Mercredi 11 Novembre 2048, vers 16h
Avec @Sigmund Charleston et @Elizabeth Le Gall,
Quatrième année.

Après le feu de camp, Charlotte avait beaucoup réfléchi. En fait, elle avait même réfléchi avant. Mais cet événement l'avait décidé. Charleston était un prof un peu zinzin mais elle ne le détestait pas. S'il avait un problème avec une sécurité excessive... Deryn n'allait pas sauter dans le feu non plus... Il lui semblait qu'il était une personne qui pouvait aimer s'amuser. Et Charlotte savait que son projet pouvait être amusant pour quiconque voulait inventer des choses loufoques. Elle avait besoin de ses connaissances mais encore plus, de sa réflexion et de la possibilité d'être surveillée par lui quand elle ferait ses expérimentations.

Alors, après de nombreux jours à réfléchir, elle s'était décidée à en parler à Elizabeth. Rapidement, elles s'étaient mise d'accord et avaient décidé d'aller voir le sorcier ce mercredi après-midi.

Charlotte était surexcitée mais également, elle avait peur que son projet tombe à l'eau. Elle avait réuni toutes ses idées les plus plausibles et les moins dangereuses, en avait fait par à Elizabeth. Mais maintenant, elles devaient choisir quels ingrédients mettre dedans et savoir si des sortilèges étaient nécessaires pour faire fonctionner les friandises.

Sur le chemin vers le bureau du professeur, elle babillait joyeusement avec Elizabeth. Quand elle arriva devant la porte qui l'attendait, elle frappa et attendit la réponse avant d'entrer si celle-ci était positive. Juste avant d'entrer, elle chuchota à son amie.

- J'espère qu'il voudra bien de nous et qu'il pourra nous aider.

Elle n'était toujours pas convaincue que cette idée était la plus reluisante. En entrant elle salua joyeusement le professeur.

- B'jour m'sieur !

J'ai supposé que Sig nous avait proposé d'entrer

Elizabeth avait presque oublié cette histoire de bonbons magiques. C'était une idée amusante, excitante même, mais depuis les vacances d'été, elle n'y avait pas trop repensé.
Mais quand Charlotte était venue la voir avec un plan d'attaque, son excitation avait à nouveau crevé le plafond, et elle avait aussitôt accepté.
Les deux amies se dirigeaient à présent vers le bureau du Professeur Charleston. Selon Charlotte, c'était l'adulte le plus à même de les aider - et la Serdaigle partageait son point de vue. Le botaniste était un peu bizarre, mais il était gentil. Il y avait une chance pour que leur projet lui plaise et qu'il veuille même mettre la main à la pâte.
La troisième année ne pouvait néanmoins pas s'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension alors que la blonde toquait à la porte. Mister Charleston restait une figure d'autorité, aussi peu conventionnelle qu'elle soit, et Elizabeth avait tendance à se sentir nerveuse en présence de figures d'autorité. Charlotte elle-même semblait un peu fébrile, mais elle affichait bravement une façade joyeuse, et Elizabeth se résolu à faire de même. Entrant à son tour, elle salua le professeur d'un signe de tête et d'un "Bonjour", certes moins sonore que celui de son acolyte.
Elle promena son regard dans la pièce, tentant d'absorber un maximum d'informations avant le début de la conversation. La Serdaigle ne venait que très rarement ici, et il lui fallait se réhabituer aux lieux à chaque passage.

@Charlotte Dwight, @Sigmund Charleston

Sigmund venait de fermer les portes de ses serres et de rejoindre son bureau pour rassembler quelques affaires, avant de - s'il s'en tenait à son plan - quitter les lieux. Assis sur sa chaise de bureau, il s'amusait beaucoup au lieu de travailler : les petites roulettes de son fauteuil venaient d'être ré-enchantées pour glisser comme au premier jour. Finis les grincements, la chaise magique glissait sur le sol comme des skis moldus sur une pente enneigée. « Youhou ! Haha. HAHAHA ! » Dommage, c'était beaucoup trop petit pour les longues glissades. Son bureau au cinquième étage était plus grand mais aussi très en bazar. Peut-être devait-il aller jouer dans les serres ? C'était quand même plus drôle que de retourner en salle des professeurs pour corriger des copies, même si l'agréable compagnie de ses collègues adoucissait tous les maux.

Il venait brutalement de heurter l'arbre à chat de son bureau quand de petits coups à la porte l'informa de la présence d'invitées. Rapidement de retour derrière le vieux petit bureau en bois, son air sérieux faussement imprimé sur le visage, Sigmund invita les deux adolescentes à rentrer. Elizabeth et Charlotte... c'était deux jeunes filles qu'il ne voyait que peu souvent en dehors des cours. La surprise n'en était que plus belle !

« Bonjour les enfants ! Les serres ferment à 16h le mercredi, si c'était ce que vous souhaitiez. Ou peut-être dois-je votre compagnie à un autre motif ? »

Il désigna devant lui les deux chaises face à son bureau. Ces deux assises étaient certes dépourvues de roues, mais elles avaient tout de même de beaux coussins rembourrés !

« J'ai des infusions, des gâteaux et évidemment... des petits bonbons ! » leur dit-il joyeusement, tout heureux d'avoir de la compagnie.

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L'ado à l'intérieur de Charlotte se rebella quand elle se fit appelée "enfant". Mais bien vite, elle revint à ce qu'elle devait demander au professeur, l'excitation refit surface.

- Non... On voulait pas spécialement aller dans les serres... On voudrait vous parler.

Elle sourit au professeur, heureuse de ce qu'elle entreprenait et à son amie ici présente. Elle suivit le signe de la main qui lui était adressé et elle s'installa confortablement dans un des sièges présents. Elle se lança alors dans une explication, après avoir hésité à prendre un bonbon proposé par le professeur. Elle verrait plus tard.

- En fait... Depuis que j'suis à Poudlard je voudrais faire des bonbons magiques. J'ai besoin d'aide.. Enfin, on a besoin d'aide pour pouvoir faire en sorte que ce projet soit super bien. Et je peux pas le faire toute seule.

Elle regarda le professeur dans les yeux. Elle était concentrée sur son objectif.

- On a fait des recherches sur la cuisine dans la bibliothèque mais il faut faire des essais maintenant et... Il y a besoin d'avoir l'accord d'un professeur pour le faire. Et puis, on s'est dit que vous vous y connaissiez peut-être un peu en cuisine et que vous pourriez peut-être nous donner des idées d'ingrédients à utiliser pour faire la cuisine ?

Elle avait fait un stage chez Apothicherbe cet été et avait déjà été refusée pendant les vacances précédentes parce que son projet ne faisait pas assez "potion". Elle n'avait donc pas eu envie d'aller quémander la professeur de potions pour le faire. Au vu de ce qu'il avait dit au feu de camp, il y avait des possibilités que le professeur de botanique s'en sorte pas si mal non plus. En espérant qu'il ne soit pas trop tatillon sur les mesures de sécurité.

- Est-ce que vous voudriez bien nous aider ?

Elle regarda le professeur en espérant que son amie suive.

Le professeur invita les deux élèves à s'asseoir et leur proposa des bonbons. La coïncidence n'échappa pas à Elizabeth, et un léger sourire en coin s'afficha sur son visage en réaction. Aux côtés de son amie, elle s'assit sur l'un des sièges devant le bureau en bois et posa soigneusement ses mains sur ses genoux.
Charlotte commença aussitôt à parler ; la Serdaigle l'écouta avec attention, hochant la tête régulièrement en signe d'assentiment. La blonde semblait avoir répété son texte ; les phrases s'alignaient les unes derrière les autres avec une fluidité et une concision assez peu coutumières de la pétillante Poufsouffle. Tout en écoutant Charlotte, la bleue observait du coin de l'œil le professeur, à l'affût du moindre signe de désapprobation ou de refus.
À la fin du discours de la quatrième année, Elizabeth reporta sa complète attention sur Mr. Charleston. Elle se pencha très légèrement en avant et ses doigts se crispèrent sur ses genoux dans l'attente de la réponse. Bien sûr, elle espérait qu'il dise oui, mais dans le cas où il émettrait des réserves, elle avait quelques arguments qui, elle espérait, pourraient faire pencher la balance en leur faveur. Pour l'instant, elle garda ses lèvres parfaitement scellées. Son tour viendrait plus tard, il fallait d'abord attendre que l'adulte réponde à la question de Charlotte. Ça ne l'empêcha pas de réorganiser ses différents arguments en pensée, juste au cas où.

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« Ah ! » fit un Sigmund ravi de savoir qu'il était personnellement la raison de leur présence dans son bureau. Avoir des enfants dans ses serres pour voir les plantes, c'était bien, mais pour lui tenir compagnie, c'était mieux encore. Alors qu'elles s'installaient sur les deux sièges en face de lui, Sigmund commençait déjà à se servir dans les thés et infusions de son petit bac. Quatrième et troisième année... elles étaient toutes les deux trop jeunes pour de la théine. Quelque chose aux fruits rouges devrait convenir : le goût rappelant vaguement le sucre plaisait souvent aux petits.

En bon hôte, Sigmund préparait le petit goûter en gardant une oreille attentive sur la requête de Charlotte. Il tiqua sur la mention des bonbons magiques, se rappelant soudainement un des malheureux incidents survenu quelques semaines plus tôt. Mais Charlotte et Elizabeth étaient deux petites filles très sages qui inspiraient confiance au professeur : s'il supervisait leur projet, il aurait tout contrôle sur les effets éventuels de leurs bonbons. Avec un adulte dans les parages - surtout un fin cuisinier et potionniste de la trempe de Sigmund - les risques étaient moindres.

Alors, puisqu'elles étaient si gentilles, et qu'il était très honoré qu'on lui propose de s'impliquer personnellement dans leur projet, le botaniste abandonna tout aussi sec son service à thé pour se redresser. Debout, il posa fermement ses deux mains sur son bureau, et s'exclama d'un si vif enthousiasme que les vitres de la pièce semblèrent presque vibrer en écho : « Allons-y ! Rendons-nous dans les cuisines, tout de suite. C'est bien ce que vous souhaitez, n'est-ce pas ? Qu'on fasse des bonbons magiques aujourd'hui ? » Sa baguette magique s'agita dans les airs, et les sachets de thé s'élevèrent en réponse pour se reposer dans le bac à thé. Motivé à prendre le chemin de la porte, il s'arrêta net pour s'assurer : « Dites-moi, toutes les deux. Votre projet bonbon, ce n'est pas pour créer des pustules chez vos camarades, n'est-ce pas ? Connaissez-vous une certaine Kelly Fullbuster ? » Il fit une pause et demanda une seconde fois, soudainement suspicieux : « Avez-vous... de mauvaises intentions ? Quels sont les effets que vous recherchez avec vos bonbons ? »

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Pendant qu'elle parlait, Charlotte avait été surprise de voir que le botaniste se préparait un goûter... Vraiment pas sérieux ce professeur... Mais elle se voulait imperturbable. C'était le projet de sa vie, son but, son objectif. Et si elle voulait pouvoir faire quelque chose de beau et sublime à la fin de ses années à Poudlard, elle devait prendre tous les risques... Même s'allier à ce drôle d'hurluberlu. Elle savait que malgré ses bizarreries, il était gentil et il les aiderait.

Mais face à tout cet enthousiasme, elle ouvrit grand les yeux. Elle ne pensait pas que ce serait à ce point ! Elle jeta un coup d'oeil à son amie et un sourire mi perplexe, mi heureux s'afficha sur ses lèvres.

- On... Ouah, j'vous pensais pas autant motivé.

C'est bon, elle mâchait se mots à nouveau, en perdant légèrement ses moyens.

- C'est super gentil. Mais j'pensais pas que vous vouliez aller directement à la cuisine !

Elle regarda son amie. Est-ce qu'elles avaient prévu de faire des bonbons, ce jour même ? Pourquoi pas... Mais elles n'avaient pas vraiment de recettes toutes prête... Elle savait qu'Eliz avait des arguments à donner alors quand il fallait rassurer le professeur, elle la laissa réagir.

- Heuu j'connais Kelly ! Mais on veut jamais faire un truc méchant !

Kelly était dans l'année de Deryn et elle était un peu bizarre. Un peu à la manière d'Elowen mais en moins... Innocent ? C'est pareil, Charlotte avait eu du mal quand elle était devenue préfète. C'était juste... Bizarre. Elle attendit alors de savoir quoi rajouter par dessus ce qu'Eliz allait dire.

Transporté d'enthousiasme, le professeur décréta aussitôt un voyage dans les cuisines.

- Maintenant ? lâcha Elizabeth. L'étonnement et une légère détresse coloraient sa voix.

Elle se tourna vers Charlotte, yeux écarquillés. Ce n'est pas ce qui était prévu ! La blonde semblait aussi déconcertée qu'elle et tenta de freiner la fougue du botaniste.
Mr. Charleston semblait n'écouter que d'une oreille, et les faibles protestations des filles n'auraient probablement eu aucun effet si l'adulte n'avait changé d'avis de lui-même - mais sans doute pour les mauvaises raisons, puisqu'il couvait à présent ses élèves d'une œillade suspicieuse. Sa phrase suivante fit se dresser les sourcils d'Elizabeth sur son front. Pourquoi le professeur avait-il l'impression qu'Elizabeth et Charlotte voulaient provoquer ce genre de réaction ? La Serdaigle espérait n'avoir rien fait qui pourrait donner une telle indication.
Visiblement, quelqu'un d'autre avait eu une idée similaire il n'y a pas très longtemps. Kelly Fullbuster a créé des bonbons qui donnent des pustules ? La troisième année se promit de demander plus de détails à Charlotte plus tard.

- Non, non, c'est rien de ce genre ! rectifia promptement la brune. On a pas une liste précise des effets qu'on veut donner, mais ce sera rien de désagréable, promis. Par exemple, euh, des bonbons qui changent de goût en plein milieu, ou qui font changer la langue de couleur… On veut juste faire de la magie rigolote.

Elle espérait que les exemples donnés réussiraient à satisfaire le professeur. Mais d'après sa réaction avant l'intervention des bonbons aux pustules de Kelly Fullbuster, ça ne devrait pas poser de problème une fois qu'il serait rassuré sur leurs intentions.

Merlin, les fillettes ne semblaient pas partager son empressement. Pourtant, n'était-ce pas leur idée ? Les deux marmottes restèrent si fermement accrochées à leur chaise que le professeur s'inquiéta d'y avoir glissé malgré lui un sortilège de glue. Pourtant, à les écouter, ni Elizabeth ni Charlotte n'avaient de mauvaises intentions : cette histoire de bonbons magiques semblait parfaitement honnête, contrairement à la sombre histoire de pustules qui lui refilait encore des sueurs nocturnes. Même si les suggestions d'Elizabeth, plus précises que le jamais un truc méchant de Charlotte, correspondaient aux attentes de leur professeur, celui-ci jugea utile de préciser encore une fois :

« Parfait, parfait. Un bonbon méchant, moi, je ne participe pas. Un bonbon gentil, moi, je veux bien vous aider. » dit-il lentement en levant un doigt à chaque point pour bien marquer ses propos.

Maintenant qu'il y avait un soupçon de précisions supplémentaires, malgré les nouvelles informations, la requête et surtout la méthode lui semblaient plus abstraites.

Réalisant que la spontanéité et la précipitation ne les aideraient certainement pas, Sigmund se rassit en face d'elles et reprit tout à fait naturellement la préparation du petit goûter. Deux tasses d'infusions de groseilles préparées et une tasse de thé vert plus tard, le professeur glissait ses mains croisées sous son menton et reprenait, sérieux :

« Il faudrait commencer par dresser une liste des effets attendus, vous ne pensez pas ? Aviez-vous déjà une idée des potentiels ingrédients, sorts à utiliser, format de chaudron... ? Vous avez noté quelque part les résultats de vos recherches ? »