Le mardi 8 septembre 2048,
Après le cours de métamorphose,
6^ème année


Alors que tout le monde autour de moi replie ses affaires, je reste sagement assise. Je ne les regarde même pas faire, le brouhaha des parchemins et de manuels qui tombent dans les sacs m'indique très clairement ce qu'ils sont en train de faire. Et je laisse quelques minutes passer pour m'assurer qu'ils sont bien tous partis.

C'est le moment que je choisis pour me lever et m'approcher du bureau.

La nouvelle professeure de métamorphose est arrivée à la rentrée. J'ai découvert son visage pendant le banquet et j'ai été surprise de constater, en la croisant dans les couloirs, qu'elle n'était pas beaucoup plus grande que moi. Pour autant, son visage rendu carré par des cheveux courts m'impressionne. C'est probablement pour ça que j'ai attendu plusieurs jours avant d'aller lui parler.

Le professeur Lynch était d'un genre particulier. Je n'ai jamais réussi à me rapprocher de lui comme je l'aurais voulu, alors qu'il était plutôt avenant et qu'il se montrait souvent empathique. Mais pas avec moi. Du moins, c'est le sentiment que je garde quand je pense à lui. C'est probablement parce que j'aurai aimé qu'il devienne une sorte de mentor, mais que même dans nos cours particuliers pour la formation Animagus, il n'a jamais pris ce rôle. Alors j'en garde un souvenir amer, bien que cela n'ait pas empêché ma passion pour la métamorphose de croître au fil des années.

C'est pour cela que j'ai observé notre nouvelle professeure de métamorphose pendant tout le cours. Je crois que j'ai vu de la passion dans sa manière de faire, mais il en faut pour être professeur, et ses méthodes me semblent intéressantes.

En arrivant jusqu'à son bureau, je l'interpelle.

« Excusez moi Miss. »

Lui dis-je en m'attendant à la voir se tourner vers moi pour me regarder de la tête aux pieds. Je soutiendrai son regard, en osant même un sourire, en voyant le visage de ma professeure braqué sur moi. J'attendrai quelques instants qu'elle se montre attentive, me réponde oui ou tout autre chose.

« Est-ce que je peux vous parler un moment ? »

Voilà ce que je lui dirai ensuite.

Selah conservait des souvenirs très vifs de son passage en tant qu'étudiante à Poudlard. Durant les premières semaines, la sorcière vivait, chaque année, dans un épais brouillard, le temps de s'acclimater à nouveau au château. Les couloirs lui semblaient interminables et ne débouchaient jamais sur les bonnes salles de classe, les tableaux lançaient des regards indignés sur son passage et même ses professeurs émettaient une sorte de grognement lorsqu'elle daignait enfin se montrer lors des cours. En très bref, Selah n'était vraiment pas un élève modèle.

Pourtant, cette nouvelle année n'avait aucune ressemblance avec ses études à Poudlard. Désormais, Selah Crane était professeur, et s'adapter à ce nouveau mode de vie était tout aussi fascinant que la matière qu'elle donnait. Selah avait rencontré de nombreuses nouvelles personnes depuis la rentrée. Des collègues, qui avaient été pour la plupart très charmants et des élèves dont les noms étaient encore flous.

La professeure n'était pas directement rentrée dans le vif du sujet avec les sixième années. Elle avait prit le temps de voir le programme avec eux, point par point, tout en expliquant ses méthodes d'enseignement. L'écoute active et la pratique quotidienne étaient, selon elle, la clef de la réussite. Le second cours s'était déroulé comme elle le souhaitait, et la jeune femme avait même réussi à garder quelques noms en mémoire. Elle s'en félicita, bien évidemment.

Elle accompagna les premiers élèves jusqu'à la porte en leurs souhaitant une bonne soirée, avant de retourner à son bureau pour ranger ses propres affaires, d'un coup de baguette. Il restait quelques adolescents qui trainaient un peu pendant qu'elle effaçait les dernières notes du tableau noir lorsqu'une étudiante s'approcha de son bureau.

La sorcière n'en fut presque pas étonnée. Après tout, en une semaine, l'enseignante avait prit l'habitude de rester quelques minutes de plus après le cours avec un ou deux élèves, anxieux concernant de futures notes en métamorphoses, ou un adolescent intrigué, voire soupçonneux, questionnant les méthodes d'apprentissage de la jeune femme. Elle fit face à la Gryffondor, fouillant sa mémoire à la recherche du nom de la jeune fille.

- Miss... Macbeth. répondit-elle avec une légère hésitation, je vous écoute, dites-moi tout.

Si il s'agissait encore d'une question sur ses plans de cours, Selah risquait bien de faire avaler son élève à la tête de cerf qui était accrochée dans sa salle de classe.

Miss Crane se tourne effectivement vers moi et j'ai grand mal à décrypter son regard ou le ton de sa voix. Probablement est-ce du au fait qu'il commence à se faire tard, que la journée m'a fatigué ou plus simplement que je ne suis pas douée pour décrypter les sentiments des gens que je ne connais pas. Car, en revanche, j'arrive bien à lire les gens que je connais. J'ai une pensée pour Aliosus Nerrah et ses demi-expressions qui ne sont presque pas visibles à l'oeil nu.

Mais elle a retenu mon prénom ! Probablement parce que j'ai levé la main pour répondre à toutes ces questions, même si je n'ai pas été interrogée à chaque fois, loin de là. Il n'empêche que ça me touche, et que ça m'évite d'avoir à lui redonner. Je crois que ça aurait été mal vu, de me présenter à nouveau après avoir passé plusieurs heures dans sa salle de classe.

Avant de me remettre à parler, je jette un oeil au cerf qui se tient au mur, non loin de là, en me demandant à quoi il ressemble lorsqu'il brâme puis s'ouvre assez grand pour qu'on puisse y entrer. Cela dérange mes pensées déjà désordonnées.

« Je suis passionnée de métamorphose. »

Dis-je d'abord, d'un ton hésitant, parce que ce n'est pas tout à fait la première chose que j'aurai voulu lui dire. C'est étrange mais en soutenant le regard de ma professeure, j'ai complètement oublié le texte que j'avais récité. Et je ne suis plus Adaline, qui entre dans sa sixième année avec assurance. Je me sens plutôt comme un enfant qui doit réciter une poésie que le stress lui a fait oublier.

Alors, je décide d'adopter l'attitude contraire. Je laisse mes pensées aller et j'installe un sourire confiant sur mon visage.

« J'aimerais devenir professeure en métamorphose, ou chercheuse. »

J'ajoute ensuite, quelques secondes après ma première affirmation.

« C'est pour ça que j'aimerais que vous me parliez de votre parcours jusqu'à devenir professeure ici. Une pause. S'il vous plait. »

Ma voix se fait bien plus assurée à chaque nouveau mot qui sort de ma bouche et le sourire que j'ai accroché sur ma face ne la quitte pas. J'imagine que la façon dont Miss Crane répondra à cette question donnera la ton à notre relation.

Selah pencha doucement la tête, la main droite sur la hanche, intimant l'adolescence à poursuivre. Elle ne put s'empêcher de sourire lorsque la Gryffondor commença sa timide explication. Ah, moi je déteste ça, la métamorphose, aurait-elle rétorqué d'un ton sarcastique si l'échange s'était déroulé quelques années auparavant. Elle hocha la tête pour encourager l'adolescente à s'exprimer. Selah n'était certainement pas la sorcière la plus bavarde, mais être une oreille attentive pour ses élèves lui tenait fortement à coeur.

Désormais, la salle de classe s'était complètement vidée de ses élèves, et le moment était bien plus propice pour discuter tranquillement. Le calme était complètement revenu, et cela fit frissonner la professeure de métamorphose. Il restait à peu près une heure au soleil avant de s'éteindre derrière les vallées de Poudlard et l'ambiance qui régnait dans la classe était plutôt particulière. Selah chassa les frissons qui parcouraient ses avants-bras. Elle n'était pas tout à fait habituée à son nouveau lieu de travail.

- Oh. répondit-elle, un peu décontenancée par la question. Vous savez, je n'ai pas suivi le parcours typique pour devenir professeur de métamorphoses.

Son parcours n'était ni parfait, ni très glorieux. Un noeud se forma dans son estomac. Si sa passion et ses compétences étaient félicitées, il en était moins pour sa pédagogie. Ses propres doutes prenaient part à une lutte intérieure. Etait-elle la personne la plus qualifiée pour répondre à toutes les questions de ses élèves ?

- Avez-vous déjà pris connaissances des écoles supérieures, Miss ? demanda-t-elle d'une voix douce, proposant à ses démons intérieurs de lui ronger la tête plus tard dans la soirée. L'AESM a de très bonnes filières, même si je n'ai pas suivi celle pour l'enseignement.

Une certaine inquiétude naît dans mon coeur, en voyant le visage de ma professeure changer, sans savoir si ce changement induit des sentiments positifs ou négatifs - est-ce de la nostalgie, de la gêne, de la surprise, de la déception ?

Je réalise à quel point cette occasion de discuter avec ma professeure est importante pour moi. Malgré tout ce que je veux me faire croire, malgré toute cette assurance avec laquelle je commence l'année, malgré que je connaisse mes capacités en métamorphose, l'avis de ma professeure compte plus que tout ça. C'était déjà le cas avec le professeur Lynch, et c'est probablement pour cela que je m'arrachais les cheveux jusqu'à réussir parfaitement chaque métamorphose.

Alors je veux que Miss Crane m'aime, qu'elle me trouve douée, qu'elle pense que je suis un prodige, qu'elle devienne un mentor.

Je hoche la tête, à travers toutes ses pensées qui passent dedans, à la fois pour montrer que je l'écoute (aussi loin que s'échappent mes idées) et que je me suis renseignée sur les écoles supérieures. L'AESM est évidemment l'école sur laquelle je me suis le plus renseignée, et sur laquelle je compte me renseigner encore. J'ai appris qu'Aelle Bristyle y étudie, cette année, alors je compte bien lui écrire des couriers pour tout savoir de son quotidien dans cette école.

« Quelle filière avez-vous suivi ? »

Lui demandé-je, du tac au tac.

La filière de l'enseignement n'est pas celle qui m'attire le plus. En me renseignant, j'ai trouvé que cette filière n'apporterait pas grand chose à ma grande soif de connaissance, mais il faudrait que je creuse le sujet pour en être certaine. Quand bien même devenir professeure est ce qui m'attire le plus. C'est pour cette raison que je lui prête une oreille attentive et lui adresse un regard brillant de curiosité.

« En me renseignant... j'ai trouvé d'autres filières plus intéressantes. Cela signifie qu'il ne faut pas forcément suivre la filière d'enseignement pour devenir professeur ? »

Demandé-je à nouveau, comme si j'avais pensé à voix haute.

Selah se détendit un peu. Adaline Macbeth paraissait bien déterminée à obtenir toute les informations nécessaires pour la suite de ses études, et cette ténacité plaisait beaucoup au professeur de métamorphose qui laissa échapper un sourire dans une micro-expression presque imperceptible. Elle inspira une grande bouffée d'air. Ses études lui paraissaient si loin, et pourtant, revenir à Poudlard lui rappelait bien des choses. Selah se remémorait son adolescence, à l'âge d'Adaline. A cette époque, la sorcière n'avait jamais envisagé faire la moindre étude.

- Théories de la métamorphose, et Contre-Métamorphoses. Etudier les contre-métamorphoses était vraiment passionnant. J'en ai fait mon métier durant quelques années.

Le visage perdu vers le fond de la classe, Selah se rappelait comment elle en était arrivée là. Elle se devait de rendre ses élèves aussi passionnés qu'elle sur le sujet.

- Je pense que le principal est que vous connaissiez votre sujet sur le bout des doigts. Evidemment, ne négligez pas la pédagogie. dit-elle, en réfléchissant à haute voix. En tant que professeur, vous vous adressez à un public qui a moins de connaissances que vous, donc il faut choisir le bon vocabulaire, et les bonnes explications. On dit aussi que les sujets que l'on maîtrise le moins sont ceux qu'on explique le mieux. Je suis d'accord avec cette théorie.

Selah marqua une pause dans ses explications, le temps que l'élève puisse assimiler les informations, tout en analysant les expressions du visage de son élève. Etait-elle perdue, ou, au contraire, cela l'aidait à mieux se projeter pour son avenir ? Selah aurait bien voulu emprunter une boule de crystal à sa collègue si celle-ci pouvait lire dans les pensées de ses élèves.

- Quelles sont les filières qui vous intéressent, Miss ?

J'écoute ma professeure avec attention. Toutes les informations qu'elle me donne me semblent précieuses et je veux en retenir la moindre goutte. Le fait que ma professeure ait étudié dans l'école que je convoite me laisse entrevoir un avenir dans cette même école, c'est un peu difficile à décrire mais c'est comme si la porte derrière laquelle se cache l'AESM s'ouvre un peu plus à chaque fois qu'en apprends sur elle. Tout ça dans ma tête.

La pédagogie, pensé-je alors qu'elle me donne des clés sur sa façon de voir les choses. Je crois que la pédagogie, c'est quelque chose que j'ai et que je sais faire. Assez tôt dans ma scolarité, j'ai découvert à quel point il était facile de retenir quelque chose en l'expliquant à quelqu'un d'autre et plus tard j'ai apprécié donner des conseils pour lancer une bonne métamorphose à un gamin qui a finalement réussi. N'est-ce pas le signe que ma pédagogie est bonne ?

Je me retiens de le dire à ma professeure, aussi bien parce que je ne veux pas avoir l'air trop sûre de moi que parce qu'elle pourrait trouver mes réflexions ridicules.

Lorsque Miss Crane marque une pause dans son discours, je hoche la tête pour lui montrer que je suis d'accord avec elle. Son avis compte pour moi, elle s'en rendra compte bien assez vite, même si j'espère que ce ne sera pas trop tôt - ça pourrait la faire flipper.

« La filière recherche et innovation est intéressante. La filière métamorphose et les spécialités dont vous avez parlé également. Mais aussi la filière enchantements avec la spécialité Alchimie... »

Répondis-je en regardant dans le vague.

Je prends toutes les informations que j'ai trouvé cet été pour les ressortir. Il me faut encore réfléchir, longtemps, mais il me reste deux ans avant de prendre une décision. Je sais que ce sera l'AESM, la porte s'ouvre de plus en plus grand.

« Il y a beaucoup de choses à apprendre ! »

Pensé-je à voix haute, en ramenant mon regard sur ma professeure.

L'adolescente suscitait l'intérêt de la professeure qui, avait naturellement décroisé les bras en écoutant son élève. La Gryffondor n'était pas si différente que ça d'elle, après tout. La même soif d'apprendre la poussait à atteindre des objectifs.

- Oh une créative, donc ? Dit-elle en réponse aux filières qui intéressaient l'adolescente. C'est une bonne chose, on manque de sorciers créatifs.

Les yeux de la professeure pétillaient d'intérêt. Si les filières qu'Adaline avaient énoncées étaient bien loin de celles que Selah avait suivies, il était cependant sûr que l'adolescente serait entre de bonnes mains à l'Académie d'Enchantements, de Sortilèges et Métamorphoses, tout comme elle quelques années auparavant. Selah avait aimé ses études à Poudlard, mais ce n'était pas comparable avec l'AESM, où la sorcière avait pu affiner ses capacités magiques et les comprendre.

- Evidemment, vous avez encore le temps de faire votre choix. dit-elle en conclusion. Vous pourriez visiter l'école, si ce n'est pas déjà fait. Ou demander à d'anciens camarades de classe de vous aider. Bien que... elle réfléchit un instant, avant de soupirer. Chaque élève est différent et prenez ce qui raisonne pour vous, surtout.

Selah n'avait pas toujours aimé réparer les bêtises des autres. Autrefois, c'était plutôt à cause d'elle qu'il y avait des choses à réparer. C'était une adolescente turbulente qu'il fallait sans cesse recadrer. Pourtant, à l'AESM, ses capacités et sa soif d'apprendre avaient eu raison de son dédain pour le règlement.

- Je suis certaine que, peu importe votre filière, vous vous y sentirez comme un joueur de Quidditch en plein match. finit-elle par ajouter, un sourire en coin.

Derrière un sourire poli, je masque un tourbillon de sentiments. Une créative ? C'est ce que je suis pas vrai ? En tout cas, j'ai déjà senti une énergie créatrice me traverser, j'ai déjà expérimenté la sensation grisante de créer quelque chose avec ma seule imagination, je suis passionnée par la métamorphose aussi pour tout ce qu'elle me permet de créer. Je suis une créatrice, pensé-je en répondant à ma professeure par un sourire entendu.

Visiter l'école ? Ces mots me font réagir, je me redresse un peu plus en ajustant mon sac sur mon épaule. Mon dos désormais bien droit me grandit de quelques centimètres à peine, mais qui me donnent presque l'impression de faire un bond.

En évitant soigneusement et poliment de répondre à la dernière allégation de ma professeure, j'opte plutôt pour un petit rire encourageant. Le Quidditch, je déteste ça, mais est-ce que je suis obligée de le lui dire dès notre première vraie rencontre ? Les adultes disent souvent qu'il faut garder une part de mystère au début d'une relation, et je n'avais jamais compris pourquoi avant aujourd'hui.

« Visiter vous avez dit ? Non, je n'ai pas encore visité l'AESM... »

Cette idée se fraye doucement, délicatement, langoureusement un chemin dans ma tête.

« Vous savez si une visite va être organisée ? Ou s'il est possible d'aller visiter l'école avec un adulte de Poudlard ? »

Lui demandé-je, un poil plus intéressée à chaque mot prononcé.

J'aperçois déjà les portes de l'Académie, en pensée, telles que je les imagines, grandes, immenses et blanches. Je le vois s'ouvrir et Miss Crane me tendre la main pour me faire visiter l'image que je me fait de l'école, un grand palais blanc, lumineux, rayonnant.

Voilà que Selah avait à nouveau susciter l'intérêt de son élève. Décidément, cette élève était pleine de surprises.

- Je vous le souhaite. C'est le meilleur moyen de savoir si l'école vous plaît et si vous vous y sentirez bien. L'AESM n'a rien à voir avec Poudlard, bien sûr, c'est un cadre tout à fait différent, mais je dois dire que je m'y sentais aussi bien qu'au château. Evidemment, je ne peux parler que de cette Académie-là, mais n'hésitez pas à aller voir d'autres professeurs qui ont fait d'autres écoles, également. Je suis certaine qu'ils seront de précieux conseils si vous hésitez avec une autre école.

Elle lui sourit chaleureusement. Selah prêchait pour sa propre paroisse, et n'était donc, de ce fait, absolument pas objective.

- Oh, euh. dit-elle, un peu interloquée par la question. Je peux toujours me renseigner auprès de l'équipe éducative. Je ne suis là que depuis une semaine à peine, je ne sais pas si mes collègues ont prévu ce type d'activité sur le planning de l'année.

Selah sentait ses mains devenir moites. Si la professeure n'avait aucun mal à parler de ses études, elle n'avait tout de même pas envie de créer de faux espoirs à une élève en promettant une potentielle visite dans une école.

- Vous avez encore un peu de temps devant vous, de toute manière, mais vous avez raison de poser des questions dès maintenant, et vous renseigner sur les conditions d'admission des écoles. Certaines écoles demandent parfois des notes très élevées dans plusieurs matières étudiées. Une très bonne lettre de motivation pourra également aider l'école à mieux vous cerner.