Cela faisait trois jours qu'Hallie était arrivée à Poudlard. La solitude lui rongeait les entrailles. Elle ne n'arrivait pas à trouver sa place parmi les sorcier.es et arrivait difficilement à croire qu'elle en était une. Les premiers cours s'était déroulés sans accros : Hallie s'était pointée dans les bons cours avec presque aucun retard et avait bien écouté les instructions des différents professeurs. Avait-elle assimilé la théorie et réussi à effectuer les tâches que l'on lui avait demandées ? Il s'agissait là d'une autre histoire. Malgré des premiers devoirs splendides, la brave petite avait subi un échec cuisant au cours de vol, et était tombée devant tous ses camarades, gentillement moqueur.ses. Quelle honte !

Hallie a toujours détesté l'école, en passant des professeur.es inquiet.es de son attitude en classe à ceux qui n'en avait complètement rien à faire, elle avait l'impression qu'elle avait fait le tour du système éducatif, et qu'elle n'en apprendrait rien d'autre. Dès qu'il s'agissait d'apprentissage dans un cadre scolaire, elle détestait les livres, et les livres la détestait. La relation qu'ils entretenaient était fusionnelle ; un sentiment en particulier en découlait, la haine. Lorsqu'Hallie essayait de se concentrer sur ses lectures, les mots commençaient à danser sous ses yeux, et quand elle arrivait à lire les phrases, elle n'en saisissait pas leurs sens. L'étude, lorsque cela touchait à des intérêts ou passions particulière, se relevait beaucoup plus aisée : pour 30 pages, la jeune Poufsouffle y passait 1 heures, au lieu de plusieurs heures pour des matières scolaires.

Hallie poussa un long soupir et regarda les alentours. Au loin se dressait le lac ténébreux, ainsi que la fameuse et sinistre forêt interdite. Deux endroits auxquels Hallie évitait de s'y rendre comme elle évitait la peste. Ces lieux lui filaient la chair de poule. Son regard se posa sur ses chaussures de sport, celles qu'elle avait ramenées de chez ses parents moldu.es. Elle pouvait entendre son père, qui la sermonnait à la suite d'un combat qu'elle avait pu avoir avec un garçon du quartier : "Et souviens-toi Hallie, la violence n'est jamais la bonne solution ! Sauf si bien sûr l'autre a commencé. Dans ce cas tu lui donnes une bonne droite à la figure. Si ce n'est pas suffisant, continue, comme je t'ai enseigné ! Il n'a pas intérêt à se relever et plutôt de s'excuser." Elle sourit à la pensée de son père qui lui manquait énormément. Quel gougat c'était ; avec lui beaucoup de choses passaient par la violence mais il faisait tout pour le bien de sa fille, jusqu'à s'humilier personnellement pour assurer sa protection.

Dès l'enfance, Duncan l'avait emené dans un club associatif de boxe pour enfants afin de renforcer le mental de sa fille, et de lui enseigner ne serait-ce qu'un peu de contrôle de soi. Les résultats furent plus ou moins probants, mais Hallie appris rapidement à se défendre avec des techniques basiques. En plus de ses balades en forêt, elle complétait ses dépenses physiques en fréquentant la salle le mercredi à hauteur d'une heure, une fois par semaine après les cours.

Le vent se mit à souffler fort, ce qui fit frissonner Hallie qui faisait du sur place depuis maintenant de bonnes minutes. Elle se demanda brièvement si des cours de boxe étaient disponibles à l'école : s'ils combattaient beaucoup à l'aide de la magie, qu'en était-il des sports dits "moldus"?

Frigorifiée, elle se mit à jogger doucement afin d'échauffer son corps pour, par la suite, un effort plus intense. Aujourd'hui elle s'était décidé à s'entraîner sur la course, et de tenir l'effort sur un temps imposé. Elle s'était imposée 40 minutes, et cette dernière avait bien l'intention d'essayer de les tenir.

Dix minutes. "Tranquille, se dit alors Hallie, non affectée par ce marathon enfantin. "Ces vingt minutes, ça va être du gâteau !"

Dix huit minutes. Hallie regarda sa montre, et se mit à montrer des premiers signes de fatigue. Sa respiration devenait de plus en plus haleitante, et elle devait se concentrer pour tenter de réguler sa respiration.

Vingt et une minutes. La rouquine se surpris à consulter l'heure sur ma montre pocket, et l'heure affichée la surpris : elle pensait que l'aiguille mentait ! Cela ne pouvait pas que faire vingt minutes ! Son souffle devenait de plus en plus saccadé et son dos commença à lui lanciner de douleur. Par témérité, elle poursuivit son effort.

Trente quatre minutes. "J'y suis presque", murmura la jeune fille, à la limite de l'évanouissement. "Encore juste quelques minutes..." La sueur lui coulait abondamment sur le front malgré la fraicheur de l'automne, et ses habits étaient imbibés d'eau. Ses molets lui lançaient des douleurs à chaque foulée, tandis que son dos envoyait tous les signaux d'alarmes au cerveau pour stopper l'effort.

Trente huit minutes. Ses yeux se fermèrent tout seul, et là où elle pensait réussir, Hallie dut s'arrêter à cause de la douleur engendrée par sa possible scoliose. Elle s'arrivait pas à reprendre son souffle, et ses deux jambes peinaient à la maintenir debout. Courte en oxygène, la jeune fille commença à être saisie de vertiges, et de maux de ventre. Progressivement, une sensation de mal-être s'installa, et Hallie se sentit partir, loin, très loin du terrain d'entrainement.

La jeune rousse était tombée au sol, d'un coup, aussi raide qu'un balai, amorphe, la tête la première. Dans son effort, elle avait perdu connaissance par manque d'oxygène.

Quatrième année

Après manger, Charlotte avait décidé à se promener dans le parc et avait fini au terrain d'entrainement. Quelques jours plus tard, elle organiserait son premier événement pour les Cheers et elle était un peu stressée. Elle avait affiché l'image sur le panneau d'affichage la veille mais là, elle voulait voir comment elles allaient placer les choses dans l'espace. C'était bizarre pour elle de ne pas pouvoir compter sur Lily-Rose. Elle était rentrée dans l'équipe grâce à elle mais maintenant qu'elle était partie elle lui manquait. Elle la voyait de moins en moins et cette année, elles n'étaient même pas dans son dortoir.

C'était un peu sa confidente, la personne en qui elle avait le plus confiance... Mais maintenant, elle n'était plus là. Un peu nostalgique, elle se promenait, son hibou sur son épaule quand elle vit une petite forme tomber sur le sol un peu plus loin.

Affolée, elle courut vers elle pour savoir s'il y avait un problème. Mais que se passait-il ? Sowyn s'envola de son épaule et commença à miauler au dessus de sa tête.

- Sowyn chut !

Le hibou l'écoutait un peu mieux maintenant et il ne fit plus que des gémissement. Elle ne savait pas trop ce qu'il avait. Sa vivacité était grande et elle arriva rapidement vers celle qu'elle identifia comme Hallie. Tout d'un coup son inquiétude augmenta d'un cran. Qu'est-ce qu'elle avait ? Rapidement, elle remarqua que la fille n'était pas consciente. Le hibou tournait au dessus de leurs têtes.

- Hallie réveille toi !

Est ce que la fille respirait ? Charlotte voyait sa poitrine se soulever. Elle posa sa main sur le bras de sa soeur de coeur.

- Hallie s'il te plait !

Si jamais la jeune fille ne se réveillait pas dans les secondes qui suivraient, elle enverrait Sowyn chercher O'Belt. C'était pas possible qu'une personne aille si mal. Et puis en plus elle venait juste d'arriver. Est-ce qu'elle s'était fait mal à la tête en tombant ? Charlotte n'était pas capable de savoir.

Des images défilaient devant elle. Elle avait l'impression d'être dans un de ses jeux-vidéos que lui avait prêté son ami Lucas, où lors d'un niveau, elle devait traverser un tunnel à toute vitesse en évitant les obstacles pour ne pas mourir. Ou peut-être était-ce plus comparable à la force qui s'appliquait sur les humains dans les voitures en raison d'une forte accélération ? L'un ou l'autre, Hallie se sentait oppressée ; tout allait si vite. Il faisait noir malgré quelques lumières néons sur les côtés.

Lentement le tunnel se dissipa, et la jeune fille ouvrit les yeux. Cela ne voulait pas pour au temps dire qu'elle était consciente. Ces derniers étaient laiteux et fixaient le ciel. Hallie commença à émerger de cet état de quasi-inconscience. La première sensation qui l'accueillit était celle de la confusion, ses sens tentant de s'orienter dans le flou qui l'entourait. Des murmures indistincts parvinrent à ses oreilles, mais ils semblaient lointains, comme si le monde était séparé par une épaisse brume.

Hallie fronça les sourcils et grimmaça. Elle ... ne savait pas où elle se trouvait et pourquoi ? Pourquoi n'était-elle pas dans sa chambre, dans la mezzanine de l'appartement ? Elle jeta un oeil aux alentours et vit rapidement qu'elle gisait au sol, dehors. Pourquoi ? Hallie n'entendait pas les appels à l'aide de sa soeur Charlotte. Elle voulait vraiment trouver pourquoi elle était ici, et ... où était ce "ici" ? Après quelques secondes de réflexion, elle se souvint des événements qui l'avaient conduit ici : Sigmund a.k.a le prof SuperChelou, la magie, sa "maison" de Poufsouffle, et les cours. Ah ! Oui ! Elle s'était défoulée pour laisser sortir sa frustration qu'elle commençait à accumuler vis-à-vis de sa nouvelle vie à Poudlard. Tout semblait plus clair maintenant. Ce n'est qu'après avoir compris où et pourquoi elle se trouvait ici (elle avait du s'évanouir ?), qu'elle daigna répondre aux inquiètudes de la pauvre Charlotte, qui ne savait visiblement pas quoi faire.

Elle grommela fortement dans un accent écossais à peine compréhensible. « Urgh. J'suis où ? Y s'est passé quoi ? » Hallie connaissait déjà la réponse, mais elle n'était pas sûre et désirait confirmation. Charlotte ne la voyait décidemment jamais sous ses plus beaux jours !
Lentement, et avec l'aide généreuse de Charlotte, elle se redressa pour s'asseoir en tailleur. « En tout cas merci d'être là. Ça m'rassure de t'avoir à mes côtés. Je crois que j'aurais bien balisé toute seule. » Elle lui adressa un faible sourire, toujours sous l'emprise de sa faible pression artérielle. Son souffle était entrecoupé, et la rouquine avait cette impression de constant manque d'air. Ses genoux étaient écorchés par la chute et saignaient légèrement. Rien qui ne nécessitait de soin urgent, mais Hallie était tout de même fort bien embêtée. Elle n'arrêtait pas de se faire mal, avec des accrochages partout où elle allait. La dextérité ne faisait visiblement pas partie de ses nombreuses qualités...

Intriguée, elle reprit difficilement. « Mais au fait, qu'est-ce que tu faisais sur le terrain d'entrainement de Quid-quid... euh Quiditche ? Le truc là. Une lueur d'espoir s'alluma dans les yeux de la jeune fille, se pourrait-il que... Ah ! Toi aussi tu es venue ici pour courir ?! »




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Et voilà @Charlotte Dwight ! Enfin, devrais-je dire ! Hihi.

Son hibou toujours grimaçant et couinant au dessus de sa tête, la jeune Poufsouffle n'était pas certaine de la marche à suivre. Elle se sentit mal. Elle avait besoin de se souvenir de ce qu'on lui avait dit dans les cours de premier secours. Mais comment faire ? Elle était définitivement trop paniqué sur le coup en cet instant.

Et pourtant Hallie revint à elle alors qu'elle la secouait gentiment et doucement. Un soupir de soulagement lui échappa. Enfin. Elle s'accroupit en face de sa cadette et elle siffla pour rappeler son oiseau. Celui-ci, de plus en plus obéissant vint s'agripper à son épaule en la serrant très fort.

- Vas y installe toi tranquillement.

Elle ne savait pas encore utiliser le sortilège qui permettait de soigner les petites blessures et elle en était atterrée. Elle aurait pu aider Hallie avant.

- Est-ce que tu as mal quelque part ? Je préfère que tu te relève pas avant que je sois sûre que t'ai rien à la tête.

Non parce que c'était quand même carrément flippant... Elle avait éludé les questions de la plus jeune. On s'en fichait un peu de ce qu'elle faisait là, et puis, c'était loin d'être le moment de faire sa pub pour l'événement qui allait arriver dans les jours prochains. Elle farfouilla dans ses poches et se rendit compte qu'il n'y avait rien pour éponger un peu de sang. Elle attrapa une mèche entre deux de ses doigts.

- Non non... J'suis pas venue courir, je devais préparer le terrain... Je... C'est pas important, est-ce qu'il faut que j'envoie Sowyn chercher l'infirmier ? En tout cas, tu veux bien qu'on y aille ensemble ? J'veux être sûre que t'as rien.

Désolée pour le retard