La Serpentard, muette à la suite de ma remarque, s’était mise à lancer quelques sorts de lévitation que j’observais du coin de l’œil. L’envie que je ressentais semblait contredire tous mes gestes, mais je résistais. Et visiblement, j’allais résister jusqu’à ce que je ne puisse plus. Je poursuivais mon nettoyage, tentant de le faire consciencieusement mais rapidement pour pouvoir retourner à mon dortoir au plus vite. Et alors que je m’abaissais pour ramasser le tas de parchemins trouvés, je dus relever la tête, les sourcils froncés pour comprendre ce que cette fille faisait. Elle courrait au milieu de la salle à la recherche… d’une corbeille à papier, avant de me lancer un défi. Je perdais ma moue de boudeur pour laisser placer à un regard amusé et un petit rire timide. Elle venait de me proposer quelque chose que mon père aurait fait pour me voir sourire, elle proposait un jeu me rappelant le basket ; un sport que je maîtrisais. Et j’acceptais d’être joueur.

- Ok, Hamilton !, l’imitai-je en riant et en remontant mes manches. Je saisis le parchemin que je m’apprêtais à ramasser, jetai un œil dessus pour vérifier que rien d’important n’y était inscrit, mais étant vierge, je m’autorisais à le mettre en boule. La distance entre elle et moi était d’environ deux ou trois mètres, mais la légèreté de ma boule de papier m’inquiétait plus que la distance. Faire un lancer en cloche était nécessaire mais il me fallait de la vitesse et de la force. Je plaçai ma baguette devant mes pieds pour délimiter le terrain de jeu et reculai de deux pas en arrière pour prendre mon élan. Promis, je ne dépasse pas la baguette, mais j’ai juste besoin d’élan. Les genoux pliés, la jambe gauche en avant, et la balle de parchemin dans ma main droite, je fixais la corbeille pour me concentrer. Deux pas, un léger pivot sur le côté, un saut et un tir, voilà ma recette. Je souriais à la corbeille, prêt et m’élançai. Je retombai sur les genoux, mais sans m’en préoccuper, et observais la balle qui avait touché l’anneau de la corbeille pour finalement y entrer. Soulagé, je relevai la tête vers la Serpentard en souriant. Une faveur, tu disais ?

J’avais senti ma robe voler lors du saut et m’étais fait la réflexion que cela était plus cool. Dommage que je n’aimais pas les balais. Puis, en voulant me relever pour m’approcher d’elle et discuter affaires, je remarquai que mon genou gauche me faisait un peu trop souffrir pour une simple chute sur le sol. J’écartai ma robe et remarquai un petit trou dans mon pantalon noir. En m’y penchant, j'apercevais un petit bout de verre, pas plus gros que la moitié d’un ongle d’auriculaire, et décidai de tirer dessus.

- Aouch ! On a cassé un truc tout à l’heure ? Pourquoi j’avais ce morceau de verre dans le genou ? L’adrénaline du saut m’empêchait de m’inquiéter et je balayais la salle du regard à la recherche de l’objet qui aurait perdu une partie de lui-même, oubliant le défi que je venais de gagner.

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TW : sang


Je regardais attentivement le poufsouffle se redresser. Et la posture qu'il prit ainsi que la boulette qu'il commençait à écrabouiller pour la mettre en boule ne faisaient que confirmer que Sharp acceptait vraiment le défi que je venais de lui lancer. Un sourire se dessinait sur mes lèvres, ça c'est ce qu'on appelle de l'audace ! Maintenant qu'il réussisse ou qu'il rate je n'en avait que faire, il avait au moins eu le cran de se mesurer à mon défi.
Refermant ma prise sur la petite poubelle que mes cheveux accueillaient comme un confortable nid d'oiseau, j'acquiesçais à son avertissement puis suivis le drôle de déplacement du blaireau ainsi que ses pieds pour vérifier qu'il ne trichait pas. Ce qui ne se passa pas alors je suivis ensuite, quand elle quitta sa petite main, le mouvement de la balle qui vint percuter le bord du panier; et à cet instant comme je n'étais pas en position de voir quoi que ce soit, je crus que la balle allait juste s'écraser sur le sol en bois de la pièce, mais le bruit de papiers qui en rencontrent d'autres que j'entendis dans l'antre de la poubelle vint contre dire toutes mes pensées.
Le jeune garçon avait prit le jeu à cœur puisqu'il avait carrément mis le genou à terre pour s'exécuter, mais comme tout parieur qui se respecte, comme le jeu était finis, en relevant la tête, il ne perdit pas de temps pour me rappeler l'objet de notre marché. Un sourire vint s'installer sur le coin de mes lèvres, je me demandait bien quelle faveur il voudrait bien que je le lui accorde.

" - Parole de serpentard, je vais t'accorder cette faveur, je ...."

Mais tout à coup mes yeux s'abaissèrent vers son genou, dont-il se plaignit. D'abord curieuse, je l'avais observer soulever sa robe, mais l'unique vue du bout de verre qui était venu se planter dans la peau du Poufsouffle : Lukas me rappelais-je finalement, me fit écarquiller les yeux, et par réflexe j'avais ramené mes mains devant ma bouche qui s'était ouverte sous un hoquet de frayeur.

"- Mon dieu quelle horreur ! Euh je..je..tu...tu vas bien ?" Mais il retira le bout de verre, de sa peau. Mes yeux étaient captivés par le genou du garçon, et comme prévu un amas de globule rouges, vint sortir par cet orifice que venait de leur ouvrir le garçon. Mes yeux s'humidifièrent et une soudaine envie de vomir me prit, c'était le cas de le dire, un tremplin d'émotions s'accumulait à ce même moment. "- Tu te vides de ton sang Lukas !" m'exclamais-je d'une voix fébrile et pourtant paniquée en ne perdant pas de temps pour me retourner. Je ne me sentais plus du tout bien, j'avais envie de vomir et de pleurer. Malheureusement je ne pouvais pas venir l'aider, j'aurais bien voulu mais c'était au-dessus de mes forces. "- Euh je ne sais pas...mais mets un truc pour boucher le volcan de sang qui sort de ton genou avant de mourir complètement vidé. En attendant si tu veux bien, je vais chercher l'objet cassé, il ne doit pas blesser d'autres élèves à l'avenir. "

Tournant toujours le dos à l'épouvantable scène qui se passait derrière moi, je me mis en marche en quête de l'objet qui avait bien pu se casser, il fallait absolument que je pense à autre chose, même si je ne savais que trop bien que l'objet cassé devait se trouver à côté de lui plutôt qu'à l'endroit opposé ou je me dirigeais. Ce n'est pas possible, je crois que c'était bien la première fois de ma vie je brûlais autant de couvertures, et en si peu de tant, que ce soit au sens figuré ou au sens propre.

En fixant mon genou, ce n'était pas de la réaction de la Serpentard dont je m'inquiétais, mais de ma santé. Ainsi, lorsque je l'entendis s'exclamer d'une horreur, mentionner Dieu et m'avertir que je me vidais de mon sang, je crus d'abord à une blague. Je relevai la tête, un léger petit sourire en coin, prêt à rire de son ironie si c'en était une, mais c'était un air horrifié que je rencontrais. Elle était réellement effrayée par ces quelques marques de sang. Instinctivement, je cachai ce petit bout de verre dans la poche de mon pantalon pour ne plus qu'elle le voie. Je ne voyais pas à travers mon pantalon, mais je me doutais que cela avait dû tout de même couler jusqu'en haut de mon mollet. Pour protéger Hamilton de ce spectacle, je rabattais ma robe pour couvrir mon genou et feindre que tout allait très bien.

- Euh... Le volcan de sang..., répétais-je me retenant de toutes mes forces de rire à cette exagération. Tu abuses un petit peu, Hamilton, pensai-je. Voilà, maintenant, avec ma robe par-dessus, on ne voit plus rien, et je t'assure que je ne sens déjà plus rien. Je mentais légèrement face à la fille qui n'était clairement pas en état de recevoir ma douleur, en somme de ce visuel que je venais de lui offrir. Je n'aimais pas mentir, mais j'avais l'impression que c'était nécessaire. Cette fois. Rien que cette fois. Tu sais, tu peux te reposer, hein.. Je vais le trouver ce truc en verre. Et je vais ranger le reste.

Il fallait d'ailleurs que je me dépêche un peu, car l'estrade semblait aussi bien en désordre. Je me dirigeais donc en boîtant un peu vers celle-ci, ramassais les craies du tableau et les remettais en place, pour finir avec la tonne de parchemins qui, espérons-le, n'avait pas un ordre particulier qu'il m'aurait fallu respecter. Je m'essuyais les mains sur ma robe pour retirer la poussière accumulée. Visiblement, les elfes ne passaient jamais par ici.

- Bon, je crois qu'on est bons. Tu crois qu'on doit vraiment attendre que Valerion revienne ? Ou on peut y aller ? Ca m'a l'air assez propre... Du moins suffisamment pour ce que de jeunes élèves pouvaient faire. Je mettais instinctivement mes mains dans les poches, comme pour signaler que le travail était terminé et que je pouvais me reposer, et ma main droite y rencontra un objet. Je jetai un petit coup d'œil et remarquai d'autres débris de verre qui devaient sûrement appartenir à celui qui s'était niché dans mon genou. Je fronçai les sourcils et n'avais clairement aucune idée de ce que tout ce verre faisait dans ma poche. Les lutins auraient-y pu s'amuser autant pendant qu'ils essayaient de nous tuer ?

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Debout, essayant de noyer mon mal-être qui semblait à l’instant même plus flotter qu’autre chose, je plissais les paupières et fronçais les sourcils. Comment ça ? Le Poufsouffle allait déjà mieux ? Il connaissait un sort capable de se guérir ou il se moquait de moi ? J’étais assise sur la clôture, est-ce que je me risquais de me retourner sachant que je pourrais de nouveau voir l’horreur m’ayant mis dans cet état ou bien est-ce que je lui faisais…confiance ? Je soupire et me retourne, baissant automatiquement mes pupilles vertes vers son genou qui était à présent caché. Je suis côa, et bizarrement touchée. Enfin je crois. Je suis certaine qu’il ne m’a pas dit la vérité pour ne pas m’effrayer et je trouve ça… attentionné.

«- Je…vais un peu mieux je crois. Mais euh… merci.»

Dans mon remerciement j’y mets peu de voix et c’est peu audible, mais il est bien sincère. Je ne m’y attarde pas plus longtemps et observe l’ensemble de la salle qui me paraissais largement correcte en terme de rangement et de propreté. Surtout après tout le désordre que nous avions mis. Seulement il fallait que nous trouvions l’objet meurtrier. Je me mets à regarder partout sur le sol, même à côté de Lukas mais rien de semblait joncher au sol.

«- Bizarre, tu as sans doute eu le malheur de tomber sur le seul bout de verre de la salle. Et euh je ne sais plus qu’elle était la consigne exacte mais c’était un truc du style “Rangez la salle avant je ne revienne vauriens”»

J’avais essayé d’imiter un peu la posture et la froideur que pouvait faire ressentir Miss Valerion habituellement, en me retournant de trois quart et en essayant de retranscrire le regard dur de celle-ci. Reprenant mon sérieux, je me dirigeais vers la table sur laquelle se trouvais ma jupe, me souvenant tout d’un coup que j’étais en collant pas très opaque sous ma robe. Le rouge me remonte soudainement un peu aux joues.

« - Alors je pense que l’un de nous devrait..l’attendre un peu ? Et si ça pouvait être toi ça m’arrangerais beaucoup…euh»

Je saisis ma jupe et sors un mouchoir en tissu vert propre plié en quatre qui résidait au fond de ma poche.

«- Il est propre, avec tu peux commencer à te soigner.»

Lui donnant un pauvre sourire, et le fameux mouchoir, je ne perds pas de temps et sort de la salle, dans le but de retrouver ma chambre et surtout une tenue décente.


Sauf si tu me rattrapes ou que Miss me croise et me ramène par la peau des fesses, le Rp devrait se finir pour moi.

L'imitation qu'Hamilton me lance est plutôt réussie et me fait sourire, amusé par la ressemblance et la froideur qui correspond bien à notre professeure. Puis la Serpentard enchaine avec une réponse qui me surprend. Que l'un de nous deux l'attende ? Mais pourquoi ? Je ne me vois pas du tout rester seul ici, à attendre que la femme en noir revienne. Je scanne la pièce à la recherche du moindre papier ou bout de verre qui aurait eu l'audace de trainer. Heureusement, tout semble plutôt propre, mais je n'ai même pas envie de prendre le risque. D'une petite moue gênée, je me gratte l'arrière de la tête, cherchant à trouver la meilleure formulation pour refuser poliment, mais me retrouve interrompu par le mouchoir qu'elle me tend. Je le fixe et le saisis en la remerciant et l'applique aussitôt sur la plaie.

Je tamponne le tout et le plus gros semble être parti. Ce n'était pas grand chose finalement. Je relève alors la tête pour remercier une nouvelle fois la Serpentard, mais celle-ci semble déjà partie. J'ai beau cherché à gauche et à droite, et même derrière moi, elle a bel et bien quitté la pièce.

- Heeey !, m'exclamé-je en tendant le mouchoir en l'air et en courant à mon tour vers la porte. Hors de question de rester ici seul. La pièce est propre, la tâche demandée a été exécutée, je n'ai donc pas l'obligation de rester. Et au pire, elle saura venir nous chercher.

Fin du RP aussi du coup Pardon d'avoir mis 15 plombes à le clôturer.