Le mardi était un de mes jours préférés dans la semaine. En effet, ce n'était pas le premier jour de la semaine ni de le dernier. En plus, ce matin on avait cours d'Histoire de la Magie et on enchaînait cet après-midi par Sortilèges. Une journée de cours sympa, quoi !
C'est vrai que ces derniers temps, les dernières semaines, ont été un peu compliqués pour moi mais plus le temps passe, et avec notre correspondance épistolaire - même si maigre - surtout, eh bien je me sens de mieux en mieux. En fait, dès qu'un hibou ou une chouette arrive de mon côté de la table, lors du petit-déjeuner, je me prend toujours à espérer que ce sont des nouvelles de Johann ou Michael. Enfin, plus de Michael vu que Johann ne m'écrit pas. A cette pensée, mon coeur se serre mais mon esprit me rappelle aussi qu'il y a des améliorations après tout : Michael m'écrit, un peu, et il m'a laissé entendre dans sa dernière lettre qu'il pense réussir à convaincre Johann de me reparler. Oui mais quand ? ne pouvais-je me demander, à moitié pleine d'espoir et à moitié pleine de tristesse.
Ce matin, donc, j'arrive à la Grande Salle et comme d'habitude m'assoit à la table des Poufsouffle. Je saisis une carafe de jus d'orange et me sers un grand verre. Puis, je saisis du pain et l'écuelle de beurre, et me tartine quelques tranches. Mon regard allant et venant le long de la table, observant les mets proposés, laissant mon ventre me guider, je n'aperçois pas tout de suite un hibou qui arrive de ce côté de la table. Avec souplesse et habitude, il ralentit son train et atterrit doucement entre la corbeille de fruits et le carafon de lait. Posant une lettre près de mes tartines, il me regarde comme si attendant quelque chose. Je me doute que c'est du miam-hibou mais je n'en ai pas sur moi.
Me rappelant que j'ai sûrement quelques graines qui traînent au fond de ma poche, je fourre ma main dedans, les doigts cherchant en vain les fameuses graines. Ressortant ma main avec un air de dépit, je regarde le volatile avec un air d'excuse.
Devant comprendre de quoi il en retournait et qu'il n'aurait pas de récompense pour son labeur, il étira ses grandes ailes en poussant un petit cri de mécontentement et s'envola, ses plumes m'effleurant le haut du crâne. Je le suivit des yeux un bref instant, un peu honteuse et reporta mon regard sur la lettre.
Reconnaissant l'écriture de Michael, je la décachète avec avec fébrilité.

Je ne peux m'empêcher de relire une seconde fois la lettre et sourit, l'air triste. Michael a beau s'être fait à l'idée comme il dit, et qu'il préfère qu'on reste amis plutôt que se déchirer et ne plus être amis ; depuis mon annonce à Noël, ma relation avec Johann reste plus incertaine. On a pas de téléphone ici ni internet alors c'est compliqué. Mais sa petite lettre jointe à celle de Michael, il y a deux semaines, m'a laissé espéré qu'avec du temps, les choses reviendront comme avant. Une chose est certaine en tout cas : ils gardent mon secret soigneusement.
Je referme la lettre en me disant que je trouverais sûrement le temps ce midi de rédiger ma réponse.
Je sens alors un regard sur moi et relève la tête. Une rouquine, Faustine, me rappelais-je, qui est de la même promo que moi me regarde. Souriant, un peu embarrassée, je tente de couper là ma gêne :
- Hey, du courrier toi aussi ?
Je saisis mon verre et le vide en quelques gorgées.
- Tu peux me passer la carafe s'il te plaît ? demandais-je en faisant référence à la carafe de jus posée à côté d'elle.

@Faustine Ruewen j'espère que ce premier post te va...
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Faustine descendit petit-déjeuner avec enthousiasme. Elle ne savait guère pourquoi, mais ce matin, elle était vraiment motivée. C'était sans doute parce que cette après-midi elle avait cours de sortilège en même temps. Cependant, il lui fallait d'abord assister aux cours d'Histoire de la Magie, qui allait sans doute passer un peu plus lentement. Ce n'était pas grave, elle était tout de même très motivée !

Elle arriva dans la Grande Salle et s'assit à la table de sa maison. N'ayant pas grand appétit le matin, elle prit juste un bol de porridge avec une pomme qu'elle entreprit de couper en petits bouts. Ayant de l'avance ce matin, la jeune fille pouvait largement se permettre de se préparer un bon petit-déjeuner.

Alors qu'elles étaient toujours en train de couper sa pomme n'ayant toujours pas commencé à manger, elle vit apparaître un flots de hiboux par les fenêtres de la vaste pièce, tenant dans leurs griffes lettres et colis. Faustine vit un hibou plonger juste à côté d'elle pour la Poufsouffle qui était en face d'elle, Constance. Ayant eu un faux espoir, Faustine regarda un peu déçue sa voisine de table ouvrir sa lettre. Visiblement pas de lettres pour elle aujourd'hui, les hiboux semblaient tous avoir trouvé leurs destinataires.
Constance lui adressa alors la parole en lui demandant gentiment s'il elle avait reçu du courrier puis en lui demandant s'il elle pouvait lui passer la carafe de jus citrouille juste à côté d'elle.
Saisissant la lourde cruche, Faustine lui répondit en même temps d'un air triste :

- Et non pas de courrier pour moi...

Mais à peine eut-elle le temps de finir sa phrase, qu'un petit hibou aux plumes ambres fonça droit sur elle, ne ralentissant qu'à la dernière minute. Surprise, la carafe faillit lui glisser des mains mais elle réussit à la rattraper de justesse. Néanmoins, son contenu oscilla violemment au-dessus de son bol de porridge et du jus de citrouille atterrit dans son bol, ainsi qu'autour. S'écartant in extremis, elle arracha sa lettre ne souhaitant pas la voir devenir illisible.
Elle regarda confuse sa camarde en étant tout de même amusée. Ah ces hiboux ! Le petit hibou était d'ailleurs toujours là, patientant en picorant ce qu'il trouvait sur la table. Elle lui tendit quelques bouts de pommes et sans demander plus, il s'envola faisant voler les cheveux de la Poufsouffle.

S'adressant à Constance, Faustine lui dit en lui tendant la carafe :

- Bon bah, au moins, j'ai reçu une lettre quand même au final ! Mais mon porridge est fichu... Je suis même pas sûr de goûter ça doit être trop bizarre ! finit-elle amusée en repoussant son bol.
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@Constance Nelson
Désolé pour le retard !

Alors que Faustine se saisit de la cruche pour me la tendre, en m'indiquant d'un air triste qu'elle n'a pas de son côté de courrier, un petit hibou finit sa course contre elle. Il a eu beau ralentir son vol, le bras de Faustine n'a pas supporté le choc et la cruche bien remplit vit son contenant déborder : du jus de citrouille partout, dans son porridge, sur la table... elle a eu de la chance de ne pas s'être pris une douche.
Tout est allé tellement vite, j'étais tellement concentrée sur ce qu'elle me disait que je n'ai pas vu le volatile arriver. De sorte que tout "ça" me laissa bouche-bée, la bouche légèrement arrondie sur un "oh" muet.
L'hibou lui apportait du courrier car Faustine arrache in extremis une lettre avant que celle-ci ne soit détrempée et donc illisible.
Au lieu de s'agacer, soupirer, râler... Faustine donna un petit bout de pomme à l'hibou et me souria tout en m'indiquant qu'au final, elle avait reçu une lettre !
Amie des animaux, je ne pouvais qu'admirer son sang froid face à la situation : Faustine semblait plus amusée qu'autre chose de sa déconvenue !
Je me laisse aller dans ce sens, et répond d'un air badin, qui se voulait nonchalant après l'arrivée branlante de l'hibou :
- Merci ! la remerciais-je en prenant la carafe tendue - dont le niveau était bien descendu - Qui sait, p't'être que cette version du porridge peut être intéressante... enfin, au moins tu risques pas de manquer de vitamines ! Tiens ! dis-je en lui passant une floppée de serviette en papier pour éponger son côté de la table.
Je montre du menton sa lettre encore cachetée.
- Heureusement, tu as réussi à sauver ta lettre, elle semble intacte !

297 - @Faustine Ruewen

Entourée de jus de citrouille, Faustine prit volontiers les serviettes que lui tendait Constance, qu'elle remercia d'un sourire. Tout en tentant d'éponger les dégâts qu'elle avait commis, la jeune fille écouta Constance la remerciait pour lui avoir passé la carafe, non sans quelques remous, puis lui dit que ce nouveau porridge, flocons d'avoine jus de citrouille, pouvait être bons, ou au moins riches en vitamines. Jetant un coup d'œil à son bol, elle rigola en voyant les flocons d'avoine devenu orange vif et complétement détrempés. Cela ne donnait guère envie, mais donna une idée à Faustine. Et si les deux Poufsouffle s'amusaient à goûter ensemble ce nouveau met ? Comme le disait Constance, cette nouvelle version pouvait s'avérer bonne, après tous les deux ingrédients séparés étaient bon alors combiné cela était peut-être meilleure. Adressant un sourire malicieux à la brune en face d'elle, elle lui proposa :

- Et si... On testait ? On pourrait s'amuser à goûter juste une cuillère en même temps, on verra si c'est réellement bon et puis au pire, on prendra des pancake pour oublier le goût ! finit elle en désignant la pile de pancake posés plus loin.

Attendant la réponse de sa camarde, elle repensa à ce qu'elle lui avait dit quelques instants auparavant. Sa lettre... Oui sa lettre, elle avait presque failli par l'oublier ! Elle jeta les serviettes détrempées dans une assiette abandonnant toute tentative de réussir à faire mieux, et reprit sa lettre qui avec chance n'avait rien subi. Elle reconnut l'écriture de sa mère, une écriture fine et légèrement penchée avec le F de Faustine orné d'arabesques. La petite avait très envie de l'ouvrir, hésita tout en triturant l'enveloppe, mais décida d'attendre pour ne pas mettre Constance de côté.
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@Constance Nelson
Mille excuses pour cette immense retard !!!

Alors que je croquais dans l'une de mes tartines beurrées, j'écoute la réponse de Faustine. Une réponse surprenante et... amusante.
Levant un sourcil, je regarde son bol, son visage, son bol...
En même temps, je viens de la taquiner sur le fait que ce mélange ne manquerait pas de vitamines. Alors qu'elle décide de plonger tête la première dans ma plaisanterie... c'était tout à fait logique.
Avalant ma bouchée, un sourire amusé se dessina sur mes lèvres.
- Tu sais quoi ? Pourquoi pas ? Il faut savoir se jeter dans l'aventure de temps en temps.(pause) Après, je pense pas que ce soit si... mauvais que ça. Si on aime la citrouille. Pi le porridge... c'est sucré alors...
Enfin, si elle a bien pensé à sucrer son porridge avant l'incident "cruche-hibou". Bon, sinon, elle a raison, on pourra toujours manger autre chose après pour passer le goût. Le mot "pancake" me traverse l'esprit, et l'espace d'une seconde, je me demande où est l'assiette. Dans tous les cas, que cette cuillerée de porridge détrempé au jus de citrouille soit délicieuse ou non... je me ferais bien quelques pancakes...

Saisissant une cuiller non loin, je la brandis.
- Je suis prête !

Cette proposition aura l'avantage de me changer les idées et surtout de chasser un tant soit peu ma tristesse. Durant un moment au moins.
Jaugeant du regard Faustine, je me demande si elle est prête à aller jusqu'au bout.

239 - @Faustine Ruewen