La dernière semaine de cours avant les vacances touchait à sa fin et Yesenia se réjouissait de rentrer chez elle. En effet, les derniers mois n’avaient pas été de tout repos pour la troisième année, qui avait jonglé entre ses cours, ses rondes et ses amis. Elle pensait déjà aux retrouvailles avec sa mère, qui lui manquait terriblement. Elle était restée à Noel pour les vacances, et bien qu’elle s’y était amusée, avait ressenti un grand vide en se couchant le soir de Noel.

Après le déjeuner, elle grimpa les escaliers en direction du troisième étage. Ce jour-là, l’adolescente avait un livre de plus dans son sac à bandoulière, déjà bien chargé. La veille, Yesenia était tombée sur un drôle de livre dans les toilettes des filles. Tout d’abord, elle avait pensé qu’il s’agissait d’un manuel oublié, mais elle se rendit vite compte que l’objet était bien plus intime.

Noir et rouge, un lion sur la couverture. Ça ne pouvait être qu’une Gryffondor. Elle ouvrit le journal, à la première page, cherchant un quelconque nom. « Lys », ça ne lui disait absolument rien. Etait-ce une première année ? La première page ne présageait rien de bon. Yesenia se mordit la lèvre inférieure. Cette fille avait l’air de souffrir et Yesenia ne pouvait la laisser comme ça. Elle emporta le livre dans son sac, espérant trouver son propriétaire.

Arrivée au cours de sortilège, donc, Yesenia eut une soudaine illumination en voyant Alice Smith, assise à une table au milieu de la classe. Elle se tapa le front. Mais oui, Lys, c’est un surnom ! Il fallait désormais qu’elle vérifie son hypothèse. Elle vint s’installer à côté de l’adolescence, tout en posant son manuel de sortilège, un encrier et sa plume favorite.

- Salut, Lys. Dit-elle simplement.

Si la Gryffondor ne réagissait pas à ce surnom, ça ne pouvait être elle. Yesenia devait creuser.

Aujourd’hui, Alice s’était levée d’assez bonne humeur. Son cours de sortilège n’allait pas tarder à commencer. La jeune fille se dit alors qu’après, elle ira au parc pour écrire dans son journal quotidien. La lionne met vite fait quelques plumes, encriers, parchemins, stylos moldus, dans son sac avant d’ajouter sa baguette dans sa manche.

Se rendant dans la salle de cours, l’Anglaise avait la sensation d’avoir oublié quelque chose, mais quoi donc ? Tant pis ! Les élèves venaient s’installer dans la salle petit à petit, de son côté, elle prit une table, vers le milieu et sorti son encrier.

La troisième année s’apprêtait à sortir sa plume quand une voix qu’elle avait déjà entendue une ou deux fois la salua. Mais, la particularité, c’est qu’elle la nomme Lys, son surnom favori permis tant d’autres. Comment le savait-elle ? En général, seule sa famille et ses amis avaient connaissance de ce surnom. Remarque, il était aussi signé dans le carnet qu’elle tenait, mais personne n’en avait connaissance. Le carnet ! Mais oui, c’est ça que j’ai oublié !

En la regardant mieux, Alice se rappelle vite d’elle, c’est une de ses camarades de classe, la fait qu’elles étaient dans la même filière fait qu’elles avaient les mêmes cours. Elle se nommait Yesenia si la mémoire de la brune ne lui jouait pas de tours. D’un air un peu plus joyeux, elle répond donc “Bonjour Yesenia !”.

Sa camarade de classe paraissait plutôt de bonne humeur, ce qui soulagea Yesenia. L'adolescente avait en tête une phrase (Il raconte une enfance difficile, un esprit torturé pendant que, vous, innocemment, regardez.) qui lui avait fait ressentir quelque chose qu'elle ne supportait pas : être inutile.

Depuis le début de l'année, Yesenia prenait toutes sortes de problèmes à coeur, comme Les Gardiens des Cachots, une manière à elle de montrer qu'elle était prête à protéger toute personne qui en avait besoin. Elle regarda Alice. Cette fille paraissait frêle, petite, fragile. Elle était si mince. Yesenia en était presque jalouse. Quels secrets pouvait-elle bien cacher et, pire encore, d'autres personnes étaient-elles au courant ? Yesenia se devait de l'aider. Après tout, elle était préfète, non ? Elle se pencha, espérant créer une sorte de proximité.

- Comment tu te sens aujourd'hui ? Dit-elle doucement. Prête à attaquer le cours ?

La préfète ne savait pas comment aborder le sujet du journal intime retrouvé dans les toilettes des filles. Fallait-il être frontale ? "Alice, j'ai retrouvé ton carnet, j'ai lu la première page, et ça m'inquiète, on en parle ? " ou au contraire, se la jouer plus cool, et le donner de manière discrète. Yesenia n'avait pas envie de mettre la Gryffondor mal à l'aise, ni de déranger le cours. Elle prit donc la décision de faire plus ample connaissance avec Lys, espérant en savoir plus au sujet de cette première page.

Alice était-elle du genre livre ouvert ou malle fermée à double tour ?

Les questions de sa camarade paraissaient un peu étranges. Pourquoi ce soudain intérêt pour notre petite protégée ? Elle connaissait vaguement Yesenia, parfois elles se saluaient, mais jamais une de leur conversation n’avait prit plus de trois phrases. Et surtout, d’où ce surnom ? Quelques personnes le connaissaient, il était loin d’être secret, mais peu de personnes l’utilisaient. En général, c’était Alice, ou Lilice. L’enfant se sentait soudainement très proche de la Serpentard, que se passait-il ?

Son intimité semblait être transpercée, mise à nu, pourtant la Gryffonne n’était pas choquée, ou mal à l’aise. Non, elle n’en savait rien. Le cours de sortilège débute, et la jeune professeure explique ce que l’on allait voir aujourd’hui. La Smith croise les doigts pour que ce ne soit pas trop ennuyeux et qu’ils puissent pratiquer un peu. En général, les cours à Poudlard étaient fort sympathiques, alors que franchement le collège moldu avait l’air purement ennuyeux.

Remettant sa mèche derrière son oreille, Alice écoute, en jouant nerveusement avec ses doigts. Quelque chose la mettait mal, la stressait. Mais la lionne ne savait pas quoi. L’enfant n’arrivait pas à se concentrer, elle pensait à tout sauf à de bonnes choses. Pourquoi était-elle aussi différente ? Aussi étrange ? Pourquoi ce n’était pas toujours simple de se faire accepter ? Pourquoi personne jusqu’à ses parents ne veux d’elle ? Pourquoi bien qu’elle révise ses résultats ne sont pas fou ? Comment on fait pour remonter la pente ? Tant que questions…elle ne pourrait les faire taire.

Face au silence de la Gryffondor, Yesenia voulut rouvrir la bouche, mais fut stoppée directement dans son élan. Le cours commençait, et l'adolescente attrapa une plume et du parchemin, pour prendre des notes. Elle jetait des regards furtifs vers Alice, mais celle-ci ne semblait pas être disposée à discuter.

Yesenia était peut-être trop frontale. Après tout, elle ne connaissait pas suffisamment Alice Smith. Les deux filles étaient bien de la même promotion, mais Yesenia ne trainait pas énormément avec les élèves des autres maisons, ce qui était bien dommage. Voilà qu'elle regrettait de ne pas être plus ouverte aux autres. Elle se promit d'y remédier rapidement.

Bientôt, elle écouta le cours en griffonnant ça et là des schémas de feuilles, de fleurs, ou encore des esquisses de ce qu'elle voyait autour d'elle. C'était un moyen pour elle d'écouter, et de garder l'attention fixée sur le sujet.

De son côté, Alice semblait nerveuse. Etait-ce Yesenia qui la mettait aussi mal à l'aise ? L'adolescente essayait de lui glisser des commentaires sur le cours, sans grande importance, pour la faire réagir. Décidément, il était bien difficile de percer la coquille d'une personne aussi secrète.

- Ecoute... Murmura-t-elle, finalement. Tu sais, si tu as besoin de parler, je suis là. Et je ne te jugerai jamais. Il y a des indices qui me font douter que ça ne va pas, et j'aimerais savoir si j'ai raison ou tort. Peux-tu me dire sincèrement que tout va bien pour toi ?