Mes mots semblèrent la satisfaire. Sa frêle silhouette perdait de sa raideur quant à sa baguette, elle retournait se loger sous sa robe de travail. Mais la Serpentard ne baissait pas encore la garde. Un froncement de sourcil, signe de sa désapprobation remplaça l'expression de froid dédain qu'elle avait affichée jusque là. Je m'attendais à recevoir une nouvelle salve d'acerbes reproches. En définitive, je ne reçus qu'une brève réponse, un désintérêt contrarié qu'elle me jeta sèchement à la figure.

Un instant, silencieux, je la regardais arpenter la pièce et débiter de longues tirades, feignant de chercher son carnet. Ses suppositions ne m'affectaient guère. Je la soupçonnais de juste gagner du temps. Ses petits regards en biais trahissaient la surveillance qu'elle continuait d'exercer à mon égard. Je soutenais en lui renvoyant une mine neutre jusqu'à ce que, théâtralement, elle fourre son carnet retrouvé dans son sac. Ses manières auraient pu m'agacer. Lavinia ne cherchait pas à plaire. Tous deux, nous le savions. Il n'y avait chez elle ni faux semblant, ni flatterie, aucune volonté d'amabilité. Elle ne trichait pas.

Captivé par son comportement, j'en perdais de vue mon objectif jusqu'à ce que cette dernière se décide à déguerpir. Il était trop tard. Les cours allaient reprendre, l'accès à la réserve serait alors impossible. L'irruption de cette empêcheuse avait mis à bas mes viles intentions. Je l'admettrai plus tard, c'était un mal pour un bien. Mais pour le moment, personne ne devait nous surprendre ici et, dans le sillage de Lavinia, je m'extirpai de la salle en laissant derrière moi mon inaccompli méfait.

Je finis sur ces mots. Merci à toi Lavinia.