret. Mélissandre se sent vivante et forte à travers cela. Bien plus que lorsqu'elle se cache derrière son chevalet.

- Je préférais prévenir, au cas ou ! Dit-elle un peu moins sur d'elle, son regard fuyant à l'intérieur du train.

Elle sentait la gêne qui émanait de la Poufsouffle prise dans l'embuscade. Elle préférait rester en retrait, muette. Se disant sûrement qu'ainsi la directrice oublierait sa présence. Ça semblait être efficace, toute l'attention était braqué sur notre chère Hyde qui était encore plus renfrognée.

* Bien sûr qu'on a des choses à dire, bon je ne sais pas quoi la tout de suite mais ça va venir. *

Elle donnait un coup de tête en direction de sa camarade.

- Oui, hm avec Pauline, on faisait justement le tour de ... tout ça puis, le passé aussi.

Sa main balayait l'air en direction de la toile.

- J'essaye à travers ce tableau de recueillir les impressions de mes camarades, peut-être pour ne pas me sentir seule. Je ne le suis pas, Pauline aussi à peur. N'est-ce pas ?

Mélissandre était désolée d'impliquer ainsi la sorcière mais, elle devait faire comprendre à Miss Montmort qu'il ne s'agissait pas simplement d'un tableau ou d'un cauchemar isolé dans la tête d'une enfant. Bien qu'il soit évident qu'elle n'était pas stupide, Mélissandre voulait juste être impactante.

La sous-directrice ne demandait pas à Mélissandre de retirer la toile. Au contraire, elle devait la trouver belle car elle demandait à la Serdaigle son projet d'orientation et si il avait un rapport avec les arts, elle ne semblait pas se formaliser de la toile. N'empêche, l'adulte avait raison : Mélissandre avait un talent pour la peinture. Sa toile était très réaliste et donnait à Pauline l'impression de voir les évènements en direct, lui donnant une idée de la terreur du moment. Si l'intention de la Serdaigle, quand elle avait crée ce tableau, avait été de faire passer une émotion, c'était réussit !

La Poufsouffle ne put s'empêcher d'avoir un petit sursaut quand Mélissandre dit son prénom. Perdue dans ses pensées, Pauline s'était comme déconnectée de la réalité.

La Serdaigle expliqua rapidement à Miss Montmort ce dont les filles avaient parlées, puis ses intentions lors de la création du tableau. Comprenant Pauline dans les personnes qui avaient peur. Mélissandre l'avait inclue dans cette phrase mais avait quand même demandé confirmation à la Poufsouffle. Aussi, Pauline prit-elle la parole pour la première fois depuis l'arrivée de l'adulte.

- Oui...

Se disant qu'il faudrait justifier un peu plus, la Poufsouffle reprit la parole.

- Je n'étais pas présente dans le train lors de son attaque, j''avais passée les vacances au château, mais j'ai quand même eu peur et aie toujours peur. J'ai eu peur pour les personnes qui étaient présentes dans le train, et j'ai peur que...

Hésitante, la jeune fille croisa le regard de la sous-directrice avant d''avouer :

- Que ça se reproduise... Si c'est arrivé une fois, ça pourrait arriver d'autres fois, non ?

Pauline posait plus cette dernière question pour se rassurer, pour que l'adulte lui dise que non, ça n'arriverait plus. Mais elle suspecter d'avance la réponse...

Les bras croisés sur sa poitrine, la jeune Serdaigle était l'incarnation de l'indignation et du rejet. Sa détermination sembla toutefois vaciller à la réponse qui lui fit Elina. Sa mine se fit davantage boudeuse. Il était on ne peut plus compréhensible que les évènements de la veille soient encore bien présent dans l'esprit de chacun. Mais était-ce judicieux de remuer le couteau dans la plaie ? Ou alors est-ce que cela aiderait les élèves à extérioriser tout ça ? Difficile à dire à ce stade. Y avait-il seulement une bonne réponse ? La jeune Poufsouffle, qui était restée silencieuse jusque-là, s'expliqua à son tour.

« Cela ne se reproduira pas. »

La réponse fut immédiate et le ton sans équivoque. Une expression froide passa sur son visage lorsqu'elle prononça les mots suivants : « Ceux qui s'en sont pris au Poudlard Express ne sont plus en mesure de tenter quoi que ce soit de ce genre. »

Elle se radoucit avant d'ajouter : « Ils ont attaqué le train car ils étaient incapables de passer les défenses de Poudlard. Désormais, le Conseil aura renforcé la sécurité autour du Poudlard Express. »

C'était inévitable. Le Conseil ne pourrait pas faire autrement s'il souhaitait conserver sa crédibilité. Ils avaient sauvé l'honneur en prétendant être intervenu à temps et avoir réussit à arrêter les Sepulveda, mais les membres de la Chambre savaient ce qu'il en était véritablement. Leur orgueil ne tolérerait pas que cela se produise tout comme ils devaient être amères de n'être intervenu que trop tard.

Cela ne se reproduira pas, comment pouvait-elle dire cela ? Est ce qu'elle avait consultée la professeur de divination ? Est ce que cette fameuse phrase n'avait pas déjà était prononcé ? Elle parlait des assaillants comme ci elle savait qui ils étaient, ou et ce qu'ils faisaient. D'après elle une attaque dans l'enceinte était impossible, soit pourquoi pas cela était cohérent. Pourquoi s'en prendre a un train sinon, en effet.

Mélissandre fermait les yeux un instant posant une main sur son front. La fatigue commençait à prendre plus d'espace, ses yeux semblait en feu et sa tête lourde.

* Bon, j'irais voir Madame Xarinez tout à l'heure, sinon je risque d'avoir des problèmes en cours *

Elle rouvrait les yeux, espérant avoir calmé la douleur pour quelques minutes.

Elle observait sa camarade, levant un sourcil.

- Justement on disait que des mesures avaient déjà été prise par le passé !

Elle hochait la tête, comme ci elle cherchait a faire valider ses dires par la jeune poufsouffle. Puis se tournant vers la sous directrice :

Ça n'empêche pas qu'il y ai des problèmes aujourd'hui. Quelqu'un finira par trouver une autre faille, pour d'autres raisons ! Pourquoi est-ce qu'ils s'en prennent à nous ? Qu'avez vous fait pour qu'ils attaquent notre train, notre école et d'ailleurs qui est la cause de tout cela ? Je dis Qu'avez vous fait, mais je ne parle pas que de vous, vous, je parle de tout les adultes.

Était ce la fatigue, qui poussait la fillette à être si bavarde ? Ou avait-elle prit son courage a deux mains. Elle avait réellement besoin de toutes ses réponses pour faire le deuil de ce qu'il s'était passé mais, n'était ce pas un peu trop direct. Est-ce que tout ceci était vraiment la faute de quelqu'un, hormis celle des attaquants eux même. Elle ne savait plus réfléchir correctement.

Pauline faisait que se répéter la phrase de la sous directrice, espérant que ce soit bien vrai. L'adulte avait eu beau ensuite expliquer pourquoi ça ne pourrait pas de reproduire, la jeune fille avait du mal à y croire complètement. La peur des récents évènements la rendaient maintenant douteuse. Justement, la Serdaigle confirma les doutes de Pauline, en lui ayant jeté un coup d’œil avant de prendre la parole. Cependant, Melissandre exprimait peut être trop ouvertement ses doutes, remettant en cause les adultes.

Pauline appréhendait que ses paroles exprimant trop ouvertement leurs pensées ne leur procure des problèmes. Se trouvait tout de même, devant les deux jeunes filles la sous directrice, elles devaient essayer de faire attention à ce qu'elles disaient. Cependant, Melisssandre semblait avoir besoin de parler et de montrer ses doutes, sa peur. Au contraire de la Poufsouffle, qui préférait elle se taire. Après c'est vrai que la troisième année n'avait pas non plus vécu le même évènement. Ceux qui se trouvaient dans le train avaient du avoir bien plus peur que les élèves au château. Puis Pauline n'était pas non plus très bavarde tout court, étant de nature timide.

En écoutant la Serdaigle parler, la jeune fille vit sa fatigue. Elle semblait vraiment avoir besoin de sommeil, mais ça ne devait pas facile de dormir après les évènements...

Je suis désolée pour mon retard...

La jeune Hyde ne semblait pas comprendre. Des mesures avaient été prises par le passé ? Vraiment ? L'école avait bénéficié de protections magiques solides oui, mais incomparables à celles qu'elle possédait désormais. Des renforcements d'urgence en vu d'un conflit imminent, ce n'était pas prendre des mesures. Cela s'appelait sauver les meubles.

« Cela n'a rien à voir. Jamais aucun lieu magique jusqu'à présent n'avait été protégé par la magie des directeurs et sous-directeurs des 13 écoles de magie reconnues ainsi que celle de tous les sorciers y résidant. Il n'en faudrait pas moins pour en venir à bout. »

Les paroles de la jeune fille la laissèrent perplexe. La Serdaigle semblait convaincue qu'une attaque était toujours le résultat d'une provocation. Elle confondait visiblement avec la notion de riposte.

« Avez-vous déjà réfléchit à ce que représente une école de magie miss ? C'est le lieu qui forme la génération sorcière futur du pays. Ainsi, où devrait frapper ceux qui veulent affaiblir le pays selon vous ? »

C'était inutile d'espérer une notion éthique chez le genre d'individus que rassemblaient les Lignées. Mais ça, c'était peut-être un peu trop à intégrer pour deux jeunes sorcières de cet âge. Elina avait désormais l'habitude d'envisager les choses du point de vu de ces sorciers pour mieux les atteindre, mais elle ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il en soit de même pour la Serdaigle et la Poufsouffle.

« Les récentes attaques qu'ont subi les écoles de magie sont le résultat du manque de vigilance de nos prédécesseurs à l'égard de vieilles familles sorcières qui ont pris trop de pouvoir et en désiraient toujours plus. Les gouvernements ont enfin pris des mesures officielles contre ces familles et le Conseil à suivit le mouvement, mais n'a pas été en mesure d'assurer correctement la sécurité du Poudlard Express. »

"Amusant" comme des bons vieux sang-purs avaient échoués à anticiper les actes de leurs pairs. Elina avait beau avoir fait preuve de prudence en persistant à réaliser des rondes régulières autour du domaine de Poudlard malgré les nombreuses protections qui l'entouraient, elle ne pouvait pas faire preuve d'ingérence en étendant son influence au Poudlard Express. Du moins, pas tant que rien ne se produisait. Car dès que les Sepulveda avaient agit, l'ingérence n'avait plus été un problème et elle avait pu intervenir comme bon lui semblait. Mais là encore, ces notions semblaient trop lointaines pour de jeunes adolescentes. Les élèves continueraient de se forger des opinions bien arrêtés sur tout et il lui incombait de ne pas leur en tenir rigueur dans la mesure où ils ne pouvaient pas appréhender la situation avec justesse.

La tête en bulle, Mélissandre n'écoutait rien, enfin si, elle écoutait mais ne comprenait rien. Ou alors elle ne voulait pas comprendre, ...

La magie des treize, la génération futur, Poudlard. Était-ce à elle de se battre ? De défendre son pays ? Alors pourquoi, pourquoi devait-elle rendre sa baguette chaque été. Pourquoi n'avait elle pas le droit de s'entraîner, de le faire vraiment. Ce qu'elle apprenait ici, ne reflétait en rien ce qu'il s'était passé dans le train ! Personne ne lui avait apprit a vaincre sa peur, personne ne lui avait fait peur d'ailleurs, avant cela. Elle sentait son sang bouillir à nouveau, elle avait encore envie de faire exploser la salle des trophées mais, tout cela ne changerait rien. Elle n'était pas en état et le résultat serait loin d'être agréable, elle serait sûrement contrainte de rester entres ces murs, à nettoyer les coupes scintillantes pour réparer sa faute.

Les erreurs de nos prédécesseurs, comme il est facile d'accuser les absents. Pour la première fois, Mélissandre suivit l'attitude de sa camarade ! Elle croisait ses bras fermement sur sa poitrine, sans dire un mot.

Ça lui brulait les lèvres, elle sentait son sang circuler tout autour de ses dents. Elle resserrer d'ailleurs sa mâchoire pour être sûr qu'aucune phrase maladroite ne fuserait !

* On verra bien. * pensait-elle, sa décision était prise. S'il y avait encore un évènement facheux, elle partirait. Elle devait désormais se concentrer sur ses études, se renforcer et établir un plan B.

Un plan " battre en retraite ", direction...

La bolivie, pourquoi là-bas ? Elle n'en avait aucune idée mais, c'était idéal pour un plan B.

Miss Montmort expliqua que les mesures actuelles n'avaient rien à voir avec les mesures des précédentes années. Cependant, il n'y aurait pas eu d'attaque dans ce cas-là... Pauline avait du mal à se détendre et se dire que tout irait mieux. Elle faisait que se répéter que si c'était arrivé, ça pourrait très bien se reproduire. Or, elle en avait peur, peur que ça se reproduise et que il y ai des blessés, peur de ne plus pouvoir marcher dans une rue, seule, sans avoir cette appréhension qu'il va arriver quelque chose : de ne plus se sentir en sécurité partout.

La sous-directrice justifia les attaques par des erreurs des prédécesseurs... Pauline ne savait pas trop quoi en penser. En soit, c'était "facile" de rejeter la faute sur des personnes plus là actuellement, mais d'un autre côté, ce n'était pas complètement faux. Tout ce qui se passe dans la vie résulte des actions des personnes d'avant. Cependant ces actions ne sont pas entièrement justifiées par les actes des prédécesseurs : on a aussi une art de responsabilité dans ce qu'il se passe...

La Poufsouffle se sentait perdue et ne savait que penser de tout ça. Par contre, en jetant un regard à Melissandre, elle vit que elle avait son avis sur le sujet. Ses bras croisés et sa mâchoire contractés semblaient montrer qu'elle n'était pas convaincue par les paroles de la sous-directrice.

Je suis vraiment désolée pour le retard...