Herminie avait attendu la fin du cours de ses camarades de Sixième année, adossée au mur du couloir mal éclairé de Potions. Elle tentait de lire la page de son manuel de Runes pour s'avancer dans ses devoirs, mais fronçait le nez. Ça ne s'annonçait pas très bien. Des heures de travail en perspective.

Mais enfin, les premiers élèves sortirent de la salle, la sortant de ses réflexions runiques. Elle décolla son dos du mur. Ils avaient l'air fatigués. Quatre heures de Potions pouvaient avoir cet effet, c'était certain. Elle-même avait abandonné avec grande joie cette matière en Troisième année.

Plusieurs de ses camarades et amis passèrent la porte, mais pas celui qu'elle attendait. Elle passa une tête curieuse par la porte. Gryffs était encore à sa table, dans les vapeurs de sa potion, l'air très concentré. Elle resta silencieuse pour ne pas le déranger, lui qui visait désormais l'excellence.

Curieuse, elle laissa son regard dériver dans la salle après un signe de tête poli à Miss Xarinez. Les chaudrons dégageaient d'étranges vapeur, en forme de lentes spirales qui montaient vers le plafond couvert de runes. Elle s'approcha de la plus proche, curieuse. Le liquide, d'une belle couleur nacrée, semblait réussi à ses yeux peu expérimentés. Et puis, elle sentait divinement bon, quoique de manière un peu surprenante. Une potion qui sentait un peu comme le bois, ce n'était pas commun. Herminie se pencha un peu plus, tentant de déterminer l'odeur exacte. Oui, le bois ciré, comme dans une bibliothèque. Elle sourit. Ça lui rappelait l'Aquarium. On sentait même l'odeur de la marée qui remontait de la côte jusqu'à la maison par les jours de vents d'Est. Franchement, elle n'avait pas la moindre idée d'à quoi pouvait servir une potion pareille, ça n'avait pas grand sens, à part pour ses propriétés odorantes bien sûr. Une troisième odeur qui n'avait strictement rien à voir lui vint au nez. Elle fronça les sourcils. Sa mémoire était titillée, mais elle ne parvenait pas à se rappeler où elle avait déjà senti cette odeur d'herbe, un peu de médicament. Étrange.

Le raclement d'un tabouret sur les pavés l'interrompit dans ses réflexions. Gryffs avait fini. Il s'afférait à ranger. Herminie recula doucement jusqu'à l'extérieur de la pièce, se postant au milieu du couloir devant la porte. Cependant, son ami en sorti très précipitamment, et sembla surpris de la voir là, voire légèrement désolé, et bafouilla quelque chose à propos de travailler sur un truc et qu'il était déjà en retard, est-ce qu'elle avait besoin de quelque chose ?

"Rien d'important t'inquiète pas, file ! Je n'ai pas cours le vendredi après-midi alors je venais te chercher. On se voit plus tard", dit-elle en secouant la main. Elle le regarda partir vers son mystérieux projet, pensive, avant de ramener son regard vers la salle de potion toujours ouverte. A pas de loup, elle se glissa à nouveau au dessus du chaudron. Le chaudron d'Amortentia, évidemment. Ça ne pouvait être que ça, et c'était réellement l'odeur des boiseries de l'Aquarium et des embruns de Guernesey qu'elle avait senti. Restait le mystère de la troisième odeur. Ce parfum lié à un souvenir, qu'elle respira à nouveau, concentrée. Elle ne sût dire quand elle réalisa. C'était moins une révélation subite, que l'impression d'une réminiscence qui remontait doucement à la surface, d'une odeur et de sentiments enfouis. Un médicament à l'odeur végétale, un sentiment doux, solaire, chaud.

Elle fit un pas un arrière, presque apeurée. Une odeur de baume à la pâquerette. Elle se mordit la lèvre, son cœur faisant des bonds affolés dans sa cage thoracique. Du mouvement dans la salle la fit sursauter, quitter la pièce comme honteuse. Il y avait une personne plantée dans le couloir, qui la regardait intensément. Aux longs cheveux, aux yeux froids. Herminie resta interdite devant la porte sous la pression de ce regard sans couleur posté dans l'ombre, encore engluée dans l'Amortentia.

"Heu... Bonsoir...", fit-elle un peu désarçonnée avant d'esquisser un pas pour partir. La fille... Si, elle la reconnaissait, finalement. Elle fronça les sourcils, pas plus aidée.

@Gryffs Sorrow

@Magdaléna Xarinez pour le signe de tête et l'incursion discrète dans la salle, j'espère que cette solution vous convient, comme vu par hibou, merci encore

Gryffs se risqua à respirer quelques vapeurs de sa potion. Son aspect laissait présumer qu'elle était réussite. Il l'avait mijoté avec tellement de soin que lorsque le cours s'acheva il ne quitta pas immédiatement sa place. Il avait bien mérité cette petite expérience.
Il approcha ses narines des vapeurs qui se dégageaient du chaudron et inspira délicatement par le nez.

De nombreuses odeurs agréables semblaient se diffuser tout autour de lui. D'abord il y avoir la pétrichor, comme après un orage en été. Vint ensuite l'odeur de la part des anges, celle du fût dans lequel vieillit le bon rhum des caraïbes puis une dernière odeur qu'il eu plus de mal à identifier. C'était l'odeur d'une peau chaude et humide dont on percevait en fond une très légère odeur de vase. Gryffs se focalisa sur cette dernière. Troublé, il fouilla dans ses souvenirs, cherchant l'épisode au cours duquel il en avait fait la recontre. Alors tout lui revint. Il avait presque oublié cet instant. Ça faisait sens, il n'était pas surpris. Un sourire imperceptible étira ses lèvres, ça ne faisait que confirmer ce qu'il savait déjà. Gryffs s'arracha à cette douce ivresse qui commençait à lui engluer l'esprit. Il n'était pas bon de respirer trop longtemps les effluves de l'Amortentia. Une lourde fatigue s'abattit sans prévenir sur ses épaules. Ces quatre heures étaient toujours rudes mais il ne pouvait pas se laisser abattre. Il avait prévu d'écumer la bibliothèque pour trouver un ouvrage susceptible de l'aider dans son apprentissage de la Legilimencie.
Il se leva avec peine, les pieds de son tabouret raclèrent le sol. Il fourra ses affaires dans son sac en toile et quitta le cachot en se tapotant les yeux, pour faire passer la fatigue.

Il tomba alors nez à nez avec Herminie. Il n'était pas habituel de la croiser dans les souterrains, elle lui avait déjà confié détester cette endroit. Elle ne suivait plus non plus les potions depuis longtemps. Inquiet qu'elle n'ai besoin de lui il demanda.
-"Salut Minie, qu'est ce que tu fais là? Tu as besoin de moi? Je dois absolument travailler sur quelque chose mais je peux peut être faire ça une prochaine fois, oui c'est ça! Je ferais ça une prochaine fois. Dis moi tout?"
Finalement elle passait avant décida Gryffs. Les astres durent le prendre en pitié car elle n'était venu que pour passer un peu de temps avec lui. La mort dans l'âme, le Poufsouffle lui obéit et fila rejoindre les rayonnages les moins recommandable de la bibliothèque. Il se promit de ne pas en revenir avant d'avoir mis la main sur ce qu'il cherchait. Sinon le sacrifice n'aurait été que trop grand. Il devrait aussi réfléchir à un cadeau pour se faire pardonner de cette défection.







Elle se tapit un peu plus dans l'obscurité du boyau. Ne quittant pas du regard la petite sang-mêlé entrain de discuter avec son cousin. Elle le sentait, quelque chose clochait depuis la fin de l'an dernier. Elle avait d'abord cru que c'était son entrée dans l'équipe de Quidditch, puis cette amitié stupide avec la sale engeance. Et finalement elle s'était fourvoyée, ça ne pouvait être qu'elle. La petite courtisane qui avait toujours fait tourner la tête de Gryffs. Cette harpie ne pouvait elle pas jeter son dévolu sur un autre garçon? Elle savait parfaitement à quoi elle jouait...
Le sourire mielleux qu'elle avait lorsqu'il s'en allait lui fit lever les yeux au ciel. Lui n'y voyait visiblement que du feu.

Les traits fermés, Mary foudroyait du regard sa proie. Lorsque celle-ci disparu à l'intérieur du cachot elle se décida à attaquer. Sortant de sa cachette elle avança d'un pas décidé pour se planter devant l'encadrement de la porte. La cible était piégée. Penchée au dessus d'une potion que Mary, douée dans la matière, identifia comme étant un chaudron d'Amortentia. Elle se planta d'en l'encadrure de la porte, obstruant la sortie. Ce sourire niais qu'elle avait filait la nausée à la Serpentard. Soudain une stupeur passa sur le visage de la sang-mêlé et elle eu un mouvement de recul. Elle sembla l'avoir enfin remarqué et en agissant comme un rat pris dans un piège elle chercha une issue.
Elle tenta de passer sur le côté, Mary fit un pas pour se mettre en travers.
-"Tu crois que je ne vois pas ce que tu es entrain de faire?" Siffla-t-elle.
-"C'est quoi le projet? Mettre le grapin sur le premier né d'une famille influente? L'argent?" Demanda la Serpentard pleine de provocation.
-"Tu n'es qu'une sang-mêlé et assez minable avec ça. Gryffs a le sang pur et peut prétendre à ce titre. Tiens-toi loin de lui sinon je m'occuperais de ton cas."
Elle jeta cette dernière menace le ton chargé de haine.

Mary fit un pas de côté. Elle lui bloquait donc sciemment le passage. Herminie tourna la tête de quelques degrés vers l'arrière de la salle, où normalement Miss Xarinez devait être quelque part. Sauf si elle était dans un bureau ou dans la réserve d'ingrédient, auquel cas elle aurait pu tout aussi bien être seule. Perspective qui lui inspirait des sentiments mitigés. Mary... Avait toujours clairement établi qu'elle ne l'appréciait pas. Gryffs avait toujours fait l'intermédiaire entre elles deux, au point qu'elle ne se souvenait pas lui avoir déjà parlé. La trouver là, à la regarder avec ce mauvais air, ça ne lui inspirait rien de bon. Mais d'un autre côté, elle ne voulait certainement pas que Miss Xarinez les remarque et les interpelle.

Mary n'avait pas ces considérations, puisqu'elle se mit à lui parler sans sembler faire attention au volume de sa voix. Et qu'est-ce qu'elle était en train de faire, au juste ? Mary l'avait vue renifler un chaudron d'Amortentia. La belle affaire ! Elle fronça les sourcils.

La cousine marteau de Gryffs embraya bien vite sur le fond de sa pensée. Mais de quoi elle parlait, par Merlin ? De l'argent ? Un premier né ? Herminie ouvrit la bouche avec le projet de lui dire qu'elle racontait n'importe quoi, et qu'elle ferait bien de bouger parce que Miss Xarinez n'avait certainement pas que ça à faire de deux filles qui taillaient une bavette devant sa salle, mais Mary continua.

Et rien n'allait dans ce qu'elle racontait. La traiter de Sang-mêlé minable, tiens donc. Le serpent montrait son vrai visage. Et elle parlait de Gryffs, maintenant. Puis, des menaces. Herminie était très perturbée de se voire parler avec tant de fiel, mais s'efforça de ne pas le montrer. Elle ne pris pas du tout au sérieux la promesse de lui faire du mal, principalement parce que c'était une situation qui lui avait été jusque là étrangère.

"Gryffs n'en a jamais rien eu à faire de ces idioties sur le sang, tu devrais le savoir." Oui, il le lui avait même confirmé en juin, quand elle l'avait confronté sur ce qu'elle croyait savoir de lui. "Et même si c'était le cas, je ne vois pas le rapport avec moi, maintenant si Mademoiselle la presque Sang-Pur veut bien bouger, j'ai autre chose à faire. Va donc t'inscrire au Registre et laisse moi tranquille.", fit-elle en réajustant la lanière de son sac et son manuel de runes dans ses bras comme pour partir.

Mary ne cilla pas du regard, si cette petite Sang-mêlé ne saisi pas bien ce qu'elle venait de lui dire elle lui ferait une petite démonstration. Mais pas ici, à la lumière des chandelles de la salle de Potion. Pourtant la dernière phrase de la sixième année déclencha en elle une imperceptible explosion de haine. En silence Mary fit un pas de côté, laissant la petite blonde passer devant elle et faire quelques mètres dans les souterrains. Alors la Serpentard bondit, avec une vivacité fulgurante elle attrapa Herminie par la main droite, lui tordit douloureusement le pouce et la plaqua contre le mur froid du souterrain. Là dans la pénombre on n'aurait pas pu les surprendre. Elle lui bloqua le bras droit derrière la tête, tordant son doigt à chaque fois qu'elle opposait un peu de résistance et lui plaqua le bras le long du corps avec son autre main. Mary appuya alors son genou sous les côtes de sa victime, affirmant définitivement sa domination physique sur elle.
-"Je t'interdis de parler de sujet que tu ne connais pas, les sang-mêlés n'ont pas le droit de répondre aux sang-purs." La Serpentard raffermit sa prise jusqu'à entendre une plainte de sa victime.
-"Si Gryffs n'y prête pas attention c'est parce que cet idiot est tombé amoureux de toi." Siffla Mary à son oreille avant de la regarda avec des yeux froids. Laissant le poison s'insinuer en elle.
-"Ne fait pas celle qui n'est pas au courant. Tu le sais aussi bien que moi. Fais en sorte que cela cesse, je ne te lacherais pas d'ici là c'est bien clair?"

Elle relâcha alors son bras gauche et avec sa main disponible palpa les effets de la Poufsouffle jusqu'à tomber sur son étui pour baguette magique. Elle fit sauter le bouton de sécurité et avec deux doigts fit glisser la baguette de la sixième année en dehors du cuir. La Serpentard la jeta au sol une dizaine de mètres plus loin. Le catalyseur roula sur les pierres du boyau humide provocant un écho creux. Elle offrit à sa victime un sourire carnassier avant de tordre à nouveau le doigt déjà endolori, elle se régala quelques instants encore des gémissements de sa victime. Ce petit jeu lui procurait une vive sensation de plaisir dans le bas ventre. Elle aurait pu continuer encore longtemps mais ne craignant d'être découvert il allait falloir abréger ce petit instant privilégié qu'elles venaient de partager.

Une main un peu trop serré sur ses affaires, sans parler des battements de son cœur, trahissait l'appréhension de la blonde qui croyait encore pouvoir s'échapper vers la surface. Scared avait fait un pas de côté pour la laisser passer, et Herminie n'avait pas attendu pour filer d'un bon pas, maudissant ses petites ballerines réglementaires pas pratiques pour marcher vite.

Elle avait à peine fait quelques mètres, que le serpent lui avait attrapé la main et l'avait poussé violemment contre le mur. Herminie eut un hoquet de stupeur et de panique, alors que son pouce était tiré vers le bas, bloquant son propre bras derrière sa tête. Elle n'avait pas vraiment mal, mais était coincée, sa tentative de repousser Mary avec son autre bras avortée. La blonde cessa de se débattre quand elle comprit que peut-être, son pouce subirait pire que ses articulations trop souples ne le permettrait. Sa cage thoracique se soulevait à un rythme infernal, elle aurait voulu crier mais la peur la muselait tout autant que ce genoux qui vint se loger sous ses côtes, appuyant sur ses os et les tissus mous de son ventre.

Les mots pleins de fiels étaient tout aussi traumatisants, jamais elle n'aurait imaginé être la cible d'un tel langage. L'autre n'était même pas Sang-Pur, son délire atteignait les sommets. Où était la membre du MERLIN, à cette instant ? Il ne restait qu'une gamine apeurée. Elle gémit quand le genoux de la Serpentard lui rentrait dans les côtes dans sa tentative de malmener son pouce, et quand l'autre approcha sa vilaine tête blafarde jusqu'à ce qu'elle sente son souffle sur son oreille, lui tirant un frissonnement de dégoût.

Comment ça, amoureux ? Elle se débattit, indignée que l'autre aille jusqu'à siffler des mensonges pour la faire souffrir, pour lui faire miroiter quelque chose d'inexistant. Elle bluffait, tout comme elle bluffait quand elle disait ne pas la lâcher. Les souterrains étaient une chose, Herminie ne remettrait plus les pieds dans les sous-sols de toute sa scolarité mais il était risible de croire qu'elle pouvait lui faire quoi que ce soit. La pensée lui tira un mouvement de révolte, vite avorté quand elle sentit une main baladeuse s'aventurer sur son corps, ses bras, ses côtes et ses hanches. Répugnée, elle ferma très fort les yeux en se reculant contre la pierre froide comme si elle pouvait y disparaître, avant de réaliser avec panique que la fille avait trouvé l'étui pendu à un passant de sa jupe. Au delà des mots, elle regarda derrière des yeux brouillés - c'était elle qui pleurait comme ça ? - son fidèle catalyseur rouler au sol plus loin. Elle fut presque soulagée quand son pouce fut à nouveau malmené, de peur qu'on s'en prenne à sa baguette, mais gémit à nouveau sous la douleur, Mary ayant désormais trouvé les limites de sa résistance.

"Arrête, arrête", implora Herminie faiblement d'une voix chevrotante, "S'il te plaît arrête, on est juste amis c'est faux, je n'peux pas arrêter s'il, s'il n'y a rien". Sa voix n'était qu'un souffle. Jamais, jamais elle n'avait vécu ça, elle voulait que ça s'arrête.

Cette fille était elle entrain de la prendre pour une idiote? Elle allait falloir être plus clair.
-"Tu vas prendre tes distances. Dès aujourd'hui. Évidemment ne t'avise pas de parler de notre petite entrevue, tu le regretterais amèrement. Tu ne pourras jamais te cacher. Je parviendrais toujours à te coincer. Aux toilettes, dans un couloir, à l'ombre d'un arbre du parc. Il y aura toujours l'opportunité pour moi d'avoir un petit tête à tête avec toi tu saisis?"
Mary utilisa sa main de libre pour lui caresser les cheveux. Se délectant du dégoût qu'elle provoquait chez sa victime. D'une main ferme elle lui tira la tignasse pour la forcer à tourner la tête vers sa baguette. Et souffla de nouvelles menaces.
-"Aujourd'hui ce n'est qu'un avertissement. La prochaine fois tu ne t'en sortiras pas aussi bien. Qui sait ce que je pourrais glisser dans ton verre. Peut être quand partant je marcherais maladroitement sur ta baguette? Imagine que je croise ton chat avant toi..."
Son ton malveillant ne laissait place à aucun doute sur le sort qu'elle lui réserverait. Elle libéra le pouce de la blonde puis tirant d'un geste sec ses cheveux, elle l'entraina au sol.
-"Tu vois ce qui arrive quand on s'adresse avec insolence à quelqu'un de plus noble que soit? J'espère que tu as retenu la leçon."
Elle dénoua ses doigts et regarda l'air méchant la sixième année au sol. Un sourire satisfait placardé au visage.
-"Répètes après moi: Je n'aguicherais plus Gryffs Sorrow. Je ne lui tournerais plus autour." Elle avait compté cette petite tirade avec un air presque Mélodique. Mais là fin fut prononcée avec beaucoup plus de froideur.
-"Je lui briserais le cœur."

Elle se sentait toute molle et si petite, à la merci de son pire cauchemar qui étendait ses tentacules sur l'ensemble du château et la muselait. Sa main dégoutante qui caressait ses cheveux lui donna l'affreuse impression d'être un jouet, une possession. Une marionnette que l'autre pouvait diriger à sa guise, ici lui faisant tourner la tête tout en la maintenant debout alors que tout son corps appelait à s'effondrer comme une poupée de chiffon. La promesse de nouvelles rencontres la remplissait de terreur, presque plus que la perspective d'un empoisonnement surprise. La destruction de sa baguette par contre, elle se mordit les joues pour ne pas protester, ça lui ferait bien trop plaisir.

Mais la prochaine menace provoqua un choc de douleur dans son cerveau et elle eu un sursaut de révolte, qui ne fit que la déséquilibrer quand d'un coup sec, on la jeta par terre. Lianz, elle voulait faire du mal à son gros bébé, à une créature fragile qui n'avait rien demandé. Les pavés sales, humides et glacés sous ses mains furent baignés de larmes brûlantes. Mary maintenait la pression sur sa tête, la laissant rampante à ses pieds soit disant nobles. Elle ne répondit rien.

Releva la tête pour planter ses yeux dans ceux de son bourreau. *Je n'aguicherais plus Gryffs Sorrow. Je ne lui tournerais plus autour.* Elle savait les conséquences de ce pacte. L'autre le savait aussi *Je lui briserais le cœur*. Elle eut un sourire faible. Trois années affreuses de silence, elle appelait ça briser le cœur. Avait-elle devant elle l'architecte de celles qui venaient de s'écouler ? Peut-être. Ils avaient brisé le maléfice, et l'araignée sortait au grand jour.

Elle pesa le pour et le contre quelques secondes. Prenant sa force dans le sol et dans l'absence de contact avec la fille. Ainsi que dans la certitude que le château avait un cœur que Mary ne pourrait jamais toucher et que toujours elle y serait en sécurité. Elle ne tremblait plus. Une colère sourde s'était déclarée dans son ventre quand elle avait parlé de son chat.

"Je n'aguicherais plus Gryffs Sorrow" commença t-elle - lui laissant le bénéfice du doute sur ses actions.

"Je ne lui parlerai pas de ce qui vient de se passer ni de nos prochaines rencontres" - elle parla plus vite, de peur d'être coupée. L'impression tenace de lancer un sort, d'avoir plus de force dans ses mots que d'habitude la tenaillait.

"Mais je resterai à ses côtés, parce que je suis son amie et que tu ne peux rien y faire. C'est à prendre ou à laisser, si tu n'es pas partie dans trente secondes je hurle". Elle prit une grande inspiration et se ramassa sur elle même, belliqueuse. Si elle la touchait maintenant, ça ne serait pas aussi facile.

Mary se crispa soudainement. Elle se payait sa tête. La serpentard resta sans réaction, figée de surprise par la tentative fébrile de rébellion de sa victime. Elle l'écouta jusqu'au bout. Cette fille avait peut être plus de cran qu'elle ne l'avait supposé. Mary envisagea un instant de briser d'un bon coup de poing le nez de cette effrontée. La petite blonde avait adopté une position défensive éloquente sur la crainte qu'elle lui inspirait. C'est la peur qu'elle lu dans son regard qui arrêta son geste. À la réflexion la proposition était acceptable.
-"T'as intérêt à ce que ce soit bien clair pour lui, si tu te fous de moi sale impure. C'est les êtres qui te sont chers qui en payeront le prix. Vaut mieux pas jouer avec moi."
Mary mima un coup de pied visant le visage de la sixième année encore au sol mais stoppa son geste. Puis éclata d'un rire mauvais avant de se détourner. Ces quelques minutes de pure méchanceté lui avait fait un bien fou. Un sentiment de satisfaction avait remplacé toute la frustration qu'elle avait accumulé jusque là. Elle était persuadé que Peers n'oserait plus jamais laisser Gryffs s'approcher d'elle. Désormais elle se tiendrait en embuscade, prête à consoler son cousin lorsqu'il se serait manger quelques vestes. Désespéré, elle se montrerait alors sous son meilleur jour. Un réel soutient, assez pour qu'il lui soit reconnaissant et inscrive les Sorrow au registre.
Quiconque aurait croisé Mary à cet instant se serait écarté de son chemin. Une froide détermination se traduisait sur son visage.



Gryffs n'avait pas perdu toute sa soirée. Il n'avait rien trouvé à la bibliothèque mais l'adolescent en avait profité pour réfléchir à une petite attention pour Herminie. L'idée avait fini par jaillir alors qu'il soupirait d'exaspération devant une énième couverture de livre. Presque une inspiration divine. Le rituel inscrit sous ses yeux, il ne lui manquait plus que deux médaillons. Pas le plus simple à se procurer dans l'école et il n'avait aucune envie d'attendre la prochaine sortie à Pré-au-lard. C'est à ce moment qu'une nouvelle idée lui vint. L'enveloppe n'avait pas vraiment d'importance!
Gryffs quitta précipitamment la bibliothèque et traversa le château à grands pas jusqu'à la cour de l'horloge. Il fouina un peu dans les buissons et dénicha deux petits cailloux ovales et lisses de la taille d'un pouce. Il les glissa dans sa poche et trouva un couloir vide. Il s'installa sous une fenêtre et deplia un parchemin sur lequel il avait recopié la procédure. Il sorti sa baguette et jeta une séries d'enchantements avec beaucoup d'applications. Quand il eu fini, il prit un cailloux dans chaque main. Ferma les yeux et murmura:
-"Minie."
La pierre dans son poing gauche chauffa doucement.
-"C'est parfait." S'exclama Gryffs.



Elle ne pointa son museau en salle commune que tardivement. Gryffs qui désespérait de la croiser se leva d'un bond.
-"Minie! Je t'attendais." S'exclama l'adolescent.
Il plongea les mains dans ses poches.
-"J'ai un petit quelque chose pour toi."
Un peu stressé. Il s'empressa de tirer de sa poche gauche le cailloux et de lui tendre.