Inscription
Connexion

15 déc. 2023, 18:47
 Grèce   Solo+  Carnets de voyage Tome 3 : Rumeurs
28 Mars 2018


En soupirant, je me recoupais une tranche de la pâtisserie à la semoule grecque qui me servait de gâteau d'anniversaire. Joyeux vingtième année sur terre, Suileabhan. Ruminant mes pensées et la dernière bouchée du gâteau sucrée, je me perdis dans la contemplation d'un journal sorcier que je ne compris pas, une fois encore. Les habitudes acquises en Autriche s'étaient envolées sitôt posées, balayées par la barrière invisible mais bien réelle de la langue. Depuis plus d'un mois que je sejournais dans les Balkans, s'en était devenu un véritable problème qui me gachait le séjour. Je n'avais jamais entendu un seul mot de grec de toute ma vie - ne parlons même pas de leur alphabet - et tout à mon empressement de continuer à voir le Monde, je n'y étais pas préparé.

Naïvement, j'avais vaguement dessiné une carte d'Europe dans mon esprit et imaginé que les sorciers de ce charmant pays étaient allés sur les bancs de Durmstrang, rendant une communication en Allemand parfois envisageable. Évidemment, j'avais eu tort et avait cruellement découvert que sans parler ni grec, ni arabe, je n'arrivais à rien avec les habitants de ce pays. Alors, ne restait que l'anglais... Mais plutôt utiliser les gestes que me ridiculiser à nouveau. Là aussi, j'avais compris à force d'échecs que comprendre mon accent irlandais, pour les quelques sorciers qui parlaient à peine anglais, relevait d'une pure fiction. J'aurais pu aussi bien leur parler en Gobelbabil qu'ils m'auraient sans doute compris davantage. Et ainsi, pour la première fois en deux ans, j'avais failli abandonner. Laisser tomber, abandonner mes rêves, travailler pour l'entreprise de Julian en espérant que cela suffise un jour pour revenir, retrouver le pays. La retrouver. Et au seul souvenir de ces doux cheveux, de ce parfum, je m'étais ravisé.

Plutôt que de baisser les bras, je les avait utilisés, à grand renfort de grimaces et de soupirs irlandais, pour me permettre finalement de mettre la main sur l'adresse d'une poste magique. Heureusement, j'avais encore un peu d'encre et de parchemin : j'aurais sinon été bien en peine de mimer l'acquisition de ces objets à mes hôtes au langage incompréhensible. Alors, sur cette petite table du salon de l'hôtel où je finissais ce bref repas d'anniversaire, j'avais mit un point final à ce que je m'étais pourtant jurer de ne jamais faire. Je m'étais résolu à envoyer cette lettre à cette famille découverte si tardivement et qui pourtant, je le savais, n'hésiterait pas une seule seconde à voler - métaphoriquement - à mon secours. Et c'était bien là le problème. L'idée de devenir pour eux semblable au parasite qu'était devenu mon père me semblait intolérable. Sur cette pensée, mon café terminé, il étant déjà temps d'oublier l'anniversaire de cette année. Dans la petite salle remplie de monde, c'est seul que je passerais la soirée.

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
Rejoignez l'UDS !

17 déc. 2023, 01:04
 Grèce   Solo+  Carnets de voyage Tome 3 : Rumeurs
21 Avril 2018



- Je sais que je t'avais dit que j'être là, mais les enchères d'Athènes sont désormais trop importantes pour que je reste ici.*

- Pas de problème, M. Metaxás. Il reste des préparatifs à faire avant la livraison ?

- Non Sullivan, ne pas te préoccupes de ça. C'est fournisseur important, mais il ne viendra pas jusqu'ici.

Malgré sa grammaire douteuse et sa façon approximative de prononcer une fois encore mon nom, je ne m'offusquais pas. En deux semaines, j'avais eu plus de temps que nécessaire pour m'y habituer et surtout, pouvoir mener une véritable conversion en Grèce valait bien de mettre quelques temps mon égo de côté. Sans un regard derrière lui, M. Metaxás s'évapora enfin du grand hall de son manoir. Cela aussi, je m'y étais habitué. Mais je n'avais pas à me plaindre : nourri et logé, tout ce que le sorcier collectionneur attendait de moi, c'était que je l'assiste pour ses livraisons, souvent, que je l'écoute exposer ses acquisitions, parfois, et quelques fois encore, plus rarement, que je lui confie mon opinion sur quelque artefact runique acheté je ne sais où. Malgré la rareté de la chose, c'était en réalité sûrement cela qui éveillait le plus l'intérêt de cette connaissance de mon grand-oncle.

Lui-même, par une rapide réponse à mes problèmes, m'avait guidé vers M. Metaxás, qu'il m'avait présenté comme un vieil excentrique, à la fois client et lointain membre de la famille. L'oncle Julian m'avait prévenu de son allemand imparfait, mais c'était en réalité un véritable soulagement de pouvoir me faire comprendre de quelqu'un dans ce pays. D'abord circonspect, le collectionneur avait accepté sans hésiter à l'écoute du nom de Kohler, bien quand sans grand intérêt... Jusqu'à l'évocation de ma connaissance des runes. Là, plutôt qu'un petit coup de pouce, c'était un véritable emploi que m'avait finalement offert le sorcier grec, emploi que j'aurais accepté même s'il n'était que moitié moins intéressant que ce qu'il semblait être. En deux semaines, j'avais pu observer à défaut d'étudier plus d'objets magiques et anciens que je n'avais pu en connaître les vingt premières années de ma vie. Et le vieux collectionneur parlait déjà de nouvelles possibilités, de quelques expéditions dans lesquelles je pourrais m'averer nécessaire, ce qui faisait plus que piquer ma curiosité.

En fin d'après-midi enfin, le sorcier chargé de transporter la précieuse cargaison arriva à destination devant le manoir. Je le guidais en direction de la porte arrière, à partir de laquelle nous sortîmes tous deux nos catalyseurs pour transporter les deux caisses, avant qu'il ne reparte tel qu'il était arrivé. J'avais pour instruction de ne pas les ouvrir avant son retour et, même si ma curiosité était forte, je pensais bien voir leur contenu bien assez tôt pour ne pas vraiment m'en soucier. Alors, consciencieux, je posais simplement le petit mot signé d'un certain Krimrok sur une des deux caisses, avant de retourner dans ma chambre. J'avais une petite expertise à réaliser, bien plus intéressante que l'étrange nom du fameux fournisseur de M. Metaxás.


@Morgan Rosenwald merci pour ce petit placement de PNJ <3
*Les dialogues sont en allemand mais sont traduits par facilité.

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
Rejoignez l'UDS !

21 déc. 2023, 15:38
 Grèce   Solo+  Carnets de voyage Tome 3 : Rumeurs
3 Juin 2018



À quelques jours du départ tant attendu pour ma première expédition en compagnie de mon employeur et bienfaiteur, j'étais aux anges, mais non pas pour les raisons initiales de mon excitation. L'appel de l'aventure et de l'Histoire avait en partie était remplacé par celui des souvenirs et de l'amitié. Pas plus tard qu'hier, j'avais reçu un paquet de lettres tout droit venu du Royaume-Uni, ces îles que j'avais quitté à contrecoeur et où vivaient encore tous ceux qui un jour avaient été mes camarades, mes amis, et plus encore. La première de ces lettres, la plus longue et la plus attendue, avait bien sûr était celle de Sixtine. Au matin, j'avais du me battre contre l'impatience de découvrir ce courrier qui m'informait désormais qu'elle s'apprêtait à terminer sa deuxième année à la GEAD. Il y'a quelques mois, en lisant cette lettre, l'émotion de caresser des yeux les mots de la belle sorcière aurait été conjointe à la culpabilité du retard accumulé sur mes études, mon retour. Aujourd'hui, ce n'était pas le cas : aux côtés de M. Metaxás, mon avenir semblait bien mieux se préciser.

Je pris le temps de lui répondre en ces termes rassurants avant d'ouvrir la suite de mon courrier. Au fil des minutes, des heures presque, je souriais, riais, m'émus des réponses, de la vie de ces amis qui s'étalait devant moi. Je souhaitais bien du courage à Erwin, bien parti pour ouvrir un étonnant commerce d'ingrédients marins avec un nouvel ami ; j'envoyais tous mes vœux de bonheur à Irina à l'occasion de ses fiançailles avec Ophelius ; j'étais fier et heureux pour le petit Briac devenu grand, désormais admis à l'AESM ; j'étais submergé par les vies de cette amie sortie de ses études, de ce camarade récemment devenu père. Bientôt, il ne restait devant moi qu'une dernière lettre dont je reconnaissais sans peine l'écriture : elle provenait de mon grand-oncle. À lui, je répondis poliment que non, je n'étais pas intéressé par rencontrer l'une de mes cousines, mais que je pourrais sûrement rentrer quelques temps en Allemagne afin d'assister au mariage de son petit-fils.

Enfin, ma plume pu se poser. Je rangeais les lettres au milieu des autres, et laissait les autres trainer ou plutôt trôner au centre de mon bureau, en rappel qu'à mon retour, ce serait la première chose dont je devrais m'occuper. Nous ne partirions qu'une semaine ou deux, le temps d'inspecter, examiner un terrain de fouille que M. Metaxás suivait avec attention, mais, comme à son habitude, il m'avait déjà tant vanté la présence et la recherche de vieux artefacts de l'époque antique que je ne pouvais que me réjouir de cette première et prochaine aventure. À mon retour, moi aussi, j'aurais beaucoup à leur raconter.

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
Rejoignez l'UDS !

04 janv. 2024, 21:52
 Grèce   Solo+  Carnets de voyage Tome 3 : Rumeurs
17 Juillet 2018


Depuis notre retour d'expédition, je n'avais pas pu profiter d'un seul instant de répit - même pas au soir de notre retour. Le simple dépôt de quelques trouvailles avant un repos bien mérité s'était alors transformé en une nuit que l'excitation avait rendue fort occupée en analyses et observations détaillées. Le lendemain, j'eu à peine le temps de faire enfin retourner mes lettres que déjà, il fallait se remettre au travail, et cela durait depuis lors. Mais je ne m'en plaignait pas et, même si j'avais eu à le faire, je ne l'aurais pas fait : que ce soit en connaissances ou en or, M. Metaxás me payait suffisamment pour que rien ne soit un problème dans cette situation.

Pendant près de deux semaines, les jours et les nuits s'étaient ainsi enchaînés à un rythme effréné. Et puis, alors que je terminais le classement d'un dernier objet, mon employeur s'était une nouvelle fait son propre héraut en m'annonçant son départ immédiat pour un nouveau voyage dont je ne faisais cette fois pas partie. Loin de me vexer, j'étais plutôt content de pouvoir profiter de quelques jours de calme relatif dans la demeure, seulement troublé par quelques unes de ces livraisons prévues de longue date et dont je maîtrisais désormais processus et durée du bout de la baguette. Et c'est d'ailleurs après une de ces livraisons que je retombait sur une note signée par le même mystérieux intermédiaire qu'il y'a quelques mois de cela. Krimrok.

Savoir qui était cet homme au juste ne m'intéressait pas tant que connaître le contenu de ces régulières livraisons secrètes. À un instant, je m'inquiétais même du pire avant de me conforter en sachant que M.Metaxás m'avait être recommandé par mon grand-oncle et avait prouvé depuis plusieurs mois être sorcier de confiance. Doutes et pensées disparurent ou plutôt se cristallisairent en un nouveau point lorsque mes yeux finirent de déchiffrer cette dernier note. Khímaira. Quel était la signification de ce mot, ce nom propre dont je n'avais encore jamais entendu parler ?

Je passais les jours suivants à essayer d'épancher ma curiosité retrouvée à travers toutes les sources, surtout littéraire, à ma disposition. Et ici, elles étaient aussi heureusement que malheureusement nombreuses. Et ainsi, je commençais à apprendre ce qu'était Khímaira. Une de ces mystérieuses écoles de magie, de celles qui n'avaient jamais été reconnues officiellement par la CIS. Une petite île perdue dans les eaux grecques, d'où bien peu s'étaient vantés d'être allés. Un lieu renfermant une antique sagesse, que l'on disait contenir la plus grande collection d'anciennes prophéties du monde magique. Cette école, qui attirait de plus plus mon intérêt, je le découvris bien vite, était également au cœur des préoccupations de mon employeur. Moi aussi. Moi aussi, j'avais envie de la trouver. Et peut-être ainsi en finir avec tous ces échecs en interprétation qui me poursuivirent pendant des années. Moi aussi, j'avais envie d'y aller. Et caresser du doigt l'Histoire passée et à venir qui s'y dessinait.

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
Rejoignez l'UDS !

07 janv. 2024, 18:08
 Grèce   Solo+  Carnets de voyage Tome 3 : Rumeurs
2 Septembre 2018



Ce qui avait débuté comme une simple curiosité d'adulte envers un lieu encore inconnu appartenant à un de mes domaine d'intérêt s'était au fil des jours transformé en début d'une obsession saine, mais bien réelle. S'il n'avait pas été très difficile de faire parler mon employeur à ce sujet, cette discussion n'avait pas non plus porté autour de nouveaux détails d'importance. À la lecture de ses livres, j'avais moi aussi acquis la plupart des informations portées à sa connaissance, ce qui fit que, plutôt que de nouvelles informations, c'est son grand intérêt et quelques légendes qui me furent partagées par M. Metaxás. Il s'était lui aussi dans ses jeunes années pris de passion pour cette vieille école au cœur d'un ou de vieux contes d'enfance, mais n'était jamais parti à sa recherche. Plus tard, en grandissant en âge, sagesse et fortune, il avait commencé à essayer d'accumuler des objets et artefacts en lien avec Khímaira avant de finalement même envoyer un ou deux intermédiaire retrouver son emplacement, sans succès.

J'avais ainsi noté malgré tout que cela n'avait pas empêché le dénommé Krimrok de l'aider à ce sujet, mais nous n'étions pas plus avancés. Malgré tout, quelques semaines plus tard, lorsque je lui avait annoncé ma volonté de moi aussi me mettre à la recherche de la mystérieuse école, je ne m'étais pas attendu à la réaction qui fut alors la sienne. Quelques grimaces de stupeur laissèrent en effet vite la place aux nombreuses gestuelles d'approbation avant de voir le faciès du vieil homme se calmer à nouveau. Sans se cacher douter de mes chances de succès et regretter que mes capacités ne soient plus à sa portée, il n'allait pas insister pour me garder pour autant. Bien au contraire puisqu'avant même que je puisse l'espérer, il évoqua de lui-même le fait de financer mes recherches, à la condition évidente de le mettre au courant du moindre de mes progrès. Et, bien sûr, si je trouvais quelques objets dignes d'intérêts en chemin.. je savais à quoi m'en tenir.

Et c'est ainsi que je me retrouvais, là, à nouveau en Septembre, à nouveau prêt à partir. Seulement, cette fois, j'avais toutes les cartes et gallions en main pour réussir. Je ne quittais pas le pays, je continuais sur un chemin qui s'y était caché. Je ne quittait personne, je partais à la poursuite de mes objectifs. Je ne laissais rien derrière moi, car c'était au delà que ma destinée m'appelait. Et en descendant au village, en cette chaude journée d'été, après quelques énièmes remerciements à mon bienfaiteur, je m'arrêtais encore un instant, le temps d'écrire pour moi ces quelques mots, et d'autres encore qui devraient voler jusqu'à cette île déjà bien lointaine.

Chère Sixtine..

Fin du Tome 3
Prochainement..

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
Rejoignez l'UDS !