Inscription
Connexion

22 oct. 2023, 19:07
 CLOS  Le déclic  Sixtine Valerion 
Le temps qu'il reprenne son souffle, le temps que son cœur s'apaise un peu et le temps qu'il réussisse à avaler sa salive pour s'hydrater un peu la gorge, Valerion reprit la parole. Il n'en revint pas. Elle... elle ne réagissait pas plus que ça ? Pourquoi agissait-elle comme si il avait dit exactement ce qu'elle attendait ? Et pourquoi... Oh, et puis zut. Il secoua la tête, en expirant brusquement, secouant sa tête pour se reprendre, avant de poser sur elle un regard déterminé. Il soutint bravement le regard de sa professeure, se raccrochant à sa colère dont il restait quelques morceaux. Pour le moment, tout ce qu'elle disait, il l'assimilait sans se poser la moindre question. Qu'elle parle, qu'elle parle, d'accord, très bien, il était d'accord, il verrait plus tard, pour le moment, il acceptait simplement.

Puis, elle s'approcha de lui plus rapidement qu'il n'aurait pu s'y attendre. Il fut forcé de la regarder, et ne se fit pas prier pour la défier du regard. Puis son visage se décomposa. Il se figea. Longtemps, plusieurs longues secondes, il ne se rendit même pas compte qu'elle l'avait lâché. Mille pensées le traversèrent, mais si elle pensait le prendre de court, elle se trompait un peu.

Il déglutit, il était pâle.

« Mais... je sais ça... »

Même s'il ne l'avais jamais réellement côtoyé, il savait ce que c'était, et surtout, il pensait y être préparé.

« Je sais qu'on... qu'on meurt tous. Je... ma mère a déjà failli mourir plein d'fois. C'est même à cause des sorciers qu'elle a failli mourir, une fois. »

Il se prit les bras entre ses mains.

« J'ai beaucoup vu de chambres d'hôpital, avec elle dedans. J'ai beaucoup eu peur pour elle, j'ai trop peur pour elle, et pour mon père aussi, et pour... »

Pour tout le monde, il avait vraiment peur pour tout le monde, et il voulait à tout prix les aider. Il secoua la tête, avant de relever les yeux vers elle en abaissant les bras le long de ses hanches, se redressant souplement.

« Et moi aussi, je vais mourir, mais... je veux être assez fort pour pouvoir choisir comment je meurs le jour où ça arrivera. »

Le ressenti des mots qu'il prononçait lui faisait un effet étrange. Ils rebondissaient sur lui, glissant comme l'eau sur le papier ciré, le contournant et l'évitant. Plus tard, dans quelques heures, ils le frapperaient de plein fouet. Mais pour le moment, il en avait assez de simplement attendre, et son regard le montrait bien. Il fit rouler ses épaules.

« Et c'est pas parce que tout le monde va mourir que je dois rester sans rien faire, vous pensez pas ? »

0131b4
2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart

22 oct. 2023, 19:35
 CLOS  Le déclic  Sixtine Valerion 
J'attends sa réaction, j'attends qu'il s'énerve, qu'il pleure, qu'il s'effondre mais non, il ne fait rien de tout ça. Même dans la colère il arrive à me décevoir. C'est bien la preuve que, malgré mes efforts, cet enfant ne comprend rien. Il n'a pas conscience de la mort, de la peine, du vide que l'on peut ressentir. Il ne ressent rien de négatif, il croit qu'un sourire est capable de tout effacer, il croit qu'une bonne blague pourra effacer tous les pêchers de ce monde.

Il m'agace, il a gâché ma matinée, il vient de ruiner ma journée et je sais qu'à cause de lui, je n'aurais pas une journée productive. A cause de lui, je suis de nouveau en proie à la colère. J'ai envie de le secouer, de le plonger dans une illusion ou tous ses amis meurent d'en d'atroce souffrance. Je veux l'amener dans n'importe quelle ville sorcière ou le conflit règne en maitre. Je veux lui montrer que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Sa simple présence dans la pièce me donne la nausée, il faut qu'il sorte d'ici avant que je ne lui montre les atrocités d'un monde qu'il ne connait pas.

Je dégaine ma baguette, et l'expulse violemment dans le couloir fracassant au passage ma porte d'entrée. Je prends le temps de la réparer à l'aide de la magie et, pendant qu'elle se reconstruit je ne peux m'empêcher de clôturer notre conversation.

- On apprend parfois d'avantage de choses sur soi en un seul échec qu'en cent victoires.

Puis, je claque la porte pour ne plus voir son immonde visage d'enfant souriant.

Eh bien je crois que c'est la fin de ce rp pour moi.

Arrivée inRP le 28 octobre 2046 - Professeure de DCFM
Rejoignez le Sixtgang ! - Présence partielle, j’ai le cœur qui saigne.

22 oct. 2023, 21:29
 CLOS  Le déclic  Sixtine Valerion 
Même Narcisse, le plus aveugle des petits garçons sur la communication verbale, ressentit le changement d'ambiance. C'est d'ailleurs ce qui le sauva. Peu importe ce que pensait cette professeure sur lui, elle ne semblait pas connaître toute l'étendue de son arsenal. Arsenal certes émoussé, mais pourtant bien présent.

Lorsqu'elle dégaine sa baguette, il était déjà prêt, les yeux écarquillés sur sa main, pour suivre ses mouvements. Mais bon sang qu'elle était rapide ! Peut-être autant que sa mère. Il n'eut que le temps de croiser les bras devant son visage pour se protéger et de ramener ses genoux jusqu'à sa poitrine. Le vacarme de la porte brisée l'étourdit, et il sentit un vif choc contre le mur du couloir qui lui coupa le souffle. Il ne dût la survie de sa fierté que grâce à ses nombreux entraînements, qui permirent à ses jambes de ne pas céder lorsqu'elles touchèrent terre.

Des milliards de pensées tournoyaient en boucle dans sa tête. Il n'avait strictement rien pu faire, rien du tout ! Tout était allé si vite, et il n'avait rien pu faire. Il toussa, entendant à peine les mots de sa professeure derrière le bruit de son cœur tonnant à ses oreilles. Cependant, ils se gravèrent sans mal dans sa mémoire.

Il ne put réagir avant de longues, très longues minutes, se contentant de s'appuyer sur le mur, reprenant son souffle, les bras ballants. Son cerveau réfléchissait à mille à l'heure, tentant vainement de mettre un peu d'ordre dans ce qui venait se passer. Enfin, après un temps qui lui paru infini, le sifflement de ses oreilles cessa, il secoua la tête, ferma les yeux et se pinça l'arête du nez en grimaçant. Par réflexe, il vint prudemment tapoter ses jambes et ses bras, tout était là. Il soupira de soulagement. Après encore quelques longues minutes, il réussit à se redresser, péniblement, légèrement tremblant.

Il passa sa main sur son visage, dans un nouveau soupir. Un rire nerveux le secoua doucement. Il allait bien. Enfin, il avait mal partout, mais il n'était pas blessé.

« J'aurais rien pu faire... »

Cette pensée le frappa comme un train lancé à pleine vapeur. Il n'aurait rien pu faire.

Il fut tenté, un bref instant, d'aller toquer de nouveau à la porte de la professeure pour lui dire tout ce qu'il pensait. Mais malgré tout, malgré tout ce qui venait de se passer, il réussit à prendre conscience que ce n'était pas la bonne solution. Ou peut-être flippait-il énormément à l'idée de la confronter de nouveau ? Peut-être que cette peur lui donnait justement un peu de lucidité. Mais juste un peu.

Il aurait également pu se laisser détruire par le fait d'avoir pris conscience que tous ses entraînements n'avaient apparemment servi à rien. Ce fut presque le cas. Toutefois, s'apitoyer n'était pas compatible avec son caractère. Aussi, lentement, il tourna les talons pour prendre le chemin de la salle sur demande. Dans le but de s'entraîner de nouveau, certes, mais ne serait-ce que pour rester seul, un court moment. Et penser. Oui, il sentait qu'il avait besoin de penser.

Tout le long du chemin, il remarqua que s'il ne serrait pas ses bras, il tremblait. Il ne sut pas de quoi exactement.

Il lui faudra plusieurs jours pour que la graine de la détermination farouche plantée en lui ne germe. Il voulait prouver à Valerion qu'elle avait tort. Par tous les moyens possibles. Bon sang de bonsoir, sa mère n'était pas comme elle, c'était bien la preuve qu'elle avait tort, pas vrai ?

0131b4
2A RP - 13 ans - 1m40
Avatar par Merinda Swart