Entre ses occupations des derniers mois et les vacances d’été, Veronica n’avait plus mis les pieds dans les toilettes abandonnées depuis un moment. Ce n’était pas un endroit particulièrement agréable, avec son état de semi-ruine – et le fait qu’il s’agissait tout simplement de toilettes. Cependant, ce n’était pas un endroit complétement abandonné pour autant. Le fait que ses élucubrations gravées sur les murs de bois des toilettes ait été à l’origine d’une rumeur en était une des preuves. Dans un moment d’ennui, elle avait repensé à cela, et elle était curieuse de voir l’état de ses derniers écrits, qui datait de la deuxième année. Mais elle avait fini par reléguer cela dans son esprit, jusqu’à ce jour-là, alors qu’elle était de passage au deuxième étage.

Juste un petit coup d’œil, se dit-elle en s’arrêtant devant l’entrée des vieux sanitaires. La Serpentard franchit la porte, et se dirigea vers les cabines. Ne se rappelant plus vraiment où se trouvait son œuvre, elle les examina un à un, tout en évitant de s’enfermer dans les petits espaces – celui qui faisait confiance aux portes grinçantes de ces toilettes était un idiot. Tout en cherchant, elle essayait de se rappeler ce qu’elle avait écrit par le passé – hormis sur la paternité de l’ancien capitaine de Quidditch de Serdaigle. Quelque chose sur Shell et les limaces, ainsi que sur la directrice et sa prédécesseur, si sa mémoire était correcte.

Depuis sa première rentrée à Poudlard, Gideon Atwood s'était donné comme but d'apprendre tous les petits coins de l'école. Il avait apprécié pierres et alcôves dans sa quête de trouver une forteresse de solitude. Un endroit pour prendre le recul et planifier sa prochaine idée.

Dans son coin de Manchester, sa vie était prédestinée. Il aurait sûrement droppé les cours d'ici trois ans et sa petite vie crasseuse aurait été au-delà de démarrer. Peut-être qu'il aurait trouvé un taf dans une usine, un salaire décent qu'il aurait fini par supplémenter. Au lieu, il avait reçu une lettre, et un professeur sur son portique. Sa mère avait failli dire non, de lui nier cette chance, et puis elle avait apprécier l'idée de s'en débarrasser quasiment toute l'année.

Rentrant dans les toilettes abandonnées, il regarda autour de lui. Ça lui rappelait les usines abandonnées et autres bâtiments qu'il avait visités avec ses potes moldus à l'été. Ce qu'il donnerait pour une cannette de peinture. L'idée de l'odeur lui venait à l'esprit. Peut-être qu'il y avait un sort qu'il pouvait utiliser... Mains dans les poches, il prit note de ses alentours. Et puis un son de porte ramena son attention.

— Ya quelqu'un ? Il demanda. Les fantômes ne pouvaient pas faire tomber des objets, ce qui l'avait calmé. Mais, les gens et Peeves, c'était tout autre chose.

Je passe de couloirs en couloirs dans le château. Il est siiiiiiii triste ce château. On n'y voit rien et puis persooooooonne ne rigole. Pfffff. Ils sont pas drôle du tout!

Oooooooh mais que vois-je, un bébé chat qui rentre dans les toilettes de la Mimi. Je ne vais jaaaaamais dans les toilettes de la Mimi. Non non non non. De tous les pas drôle du château c'est encore la plus pas moins drôle. Par contre! Je peux lui laisser le visiteur. Oh ça oui!


Je fais claquer mes doigts et la porte se referme d'un coup sec.


Le verrou se tourne pour l'enfermé et puis.... Huuuum. Que puis-je faire en plus. Vite vite vite, une idée! Mes yeux se poses sur les armures. Ooooooh!


Je claque des doigts plusieurs fois. Ça s'entrechoque un peu et je crois bien que certaines armures s'entassent et se déboîtent devant la porte. Ça fait un sacré amas de métal devant la porte. Et là, je dis aux humains de fer avec ma voix du Baron.



La magie est mon amie, de mes doigts, les armures sont toutes dix fois plus lourdes. Eeeeeet!


Un chewing-gum dans le trou de la serrure. Bien humide, tout en coincé dedans!

Plus elle avançait dans ses recherches, plus elle s’approchait de l’évidence : ses écrits avaient bel et bien été effacé, par le temp ou par le ménage. Allait-elle réitérer son petit projet cette année ? C’était une question que la troisième année se posait. A l’entente d’une voix, Veronica se stoppa dans la cabine qu’elle venait de pénétrer. C’était bien sa veine, de rencontrer quelqu’un dans des toilettes soi-disant abandonnés. Peut-être pouvait-elle feindre l’ignorance et ne faire aucun bruit… Mais elle ne comptait rester là pour une durée indéterminée. Alors, après quelques secondes d’hésitation, elle sortit de sa ‘cachette’.

« Atwood. »

Cette simple reconnaissance de son camarade de promotion fut la seule salutation qu’elle lui offrit, alors qu’elle s’avançait passivement vers la sortie. Veronica n’avait pas envie d’avoir une quelconque discussion dans ses lieux, et encore moins avec un Gryffondor turbulent. Elle ne le connaissait peut-être pas personnellement, mais pour avoir été dans les mêmes classes, elle savait – ou semblait savoir – déjà tout ce qu’il y avait à savoir.

Des petits bruits lui venaient dans les oreilles, mais elle n’y prêtait pas attention plus que cela : elle s’imaginait qu’il s’agissait simplement de la vieille plomberie. Jusqu’à ce qu’elle entende très clairement une voie venant de l’extérieur. Non, non, non… Elle se précipita vers l’entrée, et tenta d’ouvrir la porte. En vain.

« Merde », jura-t-elle en français, à l’image de sa mère lorsqu’elle renversait sa précieuse tasse de café. Quelqu'un avait bloqué la porte.

De toute évidence, les toilettes abandonnées ne suffiraient pas pour s'isoler du reste de l'école. Pas quand il se retrouvait coincé avec une Serpentard grâce aux agissements de Peeves. Quelle frustration ! Bien sûr, elle parle une autre langue. Comme n'importe quelle école privée imagine-t-il.

— Une première pour tout... il marmonne à lui-même.

Au moins, s'il s'agissait d'Eli, ils auraient pu discuter de leur baiser après la table ronde à laquelle ils avaient assisté. Qu'est-ce qu'il savait vraiment de la fille qui se trouvait devant lui ? Elle lui semblait familière. Il plissa les yeux. Elle connaissait son nom, et bien qu'il aurait probablement dû connaître le sien, il lui fallut un moment pour réaliser d'où il la connaissait. Du match de Quidditch qu'il avait assisté. Quel feu de poubelle cela avait été.

— Blackburn... il affirma avec reconnaissance. Ton visage semble avoir bien guéri. Il inclina la tête, comme si le mouvement pouvait traduire la douleur qu'il avait ressentie pour elle. Une des nombreuses raisons pour lesquelles il ne jouerait jamais au Quidditch. Il aimait beaucoup trop son visage pour cela.

Comment pouvait-il ne pas se souvenir de la façon dont cet idiot de Serdaigle lui avait asséné un coup de batte au visage. Une honte absolue.

— On sort d'ici comment ? il regarde la porte. Au moins il a sa baguette magique, mais peut-être qu'incendier la porte n'est pas la meilleure idée.

@Veronica Blackburn