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04 sept. 2023, 17:25
Quand le temps se suspend  PV+ 
Vétérinomage ? C'est un peu comme ce que je veux faire alors, sauf que je souhaite prendre soin des plantes pour que leurs propriétés puissent être bénéfiques à ceux qui en ont besoin, et non prendre soin de créatures. Mais peut-être Dawn est-elle aussi guidée par cette envie, ce besoin d'aider, d'être utile au monde, de l'améliorer à notre façon, avec ce que l'on a. Je l'observe discrètement, elle, ses yeux vairons et ses cheveux bruns, poussée par une curiosité étrange, un doute, une certaine nécessité. J'ai comme cette sensation qu'elle et moi, nous avons beaucoup en commun. La Rouge dégage un calme, une profonde sérénité que je lui envie un peu. A-t-elle, elle aussi, les pensées qui bouillonnent sous ces apparences ? Une envie de découvrir le monde et de s'améliorer ? Elle s'est inscrite aux échanges AMICO et correspond avec une élève de Jadugara, mais d'après ce que je comprends, elle s'intéresse aussi à Castelobruxo. Alors, elle est un peu dans la même situation que moi. Qu'avons-nous d'autres en commun ? Cela me rappelle Estefânia la première fois où nous avons pu parler pour de vrai. Nous ne nous connaissions qu'à peine, et pourtant nous savions, d'une manière inexplicable, que nous partagions beaucoup. Je me demande si je pourrai être proche de Dawn, passer du temps à discuter avec elle comme j'ai passé du temps à discuter avec ma correspondante. A côté de combien de personnes passons-nous sans savoir qu'elles et nous pourrions partager tant ? Combien de chemin qui nous réservait de belles choses ne prenons-nous pas ? Parfois, cela me fait peur, penser à tout ce que j'ai loupé, à toutes ces personnes à qui je n'ai jamais parlé mais avec lesquelles j'aurais pu bien m'entendre. C'est comme une petite voix qui traîne derrière moi, dans mon ombre et chuchote à mon oreille une unique question : ai-je fait les bons choix ?

J'attrape un sourire dans la bibliothèque avant de tourner mes yeux vers ceux de Dawn. La Faculté de Soins aux Créatures Magiques... C'est aussi une école qui demande une bonne moyenne à ses ASPIC, mais je crois me souvenir qu'elle ouvre à de nombreux débouchés intéressants. Nous en avons entendu parler cette année, et je connais quelques camarades lointains qui souhaitent se diriger vers cette école. Il paraît que son corps professoral est aussi divers que réputé et qu'elle se situe dans un bâtiment très joli.

« C'est bien comme projet. Moi j'aimerais devenir botaniste. J'aime beaucoup les plantes, et j'ai envie de me rendre utile en les étudiant pour découvrir leurs secrets. »

Je veux baser l'entièreté de ma vie sur cela : étudier, comprendre, partager ce que je sais pour que cela serve à d'autres. Travaillerai-je avec des potionistes, des médicomages, des herboristes ? Cela me plairait de travailler dans un hôpital, là où je sais que mes recherches pourront vraiment être utiles. Serai-je amenée à écrire des livres sur mes découvertes ? L'idée me fait sourire. Après tout, peut-être que je ne découvrirai rien, que je ne ferai que prendre soin de quelques plantes dans une grande serre. Mais l'idée de pouvoir transmettre ce que je sais me plais aussi. J'ai déjà pensé à devenir professeure, mais c'est là quelque chose qui me fait encore peur, et je ne suis pas sûre de convenir pour une telle tache. Aurai-je un jour les épaules pour ? Sans compter que cela demande un tout autre travail que celui de botaniste. Ah Merlin ! Je verrai ce que la vie me réserve. Je découvre petit à petit le chemin que j'emprunte, pourquoi vouloir directement en connaître les destinations ? On ne peut pas prévoir grand-chose sur une longue durée, alors il faut se laisser porter.

Avec les paroles de Dawn, mes pensées glissent de nouveau vers la venue de ma correspondante dans le château. Les souvenirs sont dans mon crâne encore vifs, comme si les événements n'étaient pas si lointains. Oublierai-je un jour des détails, des moments ? C'est impossible, tout restera toujours vif, flamboyant, brûlant comme une flamme qui ne pourra jamais s'éteindre. Certains souvenirs sont ainsi : permanents, éternels, inoubliables.

« Hmmm oui, un peu. En fait, je ne me souviens pas particulièrement de moments où elle était loin de moi. Nous sommes toujours restées ensemble. Il faut dire qu'une dizaine de jours ne suffisent pas vraiment pour apprendre à se connaître et parler de tout ce qui nous intéresse. » J'esquisse un sourire sincère. « Mais tu verras, ce sera incroyable ! Et ta correspondante et toi, vous vous entendez bien ? Comment se passent vos échanges ? »

J'espère que Dawn trouvera chez cette élève indienne des ressemblances avec elle, que la Rouge pourra connaître le plaisir de discuter avec une personne qui a des passions semblables aux siennes. C'est enrichissant, et en même temps si agréable ! Je lui souhaite de se forger des souvenirs aussi forts que ceux que j'ai.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

10 sept. 2023, 22:20
Quand le temps se suspend  PV+ 
Les deux filles semblaient avoir les mêmes centres d'intérêt ce qui rendait la conversation avec Alyona passionnante. Dawn aurait souhaité avoir appris à connaître la septième année plus tôt. Après cette discussion, elle était persuadée qu'elles auraient pu bien s'entendre et peut-être même devenir amies. C'est étrange comme les gens entrent et sortent de nos vies sans pouvoir en comprendre les raisons. Parfois le timing peut sembler mauvais mais tout arrive pour une raison. Si les deux filles ne font connaissance qu'à l'aube de la fin des études de la plus âgée, c'est que ça devait être ainsi même si elles étaient sans doute passée à côté de bons moments. La gryffone se plut à penser à quel serait sa vie au château si elle avait eu une amie comme la Serdaigle pour l'accompagner.

Alyona se confia sur ses projets professionnels à elle. Ils étaient un peu liés à ceux de la sixième année. Si elle parvenait à devenir vétérinomage, elle aurait besoin de se fournir en plantes médicinales et ignorait encore si elle aurait le temps d'en faire pousser elle-même . En entendant l'envie de la bleue d'étudier les plantes, une nouvelle pensée surgit dans l'esprit de la gryffone. Elle imagina le nom de sa camarade associé à un bouquin de botanique. Peut-être serait-il même étudié par les étudiants de Poudlard.

- Toi aussi, tu sais ce que tu veux. Et les sujets d'études, c'est pas ce qu'il manque en Botanique. J'imagine que tu veux rentrer à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques. Tu as peut-être déjà commencé à préparer ton dossier d'inscription.

C'était sûrement la faculté la plus difficile d'accès. Elle n'accepte que les élèves brillant ayant un moyenne d'Optimal, mais il faut aussi réussir un examen d'entrée et fournir une lettre de recommandation d'un professeur. Dawn, quant à elle, n'aurait qu'un entretien à passer. C'est déjà une grande épreuve pour la jeune fille qui peine face à ce genre de situation mais rien comparé aux conditions d'accès à l'IMSM.

- Je croise les doigts pour toi en tout cas, lui dit-elle avec un sourire encourageant.

La discussion revint sur la correspondante d'Alyona. Les mots de la serdaigle rassurait Dawn. Elle craignait être trop collante et intrusive avec Shreya Lors de leur séjour respectif mais il lui apparaissait maintenant qu'il s'agissait d'un comportement tout à fait normal dans un monde inconnu. Bien sûr, elle n'oblige ra pas sa correspondante à rester avec elle à Poudlard si ce n'était pas ce qu'elle souhaitait.

- Ça se passe très bien. C'est chouette de découvrir une culture totalement différente. Et Shreya semble très sympathique. On apprend à se connaître doucement. J'aurais aimé qu'on puisse s'écrire plus souvent.

La fréquence des lettres la frustrait un peu, c'est vrai mais elle n'avait pas le choix et savait qu'elle avait de la chance de pouvoir participer à ce programme.

**7ème année RP**
La force de la meute est dans le loup. La force du loup est dans la meute.

16 sept. 2023, 16:51
Quand le temps se suspend  PV+ 
*Je sais ce que je veux.* Cette certitude me donne du courage. Oui, je sais ce que je veux, et j'en suis foutrement rassurée. Il y a, parmi mes camarades, des personnes qui ont longuement hésité quant à leurs vœux professionnels, ou juste cherché durement pour trouver une voie qui leur correspondait, dans laquelle ils se sont dit qu'ils pourraient peut-être s'épanouir. Pour moi, le choix fut plus simple. Cela fait des années que je souhaite entrer à l'Institut de Médicomagie et de Sciences Magiques, j'ai même parfois l'impression que j'ai toujours voulu faire cela. Plus qu'un choix, c'est une évidence. Le chemin me paraissait tout tracé, je n'avais pas à m'inquiéter, à me chercher, à hésiter. Bien sûr, cela ne m'empêche pas de douter, et aussi d'avoir peur de ne pas être prise, parce que cela implique de préparer une autre voie. Où irai-je si je n'ai pas la moyenne que je veux, si je ne réussis pas l'examen écrit pour être prise ? J'y ai longuement réfléchi. Je me dois de penser à chaque éventualité, même les plus difficiles, parce que prévoir est nécessaire. « On ne sait jamais », n'est-ce pas ? C'est là une idée qui me terrifie, mais je dois l'accepter. Je ne peux pas être sûre, alors j'ai pensé à d'autres possibilités. Si je ne suis pas prise, je pars au Brésil. Et après ? Je ne sais pas. Il me faut y réfléchir, mais c'est si désagréable ! Penser à un échec, c'est douloureux, mais cela se fait souvent naturellement quand on n'a pas confiance en sa réussite. Alors, je débroussaille les chemins qui m'intéressent, pour prévoir toute éventualité, mais au fond, je voudrai juste que tout se passe bien, comme je le souhaite. Arracher des feuilles pour voir l'horizon, ce n'est pas ce que je préfère. Moi, j'ai besoin de me laisser porter.

« Oui, » confirmé-je en souriant.

En effet, il ne manque pas de sujets d'études en botanique. Cela me fait penser à ma scutumi, à ce projet que j'ai laissé tomber il y a de ça deux mois pour me concentrer sur le reste, sur mes ASPIC et mes études actuelles. Parfois je m'en veux, j'ai l'impression de tout avoir abandonné non pas parce que je manquais de temps, mais parce que j'avais fait face à des échecs. Suis-je ainsi faite, à fuir quand je suis confrontée à des difficultés ? C'est déjà arrivé par le passé. Non, non, c'est faux : je me suis toujours battue. Quand Anaë est partie, tout d'abord ; puis quand l'urne est arrivée, j'ai mis mon nom ; et enfin, avec mes examens, mes révisions, je m'y jette sans crainte ; je fais front, je me dresse face aux problèmes, j'ai du courage. Ce n'est pas à cause des difficultés que j'ai refermé la porte de la salle sur demande, juste parce que... parce que je ne pouvais plus continuer ainsi. Je suis forte, mais je connais mes limites. C'est là une qualité, n'est-ce pas ? Merlin, je l'espère.

Je m'accroche aux mots de Dawn, à ses questions. Quand je réfléchis trop, mon regard chute vers mes incertitudes, et cela me terrifie. J'ai besoin de retrouver des choses solides, stables, sûres ; la voix de la Rouge me le permet.

« L'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques correspond à ce que je veux faire, c'est exact. J'ai commencé il y a quelques semaines à préparer mon dossier, mais cela prend du temps. Et avec les ASPIC à préparer... c'est compliqué. »

Sans compter que ce dossier doit être très complet : curriculum vitae, lettre de motivation, lettre de recommandation... Contacter Mr Charleston est dans mes projets, je devrai tenter de m'y prendre rapidement pour être sûre d'avoir mon dossier complet au plus tôt. Cependant, ce qui me fait le plus peur dans le chemin qui m'attend, c'est cette épreuve écrite pour entrer dans l'école. Merlin, une épreuve écrite ! A quoi s'attendre ? Qu'envisager ? Sur quoi serai-je évaluée ? Mes connaissances seront-elles suffisantes ? C'est là le genre d'examen qui fait naître en moi une foule de questions que je ne peux ni retenir, ni maîtriser. Il faut que je charge ma mère d'aller se renseigner pour moi. Elle doit en connaître, des personnes étant passées par l'IMSM, non ? Sinon, je peux toujours chercher moi-même dans les adultes que je connais, mais la plupart ont passé ce concours il y a bien plusieurs années.

Je glisse un regard vers la Rouge et son sourire. Je dois m'avouer assez touchée par son soutien, il me fait plaisir, me donne du courage. Si les Gryffondor sont capables de transmettre autant de force, je devrai probablement en côtoyer davantage.

« Merci, c'est gentil. »

Je hoche la tête quand elle me parle de sa correspondante, Shreya. Je comprends ce qu'elle ressent, cette envie de lui écrire davantage, je l'ai ressentie, moi aussi. C'est compliqué d'être restreinte quand il a tant à découvrir !

« Quand ta correspondante viendra à Poudlard, vous pourrez échanger plus de mots que mille lettres ! Je me doute que le temps avant ce moment doit te paraître long — après tout, il l'est —, mais malheureusement, quand ta correspondante devra repartir, tu regretteras qu'il soit passé si vite. Enfin, tu n'y es pas encore ! Mais c'est bien si vous parvenez à vous entendre, c'est même très important, cela vous permet de vous partager des choses sans problème. »

Je crois que cela n'a pas été le cas pour tous les correspondants. Certains élèves sont parvenus à garder une entente cordiale, sans que celle-ci ne devienne pour autant amicale. C'est bien triste alors, ne nouer aucun lien, juste s'échanger des savoirs sans créer de plaisir.

« J'imagine que la vie en Inde est très différente de celle d'ici ! Tu as hâte d'y être alors ? »

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

21 sept. 2023, 12:45
Quand le temps se suspend  PV+ 
Dawn ignorait depuis combien de temps elles étaient en train de discuter et elle s'en fichait. Elle estimait avoir mérité cette pause. Pourtant, elle savait pertinemment que l’une des deux allait devoir mettre fin à cette conversation tôt ou tard. Elles n’étaient pas en ces lieux par hasard et devraient retourner à leurs révisions. La jeune fille qui avait toujours fait passer ses révisions avant tout, y compris son sommeil et sa faim, avait vraiment lâché du lest cette année. Ce serait sans doute la seule fois qu’elle pouvait le faire puisque ce sont les ASPIC qui l'attendaient l’année prochaine, l’un des examens les plus importants de sa vie, plus important encore que les BUSE de l’année dernière. Rien que d’y penser, elle sentit une boule de stress se former dans son ventre. Nul doute que ce serait une mauvaise période pour la jeune fille qui n’aime déjà pas la période d’examen en temps normal. Elle commençait même à se demander comment elle allait organiser son temps entre les entraînements de cheerleading et son absence durant les vacances de Pâques. Elle allait devoir retravailler ses plannings. Alors quand elle entendit Alyona prononcer “ASPIC” et “compliqué” dans la même phrase, la sixième année fit une grimace. Son angoisse la rendant muette, elle ne savait quoi répondre à cela et se contenta d’hocher la tête.

Alyona la remercia avant de s’exprimer sur la frustration de Dawn quant à la fréquence des lettres. Ses mots étaient positifs cette fois et ne faisaient qu’attiser sa hâte de vivre cette expérience à son tour, et ce depuis le début de cette conversation. La gryffone la remercia à son tour pour ses paroles rassurantes, mais n’arrivait pas pour autant à oublier le problème qui la préoccupait depuis quelques minutes. Rater ses dernières épreuves à cause de sa correspondance n’était pas envisageable.

- Elle est bien différente, c’est vrai. Je me suis rendue compte récemment qu’on était un peu privilégiés en Grande-Bretagne, avoua-t-elle un peu honteuse. Mais oui, j’ai vraiment hâte.

Elle avait reçu une lettre il y a tout juste deux jours dans laquelle Shreya expliquait que son père avait construit leur maison avec des matériaux qu’il avait trouvés. Elle imaginait que le foyer de l’indienne devait être totalement différent du sien en brique avec un toit solide. La population devait être plus pauvre qu’en Angleterre et Dawn se plaignait de ne pas avoir le temps de réviser… La question devenait omniprésente dans son esprit, à tel point qu’elle ne pourrait plus l’ignorer. Elle profita de la présence d’Alyona face à elle pour peut-être dissiper ses doutes.

- Ça n'a pas été compliqué de compiler le voyage avec les révisions?

Elle avait besoin d’être rassurée mais avait surtout envie d’entendre la vérité. Elle préférait être préparée à ce qui l’attendait l’année prochaine, quitte à avoir un bon coup de stress pendant un an. Elle pourra ainsi organiser ses sessions de révisions en conséquence.

**7ème année RP**
La force de la meute est dans le loup. La force du loup est dans la meute.

24 sept. 2023, 17:06
Quand le temps se suspend  PV+ 
Je vois bien que j'ai prononcé des mots qu'il ne fallait pas dire : Dawn fait une grimace et se contente de hocher la tête pour me répondre. Est-ce de l'angoisse que je vois passer derrière ses yeux colorés ? Ou est-ce autre chose ? Je ne sais pas, peut-être que je me trompe. De quoi ai-je parlé ? De l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques et... les ASPIC. Merlin, je crois avoir trouvé d'où vient cette grimace qui est passée comme un fantôme sur le visage de la Rouge. Elle est angoissée à propos des examens qu'elle passera l'année prochaine. C'est normal, comment lui en vouloir ? Pour moi, ils approchent. De là où je suis, ils me paraissent immenses, menaçants, insurmontables. Nos professeurs n'arrêtent pas de nous en parler, à un point où le simple mot « ASPIC » finira bientôt par forcer les portes de nos rêves pour nous imposer son angoisse, même dans les bras de Morphée, même dans le confort de nos draps, même au creux de notre crâne. Les ASPIC avant tout, les ASPIC comme seule ligne d'horizon, les ASPIC comme un obstacle inévitable.
Mais je ne veux pas y penser, pas maintenant, pas en ce moment, alors que la conversation avec Dawn me permet d'échapper à cette pression, à ces obligeances qui pèsent des tonnes sur mes épaules.

Alors, je laisse les examens dérangeants me glisser sur l'esprit, comme si j'étais revêtue d'un imperméable puissant. Je ne rebondis pas sur l'angoisse de la Rouge, je ne m'attarde pas sur son hochement de tête : je passe à autre chose. Les échanges AMICO se présentent comme un sujet parfait pour cela.

« Je vois, avoué-je en hochant la tête. À Castelobruxo, j'ai vu aussi des... différences avec Poudlard. Estefânia a la chance de venir d'une famille de classe moyenne, mais elle m'a dit que ce n'était pas le cas de tous ses camarades. J'imagine que parfois, cela se fait ressentir dans les couloirs, même si l'école vient lisser ces différences. » Je marque une pause, le temps de réfléchir. « Je pense aussi que c'est intéressant de s'en rendre compte, de voir qu'ici, nous sommes assez privilégiés, oui. C'est aussi pour cela que les échanges AMICO sont importants : ils nous aident à élargir notre vision du monde, à prendre en compte nos différences et à les accepter. »

Je laisse quelques secondes s'étaler et glisser entre Dawn et moi. Néanmoins, je ne souhaite pas finir ma prise de parole sur une note aussi étrange, assez négative, ce qui me pousse à ajouter, comme une conclusion : « J'avais hâte moi aussi. Mais c'était tellement génial ! » Et ce grand sourire qui revient sur mes lèvres, un peu complice mais plein de lumière.

La question de Dawn me ramène quelques semaines en arrière, quand je jonglais entre mes révisions, mes projets et ce voyage AMICO qui approchait. Est-ce que cela a été difficile à compiler ? Mon sourire se perd un peu sur mon visage, comme s'il n'y trouvait plus sa place. Il faut dire que mes pensées ne lui laissent pas la possibilité de se développer. Alors, après quelques errances mitigées, il finit par disparaître complètement, remplacé par une mine songeuse.

Est-ce que cela a été compliqué de gérer le voyage et les révisions ? Oui, cela l'a été, je dois me rendre à cette évidence. Il faut faire une croix sur certains plaisirs personnels qu'on avait pris le temps de s'accorder auparavant : des projets qu'on menait, des lectures qui nous attendaient, des passe-temps qui nous calmaient. On doit faire le tri parmi toutes ces activités, changer son emploi du temps, et ne se concentrer plus que sur l'essentiel : les révisions, les cours, les devoirs, le lendemain. C'est dur aussi, parce que les nuits se font plus courtes. Parfois, on ne trouve pas le sommeil alors qu'on se sent juste épuisé. L'inquiétude, la pression et la fatigue se rejoignent quand le ciel devient noir pour danser sur notre lit. Et alors, Morphée paraît si lointain, si distant. On finit par retrouver un manuel, un livre sur ses cours, un devoir, quelque chose qui nous aiderait à passer le temps. Et le monde pèse chaque jour un peu plus lourd sur nos épaules si frêles.
Bien sûr, c'est différent pour tout le monde. De toute manière, comment dire cela à Dawn ? J'ai bien vu une forme d'angoisse sur son visage, à quoi bon lui en ajouter ? A quoi bon lui faire peur ?

« C'était compliqué, oui. Il a fallu faire des choix, retirer des activités plus calmes de mon emploi du temps. Mais cela a été différent pour tout le monde. Le plus important, c'est de trouver un équilibre, un rythme qui te permet d'assurer dans tes cours et tes révisions sans pour autant y laisser ta santé — mentale comme physique. Il faut... faire de son mieux et ne pas trop s'en vouloir si tout n'est pas toujours comme on l'imaginait. »

Mon regard vient rejoindre celui de Dawn, se fait un peu plus dur, un peu plus sérieux. Mes sourcils se froncent légèrement.

« Mais tu ne dois pas trop te mettre la pression. C'est compliqué mais ce n'est pas impossible. Justement, l'échange AMICO doit aussi te permettre de te détendre. Il ne faut pas le voir comme une difficulté mais comme une occasion incroyable qui te fera grandir. »

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

29 sept. 2023, 22:51
Quand le temps se suspend  PV+ 
Les ASPIC étaient encore loin, il lui restait une année entière à parcourir avant de devoir y faire face. Mais avant cela, il y avait Nöel et Pâques durant lesquels Dawn participera aux échanges. Les paroles d’Alyona avait tendance à éloigner un peu plus son esprit de cette période d’épreuves qu’elle redoutait tant. Cela la confortait dans l’idée que cette conversation avec la bleue était exactement ce dont elle avait besoin en cette session de révision. Un moment d’évasion, loin de ses manuels et de ses cours. Elle s’était rarement donné l’occasion de se libérer l’esprit en plein mois de mai. Habituellement, on la trouvait le nez dans les bouquins du matin au soir, en dehors des heures de cours, étudiant toutes les informations que son cerveau était capable de retenir.

- Je sais que le papa de Shreya a construit leur maison lui-même avec du bois et de la tôle qu’il a pu récupérer. Quand je pense que ma maison est en brique et que mon père n’a rien à voir dans sa construction… J’ai presque honte d’en parler. L’uniforme aide à gommer les différences de milieu social, mais je crois qu’il n’y en a pas à Jadugara. Je suis d’accord avec toi. Je pense que découvrir un peu plus la vie de Shreya me fait remettre ma propre vie en perspective.

Ne pas s’attacher aux biens matériels en faisait partie. La jeune fille devait faire plus attention aux gens qui l’entouraient et aux moments qu’elle vivait seul ou qu’elle partageait avec son entourage car c’est ça la vraie richesse. Elle pourrait perdre tout ce qu’elle avait, elle pourrait toujours compter sur sa famille et sa mémoire. Dawn avait l’intention de vivre son voyage en Inde dans cette optique. Cela ne l’empêchera pas de prendre quelques photos souvenirs, mais elle ne vivrait pas cette expérience au travers d’un appareil argentique.

- Tu as prévu de continuer à lui écrire ? Ou de la revoir peut-être ?

La gryffone n’avait pu s’empêcher de sourire avec son ainée jusqu’à ce qu’elle retrouve une mine sérieuse. La sixième année se rendit compte que sa question n’était pas très plaisante et que la question le serait encore moins. Mais il était important pour elle de la poser. Être dores et déjà au courant des difficultés qui l’attendait, c’était éviter des nuits blanches à ruminer dans son lit les diverses scénarios possibles. Plus tôt elle le saura, plus tôt elle sera préparée. Elle était tout de même désolée de tirer Alyona de sa rêverie brésilienne. Dawn l’écouta attentivement expliquer ce qu’elle craignait. Elle allait peut-être devoir encore plus compter sur sa vice-capitaine et sur les membres de la Cheervalerie, l’année prochaine. Elle savait qu’elles comprendraient qu’elle se repose un peu sur eux.

- C’est justement pour ne pas me mettre la pression que j’ai préféré te poser la question. Avec les cheerleaders, j’avais peur de manquer de temps mais je peux maintenant me préparer plus efficacement à ce qui m’attend. Je pense que même si je le voulais, je serais incapable de faire autre chose que de profiter de l’échange tellement c’est une opportunité merveilleuse. Merci pour tous ces conseils en tout cas.

Elle ne voulait pas terminer sur une note si négative. Même si ce sujet était moins amusant que le reste de leur conversation, il lui avait été utile et elle ne pourrait en retire que du positif. Son regard se perdit derrière la Serdaigle, vers la place qu’elle avait quitté quelques minutes plus tôt. La perspective de mettre fin à cette conversation lui déplaisait, mais même si le temps semblait s’être arrêté pour les deux filles, il continuait à filer pour le reste du monde. Bientôt, l’avance qu’elle avait pris sur ses révisions serait totalement envolée pour laisser place à du retard. C’est donc à regret qu’elle continua.

- Je pense que je vais devoir m’y remettre…

Pourvu qu’Alyona ne pense pas qu’elle essayait de mettre fin précipitamment à la conversation. En d’autres temps, elle aurait pu rester des heures à discuter avec la septième année avec laquelle elle se sentait étrangement à l’aise. Mais les examens commençaient dans deux semaines et elle était loin d’avoir terminé toutes ses révisions.

**7ème année RP**
La force de la meute est dans le loup. La force du loup est dans la meute.

01 oct. 2023, 22:21
Quand le temps se suspend  PV+ 
Pas d'uniforme à Jadugara ? Cela me rend perplexe, je ne pensais pas qu'une école pouvait ne pas imposer un uniforme. Alors, comment les élèves s'habillent-ils ? Comme ils le souhaitent ? Ont-ils des contraintes dans leur tenue ? Cela me paraît si étrange d'imaginer une école sans uniforme. Je sais que certains de mes camarades aimeraient pouvoir se vêtir comme ils le souhaitent à Poudlard, mais je n'ai jamais été de leur avis, et je n'ai jamais compris pourquoi ils le défendaient. Après tout, les uniformes nous permettent de nous identifier, de nous faire appartenir à une sorte de groupe. Les enlever serait étrange, non ? Je ne m'attarde pas sur cette réflexion qui me traverse l'esprit, préférant me rattacher au discours de Dawn, à ce qu'elle dit.

« Je ne sais pas si tu dois avoir honte de cela, commencé-je en faisant référence au fait que le père de Dawn n'ait pas construit lui-même sa maison de briques. C'est un peu indépendant de ta volonté, et de toute manière je ne suis pas certaine que si ton père avait construit ta maison, cela aurait été vu de la même manière dont toi tu vois la situation de ta correspondante... »

Mes sourcils se froncent un peu, courbés par toutes mes pensées. Les différences entre les sociétés et les continents, c'est assez étrange. Je ne sais pas quel regard poser dessus. Bien sûr, si je le pouvais, je partirais directement pour aider toutes ces personnes dans le besoin car, moi aussi, je me sens parfois assez honteuse de ma condition par rapport à celle d'autres personnes. Mais que faire ? Quelles armes ai-je en ma possession pour faire bouger les choses ? Qui suis-je pour arriver à faire quoi que ce soit de positif ? Je suis à peine majeure, je n'ai aucun pouvoir sur le monde. Alors, j'en reviens toujours à ce manque de forces, de moyens, d'influences. J'aimerais être utile mais je n'ai rien pour l'être.

Je chasse brusquement ces pensées qui me tracassent, comme si je passais le balai dans mon crâne.

Les questions de Dawn font renaître un sourire plein de douceur sur mon visage. Arrêter d'écrire à Estefânia me paraît impossible, j'aurai trop peur que cela nous éloigne l'une de l'autre et fragilise notre relation. Le pourrai-je seulement ? Je prends trop de plaisir à partager avec elle ce que je sais pour ne plus le faire.

« Lui écrire, oui. La revoir... j'espère. Peut-être après nos études ? Je ne sais pas. Mais je compte bien retourner au Brésil, c'est certain. »

Je suppose cependant qu'il me faudra attendre la fin de mes études, sauf si je ne suis pas prise dans les écoles que je souhaite, ce qui est également une possibilité à prendre en compte. L'avenir me paraît si flou en ce moment. J'ai l'impression qu'il ne m'appartient pas, qu'il est écrit par d'autres pour moi, mais que je n'ai aucun mot à dire dessus. On me le donne et je dois l'accepter sans rechigner, m'y adapter sans perdre de temps, m'en satisfaire sans m'en plaindre. Il ne m'avait jamais paru aussi amer, insaisissable. Chaque seconde je le découvre sans savoir de quoi il sera fait.

Pourtant, d'une manière ou d'une autre, je dois m'y préparer. Il me faut faire des choix, trancher des questions, résoudre des problèmes. Parmi toutes ces décisions que je dois prendre, certaines se révéleront beaucoup plus importantes que d'autres. Par exemple, je dois trouver du temps pour m'occuper de mes ASPIC, mais cela implique de m'arracher un peu de sommeil ou de renoncer à certains plaisirs. C'est justement ce que j'expliquais à Dawn, et ce qu'elle semble comprendre.

Je hoche la tête aux propos de la Rouge. Et, quand elle me fait part de son besoin de retourner travailler, je ne peux qu'acquiescer. Moi aussi, il va me falloir repartir plonger dans mes livres, mes notes, mes manuels. C'est douloureux comme réalité, cela vous comprime la poitrine comme si après avoir respiré à la surface, vous deviez de nouveau plonger sous la glace. Mes jours actuellement sont un peu comme cela : je m'arrache aux bras de Morphée pour imposer à ma peau le contact de la réalité froide et brute, désagréable. Là, je ne peux plus respirer, les heures s'enchaînent et s'accumulent sans virgules et sans points. Il faut juste... tenir debout, avancer, affronter les tempêtes. Et quelques fois, quelques rares fois, il y a un trou dans la glace, une éclaircie dans les nuages, et un petit rayon de soleil vient frôler ma peau claire, y réveiller des sensations qui me rappellent au présent. Cette conversation avec Dawn était une de ces éclaircies.

« Merci à toi pour... » Ce moment suspendu ? Ce n'est pas le genre de chose qu'on dit, c'est trop sincère. Je fouille les rayons autour de moi à la recherche d'un mot pour combler mon silence, et finis par poser mes iris sur le livre sur les Curupiras que Dawn m'avait permis de trouver. « ... le livre, ajouté-je promptement en soulevant ledit objet à la hauteur de mes yeux, un sourire sur les lèvres. J'espère que la venue de ta correspondante et ton voyage se passeront bien. Tu sais quoi ? Je te contacterai par hibou, comme ça tu pourras me raconter si cela s'est bien passé. Et si l'année prochaine tu as besoin d'aide pour tes ASPIC, tu n'auras qu'à m'envoyer une lettre ! »

Je laisse mon bras tomber contre mon corps et recherche le regard de Dawn une dernière fois.

« Il faut que je m'y remette moi aussi... À plus tard ! Et bon courage pour tes examens ! »

Une sensation désagréable me prend au ventre quand je fais quelques pas pour m'éloigner avant de me retourner. J'aurais aimé que cette conversation persiste sans nous être arrachée par le temps. Mais il nous rattrape toujours pour nous plaquer contre la réalité, n'est-ce pas ? J'espère que nous trouverons un moyen pour nous jouer encore de lui dans ce futur si incertain.



Ce post est probablement mon dernier, sauf si tu attends par la suite une réponse particulière d'Alyona.

Merci beaucoup pour ce RP ! Voilà une rencontre qui fait du bien. Je te recontacte vite pour qu'on puisse réfléchir à une suite (ce serait dommage de s'arrêter là maintenant, n'est-ce pas ?).

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

09 oct. 2023, 17:51
Quand le temps se suspend  PV+ 
Alyona n’avait pas tort. Shreya ne devait sûrement pas avoir honte de la façon dont sa maison a été construite. Ce qui gênait Dawn, c’était son apparente aisance financière face à la situation de l’indienne. Mais de son côté, sa correspondants ne devait pas voir les choses de la même manière car cela était chose courante pour elle. Plus que culturel, cela était son quotidien. Ce n’est pas comme si elle et sa maison en tôle vivaient dans une société aisée. La gryffone devait arrêter de se prendre la tête sur ce genre de choses, mais ne put s’empêcher de se demander ce que Shreya allait penser de Poudlard et de la Grande Bretagne.

- Tu as raison, je vais arrêter de me focaliser là-dessus.

La gryffone vit l’aiglonne sourire à la mention de sa correspondance à elle. Sa joie s’était un peu atténuée lorsque Dawn parla de sa honte face aux différences culturelles mais elle était naturellement revenue à présent. La jeune fille était ravie de savoir que la correspondance d’Alyona ne s’arrêterait pas à l’échange scolaire. Dawn espérait aussi tisser un lien plus fort avec Shreya et ferait en sorte que cela se passe de cette manière. Elle ne peut malgré tout pas connaitre l’opinion de sa correspondante à ce sujet et serait bien déçue si ce n’était pas réciproque. Elles avaient encore tout le temps d’apprendre à se connaitre.

- Les moldus ont des moyens de communication un peu plus pratique pour garder contact. C’est plus facile.

Alyona la remercia, il n’y avait pas de quoi. L’échange qui a suivi la recherche du livre semblait avoir été aussi agréable pour l’une que pour l’autre. Ce moment, loin de ses révisions, aussi court fût-il avait suffit à reposer un peu l’esprit de la gryffone.

- De rien, c’était avec plaisir ! commença-t-elle. Je serais ravie de t’écrire. Et comme ça, tu pourras aussi me raconter comment c’est à l’IMSM. Et merci pour la proposition, j’y penserais.

La bleue semblait assez sérieuse que pour réussir l’examen d’entrée de cette faculté. Sans la connaitre, Dawn était persuadée qu’elle serait acceptée sans problème. Elle pensa l’espace d’un instant lui proposer un coup de main mais elle ne savait encore rien de la matière de septième année et son aide serait probablement inutile. Elle ne servirait qu’à lui tenir compagnie dans ses révisions ou de servir de mannequin d’entrainement. Cette dernière idée n’enchantait pas tellement la sixième année qui s’abstint de proposer quoi que ce soit. La septième année approuva ses paroles un peu à contre-cœur. Leurs regards se croisèrent et Dawn comprit qu’elle étaient toutes les deux dans le même état d’esprit.

- Oui, à plus tard. Merci et toi aussi.

Dawn regarda l’ainée s’éloigner. Elle récupéra ensuite le livre qu’elle était venue chercher à l’origine avant de retrouver sa place.

Dernier post pour moi également. Merci beaucoup pour ce moment suspendu.
Ce serai bien dommage de s'arrêter là et je serais ravie de RP de nouveau avec toi.

**7ème année RP**
La force de la meute est dans le loup. La force du loup est dans la meute.