La joie après les annonces AMICOs étaient enfin redescendue. J'avais mon correspondant et par Merlin que j'étais heureuse et fière de moi. D'un autre côté, j'étais trop triste pour ceux qui en avaient pas eux. Mais surtout il y avait un truc qui me chiffonnais vraiment. J'étais censée apprendre un minimum le japonais pour écrire à mon correspondant - enfin j'avais envie d'apprendre le japonais pour lui - sauf qu'après avoir emprunté un livre à la bibliothèque pour apprendre les bases de la langue.. Bah j'ai découvert que ça allait être beaucoup plus dur que prévu.

Je grommelais toute seule assise dans un coin.

- Comment ça y'a 3 alphabets..

J'avais un brouillon avec pleins de caractères gribouillés, pour la plus part raturés.

- J'utilise quoi du coup.. Kochiniwa ? Konabawa ? Oyaho ?*

Parce que bon d'après le livre en plus ça dépendait du statut social askip ! J'ai juste mis la première proposition, parce que j'avais pas envie de me casser la tête. Le reste de la lettre je l'avais déjà rédigé, il ne me manquais plus que le début et la fin. Je gribonna quelques mots dans une écriture.. approximative sur mon brouillon avant de lâcher l'affaire.

- Par Merlin.. Le japonais c'est décidemment aussi dur que de voir un sombral en étant aveugle..

*Ici tous écorchés, il s'agit de Konichiwa, Konbanwa et Ohayo

Les AMICOs... Je ne cessais de répéter que j'avais fait le choix de ne pas m'inscrire pour ne pas me détourner des examens, mais... c'était faux, je m'y suis simplement pris trop tard. Ce fut donc avec amertume que je plissais les yeux en direction de tous les élèves qui s'extasiaient devant leurs correspondants. Avec un peu de chance, je serais tombée sur Mahoutokoro ou Beauxbâtons...

Hâtant le pas vers la bibliothèque pour y trouver le livre de potion nécessaire à mon devoir, j'entendis des maugreements venir de derrière une étagère. J'écartai quelques livres pour voir à travers, et découvris, non sans surprise, une Serdaigle de ma promo en pleine galère dans la rédaction de sa lettre pour les AMICOs. Et coïncidence encore plus impressionnante, elle était en relation avec un correspondant japonais. Pouffant discrètement de rire, je répondis à sa question de l'arrière de l'étagère.

— Utilise Konnichiwa, surtout dans une lettre, lançai-je simplement en détaillant le dos des ouvrages, la main sur ma hanche dans une allure de reflexion.

Ohayo est utilisable le matin, avais-je appris, et Konbanwa dans la soirée. Ces songes m'enterraient cependant une fois encore dans la réalité de ma solitude. Je n'avais pas de correspondant, et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Ne pouvais-je pas m'organiser davantage ? James allait rire de moi durant un semestre entier...