Une ambiance toute particulière régnait dans la maison des Shell ce matin-là. Une délicieuse odeur de rose embaumait chacune des pièces, de la cuisine aux chambres, sans négliger, même la salle de bains. Ce jour n'était pas n'importe lequel. Dianne s'apprêtait à célébrer le onzième anniversaire de sa fille Ella. Tout était prêt pour elle : cadeaux et sucreries, lettres des grands-parents et autres marques d'affection. Mais surtout, ostensiblement disposée sur la table de la salle à manger, au beau milieu de l'assiette, une lettre attendait la petite fille. Dianne avait immédiatement reconnu le sceau de l'école de Poudlard, cachetant l'enveloppe de papier jaunie. Elle avait souri, c'était une attention très délicate de la part de l'école que d'avoir attendu le jour de son anniversaire pour l'envoyer à Ella. C'était en effet quelque chose de très courant avec Poudlard. S'ils le pouvaient, ils essayaient de faire correspondre la réception des lettres à une date d'anniversaire si elle arrivait pendant l'été. Un magnifique cadeau, sans le moindre doute.

Dianne rajusta une mèche de ses cheveux roux derrière son oreille, qui s'était échappée de sa queue-de-cheval haute. Il n'était que neuf heures du matin, mais elle s'était levée tôt, en ce samedi, pour faire un peu de cuisine. Elle ferma la porte du four, après avoir tourné le sablier, l'air très satisfaite. Elle retira ses maniques avant de poser fièrement ses mains sur ses hanches, hochant la tête.

« Parfait. »

Dégainant sa baguette, elle entreprit ensuite de discrètement nettoyer la cuisine, avant de déposer son tablier pour prendre le chemin du salon. Elle avait bien une grosse heure devant elle, avant que le gâteau ne soit prêt, autant en profiter pour...

« Mh ? »

Son regard fut attiré par un épais livre, qui avait glissé sur le bois d'une rangée de son étagère. Elle battit des paupières, avant de s'en approcher. Une lente inspiration s'échappa de ses narines, elle était incapable de détacher ses yeux de ce livre. Elle regarda à gauche, puis à droite. Après tout, Ella ne se lèverait certainement pas avant une bonne demi-heure, et elle ne devait pas s'éloigner pour surveiller le gâteau. La rousse haussa les épaules, puis pris délicatement le lourd album. Du dos de la main, elle l'épousseta rapidement en se dirigeant vers un canapé, pour s'y asseoir confortablement, croisant ses jambes l'une sur l'autre, après avoir rabattu le pan de sa robe sur sa cuisse.

Elle sentit son cœur s'accélérer lorsqu'elle ouvrit le livre.

Six ans s'étaient écoulés depuis la mort de William, et de Tiffanie. Leurs photos ornaient d'ailleurs la première page. Dianne sourit, les yeux humides. L'image mouvante de William lui jetait un regard doux et patient, avant de hocher la tête, l'air compatissant. Tiffanie, elle, tira la langue à sa mère en tirant sur sa paupière inférieure, fermant l'autre œil, avant d'éclater d'un rire sans son qui fit rougir ses joues et le bout de son nez. Dianne protégea le papier de la larme qui venait de couler en laissant rouler sur le dos de sa main. Elle renifla, avant de tourner la page.

Des dizaines de photos, des dizaines, des centaines d'articles de presse, soigneusement découpés avant d'avoir été méthodiquement triés et collés sur les pages. Tous les événements d'il y a six ans, toutes les informations rendues publiques par les journaux. Et sur la deuxième partie de l'album, les propres notes de Dianne, bien souvent tâchées de petits cercles sombres, témoignages de ses nombreuses larmes versées. Elle ne s'attarda pas sur cette partie, mais feuilleta quelques articles.

Le 21 novembre 2053 avait vu fleurir des dizaines d'articles rien que ce jour. "La deuxième grande bataille de Poudlard, jour sombre pour le monde sorcier" ou encore "Qui était Georges Tuséki ? De criminel à Président, tous les détails sur un personnage plus noir encore que Voldemort !" Ce dernier article en particulier, avait fait couler beaucoup d'encre. Les yeux de Dianne s'attardèrent un instant sur un gros titre : "Narcisse Brando se voit décerné l'Ordre de Merlin première classe, une distinction autant acclamée que décriée, retrouvez tous les détails dans l'article de..."

« Bla-bla-bla. »

Elle sourit en pouffant d'un rire nerveux, avant de lire en diagonale le fameux article, qu'elle jugeait, encore aujourd'hui, l'un des plus complets et objectifs jamais écrit sur le sujet.

« Qui est Narcisse Brando ? Encore inconnu il y a quelques mois, son nom est désormais sur toutes les lèvres. De criminel notoire, à erreur de justice, en passant par nouveau protecteur de l'école de sorcellerie Poudlard, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il aura su faire parler de lui, en bien et en mal. Notre reporteur écrit ces lignes sur les lieux même du théâtre du coup d'État éclatant que le jeune adolescent a causé par son arrivée au Conseil des sorciers.

Vibrant de puissance, et débordant de mots poignants, le jeune homme aura su convaincre les survivants des tragiques événements de cette année. Extrayant ses propres souvenirs comme preuve, il aura toutefois su faire preuve de fermeté, en exigeant la condamnation des traîtres Sang-purs à la société sorcière. Intraitable et intransigeant, il revendique légitimement son titre de protecteur de Poudlard, et prévient que quiconque oserait lever la main sur cette école ou ses élèves, qu'il aurait affaire à lui. Si la mort de Georges Tuséki apparaît comme un choc pour certains, elle semble se présenter comme un soulagement pour d'autres.

Alister Bain, ancien paria du Conseil, a su gagner ses faveurs, et s'est empressé de réorganiser le gouvernement. Sous la surveillance implacable du jeune révolutionnaire, toute la vérité a enfin pu être dévoilée.

Tous les participants à cet odieux complot ont été jugés et condamnés séance tenante, grâce aux réquisitoires enflammés du procureur Lilith. Drago Malfoy et Georges Tuséki ont été condamnés à titre posthume, et le nom de famille de Tuséki a été damné et ostracisé. Sous le regard assombri du jeune Brando, Honor Brando, la grande terroriste moldue, a également été condamnée à titre posthume. Il n'a pas souhaité faire de commentaires. »

Dianne leva soudainement les yeux en direction de la cuisine, craignant de sentir une odeur de brûlé. Mais non, tout allait bien. Elle se détendit, puis tourna une nouvelle page. Le prochain article avait été publié la semaine suivante.

« Lassé des manipulations et du bellicisme du gouvernement, la voix du peuple a su se faire entendre. Et sous la menace d'une véritable guerre civile, le Conseil fut obligé de faire une concession inédite.

Désormais, mesdames et messieurs, le Conseil n'est plus ! Et le gouvernement sorcier a totalement été remanié, en urgence absolue, grâce au vote précieux des citoyens. Découvrez en exclusivité les schémas explicatifs de la Nouvelle République Démocratique Sorcière, régie par les Trois piliers, chacun représenté par un élu né-moldu, sang-mêlé et né-sorcier, afin de garantir un équilibre nouveau. »

Un soupir, Dianne passa sa main sur son visage, sentant sa gorge se serrer sous l'émotion. On lui avait même proposé de siéger, elle avait bien évidemment décliné. Jamais plus sa famille ne toucherait à la politique. Ses doigts coururent sur les pages, les tournant doucement, son regard lisait de temps à autre un gros titre : "Le jeune Brando désormais sous surveillance étroite des services secrets", "L'hérédité, un facteur désormais nul pour siéger au nouveau gouvernement !", "Poudlard recrute, comment se préparer au Grand Entretien ?", "Période de deuil national en ce 21 novembre, les sorciers du monde solidaires" et bien d'autres, encore, et encore. Dianne ferma doucement le livre, avant de se pincer l'arête du nez. Comme à son habitude, la presse aimait exagérer ou atténuer les choses, les déformer voire les inventer. Elle nota malgré tout qu'aucune critique directe envers Narcisse n'avait osé être couchée sur papier avant au moins deux ans. Elle en avait lu, des horreurs sur lui. Son visage s'assombrit.

Soudainement, un déferlement de pas descendant les escaliers l'interrompit dans sa réflexion. Elle eut à peine le temps de redresser la tête qu'une petite fille blonde lui sauta dans les bras, tout sourire, dans son pyjama d'un blanc nacré.

« Maman ! Ça va ?! T'as bien dormi ?? »

Dianne prit plusieurs très longues secondes pour serrer sa fille dans ses bras, avant de déposer un tendre baiser dans ses cheveux en les caressant.

« Très bien ma chérie, et toi alors ?
— Super bien ! Bon... en vrai, j'me suis réveillée y'a une heure... Mais j'voulais pas me lever trop tôt pour la surprise hihi !
— Mais quelle petite vicieuse celle-là. »

La rousse pinça doucement la joue d'Ella, avant de la laisser se reculer pour reposer ses pieds sur le plancher. La petite baissa le regard, et son sourire s'effaça doucement lorsqu'elle vit le livre.

« T'étais encore en train de le lire ? »

Dianne hésita une seconde, avant de soupirer. Elle se leva pour aller le reposer sur son étagère.

« Rapidement. Je sais que ce n'est pas très sain.
— C'est pas grave ! J'te pardonne si j'ai le droit aux deux tiers du gâteau ! »

Dans un rire cristallin dépourvu de toute malice, elle courut en direction de la table, avant de se figer lorsque ses yeux se posèrent sur l'enveloppe. Sa mère s'approcha doucement par-derrière, un sourire aux lèvres, les mains dans le dos, l'air innocente. Ella se retourna brusquement, ses petits poings serrés d'excitation au niveau de sa poitrine, ses yeux scintillants de joie.

« Oh, maman ! C'est c'que je pense ? »

Dianne se contenta de hocher la tête, et sa fille se jeta dans ses bras, hurlant et sautillant de joie.

« Oh, j'suis trop contente !!! J'attendais tellement ça !! »

Elle s'accrocha sans vergogne à sa mère, qui n'eut d'autre choix que de la prendre dans ses bras en soufflant sous l'effort.

« Et bien, dans quelque temps, tu devras demander à Narcisse de te porter. Moi, je ne pourrais plus !
— Tu penses qu'il va venir aujourd'hui ? »

La petite fille lança un regard plein d'espoir à sa mère, qui ne put retenir une petite grimace d'inquiétude. Elle tourna la tête pour regarder l'Ordre de Merlin de Narcisse, prenant la poussière sur l'âtre de la cheminée, symbole paradoxal de sa présence bien trop erratique. Le jeune homme avait accepté la demande de Dianne et de sa fille, et était venu s'installer chez elles, pour le plus grand bonheur des deux. Toutefois, elles avaient vite compris que cela n'allait pas être aussi simple. Et depuis six ans, il allait et venait sans prévenir, essayant au maximum de ne pas s'attarder. Pour les protéger, disait-il sans le dire. Et toutes les supplications de la petite fille, ni les mots rassurant de Dianne n'avaient pu le faire changer d'avis. Elle haussa les épaules, se forçant à sourire.

« Je ne sais pas, ma puce... Je lui ai envoyé un hibou. S'il l'a reçu, il viendra, c'est tout ce que je sais.
— Oh... »

Le visage d'Ella s'assombrit et elle baissa le regard, l'air toute triste. Sa mère ne put supporter cette vision, et se dirigea brusquement vers la cuisine.

« Allez, suffisamment bavardé ! Maintenant, tu vas m'aider, jeune fille !
— Mais mamaaaaan ! C'est mon anniversaire !
— Je ne veux pas le savoir ! »

Toutes deux finirent par rire aux éclats, et la légère tension se dissipa sans difficulté. Le gâteau fut démoulé, décoré par Ella, avant d'être parsemé d'une trentaine de bougies (parce qu'elle adore les souffler), puis transporté sur la table du salon. La petite ne tenait plus en place, et gigotait sur la chaise en attendant que sa mère finisse d'allumer toutes les bougies de sa baguette. La petite couronne en feuilles qu'elle avait confectionnée tenait à peine sur ses cheveux blonds, et glissait presque toutes les secondes. Lassée, Dianne décida de les engluer sur la tête de sa fille, qui explosa de rire en tentant de s'en défaire. Enfin, elle s'assit à côté d'elle.

« Fais un vœu. »

Ella leva les yeux au ciel, semblant en proie à la plus intense réflexion de sa vie.

« Oh, je...
— Ah-ah ! Tu ne dois rien dire, sinon ça ne marchera pas. »

Elles sourirent, puis Ella se tourna pour souffler à pleins poumons sur ses bougies. Elle se crut maligne lorsqu'elle les éteignit toutes du premier coup, avant que Dianne ne lève les yeux pour lui montrer qu'elles s'étaient rallumées. La petite eut l'air proprement scandalisée.

« Oh ! C'est d'la triche ! Ça a intérêt de quand même compter pour mon vœu !
— Mais oui, ma chérie, mais oui. »

Dianne pleurait littéralement de rire lorsqu'enfin, Ella réussit à éteindre pour la dernière fois ses bougies, le visage rouge sous l'effort, mais visiblement très fière d'elle. Elle tourna ensuite son regard vers la fenêtre, tandis que sa mère découpait le gâteau. Plusieurs secondes s'écoulèrent, dans un silence absolu. Dianne se doutait bien du vœu de sa petite fille, mais ne put rien faire d'autre que lui lancer un regard compatissant lorsqu'elle se retourna. Elle la questionna du regard, la petite secoua doucement la tête.

Alors qu'elles s'apprêtaient toutes deux à passer à autre chose, un claquement de fouet retentit à l'extérieur. Le visage d'Ella s'illumina soudainement, elle se jeta vers la porte. Dianne se leva à son tour, plus calmement, avant de ressentir une petite aiguille lui piquer le cœur lorsqu'elle entendit un deuxième claquement de fouet. Ella ne l'entendit pas, elle ouvrait la porte. Elle se précipita à l'extérieur, le visage souriant et le regard brillant. La petite fille tourna plusieurs fois sa tête dans toutes les directions, et le temps que sa mère ne la rejoigne, elle s'était effondrée sur elle-même. Fesses sur le sol du porche, genoux sous le menton, et les bras croisés devant son visage. Dianne s'accroupit à côté d'elle, pour poser une main sur ses épaules. La voix d'Ella était brisée par la tristesse.

« Pourquoi il reste pas ? J'ai l'impression qu'il s'en fiche... »

Sa mère ne trouvait rien à répondre, lorsque son regard fut attiré par quelque chose, déposé sur le rebord de la fenêtre. Elle fronça les sourcils avant de se relever pour regarder, et immédiatement, un grand sourire se dessina sur son visage.

« Ella, regarde. »

La petite tourna doucement la tête vers elle, boudeuse, avant que soudainement, son visage ne s'illumine lorsqu'elle vit ce que sa mère tenait.

Une jonquille, dont la tige était entourée d'un parchemin soigneusement noué. Elle se redressa d'un coup, la prit délicatement dans ses mains, pour finalement dérouler le papier. Une écriture soignée, mais pas très belle, typique de l'écriture d'un gaucher avec un stylo à bille.

« Salut ma grande. Joyeux anniversaire, pour commencer, j'espère que tu laisseras un peu de gâteau pour ta mère. Je te présente toutes mes excuses pour ne pas être là aujourd'hui, mais... je ne sais pas. Je ne sais jamais. C'est bête hein ? Je vous aime tellement, mais je ne peux pas être là pour vous, ce ne serait pas responsable de ma part. Peut-être que tu me comprendras un jour. Ou pas. Ce qui compte, c'est que tu sois en sécurité.

Toutefois, je pense qu'il est temps pour moi d'enfin sortir un peu de ma tanière. Retrouve-moi à 14h au Chemin de Traverse, je t'attendrai devant chez Ollivander. Ne grimace pas, je te vois d'ici. Il faut que tu ai ta propre baguette ma grande, et tu le sais.

À tout à l'heure, et surtout, sois prudente, ne viens pas sans ta maman.
Avec toute mon affection,
Narcisse Brando

PS :
PS : Tout bien
PS : Tout bien considéré, garde-moi aussi une parte de gâteau. Peut-être que je passerais faire un tour une fois tes achats faits. Et peut-être bien que Il n'est pas exclu que je reste un peu plus longtemps, cette fois-ci. »

Ella n'en pouvait plus de joie. Ascenseur émotionnel sur ascenseur émotionnel, elle avait manqué plusieurs fois de déchirer le papier sur l'émotion et l'excitation. Elle trépignait d'impatience, sautillait sur place, et lorsqu'enfin, elle eut terminé de lire, elle la tendit à sa mère avant de courir à toute vitesse vers sa chambre.

« Faut que je m'habille !! »

Dianne lut à son tour la lettre, et un doux sourire naquit sur ses lèvres. Son regard s'apaisa, elle ferma les yeux un court instant, avant qu'une petite voix suraiguë n'interrompe son moment d'apaisement.

« Maman !! Dépêche-toi !
— Inutile de te presser ma chérie, il ne va pas attendre plus vite simplement parce que nous nous pressons. »

La porte claqua doucement derrière elle, et durant les trois prochaines heures, Dianne eut le plus grand mal à contenir l'excitation de sa petite fille.


Une légère brise soufflait sur la clairière du sommet de la colline. Au centre de cette clairière trônait un grand chêne, mort depuis des années, dont jamais personne n'avait eu ne serait-ce que l'idée de le couper. Au pied de cet arbre, une haute silhouette se tenait, parfaitement immobile malgré la chaleur environnante. Les mains croisées dans le dos, le regard abaissé, les yeux fermés, Narcisse se recueillait en silence sur la tombe de ses parents. Une petite croix en bois, toute aussi austère que celle marquant le tombeau d'Oscar, s'était ajouté à ses côtés. Sur chacune d'elles, une photo. Oscar souriait et rougissait. Honor levait les yeux au ciel, fâchée d'avoir été surprise par l'appareil photo de son mari qui l'avait prise au dépourvu.

Au pied de ces croix, gisaient leurs alliances. Le vent soufflait, mais semblait ne jamais effleurer les fleurs que Narcisse venait de déposer pour chacun d'eux. Il ne savait pas quoi dire. Il n'était pas croyant, pas le moins du monde. Mais parfois, c'était réconfortant de parler en se tenant à cet endroit. Et puis, on ne savait jamais.

« Ella a onze ans aujourd'hui. J'ai décidé de l'accompagner faire ses achats. J'aurais aimé être accompagné, pour faire les miens, je me souviens. Vous savez que c'est possible, maintenant ? Les parents moldus ont le droit d'accompagner leurs enfants sur le Chemin. Je trouve que c'est formidable, vraiment. »

Une longue expiration, il laissa glisser les mains le long de ses hanches, avant de poser son regard sur le petit autel qu'il avait construit entre les tombes. Quelques grandes pierres simples. Certaines étaient encore tâchées de sang. Il l'avait construit immédiatement après avoir enterré sa mère, immédiatement après avoir quitté Poudlard, il y a six ans. Il se souvenait encore du poids de son corps entre ses bras. Son visage se déforma un bref instant, il ferma les yeux pour inspirer. Sur l'autel, était déposée une mèche de ses cheveux, une touffe de poils bleus, ainsi que la baguette de Sureau. Il se racla la gorge.

« Vous me manquez beaucoup. C'est mieux, maintenant, ici. C'est plus calme. Les gens sont plus gentils. »

Longtemps, encore, il demeura face aux tombes. Il ne voulait pas partir. Mais le temps qui passait était une course que l'on ne pouvait gagner, et après avoir grappillé quelques secondes de plus, enfin, il trouva le courage de se détourner. Il était déjà 13h50. Il marcha lentement jusqu'aux abords de la clairière, refusant de transplaner en son sein. Sa gorge était serrée, mais le temps des larmes était fort heureusement passé depuis longtemps. Quoique...

Ce n'est pas une douleur que l'on oublie. On vit avec, on la porte, mais on ne l'oublie pas. Parfois, le soir, il se souvient. Parfois, il arrive à dormir sans y penser. Trop souvent, encore, le visage des gens qu'il avait connu revenaient pour le hanter, avant de disparaître, petit à petit. Pas Honor, ni Oscar. Pas une fois, depuis six ans, il n'avait réussi à vivre une seule journée sans se souvenir d'eux.

FIN

Bon, et bien, voilà. Honor Brando, c'est terminé. J'avoue que j'ai un peu du mal à réaliser. Le 27 février 2023, je postais le premier chapitre de cette aventure folle. Et désormais, c'est avec 53 chapitres et 155.372 mots que cette histoire s'achève. J'en ai mis du temps dis donc, à la terminer. Je ne sais pas trop quoi dire. En vrai, merci, déjà. Sincèrement. Merci à tous et à toutes. Jamais de toute ma vie, je n'ai été aussi fier d'accomplir quelque chose. C'était fou, tout le monde semble avoir aimé cette histoire. Je pense encore que c'est un coup monté et que d'un coup les gens vont retourner leurs vestes pour dire qu'en fait, c'était nul. Vous devez en avoir marre de me lire, non ? Vous êtes encore là ? Vous n'êtes pas obligé de lire, mais j'aime bien conclure en vous confiant ce que j'ai sur le cœur.

Cette aventure, je ne l'avais pas prévu. Quand j'ai posté le premier chapitre, je ne savais pas du tout où j'allais, je n'avais même pas de fin ! Je voulais juste écrire quelque chose plus librement que ce que les règles RPG nous permettent, à la base. Je voulais développer des aspects irréalistes et fous de mes personnages, je voulais que mon petit Narcisse soit un peu le centre d'une histoire. Aujourd'hui, je ne sais pas trop quoi en penser. Mais j'ai envie de dire, le pauvre. Vous ai-je dit que j'étais incroyablement fier de cette histoire ? C'est puéril, mais j'ai rarement été autant heureux dans ma vie que lorsque les gens venaient pour me dire qu'ils aimaient mon histoire. Peut-être que sans eux, elle ne serait pas là où elle en est. Donc dites-vous merci entre vous.

Que dire d'autre ? Je suis un peu confus. Bon, du coup je vais m'arrêtez là. Je ne peux pas tous vous remerciez, vous êtes trop nombreux, et j'ai peur d'oublier des gens. Mais j'ai besoin de remercier quelques personnes en particulier. Vous savez, les petites phrases en début de livre, qui disent : "Pour mon chat, qui m'a toujours soutenu", "pour ma tortue, qui a..." ce genre de chose. Je ne sais pas comment ça s'appelle. Les dédicaces ? J'ai un doute. Mais quoi qu'il en soit, si un jour je venais à publier ce livre version papier (comme beaucoup me l'ont demandé, bande de fous), je pense que sur la première page, j'écrirai ceci :

Merci à vous. Vraiment, sans vous, cette histoire n'aurait pas existé, elle n'aurait peut-être pas continué, et elle n'aurait certainement pas eu cette fin.

J'hésitais avec d'autres fins, le saviez-vous ? Dans l'une d'entre elles, Narcisse perd face à Kristen et meurt, et Kristen va elle-même à Poudlard pour faire ses trucs. Une bad end, mais Honor aurait peut-être survécu. Dans une autre fin, c'était Georges qui tuait Honor. Ou encore, Narcisse se sacrifiait lui-même pour vaincre Tuséki.

D'ailleurs, à propos de ce personnage, cela me fait penser, je dois rendre à César ce qui est à César. C'est à dire beaucoup de choses.
Georges Tuséki, certains le connaissent déjà. Il s'agit de la parodie de Gilderoy Lockhart dans la vidéo de Joueur du Grenier sur Harry Potter, incarné par Bob Lennon. Je cherchais un nouveau méchant, quelqu'un qui n'existe pas sur le site, pour en faire ce que je voulais. Je voulais un vrai méchant, un méchant jusqu'aux bouts des ongles, qui ne puisse avoir aucune rédemption. Mais mis à part le nom, il n'a pas grand chose à voir avec le personnage d'origine. (Sauf peut-être quelques manières et tics de langage) Au passage, ce personnage a plu. Vraiment beaucoup, je l'ai noté. Beaucoup trop même pour certains haha. Je me dis qu'un petit spin off sur les origines de ce personnage ne serait pas de trop. C'est quelque chose qui vous plairait ? Je l'écrirai dans tous les cas je pense, mais j'aimerais savoir si vous l'attendez ou pas vraiment.

J'aurais tellement de choses à dire, mais bon, ça doit vous barber tellement fort, et je comprends. Il est tard, et c'est normal. Toutefois, avant de finir, j'aimerais faire comme pour le tome précédent, et laisser la suite de ce sujet pour quelques retours, questions, absolument tout ce qui vous vient en tête.

Avez-vous un passage préféré ? Quelque chose de particulier qui vous a marqué ? Une idée en particulier ? Un chapitre même ? Un personnage ? J'aimerais savoir autant de choses que possible sur votre expérience.

Et aussi, j'aimerais vos théories, pour ceux qui ont le courage de les écrire. Aviez-vous anticipé certaines choses ? Ai-je réussi à vous surprendre ? Vous attendiez-vous à cette fin ? Bref, toutes vos théories un peu fumeuses (ou pas) c'est le moment de les sortir.

Vraiment, vous pouvez dire absolument n'importe quoi. Je passerai de temps à autres pour vous répondre si nécessaire, alors n'hésitez pas.

Encore merci, et à très bientôt.

Je profite que personne n'ai encore écrit ici pour vous poser une question capitale ! Beaucoup d'entre vous ont exprimé leur souhait de voir un jour cette fanfiction imprimée en version papier, en livre de poche quoi. Et même si ça me touche beaucoup, je ne sais pas si ça se fera un jour, pour beaucoup de raisons. Toutefois, comme je n'exclus rien, je vais laisser ici un sondage, pour avoir des informations.

Et aussi, deuxième question, toute aussi importante :
Devrais-je rajouter des détails ? Je compte réécrire la fanfiction de toute manière si jamais cela se fait. Mais devrais-je rajouter beaucoup de chapitres ? Décrire davantage le contexte, les personnages, leurs histoires ? Bref, devrais-je réécrire cette histoire pour que quelqu'un d'étranger au site puisse la lire, ou bien est-ce que je ne fais "qu'améliorer" certaines choses ? Ou alors, est-ce que je la laisse en l'état ?

Sur ce, à vos claviers ! en plus des sondages, n'hésitez pas à détailler et argumenter davantage dans les posts ci-dessous, faites-vous plaisir ! Tous vos retours sont bons à prendre.

Alors, Narc, en premier, je te dis merci. Ces trois tomes t'ont demandé beaucoup de travail et de motivation et tu n'as rien lâché. Moi à chaque fois que je commence à écrire un livre je finis pas, faute de temps et d'envie. Tu as eu du soutien mais c'est quand même toi qui l'a écris. D'ailleurs, rassure moi, tu l'as lu hein ? Si tu lis pas TON histoire c'est grave.

Ensuite en ce moment je n'ai pas beaucoup de temps libre donc je n'ai pas lu du tout le tome 3, mais j'imagine qu'il est fantastique comme les deux autres. Je vais essayer de trouver un moment pour le lire...

Pour le sondage sur la "Question trop longue pour être écrite en une phrase", je dirais que tu devrais laisser comme c'est ici mais en présentant un peu plus les personnages au début du livre, par exemple en faisant un truc avant le prologue où tu mets le prénom et le nom et tu les décris :

Narcisse Brando
Personnage principal et élève à Poudlard, cheveux noirs, etc...

Pour que les gens puissent comprendre sans pour autant modifier ou ajouter des chapitres. Après tu fais comme tu le sens, c'est ton histoire.

Bon, je n'ai pas grand chose à dire comme j'ai dis pas mal de chose dans mon précédent post mais voilà.

Et encore merci Narcisse pour cette fabuleuse histoire, c'est un véritable petit monde que tu as créé !