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Plus le temps passait, plus la boule au ventre s'intensifiait. Comment affronter mes vacances ? Comment l'affronter lui ? Comment survivre à ces deux mois de vacances ? Deux mois seul ? Deux mois accompagné ? Confrontation avec lui ? Peur ? Haine ? Peine ? A quel morceau mes vacances allait-elle jouer ?
"Confrontation je dirais."

De simple mots peuvent tout changer. Trouver les mots juste était une autre partie de jeu. Jouer et trouver une tactique pour rassurer ou inquiéter selon vos envies et vos humeurs est aussi une autre partie de jeu qui se jouait sur une autre table mentale. Je pouvais souvent savoir assez vite si tout était une illusion mais maintenant je ne pouvais pas savoir.
"C'est réel, tout est réel."

Comme chaque année, je m'incrusterai dans un compartiment, dormant le reste du trajet me réveillant pour manger quelque chose.
Chaque note, chaque goutte d'eau qui s'écrasait sur le sol humide d'une flaque créant l'illusion d'un lac ou d'une mer sans fin sans début.
"Ca n'a pas d'fin tu l'avais toi-même dit un jour."

— Je ne savais pas que tu avais de la famille à Poudlard. Même année ? Ou différence d'année ?

J'était trop curieux pour une fin d'année. Il fallait que je me taise mais les mots ne le souhaitaient pas.
Les minutes défilèrent aussi vite qu'un morceau de violon. J'allais devoir travailler plus dur.
Je m'autorisais à regarder la foule de monde qui, comme elle et moi attendait le départ du train qui aller se faire dans même pas quelques minutes. Il y avait toujours autant de monde et je me sentais pâlir d'inconfort.
"Une deuxième crise ?"
Je l'espère pas.

Alyssa regardait Wayne dans un demi-sourire alors qu'ils restaient tout deux immobiles en bordure du flot d'élèves qui se tarissait à peine -certain se trouvaient désormais dans le train à courir entre les compartiments ou à chercher une place pour leur valise, mais foule se trouvait encore sur le quai. Au vu de l'horloge surplombant fièrement la gare, les deux jeunes Gryffondors avaient encore un peu de temps pour discuter avant de devoir monter dans le train des vacances.

- De la même année, répondit alors Alyssa à la question de son ami. Elle est aussi à Gryffondor donc tu l'as peut-être même déjà rencontré, c'est Winter Wright.

Parfois il arrivait à Alyssa elle même d'oublier que Winter n'était pas sa sœur mais sa cousine. Il lui était en revanche plus difficile d'estimer leur degré de ressemblance : les deux filles étaient toutes les deux blondes aux yeux bleus mais ne partageaient ni la même coiffure, ni le même caractère. Winter était calme, raisonnable et organisée, elle travaillait bien ; quand à Alyssa, cette dernière ne tenait pas en place et plaçait bien souvent le travail en second plan. Mais peut-être était-ce grâce à ces différences que les deux cousines s'entendaient si bien. La jeune fille demanda alors :

- Et toi ? Je sais que tu as des frères et sœurs, mais ils sont à Poudlard ?

Alyssa estimait n'avoir croisé au château aucun élève qui portait les mêmes traits particuliers que Wayne, traits qui l'avaient presque séduite lors de leur première rencontre, bien qu'elle ne l'avouerait jamais et ce pas même à elle-même. Mais la blondinette était loin de connaître toute la population de Poudlard, préférant passer du temps avec ses amis ou même toute seule. La jeune fille remarqua alors que Wayne avait son regard tourné vers la foule mais que son teint avait considérablement faibli. Oh non, il ne va pas tomber dans les pommes maintenant quand même, pensa-t-elle, atterrée.

Il fallait qu'Alyssa agisse avant qu'il ne soit trop tard, se sentant bien incapable d'apporter de l'aide à quelqu'un d'inconscient -elle n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire à part crier pour que quelqu'un vienne l'aider. Alyssa regarda avec inquiétude son ami en réfléchissant à une idée pertinente avant d'avoir un Lumos éclatant dans sa tête. La jeune fille fouilla dans sa poche, sortit une poignée de petits emballages colorés, et dit alors à Wayne :

- Tu veux des bonbons ? Ca te fera p't'être du bien... T'inquiète j'en ai pleins pour le trajet !

Son ton était faussement enthousiaste afin de cacher son inquiétude ; la petite Gryffondor fixait son ami d'un regard disant clairement S'il te plait tu peux rester conscient jusqu'à ce que tu sois dans le train, et si possible encore après.

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Le bruit assourdissant du quai parvenait si clairement à mes oreilles qu'on aurait presque dit un bourdonnement de bourdon qui était à côté de votre oreille. Même si je me sentais pâlir je devais garder mon calme et ne pas inquiété ma petite tête blonde face à moi.
"Répond lui du coup, ça te fera oublier que tu es entourer de gens ?"

— Winter Wright tu dis ? C'est ta cousine ? Il y est une chance que je l'ai déjà croisé mais rien de certains, de concret. Elle ressemble à quoi ?

J'avais lâché ma phrase aussi vite que possible tout en gardant la cohérence de l'écoute pour les autres. Je me concentrais sur sa question. Math' ne faisait pas parti du monde sorcier mais est-ce qu'un des deux jumeaux en fera partie ? Seul le temps nous le dira.
"J'aimerai bien que ce soit Emilia qu'en fasse partie !"

— J'ai aucun frère ni sœurs à Poudlard, ma grande sœur fait des études de fleuriste et les derniers ne sont encore qu'à l'école primaire avait- je lâcher avec un petit rire qui sonnait drôlement faux. Donc je suis un peu seul à Poudlard, mais c'est pas si terrible !

Je m'étais rattrapé, j'espérais au fond que cela ne sonnait pas comme une personne qui n'aimait pas les autres à la différence moi j'en avais peur. Puis la panique se lisait dans sa voix et un peu son visage lorsqu'elle me proposa des bonbons.
"Prends en, tes parents vont adorer !"

— C'est adorable, avais-je dit en prenant deux bonbons et de les ranger dans ma poche ; les bonbons sont aussi doux que ta personnalité ?

C'est ce que j'avais dit pour éviter qu'elle ne panique plus.

Aux questions de Wayne concernant Winter, Alyssa hocha la tête avec un petit sourire. A l'idée que ces deux-là aient pu déjà se rencontrer, la jeune fille éprouva immédiatement un certain amusement mais aussi... Comment dire... Une petite voix profondément enfouie dans sa tête lui souffla soudainement que cela ne la dérangerait pas que sa cousine n'ait pas rencontré Wayne. Alyssa chassa immédiatement cette pensée, s'en voulant profondément d'éprouver un tel sentiment qui était, d'ailleurs, complètement incompréhensible.

- Alors... Elle a les yeux bleus comme moi, et les cheveux blonds plus longs mais sans frange. Elle a un peu ce genre de tête.

Alyssa se concentra pour afficher sur son visage une mimique des plus sérieuses avec un petit regard d'enfant sage : une imitation improbable de sa cousine. Sa bouche sérieuse reprit ensuite son sourire habituel auquel on pouvait ajouter un air particulièrement fier de sa performance. La Gryffondor écouta ensuite avec intérêt la réponse de Wayne à sa question, elle se sentait curieuse à propos de sa famille. Ce dernier avait ponctué ses paroles d'un... drôle de rire. Un peu étrange mais Alyssa mit cela sur l'état d'angoisse dans lequel il était cinq minutes auparavant.

- Oh, tu es né-moldu ?, elle ne put s'empêcher de demander dans une certaine surprise avant de se reprendre. C'est pas une critique j'précise, au contraire. Si c'est pas si terrible, tant mieux. Moi j'aime bien qu'il y ait Winter, si j'oublie de répondre aux hiboux de mes parents, elle leur permet de pas paniquer.

La jeune fille avait haussé les épaules avec un sourire contrit, se disant qu'il était temps qu'elle devienne ponctuelle... Cet objectif était à envisager pour une prochaine année.

Au vu du teint de son ami qui avait brusquement reviré à un inquiétant blanc blême, Alyssa lui avait proposé des bonbons dans l'espoir de lui apporter un peu de bien-être. Au commentaire et à la question de ce dernier, les joues de la Gryffondor rosirent légèrement avant qu'elle ne réponde d'un ton malicieux qui masquait presque parfaitement ses émotions confuses :

- Ca dépend des bonbons... Mais eux ils sont vraiment doux, pas de soucis à te faire !

Heureusement que ce n'était pas des suçacides ou des bonbons explosifs, songea Alyssa. En même temps, cela n'aurait vraiment pas été l'idée du siècle pour un ami se sentant mal. En revanche, elle était soulagée que Wayne se trouvait encore en capacité de parler et qu'il avait même accepté ses bonbons.

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Je savais que plus j'attendais, plus il y aurait de monde présent sur ce quai. Je savais aussi qu'il fallait bien que je rentre chez moi un jour. L'odeur de la cannelle présent dans la maison me manquait soudainement. J'allais terminer un chapitre de mon histoire.
"Pour ouvrir un nouveau chapitre."

Plus on attendait, moins aurait de la place.
Plus on attendait, plus l'aurevoir sera long.
Plus on attendait, moins je serai dans le mal.
Plus on attendait, plus le monde sera présent.

— Oh ! Je l'ai déjà croisé, elle m'a éclaboussé. Avais-je lâché dans un élan d'ironie me rappelant le moment, ce n'était pas volontaire de sa part je t'assure.

Il allait être l'heure. Une heure si tardive que je m'en serait presque voulu de l'avoir gardé sur ce sol bétonné. Allais-je m'en vouloir une fois à la maison ? Allais-je regretter cette année et espéré une nouvelle année meilleur ? Il y avait des chances.
"Je me ferai un plaisir de te le rappeler !"

— Je suis bien né-moldu, même si je n'ai pas encore eux le droit à des possibles injures pour le moment. Une pause non volontaire s'offrait à moi, je repris quelque minute après sur un ton calme et posé, celui que j'utilisais tout le temps : je suis ravie que ta cousine pense au moins à toi et ta petite tête !

Un sourire rieur, un sourire tendre. C'était le cadeau que je pouvais lui faire avant de la quitter.

— Je les mangerais dans le train dans ce cas !

Un dernier coup de regard pour trouver le chemin avec le moins de monde. Trouvé. Respire. Lui sourire. Regarder le chemin.

— Je me dois de te laisser maintenant ! Il n'y a plus beaucoup de monde je vais en profiter pour aller dans le train et trouver une place.

Puis partir plus vite que le souffle du vent en lui tapotant la tête comme signe d'aurevoir.
"Dommage, ça aurait était fun si tu loupais ton train !"

Alyssa marqua un instant d'arrêt à la réponse légèrement teintée d'ironie de Wayne. Winter ? Eclabousser quelqu'un ? Existait-il un sosie de sa cousine à Poudlard ? Mais à la précision de son amie la Gryffondor se détendit immédiatement, un incident involontaire, ça c'était bien plus du genre de Winter !

- J'me disais aussi, c'est pas trop de son style d'éclabousser des gens, dit la jeune fille dans un léger rire.

Et finalement, Alyssa trouvait cela plutôt amusant que sa cousine et son ami s'étaient déjà rencontrés à Poudlard. En même temps, faisant tous trois partie de la maison de Gryffondor, les étoiles étaient bien alignées pour une rencontre. Mais même si la blondinette racontait de nombreuses choses à sa cousine, elle se garderait bien de lui parler de Wayne. Tout simplement car elle avait le sentiment qu'elle serait incapable d'évoquer son amie en gardant une attitude typiquement neutre.

Alyssa hocha la tête lorsque Wayne lui confirma alors ses origines, avant de se raidir lorsque ce dernier évoqua ces "possibles injures", injures que la jeune Gryffondor ne supportaient aucunement. Bienheureusement, elle n'avait pas été bien souvent témoin de ce genre d'évènements mais savait pertinemment -et d'expérience- qu'elle ne pouvait garder son calme en voyant quelqu'un se faire embêter à cause de son statut de sang. Mais ici et maintenant, une pause involontaire s'était installée entre Wayne et elle, peut-être que chacun était plongé dans ses pensées, pensées embrumées par la perspective des vacances et les crachotements de la locomotive d'un rouge rutilant.

Le ton que Wayne employa désormais était plus proche de son timbre habituelle et la Gryffondor pouffa même à ses dires. Un sourire mi-embarrassé, mi-réjoui, alors que son ami lui offrait dorénavant un sourire tendre et rieur.

- Merci, dit-elle avant de préciser : Et je suis soulagée que jamais personne ne t'ait embêté pour de telles choses.

Il lui était important de dire cela même s'ils étaient déjà passés à un autre sujet. La jeune fille sentait d'ailleurs que l'heure tournait, et à l'idée soudaine qu'elle ne verrait plus son ami avant Septembre prochain, elle se sentit toute étrange. Ce dernier la sortit rapidement de sa rêverie en lui promettant de manger ses bonbons dans le train.

- Super !, acquiesça Alyssa, contente d'avoir pu faire un petit cadeau imprévu de départ à Wayne.

Elle sentait bien que l'heure du départ était proche. Wayne lui sourit, elle lui sourit également. Il avait l'air d'aller mieux, c'était soulageant... Sinon comment aurait-il pu entrer dans le train et rester -se sentir- en sécurité ? Alyssa aurait fortement douté être capable de le laisser ainsi. Mais la foule s'était éparpillée, moins compacte, moins bruyante, chacun se hâtant désormais de trouver un compartiment libre ou au contraire occupé par des connaissances. Aux paroles de Wayne, Alyssa hocha la tête avant... De se la faire tapoter. Elle sourit à nouveau, il n'y avait que lui qui pouvait lui faire sans qu'elle ne se fâche, en dehors de sa famille bien entendu.

- Au-au revoir..., dit-elle à mi-voix alors que le garçon disparaissait déjà dans la fumée brumeuse du train. D'une voix désormais plus forte, Alyssa s'exclama ensuite : Passe de bonnes vacances ! A l'année prochaine !

Le train lançait ses derniers appels, la Gryffondor jeta un dernier coup d'œil par dessus son épaule, voyant au loin la silhouette du château qui semblait étendre ses tours jusqu'au ciel. A l'année prochaine aussi, le château, songea la jeune fille, le cœur dans un certain émoi. A ces dernières pensées, Alyssa tourna les talons et sauta à son tour dans le train, désormais toute à la recherche de sa cousine Winter.