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17 avr. 2023, 12:36
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
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CHAPITRE NEUF

Blablabla Les sens de Narcisse s'affûtèrent, il se calma. Il prit une grande inspiration, qu'il bloqua quelques secondes, avant de la relâcher doucement. Les battements de son cœur s'étaient apaisés. Il avait peur, certes, mais il en fit une arme, pour garder son esprit en alerte, pour aiguiser ses réflexes et réveiller son instinct. Sa baguette vibrait déjà entre ses doigts, la main de sa professeure toujours sur son épaule. Narcisse n'était pas certain que les personnes venant d'arriver soient des ennemis, mais il faisait aveuglément confiance à Miss Valerion pour juger la dangerosité d'une situation. Les picotements sur sa nuque le mirent également en alerte. Les pas continuèrent de retentir, les éclats de voix se multipliaient, des bruits de meubles renversés. La voix spectrale de la professeure retentit à nouveau dans sa tête.

« Il faut partir, et vite. Ils doivent déjà savoir que nous sommes ici. »

Blablabla Narcisse n'aimait pas trop cette idée, il grimaça. Lâche. Le premier mot qui lui vint à l'esprit. L'adolescent était toujours aussi impulsif et courageux, les années n'avaient guère amélioré son cas. D'autant que l'idée que des inconnus puissent ravager sa maison le faisait trembler de rage, la poigne de la professeure s'affermit.

« Ne soyez pas idiot. Concentrez-vous, vous comprendrez. Soyez attentif. »

Blablabla Narcisse fut interloqué, puis fit confiance à Sixtine, se concentrant. Une boule de stress, de peur panique naquit en lui lorsqu'il sentit la présence écrasante et menaçante se dégageant d'en haut. L'un d'eux semblait se démarquer. L'impression disparue, mais elle fut bien réelle, le temps d'un instant, et il soupira, le cœur battant. Il avait appris à se tempérer, connaître ses limites. La leçon de Miss Valerion lui restait encore en tête, la fois où elle avait blessé sa boursouflette pour lui apprendre que la volonté ne suffisait pas toujours. Il avait encore du mal à se dire que fuir était parfois la seule solution. Mais là, huit contre deux, dans leur position, il voyait aisément que c'était très mal parti, surtout avec un monstre pareil qui les attendait. Ils ne pouvaient pas sortir en grimpant les escaliers, ils seraient attendus, et ils étaient vulnérables aux sorts lancés du haut des marches. Un vrai coupe-gorge. Il tenta de répondre à sa professeure, se concentrant au maximum.

« J... ...as ..ette idée... ... quand vou... voulez. »

Blablabla Une seconde. Une simple petite seconde aurait suffit à l'ancienne Auror pour pouvoir les faire transplaner tous les deux hors d'atteinte. Mais ils n'eurent pas l'occasion. Tout du moins, ils furent interrompus dans leur élan. Plus exactement, Narcisse le fut. Une voix retentit, amplifiée par la magie, faisant trembler les murs et rendant l'air ambiant étouffant. La voix en elle-même était profondément suave et grave, dégageant une sensation inquiétante et oppressante, mais enveloppée dans un drap de soie rassurant et mielleux.

« Narcisse Brando. On va faire court. Toi nous donner ta mère, ou sinon, ta chère Kelly être torturée. Stop. »

Blablabla Narcisse perdit son sang-froid. Le gloussement dans la voix, le plaisir évident qu'elle prenait à jouer avec lui, cela le fit sortir de ses gonds. Sa professeure le sentit, mais n'eut pas le temps de réagir. Il avait acquis une rapidité folle durant ses années d'entraînement. Le regard noir, l'aura débordant de haine et de colère, la baguette de l'adolescent se leva presque qu'elle-même.

« Avis. »

Blablabla La nuée d'oiseaux emplit soudainement la cave, tandis que Narcisse se précipitait en direction des escaliers, couvert par les volatiles magiques. La voix de la professeure résonna derrière lui, mais il n'entendit pas. Il ne se focalisait que sur une seule chose : stopper l'auteur de cette voix. Il ne voulait pas que Kelly souffre, il devait la protéger, il voulait que sa mère soit en sécurité. La rage au cœur, guidé uniquement par ses émotions et ses réflexes, il sortit en roulade, manquant de défoncer la porte du sous-sol. Ils l'attendaient. Huit personnes, comme l'avait prévu Miss Valerion, déchargèrent leurs sortilèges sur l'adolescent. La nuée d'oiseaux lui permit d'échapper à quelques-uns, mais les autres lui foncèrent droit dessus.

« Protego Totalum. »

Blablabla Sa voix était étonnamment calme, unie, sans émotion. Ses yeux parcouraient la pièce, tandis qu'un claquement de fouet retentit. Un homme fut violemment écrasé par le canapé propulsé par Miss Valerion, toujours aussi puissante. Les sortilèges ricochèrent sur le bouclier de Narcisse. Il n'avait pas perdu les dernières années à ne rien faire. Il s'était entraîné, sans relâche, jour après jour, malgré tout ce que les autres pouvaient en penser, malgré les échecs, malgré les difficultés, Narcisse s'était forgé pour devenir une lame très aiguisée. Les personnes présentes dans la pièce l'avaient de toute évidence sous-estimé. Stupefix et Incarcerem volèrent instantanément, Narcisse profitant d'être accroupi pour mettre hors de combat deux ennemis. Trois de moins. Plus que cinq. Un nouveau sort, parade, esquive, les oiseaux disparurent. Un ennemi fut littéralement écrasé contre le mur par la puissance de la magie de Miss Valerion.

Blablabla C'était quelque chose de grisant pour Narcisse d'avoir l'avantage de la surprise alors que ce furent sa professeure et lui qui étaient pris en embuscade. Un échange de sort, Narcisse tint sa baguette à deux mains pour contrer le maléfice de son adversaire, les rayons blanc et bleu s'affrontant durant de longues secondes. Il aurait été percuté par un maléfice sans l'intervention de Miss Valerion, qui élimina un autre ennemi, juste avant qu'il ne mette hors de combat le sien par un sortilège bien placé et une nouvelle esquive. Mais ce petit jeu ne pouvait pas éternellement durer. Quelqu'un se mit à applaudir, figeant l'élève et sa professeure sur place, une aura menaçante plongeant sur eux.

« Bravo... Bravo, bravo, vraiment... Voyons, un, deux... six, bravo à vous ! »

Blablabla L'homme était proprement monstrueux, mesurant bien 1m90, épais comme un tronc d'arbre, un gant de cuir noir à la main droite, son bras gauche caché par une cape rouge sang bordée de rayures dorées. Son costume gris nacré tissé avec quelques fils blancs mettait en valeur ses propres yeux. Narcisse serra sa baguette, se mettant dos à la professeure, mais aucun ne perdait de vue cet homme, qui respirait littéralement la puissance. L'adolescent avait un poids immense sur la poitrine, qui l'écrasait, l'empêchait de respirer, le faisait paniquer indiciblement. Il dut se retenir de venir agripper sa poitrine tant la pression était forte. Sixtine lui lança un regard, en vain. Seule la propre détermination de Narcisse l'empêcha de sombrer totalement.

« Où est Kelly !? Il pointa sa baguette sur l'homme, ses yeux lançant des éclairs.

- Qui ? Oh... Ah oui... Miss Fullbuster est déjà libre, elle doit être quelque part à Londres, je suppose, pour ce que ça importe. »

Blablabla Le souffle court, Narcisse prit conscience du piège dans lequel il venait de tomber. L'instant d'après, un claquement de fouet, l'homme disparu de sa vue, tandis que Sixtine repoussait Narcisse sur le côté, d'un coup de baguette, juste avant que Georges ne réapparaisse à l'endroit où l'adolescent se tenait une seconde plus tôt. Secoué, ce fut le cri étouffé de sa professeure qui le ramena à la réalité, le dos au mur de son salon, tandis qu'elle luttait corps et âme contre les assauts de l'homme en gris. Tous deux étaient extraordinairement habiles et puissants, mais à la surprise de Narcisse, ce fut l'inconnu qui avait l'avantage ! Là où ce dernier ne bougeait que son bras, tel un fouet, à une vitesse hallucinante, Sixtine bougeait de tous ses membres, plongeant souplement, esquivant de justesse, parant à la dernière seconde, le visage préoccupé. L'homme souriait. Il gloussait même, prenant plaisir à ce petit jeu, l'amenant là où il voulait qu'elle soit, les éclairs de magie rouge zébrant le salon, détruisant progressivement les meubles, abîmant les murs, explosant les fenêtres.

Blablabla Narcisse reprit la maîtrise de lui-même, oubliant qu'il fallait respirer alors qu'il se redressait. Le sous-fifre apparent demeurait en retrait, très calme, observant le combat avec un sourire. Faisant confiance à Sixtine pour gagner son duel avec l'autre, l'adolescent lança sur l'homme se tenant à l'écart le premier sort qui lui vint à l'esprit : Flipendo, le premier qu'il avait maîtrisé à la perfection. Sa position était droite, son geste précis, mais il avait manqué de remarquer quelque chose : les éclairs rouges avaient cessés. Georges avait gagné, il se plaça entre le sort de Narcisse et de son acolyte, arrêtant le sort d'une manière qui terrifia l'adolescent : avec la paume de sa main nue, le bras caché sous sa cape, la main fumante. Sixtine flottait en l'air, étranglée par un sort invisible alors que l'homme la braquait avec sa baguette.

« Faible... Ouh... Pitoyable, ridicule... La qualité des professeurs de Poudlard a bien diminué depuis que j'en suis parti. Sans parler de leurs élèves. »

Blablabla Le regard de Sixtine s'illumina, flamboyant de colère, et elle tournoya souplement sa baguette, aussi vive que l'éclair. Un cygne blanc apparut au milieu de la pièce, volant autour de Georges, qui l'observait distraitement, un sourire aux lèvres. Il leva sa main libre, menaçant, avant qu'un mouvement de baguette de la part de sa propriétaire le fasse traverser le mur derrière elle. Le Patronus partait chercher de l'aide, elle lui lança un regard mauvais, un sourire triomphant aux lèvres, avant de tourner sa baguette vers Narcisse, lui jetant un regard entendu. Elle allait le protéger, lui lancer le charme de bouclier le plus puissant jamais vu, et plus personne ne pourrait le toucher tant qu'elle respirerait. Narcisse le savait, il l'avait déjà vu faire ce mouvement, et il eut à nouveau un peu d'espoir.

« Peut-être pas totalement dépourvue de cervelle, celle-là. »

Blablabla Mais Georges fut trop rapide, et d'un mouvement vif de sa baguette, il projeta la professeure contre un mur, un bruit sourd retentit, et elle s'effondra au sol, toussant et crachant du sang. Narcisse pointa sa baguette sur lui, le visage brûlant de stress. Un nouveau claquement de fouet. L'adolescent connut alors la terreur. La terreur pure, dans sa forme la plus bestiale, qui prenait aux tripes, déclenchée par l'instinct de survie. La présence de l'homme était écrasante, il le savait derrière lui. Il voulut se tourner, il voulut se défendre, décocher un sort, un coup de poing, de pied, n'importe quoi. Mais il sut, en cet instant, il sut que s'il bougeait, s'il respirait, il était mort. Une main calleuse et sèche se posa sur son épaule, tandis que l'homme, le dépassant d'une demi-tête, se penchait vers son oreille, il claqua des doigts. Le dernier sous-fifre pointa la professeure de sa baguette, posant son pied sur elle pour l'empêcher de se relever. Un murmure grave résonna dans tout le corps de Narcisse.

« Tu peux déposer ta baguette, venir avec nous, elle vit. Tu bouges... »

Blablabla Sixtine ne se laissa pas faire le moins du monde, crachant tout le sang qu'elle avait en bouche sur la botte de l'individu en se tournant souplement vers lui, rattrapant sa baguette sur le sol. Si ce dernier fut pris par surprise et perdit un temps l'équilibre, hésitant, ce n'était pas le cas de Georges, qui, maintenant toujours la pression de sa main sur l'épaule de Narcisse, décocha le sort le plus rapide que Narcisse ait jamais vu.

« Endoloris ! »

Blablabla L'adolescent eut envie de vomir, son visage devint blanc alors qu'il observait la professeure qu'il admirait être torturée sans pitié. Il connaissait le sort, mais il ne l'avait jamais vu en action. Et ce fut la pire vision de toute sa vie. Sixtine se tordait sur le sol, ayant lâché sa baguette, alors que le sous-fifre avait reculé d'un pas, pointant sa baguette dans sa direction, la voix de Georges retentit, faisant trembler les murs :

« N'INTERVIENS PAS ! Elle est à moi... »

Blablabla Il saisit soudainement Narcisse par la poitrine, bloquant son visage dans la direction du spectacle, jusqu'à ce que Sixtine soit totalement incapable de résister. Il lui projeta un nouveau sort, faisant voler la professeure jusqu'au bout de la pièce, la clouant au mur par une magie inconnue de Narcisse. Sixtine était totalement hors combat, incapable de faire le moindre mouvement. Sur un mouvement de tête de Georges, le sous-fifre glissa la pointe de sa baguette sur la gorge de l'ancienne Auror. Narcisse avait tenté de lever sa baguette, mais la force de l'homme qui l'enserrait le privait de tout mouvement. Tiraillé entre rage et impuissance, Narcisse tremblait. Il luttait contre ce tremblement. Sa peur avait cédé le pas à une colère brûlante, flamboyante, qui l'envahissait désormais tout entier. Son ravisseur lui souffla de nouveau à l'oreille, laissant glisser sa baguette sur sa joue.

« Bien... Nous disons, avant d'être interrompu... Tu peux lâcher ta baguette, et elle vit, ou tu peux faire le malin, et j'abrège ses souffrances en l'envoyant dans l'au-delà. Choisis vite... »

Blablabla L'esprit combattif de Narcisse fut court-circuité. Il ne voulait pas mettre sa professeure en danger, il ne pouvait pas. Il l'observa une seconde, regardant l'homme qui la tenait en joue, voulut faire un mouvement, n'importe quoi pour l'aider ! Allez, bouge. Mais l'homme qui le tenait leva lentement sa baguette en direction de la professeure. Hors de question de céder du terrain à ce monstre, il...

Toc

Blablabla La baguette de Narcisse toucha le sol, ses doigts avaient relâché leur prise d'eux-mêmes. Sa respiration s'était calmée. Le sous-fifre eut un léger soupir de soulagement, Sixtine remuait faiblement, totalement incapable de réagir, tremblante de rage. Elle voulait protéger son élève, mais la magie de l'homme la privait de ses capacités, elle fut réduite à l'état d'un tableau sur le mur, toujours contrôlé par Georges qui ne lui laissait pas la moindre chance. L'homme irradiait littéralement de puissance, ne se sentant plus de joie face au contrôle qu'il arrivait à exercer sur la femme.

« Laissez-la partir.

- Oh... Mais certainement... »

Blablabla Un petit geste de baguette, Sixtine tomba lourdement au sol, expirant tout l'air de ses poumons sous le choc. Georges lui lança un Stupéfix. Si elle était encore capable de remuer il y a une seconde, elle était désormais inconsciente. Le sous-fifre lui décocha un coup de pied dans les côtes, et Narcisse, prit d'un élan de rage l'aveuglant, se débattit comme un beau diable, voulant à tout prix défendre sa professeure. Une pression monstrueusement puissante autour de sa nuque le souleva de terre. Il fut projeté au sol avec violence, se heurtant au corps d'un des mages que l'adolescent avait précédemment vaincu, non loin de Sixtine qui gisait au sol, un filet de sang coulant le long de ses lèvres. L'homme s'avança vers lui, et s'accroupit, prenant les cheveux de Narcisse par la main pour lui relever la tête, plongeant ses yeux gris dans les siens. Narcisse ne baissa pas regard, les flammes blanches de sa colère dansant au fond de ses iris. L'autre mage les regardait à distance respectable, observant le corps de ses camarades, cherchant ceux encore en vie.

« Salaud ! Vous aviez dit que vous la laisseriez partir... »

Blablabla Une claque époustouflante balaya Narcisse qui fut envoyé valdinguer contre un meuble, du sang coulait de son nez, sa tête le tournait, sa joue le cuisait. Il était pétrifié, laissé à la merci d'un adversaire qui semblait le dépasser en tout point. Il tendit la main vers Sixtine, ne supportant pas la vision de la femme qu'il avait admiré toute sa scolarité dans un tel état. Narcisse voulut bouger, il voulut lutter, mais la baguette de l'homme en gris fut à nouveau plus rapide, tandis qu'il s'approchait de lui lentement.

« Impeeerro ! »

Blablabla Vomir. Vomir, pitié, arrêtez. Le sentiment, la chose ressentie, était indescriptible. Narcisse fut relevé, décollant légèrement du sol, avant d'être attiré par le sorcier, le pointant de sa baguette, un sourire carnassier sur les lèvres. Leurs visages se collaient presque, Narcisse voulut détourner la tête, mais il n'était plus dans son corps. C'était comme s'il observait la scène de l'extérieur. Il aurait vomi s'il avait pu, il aurait voulu mourir. Il aurait pleuré, si l'homme lui en avait laissé la possibilité, il ne le faisait pas. Sa tête se pencha légèrement sur le côté.

« Je lui laisse la vie sauve, c'est déjà bien, n'est-ce pas ?»

Blablabla Il laissa planer un silence, coulant un regard vicieux à son sous-fifre, qui transplana avec deux corps, ses camarades encore en vie. Les autres étaient morts. Georges regarda ensuite à nouveau Narcisse, un sourire carnassier sur les lèvres, jouant avec lui de la pointe de sa baguette, se léchant les lèvres de délectation. L'adolescent eut un frisson de dégoût encore pire que celui qu'il ressentait sous l'effet du sortilège. Mais son regard, ses yeux combattaient toujours, fixant l'homme qui le dominait, incapable de faire un autre mouvement. Ce dernier pencha la tête sur le côté, un sourire mauvais sur les lèvres.

« Oh... Comme nous allons amuser, toi et moi. »

Un claquement de fouet, les deux âmes disparurent, laissant derrière elles un champ de bataille en ruine, une maison vide, une baguette sans maître, et Sixtine inconsciente, à peine vivante.
Dernière modification par Narcisse Brando le 19 avr. 2023, 10:35, modifié 1 fois.

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18 avr. 2023, 11:17
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
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CHAPITRE DIX
Reducio
Blablabla La nuit était sienne désormais. Honor connaissait les rues de cette ville probablement mieux que la majorité des sorciers et des sorcières qui y vivaient. S'y déplaçant comme une ombre, invisible, sans bruit, sans laisser de traces. Elle se faufilait dans les ruelles sombres, glissait sur les toits sans trébucher, repérait les visages de ses cibles et les mémorisait. Elle n'avait plus tué depuis plusieurs jours désormais. Ses doigts lui imploraient de prendre une nouvelle vie, pour elle, pour Oscar, pour Narcisse, pour qu'il puisse vivre dans un monde débarrassé de la souillure qui risquait de le contaminer. Honor s'était juré d'éliminer chaque membre de la famille Harrison, et depuis son petit coup d'éclat à la bijouterie, ces derniers avaient réagi exactement comme elle l'espérait : ils se cachaient. Dans leur belle maison, leur beau manoir, protégés par de nombreux gardes. Elle savait que ce ne serait pas facile. Mais ils avaient omis un point de détail : le DAN.338 qu'elle transportait sur son dos.

Blablabla Installée au sommet du plus haut bâtiment qu'elle avait trouvé alentour, elle se tenait en embuscade, la balle glissa dans la chambre, le verrou la suivit, et le loquet cliqueta en verrouillant la balle, prête à être tirée. Tout ce qu'il manquait, c'était une cible. Une balle, un mort. Aussi simple que cela. La pluie ruisselait sans se soucier d'elle, mais Honor non plus ne s'en souciait pas, uniquement concentrée sur un point précis : Dayla Harrison. La femme était connue, reconnue, de grande influence. Et surtout, pourrie jusqu'à la moelle. Honor avait appris que l'homme qu'elle avait tué quelques semaines plus tôt, William, aurait de toute manière été exécuté discrètement. La justice par ici n'était qu'un simulacre : les riches versaient des pots-de-vin aux encore plus riches qu'eux, et c'est celui qui verserait le plus qui verrait sa cause entendue. L'œil noisette d'Honor vint se positionner derrière sa lunette, expirant doucement, devenant aussi immobile qu'un rocher.

Blablabla La juge était visible depuis l'une des fenêtres du manoir Harrison. Malgré son relatif isolement, le bâtiment était parfaitement accessible depuis la position de la militaire. Honor n'attendait qu'une chose : que sa cible s'arrête, ne serait-ce qu'une seconde. La croix de visée était posée quelques millimètres au-dessus de la tête de Dayla, pour compenser l'inertie et la force de gravité. Honor était une tireuse redoutable, capable de faire les calculs nécessaires en une fraction de seconde et... Là, le moment, la seconde, la juge s'était arrêtée pour regarder à la fenêtre, elle aurait l'honneur d'inaugurer la terreur de se tenir face à une baie vitrée.

« Oscar... »

Blablabla La détente fut pressée en un éclair, Honor ne trembla pas sous le recul de son arme, et malgré son silencieux, la détonation se fit entendre à plusieurs mètres à la ronde. Mais elle n'avait pas attendu cette nuit pour rien : la pluie couvrirait le plus gros du son. Honor continuait d'observer sa victime par la lunette, décomptant la seconde qui séparait la balle de sa cible. La tête. Le carreau fut explosé, ainsi que le crâne de la juge, qui disparut dans une gerbe de sang, d'os et de cervelle. Honor regrettait presque de ne pas pouvoir la sentir mourir entre ses doigts, mais voilà désormais une ennemie qui ne nuirait plus.

Blablabla Sa cicatrice la picota tandis qu'elle se tournait dos au mur, accroupie, pour dévisser son silencieux, déclipser la lunette, retirer la douille, qui sortit en fumant de la chambre, tintant sur le béton du toit en rebondissant. Soulagement, un infime soulagement. Les yeux braqués vers le ciel nuageux, chargé de pluie, Honor se sentit un instant apaisée. Avant que le spectre de la vengeance et de la furie ne revienne la hanter. Elle n'avait pas terminé. Le fusil fut rangé impeccablement dans sa sacoche en une quinzaine de secondes, puis elle disparut, se laissant glisser le long du mur par la gouttière. Ses pieds touchèrent le sol trempé. Elle attendait désormais avec impatience le matin pour lire l'article dans le journal qu'elle avait pris l'habitude de dérober tous les jours.
Blablabla Le lendemain, Honor parcourait les rues, invisible, tête basse, la pluie dissimulant son existence aux yeux des gens paisiblement affairés. Le poids de son holster lui pesait sous sa veste. Elle ne put s'empêcher de se demander combien d'entre eux voulaient faire du mal aux gens comme elle ? Comme son fils ? Le temps d'un infime instant, une brève seconde, chacune des personnes l'entourant devint une victime potentielle. Le temps ralentit, et certains tremblèrent, incapable de saisir l'origine de ce sentiment inquiétant, avant qu'il ne s'évanouisse, comme il était venu. Le journal en poche, elle attendit de rejoindre son QG de fortune : un vieux bâtiment isolé, décrépit, insalubre, mais désert. C'était assez incroyable qu'un tel bâtiment existe. Elle n'y demeurait jamais longtemps, elle savait que quelqu'un pouvait penser à fouiller là à tout instant, mais c'était suffisant pour le moment.

Blablabla Assise sur son matelas de fortune, elle poussa un long soupir. De fatigue, de soulagement, d'épuisement, d'impatience. Ses yeux se fermèrent, un bref instant, juste un moment, pour se reposer. Le contact de sa tête avec le mur la réveilla, combien de temps avait-elle dormi ? Le journal lui avait échappé des mains, son corps était engourdit. En se redressant rageusement, elle maudit sa négligence, plus de trois heures s'étaient écoulées selon sa montre.

« Bordel... » Le journal se retrouva entre ses doigts, elle avait assez perdu de temps. Elle devait repérer les visages, trouver des noms, et...

Blablabla Honor se figea. Elle perdit pied, se mettant à trembler de tout son corps, sa main posée sur la bouche pour l'empêcher de crier de douleur et de colère. Son autre main froissa le papier, effaçant presque le gros titre qu'elle venait de lire, les larmes s'accumulant aux bords de ses yeux. Elle voulut hurler, arracher la gorge du responsable de cette abomination. Elle se vit sortir, abattre le premier venu, jusqu'à ce que quelqu'un lui donne une réponse. Puis elle se reprit, le monde se repositionna devant ses yeux injectés de sang. Sa main quittant sa bouche, touchant le journal du bout des doigts, la voix tremblante.

« C'est pas vrai... C'est pas vrai, c'est pas vrai, c'est pas vrai ! »

Blablabla En se levant brusquement, elle relut à nouveau le titre, refusant d'admettre ce qu'elle voyait. Une photo en mouvement d'un adolescent. Il avait les cheveux de jais, avec des yeux noirs aux reflets couleur obsidienne. Narcisse fixait l'objectif d'un regard sans vie, tenant une pancarte avec une suite de chiffres et lettres. La photo était précédée d'un gros titre : "Le meurtrier de Dayla Harrison sous les verrous !" Ses yeux continuaient de lire malgré elle :

Blablabla Narcisse Brando, né-moldu notoire, élève à la réputation douteuse, aux opinions dangereuses, vient d'être arrêté par Georges Tuséki ! L'ancien Auror tout récemment innocenté ! Il n'aura pas fallu longtemps à cet homme d'action, aux brillantes capacités et à la famille respectée pour faire un coup de filet magistral ! Cette nuit, la juge Dayla Harrison fut lâchement et brutalement assassinée. L'adolescent fut trouvé sur les lieux du crime, les mains ensanglantées, agenouillé derrière elle, semblant attendre la suite. Quelle horreur mesdames et messieurs ! Vraiment, ce fut une boucherie ! L'individu s'est débattu comme un beau diable, blessant au passage quatre respectables policiers ! Mais c'était sans compter sur l'habilité de Tuséki, qui brillamment, captura sans la moindre pitié ni difficulté ce terroriste juvénile. Tout de suite, en exclusivité, l'interview de sieur Tuséki !

Blablabla « Vous savez... Ce n'est pas grand-chose au final. Disons simplement qu'il fallait réfléchir un peu. L'attentat au Poudlard Express a fait de nombreuses victimes. Mais figurez-vous que son père en faisait partie. Et oui... Vous voyez où je veux en venir : ce misérable sang de bourbe à lui-même assassiné son propre père ! Pour mieux couvrir ses traces et qu'on ne le suspecte jamais ! Mais voilà, les traîtres sang de bourbe, je les flair à une lieu à la ronde. Le reste ne fut qu'une question de logique. C'est bien connu que les né-moldus détestent les vrais sorciers, les né-sorciers, les sang-purs. Ils les jalousent, leurs compétences, leur légitimité. Mais il semblerait que l'opinion ait oublié cela... Et cet oubli a causé de nombreuses victimes malheureuses... J'ose espérer que la justice rendra une décision rapide, et surtout impitoyable. » L'un de nos journalistes demanda si l'adolescent était le seul coupable.

Blablabla « Difficile à dire... Mais il faut malgré tout lui concéder un esprit vicieux, capable de générer les pires atrocités retorses, inimaginables pour nous, un peu comme tous les nés-moldus me direz-vous... Ils ne pensent pas comme nous, c'est évident. Mais il va sans dire que si d'autres traîtres sont impliqués, je les traquerai sans relâche. J'aimerais, si vous me le permettez... Avoir une pensée, pour la mère de ce petit. Je n'ose imaginer le sort effroyable qu'elle a dû subir... Voyez-vous, elle est introuvable... Mes meilleurs hommes sont allés en urgence chez elle, pour la mettre en sécurité, ce n'est qu'une moldue innocente après tout. Mais dans la maison, un champ de bataille, des corps partout. Oh... Pardonnez-moi... L'émotion... Snif. Ce sera tout... Pas de question, non, pas de photos, je vous en prie messieurs. »

Blablabla Le journal fut déchiré sous les tremblements d'Honor. La folie s'emparait d'elle, plus puissante, plus insidieuse, rampant indiciblement sous sa peau, envahissant son esprit, torturant son cerveau de mille aiguilles. Sa vision périphérique s'évanouit, ses jambes s'étaient dérobées sous elle, elle dut s'adosser au mur. Ses pupilles s'étrécirent, la rage au ventre. L'alliance d'Oscar lui brûlait le doigt, sa cicatrice était devenue un trait de feu sur sa poitrine, menaçant de la trancher en deux. Elle ferma soudainement le poing, enfonçant ses ongles dans sa chaire, coulant un regard mortel en direction de la photo du journal. Georges Tuséki. Elle connaissait son visage désormais. Elle le trouverait, elle le tuerait, lui ferait connaître mille souffrances, et elle le tuerait.

Blablabla En se levant, elle enfila son costume doublé de disques de carbure de silicium, stratifiés d'acier, une véritable armure, mais légère comme de la soie. Elle glissa son glock dans son holster, rengaina son couteau dans sa gaine, enfila son fusil sur son épaule. Honor savait qu'elle fonçait droit dans un piège. Un piège grossier pour tout esprit stratégique qui se respectait. Mais elle s'en foutait. Il voulait la faire sortir au grand jour ? Et bien soit. Son cerveau élaborait à toute allure une stratégie alors qu'elle s'évanouit dans les sous-sols du bâtiment, prête à emprunter le chemin des égouts, laissant dans son sillage, une traînée de fureur et de rage glaciale qui effraya même les rats les plus gros.

Blablabla On avait touché à son enfant. La seule chose au monde qu'elle considérait plus que tout. Ce pourquoi elle respirait, ce pourquoi elle menait chacune de ses actions. L'idée qu'on ait pu abîmer ne serait-ce qu'un seul de ses cheveux enrageait la femme et la mère. Mais elle ne perdit pas son sang-froid, oh que non. Elle utilisa cette colère pour affûter jusqu'à l'extrême ses capacités, son palais mental fonctionnant à plein régime, tandis qu'elle réfléchissait à la meilleure manière de sauver Narcisse.

Et de tuer Georges Tuséki, ainsi que tous ceux qui se mettraient entre elle et son enfant.
Dernière modification par Narcisse Brando le 19 avr. 2023, 10:37, modifié 1 fois.

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19 avr. 2023, 10:28
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Sommaire
CHAPITRE ONZE

Blablabla Ce fut avec violence et fureur que les portes de la nouvelle résidence de Georges Tuséki furent ouvertes. Poussées par les mains calleuses de Drago Malfoy, flamboyant de toute sa rage. Si cela avait été possible, de la fumée serait sortie de ses oreilles. Le bruit de ses bottes résonnait dans le grand hall d'entrée, et malgré toute sa colère, il ne put s'empêcher de s'arrêter un instant, sous le choc de l'ébahissement. Une vraie merveille d'architecture, surpassant le manoir des Harrison, et égalisant peut-être sa résidence personnelle. Cette idée lui fut insupportable, mais les sculptures somptueuses, représentant hommes et femmes au paroxysme de leur beauté fascinaient Drago. Le détail était impeccable, on aurait presque pu croire qu'elles étaient vivantes. Certains exprimaient la joie, la jouissance presque, dans des positions fort affriolantes, se mélangeant lascivement, leurs corps semblant se confondre les uns avec les autres. Mais d'autres statues de marbre, elles, représentaient des émotions bien plus effroyables. L'une représentait Georges Tuséki en personne -Drago ne put retenir un haussement de sourcil- en train de tenir par la gorge une victime innocente. Et si l'on pouvait trouver bien des qualités chez Tuséki que Malfoy appréciait, l'humilité n'en faisait pas partie.

« Ah... Drago, mon cher ami... Que me vaut l'honneur de votre visite ? »

Blablabla Les pas du maître des lieux retentirent, claquant et résonant contre le marbre, et Drago leva la tête, pour contempler Georges, tenant à la main un verre à cocktails, vêtu d'une simple chemise de soie blanche et d'un pantalon en tissu pourpre, le fixant d'un regard à la fois satisfait et suffisant.

« Comme vous pouvez le constater, je me suis permis de récupérer quelques babioles qui traînaient dans mon ancienne demeure... Hélas... Trois fois hélas... Certaines pièces sont à l'heure d'aujourd'hui, encore introuvables... Vous n'auriez pas une petite idée de leur emplacement par le plus grand des hasards ?

- Vous ! Qu'avez-vous fait ?! Par Merlin ! Je devrais vous abattre sur-le-champ ! »

Blablabla Une colère froide sous-tendait les mots de Malfoy, qui posa un pied sur la première marche des escaliers longeant l'estrade sur laquelle se tenait Georges, quelques mètres au-dessus de lui. Il gravit les marches, prestement, appuyant sur l'esprit de Tuséki avec toute la puissance de sa Légilimancie, mais autant se heurter à un mur. Ce ne fut toutefois pas ce qui l'empêcha d'essayer. Une fois Drago arrivé au même étage que son homologue, ce dernier ne semblant nullement décontenancé, sirotant paisiblement son verre, le visage presque affable, il saisit Georges par le col de sa chemise. Drago était plus petit que lui, mais ses yeux lançaient des éclairs, sa voix grondait, appuyée par la Légilimancie, l'air ambiant soudainement envahi par un miasme d'une lourdeur menaçante.

« Espèce de pauvre petit cancrelat répugnant, indigne de votre statut, votre séjour à la prison d'Azkaban aurait-il eu raison des derniers relents lamentables de votre intelligence ?! »

Blablabla Il repoussa l'ex-détenu, qui bougea à peine, aussi solide que les piliers d'ardoise soutenant la structure de cette résidence. Tout aussi imperturbable par ailleurs. Drago le pointa d'un doigt rageur, sur le point d'exploser de fureur.

« Vous avez laissé Dayla Harrison se faire assassiner ! Votre but était d'arrêter cette satanée moldue, et qu'avez-vous fait ?! Rien du tout ! Nous voilà avec un nouveau cadavre sur les bras ! Réalisez-vous l'impact et l'influence de la famille Harrison aujourd'hui ?! Nooon, bien sûr que non ! Vous étiez tranquillement à l'abri loin du monde dans votre prison, dans laquelle j'hésite d'ailleurs à vous renvoyer illico presto ! Ne croyez pas que tout vous est permis mon cher. Vous êtes ici parce que JE l'autorise, vous êtes à ma botte ! » Drago s'approcha de Georges, plongeant ses yeux dans les siens, d'un air méprisant, malgré le fait qu'il devait lever la tête pour le regarder. « Vous voulez peut-être faire croire au monde entier que vous avez attrapé le coupable, vous jeter les lauriers de cet exploit, mais nous savons très bien que ce n'est pas lui ! Bon sang Georges, c'est un enfant ! Un pitoyable enfant qui n'a même pas fini sa scolarité, et vous espérez croire un seul instant que...

- Vous m'ennuyez, Drago. »

Blablabla Le poing de Georges vola, aussi vif que l'éclair, heurtant violemment la poitrine de Malfoy. Ce dernier eut le souffle coupé, sa vision s'assombrit, il manqua de vomir, avant de s'écrouler sur ses genoux, cuisants de douleur au contact du sol dur et froid. Il toussa, de nombreuses fois, se tenant la poitrine, respirant difficilement. La douleur jouait, bien évidemment, mais ce fut surtout l'acte de Tuséki qui le plongea dans un état de choc difficilement descriptible et imaginable. Il avait osé lever la main sur lui ? Avait-il la moindre idée des conséquences qui allaient s'ensuivre ? L'homme aux cheveux poivre et sel soupira, avant de lever la main, et de claquer des doigts. Un elfe de maison apparut. Si Drago en avait déjà vu un nombre incalculable, celui-ci était particulièrement maltraité, maigre comme tout, tremblant de tous ses membres, recouverts de marques de coups et autres mauvais sorts. Son propriétaire lui tendit son verre vide, et l'elfe disparut. Georges soupira, avant de se tourner vers son hall, posant les mains sur la sublime rambarde sculptée, contemplant l'entrée de son manoir, visiblement très satisfait.

« La politique vous a rendu stupide mon cher. Ou alors, vous jouez l'idiot, et je ne vois que cette explication. Dois-je vraiment tout vous expliquer ? »

Blablabla Il jubilait, Drago était trop occupé à reprendre son souffle, respirant comme un chien galeux, encore à genoux, tentant vainement de se relever. Georges se dirigea vers lui avant de s'accroupir face à l'homme gisant à terre, les mains sur les genoux. L'odeur rance et insidieuse de l'homme pénétra les narines de Drago, qui toussa à nouveau.

« Mh. Voyez-vous... Ce petit pouilleux que j'ai récupéré dans sa propre demeure, je ne l'ai pas fait pour rien. Évidemment qu'il est innocent, il est d'ailleurs probablement plus inoffensif qu'un nouveau-né et aussi crédule qu'un chien. Cela, nous le savons, vous et moi, ainsi que probablement la majorité de la population grouillante dans l'école de Poudlard. Mais ce n'est pas l'important... »

Blablabla Georges commença à rire. Un rire qui glaça le sang de Drago, alors qu'il commençait tout juste à reprendre le contrôle de sa respiration, tandis que Tuséki se redressait. Malfoy le suivit dans son mouvement, prudemment, la main dans sa veste de costume, posée sur sa baguette. Le maître des lieux se glissa aux côtés de Drago, posant une lourde main sur son épaule, baissant ses yeux vers lui pour le regarder.

« Voyez-vous, j'ai demandé à ce qu'on fouille dans l'esprit de cet enfant. Aucune résistance n'a été opposée d'ailleurs, vraiment pitoyable... Et j'y ai découvert des choses fortes intéressantes. Sa mère est profondément attachée à lui. Il ne s'en rend pas compte lui-même, mais c'était évident en volant ses souvenirs. Oh, tout ce qu'elle ferait pour lui. Comment croyez-vous qu'elle réagira quand elle verra en gros titres que son fils, son enfant adoré, la chair de sa chair, va être puni à sa place ? Oui... Même vous, vous devez commencer à comprendre...

- Mais... Kof... Dayla... La juge... Pourquoi l'avoir laissé mourir ?! Vous saviez que la famille Harrison était visée ! Et vous avez attaqué une professeure de Poudlard !

- Ah... Cela, mon cher Drago, n'était qu'un dommage collatéral inévitable... Quant à cette prof... Disons... Disons qu'elle était au mauvais endroit, au mauvais moment, vous ne pensez pas ? Je considère d'ailleurs qu'elle a bien de la chance de ne pas être poursuivie pour entrave à l'arrestation d'un criminel notoire. Je vous laisse gérer cet aspect pour le moins... secondaire. »

Blablabla Georges tapota l'épaule de Malfoy, s'éloignant doucement de lui, prenant les escaliers en direction du hall d'entrée, les bras croisés derrière son dos, sans un regard en arrière, rigolant doucement, visiblement très satisfait de lui-même.

« Il fallait une nouvelle victime, toute récente, fraîche, avant de publier cet article. L'opinion publique y sera plus sensible. C'est là toute la différence entre vous et moi, on dirait : je pense à l'avenir. J'anticipe. Même si une majorité n'y croit pas, la minorité qui va y croire sera toute à vous. »

Blablabla Il se tourna brusquement vers Drago, la main ouverte, la paume de la main vers le haut, un sourire mauvais déformant ses lèvres.

« Que dites-vous de... »

Blablabla Un vacarme retentit alors que la porte du hall s'ouvrit en grande trombe, suivie par Morrigan et Carry, toutes deux armées de leur baguette, leur aura transpirant la colère, le chagrin et la vengeance. Georges sourit. Morrigan le pointa de sa baguette, et sans un mot, le bombarda de sorts. Les plus violents qu'elle connaissait. Le catalyseur de Georges se retrouva dans sa main, et il dévia les sorts, les absorbant, les faisant ricocher, visiblement contrarié. Carry n'attendit pas elle non plus, décochant les sorts les plus puissants qu'elle maîtrisait, toutes deux transcendées par leur rage aveuglante. Un claquement de fouet résonna, et Georges se retrouva derrière elles. Un coup sourd, Carry finit à genoux, vomissant tripes et boyaux, pliée en deux . Le coude de Tuséki avait enfoncé son estomac. Mais Morrigan, elle, ne se laissa pas surprendre, et pivotant habilement sur elle-même, en transplanant à son tour, non loin de Drago, continuant de bombarder le maître des lieux avec sa baguette. Malfoy fut touché par un ricochet dévié par Tuséki, qui déjà affaiblit, s'effondra dans les escaliers, son crâne heurtant le marbre.

Blablabla Un vent mauvais souffla dans la pièce. L'ambiance devint oppressante, et même Morrigan ralentit ses attaques, sentant sa poitrine se contracter. Un voile noir semblait s'être déposé sur Georges, qui venait d'empoigner Carry par les cheveux, la menaçant de sa baguette. Un trou dans sa chemise fumant, le tissu brûlé, laissait apparaître son torse, noueux tel un chêne. Sa voix fit trembler les murs, Morrigan se couvrit par réflexe les oreilles.

« IL SUFFIT !! »

Blablabla Puis, en l'espace d'une fraction de seconde, toute l'ambiance oppressive fut à nouveau aspirée par l'homme qui gardait l'héritière de la famille Harrison en otage, à moitié inconsciente. Georges soupira longuement, se pinçant l'arête du nez, contrarié, enragé, avant de rouvrir les yeux pour regarder Morrigan, laissée vidée par cette étrange démonstration de puissance.

« Ne me jetez pas la pierre pour votre mère, filles indignes ! Où étiez-vous avant qu'elle ne soit lâchement assassinée ?! Oh, c'est vrai... »

Blablabla Il jeta Carry contre le sol marbré de sa demeure, tel un sac à patates, sans la moindre considération.

« Vous étiez trop occupées à trouver un nouveau travail à cette née-moldue sans cervelle au lieu de simplement me la confier. »

Blablabla Le cri qui retentit, la seconde suivant la chute de Carry, ne fut pas humain. Plus exactement, il l'était, mais il était inconcevable que des cordes vocales humaines puissent produire un tel son. Morrigan tremblait de rage, ses cheveux semblaient se dresser sur sa tête, sa baguette produisant des étincelles. En un instant, elle transplana devant Carry, menaçant Georges avec son catalyseur.

« ENDOLORIS !! »

Blablabla Tuséki fut touché de plein fouet par le sort, et Morrigan sourit de toutes ses dents, se délectant de la douleur qu'elle allait causer, se réjouissant de voir enfin le visage de l'homme qu'elle haïssait désormais plus que tout se tordre de souffrance. Il n'en fut rien. L'homme ne trembla pas d'un centimètre, ou plus exactement, il ne fit qu'un seul mouvement : celui de soulever son elfe de maison, pour le placer sur la trajectoire du sortilège. L'elfe se distordait de douleur, ses membres se secouant dans tous les sens, mais incapable de crier sous la poigne d'acier de Georges qui lui broyait la gorge. De son autre main, profitant du choc et de la surprise de Morrigan, il fit sauter sa baguette avec la sienne, sans un mot. D'un autre mouvement de son catalyseur, il la fit léviter, puis l'écrasa au sol, avant de la projeter contre le mur non loin, elle cracha du sang, manquant de perdre connaissance, puis s'effondra au sol, tremblante. Le bruit du corps de l'elfe retentit, sourd, faible, pitoyable. Georges arqua un sourcil avant de se diriger vers Morrigan.

« Il n'aura pas duré bien longtemps celui-là... Enfin... Même la qualité des elfes semble se perdre aujourd'hui. »

Blablabla Un claquement de doigts de l'homme, et deux autres elfes débarrassaient le corps de leur camarade, avant de disparaître. Il s'arrêta aux pieds de Morrigan, qui tentait vainement de se relever, lui lançant un regard plein de haine, animal. Georges l'attrapa par le col, la soulevant sans difficulté, avant de la plaquer contre le mur, son visage quasiment collé au sien. Il semblait avoir perdu son sang-froid.

« Par mes aïeux... Je venais de faire récurer les lieux ! Tout était poli, nettoyé, sans un défaut ! Sans une impureté ! Et vous osez débarquer ici avec vos gros sabots et faire vos enfants ! Corrigez-moi si je me trompe, mais la personne qui a atrocement assassiné votre mère, c'est la moldue Honor Brando, pas vrai ! Comment ? Que dites-vous ? »

Blablabla Morrigan ne put répondre qu'un gargouillement informe, luttant de toutes ses forces contre la poigne de fer de l'homme, lui lançant un regard froid comme la mort. Ses lèvres devinrent lentement bleues, ses gestes perdirent de leur fougue.

« Ah... Comme vous me faites pitié ! Vous mériteriez que je...

- Tuséki ! Arrêtez ! Maintenant !! »

Blablabla Un filet de sang coulait le long du front de Drago, qui se tenait péniblement debout, mais sa voix était forte et claire. Il descendait lentement les escaliers, sa baguette en main, s'arrêtant à trois mètres de l'homme qui étranglait Morrigan sans pitié.

« Lâchez-la. Immédiatement. »

Blablabla Georges ne le regarda pas au début, puis il glissa ses yeux vers lui, le fixant une seconde, resserrant sa prise autour de la gorge de Morrigan, qui respirait désormais à peine. Drago fit mine de lever sa baguette. Dans un soupir, Tuséki relâcha l'étreinte autour du cou de sa victime, la laissant s'effondrer à son tour sur le sol marbré. Elle toussa longuement, péniblement, aspirant l'air à grandes goulées, se tenant la poitrine, la peur et la rage au ventre. Georges leva les mains, l'air innocent, laissant échapper un petit rire sarcastique.

« Allons, allons... Un peu de calme. Après tout, je ne faisais que me défendre pas vrai ? »

Blablabla Son regard glissa sur Drago et Morrigan, toujours avec son éternel sourire en coin, alors qu'il laissait ses mains retomber le long de son corps.

« Au lieu de jouer, vous devriez déjà être en train de vous préparer à l'arrivée de cette moldue. Ne la sous-estimez pas trop. Son fils lui en a beaucoup dit sur les sorciers, elle connaît nos faiblesses, et a l'esprit agile, stratégique, pratique. Je vous propose que nous en discutions ce soir et... Non, demain. Demain matin. »

Blablabla Il rajusta le col de sa chemise, l'air contrarié, passant ensuite son doigt sur le tissu carbonisé par le sort de Morrigan qui avait troué sa chemise.

« Une si belle chemise... Bref. Vous devriez ramener ces deux pauvres âmes égarées, vous ne pensez pas ? Il serait vraiment regrettable qu'elles abiment davantage mon mobilier. J'en serais fort, fort contrarié... Sur ce, Drago, ma chère Morrigan. Ce fut divertissant. Rafraichissant, oserais-je dire. »

Blablabla Un petit hochement de tête en direction d'homme et de la policière, puis il vérifia si Carry était toujours inconsciente, avant de hausser les épaules. Malfoy vint soutenir Morrigan, qui le repoussa pour se précipiter aux côtés de sa sœur. Elle jura entre ses dents, promettant mille tourments contre le responsable, tremblante encore de rage, et d'humiliation. Carry toussa, serrant la main de sa sœur, alors que Georges montait tranquillement les marches des escaliers, sifflant gaiement l'Ode à la joie. Juste avant d'atteindre la dernière marche, il se tourna vers eux.

« Oh... Et il va de soi qu'il ne s'est rien passé... N'est-ce pas ? Vous n'étiez pas là, et aucun sort n'a été jeté. Il serait fâcheux si nos ennemis apprenaient que vous n'êtes pas capable de tenir en laisse vos chiennes de garde, vous ne croyez pas ? Et il serait fort dommageable pour la réputation des Harrison que l'on apprenne qu'elles ont agressés l'homme ayant arrêté le meurtrier de leur mère, pas vrai ? Sur ce... »

Blablabla Il se détourna en les saluant distraitement de la main, pouffant d'un rire lugubre et satisfait. Georges Tuséki disparut ensuite derrière les portes menant à ses chambres, tandis qu'une petite armée d'elfes apparut à sa suite, commençant à réparer, ranger et nettoyer le hall. Drago posa sa main sur le dos de Morrigan, qui continuait de jurer entre ses dents, mais la santé de sa sœur passait avant tout, et elle se faisait trop de souci pour elle pour pouvoir ne serait-ce que penser à suivre son agresseur pour se venger.

« Tu paieras... Tu paieras...

- Ne perdez pas de votre vue notre objectif Miss Harrison. »

Il poussa un long soupir, levant les yeux en direction de l'endroit où avait disparu Tuséki. Puis il se pencha vers Morrigan pour lui chuchoter quelque chose.

« Merlin sait que je déprécie cet homme, mais nous devrons le tolérer jusqu'à ce que nos objectifs soient accomplis. Patientez encore un peu, et je vous promets que vous serez celle qui exécutera la moldue... Et Georges. »

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2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart

22 avr. 2023, 13:43
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Sommaire
CHAPITRE DOUZE
TW : Torture, blessures.
Comment lire ce chapitre ?
Reducio
Pardonnez l'intrusion de la plume dans votre immersion, mais il est important que je vous explique comment lire ce chapitre.

Le TW ne me paraissait pas suffisant. J'ai donc pris la décision, à contrecœur, d'écrire deux versions de ce chapitre. L'une lisible ici, par tous, épurée, et une autre, mon premier jet, le texte pur. Je préfère évidemment la deuxième version, mais elle me paraissait trop crue et dérangeante pour être post directement sur le site.

La version qui suit est plus légère, mais reste malgré tout déstabilisante, le TW s'applique.
Si vous souhaitez lire la vraie version, rendez-vous sur Google Doc. Mais attention. Je vous demande humblement de ne pas le faire si vous pensez être facilement choquable.
Chapitre douze - Premier Jet.
Blablabla Alors que les lourdes portes de l'étage du manoir de Tuséki se fermaient derrière lui, il ôta sa chemise, révélant sa stature musculeuse et extraordinairement massive. Des veines noir et bleu striaient son corps, du cou jusqu'au bassin, semblant se mouvoir par elles-mêmes. Son souffle était court, une goutte de sueur commençait à perler le long de son front alors qu'il jetait sa chemise au sol, encore fumante du sort de Morrigan. Un elfe apparut et disparut en un éclair, s'emparant discrètement du vêtement.

« Maudite... »

Blablabla Ses pas le guidèrent jusque dans sa chambre, dont il poussa le battant sans ménagement, s'accrochant presque à la poignée, manquant de trébucher. Son cœur battait à ses oreilles, sa vision périphérique rétrécissait. Il grogna sous l'effort en se dirigeant vers le meuble accolé à son lit luxueux, recouvert de somptueuses couvertures et moult oreillers, avec des tentures magnifiquement brodées entourant le cadre du meuble. Le tiroir glissa, des fioles tintèrent les unes contre les autres, alors que les veines noir et bleu semblaient progressivement se rétracter. Il jura à nouveau, saisissant une fiole qu'il déboucha sans douceur, projetant le bouchon de liège au loin : une fine vapeur violette s'échappa de la fiole, qu'il but d'un trait. Un orage tonna à ses oreilles, alors qu'il se pliait en deux, se tenant le ventre des deux mains, la bouteille se fracassant au sol.

Blablabla Une vision d'outre-tombe : d'autres veines violettes apparurent, semblant faire grossir les muscles de Tuséki, le gonflant presque comme un ballon, alors qu'il se retenait de crier. Des bruits d'os brisés et de muscles déchirés, il rougissait sous la torture de cette épreuve. Et puis, tout cessa, sa masse musculaire redevint normale, il respira un grand coup, tandis que les stries bleutées devinrent plus discrètes, se mêlant au reste de son corps. Il se redressa, faisant craquer ses épaules et sa nuque, testant ses capacités.

« Saleté. »

Blablabla Il toussa, laissant échapper une petite brume rougeâtre. Mentalement, il nota qu'il serait bon, un jour, de perfectionner cette maudite potion. Mais elle lui était tellement utile, indispensable, sans elle, il ne serait plus qu'un sorcier comme un autre, aussi maigrelet que le premier venu. Toute modification potentielle devait donc être mûrement réfléchie. Il claqua sèchement des mains, et deux elfes apparurent, l'un pour nettoyer les éclats de verre, et l'autre portant une chemise propre et repassée. Sans considération pour les petits êtres, il s'empara du vêtement, l'enfilant avant de ressortir de sa chambre, guettant le moindre bruit pouvant indiquer que quelqu'un d'autre habitait encore sa demeure. Rien. Il sourit, de manière machiavélique, retenant un rire mauvais, tandis qu'il prit la direction de sa cave, passant par un passage dérobé derrière une tenture représentant un chaudron noir et une forteresse en arrière-plan.

Blablabla Les talons de ses bottes claquaient sur les marches de marbre semblant descendre à l'infini, sa baguette luisant tel un phare dans l'obscurité. Il frissonnait. Non pas de froid, mais de plaisir, l'appréhension de ce sentiment, le bonheur qu'il allait éprouver dans quelques instants, il le sentait affluer, et fit de son mieux pour le contenir. Il n'en serait que plus délicieux une fois relâché. Une fois le bas de l'escalier en colimaçon atteint, il prit le chemin du long couloir obscur, humide, froid et sale, le bruit des gouttes retentissant au rythme de ses bottes sur le pavé mouillé et moisi. Georges s'arrêta devant une lourde porte d'acier, respirant frénétiquement, comme animé par une pulsion animale, un désir profond et malsain, alors que de sa bouche s'échappait de légers nuages de vapeur d'eau, le cœur tonnant dans sa poitrine.
Blablabla Narcisse se retint de pousser un cri de douleur en touchant le sol dur et froid du cachot. Depuis qu'il était là, il avait constamment froid. Il avait constamment mal. Il avait peur aussi. Mais la colère était plus forte, encore et toujours, ainsi que l'espoir, la volonté de sortir d'ici. Comment allait Miss Valerion ? Et sa mère ? Que se passait-il ? Il voulait savoir. Sa respiration était pénible. L'étreinte magique que Georges avait apposé sur lui pour le maintenir flottant à un mètre du sol, par des chaînes invisibles, l'empêchant de se débattre, le privant il y a encore quelques secondes de tout mouvement, venait soudainement de disparaître. Il redécouvrait le contrôle de ses membres, se frottant les poignets, des courbatures assaillant le moindre de ses muscles endoloris.

Blablabla Il ne comprenait pas pourquoi le sort s'était soudainement rompu. Peut-être l'attention de son ravisseur avait-elle été occupée par autre chose, mais quoi qu'il en soit, il devait saisir cet instant pour sortir d'ici, et vite. Son cerveau semblait baigner dans de l'eau pétillante, assailli par des milliers d'aiguilles. Ses sens étaient à la fois stimulés et atténués. Sa nuque le picota, alors qu'une boule de terreur enfla dans sa poitrine, l'empêchant de respirer correctement alors qu'il se redressait, les genoux tremblants, brûlant de fièvre, mais frigorifié par le froid qui régnait dans cette prison.

Blablabla Sa baguette n'était plus en sa possession. Jamais il n'avait été séparé aussi longtemps d'elle contre sa volonté, et c'était un sentiment déchirant. Il savait faire de la magie sans baguette, mais sa faiblesse actuelle était telle qu'il se sentait incapable de jeter le moindre sort, même armé de son catalyseur. Malgré tout, il s'avança, trébuchant plus que marchant, vers la lourde porte en métal qui le privait de sa liberté. Le contact du métal glacé lui brûla les mains, et l'épaule avec laquelle il s'appuya contre, mais il serra les dents, et plaça son visage au niveau de la poignée et de la serrure. Il tendit la main, son autre main serrant son poignet, les yeux fermés, tentant de se représenter le mécanisme. Mais plus il plongeait dans l'exploration de ce dernier, plus la serrure apparaissait insoluble. Un ensemble de rouages et de ressorts, rouillés et corrodés, bon sang. Il expira compulsivement, ayant oublié de respirer les trop longues secondes durant lesquelles il s'était plongé dans sa concentration, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, menaçant de lui sortir par les oreilles.

Blablabla Mais alors qu'il s'apprêtait à faire une nouvelle tentative, la porte grinça soudainement en s'ouvrant. Le cliquetis de la serrure satura l'audition de Narcisse, qui manqua de perdre pied. Il se redressa dans un réflexe, manquant de perdre l'équilibre, le poing tendu, en position de défense, tentant de se relâcher comme sa mère lui avait appris. Sa mère... Une explosion magique le propulsa contre le mur derrière lui. Ses côtes se brisèrent, l'air de ses poumons fut brutalement éjecté alors que ses lèvres s'ouvrirent pour hurler de douleur. Ces dernières se rompirent, totalement desséchées. Georges se tenait face à lui, un sourire mauvais aux lèvres, la baguette tendue, les yeux brillants de malveillance et de satisfaction. Il s'avança lentement vers Narcisse, poussant le battant de la porte du pied, qui se referma derrière lui.

« Ooooh... Et bien. Il semblerait que j'aie perdu la main. »

Blablabla Sans laisser le temps à Narcisse de retomber au sol, il décocha Incarcercerem, visant la gorge de l'adolescent. Les mains de ce dernier vinrent agripper la corde, le serrant plus puissamment que jamais. Jamais il n'avait souffert cordes d'une pareille agressivité. Terreur. Effroi. Panique. Narcisse vit la peur, il l'entrevit, telle une lumière au bout du tunnel, qui l'aveuglait et le privait de toute humanité. Il aurait pu y céder. Si aisément, il en aurait été tellement soulagé. Sa bouche s'ouvrait et se fermait, tandis qu'il se débattait, sa vision s'étrécit, ses oreilles bourdonnèrent.

« Mmh... Quel dommage que tu ne puisses pas crier. Allez, chante pour moi ! »

Blablabla Juste avant que Georges ne relâche le sort, juste avant qu'il ne le propulse sur le sol humide de la cellule, Narcisse croisa le regard de l'homme. Et son esprit combatif se ralluma. Il sut, en cet instant, en croisant ses yeux, ces yeux gris froids, vicieux, mauvais, il sut qu'il avait la force mentale pour lui résister. Tout au fond de lui, allant puiser dans des forces qui avaient toujours été présentes, mais qui n'avaient jamais servi. Il sut qu'il était fort. Peut-être même plus fort que lui. Mais malgré toute sa volonté, il était entièrement soumis à lui. Il n'y survivrait peut-être pas, mais il sut, il sut, au plus profond de lui, qu'il mourrait plutôt que de lui céder ne serait-ce qu'un souffle de peur. Puis le contact avec la pierre réveilla toutes les douleurs de son corps. Un cri étouffé s'échappa de sa gorge, il toussa, une toux caverneuse, raclant douloureusement sa gorge. Une main puissante le saisit par les cheveux et le souleva de terre, avant de le coller contre le mur. Georges pencha la tête sur le côté, laissant quelques secondes de silence planer.

« Je le savais. »

Blablabla Narcisse fut à nouveau projeté au sol. Il voulait vivre, et respirer, le plus possible, son cerveau suppliait, il commandait aux réflexes de survie de respirer. L'adolescent rampa sur quelques centimètres, tirant le poids de son corps à la force de ses bras, la douleur envahissant la moindre de ses articulations. Le pas de l'homme derrière lui résonnèrent, et il s'accroupit face à lui, le prenant à nouveau par les cheveux pour qu'il puisse le regarder.

« Comme j'avais hâte de pouvoir enfin être seul à seul avec toi, petit merdeux. »

Blablabla Il le gifla, violemment, le bruit du coup résonnant jusque dans les tréfonds du corps de Narcisse. Toute la moitié droite de son visage devint insensible, tandis que l'homme ramenait son regard vers lui.

« T'es bien le genre de sous-race que j'exècre. Teigneux, courageux, rempli de bonnes intentions. Vraiment, dégoûtant. »

Blablabla Il laissa son visage tomber au sol, Narcisse sentit son menton se briser, une douleur extraordinaire le prenant soudainement, et il se serait tortillé de douleur si la botte inexorable de Georges ne s'était pas posée sur lui, l'écrasant.

« C'est presque dommage. Magie sans baguette, talent, détermination, tu avais beaucoup. Mais comme tu es mal-né. Eurk. »

Blablabla Tuséki cracha sur Narcisse, qui ne broncha pas, il rassemblait ses esprits, tentant d'oublier, ne serait-ce qu'un seul instant, la douleur insoutenable qui s'emparait de son corps. Narcisse ne put même pas se débattre, l'homme l'avait de nouveau ensorcelé, l'élevant à sa hauteur, le retenant par les membres avec sa magie de fer. Un nouveau silence, tandis que les larmes coulaient le long des joues de Narcisse, incapable de sangloter, le regard brouillé, la respiration haletante. Son cœur allait lâcher. Un bruit de bois raclant le sol, Georges avait pris place sur un tabouret magiquement invoqué, il descendit le corps de l'adolescent pour pouvoir le regarder dans les yeux. Son coude se posa sur son genou, son menton dans la paume de sa main ouverte. Encore un silence.

« Tu ne t'es pas demandé comment j'ai su où tu habitais ? Comment j'ai su, que tôt ou tard, tu finirais par venir ? »

Blablabla Narcisse se refusa à répondre, à la fois débilité par la douleur, et par volonté de ne pas céder. Il fixait Georges d'un œil mauvais, brillant de colère, le spectre des flammes blanches de sa colère dansant au fond de ses iris. Tuséki eut un sourire mauvais, posant sa baguette sur la paupière inférieure de Narcisse.

« Je t'aurais bien tué ici. Après m'être longuement amusé. Mais... Apparemment, les exécutions se font toujours après un procès, paraît-il. »

Blablabla Il ôta sa baguette, et l'œil menacé vit de nouveau, alors que Narcisse ne put retenir un soupir de soulagement. Se maudissant pour cet accès de faiblesse, il frémit lorsque Georges sourit.

« Bref. Pour en revenir à ma question... Je pensais que j'aurais besoin de torturer également cette ignoble rousse de née-moldue. Cette niaise pathétique, ignorant tout du monde, encore davantage que toi. Comme si c'était possible. Pire qu'une chienne celle-là, prête à tout pour la famille Harrison, qui pourtant la hait si profondément. »

Blablabla Les poings de Narcisse se serrèrent lentement, la colère montant lentement en lui alors qu'il devinait de qui il parlait.

« Oui... Oh... Oui. Tu vois de qui je parle, n'est-ce pas ? Ta chère et tendre Kelly. Je l'ai vu, tu sais ? Là-dedans. »

Blablabla Le doigt de Georges vint tapoter sans ménagement sur la boîte crânienne de Narcisse, qui fit tout son possible pour éviter ce contact qui lui donnait envie de vomir.

« Comme c'est adorable. Deux chiens né-moldus, pouilleux et dégénérés, prêts à faire toute une portée d'autres né-moldus, tout aussi dégénérés et pourris. Quoi qu'il en soit, cette idiote n'a même pas eu besoin d'être menacée. »

Blablabla Il s'approcha de l'oreille de Narcisse, le retenant de la main, pour lui susurrer les mots suivants.

« Elle m'a touuuuut dit... Et même des choses que je n'aurais jamais songé à demander. On peut dire qu'elle m'a bien facilité la tâche. Il faudra que tu la remercies, si tu en as l'occasion. Hoho... Hohoho... Mais, nous savons toi et moi que ça n'arrivera jamais n'est-ce pas ?

- VOUS MENTEZ !!! MISÉRABLE ! KELLY NE FERAIT JAMAIS ÇA ! ET NE PARLEZ PAS DE CE QUE VOUS NE SAVEZ PAS, NE PARL... »

Blablabla Ce ne fut plus le plat de la main qui frappa le visage de Narcisse, mais un poing solide comme le roc, qui cogna le côté de sa tête, l'écrasant presque, le sonnant quasiment entièrement. Il manqua de tomber dans l'inconscient.

« Popopop... Allons... Il nous reste presque deux jours entiers avant que ton procès ne commence. Il serait dommage que je doive amener un cadavre devant les collègues de la magistrate que tu as assassiné hm ? Alors, fais-moi plaisir, fais un effort. »

Blablabla La baguette de Georges tournoya dans l'air, et le corps de Narcisse connut une douleur encore pire que tout ce qu'il avait imaginé. Détruire, cela faisait mal, c'était facile et rapide, mais réparer, soigner, était encore pire. Le corps luttait, tout ce qu'il pouvait, au détriment de la raison, au détriment de la pensée, il luttait pour survivre et pour rester entier. Le sang de Narcisse déferla dans ses veines, son cœur au bord de l'explosion alors que ses os se ressoudaient, que sa pommette se refermait, que ses ongles, précédemment arrachés, repoussèrent. Il avait du mal à respirer, et plongea, corps et âme, dans l'inconscient, alors que Georges se relevait, faisant craquer sa nuque et ses articulations.

« La qualité des jouets s'est bien améliorée depuis que je suis parti... Enfin, une bonne nouvelle. »

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30 avr. 2023, 22:48
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Sommaire
CHAPITRE TREIZE

« ... Et c'est en conclusion de mon réquisitoire que je requiers, à l'encontre de l'accusé Narcisse Brando, ni plus ni moins que la peine capitale. Ce sera tout, votre honneur. »

Blablabla Le bruit du fauteuil s'affaissant sous le poids du procureur Florent Lilith grinça dans la salle. Les cheveux grisonnants, ne payant pas de mine, le visage fermé et le dos voûté, il réorganisa ses nombreux papiers trônant face à lui. Cet homme ne manifestait toutefois pas la moindre émotion. Et ce, malgré le réquisitoire de deux heures qu'il venait de déclamer. Malgré tous les mots odieux qu'il avait pu avoir, toutes les atrocités qu'il avait pu inventer, basées sur les preuves et faits fournis par Georges Tuséki et ses hommes. Le dossier était accablant. Pour quiconque n'ayant pas vécu les choses, Narcisse était désigné comme le coupable de tous ces morts, de tous ces événements, et ce, sans l'ombre d'un doute. Les membres du jury demeuraient parfaitement immobiles. Triés sur le volet, sans le moindre respect pour l'impartialité exigée par les textes de lois normalement appliqués en ce lieu, chacun était déjà convaincu.

Blablabla Lors des dernières 48 heures, Georges, entre deux actes de violence, avait longuement parlé à Narcisse. Pour le briser mentalement. Il lui expliquait que quoi qu'il arrive, il serait condamné. Que quoi qu'il se passe, aucun membre de cette cour ne pourra ni ne voudra l'aider. La décision était déjà prise. Il lui avait même dit qu'une petite surprise l'attendait lorsque son avocat prendrait la parole. Et malgré toute la terreur et la haine qui consumait lentement Narcisse, il se rendit compte qu'il bouillait d'impatience de connaître la teneur de cette surprise. Il n'écoutait pas ce qui se passait. Suspendu par la magie de Tuséki face aux juges Timothy Kane et Darius Volts, il n'avait plus la force de manifester la moindre émotion. Son esprit était vide. Le seul moyen de défense un tant soit peu efficace face aux tortures innommables qu'il avait subies ces deux derniers jours. Et pourtant, il se souvenait de chacune d'elles. Précisément, vivement, avec force détails. Et la présence de Georges à quelques mètres de lui, au banc des témoins, le faisait frémir chaque fois qu'il en prenait conscience.

« Bien... Si l'accusation n'a rien à ajouter, nous allons entendre le dernier témoin de l'accusation. Puis nous passerons au plaidoyer de la défense. J'appelle à la barre le très honorable Georges Tuséki. »

Blablabla La salle était entièrement vide, mis à part les magistrats, les jurys, les auxiliaires de justice, et deux-trois journalistes incroyablement privilégiés, la salle d'audience était fermée au public. Le bruit des bottes de Tuséki résonna sur le pavé, étouffé par les épais murs de pierre. Le corps de Narcisse flotta sur le côté pour laisser la place à Georges à la barre. Ce dernier était somptueusement habillé, d'une chemise couleur pourpre sombre avec une veste, d'un pantalon brun assorti à la chemise, et sa sublime cape rouge sang bordée de doré. Ses cheveux étaient parfaitement huilés et coiffés, son eau de toilette envahissait les narines de Narcisse, réveillant ses pires souvenirs. Un regard attentif pourrait toutefois observer que les yeux de Tuséki étaient tirés, cernés. Il n'avait pas dormi un seul instant durant ces deux derniers jours. Et il s'était assuré que Narcisse ne dorme pas non plus. Un bref regard coulé vers l'adolescent le fit trembler. De rage. Ses poings se serrèrent. Puis l'homme l'effaça de son champ d'existence pour se tourner vers les juges et les assesseurs.

« Merci votre honneur. Croyez bien qu'il me coûte de me tenir dans la même pièce que ce criminel notoire et répugnant. Mais... On ne décline pas les responsabilités qui nous incombent, n'est-ce pas ? Cependant, quand je repense à ce à quoi j'ai pu assister ce jour-là... Oh... »

Blablabla Sa main gantée vint couvrir le bas de son visage, puis il tira un mouchoir en soie de sa poche pour s'en tapoter le coin des yeux. Narcisse vit son sourire retenu, Georges le lui montrait volontairement. L'adolescent aurait hurlé à la mort si sa bouche n'était pas envahie de coupures et de blessures. L'intérieur de sa bouche était le seul endroit que Tuséki avait pris grand soin de ne pas guérir. De plus, le sortilège de Bloclang semblait impossible à briser. Et dans la salle, personne ne semblait dupe non plus. Mais également personne ne semblait y accorder quelconque forme d'attention. Georges rangea son mouchoir dans la poche de sa veste, reniflant bruyamment.

« Je vous prie de m'excuser... Mais cet individu... Cet homme, si je puis véritablement employer le terme, n'a plus une once d'humanité en lui. Il est probable qu'il n'en a d'ailleurs jamais eu. Cela se voit dans ses yeux... La bestialité, la soif de sang... Par Merlin... Pardonnez-moi. Il apparaît qu'il est fort habile pour dissimuler sa vraie nature aux yeux du monde. Il ne regrette rien, ne vous y trompez pas. Azkaban serait bien trop douce pour lui. Chaque souffle, chacune de ses respirations, chacun des battements de son cœur, sont dirigés à l'encontre de notre monde. Il nous hait. D'une force incommensurable. Nous avons invité un monstre dans notre sanctuaire, et il a causé des dégâts proprement... Irréparables. Ingratitude, violence et cruauté définissent cet individu. Si vous l'aviez vu... Ce jour-là... Il rugissait, hurlait, un homme ne peut produire un tel son, je refuse de m'y résoudre. »

Blablabla Un bruit de tissu, Georges venait de pointer du doigt le reste de la famille Harrison, sur le banc de la partie civile, face à Narcisse.

« Une famille brisée ! Regardez les blessures de Mesdemoiselles Morrigan et Carry ! Lorsqu'elles se sont jetées sur lui pour le maîtriser... Juste après avoir assisté à la mort atroce de leur mère... Sous leurs yeux... Et ce siège vide, entre vous, Messieurs les juges, autrefois occupé par Dayla... Oh... Cette chère Dayla... Ne vous y trompez pas, messieurs dames les jurés. Ne vous laissez pas abuser. »

Blablabla Son bras s'abaissa, tandis qu'il se tourna lentement vers Narcisse.

« N'ayez point de pitié pour lui, car il n'en aura point pour vous. »

Blablabla Un dernier regard pour le banc des jurés.

« Je m'en remets à vous. »

Blablabla Il fit ensuite demi-tour, dans un froufrou de cape, permettant à Narcisse de croiser le regard de Morrigan et de Carry. L'adolescent les avait déjà rencontrées. Il avait eu la chance de s'estimer toléré par elles et la famille Harrison, en raison de la relation qu'il avait entretenu avec Kelly. Désormais, seules la haine et la soif de vengeance brillaient au fond de leurs yeux. Sa nuque picota, et dans un effort surhumain, il tourna les yeux pour regarder Georges. Il en eu le souffle coupé. Toute la haine des deux filles Harrison était en réalité dirigée contre cet homme. Narcisse en ressentit un soulagement indicible, inexplicable, et puéril. Ce n'était pas moi. Ses cordes vocales voulaient parler, mais ses lèvres sèches demeuraient inexorablement closes. Un raclement de gorge. Le juge Kane reprit la parole.

« Bien... Merci Monsieur Tuséki. Si vous n'avez rien à ajouter, et si la défense est prête, nous allons passer...

- Objection, votre honneur. J'ai ici une pièce attestant que l'avocat de l'accusé n'a pas justifié de son pouvoir de représentation. »

Blablabla Le procureur Lilith s'était levé prestement, reboutonnant sa veste de costume, avant de tendre une feuille au greffier de l'audience. La vision de Narcisse s'obscurcit. Le regard de Georges le transperça de part en part. Ah... C'était donc ça... Cette fameuse surprise. Même son droit à être défendu, le plus basique du monde en droit, même ce principe venait d'être salement bafoué. Cet avocat véreux, incompétent, à peine sorti de l'école, n'en avait cure de lui. Plongé dans la lecture de son journal, les pieds sur la table, ce cas n'était pas son problème. Le Lumos au fond du cœur de Narcisse vacilla. Il ne se voyait plus survivre à cela.

Blablabla Il s'accrochait désespérément à l'idée que tout ceci n'était qu'un affreux malentendu... Une terrible méprise. Mais si son cœur luttait avec l'énergie du désespoir pour ne pas se briser, son cerveau, sa raison, avaient porté le coup de grâce. Il n'était rien. Un pion sur l'échiquier. Il n'était même pas celui que le gouvernement voulait. C'était Honor qu'ils voulaient. Il ressentit, au fond de son être, au plus profond de son inconscient, un soulagement apaisant. C'était lui qui allait mourir, pas sa mère. Elle allait vivre, et tout irait bien. Oui, tout irait bien. Un bruit de papier froissé, le juge rajusta ses lunettes.

« Et bien... Voilà qui est fâcheux. L'accusé souhaite-t-il un nouvel avocat ? »

Blablabla Narcisse aurait pu rire. Rire à en crever. Il savait qu'il ne pouvait pas parler. Georges souriait. Il le sentait, derrière lui, les yeux sur sa nuque qui picotait désormais sans arrêt. Jamais l'adolescent n'avait ressenti une haine aussi profonde et une colère aussi froide qu'envers cet homme.

« L'accusé souhaite-t-il se défendre par ses propres moyens ? »

Blablabla Allez... Arrêtez votre saleté de jeu. Qu'on en finisse.

« Bon. L'accusé ayant renoncé à son droit d'être défendu, les jurés et les juges vont se retirer pour délibérer. La séance est suspendue. »

Blablabla Un soulagement se fit ressentir dans la pièce, tandis que de nombreuses personnes se levèrent. Certaines pour disparaître en coulisse, pour accomplir leur sinistre besogne, et d'autres simplement pour aller prendre un café ou un bol d'air. Narcisse demeurait entouré des deux policiers, baguette en main, tandis que Georges se posta devant lui, les bras dans les dos, rayonnant de triomphe. Pas un mot ne fut prononcé. Il était surprenant de constater à quel point passer deux jours enfermé avec un individu qui nous torture peut nous lier avec ce dernier. Un simple échange de regard suffisait désormais. Toute la haine mutuelle, la colère, le dégoût, le mépris, tout cela fut échangé en un battement de cils.

Blablabla Le temps aussi passa en un battement de cœur. Narcisse n'avait pourtant fermé les yeux qu'un instant. C'est en voyant le bout de la baguette de Tuséki luir qu'il comprit qu'il l'avait endormi le temps des délibérations. Même cela, même cet instant, ce dernier moment de liberté, celui où il était encore présumé innocent, même ce moment venait de lui être arraché. Le corps flottant de Narcisse fut transporté à la barre de témoignage, face aux juges, dans le plus grand silence, tandis que ces derniers s'installaient avec les jurés. Un petit claquement de marteau sur le bois, et le silence se fit.

« Les jurés sont arrivés à un commun accord. C'est donc solennellement que je déclare que les jurés ont décidé, à l'unanimité, de retenir la peine capitale à l'encontre de l'accusé, compte tenu de toutes les charges retenues... »

Blablabla Un sort claqua dans la salle d'audience, faisant vibrer l'air alentour avant de frapper le mur derrière les juges. De multiples autres jaillirent soudainement sans prévenir tandis que les lourdes doubles portes de la salle furent explosées. Dans un nuage de fumée, les deux policiers furent habilement ligotés, une fiole fut projetée à côté de Georges, laissant échapper le gaz étrangleur. Quelques sorts furent catalysés en riposte, mais ils se heurtèrent tous au mur de boucliers des professeurs de Poudlard, menés par une Sixtine Valerion au visage tuméfié, se tenant les côtes, mais raide comme la justice qui venait d'être profanée en ce lieu. Narcisse pensa ressentir une joie sans borne en sentant le sort qui le retenait se rompre tandis que la baguette de la professeure de sortilèges, Sarah Priddy, le retint un instant en l'air pour permettre à Aydan Lynch et Archibald Featherstone de se précipiter à ses côtés et l'éloigner. Mais son organisme était profondément vide, et seuls des frissons puissants l'envahirent alors que sa poitrine devint brusquement douloureuse. Elina Montmort s'approcha de Georges qui luttait contre le gaz étrangleur. Ce dernier le dissipa en dégainant sa baguette, le visage rouge de colère.

Blablabla Carry et Morrigan hésitèrent un instant, mais Rafael Mason et Lancelot O'Lake les dissuadèrent de leur baguette, rejoints en renfort par Jae Dawson et Magdaléna Xarinez, jonglant avec deux autres fioles d'une potion inconnue. Tuséki grondait de rage, sa poitrine se gonflant et s'affaissant sous sa respiration fulminante. Sixtine se positionna entre Narcisse et lui, avant de le pointer de sa baguette, un sourire mauvais sur les lèvres.

« Objection, votre honneur. »

Blablabla Un silence de quelques instants se répandit, tandis que le rapport de force venait soudainement de s'inverser. Les marques sur les vêtements des professeurs indiquaient qu'ils s'étaient probablement battus sur le chemin, empêchés par les protections magiques de transplaner directement ici. Georges maintenait sa baguette dressée à l'encontre de Sixtine, mais ce dernier était pris en tenaille par la directrice, qui le scrutait attentivement. Tuséki serra les dents, dévoilant un rictus enragé.

« Comment OSEZ-VOUS ?! Comment osez-vous débarquer en ce lieu ?! Vous qui avez hébergé et éduqué un meurtrier ? Comment osez-vous vous élever contre une décision de justice ?! Décision rendue sur des preuves, des preuves solides ! Et les jurés avaient rendu leur décision, vous savez ? Ce procès est clos !

- Épargnez-moi vos sifflements désespérants. Votre honneur... »

Blablabla Sixtine tendit sa main libre, sa baguette toujours braquée sur Georges. Elle tenait une petite fiole en verre, emplie de ce qui semblait être des filaments grisâtres, scintillants dans la bouteille.

« Je souhaiterais ajouter une pièce au dossier. »

Blablabla Elle projeta la fiole sur le sol, brisant le verre, laissant s'échapper les souvenirs. S'affichant alors dans un nuage de fumée de grise, des images et des sons commencèrent à devenir discernables. Narcisse reconnut la scène. Son salon apparut. Et au milieu de ce salon, lui, Sixtine, Georges et d'autres hommes. Il revit Sixtine se faire mettre à mal par l'homme, et le discours de Georges était clairement audible. Toute la salle retenait son souffle, les journalistes, seuls épargnés par le chaos ambiant, notaient, accompagnés de leur plume à papote pour ne pas perdre une miette de ce qui se passait sous leurs yeux.

« Comme vous pouvez le constater, Narcisse Brando ne peut pas être responsable de l'assassinat de Dayla Harrison, puisqu'il était avec vous, Tuséki. »

Blablabla Si au début, les narines de Georges s'évasèrent tandis que les rumeurs montaient doucement parmi les jurés, il reprit rapidement contenance. Un sourire mauvais aux lèvres, il tourna son regard vers Sixtine.

« Je n'appelle pas cela une preuve, madame. »

Blablabla Dans un mouvement de cape, il se tourna vers les juges, les bras grands ouverts, la baguette toujours orientée vers Sixtine.

« Messieurs les juges, vous n'êtes pas sans savoir que Madame Valerion est professeure de Défense à Poudlard, en plus d'être une créatrice de sorts ! Rien de plus facile, pour elle, que de modifier des souvenirs, vous ne pensez pas ? »

Blablabla Les juges et les assesseurs murmurèrent, hochant la tête, les jurés firent de même. Le cœur de Narcisse se serra, toute l'attention était portée sur l'interaction entre les membres de la cour. Sixtine eut un sourire triomphant, penchant la tête sur le côté.

« Il ne s'agit pas de mes souvenirs. Mais de l'un de vos hommes de main, fraîchement collectés de son cadavre après que vous ayez lâchement kidnappé mon élève !

- MENSONGES ! C'est impossible ! Un tel sort n'existe pas, et vous le savez !

- Le croyez-vous vraiment ? »

Blablabla Narcisse n'en revenait pas. Jamais il n'avait vu le moindre doute passer sur le visage de Georges. Et en cet instant, il le vit. Le doute. La crainte. L'impression que quelque chose ne se déroulait pas comme il l'escomptait. Et l'adolescente en ressentit une satisfaction farouche, tandis qu'il se redressait sur ses jambes tremblantes, soutenu par ses professeurs. Georges recula d'un pas, ses dents grinçants les unes contre les autres. Sixtine ne lui laissa pas le temps avant de reprendre.

« Il est possible que lors de votre séjour en prison, quelques sorts aient été inventés... Vous ne pensez pas ? Tsk tsk tsk. J'ose espérer que vous allez rattraper votre erreur et corriger votre version des faits, n'est-ce pas ?

- Maudite... »

Blablabla Les juges apparurent à leur tour désemparés. Georges leur jeta un regard, le visage rougeoyant de colère. Les jurés n'avaient plus l'air si certain de ce qu'ils faisaient. Ce n'était pas par déontologie qu'ils se sentaient mal. Même Narcisse le perçut. Ils sentaient tout simplement les choses leur échapper. Ils perdaient le contrôle, et le plan apparemment si brillant de Tuséki présentait ses premières failles. Des étincelles de magie crépitèrent de la baguette de Georges, Elina pointa à nouveau la sienne.

« N'y pensez même pas. »

Blablabla La nuque de Narcisse picota. Le temps sembla se figer. Ses yeux s'écarquillèrent, tandis que les picotements s'étendaient jusqu'à ses omoplates. Des frissons l'envahirent. Il ouvrit la bouche, se déchirant les lèvres, tentant d'échapper au soutien de ses professeurs. Ses genoux cédèrent sous son poids.

Blablabla Un bruit métallique retentit sur le sol pavé de la salle d'audience. Un ange passa, puis une détonation retentit, aveuglant chacune des personnes présentes dans la pièce. Narcisse devint aveugle et sourd le temps d'un instant. Par l'une des fenêtres donnant sur une pièce adjacente, un déluge de feu s'abattit soudainement. Les balles volaient sans cesse, sans distinction. Seule la zone où se trouvait Narcisse semblait être épargnée. Ce furent Georges et ses alentours qui reçurent le plus de balles. Ce dernier les para sans difficulté, pareillement à Sixtine et Elina, les renvoyant plus ou moins aléatoirement, tandis qu'elles atteignaient le sol en fumant. Certains furent touchés directement. Des membres du jury s'effondrèrent, un juge poussa un grand cri en se tenant l'épaule, couvert par son camarade qui dégaina sa baguette. Carry et Morrigan ne perdirent pas une seconde, leurs protections semblant infranchissables. Alors que le déluge de feu cessa, deux autres grenades touchèrent le sol en tintant. Fumigène et aveuglante.

Blablabla L'instant suivant leur détonation, une silhouette bondit au travers de la fenêtre brisée, atterrissant aux côtés de Narcisse, se plaçant entre lui et tous ceux qui l'entourait. Honor se tenait debout, les cheveux attachés en queue-de-cheval haute, tenant dans chacune de ses mains un glock. Elle ne dit pas un mot, se contentant d'armer le chien de ses armes. Narcisse bondit en avant, pour se placer face à elle, les bras ouverts, faisant barrage de son corps, tandis que toutes les baguettes se pointèrent soudainement dans leur direction, à l'unisson. Seuls Georges et Sixtine continuaient de se tenir mutuellement en joue.

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02 mai 2023, 09:32
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Sommaire
CHAPITRE QUATORZE
Reducio
Blablabla Narcisse avait le souffle court, la poitrine et les jambes douloureuses. Ses muscles étaient endoloris, ses articulations remplies de sable, sa bouche sèche comme du parchemin fendillaient ses lèvres craquelés qui laissaient perler des gouttes de sang. Il faisait face à sa mère, la tête baissée, l'air de ses respirations raclant douloureusement sa gorge, maintenant ses bras écartés malgré la douleur de ses épaules, malgré ses tremblements. Son corps entier tremblait, presque convulsivement, ses genoux voulaient céder, mais il s’accrochait, serrant les dents. Pas maintenant, hors de question. Honor demeurait parfaitement silencieuse. Son regard était passé en un éclair de son fils aux ennemis qui l'entouraient, et ses yeux noisette s'étaient étrécis tandis que ses doigts enserrèrent puissamment la crosse de ses armes. L'une pointée directement sur Georges, et l'autre sur la cible la plus proche : Archibald. Aydan était allongé sur le sol, projeté par l'arrivée d'Honor, et il tentait de se relever péniblement. Elina pointa la tête d'Honor.

« Déposez vos armes madame. »

Blablabla Le canon pointé sur Georges ne bougea pas, mais elle appuya celui dans son autre main sur le front d'Archibald. Ses yeux ne cillaient pas. Sa colère irradiait au travers de chacun des pores de sa peau, la rendant plus imposante, plus grande, plus intimidante chaque seconde qui passait. Elle fit glisser ses pieds sur le sol poussiéreux.

« Narcisse, avec moi. On y va.

- N... Non...

- Je crains que vous n'alliez nulle part, madame. Je répète : déposez vos armes.

- ARrêtEZ ! »

Blablabla La voix de Narcisse se brisa. Une quinte de toux caverneuse le saisit brusquement, le faisant s'effondrer sur ses genoux. Honor gardait son arme pointée sur Archibald, mais plia immédiatement les genoux pour l'empêcher de tomber avec l'autre bras, les dents serrées. Le cliquetis du chien retentit alors qu'elle pressa l'arme sur la tête de Featherstone.

« Si vous bougez, il meurt.

- Maman arrête ! Pitié... Arrête... S'il te plaît... »

Blablabla Honor avait pressé le canon de son glock sur le front du sous-directeur, répandant le malaise dans la salle. Georges et Sixtine se gardaient toujours en joue, leur immobilité ne tenant qu'à un souffle. Narcisse s'était agrippé aux épaules de sa mère, et il tenta de faire glisser ses mains sur les siennes, avant de tirer aussi fort qu'il le put. Il voulait qu’elle lâche ses armes, il ne voulait pas qu’elle tue quelqu’un. Honor ne bougea pas d'un iota, le regard toujours fixé sur Elina. Un sanglot secoua Narcisse, mais aucune larme ne coula. Personne n'osait bouger, de peur de causer une catastrophe. Les respirations étaient comptées, calculées, mûrement dissimulées. Lancelot s'était agenouillé aux côtés de Magdaléna, blessée au ventre, respirant difficilement, la soignant discrètement. Morrigan avait mis un bras en travers de Carry, pour la retenir. Ces deux dernières se seraient jetées sur Honor sans la moindre hésitation si Jae et Rafael ne s'interposaient pas face à elle, leurs baguettes pointées à leur encontre. Sarah se tenait en retrait, le bras le long du corps, prête à décocher un sortilège à la première occasion. Narcisse inspira un grand coup, la voix brisée par l'émotion et les tortures.

« Arrêtez... Tous, je vous en prie... S'il vous plaît... »

Blablabla La nuque d'Honor picota, et dans un cliquetis métallique, son viseur passa de la tête d'Archibald à celle de Georges tandis qu'elle croisa son bras sur son ventre pour garder en joue le sous-directeur, au niveau du plexus solaire. Narcisse le fixait avec désespoir, l'implorant de ne pas bouger. Les mains de l'adolescent tentaient toujours vainement de forcer sa mère à baisser les armes, continuant de sangloter. Un rire retentit. Discret et profond au début, il gonfla, devenant de plus en plus fort au fil des secondes. Bien malgré eux, chacun tourna la tête dans sa direction. Un rire caverneux, satisfait, narquois, dégoulinant de fierté et de mépris. Georges Tuséki, pointant toujours sa baguette sur Sixtine, rigolait à gorge déployée. Sa main libre désigna Honor de l'index.

« HOHO ! Comme c'est adorable ! La mère meurtrière vient à la rescousse de son bâtard de fils ! Regardez-la, regardez-la ! La brillante militaire moldue ! Celle que vous craigniez, vous autres messieurs les juges et les jurés ! Regardez-la, qui vient se jeter tout droit dans la gueule du dragon...

- Monsieur Tuséki ! Qu'est-ce que c'est que cette fantaisie ?! J'exige une explication ! Et vous autres ! Tous autant que vous êtes ! Je vous somme de baisser vos armes SUR-LE-CHAMP ! Vous êtes dans l'enceinte du Consilium par Merlin ! Avez-vous la moindre idée de la quantité de lois que vous enfreignez en cet instant !? »

Blablabla Tout se passa très vite. Georges détourna brusquement sa baguette de Sixtine, qui jeta immédiatement un sort à la figure de l'homme. Mais ce dernier agit plus rapidement que l'éclair, et alors qu'il décochait le sort sur le juge Kane, stupéfixié, celui de Sixtine fut absorbé par la main nue de Tuséki. Il serra les doigts de la professeure de Défense, jusqu'à ce qu'un craquement sec retentisse. Sa main plia le bras de Sixtine dans un angle peu naturel, la forçant à s'agenouiller dans un craquement d'os. Valerion serra les dents, refusant de crier, fixant Georges d’un regard plein de haine. Elina et tous ceux hors de la menace directe des armes d'Honor pointèrent leurs baguettes sur lui. Il expira longuement, et un mince filet de fumée bleuâtre s'échappa de sa bouche, tandis qu'il lâchait la main de Sixtine en soupirant. Sa baguette brisée tomba au sol. Elina se positionna entre les deux, posant sa baguette sur la gorge de Tuséki.

« Donnez-moi une seule raison de ne pas vous réduire en cendres, là, de suite.

- Allons... Allons ! Mesdames, messieurs ! Vous avez perdu la tête ! La seule véritable ennemie dans cette pièce, c'est cette moldue !! Sa simple présence ici est un affront ! Revenez à la raison, je vous en conjure ! »

Blablabla La pointe de la baguette d'Elina pressa la jugulaire de Georges, qui, malgré la différence de taille, ne montrait pas le moindre signe de peur. Il sourit largement de toutes ses dents. Un cliquetis métallique retentit, et les baguettes revinrent sur Honor, qui se tenait toujours derrière Narcisse, ce dernier s'était retourné pour faire face aux autres, le visage tiré, les traits fantomatiques. Sa respiration était plus pénible que jamais, et il observait Sixtine se faire éloigner physiquement par Sarah, qui s'était approchée sous la surveillance d'Honor. Elle se débattait, mais sa baguette avait été brisée par la poigne de Georges, ainsi que ses doigts et son bras. Sarah ne la laisserait plus s'exposer, utilisant magie et mots pour lui faire entendre raison.

« Rassurez-vous Miss Valerion. Tout est sous contrôle. Miss Montmort, vous devriez reculer, un moment d'inattention et...

- Je sais. Ne vous inquiétez pas. »

Blablabla Le désespoir de Narcisse grandissait, que pouvait-il faire ?! Après que Georges soit arrêté, qu'allait-il advenir de sa mère ? Il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose... Il fallait qu'il la défende, il fallait qu'il explique. Son cerveau filait à mille à l'heure, ne tenant pas compte de la faiblesse de son corps. Sa voix croassante retentit de nouveau.

« Arrêtez... C'est... C'est un malentendu... Pas vrai ? »

Blablabla Il se tourna vers sa mère, posant ses mains sur ses joues pour la regarder dans les yeux. Cette dernière continuait de fixer Georges, les doigts sur la détente.

« Maman... Pose ça... C'est pas toi, hein ? Hein, c'était pas toi ? C'était une erreur... C'était une erreur. Dis-leur... »

Blablabla Le visage d'Honor était gravé dans la pierre. Narcisse serra la tissu de son uniforme, collant sa tête à sa poitrine.

« Il faut que tu leur dise... »

Blablabla Sixtine s'était redressée, mains et bras attelées par Sarah, avant que cette dernière ne pointe à son tour sa baguette sur la mère de Narcisse. La professeure de Défense s'approcha lentement, les mains levées en signe d'apaisement. Honor glissa son viseur sur elle. Narcisse s'agrippa à son bras, la suppliant désespérément.

« Brando... Lâchez-la... Ne laissez pas vos émotions...

- LA FERME !! »

Blablabla Il inspira longuement, compulsivement, retenant ses sanglots qui le frappaient de plein fouet. Ses yeux plongèrent dans ceux de Sixtine, ses mains toujours agrippées au bras de sa mère, faisant barrage de son corps du mieux qu'il pouvait. Un petit silence passa, elle le regarda d’un air attristé, presque consterné.

« Arrêtez... C'est pas elle. C'est pas elle... »

Blablabla Narcisse se mit à trembler plus violemment, il secoua la tête, manquant de perdre pied, refusant d'admettre l'évidence, qui pourtant était sous ses yeux. Un nouveau rire retentit, étouffé rapidement par la pointe de la baguette d'Elina.

« Hoho... Ohohoho... Comme c'est pathétique. Oh, vraiment, j'aurais envie de pleurer. Le savez-vous madame Brando, que je connais bien votre fils ? Je le connais par cœur même... Et il a un beau fond... Un très beau fond. Ses cris de douleur étaient particulièrement délicieux à entendre, du miel pour les oreilles. Argh...

- Surveillez votre langue. »

Blablabla L'instant suivant, Narcisse n'eut plus peur pour sa mère, mais de sa mère. Il sentit sa colère irradier, comme un brasier, menaçant de consumer tous ceux l'entourant. L’air les entourant vibra doucement, les battements du cœur d’Honor secouaient le corps de Narcisse. Son arme quitta le plexus d'Archibald, et l'autre dévia de la tête de Sixtine, pour se diriger lentement vers celle de Georges.

« Baissez vos armes madame ! Miss Priddy, éloignez Narcisse. Mister Lynch, désarmez-la.

- NON ! »

Blablabla L'adolescent s'agrippa de nouveau à sa mère, tandis que la baguette de Sarah se dirigeait vers lui. Et à partir de là, tout se déroula en quelques secondes.

Blablabla La baguette de Morrigan fendit soudainement l'air, expulsant Rafael sur plusieurs mètres, une giclée de sang pulsant derrière lui, tandis que Carry frappa sans prévenir Jae avec le sortilège de la mort. Les profs furent pris par surprise, déstabilisés par le soudain accès de violence des filles Harrison. Honor fit glisser son glock dans sa main gauche à la vitesse de l'éclair, tirant une seule balle, qui fendit l'air pour aller se loger directement dans la gorge de Morrigan. Lancelot stupéxia Carry. Sixtine se jeta sur Narcisse, pour tenter de l'éloigner d'Honor, tandis qu'Aydan et Sarah levaient leurs baguettes vers cette dernière. Les yeux de la professeure de sortilèges étaient embués de larmes, son visage déformé par la colère. Elina, quant à elle, n'eut qu'un moment d'inattention. Un seul, un tout petit, une infime et brève demi-seconde durant laquelle ses yeux se détournèrent de Georges.

Blablabla Ce dernier fut vif comme la foudre, les réflexes et la force accrus par sa potion, ses veines bleutées pulsant sous sa peau. Il la frappa bestialement avec son avant-bras, usant de tout le haut de son corps pour la projeter sur plusieurs mètres avant qu'elle ne s'écrase contre le banc des accusés. Seul Narcisse n'avait pas quitté l’homme des yeux, s'agrippant à sa mère pour la protéger de toutes ses forces. Il ouvrit la bouche pour crier, prévenir, mais Georges était beaucoup trop rapide. Sa baguette fendit l'air, pointant Narcisse et sa mère dans le même geste, alors que son visage se fendit d'un sourire carnassier, illuminé par les flammes dévorantes qui sortirent de sa baguette. Sarah dut dévier son sort pour éloigner Sixtine et Aydan, mais Narcisse et Honor ne purent s'écarter.

Blablabla Le rire de Tuséki accompagna le flamboiement de l'air, tandis que l'immense serpent de son Feudeymon fondit sur les Brando. Narcisse écarquilla les yeux, entrouvrant la bouche alors que ses mains s'agrippaient aux bras de sa mère, qui commençait à peine à réagir à cette menace en pivotant ses armes. Elle tenta de le projeter sur le côté, un bras enserrant la poitrine de son fils.

Blablabla Ce fut un éclat de voix qui réveilla Narcisse. Celle de sa mère. Il l’entendit crier de rage, perçant le sifflement de ses oreilles. Une étincelle embrasa son cœur. Ses yeux prirent une teinte blanchâtre et les picotements de sa nuque cessèrent. Son visage s'apaisa, sa respiration se stabilisa, le temps ralentit. Il se campa solidement sur ses pieds. Il sentait qu'il touchait quelque chose du bout des doigts, dans les cachots de Georges, avant que cette impression ne soit maintes et maintes fois balayées par les tortures de l’homme. L'adolescent avait pu observer, durant ses longues heures de tortures avec Tuséki, que plus il souffrait, plus sa perception des choses devenait affûtée, plus sa concentration devenait précise. Il sentit ses doigts picoter à leurs tours. Jeter des sorts sans baguette était tout un art. Tout s’emboîta parfaitement. Rien n’était impossible. Les battements de son cœur résonnèrent à ses oreilles alors qu’il sentait sa magie pulser en lui. En cet instant, il se sentit capable de jeter n’importe quel sort, malgré l’absence de sa baguette. La privation l’avait endurci, sa concentration était totale, ses émotions forçant les portes de son cœur. Il voyait tout, ses yeux désormais presque blanc sous la surcharge de magie qui affluait en lui. Il voulait protéger tout le monde, personne n'allait mourir.

Blablabla Sa main se leva par elle-même, grande ouverte, tel un bouclier infranchissable, et de sa paume jaillit un grand écran blanc, en l'espace d'un battement de cils. Son cœur allait exploser, sa poitrine le brûlait, il manqua de perdre connaissance alors que le bouclier l'entoura, sa mère et lui. Mais il refusa d’abaisser le bras. Le sort de Georges les frappèrent violemment, de plein fouet, et ils furent catapultés à l'autre bout de la pièce, emportés par les anneaux du serpent de feu géant. Si le bouclier les avait sauvé d’une carbonisation instantanée, il éclata brusquement, telle une bulle de savon, et son bras se perdit au milieu des flammes. Une douleur indescriptible électrisa l’entièreté de son bras avant de s’étendre dans tout son corps. Sous l'onde de choc de cet éclatement, son bras fut repoussé, ainsi que les flammes, durant une infime demi-seconde. L'adolescent sentit ses forces l'abandonner, plongé dans un abysse de souffrance inextinguibles. Mais il se trompait, ses forces ne l'abandonnaient pas. Elles... glissaient ? Elles le quittaient, certes, mais en aucun cas pour être éparpillées aux quatre vents.

Blablabla Il voulait protéger tout le monde. Sa mère devait vivre. Il voulait se sacrifier pour elle. Toute son attention et sa puissance magique ne furent concentrées qu'en ce but, alors que dans son dernier souffle de conscience, il affûta sa volonté pour la graver dans la pierre. Il pensa à son père.

Blablabla Une explosion de puissance fit trembler la pièce. Le serpent de feu bondit sur eux, les engloutissant. Georges éclata d'un rire caverneux en savourant sa victoire, les bras ouverts, tandis que les professeurs ne pouvaient détacher leurs yeux de la scène effroyable qui se déroulaient devant eux.

Blablabla Le sort consumait Narcisse et sa mère, les dissimulant entièrement au cœur du brasier. Puis, après quelques respirations, un point gris lumineux apparut au milieu des flammes. Vacillant au départ, il devint de plus en plus brillant. Tuséki s’étouffa sur son rire, qui mourut. Les flammes tournoyaient sur place, s'effaçant là où la lumière grise s'aviva considérablement, incroyablement aveuglante. La scène qui apparut soudainement au milieu des flammes qui se dissipaient mit à genoux la moitié de la salle, fit reculer les autres, et quelques uns s’évanouirent carrément.

Blablabla Honor se tenait accroupie, tenant le corps inerte de son fils avec son bras gauche. Sa main droite, brandie face à elle, diffusait un bouclier gris luminescent d’une épaisseur et d’une taille démesurée qui l’entourait, Narcisse et elle. Ses cheveux relâchés étaient ballottés par l’air chaud des flammes, balayant son visage. Ses yeux étaient déterminés, ses lèvres serrées, son corps faisant office de barrage à celui de Narcisse pour le protéger, le sort semblant ne jamais vouloir cesser. Puis les flammes disparurent, et le bouclier se résorba, disparaissant à l'intérieur de l'alliance d'Oscar, qui luisait d'une aura argentée. Il vibra autour de son annulaire, avant de reprendre son apparence d'origine. Le gant de sa main droite d'Honor s'était entièrement déchiré, laissant apparaître ses doigts brûlés.

Blablabla La surprise fut absolue, et même Georges manqua une respiration.

« C'est... C'EST IMPOSSIIIIIIIBLE !! »

Blablabla Honor fut la seule à profiter de cette surprise, et changeant son arme de main en un éclair, elle braqua le canon sur Tuséki, le visage sans expression, avant de presser la détente.

« Narcisse. »

Blablabla La balle perça l'air à 400 mètres par seconde, atteignant Georges en pleine figure. Sa tête bascula en arrière. Ses mains trouvèrent par réflexe son visage, alors qu'il poussait un hurlement de douleur qui fit vibrer l'air, tombant à genoux, du sang s'écoulant d'entre ses doigts. Honor serra les dents, s'apprêtant à tirer de nouveau : elle avait tremblé. Elle était épuisée, fébrile, se mettant soudainement à suer à grosses gouttes.

Blablabla Des claquements de fouet résonnèrent au milieu du chaos, les baguettes se dressèrent à nouveau.

« Posez tous vos armes ! Par ordre de Drago Malfoy ! Posez tous vos armes sur le champ !! »

Blablabla Narcisse rouvrit les yeux, prenant une inspiration comme si c'était la première de sa vie. Ce bruit, c'était le transplanage. Les protections anti-transplanage avaient disparu ! Il se redressa, s'agrippant au col de sa mère, fermant les yeux. L'adolescent s'était déjà entraîné à transplaner, mais n'avait pas eu le temps de bien s'y préparer. Il devait réussir, maintenant. Les sorts commencèrent à voler autour d'eux, les mots les remplaçant peu à peu, les secondes lui étaient comptées. Sa mère brandissait à nouveau son arme, mais il voulait juste être ailleurs, loin, le plus loin possible d'ici. Un endroit caché, un endroit secret. Où sa mère et lui seraient en sécurité. Il fallait qu'ils partent.

Un claquement de fouet retentit, et un sort destiné à immobiliser Narcisse et sa mère frappa le sol à l'endroit où ils se trouvaient il y a encore un battement de cœur.

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2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart

03 mai 2023, 17:09
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Sommaire
CHAPITRE QUINZE
Reducio
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Blablabla Narcisse ouvrit péniblement les yeux. L'impression d'avoir du sable sous les paupières lui arracha une grimace de douleur. Il faisait sombre. Il se frotta les yeux avec sa main droite, avant de cligner des yeux. Il faisait toujours sombre, et il voyait flou. Une silhouette était penchée au-dessus de lui. La sensation qu'on lui caressait les cheveux remonta lentement à son système nerveux. Il plissa les paupières, tentant de s'adapter à l'obscurité. Pourquoi voyait-il flou ?

« Il fait nuit. »

Blablabla Ah, voilà pourquoi il voyait peu. C'était ça, n'est-ce pas ? La voix de sa mère le rassura. Elle était vivante, et en sécurité, elle était avec lui, tout allait bien. Mais pourquoi voyait-il flou ? Sa main droite sur son œil, il voulut lever la gauche pour se frotter l'autre œil.

Aucune réaction.

Blablabla Une sensation glaciale se répandit à l'intérieur de sa poitrine. Son cœur manqua un battement. Vous savez, cette sensation que l'on ressent lorsque l'on touche une dent qui bouge du bout de la langue, ou lorsque l'on manque une marche d'escalier. Cette même impression de chute intérieure, comme si l'on était précipité hors de son corps, avant d'y être réinséré de force. Narcisse prit une grande inspiration, avant de porter sa main à son bras gauche. Il ne trouva rien. Sa salive passa difficilement dans sa gorge serrée, son palpitant accéléra, et il tourna la tête pour regarder dans la direction où aurait dû se trouver son bras. Il n'avait plus de bras gauche. Et la douleur arriva. Une grande convulsion tendit soudainement tout son corps, la bouche grande ouverte, voulant crier, mais incapable de produire le moindre son.

Blablabla Les bras de sa mère l'enserrèrent fermement, l'ancrant à la réalité. Elle serrait les dents, lui caressant les cheveux et l'épaule, l'empêchant de définitivement perdre pied. Entre les respirations convulsives de son fils, elle lui murmurait des mots.

« J'ai fait ce que j'ai pu pour arrêter l'hémorragie. Mais je n'ai rien pour la douleur. Tu vas devoir serrer les dents. »

Blablabla Il se détendit brusquement, serrant les dents, son dos touchant brutalement le sol caillouteux sur lequel il était allongé. Sa main empoignait son moignon. Une coupure nette, et dans un souffle de douleur, il comprit pourquoi cela était arrivé. Le transplanage. Il avait été désartibulé. Par réflexe, sa main droite palpa le reste de son corps tandis que la panique le gagnait lentement. Honor posa sa main sur son front.

« Tu n'as rien d'autre. Rien de récent en tout cas. »

Blablabla Sa voix était grave, rauque, sous-tendue d'une émotion renfermée. Elle n'avait jamais eu aussi peur de sa vie pour lui. Mais il voyait toujours flou, avait-il également perdu la vue à cause de son mauvais transplanage ? De quelles autres séquelles souffrirait-il ? Il tenta de se raccrocher à ce qu'il pouvait pour ne pas sombrer : son bras avait déjà été carbonisé par le sort de Tuséki. Le Feudeymon ne lui était pas inconnu, et il savait qu'il aurait continué de ronger son membre jusqu'à remonter le long du corps. Au final, ce désartibulement lui avait sauvé la vie... Mais difficile de se sentir satisfait en cet instant. Honor toussa, et des gouttes de sang perlèrent de sa bouche. Les yeux de Narcisse s'écarquillèrent soudainement. Il se redressa en poussant un grognement de douleur, avant de se retourner vers sa mère, accroupi face à elle. Honor bascula en arrière, se tenant le flanc. Sa tenue était rouge de sang.

« Maman !! »

Blablabla Narcisse voulut appuyer sur la blessure, mais déséquilibré par l'absence de son bras, il tomba lourdement sur elle. Les bras puissants de sa mère le rattrapèrent habilement. La main restante de l'adolescent vint agripper les vêtements d'Honor, son visage plongé dans ses cheveux.

« Je suis désolé... Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon... C'est ma faute... C'est ma faute... J'ai mal transplané. Je voulais juste nous sortir de là... Pardon...

- Ce n'est rien. »

Blablabla Honor lui tapota le dos, expirant doucement, avant de sourire tendrement.

« Ce n'est rien. Tu as réussi à nous faire sortir.

- Parle pas... Attends. »

Blablabla Les yeux embués de larmes, Narcisse se recula avant de s'assoir maladroitement face à elle. Il déposa sa main sur la blessure de sa mère. Elle grimaça, serrant les dents, avant de détourner les yeux en direction du feu qui crépitait à côté d'eux, résonnant à l'intérieur de la petite grotte dans laquelle ils se trouvaient. Narcisse sentit la chaleur brûlante émaner de la blessure qui palpitait lentement.

« Hrm. J'ai déjà cautérisé ce que je pouvais.

- Tais-toi ! »

Blablabla Il reprenait difficilement sa respiration, tentant d'insuffler toute sa magie dans le corps de sa mère. Il visualisa la blessure, sentit la douleur. Il en oublia de respirer. Sa main glissa sur le vêtement chaud. Il hoqueta dans un sanglot tandis que sa main tremblait. Son regard croisa celui de sa mère. En prenant une grande inspiration, il se gifla violemment. Les tremblements cessèrent, sa vision se clarifia un peu. La douleur s'estompa, il reprit le contrôle de son corps. Une grande expiration, et il reposa sa main sur la blessure.

« Vulnera Sanentur. »

Blablabla Narcisse avait déjà essayé de jeter ce sort. Plusieurs fois. Sans réel succès. Ce sort était d'un tout autre niveau, surtout sans baguette. Toutefois, les circonstances étaient différentes aujourd'hui. Ses yeux s'illuminèrent de blanc, sa vision redevint floue, et il sentit sa mère pousser une expiration de soulagement. Sa magie se déversait fluidement entre lui et le corps d'Honor, alors qu'il contrôlait la moindre fibre de son pouvoir. Grignotant ses faibles réserves pour la soigner, l'adolescent était à bout de souffle, et ne put totalement la guérir, mais il avait au moins réparé ce qu'il pouvait. Il s'effondra sur le sol, son bras sous sa tête, le visage ruisselant de sueur. Un long silence s'installa, simplement perturbé par les crépitements du feu et le bruit du vent à l'extérieur.

« Où est-ce qu'on est ?

- Au sommet du mont Ben Macdhui. Je ne pensais pas que l'endroit t'avais marqué à ce point.

- Ah... Je vois... »

Blablabla Narcisse n'avait été à cet endroit qu'une seule fois dans sa vie. Avec ses parents. Il y a des années. L'escalade avait été longue et difficile, mais emplie de rire et de bonne humeur, il n'en gardait que des bons souvenirs. Et lorsqu'ils étaient arrivés au sommet, il ne s'était jamais senti aussi entier de sa vie. L'horizon lui tendait les bras, le vent fouettait ses joues, perché sur les épaules de sa mère tandis que son père reprenait son souffle à côté d'eux. Et il riait, il riait aux éclats. Il sourit en se disant que son inconscient avait bon goût. Il se redressa ensuite pour regarder sa mère, et plus précisément sa main brûlée qui portait l'alliance de son père. Cette alliance... L'adolescent n'était pas certain de comprendre entièrement ce qui s'était passé. Ce n'était pas important. Que fallait-il faire à présent ? La réalité le frappa brutalement. Sa mère avait assassiné des sorciers. Ou tout du moins, c'est ce dont elle était accusée. Peut-être que ce n'était pas vrai ?.. Peut-être... Il se redressa, s'aidant de son unique bras pour s'adosser à une paroi, tremblant légèrement. Sa vision était toujours aussi floue, mais il avait l'impression de savoir assurément où se trouvait sa mère.

« Maman... Est-ce que c'est vrai ?.. »

Blablabla Seul un silence assourdissant lui répondit. Durant plusieurs secondes, pas un souffle d'air ne passa dans la grotte. Une bûche craqua sous la chaleur.

« Tu sais déjà que oui. »

Blablabla Le visage de Narcisse se tordit de douleur un instant. Il l'avait vu... Il avait vu ce qu'elle avait fait. Il l'avait vu abattre Morrigan, et il avait vu le cadavre de Dayla. Au fond de lui, il savait déjà. Les vannes de son cœur qu'il tentait vainement de maintenir fermées cédèrent, craquant sous le poids de l'indicible vérité. Sa mère était responsable. Il serra les dents jusqu'à les faire crisser. Sans un bruit, Honor se leva en se tenant le flanc, chancelante, et elle commença à s'éloigner. Les poings de Narcisse se serrèrent.

« Et maintenant ?? On fait quoi, maintenant ?! »

Blablabla Elle s'arrêta, mais ne se retourna pas.

« Toi, tu ne fais rien. Tu restes en sécurité. Tu continues de vivre, et moi je...

- Tu vas faire quoi ?! Combien de personnes t'as tué ?! Combien tu vas en tuer ? Pourquoi ? Pourquoi t'as fais ça ?! »

Blablabla S'aidant du mur derrière lui, Narcisse se redressa lentement, péniblement, tout aussi chancelant que sa mère. Les ombres blanches de ses pupilles tournoyaient lentement, tel un métal en fusion doté de sa volonté propre. Honor ne se retourna toujours pas, puis referma la fermeture éclair de sa combinaison.

« Reste ici. J'enverrai quelqu'un pour te récupérer.

- Va te faire foutre maman ! »

Blablabla Le temps d'un souffle, et il se retrouva soudainement devant elle, en un éclair. Il n'était pas certain de comment il avait fait. Un mélange entre le mouvement physique et la magie. Les cailloux crissèrent sous ses chaussures alors qu'il apparut face à sa mère. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas vu ainsi ? Elle le dépassait toujours de quelques petits centimètres. Son cœur se déchira lorsqu'il constata qu'il n'arrivait toujours pas à la voir clairement. Jamais il ne l'avais défié ainsi, mais main empoigna d'elle-même le col de la tenue d'Honor, son regarde plongé dans ce qu'il espérait être celui de sa mère. Honor baissa les yeux pour le regarder.

« Ils ont tué ton père, Narcisse. Et d'autres également. Et bientôt ils te tueront aussi, et tous ceux qui sont comme toi. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne s'en prennent ensuite aux gens qui ne font pas partie de leur monde.

- T'es qui.. T'es qui pour savoir ça ?! T'es qui pour décider de ça ? C'est pas à toi de choisir qui doit mourir ou pas !

- Quelqu'un doit le faire. Personne d'autre ne l'a fait. »

Blablabla Elle prit la main de Narcisse, le forçant à la lâcher. Malgré sa blessure, elle disposait encore d'une extraordinaire réserve de forces. Elle le poussa doucement sur le côté, mais l'adolescent resta campé sur ses pieds, avant de se dégager de son étreinte et de la pousser brusquement de la paume de la main. Mais Honor ne broncha pas, et il manqua de perdre l'équilibre. Il reprit convulsivement sa respiration, rendue irrégulière par son immense colère, avant de relever les yeux. Il avait froid et tremblait, mais sa rage irradiait de lui tel un brasier.

« Et les familles de ceux que t'as tués ? Leurs enfants, leurs frères, leurs sœurs, leurs parents, leurs amis ? Qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer après ?!

- Ils ne risquent rien tant qu'ils ne se mettent pas en travers de mon chemin. »

Blablabla Honor contourna Narcisse pour commencer à descendre la pente, faisant rouler quelques pierres les unes contre les autres qui dévalèrent le versant.

« Et pourquoi est-ce qu'ils auraient moins le droit de se venger que toi ?! Qu'est-ce qui les en empêche ? »

Blablabla Elle se figea, le regard droit devant elle, posé sur la ligne d'horizon. La nuit était claire, la lune reflétait suffisamment de lumière pour pouvoir se repérer.

« Alors dans ce cas, qu'ils ne manquent pas leur coup. »

Blablabla Narcisse demeura interdit un instant, perdant toute force durant une brève seconde alors qu'il entendait sa mère reprendre sa marche.

« Retourne dans la grotte, Narcisse. »

Blablabla Le poing de l'adolescent se serra brusquement, alors que l'adrénaline affluait dans son sang, accroissant les battements de son cœur qui résonnèrent à ses oreilles. Il s'appuya sur ses jambes avant de foncer vers Honor qui se tourna vers lui dans un réflexe, mais l'élan de Narcisse les emporta tous les deux. Ils roulèrent durant plusieurs longues secondes, grognant de douleur, serrant les dents. Honor se débattit mieux que lui, et le tint serré contre elle pour le protéger, ses mains sur sa nuque et sa tête. Elle poussa un léger cri de douleur lorsqu'ils atterrirent sur un terrain plat, tout l'air contenu dans ses poumons violemment expulsé. Du sang gicla de sa bouche. Narcisse ignora la douleur, totalement anesthésiée par la perte de son bras, avant d'immobilier sa mère en s'asseyant sur elle. Il respirait difficilement, mais il voulait qu'elle l'écoute.

« Et la bonté qu'il y avait dans les gens que t'as tués ?! Une minuscule étincelle peut-être, un fragment sporadique de bon, de bien, une part de lumière, aussi fine pouvait-elle être, qui était en eux, tu la fais disparaître pour toujours !

- Tu crois que je n'ai pas accordé assez de seconde chance dans ma vie ?! Le meilleur moyen de protéger les gens qu'on aime, c'est de neutraliser tout ce qui pourrait les menacer ! Et les gens que j'ai tué ont eu bien assez de secondes chances. Chaque jour depuis que tu es à Poudlard j'ai cherché à leur trouver des excuses, des magnifiques excuses que tu leur servais sur un plateau d'argent ! »

Blablabla Dans un mouvement habile des jambes, elle inversa la prise de son fils, portant la main à son épaule pour amortir sa chute alors qu'elle l'immobilisa à son tour au sol. Elle ferma un œil sous la douleur, se retenant de tousser, alors que le sang coula à nouveau de ses lèvres. Ses dents se serrèrent un bref instant.

« Ils ont prouvé chaque jour qui passe que ce monde est dégueulasse ! Je voulais y croire au début, pour toi. Mais ils sont tellement arriérés dans leur petit coin retranché du monde, confortant leurs opinions ignobles sans personne pour les contredire, rejetant tout ce qui est différent d'eux !

- Papa ne voudrait pas ça...

- TU NE SAIS PAS !!! Tu n'en sais rien, rien du tout ! Et moi non plus ! »

Jamais Honor n'avait été si proche de craquer, de fondre en larmes, de tout abandonner. Mais rien que le souvenir de son mari raviva la flamme de sa haine dévorante. Elle accentua sa clé de bras.

« Oscar est mort, Narcisse. Il est parti, pour toujours, il ne reviendra plus jamais. »

Sa tête regardait son fils, brinquebalant de droite à gauche, comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Elle serra les dents, ses yeux s'étrécissant de colère.

« Et tu voudrais que les gens qui l'ont tué puissent vivre sans crainte ?! Sans punition, sans jugement ? Lui, et tant de tes amis, et tu voudrais que les coupables puissent s'en tirer impunément ?!

- Mais si c'est toi qui fait ça, comment tu voudras vivre normalement après ça ?.. Comment tu pourrais ?.. »

Blablabla Honor se redressa soudainement, en soulevant le corps de son fils avant de le repousser loin d'elle. Il manqua de perdre l'équilibre, et se rattrapa de justesse. Honor avait la respiration était courte, ses cheveux étaient défaits, ses vêtements couverts de sang. Elle avait mal, elle avait froid, elle avait peur, elle avait peur pour elle et son fils. Chacun de ses mots lui poignardait le cœur. Alors elle le tua. Utilisant toute la puissance de son esprit, elle condamna définitivement son cœur, se privant de toute émotion pour le restant de ses jours. Elle ne pouvait pas abandonner. Ses pieds commencèrent à glisser pour faire demi-tour.

« C'est pas bien... Ce n'est pas bien... »

Blablabla Elle s'arrêta soudainement, se figeant sur place avant de serrer ses dents sous la colère et la révolte, la peur transcendant toutes ses protections. Son fils ne pourrait jamais survivre avec un tel état d'esprit. Elle se tourna violemment vers lui en le pointant de l'index tandis qu'il se relevait péniblement.

« Tu n'es qu'un lâche ! Tu te caches derrière tes idéaux sans agir ! Et personne ne fait rien ! Jamais ! Tu refuses de voir le monde tel qu'il est, et c'est exactement pour ça que je dois faire ce que j'ai à faire.

- J't'ai rien demandé ! Je sais me protéger maman ! Mieux que tu le penses ! Je suis devenu puissant, tu sais ? Je peux le faire ! Et puis ces gens que tu veux tuer, j'ai des amis parmi eux ! Des gens que j'aime, de bonnes personnes !

- Et que feras-tu le jour où ils décideront de te tuer parce que tu es différent ? Je n'ai pas vu un seul de tes fameux amis lever le petit doigt quand tu te faisais condamner à ma place. »

Blablabla Un froid glacial s'insinua sous les vêtements de Narcisse, qui n'avait rien à voir avec la température ambiante. Matraqué par les mots de sa mère, qui l'amenait toujours plus près du gouffre à chacun d'eux, il ne s'était jamais senti aussi désespéré et effrayé. Cette personne ne pouvait pas être sa mère, c'était impossible. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il levait la main vers elle, paume ouverte.

« C'est pas toi... Ce n'est pas toi, c'est ça ?.. On t'a jeté un sort, on te manipule... Maman...

- C'est moi. Personne ne me manipule. Et je sais ce que je fais, je sais ce que je veux faire, et je sais ce que je ferai. Ne t'en mêle pas. »

Blablabla La nuque de Narcisse picota violemment. Son bras gauche le démangea, même s'il n'était plus là. Toute sa peau se mit soudainement à le picoter alors qu'elle s'éloignait à pas fermes de lui. Ses yeux devinrent entièrement blancs, et l'adolescent se ferma totalement au monde physique. Il voyait différemment, ou plus exactement, il ne voyait plus, mais il percevait. Il percevait l'environnement qui l'entourait, sa mère apparaissant face à lui, sous la forme d'une silhouette d'énergie vitale, sa magie débordait de son corps, s'abreuvant à tout ce qu'elle pouvait trouver aux alentours. Pierres, air, plantes, gouttelettes d'eau en suspension autour de lui. Un claquement de fouet retentit, il se retrouva face à elle. Elle se figea, dégainant son arme pour la pointer sur son fils. Une seconde passa, sans aucun mouvement, la magie se déchaînant dans le cœur de Narcisse, faisant vrombir l'air autour de lui, créant de légers mirages trompes l'œil sous la déformation de l'air.

« Je ne peux pas te laisser faire ça.

- Alors arrête-moi. Et tue-moi, car je ne m'arrêterai jamais. »

Blablabla La main de Narcisse se leva en un éclair, Honor ne tira pas. Elle dévia le canon de son arme en enclenchant la sécurité, avant de pivoter pour se mettre de profil tout en levant son autre bras en garde.

« Impero. »

Blablabla Une mince brume déforma l'air en sortant de la paume de la main de l'adolescent, entourant la tête d'Honor, qui grimaça. Il ne pouvait pas le faire. Il en avait envie, oh que oui, il le voulait. Mais il se refusait, les derniers fragments de sa conscience bloquèrent le sort. Le sort qu'il détestait, qu'il méprisait et haïssait. Sa main se décrispa. Il pivota sur lui-même pour tenter de mettre hors d'état de nuire Honor en balançant le tranchant de sa main dans sa carotide. Il visa le flux énergétique qui semblait se rassembler au niveau de la gorge. Mais il n'était pas habitué à cette vision magique, et Honor était de toute manière bien trop rapide. En un souffle, elle balaya l'air face à elle, décochant un coup de paume en plein sur le plexus de son fils. Il eut le souffle coupé, et ses yeux s'éteignirent, revenant au blanc mat de tout à l'heure. Il revit le monde flou, mais physique, la bave coulant de ses lèvres. Honor serra les dents sous la douleur de son mouvement, respirant péniblement, sa main libre tenant son flanc.

Blablabla Après un instant d'immobilité, elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras. Narcisse s'agrippa avec sa main restante à ses vêtements. Cela le tuait de ne pas pouvoir l'enserrer avec ses deux bras, et il colla sa tête dans le creux d'épaule de sa mère.

« Je t'en prie... Je t'en prie... On peut trouver autre chose, on peut trouver une autre solution, ensembles, ce n'est pas trop tard.

- Mon Narcisse... Tu as toujours été comme ça. Mais je ne peux pas. Ça ne peut pas marcher. Tu vas mourir si tu n'ouvres pas les yeux.

- Mais toi aussi, tu vas mourir si tu continues !! »

Blablabla Il se mit à sangloter, laissant finalement couler quelques larmes sur la tenue de sa mère déjà saturée de sang. Son poing serra plus fort ses vêtements en tremblant. La main d'Honor remonta sur sa tête pour lui caresser les cheveux, alors qu'une autre lui frottait le dos.

« C'est ce que font les parents. Mourir pour leurs enfants.

- Mais j'ai besoin de toi maman... Je veux pas que tu meures pour moi, je veux vivre avec toi...

- Tu te trompes. Et c'est bien pour ça que je dois aller jusqu'au bout. »

Blablabla Narcisse eut à peine le temps de reprendre une inspiration avant de sentir la main de sa mère glisser sur sa nuque. Une mince douleur explosa dans ses cervicales, et ce fut l'obscurité absolue, le silence total. Le vide.
Blablabla Une nouvelle bûche craqua dans le feu, laissant échapper quelques braises volant au vent, les crépitements emplissant la grotte. Un claquement de fouet brisa le silence, et des bruits de talons aiguilles résonnèrent en s'approchant du corps de Narcisse allongé sur le dos, un coussin d'herbe sous sa nuque. Sixtine Valerion, les cheveux légèrement roussis, le nez et les lèvres laissant échapper un mince filet de sang, s'accroupit à côté de lui, posant sa main sur son cou pour prendre son pouls. Elle saisit ensuite entre ses doigts le pendentif qu'elle lui avait offert, à lui et tous ses autres prodiges. Emplis de magie, ces bijoux lui servaient de balises magiques. D'autres claquements de fouet retentirent quelques instants après. Elina Montmort, se tenant le flanc, le visage à moitié recouvert de sang, observa les alentours. Sarah Priddy sortit précipitamment pour regarder à l'extérieur, baguette en main. Diarmuid O'Belt s'approcha par l'autre côté du corps de l'adolescent, posant la pointe de sa baguette sur son plexus, diffusant une mince lumière à l'intérieur de lui. Tous ceux qui virent son bras manquant eurent une inspiration brusque de douleur.

Blablabla Narcisse ouvrit les yeux. Sa nuque l'élançait jusque dans les épaules et le haut du dos, il tenta de se redresser, écarquillant les yeux. Mais la main de Sixtine fut intraitable et le maintint au sol, sans pitié. Les yeux de l'adolescent s'emplirent de larmes alors qu'il se mordait la lèvre. Il jeta un regard à sa professeure, alors que les autres, constatant l'absence d'Honor, s'approchèrent de lui. Sixtine expira longuement, avant de poser un genou à terre.

« Malfoy et ses policiers ont calmé le jeu. La situation a été maîtrisée et clarifiée après que vous ayez disparu. J'ai fermement insisté pour que nous seuls venions te chercher.

- Et... Et Tuséki ?

- Il a transplané, aucune décision n'a encore été pris à son sujet. Mais il ne te fera plus rien. Je te le promets. »

Blablabla Narcisse avala difficilement sa salive, et Diarmuid déboucha une gourde avant de faire couler un mince filet d'eau dans sa bouche. L'adolescent s'étouffa, avant de reprendre sa respiration, se redressant avec l'aide des deux adultes qui cédèrent sous son insistance. Un soulagement l'envahit, les mots de sa professeure l'avaient rassuré, et il s'en sentit coupable. Même s'il était heureux de savoir que cet homme avait fui, ce n'était pas le moment d'être soulagé, il regarda dans la direction de sa professeure, la voyant toujours floue. Diarmuid examina ses yeux avec un Lumos, l'air inquiet, Narcisse l'ignora copieusement.

« Et... Les autres ? Comment ils vont ? »

Blablabla Un court silence. Elina s'avança.

« Jae Dawson est mort. Le sortilège de Carry Harrison. Rafael Mason est vivant, mais aux portes de la mort. Morrigan Harrison est morte sur le coup. Les autres blessés ne sont pas en danger. »

Blablabla La main de Narcisse se porta à sa bouche, sa vision devenant encore plus floue. Était-il en train de devenir totalement aveugle ? Non, il pleurait, tout simplement. Les larmes roulèrent enfin sur ses joues, et il détourna la tête, reniflant le plus discrètement qu'il put, s'essuyant les yeux, mais les larmes ne cessèrent pas. Il n'arrivait pas à croire ce qui se passait, c'était impossible. Il renfloua la douleur déchirante qui l'envahit brusquement, menaçant de l'engloutir sans rien laisser de lui.

« Et... Et ma mère ? »

Blablabla Les professeurs et l'infirmier se regardèrent un instant, et Sixtine posa sa main sur son épaule.

« En échange de ton absolution, elle est désignée coupable des morts de ces dernières semaines. Un mandat d'arrêt a été émis. Ils ont ordre de l'abattre à vue. Je suis désolée. »

Blablabla Narcisse demeura de très longues secondes immobiles, le souffle court, avant de s'effondrer sur le côté, rattrapé de justesse par la professeure de Défense. Par réflexe, son bras restant s'agrippa à la manche de Sixtine, alors que ses sanglots se déchaînèrent enfin, laissant librement couler ses larmes, la bouche ouverte, la voix croassante de douleur. Il hurla finalement toute sa peine, qui résonna dans la grotte, faisant vibrer l'air autour de lui, alors que Sixtine le serrait contre lui, et qu'il s'abandonnait totalement à sa nouvelle réalité.

Le lendemain, un couple de randonneurs racontera à leurs familles qu'ils avaient vu des ombres sortir d'une grotte en se promenant dans la montagne la veille au soir. Ils raconteront qu'ils avaient entendus des hurlement de douleur et de peine, mêlés à des sanglots. Il paraît même que l'une des ombres portait un corps, s'accrochant à cette dernière. Et ils raconteront même qu'elles avaient disparu sous leurs yeux dans un claquement de fouet. Mais personne n'y croira jamais.

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03 mai 2023, 17:29
 Fanfiction  Honor Brando - Mission Consilium  Tome 1 - Terminé 
Le premier Tome de la série Honor Brando est terminé ! Merci infiniment à tous ceux qui l'ont suivi d'une manière ou d'une autre. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite :
Reducio

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