La taille n'est pas parfaite et la dernière pierre peine un peu à rentrer mais vous parvenez tout de même à vos fins. Vous sortez rapidement du bureau mais alors que vous atteignez la cage à escalier, une odeur étrange monte à vos narines. Ça sent... du gaz ? Non... pas vraiment... qu'est ce que c'est ? La tête commence à vous tourner alors que des voix raisonnent maintenant dans le couloir que vous venez de quitter.

Gênée par l'odeur, et surtout par ma tête qui tourne, j'avance encore de quelques pas avant de me stopper dans la cage d'escalier, les sourcils froncés. Malgré l'environnement étrange dans lequel je me trouve, je n'oublie pas qu'il s'agit d'un examen et que rien n'est laissé au hasard. Chaque événement attend de moi une réaction et j'ai passé sept ans à apprendre des choses qui sont censé m'aider pour cet examen-là. Levant la baguette devant moi, j'imagine une bulle d'air apparaître autour de ma tête. Je m'efforce de me concentrer sur un sentiment de sérénité, tout en dessinant dans l'air la gestuelle en forme d'un genre de vaguelette.

« TEStabuLLArum. »

Avant de poursuivre mon chemin, j'accorde mon attention aux bruits qui proviennent du couloir. Je m'étais bêtement figuré que j'étais complètement seule. Se pourrait-il que personne n'ait empêché des moldus de venir ? Pendant mon examen ? Bah, je n'ai pas le temps de me questionner à propos des choix de l'examinateur.

Je me souviens bien de ce cours que nous avons fait à Londres, avec Priddy. Comme alors, je me concentre sur le sentiment de dégoût que je ressens déjà à la seule et simple idée que des moldus entravent ou dérangent mon examen. Je lève ma baguette à la verticale.

« RePELLo MOLdum. »

Si tout fonctionne, je poursuis mon chemin, le but étant de revenir à l'endroit où je suis apparue.

Le masque qui se forme sur vos voies respiratoires, vous aide à reprendre vos esprits. L'absence d'eau limite la pression et donc le besoin en magie. L'onde brumeuse qui se forme autour de vous vous indique que votre sort de répulsion a fonctionné.

Alors que vos pieds foulent le sol en bas des marches, tout bascule autour de vous et vous vous retrouvez de nouveau à Poudlard, devant vos examinateurs. Le sorcier vous sourit, riant presque.

"Voilà quelqu'un qui n'y va pas par quatre chemin. Bravo Miss pour cet examen rondement mené. Qu'envisagez vous de faire l'an prochain ?"

Sarah, toute sourire, vous lance un regard complice, vous félicitant silencieusement pour votre prestation.

Plus que le rire de l'examinateur, qui doit être étonné par mes choix de sortilèges même si à moi ils me paraissent plutôt banals, c'est le regard de ma professeure que je retiens. Un regard qui me fait légèrement froncer les sourcils parce que je ne l'attendais pas et qui accentue le sourire quasi invisible que j'avais sur les lèvres lorsqu'a résonné le « bravo ! » de l'examinateur.

Je prends quelques secondes de réflexion qui me servent surtout à reprendre pied après ce soudain changement d'environnement. La pression autour de ma baguette se relâche, je la range à sa place, le long de mon bras et je me racle la gorge.

« Je vais à l'Académie d'Enchantements, de Sortilèges et de Métamorphose. »

Mon regard posé sur l'examinateur se tourne vers ma professeure, à laquelle j'estime logique d'adresser ces mots. Je n'ai même pas conscience d'avoir utilisé le futur au lieu du conditionnel alors que je n'ai même pas encore envoyé mon dossier de candidature pour cette école — il n'y a aucune raison que je sois refusée, de toute manière.

« Pour préparer le diplôme en recherche et en innovation, » poursuis-je avec geste raide du menton, l'un de ces mouvements qui veut dire : en fait je ne vais pas seulement le préparer, je vais l'obtenir.

Après avoir salué les deux adultes, je quitte la pièce, non sans avoir surveillé la réaction de Priddy à cette annonce.

Merci pour ce très chouette examen !