Alors comme ça il n’y avait pas de question bête ? J’allais pourtant lui prouver le contraire, je me sentais stupide, rien que d’avoir songé à vouloir la lui poser. À présent le professeur voulait savoir ce qui m’intriguais et ce que je n’osais finalement pas poser. Je mordillais ma lèvre inférieur mais me résolu finalement à la poser, c’était lui qui avait insisté après tout.

«- Je me demandais si…si vous aviez une peur. Et si elle a pu vous empêcher d’avancer comme vous le vouliez dans la vie. »

Et voilà c’était fait, je le lui avais posé une question super bizarre…pourtant d’un autre côté ça m’intriguait. Les professeurs semblaient si grands, si puissants et innatteignables que je me demandais s’ils pouvaient avoir peur de quelque chose. Je précisais ensuite en baissant la voix :

«- Parce que ma peur est ridicule et si facile à faire naître que…que ça se trouve que je n’aurais pas l’étoffe d’une professeur comme vous. Ou bien même celle d’une sorcière brillante. »

Je tripotais mon collier du caducée de ma main ne tenant pas ma baguette. : ce collier familiale m‘a été transmis par ma grand-mère, et elle l‘avait reçue de sa propre mère. En bref il avait une assez grande importance au sein de ma famille. Ma grand mère m‘avait raconté qu’il symbolisait le soin en général. Le caducée était un attribut du dieu Hermès qui servait à guérir les blessures de serpents, ce qui est assez ironique quand on est à Serpentard. La baguette signifiait le pouvoir, les serpents la prudence, puis les ailes l’activité. Mamie et mon arrière grand mère avaient fait des prouesses durant leur existences, l‘une avait été psychomage et l‘autre infirmière…en terme elles s’étaient occupée des blessures des autres, qu‘elles aient été internes ou bien physiques. Alors qu’un espoir a été placé en moi, dès lors que ce bijou m’ait été donné, je brisais cette première chaîne, je ne voulais soigner personne, du moins je ne voulais pas en faire ma profession…je n’en n’étais pas capable avec cette terreur que j’avais du liquide rouge et de cette difficulté que j’ai de trouver les mots pour réconforter les autres.

Mon regard s’était fixé sur son bureau mais mon esprit s’était en réalité perdu dans un autre monde.