Je marchais prudemment dans le jardin. Le bruit de mes pas s'étouffent dans les hautes herbes. On se croirait en aoute, tellement le soleil tape fort! Je sais bien que ce que je m'apprête à faire est mal, mais bizarrement, ça m'excite plus qu'autre chose. Je sens mon coeur battre, mes sens s'aiguiser... le calme avant la tempête. Et la tempête, cette fois, c'est moi. Enfin... moi et Orlaith. Elle est vraiment sympa cette fille, ouverte, active, sympa... et irlandaise. J'adore l'Irlande comme si c'était mon pays natal. En fait, c'est mon pays natal. Mais je me sens quand même plus attachée à l'Écosse. Mais si je me lance sur cette polémique j'en ai jusqu'à la fin de la journée, jusqu'au prochain Noël, jusqu'à ma septième année au château!
Revenons à nos "rendez-vous spécial". L'idée d'entrer à Poudlard m'a tellement emballée, mon père m'avait fait tout son petit spitch dès que j'ai reçu la lettre, sur l'honneur d'être reçu dans une pareille école, sur le tournant de ma vie, que je devrai bien respect les règles...

Quand j'étais petite, j'étudiais (même si il serait plus correct de dire que je jouais) dans une école moldue. Contrairement à beaucoup d'élèves je ne me sentais pas du tout différente des autres. Je faisais juste beaucoup, beaucoup de bêtises.
Mais qu'est-ce que j'ai à raconter ma vie, moi! J'ai pas 90 ans! C'est sans doute dû au stress...

Arrivée devant la tour d'astronomie, je l'ai sentie comme... gigantesque. Dans le sens, plus que d'habitude. Et bourrée de prises et coins d'appuis! On allait bien voir qu allait arriver la première au sommet!
Je l'ai déjà dit que j'adore la compétition? Parfois, je trouve ça moi-même assez agaçant. Mais contrairement à avant, je suis aussi bonne perdante. Et bonne gagnante, évidemment. Les deux vont ensemble, en général.

À ma droite, le coin de mon oeil a aperçut une longue chevelure rousse qui flottait au vent. Je me suis tournée, tout sourire.

Par ici, Orlaith!

Et bien, et bien ! Voilà une après-midi qui s'annonce mouvementée... Ça faisait longtemps qu'Orlaith n'avait pas fait d'escalade. Depuis son arrivée à Poudlard en fait, si on ne comptait pas quelques ridicules montées dans des arbres.
Non, elle sentait son cœur accélérer à cette simple idée - d'excitation, d'appréhension, d'adrénaline. La Tour était haute, mais c'était faisable. Elle était vieille, faite en pierre... Ça offrait pas mal de prises et d'appuis. Par contre, les fillettes n'avaient aucun assurage. Elles n'avaient pas intérêt à tomber. Mais ça n'allait pas arriver ! Jamais de la vie.
Enfin, Ginny, qui savait : la Gryffone n'avait encore jamais vu son niveau. Mais elle, non. Ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas fait de mauvaise chute, alors ça ne recommencerait pas aujourd'hui. Elle avait un trop bon niveau pour cela.

En tout cas, si on lui avait dit quand elle l'avait rencontrée qu'elle finirait par escalader la Tour d'Astronomie avec elle, la petite sorcière ne l'aurait jamais cru. Entre danser sur une musique des Cranberries et ça... Il y avait un gouffre.
Mais elle avait vite découvert que c'était une autre fan d'escalade, et ça, c'était assez rare pour être noté, et pour être apprécié ! Quand elle l'interpella, elle lui sourit et la suivit dans la direction indiquée. Les premières années arrivèrent en bas de la Tour.
Elle était vraiment immense. Arriver tout en haut allait prendre du temps. Mais ça se faisait ! Et toute la question était laquelle serait en haut la première. Que la meilleure gagne !

La Gryffone enfila ses gants et dégagea ses deux tresses derrière ses épaules pour qu'elles ne la gêne pas. Elle avait simplement son pantalon d'uniforme et sa chemise, dont elle retroussa les manches. Aux pieds elle portait ses baskets moldues.
"Ok, t'es prête ?" lança-t-elle à Ginny, attendant qu'elle ait fini de se préparer. Quand elle se tint face au mur comme Orlaith, les mains déjà posées entre quelques pierres, et lui lança un regard de défi. "Que la meilleure gage ! La première en haut fait le prochain devoir d'histoire de l'autre, OK ?"
Aucun risque, elle était sûre de gagner. Et elle ne pouvait rêver mieux que de se débarrasser de cette matière. Elle se concentra ensuite sur le mur face à elles. "Ok. Trois, deux, un... C'est parti !"

Si il y a bien une chose à savoir sur Ginny, c'est qu'elle est très, très compétitive. Parfois à l'excès, ce qui n'est pas toujours très agréable pour son entourage proche. Niveau détermination, elle n'avait jamais trouvé quelqu'un qui puisse lui arriver à la cheville. Mais cette fois, en voyant le regard sûr d'Orlaith, son oeil brillant et ses pupilles dilatées d'excitation, ses cheveux roux dans le vent et ses joues roses de hâte, elle avait comme l'impression de trouver un adversaire à sa hauteur.
Après, il fallait bien avouer quelque chose, cette escalade l'inquiétait un peu. Elle avait un plutôt bon niveau sur les murs en salle, mais elle était surout douée sur la roche naturelle, sur les falaises. Cette tour, c'était un jeu d'enfant pour elle. C'était. Parce qu'il faut quand même prendre en compte que depuis la mauvaise chute de son père quand elle avait 9 ans, elle n'en avait plus beaucoup fait puis plus du tout. Il s'agissait là de défier à l'escalade une fille qui semblait avoir un bon niveau après deux ans d'inactivité complète, à part êut-être les arbres du parc en guise d'entraînement.
Orliaht enfila donc ses gants, imitée de Ginny.
Je suis née prête, répondit-elle avait une pointe d'ironie dans la voix. Je déteste les devoirs d'histoire! C'est une bonne cose de savoir que je n'aurais pas à le faire cette fois!
Elle fit un clin d'oeil à la Gryffone, attendit le compte à rebours tout en écoutant attentivement son coeur battre à la chamdade. Puis le "c'est parti!" d'Orlaith déclencha son mode "escalade" et elle partit automatiqueùent comme une flèche.
Droite, gauche, elle avait l'impression de connaître chaque crevasse de cette tour. Ses doigts frétillaient d'excitation alors qu'elle retrouvait les sensations qui avaient le plus marqué son enfance.
Elle regarda vers le bas, une erreur de débutant qui lui était revenu comme un mauvais reflexe. Elle devait déjà être à trois ou quatre mètres, et voilà qu'Orliaht arrivait à son niveau à une vitesse folle! Vite, elle agrippa une autre pierre et se hissa de toutes ses forces mais déjà elle voyait la chevelure rousse de sa compagne la dépasser.
Il ne faut pas se laisser décourager! Elle grimpa, grimpa, de toutes ses forces. Elles étaient maintenant exactement au même niveau. Leur expérience leur indiquait très clairement qu'elles étaient les bonnes prises, et voilà que leurs mains s'entrechoquèrent sur une même crevasse et que leur doigts s'emêlèrent. Ginny perdit équilibre, concentration. Elle retira vite sa main et agrippa une prise plus haute avant de se hisses vers le haut de toutes ses forces. Elle sentait ses abdominaux se contracter sous le poids de l'éffort et la sueur perler à son front qui lui rappelait qu'au fond d'elle, une partie de son coeur craignait la chute. Elles étaient maintenant à environ cinq mètres du sol. Si ses mains lâchaient, c'était la mort assurée.