Bof.

Elle a eu de meilleurs arguments, pourtant, Ennis, par le passé. Mais, là... Bof.

La meilleure défense est l'attaque lorsqu'on parle de physique. Oui, là, il n'y a aucun doute possible. Mais, au niveau du psychique... C'est plus subtil. On parle là d'informations, non de coups. Oui, un coup peut empêcher un autre d'arriver. Mais une information volée ne peut en empêcher une autre d'être dérobée. Pire : si nos barrières ne sont pas optimales, on peut se faire voler l'information que l'on vient de dérober. Et pire encore : on ne sait même pas si on se l'est faite dérober ou non. On peut toujours toucher dans des informations sensibles pour menacer la personne, et encore faut-il qu'il y ait le public approprié pour que cela ait un quelconque intérêt. Mais qui nous dira que la personne ne se sera pas servie, prétendant ne pas le faire ?

Non. Pour le coup, je ne rejoins absolument pas la Gryffondor.

— À quoi bon, si ton esprit est vulnérable à toutes les autres attaques ?

Je ne saisis définitivement pas sa logique, pour le coup. Peut-être qu'elle étayera son avis... Et je l'espère bien, parce que je ne le comprends pas. Et je refuse de briser toute l'estime pour elle que j'ai forgée au fil des ans d'un débat aussi banal que « l'occlumancie ou la légilimancie ? ».

Ennis jeta un regard d'une neutralité désarmante pour beaucoup à Edmund. Pour ne pas être renseigné, il ne l'était pas. Pour elle qui avait lu des tas d'ouvrages sur la question, la réponse était évidente. Et cela créait une incompréhension notoire pour l'adolescent. "Parce que le nombre de Legilimens dans le monde est dérisoire comparé aux Occlumens, le risque de subir soit même une attaque si l'on s'est orienté vers cet art est moindre d'après les sources que j'ai pu lire. Mais la raison ne me semble pas suffisante par elle-même pour choisir dans ce sens." Expliqua-t-elle au Serpentard dont elle avait suivi le raisonnement déjà un an plus tôt. Elle même souhaitait devenir Occlumens non pas par peur des Legilimens de toute façon, mais bien parce qu'elle voulait se protéger des émotions des autres qu'elle captait beaucoup trop facilement à son goût.

- "D'autres rétorqueront aussi que la meilleure défense reste l'attaque. Mais je trouve l'argument fallacieux." Glissa la châtain au quatrième année à qui elle n'avait pas envie de donner ses motivations profondes sur son apprentissage déjà enclenché. "L'idéal resterait de ne pas choisir et de pouvoir se mouvoir sur les deux chemins d'apprentissages." Dit finalement l'irlandaise distraitement en faisant glisser ses yeux et ses doigts sur la couverture du vieil ouvrage qu'elle lisait à l'arrivée du brun. "Mais rien n'est moins sûr, même si j'avais été étudiante de Durmstrang." Ajouta la cinquième année pensive.

— Ah ?

J'aurais pas dit. J'aurais même plutôt dit l'inverse, je crois : que plus de personnes seraient avides d'informations plutôt que de souhaiter protéger les siennes. Au vu de la cupidité des êtres humains en général... Et puis, à quoi bon protéger son esprit s'il n'y a personne pour le cambrioler ?

— Hmmm...

La suite de son argumentaire me laisse cependant assez perplexe : « si on s'est orienté vers cet art »... Je sais bien qu'elle n'a pas voulu littéralement dire ça mais cela m'a fait tiquer. Si on est tournés vers cet art de base, c'est qu'on est déjà dans un certain environnement. Avec des certaines personnes. Et la possibilité que les personnes avec lesquelles on partage notre environnement soient également tournées vers cet art est donc décuplée. Les personnes se ressemblant finissent toujours par se retrouver d'une certaine manière... Sauf si on s'est réorienté en art par la suite où le simple fait de pénétrer l'esprit de quelqu'un suffit à avoir une migraine dans ce milieu.

M'enfin... Elle semble aussi d'accord que moi pour affirmer que, même si le risque est moindre, il reste présent. Et que ce n'est donc pas une excuse pour laisser son esprit vulnérable.

La simple mention de l'expression concernant la défense et l'attaque suffit à me faire grincer des dents. Mais elle écarte également l'argument aussi vite qu'il est arrivé, fort heureusement.

Et puis elle s'accorde à dire qu'elle ne choisirait ni l'un ni l'autre. Même si elle a démonté d'elle-même les deux arguments en faveur de la légilimancie qu'elle a exposés. Elle s'est vraiment braquée pour rien, au final...

— En même temps, au vu d'à quel point ces deux disciplines sont liées... Il est plus compliqué de passer par un seul chemin que par les deux.

Mais je vais éviter de le relever. Cela ne va juste que plus la braquer, sinon. Elle n'est pas à Gryffondor pour rien...

Si elle devait définir les réponses d'Edmund, Ennis utiliserait sans conteste le mot laconique. Elle l'avait clairement connu plus loquace que quelques onomatopées. Elle voyait bien plusieurs options. Ou il n'en avait finalement rien à faire, mais elle n'y croyait pas. Ou il jouait de la langue de bois comme elle. Ou il n'était pas d'accord avec elle. Et de ce qu'il dégageait, de ce qu'elle en comprenait, elle opterait bien pour un mélange des deux. Quelque part, elle n'avait pas donné de réel argument à préférer la Legilimencie. Ceci dit, elle avait dors et déjà fait son choix et surtout, elle savait pourquoi elle s'orientait vers ce dernier. Les émotions et ressentis des autres, elle en soupait déjà suffisamment pour ne pas vouloir y ajouter leurs pensées et souvenirs, pourtant ça aurait pu lui faire une facilité dans ce domaine, non? Un excellente question à se poser d'un point de vue théorique.

Voilà que le Serpentard s'exprimait enfin pour déposer entre eux une réflexion qui commençait à devenir intéressante. Etait-ce réellement plus simple de suivre les deux voies pour progresser efficacement dans au moins l'une d'entre les deux? "Tu serais capable de développer?" Demanda l'irlandaise, curieuse d'avoir la suite de son raisonnement. Pour l'instant, elle estimait ne pas avoir assez d'informations sur les modes d'apprentissage de la magie de l'esprit pour pouvoir affirmer une chose pareille. Non, tout ce qu'elle avait pu trouver c'était que c'était lié à un maître qui transmettait bien son savoir de la manière qui lui convenait. Mais l'approche du brun lui donnerait peut-être d'autres clefs, allez savoir!

Développer ? Euh... Je sais pas ?

Pour le coup, cette réflexion me paraissait tellement évidente que je ne m'attendais pas à ce qu'elle me demande de la développer. Mais, maintenant qu'elle me demande de le faire... Je me rends compte que je n'ai pas grand chose sur quoi m'appuyer. En dehors du fait que je sais qu'une des branches de Durmstrang se concentre sur les magies de l'esprit en général... Pas grand chose.

Après, si cette branche se concentre sur les magies de l'esprit et non pas sur l'occlumancie ou la légilimancie, c'est pour une bonne raison. C'est parce qu'elles sont étroitement liées. Et ça ne m'a l'air que plus logique : ces deux magies se complètent, en quelque sorte. L'une permet de contrer l'autre. Et il faut donc connaître les mécanismes de défense de l'autre pour pouvoir appliquer l'une efficacement.

— Quand on... Cherche à se défendre. Il faut savoir de quelle manière les coups sont portés afin de les parer au mieux. Il faut lancer son Protego au bon moment pour être sûr que le sort lancé rebondira sur notre bouclier. Et c'est la même chose si on veut attaquer efficacement : il faut s'attendre à la défense de l'autre et donc organiser son attaque de manière à ce qu'elle porte malgré tout. Je suppose que c'est la même chose lorsqu'on parle d'attaque ou de défense mentale à l'exception près que c'est encore moins intuitif que physiquement parlant. On a hélas trop peu l'habitude de manipuler notre esprit, contrairement à notre corps.

... C'est d'ailleurs pourquoi il y a toute une branche en magie de l'esprit à Durmstrang :

— Je ne me suis jamais fait attaquer par un légilimens, ou du moins je ne m'en suis jamais rendu compte, mais, les magies opérant dans le même "environnement", je suppose que leurs manières d'agir sont similaires. Et que, donc, avant de se pencher vers un art ou l'autre, il faut prendre le temps de découvrir cet environnement de l'esprit. Non ?

Je sais pas, hein. Je ne suis ni un maître, ni même un apprenti dans le domaine. C'est juste que j'ai toujours perçu ça comme ça.

Elle l'avait pris de court avec sa question. Ce n'était pas une question qu'elle se posait. Non, elle en état sûre. A cause de son temps de latence mais aussi des quelques expressions qu'elle avait vu se dessiner sur son visage. Pourtant, il lui répondit de manière construite, prenant exemple sur quelque chose qu'ils maîtrisaient l'un et l'autre bien plus que les voies de l'esprit; les duels. Et elle le rejoignait sur cette approche même si elle s'estimait un peu plus avancé que d'autres sur la connaissance de son esprit et de son fonctionnement puisqu'elle méditait depuis des années.

L'adolescente laissa son camarade poursuivre encore son raisonnement et surtout ses hypothèses. Dans ce cas précis, elle n'avait aucune idée de s'il tombait juste ou non concernant des modes de fonctionnement similaires. "Je suppose. Il n'y a aucune littérature à ce sujet." Répondit Ennis avant de détendre ses jambes pour les laisser pendre devant l'assise puisque trop courtes pour que ses pieds touchent le sol. "Ton approche est intéressante, je vais la garder en tête." Poursuivit-elle en e levant et en attrapant son sac pour y glisser l'ouvrage qu'elle avait déniché dans la bibliothèque du club. La Gryffondor se leva ensuite et planta on regard dans celui du Serpentard. "Tu voulais voir quelque chose en particulier?" Parce qu'elle allait quitter les lieux sous peu, mais s'il lui proposait un entraînement magique, elle changerait peut-être ses plans, elle n'était pas décidée.

— Je suppose.

Ce n'est définitivement pas la réponse à laquelle je m'attendais.

Je me retrouve plus perdu qu'autre chose, du coup. Pourquoi voulait-elle que je développe ? Avait-elle quelque chose à redire, de base ? Elle précise que mon approche est intéressante mais sans plus, et sans me donner sa propre approche de la question. À moins que ce qui me paraissait être une évidence ne l'était pas forcément pour elle ? Je suis. Paumé.

Mais elle ne semble décidemment pas vouloir poursuivre la discussion puisqu'elle se lève et commence à ranger son livre.

Soit. Je devrai vivre dans le flou. J'ai après tout l'habitude avec Miss Valerion. Je ne devrais plus m'en offusquer. Hahaha.

— Pas particulièrement.

Mais notre conversation m'a donné envie de me plonger dans des bouquins sur les magies de l'esprit. J'ai sincèrement fait une overdose de Patronus ce dernier mois. Stimuler mon esprit avec un autre problème me fera, je pense, le plus grand bien.

— Je vais bien voir ce que la bibliothèque me réserve aujourd'hui...

Chaque jour est une nouvelle surprise avec cette bibliothèque.

— Je te souhaite donc... Une belle fin d'après-midi ?

Si elle est vraiment sur le départ ? Je ne sais pas.

— Quoi qu'il en soit, merci : j'ai appris quelques trucs sur les magies de l'esprit aujourd'hui.

Cela fait toujours plaisir de se rendre compte qu'il n'y a pas que des bras cassés à Gryffondor. Certes, c'est rare, mais ça existe.

A la réponse du brun, Ennis se contenta de hocher la tête. Deux fois. Puisqu'il allait lire et qu'elle ne comptait plus le faire, elle allait donc quitter les lieux tranquillement et le laisser profiter du salon de Prodigium dans le plus grand des calmes. C'était un des avantages à être eu nombreux à y avoir accès, on pouvait assez facilement s'y retrouver seul. "Merci." Répondit-elle dans un sourire. "A toi aussi. Une bonne lecture." Des échanges de politesse certes, mais il le fallait bien un minimum. Et puis quand le Serpentard n'était pas aussi... Edmund, interagir avec lui n'était pas si désagréable.

- "Le plaisir est partagé. Les approches différentes sont toujours très intéressantes. J'ai de quoi réfléchir plus longuement à cette question." Elle ne comptait pas vraiment lui en dire beaucoup plus. Elle lui fit donc un sourire poli et termina de regrouper ses affaires avant de prendre sa robe de sorcière laissée sur une patère près de l'entrée puis de l'enfiler pour quitter les lieux. Toujours indécise sur ce qu'elle souhaitait faire, la cinquième année prit le partie de partir en quête de son meilleur ami. Quoiqu'il soit en train de faire, elle savait qu'elle pourrait compter sur lui pour, soit lui permettre de se joindre à son activité, soit accepter qu'elle se glisse à ses côtés pour travailler.


Merci à toi pour ce RP

Malgré la note frustrante sur laquelle elle m'a abandonné, je trouve tout de même un sourire à lui rendre. Merci de me souhaiter une bonne lecture. C'est certes la moindre des choses à répondre mais cela reste agréable à entendre. Surtout venant d'une personne que je tiens aussi haute en estime.

Mon sourire s'élargit par ailleurs lorsqu'elle répond à mon commentaire sur la conversation que nous avons eue. Et, avec ce commentaire, peut-être une réponse à ma question silencieuse, tiens.

Alors si elle n'a pas répondu, c'est simplement parce qu'elle avait besoin d'y réfléchir ? ... Elle n'avait pas déjà d'avis clair sur la question dès qu'on a commencé la conversation ?

J'ignore combien de temps est passé depuis qu'elle a décidé de s'intéresser aux arts de l'esprit mais je dois avouer que cela me surprend un peu qu'elle n'ait jamais réfléchi à cette question en particulier.

Après, je fais un peu des raccourcis, pour le coup, là. Elle a précisé "plus longuement". Donc oui, elle y a forcément pensé. Simplement, ce n'était pas encore totalement limpide dans son esprit.

M'enfin. Ce n'est qu'un au revoir, non un adieu. On aura toute l'année pour clarifier tout ça. Rien ne presse.

Je me permets un dernier hochement de tête poli en guise d'au revoir puis je me détourne finalement, direction la bibliothèque. J'ai bien envie de lire un petit livre sur la legilimancie, tiens...